Chapitre 9

Après un repas en vitesse dans un fast-food, je regagne mon poste. Monsieur Morant est déjà prêt à recevoir son rendez-vous. Il me semble même un tantinet impatient. Ses doigts tapotent nerveusement sur son bureau.

— Elle va arriver...

Son murmure résonne dans la pièce. Encore plus nerveux, il gratte violemment sa gorge sans lâcher des yeux son ordinateur.

Assise, j'arrange ma jupe, la tire pour cacher un maximum mes cuisses. Mon supérieur est juste en face. Il lui suffirait de glisser son regard dessous mon bureau pour apercevoir ma culotte. En y pensant, je croise instinctivement les jambes. Vu le sous-vêtement que je porte, mieux vaut qu'il reste caché ! Je ne suis guère certaine que voir les bords de ma serviette hygiénique soit sexy. À moins que je sois tombée sur un homme qui aime le sang.

Oh non.

— Elle va arriver, répète-t-il plus fort.

Je l'ignore et reprends mon travail mis en pause avant de partir en pause.

— Monsieur ? Avez-vous réfléchi pour...

— Oui. Proposez un rendez-vous téléphonique dans un premier temps. J'ai besoin de connaître tous les détails avant d'accepter.

Je réponds donc au mail demandant à mon supérieur d'assister à une conférence pour contre la violence envers les femmes. De prime abord, j'étais loin de me douter qu'un tel homme, avec une forte position, s'intéresserait à de tels sujets, qu'il se battrait même pour l'égalité. Comme quoi, mes premiers préjugés étaient faux ! Faut dire qu'il ne m'avait pas non plus aidée lors de notre premier rendez-vous en jouant avec son poste au placé.

L'heure du rendez-vous est dépassée et toujours aucune présence de la femme. A-t-elle eu un empêchement ? J'inspecte mes mails. Rien, aucune annonce. Le problème qui approche à vue d'œil est que la Dame arrive trop en retard. Monsieur Morant a un rendez-vous avec son père qu'il ne peut décaler.

Trois coups retentissent. Matthieu se redresse d'un coup, m'envoie un regard dénué d'émotion, puis se lève la mort dans l'âme. Pourquoi a-t-il accepté ce rendez-vous avec cette Rose Devotti si la voir l'énerve ?

Il ouvre et sort aussitôt. La porte se ferme. Je me retrouve seule dans son grand bureau. Quelques bribes résonnent et me sont indéchiffrables. Le ton est strict et masculin. Est-il en train d'engueuler quelqu'un ? Ou de se faire disputer ?

J'ignore ces questions et replonge sur mon ordinateur. Mon travail est à la fois répétitif et diversifié. En soi, j'effectue les mêmes tâches, mais je n'en ai pas encore le sentiment. J'espère que ça durera ainsi longtemps.

Les minutes défilent et quand la porte s'ouvre, une magnifique femme entre dans la pièce. La tête haute, les cheveux courts d'une couleur de flamme, elle scrute la salle d'un œil tracassé.

— Attends-moi ici. Je vais prévenir mon père.

Ils se tutoient. Il s'agit sûrement d'une connaissance et pas d'une cliente.

La dame porte un ensemble rose vif avec un sac à main blanc en cuir verni. Son look est intéressant. C'est frais, même et plutôt plaisant à regarder. Ça change des costumes, tailleurs noirs qui défilent dans cette pièce, bien que je trouve cela bien habillé et parfois sexy.

Matthieu quitte le bureau, me laissant avec cette charmante femme qui prend ses aises. Beaucoup trop, mais je ne sens pas le besoin de lui faire savoir. Elle s'installe sur son fauteuil, observe l'écran d'ordinateur en parcourant le bois de ses ongles longs et blancs.

Son sac atterrit sur l'unique pile de documents sur lequel Matthieu bossait depuis deux jours. Je n'ai pas compris ce dont il s'agit, mais ça m'a l'air bien barbant !

— Tu t'appelles ?

Le ton acéré de la femme me surprend. Lorsque nos iris s'interceptent, je déglutis péniblement. Elle m'a l'air agressive, or je ne la connais pas.

— Caroline Clarke et vous ?

La vouvoyer est préférable. Elle le prend assez mal et se renfrogne. Mince. Ai-je commis une erreur ?

— Matthieu ne t'a pas parlé de moi ?

Oh. C'est donc cela le souci. Que j'ignore son nom. Est-elle connue ? Est-ce l'une de ces actrices insupportables qui se prennent pour le centre du monde ?

— Je constate que tu ne sais donc pas lire un planning. Pratique pour une assistante. Rose Devotti. Où se trouvent les toilettes ? Ça te laissera le temps de faire des recherches sur moi puisque tu es incultivée.

La femme se lève, le regard assassin. En moi, monte un désir de la remettre à sa place. Le souci étant que je ne connais pas sa relation avec Matthieu. Se la mettre à dos est une bien mauvaise idée, bien que je me sente assez humiliée par son ton hautain.

— En face, deuxième porte à droite, réponds-je en replongeant sur mon travail.

— J'aimerai un café avec un sucre à mon retour.

C'est un ordre. Elle n'attend aucune réponse de ma part et file. Bon. J'ai compris. Madame a l'habitude d'avoir ce qu'elle désire en temps et en heure. Dans le cas contraire, j'imagine que sa réaction doit être disproportionnée. Je sauvegarde mon travail, mets en veille l'ordinateur et pars à la recherche de son café.

Je suis contrainte de dévaler les escaliers, puisque l'ascenseur met beaucoup de temps à monter. Devant la machine, j'attends qu'il se fasse, priant pour que je sois plus rapide. Eh bien évidement, quand je regagne le bureau, Madame Devotti m'attend la mine contrite. Ses bras sont croisés sur sa poitrine, ses fesses calées sur la tranche du bureau du Directeur général. Mécontente de mon long service, elle m'arrache le gobelet des mains et touille le liquide fumant avant la touillette.

Aucun merci ou merde. Cool. J'ai la sensation d'être prise pour un paillasson.

— As-tu donc fait des recherches pour comprendre ta bêtise ?

Est-elle folle ? Je suis dépassée par sa question.

— À dire vrai, non, puisque je suis allée vous chercher un café.

Elle lève son index sans les airs en me fixant.

— Manque de rapidité en prime, siffle-t-elle entre deux gorgées. On ne te gardera pas longtemps.

Bosse-t-elle aussi ici ? Elle m'a l'air jeune, dans les trente ans. Mais... et si se trouvait sous mes yeux la compagne de Monsieur Tom Morant ? Matthieu est fils unique, donc il ne s'agit pas de sa sœur.

— Me revoilà ! s'exclame le Directeur général en entrant en trombe dans son bureau.

Il nous scrute durant de longues secondes, étonné de nous voir debout à quelques mètres l'une de l'autre.

— Tout va bien ? questionne-t-il en plongeant ses yeux dans les miens.

Madame Devotti répond avec un ton acéré.

— J'ai connu des assistantes plus vives et intelligentes. Mais passons. Qu'a-t-il dit ?

Monsieur Morant m'indique de la main de gagner ma place. Je m'exécute, les poings serrés. Elle, je ne l'aime pas.

— Oui. Il accepte et a décidé d'augmenter le budget. Mais tu le savais, tu finis toujours par obtenir ce que tu désires.

Je reconnais ce petit ton agressif. Lui aussi ne semble pas porter la femme dans son cœur. Une cousine ? Une amie de famille ?

— C'est vrai. Je dois y aller. Bisous.

Elle s'approche en sautillant et tente d'embrasser sa joue, mais il se recule. Il l'a fui sans gêne et sans se soucier d'elle. Cette dernière l'observe s'installer à son bureau, la mâchoire serrée.

— Ok, je vois. Tu risques de le regretter, Matthieu. Salut.

La menace est angoissante. La furie claque ses talons et la porte. Quand sa présence a disparu, Matthieu me porte une attention particulière.

— Vous l'avez laissée seule ?

L'angoisse me saisit. Mes yeux s'écarquillent.

— Il ne fallait pas ? Elle m'a demandé un café pendant qu'elle était aux toilettes...

En réaction à mes aveux, il tape son front du plat de la main, comme s'il avait en face de lui une débile. Ce que j'ai un peu l'impression.

— Votre ordinateur était éteint ?

— Mis en veille et elle ne pouvait pas l'ouvrir sans mot de passe.

Ses épaules se détendent. Rassuré par ma réponse, il m'invite à reprendre mon travail avant de le suivre à la réunion. Il m'explique, pendant que je réponds à des mails, que le but est de trouver un design pour la future application.

Des éclats de voix me surprennent. Je sursaute, relève mon nez lorsque la porte vole. Rose entre, furibonde. Regard mauvais, rictus et sourcils froncés, elle me pointe du doigt avec toute sa haine.

— Espèce de garce ! Rends-le-moi !

Je me prends de plein fouet une colère monumentale. Matthieu se lève aussitôt pour se placer en travers de son chemin.

— Rose, un peu de respect ! Tu t'adresses à mon assistante et je ne te laisserais pas l'insulter. Que se passe-t-il ?

Il prend ma défense. Ce qui attise encore plus sa colère de la femme.

— Mon portefeuille ! Elle a volé mon portefeuille quand j'étais aux toilettes, Matthieu. C'est une voleuse.

Je tombe des nues face à cette honteuse et fausse accusation. Comment aurais-je pu voler son portefeuille ?

Pour affirmer ces dires, elle montre l'intérieur de son sac. Matthieu l'inspecte d'un coup d'œil et conclu qu'il manque effectivement son portefeuille. Tous deux m'adressent alors un regard courroucé et je me recroqueville sur mon siège. Comment puis-je me défendre ? Personne ne peut affirmer que je n'ai touché à rien. Je suis dans la merde, sans même le vouloir !

— Caroline, avez-vous pris le portefeuille de Madame Devotti ?

Je secoue la tête, espérant qu'il ait confiance en moi.

— Non, je n'ai rien volé. Je vous assure.

— Mensonge !

La femme détourne Matthieu et se penche au-dessus de mon bureau. Pour m'intimider, elle tape du plat de ses mains sur le bois et m'arrache un sursaut.

— Tu mens ! Rends-moi mon portefeuille, j'en ai besoin !

Elle me hurle dessus. Son haleine épicée caresse mon visage. Je croise les bras pour lui montrer qu'elle ne m'effrayait pas.

— Je n'ai touché à rien, affirmé-je sûre de moi. Vous avez dû le perdre.

Si elle pouvait me cribler de balles avec ses yeux, elle le ferait sans hésitation.

— Matthieu ! l'implore-t-elle en se tournant vers lui. S'il te plaît, fais quelque chose.

Ce dernier est pris au piège. Il s'approche, le pas lourd, et lève sa main vers mon bureau.

— Ouvrez vos tiroirs et vos affaires personnelles, ordonne-t-il avec un calme olympien.

J'affiche mon plus beau sourire en attrapant mon sac à main. Dedans, rien. Juste mes affaires. Je continue et ouvre un à un les tiroirs.

Mon cœur rate un battement en voyant dans le dernier tiroir un portefeuille en cuir noir.

Bordel de merde ! Mais d'où vient-il ? Je ne l'ai jamais vu de ma vie.

— Quoi ?! m'exclamé-je en sortant l'objet, perturbée. Je... je vous assure que je ne l'ai pas touché !

Rose Devotti se délecte de ma réaction. Elle récupère son portefeuille et tourne les talons en m'insultant.

— J'espère que tu agiras, sinon je me plaindrais à Tom !

Monsieur Morant coule un lourd regard à la femme qui quitte le bureau.

— Oui, je te promets de la corriger, assure-t-il. Désolée du désagrément. Bonne fin de journée.

Oh non. Je vais morfler. C'est impossible. Qu'ai-je fait pour mériter ça ? S'il me vire, je suis dans la merde.

— Croyez-moi, je n'ai pas volé son portefeuille !

Il m'interrompt en levant son index. J'attends sa réponse, sa punition en baissant la tête. L'attente est longue. Il prend le temps de s'installer dans son fauteuil.

— Je sais, Caroline. Ne vous en faites pas. Vous pouvez retourner à votre travail.

Comment veut-il que je fasse comme si rien ne s'était passé ? Une inconnue vient littéralement de m'accuser de fausses choses et m'a embrouillée comme une mère engueulerait son enfant après une bêtise.

— Je ne comprends pas !

Il me coule un long regard, puis plonge dans sur son écran d'ordinateur.

— Le mauvais tour que vous a joué Madame Devotti n'aura aucune répercussion sur votre travail. Je connais cette femme et sais de quoi elle est capable. Malheureusement, vous semblez sur sa liste noire. Pour je ne sais quelle raison, mais sachez qu'elle ne vous causera plus aucun défaut.

Rassurant. En moins d'une heure, je me retrouve dans la liste noire d'une parfaite inconnue.

***

Le rendez-vous avec le PDG et une dizaine de leurs collaborateurs s'est bien passé. Il a duré une heure et demie. J'ai noté toutes les informations. Le sujet principal était l'application du magazine qu'ils compteraient lancer dans six mois.

Au vu des maquettes, l'application sera ergonomique avec une touche de nouveauté. Ils priment sur le neumorphisme qui est à la mode depuis quelques années. J'avoue que ce qu'ils vont proposer sera utile. Gratuit, sur le téléphone. Beaucoup de personnes seront intéressées. Et moi. En prime, des notifications personnalisées sur les thèmes choisis. Par exemple, si je décide d'avoir des notifications sur les interviews de célébrité, je ne recevrais que ce que j'ai activé. Je trouve ça pratique.

Après le travail, je récupère Émilie et file à la maison. Pour lui faire plaisir, nous emportons un goûter pour manger dehors, dans le parc. Depuis le temps qu'elle souhaite s'y rendre, je capitule. Je suis plutôt de bonne humeur malgré la longue journée. Mon supérieur m'a soutenu tout le long. Il ne m'a jamais abandonnée, malgré quelques piques. C'est agréable de se sentir soutenue, surtout dans un tel métier où notre place est vite rabaissée.

Dans le parc, l'emplacement est plaisant. Les arbres sont nombreux et cachent donc des rayons brûlant du soleil. Quelques bancs sont fixés au sol. Certains sont sur l'herbe sèche. Nous optons pour l'un à l'abri du soleil et installons notre goûter.

J'ai beau avoir vingt-quatre ans, je grignote toujours à quatre heures. Aujourd'hui, j'ai versé mon café chaud dans un thermo et ai pris des gâteaux au chocolat. Émilie a choisi un pain au chocolat, un donut et une brique de jus d'orange. Nous goûtons en parlant de la journée. Je passe certains détails de la matinée, mais mets en avant la chevalerie de mon supérieur.

— Il te mate.

Je roule des yeux. Ok, oui ça dut arriver une fois depuis mon arrivée. Mais depuis que les choses ont été mises aux clairs, Monsieur Morant n'a plus de comportement déplacé. Je ne compte pas les piques, car je lui réponds toujours et que parfois, c'est moi qui commence !

— Tu sais, je le regarde aussi, puisqu'il travaille face à moi. C'est normal. Logique, même.

Émilie fronce ses sourcils en croquant dans son donut.

— Je crois que ce que veut dire votre nièce est que, là, je vous observe.

Je manque de m'étouffer en entendant la voix moqueuse de mon patron. J'avale difficilement ma gorgée de café et me tourne pour l'affronter.

Monsieur Morant a quitté son chic costume pour une tenue décontractée. Pantacourt blanc et tee-shirt moulant gris. Autant dire que le voir ainsi me déroute.

Il est musclé, ce con !

— Oh coucou Monsieur Morant !

Il approche tout doucement, à deux mètres de notre table, il nous souhaite bon appétit.

— Tu peux m'appeler Matthieu, en privé.

C'est gênant, mais je ne vais pas refuser.

— Je vous laisse, mon sport m'attend. Bon courage pour ton rendez-vous avec Simon demain.

Oh putain de merde. J'avais oublié le rencard.

— Si je me souviens bien, c'est de votre faute, en plus !

Matthieu se moque. Il lève une épaule et se penche au-dessus de la table, plaquant ses mains sur la pierre blanche.

— Tu as besoin de sortir, suppose-t-il.

— Et si j'étais en couple ?

Pendant trois secondes, il réfléchit à ma question. Je le dévisage, café en main. Ses yeux azur sont profonds. Je m'y perds.

— Si tu l'étais, tu l'aurais dit dès le départ, non ?

En réponse, j'acquiesce d'un mouvement de tête.

Le contact qui se passe entre nous est surréaliste. Je l'ai déjà senti et à chaque fois je me sens tout étourdie, comme si son corps appelait le mien.

— Je suis certain que tu vas passer une bonne soirée. Simon est un homme gentil. Tu as besoin de pause. J'ai conscience d'être, parfois, un peu trop sur ton dos.

Si seulement il était ailleurs que sur mon dos...

Du calme, bordel.

— C'est votre métier, répliqué-je. Je promets de tenter de passer une bonne soirée avec le graphiste... même si je le trouve un peu...

— Collant ?

Je hoche le menton. Il sait où je veux en venir et connait son employé.

— Il n'est pas méchant et respectera ta décision.

— Et moi ? Je resterais à l'appartement ?

Je panique aussitôt et plonge mon attention sur Émilie qui s'inquiète. Que vais-je faire d'elle ? La laisser seule ? Et si elle a une crise ? Ce serait beaucoup trop risqué. Mince, j'aurais dû y penser avant d'accepter.

— J'appellerais Julianne pour qu'elle te garde durant le rendez-vous.

La petite se renfrogne. Sa réaction sonne bizarre à mes yeux. Elle a toujours apprécié aller chez mon amie.

— Julianne est gentille, qu'est-ce qui ne va pas ?

— Si... mais je voulais jouer avec mes amies en ligne.

Oh oui, elle m'en avait parlé et j'avais accepté. Le jeu est drôle, enfantin. Il est adapté à son âge et ne contient aucune vulgarité.

— Si besoin, ma porte est grande ouverte, se propose Matthieu avec gentillesse. J'ai un ordinateur super puissant.

Le visage d'Émilie s'illumine. Pas besoin d'être devin pour comprendre. Elle préfère cette seconde et délirante option. Ce qui m'inquiète. Cette proposition est inattendue et je crains qu'il attende une action en retour. Peut-être même de l'argent.

— Vraiment ? Et que désirez-vous en échange ?

Outré par ma question, du moins je l'interprète ainsi, Matthieu grimace en portant sa main à son cœur. Dans un premier temps, je crains qu'il prenne mal mon vouvoiement. Ce n'est pas de ma faute, je n'arrive pas à m'y faire. Le tutoyer est au-dessus de mes forces, pour l'instant. Je le vois toujours comme mon patron. Je sais qu'à la seconde où je le tutoierais, une nouvelle barrière sera franchie et j'ai peur des conséquences.

— Que tu passes une bonne soirée. Rien de plus.

Bien sûr. Il va me faire gober ça !

Il arrange ses cheveux bruns en arrière, ignorant mes doutes.

— Si, se reprend-il en s'écartant vivement, que tu sois gentille avec Simon. Tu es toujours un peu agressive avec les hommes, ou juste avec moi ?

— Qu'avec ceux qui se sont mal comporté, mon cher, lancé-je joueuse.

— N'ai-je pas été pardonné ?

Il est outré.

— Je suis un poil rancunière et j'aime bien jouer, avoué-je sans vergogne.

— Oh, ça tombe bien. Moi aussi.

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