Chapitre 7
Mercredi après le boulot, Émilie et moi nous lançons dans une tarte aux pommes. Je scroll sur le net une recette rapide. J'en trouve une qui a un temps de préparation de vingt minutes. Je sors les ingrédients sur le plan de travail. Il m'en manque un. De la cannelle.
Une tarte aux pommes sans cannelle ; impossible !
Émilie observe les ingrédients éparpillés, le sourire aux lèvres. Elle en rêvait depuis des jours entiers. La voir la bouche autant étirée me rassure.
— Je vais demander au voisin s'il a de la cannelle, indiqué-je en m'éloignant de la cuisine. Tu ne bouges pas ?
— Non, non.
Est-ce une raison pour voir mon patron en dehors du boulot ? OUI ! Je l'avoue complètement. Se réveiller tremper suite à un rêve érotique mettant en scène mon supérieur et moi dans une piscine est un poil explicite sur mes désirs.
Je ne sais pas où ni quand ça s'est produit. Mais le fantasme du supérieur s'est incrusté dans ma petite tête. Et il est très dur à oublier.
Le couloir entre nos deux appartements est vite traversé. Je suis excitée comme une puce lorsque mon poing cogne contre la porte. Durant ce laps de temps, je repense à tout.
Ce qu'il s'est passé, lundi, est resté dans ma tête. Je me suis posé des milliers de questions. Mais je n'ai eu aucune réponse. Comment cet homme a-t-il pu s'exciter autant sur son lieu de travail ? A-t-il l'habitude de se faire plaisir sur sa chaise ? Et si non, qu'a déclenché cette pulsion ?
Je n'arrête pas d'imaginer ses mains et ses bras nus et musclés. Voilà qu'il a réveillé en moi quelque chose qui était éteint depuis pas belle lurette. Il est magnifique, autant être franche. Tout chez lui embrase mon corps, mes sentiments. Heureusement que le physique ne compte pas autant que ça, sinon j'aurais déjà lâché prise depuis le premier jour !
La porte s'ouvre sur un homme en larme. L'émotion me saisit à la gorge. Mon supérieur est surpris de me trouver devant lui. Quant à moi, je suis chamboulée par ses prunelles et ses joues humides.
Il s'adosse à la porte, levant le bras pour essuyer ses larmes. Les mots me manquent, tant sa mine est bouleversante. Qu'a-t-il pu arriver pour qu'il soit dans cet état-là ? Lui poser la question serait malvenu. Après tout, mon rôle est assistante, en dehors du boulot je ne suis rien de plus que sa nouvelle voisine.
— Re bonjour, hésité-je en me tenant droite comme un i.
Il ne répond pas et fuit mes yeux. Lorsqu'il baisse la tête vers ses chaussures, il me prouve que je le dérange.
— J'ai promis à ma nièce une tarte aux pommes et je n'ai plus de cannelle, continué-je non sans me sentir mal à l'aise. Est-ce que vous en auriez ?
Je pourrais faire un saut au magasin. Cependant, vu l'heure, je crains d'arriver quand les portes fermeront. On aurait dû s'y prendre plus tôt, mais puisque j'ai travaillé jusqu'à quatre heures, je n'ai pas pensé aux ingrédients.
Muet, il s'engouffre dans son appartement. J'en reste comme deux ronds de flan, ne sachant quoi faire. Sa porte est entrouverte. D'où je me trouve, je peux voir son intérieur. Nous avons visiblement le même agencement. Ce qui est logique dans le fond. Les architectes n'allaient pas faire des appartements différents.
Son couloir est propre. Il a un petit meuble blanc et un porte-manteau rempli. Une première chose me saute aux yeux. Le manque de chaussures ou de manteaux féminins.
Les pas de l'homme triste se rapprochent. Il revient avec un petit pot rond de cannelle et me le tend. Je m'en saisis en le remerciant, cherchant des yeux son regard. Il m'ignore ouvertement.
Durant des secondes interminables, je pèse le pour et le contre. Le questionner pourrait le renfrogner, mais en voyant les larmes qui coulent toujours sur ses belles joues légèrement dodues, je m'oblige à surmonter mes a priori.
— Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?
À ma question, il secoue la tête en fait un pas en arrière. Sa main saisit la poignée de porte et la fait coulisser dans ma direction. L'étonnement doit se lire sur mon visage. J'ai beau tenter un mouvement pour l'arrêter, il est beaucoup plus rapide. La porte se clôt sous ma mâchoire décrochée.
Incroyable. Je ne sais quoi penser de ce moment.
En revenant chez moi, ma tête déborde de question plus intime les unes que les autres. Je pense à une rupture, à la perte d'un membre. Monsieur Morant ne doit pas pleurer pour rien. Je ne l'imagine pas aussi sensible que ça. Alors, les raisons pour que des larmes roulent sur ses joues doivent être très importantes.
Émilie s'empresse de me tirer jusqu'à la cuisine. Elle serre ma main en chantonnant une musique anglaise connue.
— On peut commencer ? me questionne-t-elle en me libérant.
Elle attrape une des trois pommes et la tourne entre ses doigts.
— Oui, c'est parti !
La création de la tarte est facile. Nous suivons la recette à la lettre, sans nous poser de question. Nous sommes assidues. La pâtisserie est une activité que nous réitérons plus tard. C'est amusant de travailler ensemble. Nous rions, chantons par-dessus des chansons qui passent à la radio. Ce moment est revigorant. Il nous fait oublier la tragédie survenue ces dernières semaines.
Bordel, ma sœur me manque. Je pense à elle. Toujours. Son petit rire, ses sourires chaleureux et sa gentillesse hantent mon esprit jour et nuit.
Mes yeux s'humidifient. Je repousse mes pensées amères en enfournant la tarte dans le four. Le temps de cuisson arrive assez vite, une fois la crème étalée sur les pommes en morceaux.
— Je peux jouer à la console ?
Environ une semaine après l'enterrement du couple, nous avons trié leurs affaires. Cela a été douloureux. Ça nous a arraché le cœur.
Nous avons récupéré quelques affaires et avons donné ceux inutiles. Par exemple, on a gardé toutes les affaires d'Émilie ainsi que plusieurs robes et objets de ma sœur qui me tiennent à cœur.
— Oui, tu peux y aller.
Du coin de l'œil, j'aperçois la cannelle qui trône sur la table de travail. Vu le comportement de mon voisin, le revoir aussitôt est hors de mes capacités. Alors, je m'installe sur le canapé et observe ma nièce jouer à un jeu de kart. Au bout de trois tours, elle m'invite à participer. Nous rigolons, enfin, elle rigole quand je termine en dernière position. Ce qui veut dire à chaque partie. Je suis nulle, je le reconnais. Pour ma défense, j'ai très peu joué à ce genre de jeu. Enfant, j'étais plus billes et coloriages.
Les quarante minutes de cuisson passent vite en jouant. Le timer sonne, j'abandonne la manette bleue et cours jusqu'à la cuisine. Mes mains glissent dans les maniques blanches et saisissent le plat brûlant. De la fumée s'échappe du gâteau. L'odeur est indescriptible. Elle me donne de l'eau à la bouche.
— C'est prêt ?
— Cinq minutes, ma puce. C'est brûlant !
Émilie m'a rejointe. Elle a abandonné, elle aussi, son jeu. Ses doigts glissent sur la table. Elle tapote en examinant la cannelle.
— Tu ne lui rends pas ?
Sa question est intrigante. Elle m'envoie un petit regard moqueur, les lèvres pincées.
— Si, si...
Elle ne me lâchera pas. Je le comprends en lisant dans ses prunelles brillantes.
— Ne t'imagine rien, la menacé-je en la pointant du doigt.
Elle lève une épaule, tandis que j'attrape l'objet en question.
Allez, j'ai juste à taper à sa porte, lui rendre son petit pot et partir. C'est simple comme bonjour.
Alors, je franchis ma porte et toque à la sienne sans attendre. Cette fois-ci, Monsieur Morant ouvre plus vite. Son visage est neutre. Il a séché ses larmes. Au moins, je suis rassurée. Il semble aller mieux.
— Merci.
Je lui rends. Dès qu'il l'attrape, je tourne des talons.
— Caroline ?
Mon prénom. Pour la première fois, il ose m'appeler ainsi. Pas par mon nom de famille.
— Oui ?
Je me détourne, intriguée. Monsieur Morant n'a toujours aucune émotion. La maîtrise qu'il a de lui est fascinante. Comme s'il voulait effacer ce que j'ai au préalable vu.
— Vous n'avez rien vu, affirme-t-il en faisant rouler l'objet entre ses doigts.
Je comprends de quoi il parle.
— De ? réponds-je bêtement en souriant de toutes mes dents.
En réaction, il se contente d'émettre un léger sourire. Ses iris sont à couper le souffle. Je m'y perds durant une poignée de secondes – qui ressemble plus à des minutes interminables – en mordant ma lèvre inférieure. Un grand classique chez moi. Mordre la pulpe de ma bouche calme mon stress ou refrène un puissant désir.
Et actuellement, c'est pour la seconde option.
— Bonne soirée.
Notre contact se rompt. Son souhait signe une fin assez désagréable à concevoir.
— Oh, voulez-vous goûter la tarte ?
— Je ne suis pas certain d'accepter, grimace-t-il en détournant la tête vers l'ascenseur.
Je suis son regard, mais ne trouve rien d'intéressant.
— Vous pourriez me jouer un mauvais tour, argumente-t-il avec un ton strict.
Ce qu'il me dit tourne en boucle. Je ne comprends pas sa peur. Je lui propose une part de tarte, pas de visite une cave où je torturais des gens !
— Plaît-il ?
Comme dépité, il me scrute durant un long moment. Son visage se défroisse en se secouant doucement.
— Empoisonner le gâteau, me retenir prisonnier contre une rançon élevée.
— Hannn ! Je garde la deuxième idée en tête, on ne sait jamais.
Son rire éclate dans le couloir. À travers son regard, pour la première fois, je lis une nouvelle lueur. Mais sa description est compliquée. Il y a un mélange de tendresse et d'euphorie. Ou alors, je me trompe et il me prend pour une conne.
— Si je tombe malade, vous paierez les frais du médecin, lance-t-il amusé, tandis qu'il attrape ses clés sur sa porte.
Il referme derrière lui, me donnant sa totale confiance.
— Je ne peux déjà pas aller au médecin lorsque je suis malade, confié-je, alors vous pouvez oublier cette idée.
Sa tête se redresse instinctivement face à mon aveu.
— Navré. Il arrive parfois que j'oublie le monde qui m'entoure. Mon père m'a tellement mis dans une bulle, qu'en sortir est compliqué.
Dans mon appartement, je prends soin de fermer ma porte. Mon patron examine du coin de l'œil mon salon, puis ma cuisine. Il est affiche une mine fière.
— Vous avez bougé tous ces meubles, seule ?
Quelle question !
— Oui, pourquoi ? Ça vous étonne ?
Son attention se porte sur mon corps. Un courant électrique me parcourt le long de la colonne vertébrale. Les étincelles dans ses yeux me chamboulent. Un peu trop, d'ailleurs. On dirait qu'il me déshabille du regard, qu'il devine mes sous-vêtements.
— Enchantée Lara Croft, balance-t-il sur un ton sérieux en tendant sa main dans ma direction. Je me présente, Fasciné, Jesuis Fasciné.
Je ris à sa bêtise. L'ambiance entre nous est douce. Ce côté familier de sa part est agréable. J'aime le fait qu'il ne monte aucune barrière entre nous, même en dehors du boulot. Du moins, qu'il ne se comporte pas comme une célébrité hautaine qui ne m'adresserait aucun mot.
***
Un bruit m'ôte de mes rêves. Mon cœur bat la chamade tant je suis surprise. Je me redresse dans mon lit, les yeux clos. Ils peinent à s'ouvrent tellement je suis encore endormie.
Le petit bruit recommence. Je ne distingue pas nettement de quoi il s'agit.
Quoi qu'il en soit, je me tire malgré moi hors du lit. Mes pas me portent au couloir, plongé dans l'obscurité.
L'odeur de la tarte aux pommes est toujours présente.
Je suis contente que notre pâtisserie fût plutôt bonne. Je ne dirais pas qu'elle était succulente, mais nous avons tous bien-aimé. Cette dégustation était agréable. Grâce à ce moment hors du temps, la discussion avec mon supérieur était indescriptible. Nous avons parlé de nourriture, de l'appartement et même de l'application. Au lieu de rester une quinzaine de minutes, il est resté deux heures et demie. C'était à la fois agréable et intéressant.
Je revois son petit regard empli de lumière, ses lèvres dessinent des sourires magnifiques et sa sympathie surprenante.
Du bout des doigts, je cherche l'interrupteur proche de la porte d'où proviennent les sons intriguant. Je le baisse une fois trouvé. Le couloir s'illumine, me brûlant les yeux au passage. Je ferme les paupières et les frotte de mes poings.
Avant d'ouvrir, il est préférable de vérifier l'identité de l'inconnu qui frappe à ma porte au beau milieu de la nuit. Qui peut-il se pointer à une heure pareille ?
Une fois ma vue correcte, je me colle contre ma porte. À travers le judas, je découvre mon célèbre voisin. Ni une ni deux, je déverrouille et lui ouvre.
C'est quand même dingue qu'il se trouve sous mes yeux. Pourquoi toquer à ma porte maintenant ? Je n'ai pas souvenir qu'il ait oublié son téléphone.
— Monsieur Morant ?
Il ignore la question en me dévisageant de la tête aux pieds. Il est en pyjama avec les cheveux en bataille. Son simple ensemble noir en coton moule son corps imposant. Mon regard rencontre son visage d'ange. Matthieu est bouche bée et il bat des cils, les yeux plongés sur ma poitrine.
Je suis la direction de ses pupilles et, à mon tour, je suis choquée.
Merde !
Je porte bien mon pantalon gris de nuit. Cependant, j'ai oublié un petit détail. Faisant chaud, j'ai opté pour une brassière en dentelle blanche. Dans mon souvenir, le tissu n'était pas aussi transparent. Or, on voit littéralement mes tétons foncés et pointés sous la température plus basse que précédemment.
J'entreprends de couvrir ma poitrine de mes mains. Mon mouvement est tremblant. La gêne est à son comble.
Le regard de braise de mon supérieur en rajoute une couche. Je ne sais pas où me mettre. L'envie de fermer la porte et me cacher dans mes draps est forte.
— Je... voulais... vous voir, bafouille-t-il sans lâcher ma poitrine couverte.
— Me voir au beau milieu de la nuit ? le questionné, déroutée.
Ma voix est frêle. Ma peau est hérissée.
— Oui. Auriez-vous une veste à me prêter ? Je vous la rendrai demain matin au travail.
Sa demande, en plus d'être déjantée, me sidère. J'entrouvre la bouche. Les mots me manquent.
— Vous vous rendez compte qu'entre demander de la cannelle et une veste, il y a un écart ? Je n'ai que des habits de femmes. Enfin, euh, ce n'est pas ce que je veux dire.
Je me reprends comme je peux, tentant d'omettre ses putains d'yeux intenses braqués sur mes mains. Tente-t-il d'y voir à travers comme Superman avec ses rayons x ?
— Il n'y a pas de vêtement propre aux femmes et aux hommes. Je... vous voulez quel type de veste ?
Peut-être détourner son attention une seule seconde ? Plus il m'observe, plus je sens un feu s'intensifier au creux de mon ventre.
— N'importe lequel fera l'affaire, merci.
Trois pas en arrière, je tends ma main vers mon porte-manteau. J'attrape le premier venu et lui donne.
— Promettez de ne pas le salir.
Son attention se porte enfin sur mon visage. Mes joues sont probablement rougies, mais je me contiens en mordillant ma lèvre.
— Je compte le laisser sur mon porte-manteau, explique-t-il en grimaçant. Père passera tôt, j'aimerais qu'il remarque ce vêtement.
J'imagine qu'il s'agit d'un moyen pour que son père le pense en couple. Pour ce qui en est de la raison, je sèche. Pourquoi souhaiterait-il qu'on l'imagine avec une femme ?
Ses doigts saisissent mon vêtement. Son geste se suspend en l'air et son autre main se lève à son tour pour atterrir délicatement sur ma joue gauche. Ce geste est tendre, il fait naître en moi un sentiment de satisfaction. Comme si son toucher effaçait tous mes problèmes. Comme s'il n'y avait pas cette histoire de séduction à deux balles.
Que se passe-t-il ? Entre nous, une étrange atmosphère s'élève. Désir, excitation et peur se mêlent.
— Si nous étions dans un film pour adulte, chuchote-t-il en se penchant sur moi, je serais le séduisant voisin.
— N'est-ce pas déjà le cas ?
Ma voix n'est qu'un souffle. Mes émotions se mélangent. Je me sens frêle, prête à être croquée toute crue.
— Vous me trouvez séduisant ?
Mon cerveau me hurle de mentir. Mon cœur en fait qu'à sa tête.
J'acquiesce du menton, un peu honteuse. En réaction, le coin de ses lèvres s'étire. Il presse sa main sur ma chair, abordant un air ravi.
Son visage se rapproche dangereusement du mien. À tel point qu'au moment où son parfum devient insoutenable, mes paupières se closent et mes doigts agrippent la couture de son tee-shirt.
Je l'attire à moi. Je suis irrécupérable, sans aucun doute.
Il va m'embrasser. Nos lèvres vont se rencontrer. Nous allons céder à un désir étrange et interdit.
Dans le noir qu'offrent mes yeux fermés, j'attends le cœur lourd.
Et ce qui devait arriver n'arriva pas. Ses lèvres trouvent mon cou. Il dépose des baisers humides et électrisants. Ma tête se renverse en arrière, m'abandonnant à sa bouche experte.
Un petit bruit interrompt notre péché. Mais très vite, il reprend la découverte de mon corps. Ses mains pressent mes hanches contre lui. Je défaillis lorsqu'il glisse le long de ma bouche. Sa bouche joue avec ma peau. Ses caresses font grimper la température avec une facilité déconcertante.
Mes mains glissent dans ses cheveux. Leur odeur lavande chatouille mes sens et m'apaiserait si Matthieu n'était pas en train de tracer tout droit vers mon sein gauche.
Notre folie est effrayante. Il a craqué. Il a fondu sur moi, alors que j'ai à peine usé de mes charmes. Et si le contraire s'était produit ? Et s'il avait gagné ? Ça m'en a tout l'air.
Alors que je devrais le repousser, je le laisse mener la danse. Cet homme, mon supérieur, ma proie, joue avec moi. Sa main droite part à la découverte de mon entrecuisse sans hésitation. Le brasier qui crépite au creux de mon ventre est plus puissant que jamais.
Mon dos heurte le mur du salon. Sans attendre ma réaction, mon téton gauche est proie à une langue dévouée et fouineuse. Sous le flot d'émotion qui me traverse, mes genoux tremblent et ma respiration devient lourde. Ma féminité s'humidifie petit à petit sous l'onctueuse caresse que ses doigts me procurent à travers les tissus.
— Oh oui, gémis-je de plaisir.
Mon bassin s'ondule naturellement. Je souhaite qu'il accélère la cadence. Mieux encore, qu'il surmonte la maigre barrière en faufilant sa main dans ma culotte. Ou en la retirant, aucune préférence.
Mes seins sont son terrain de jeu. Il s'amuse à les caresser, les embrasser et les lécher à travers le fin tissu transparent. Je profite de chaque caresse, pensant déjà au moment quand je le prendrais en bouche et dans ma zone la plus intime.
Ça y est, ma culotte est trempée. Titillant du bout des doigts mon clitoris, il fait m'emmène au bord de l'orgasme. Mon corps se tend, ma respiration se saccade et le plaisir monte en moi.
Un petit bip retentit. La surprise est de taille. Le petit son recommence. Immédiatement, il se décolle en poussant un grognement sourd. Ses cheveux décoiffés sont pris en otage pendant qu'il vérifie le couloir. Le son provenait de son appartement. Peut-être son téléphone.
— Je... merci pour la veste.
Avec une rapidité déconcertante, il récupère mon vêtement au sol et part. Sans un seul regard en arrière. Sans s'excuser pour ce soudain arrêt. Il me laisse seule, au beau milieu du couloir, les bras ballants dans le vide.
Je ne sais quoi penser. Ce qu'il vient de se produire est terrorisant. Les conséquences seront à la hauteur du moment ; intense.
Prise d'un vertige, je me sens vide. Ses lèvres me manquent déjà. Aucun doute, nous le regrettons tôt ou tard.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top