Chapitre 3
Je m'engouffre dans une ruelle éclairée par les rayons chauds du soleil. Téléphone en main, je vérifie une dernière fois l'adresse sur la map. L'appartement que je dois visiter avec Madame Marie Morant, sûrement un membre de la famille Morant, est à une minute à pied.
Ma tête se relève, mes yeux sont plissés, j'inspire un bon coup pour me donner du courage. Au loin, devant un grillage, un homme de dos attend les bras croisés. Sa silhouette m'est familière. Plus j'approche, plus je me rends compte du piège qui m'attend. Mon rendez-vous n'est pas une femme, mais un homme. Monsieur Tom Morant en personne. Le PDG du magazine.
Merde alors !
J'arrive à sa hauteur, un peu gênée. Ne m'attendant guère à lui, j'aborde un comportement décontracté. Du moins, j'essaie.
Monsieur Morant se tourne dans ma direction. Son regard d'acier m'examine de la tête aux pieds.
Pour cet étrange rendez-vous, je suis vêtue d'une robe tailleur noire. Le tissu est fin et m'arrive aux genoux. En chaussure j'ai opté pour des escarpins noirs. Mon sac est basique. Tout petit, de couleur bleu pastel. Il contient juste mon téléphone et mon porte-feuille.
— Madame Clarke, lance-t-il en levant sa main vers moi.
Je la serre en le saluant poliment. Nos mains se détachent. La force de sa poigne donne le ton.
— Vous êtes à l'heure. Parfait, j'ai un rendez-vous important après. Nous avons bien trente minutes.
Nous nous trouvons devant un grand immeuble récent. La façade est lisse, grise. Toutes les vitres semblent propres. Derrière le petit muret blanc et la clôture qui entoure tout le bâtiment se trouve une allée en béton. Aucun carré de verdure, cependant, je suis déjà charmée par l'extérieur. L'immeuble a quatre étages, donc un toit avec des barrières. Il est sûrement utilisé par l'habitant du dernier étage ou commun. Tous les étages ont un grand balcon. Certains ont des plantes, d'autres rien de visibles d'où je me trouve.
— Pourquoi..., commencé-je hébétée.
— Nous en parlerons à l'intérieur.
Sa voix imposante me mouche. Mes lèvres se pincent tandis qu'il fouille dans sa poche noire.
Monsieur Morant porte un costume chic. Tout noir, seule la chemise dessous est blanche. Ses chaussures sont de la même couleur et brillent à la lumière du soleil. Je le dévisage du coin de l'œil, tentant d'être discrète. Raté. Il relève la tête en souriant. Sa main sort fièrement un badge noir avec des clés.
Pour entrer, il passe le badge devant le Vigik et pousse le portail. Je me demande ce qu'il m'attend dans cet immeuble. Un appartement, oui, mais à quel prix ? Malgré mes doutes, je suis convaincue que j'ai eu raison d'accepter ce rendez-vous. Ce n'est pas tous les jours qu'on nous propose un logement aussi vite.
Monsieur Morant me laisse passer. Sa galanterie est plaisante. J'entre en serrant mon sac contre mon ventre.
Dans le hall, je découvre un espace de taille moyenne et lumineux. Le sol est en bois, les murs blancs. Face à nous se trouve un ascenseur, à sa droite une porte d'ascenseur. J'imagine que le premier appartement est à notre droite, car il y a une porte avec le numéro un.
Le silence entre Monsieur Morant et moi est lourd. Dans l'ascenseur, j'observe le bouton qu'il écrase de son gros pouce. Direction le quatrième étage !
— L'appartement que je vous propose est grand. Il possède deux chambres, un dressing, une salle de bain, une cuisine, un salon et une terrasse.
Ma curiosité est exacerbée.
— Vous êtes, en plus de PDG d'un grand magazine, agent immobilier ?
Monsieur Tom rigole, en secouant négativement sa tête.
— Non. Cela dit, acheter cet immeuble fut un bon investissement. Ainsi, je loge les employés dans le besoin.
— C'est généreux de votre part.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, après un petit son mélodieux, sur mon côté gauche. Nous déboulons dans un couloir large avec une unique fenêtre au bout. La vue donne sur le bâtiment d'à côté. Je suis surprise de découvrir deux uniques portes marron. Elles sont face à face au beau milieu des murs. Je comprends qu'il y a plus de quatre appartements. Huit, si tous les étages sont identiques à celui-ci.
Ça doit être énorme à l'intérieur !
— Comment a...
Monsieur Morant siffle en se tournant vers moi. Son visage est crispé. Il m'intime de me taire en glissant son index sur sa bouche.
— Chut.
Quoi ? La personne qui habite dans l'appartement face à celui vide peut nous entendre ?
Ses pas le mènent vers la porte de gauche. Voilà le trajet que je pourrais faire tous les jours si j'acceptais son horrible offre.
Je repousse cette pensée, guère prête.
Monsieur ouvre la porte sans attendre. Il a sûrement prévu son plan de A à Z. Me présenter un appartement dingue, m'exposer ses attentes et me poser un ultimatum.
La première chose qui m'interpelle lorsque je passe la porte est la taille du couloir. En plus d'être impeccable, il y a en tout cinq portes blanches. Cet appartement est plus grand que prévu. Le couloir menant à toutes les pièces et si grand que je pourrais mettre des meubles.
— Voici le salon et la cuisine, présente Monsieur Morant. La pièce, au bout, est la salle de bain. Et les deux portes du fond sont les chambres.
Il avance au milieu du couloir et désigne les deux premières portes. Il les ouvre, tour à tour. J'inspecte les pièces vides. La cuisine mène vers l'avant du bâtiment, le salon l'arrière.
La cuisine est déjà équipée de beaux plans de travail et d'un placard contenant le chauffe-eau. Une alarme incendie est collée dans le couloir, à quelques mètres du téléphone.
Face à moi se trouve une porte vitrée entourée de deux grandes fenêtres. La porte mène sur le balcon qui me semble correct. Mes pas résonnent. J'avance jusqu'aux plans de travail en marbre. La qualité est indéniable. Je suis ébahie par ce qui s'offre à moi. Mes doigts glissent sur la surface lisse blanche et noire.
Dans le salon, je trouve la superficie intéressante. Plus grand que mon salon actuel. Tous les murs sont blancs. Le plancher est parquet à chevron clair et brillant. La pièce est éclairée par les fenêtres. Je suis agréable surprise.
— Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas.
Je m'avance un peu plus. La vue sur l'arrière est magnifique. Elle donne sur un parc couvert partiellement par des arbres aux feuilles orange et jaune.
Le balcon est identique aux photos que j'ai reçues plus tôt. On ne m'a pas menti. On me propose vraiment un appartement magnifique.
— Comment avez-vous eu vent de ma situation ?
Pensif, Monsieur glisse ses mains dans les poches de son pantalon fait sur mesure. Il élude ma question et je n'ai pas dit mon dernier mot.
— Vous espionnez souvent la vie de vos futurs employés ?
— Je ne m'en charge pas personnellement. Cependant, je dois bien m'assurer de recruter des personnes compétentes et correctes.
Pas faux. J'imagine que les concurrents du magazine tentent d'obtenir des infos pour les doubler. Comme dans le film trente ans sinon rien, que j'ai adoré plus jeune.
Pourtant, je ne suis guère convaincue de cette explication. Entre chercher où j'ai bossé et ma vie personnelle, il y a un monde. Comment a-t-il su que je gardais ma nièce ? Que j'avais besoin d'un travail stable pour obtenir sa garde ?
— Comment avez-vous su pour Émilie ?
Derrière moi, Monsieur Morant est muet. S'il est déterminé à garder cette info secrète, je suis prête à lui tirer les vers du nez !
— Votre nom, Madame Clarke. Je l'avais déjà entendu. Après de courtes recherches, ce malheureux braquage est apparu dans les médias. Le nom de votre nièce, désormais orpheline, a ôté tous mes doutes. Vous aviez besoin d'aide. Et vous me l'avez prouvé en répondant à mon premier mail.
Pendant qu'il m'explique tout, je fais le tour de la salle de bain. La pièce est de taille correcte. Douche, lavabo, meuble blanc et une petite armoire. L'éclairage est au plafond. J'ose allumer l'ampoule pour vérifier la couleur. La lumière est toute d'abord douce, mais loin d'être jaune. Ce sera parfait pour les jours où le maquillage s'imposera.
De retour dans le couloir, j'observe longuement mon nouveau supérieur. Plus les secondes passent à ses côtés, plus je me radoucis. Il n'est pas aussi mauvais ou manipulateur. Certes, il souhaite m'utiliser à ses fins, mais m'aide en retour. Ce qu'il m'offre est inestimable. Peu de grands patrons auraient fait de même.
— Je serais prête à tout pour donner à Émilie une vie paisible. Elle le mérite. Qu'elle soit envoyée dans une famille d'accueil lui est inimaginable. Et idem pour moi.
— Je comprends. Vous dites...
Il marque un temps d'arrêt en s'approchant de la première porte fermée à ma gauche. Il l'ouvre et m'invite à le suivre.
— ... Que vous êtes prête à tout... J'en conclus que vous acceptez mon marché ?
Je déglutis en posant mes yeux sur cette grande chambre. La pièce a un beau volume. Je pourrais y mettre un lit, ma commode et un petit bureau.
— Je pourrais. Si vous m'expliquez clairement ce que vous attendez de moi. Pas de message caché.
Ennuyé par mon ordre, il pousse un lourd soupir. Si je me lance dans un bourbier sans savoir ce qu'on attend réellement de moi, je risque de le regretter.
— Séduisez mon fils et brisez-lui le cœur lorsqu'il sera attaché. Rien de plus. Je vous interdis de tomber sous son charme. Il en use pour obtenir tout ce dont il désire. Matthieu a besoin de mûrir. De comprendre les erreurs qu'il fait et de s'endurcir. La confiance qu'il donne aux femmes lui jouera des tours. Vous, Madame Clarke, êtes la solution.
Il mise tout sur moi. Mais pourquoi ? Est-il fou ? Pourquoi croit-il en moi ? Je suis bien loin de réussir. Séduire un homme... ça fait bien longtemps que je n'ai pas eu de relation. Ça s'est mal passé avec mon ex. Alors comment pourrais-je jouer le rôle de femme fatale ? Son fils est beau, intelligent, riche. Il ne tombera jamais sous mon charme. Ou alors, un soir, juste pour tirer un coup. Et c'est de loin ce qui m'intéresse !
— Ai-je raison de vous donner ma confiance ?
Son ton strict me hérisse les poils. Je prends le temps de répondre, moi-même hésitante. De toute façon, quel autre choix se présente-t-il à moi ? J'ai décroché ce boulot après des mois de recherches. Ce n'est pas pour abandonner aussi vite.
L'unique fenêtre de cette chambre est grande. La vue est aussi belle que celle du salon. La cour arrière est grande. Le bâtiment face à nous est à des dizaines de kilomètres. Nous sommes donc à l'abri des regards indiscrets. Enfin, à moins qu'une personne a des jumelles !
— L'immeuble a quatre étages, m'informe Tom toujours au beau milieu de la chambre vide. En tout il y a huit appartements. Deux par étages, ce qui donne des superficies plutôt belles.
J'ose un regard vers le sol. Le vertige me surprend, mais je fais un effort surnaturel et découvre de l'herbe et une porte tout en bas. L'herbe continue à perte de vue. Elle ramène au petit jardin de la cour protégée par les barrières similaires au-devant de l'immeuble. J'imagine qu'il y a aussi une porte qui mène directement au parc que j'ai aperçu plus tôt. J'aurais dû mieux regarder.
— Pour vous rassurer, vous n'aurez aucun voyeur ou bruit désagréable. Madame Dunson occupe l'appartement en dessous du vôtre et celui d'en face est très peu habité. Enfin, la personne qui y habite est peu présente.
Dunson, la dame de l'accueil ? Et je dois être rassurée ?
— Qui habite dans l'appartement face au mien ?
— Cela ne vous regarde pas.
Sec, imposant. Je n'insiste pas. Je devine que l'identité mystère se dévoilera au fil des semaines.
Nous passons à la deuxième chambre. Celle-ci contient un placard avec un grand miroir. Sa taille est identique à l'autre. Je suis agréable surprise de cet appartement. Tous les points sont positifs.
De plus, je ne resterai pas ici indéfiniment. Juste le temps d'en trouver un autre et de terminer ma... mission.
J'ai bien l'impression que mon choix est fait.
— Mettons que j'accepte. Nous sommes d'accord qu'il s'agit juste de flirt ? Que vous n'utiliserez pas ça contre moi, pour m'obliger à... plus ?
Face à moi, Monsieur Morant se décompose. Ses sourcils se froncent et le coin de ses lèvres tressaute d'énervement.
— Je vous demande pardon ? Pour qui me prenez-vous ? Non. Vous savez déjà ce que j'attends de vous. Des flirts, un petit jeu de séduction. Vous comprenez ? Rien de plus. Je ne reviendrai pas sur notre marché, soyez-en certaine.
Je me sens instantanément maladroite.
— Je comprends cela dit vos peurs, enchérit-il en s'approchant de moi. Mais vous avez autant besoin de moi que moi de vous. Il est dans nos intérêts que vous acceptiez ma proposition.
Son ultimatum, plutôt ! Je garde mon nouveau travail, j'obtiens un appartement si j'accepte de briser le cœur de son fils.
Je dois reconnaître que perdre mon nouveau boulot d'assistante personnelle, certes à l'essai, serait catastrophique.
— Il n'y aura donc aucune entourloupe ?
Monsieur Tom affirme sa position. Il ne me ment pas. J'ai tout à gagner en acceptant.
— Mais que se passera-t-il quand j'aurai blessé votre fils ? Il me vira à coup sûr !
Il réfléchit durant de longues secondes qui me semblent interminables.
— Vous obtiendrez un nouveau poste au sien de mon entreprise, déclare-t-il avec une assurance déconcertante. Un poste plus important avec la paie qui suit.
J'hallucine ! Ça me motive clairement. Rien que d'y penser, je suis aux anges.
— Je ne sais pas quoi dire..., murmuré-je sous le choc.
— Acceptez ma proposition.
Comment pourrais-je refuser ? Le point de non-retour a été atteint depuis le premier pas mis dans cet appartement.
— J'accepte.
Nos mains se trouvent sans attendre. Elles se serrent fermement.
— Je n'ai qu'une parole.
***
Nous avons parlé de l'appartement, des conditions et d'Émilie. Je n'y ai vu aucune objection.
J'ai accepté.
Bordel de merde. J'ai vraiment accepté cet ignoble marchandage pour qu'Émilie ne me soit pas retirée. Je croise les doigts que tout se déroule correctement.
Le retour dans mon petit appartement me ramène à la réalité dans laquelle je suis plongée depuis des mois. Depuis la mort tragique de ma grande sœur et de son mari. Celle où il n'y a plus qu'Émilie et moi.
— Tatie, je peux prendre une part ?
Émilie, huit ans, pointe du doigt le réfrigérateur. Ses cheveux longs bruns tombent en cascade sur ses épaules. Son petit air angélique me fait fondre. Elle ressemble tellement à ma sœur. Petits yeux bleus, lèvres fines, joues toujours rosies de timidité.
Je sais de quoi elle parle.
— Bien sûr, je vais te couper une part, attends.
Je longe le salon, assez vite, et sors le gâteau acheté plus tôt. Pour annoncer notre changement de vie, j'ai voulu lui faire plaisir. Je sais qu'Émilie raffole des forêts noires. Pour couronner le tout, elle aura le droit à du Coca Cola.
Je dépose sa part dans une assiette à dessert blanche. Émilie s'installe à table, silencieuse. Je trépigne d'impatience de lui révéler ce que je cache depuis plusieurs heures.
— J'ai une bonne nouvelle, hésité-je en me coupant une petite part.
Après que le gâteau soit rangé, je nous sers un grand verre de boisson. Émilie est ravie, elle a un large sourire.
— Tu sais, j'ai passé un entretien pour un job et je l'ai obtenu.
Elle acquiesce d'un mouvement de tête en enfournant une bouchée de gâteau dans sa bouche.
— Eh bah, le grand patron, celui à la tête d'entreprise... m'a proposé un appartement. Je l'ai visité plus tôt et j'ai accepté...
Je prends le temps de lui expliquer en douceur. Je crains que cette annonce la chamboule, elle qui s'est habituée à ce nouvel environnement.
— L'appartement est grand. Il y a deux chambres.
Pour lui prouver, j'attrape mon téléphone dans mon sac à main posé dans le salon. Je défile les images sous ses yeux bleus brillants d'une lueur rassurante. Sa réaction est plaisante. On dirait qu'elle s'y imagine déjà.
— C'est grand, dis donc ! Oh, il y a un balcon !
Enthousiaste, elle scrute les moindres détails.
— On va habiter là ?
— Oui, ça te plaît ?
Émilie baisse soudainement la tête vers son gâteau. Elle adopte une attitude qui m'intrigue. Sans un mot, elle lâche la cuillère et se lève. Je reste outrée, téléphone en main, en la suivant du regard. Ma nièce s'enfuit dans la chambre. La porte claque et résonne dans ma tête.
Je la pensais ravie. Voilà qu'elle s'enfuit.
J'ai beau l'appeler, elle ne répond pas. Mon petit cœur est touché. Son comportement est angoissant. J'abandonne mon téléphone sur la table de la cuisine et la rejoins dans mon ancienne chambre.
Émilie est recroquevillée sur les draps. La tête rentrée dans ses bras, ses cheveux tombent devant son front. Elle renifle, comme triste.
J'imagine que c'est compliqué pour elle. Ça ne fait que trois mois que ses parents sont décédés. Elle vient tout juste de s'habituer à ce nouvel environnement. Qu'on déménage brisera tous ses nouveaux repères.
— Tu sais, il y a un parc derrière l'appartement..., tenté-je avec audace. Puis, il y a la piscine à cinq minutes à pied.
— Et... et l'école ?
Je m'installe sur le bord du lit, prête à la prendre dans mes bras. Cependant, le doute m'assaille et je me retiens. Nous sommes proches, surtout depuis le drame. Mais là, je sens que ce n'est pas le bon moment. Je crains même qu'elle se renfrogne et me repousse.
— L'appartement est plus proche de ta primaire que celui-ci. Tu ne changeras pas d'établissement. Tu es rassurée ?
Émilie se laisse tomber sur le lit. Je m'avance tout doucement, dévisagent son visage fermé. Elle a dû pleurer, car ses yeux sont rougis.
— Tu penses qu'on m'enverra dans une famille d'accueil ? À l'école, ils disent que les parents ne sont pas gentils et... et que parfois ils font du mal.
Elle est prise de spasmes. Elle retient des sanglots, tandis que les miens menacent de couler. Je serre les poings en déglutissant avec difficulté.
Ma main atteint sa joue en douceur. Je la caresse, tentant d'apaiser ses peurs.
La pauvre. Pourquoi m'en parle-t-elle que maintenant ? Je suis là pour elle, pour la rassurer. Elle doit me faire confiance et me parler de ce qui la tracasse.
— On ne nous séparera pas, ma chérie. Promis. Maintenant, j'ai un travail et nous emménageons sous peu dans le nouvel appartement. Tout va bien se passer.
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