Chapitre XXXIII
Je me tenais sous le porche couvert de l'entrée du ranch des Miller, malgré le froid s'y tenir était agréable, avec ses petits luminaires aux formes fantaisistes qui l'éclairaient ainsi que les chaises à bascules qui y étaient déposées comme pour offrir un endroit ou observer les étoiles. J'avais été tenté de m'y installer mais les paroles de Jack bien qu'elles m'avaient dans un sens rassurée, m'avait tendue parce que je savais qu'il avait raison et qu'il allait donc falloir que j'accélère dans mon enquête. J'étais bien décidée à savoir qui se cachait derrière toute cette histoire sournoise avant d'avouer la vérité à Kendall.
Tu te cherches des excuses, me sermonna ma conscience.
Je l'ignorais, ce n'était qu'à moitié vrai, j'étais preneuse de tout ce qui pouvait m'offrir un peu plus de temps. Un peu plus de temps à ses côtés.
Jack avais déjà mis mes affaires dans le coffre de l'une des voitures, j'avais déjà dis au revoir à tout le monde, sauf à Arya qui n'était pas redescendue, et Lucia qui était sans doute montée la rejoindre. Georges m'avait de son coté fais promettre que je reviendrais bien sans faute le lendemain, il ne semblait pas vraiment réaliser que Kendall n'était pas du genre très patiente, même si comme souvent je la trouvais excessive. Si je suivais ses raisonnements mêmes les oiseaux me faisaient du charme.
Debout, sous mon manteau en laine, mon nez et ma bouche camouflé sous le col de l'épais vêtement, je réfléchissais.
Derreck quelques secondes auparavant était venu me trouver sous le porche pour m'embrasser et me souhaiter bonne nuit en n'oubliant pas de m'ordonner de l'appeler si j'avais le moindre soucis.
- Promis, mais ça ne risque pas, avais-je souris.
Il avait semblé assez convaincu, je me demandais toujours ce que Kendall avait bien pu lui dire pour qu'il soit aussi serein la concernant. En réalité ça importait peu, tant que cela marchait.
J'avais cependant dû le convaincre de rentrer dans la maison et de me laisser patienter là, à l'entrée. Il avait fini par céder quand je lui avais dis vouloir prendre l'air et rester seule un petit moment et puis il fallait dire qu'il faisait assez froid.
Seule, était un grand mot : Kendall se tenait à une dizaine de mètres en face de moi, adossé à l'une des portières avant d'une de ses voitures, un 4x4 noir du constructeur mercedes, décidément son favori. Elle échangeait au téléphone avec son père qui l'avait appelé alors que nous étions prêtes à partir, d'où mon attente.
Jack, qui patientait, était au volant d'une voiture identique à celle sur laquelle Kendall était appuyée. Il était garée juste derrière la première, sur l'allée dallée de la propriété. Cela signifiait donc que c'est Kendall qui allait nous conduire et Jack simplement nous suivre. Bien qu'il était facile de remarquer que Kendall aimait conduire, elle ne le faisait pas souvent. Mais ce soir j'en' étais plus que ravie car nous faire conduire par Jack m'aurait noué le ventre. Il ne me menaçait plus mais j'avais terriblement honte face à lui. Face à tout le monde en réalité mais lui savait tout et ça ajoutait au drame.
Ken avait voulu que je patiente dans la voiture le temps qu'elle échange avec son père mais j'avais refusé, là encore comme avec mon frère j'avais avancé vouloir "prendre l'air". Je le prenais, tout en observant Ken qui échangeait calmement avec son père, sous le ciel noir et au milieu de se paysage brut habillé par la pénombre.
Cependant, je ne faisais donc pas que prendre l'air, je réfléchissais aussi. Mes réflexions me menèrent à envoyer un message dans notre groupe de travail à Emma, Amy, Dylan et moi pour savoir s'ils avaient du nouveau concernant les coordonnées que j'avais demandé, celles d'Erika Jones. Dans la seconde, comme souvent ce fut Emma qui répondit :
" Rien de mon coté, la sorcière est intraçable. PS: Sympa de lire puis d'ignorer mes messages dans notre conversation privée"
Je souris en lisant le message de mon amie, et lui répondis aussitôt dans notre conversation privée, elle ignorait que j'avais eu un impératif : être trop occupée à embrasser Ken de manière indécente dans le deuxième salon.
Lorsque j'eus finis de répondre à Emma, je soupirais devant le constat qui se posait tout de même, je n'avais pas avancé, et pourtant il allait bien falloir que je trouve Erika Jones afin de pouvoir au moins éliminer cette piste, et continuer mes recherches, d'autant plus que comme me l'avait bien rappelé Jack je n'avais plus beaucoup de temps. Je n'avais plus de temps, ma poitrine se serra.
Mon regard croisa celui de ma petite amie, se tenant au loin, ma poitrine se desserra. Elle m'offrit un doux sourire, ce dont j'avais l'exclusivité, je le lui rendis en relevant mon nez du col de mon manteau.
Ma petite amie me fit alors un clin d'oeil. Bien que surprise je le lui rendis, de manière assez désastreuse, je n'étais pas très douée en clin d'oeil, souvent je clignais les deux yeux en même temps. Je vis Kendall se retenir de se moquer, elle tenta tant bien que mal de reprendre un air sérieux quand elle dut répondre à ce qu'avait dû lui dire son père. Ce fut à mon tour de me moquer quand je vis qu'elle semblait perdue dans le fil de leur conversation. Je lui tirais la langue mais je n'eus pas le temps de voir ce qu'elle fit en retour car nous fumes interrompues.
J'entendis, le bruit de la porte d'entrée que l'on refermait puis je sentis quelqu'un venir se tenir près de moi. Je reconnus son parfum, frais et veloutée, avant même de tourner mon visage vers elle.
J'étais assez remontée contre ma meilleure amie par conséquent je revins rapidement à ma position initiale, c'est à dire le visage droit, ce qui me permis alors de constater que le visage de Kendall était désormais fermé. J'enfonçais mes mains dans les poches de mon manteaux.
- J'attends toujours tes efforts, vilipendais-je Arya.
Elle avait noué ses cheveux en un douteux chignon et portait une longue doudoune noire assez volumineuse qui ne devait laisser traverser aucune once de froid. Elle tenait aussi un verre de vin rouge assez remplit dans une main.
- J'attends toujours les siens, me répondit Arya d'une voix rauque, le visage en direction de Kendall.
- C'est toujours toi qui provoque, répondis-je sur le champ.
Du coin de l'oeil je vis Arya se mordre la joue.
- A ma connaissance je ne lui ai parlé qu'une seule fois, et elle n'a même pas daigné me répondre. Et c'est tant mieux, veilla t'elle à ajouter rapidement et d'une voix cynique.
Je levais les yeux au ciel, Kendall ne nous quittait pas des yeux. J'imaginais que si ça n'avait pas été son père à l'autre bout du fil, elle aurait déjà raccroché.
- Tu ne peux vraiment pas t'en empêcher, maugréais-je. Et tu es de mauvaise foi en plus.
Un rictus passa sur le visage de ma meilleure amie.
- J'ai dis que je ferai des efforts, pas que je ferai semblant. Tolérer sa présence, la voir te commander comme un petit jouet et essayer de faire la même chose avec toutes les personnes qui croisent son chemin, ne pas lui en foutre une à chaque fois qu'elle prend des airs supérieurs et enfin ne pas lui balancer tout ce que je pense d'elle à la figure à chaque occasion, c'est un gros effort, crois moi. Me fit savoir Arya d'une voix faussement détachée.
J'avais entendu ses paroles mais je ne les avais pas écouté, je ne répondis rien par lassitude. Un silence de mort régna durant quelques instants. Arya trempa ses lèvres dans sa boisson au moins à deux reprises avant de déclarer :
- Cette histoire de déménagement pour la nuit c'est franchement..
Je tournais mon visage vers ma meilleure amie en la fusillant du regard pour qu'elle cesse ses propos, elle haussa les sourcils en guise d'abdication. Enfin c'est que j'avais cru, cependant après avoir de nouveau tremper ses lèvres dans son verre ma meilleure amie fini sa phrase malgré ma désapprobation.
- Absurde et inutile.
- Et tu ne t'es pas dis que c'était peut être parce qu'elle ne sentait pas suffisamment à l'aise avec ton comportement belliqueux pour accepter de séjourner chez vous ?
Ma meilleure amie, surprise se tourna vers moi. Je voyais, à quelques mètres Kendall tellement concentrée sur nous qu'il était fort probable qu'elle n'entende rien à ce que son père lui disait.
- Ah, alors quoi ? Je devrais m'en aller peut être pour que son altesse se sente à son aise ?
Devant la solennité qu'elle avait arborer, je ne pus réprimer un petit sourire las avant de soupirer et de rouler des yeux, défaitiste.
- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dis Arya, soufflais-je finalement avec un demi sourire.
- Au moins elle ne t'a pas fais perdre ton sens de l'humour. Marmonna t'elle avant de boire de nouveau.
J'adressais une grimace à mon amie qui semblait soudain pensive.
- Si ça peut te rassurer je ne suis même pas venue te voir pour cracher mon venin sur...
Elle désigna Kendall du menton.
- Mais simplement parce que je ne suis pas sereine à l'idée que..
- Que je passe la nuit avec ma petite amie ? La coupais-je en l'interrogeant avec un brin de surprise dans la voix.
Je vis Arya pincer les lèvres, avant qu'elle ne tourne complètement son corps vers moi, je n'en fis pas de même, restant partiellement concentrée sur l'expression contrariée de Kendall que je pouvais aisément deviner malgré notre distance. L'appel devait vraiment être important pour qu'elle n'ait toujours pas rappliqué vers nous.
- Ça, confirma Arya. mais surtout avec le fait que se soit dans un endroit qui se trouve à trentes minutes en voiture d'ici. Dit ma meilleure amie avec sérieux et en ancrant son regard clair dans le mien. C'est pour pouvoir te frapper en paix ?
Je ricanais nerveusement avant de me tourner complètement vers Arya Miller.
- D'abord je ne vais pas répondre à tes provocations. Et ensuite je tiens à te signaler que je passe pratiquement toutes mes nuits avec Kendall et ce depuis quelques temps déjà et comme tu peux le voir je suis très bien portante. Alors je sais qu'à cause d'une connerie que je t'ai soufflé tu penses que ma petite amie est barbe bleue, mais je t'en prie arrêtes avec ce comportement puéril pour l'amour du ciel, chuchotais-je fortement en lançant un regard noir à mon amie.
Je chuchotais comme si quelqu'un et plus précisément Kendall pouvait nous entendre, de là où elle était. C'était absurde mais les pensées d'Arya l'étaient encore davantage.
Arya encaissa le cou en m'adressant un faible sourire à la limite du dégoût, elle s'humecta les lèvres avant de porter son verre de vin à ses lèvres.
- Ta petite amie, répéta t'elle avec dédain, te frappe.
Je soupirais fortement, afin de ne pas davantage alarmer Kendall qui semblait sentir la tension dans notre discussion, je me retournais, faisant ainsi face à Arya. Kendall ne voyait alors plus que mon profil.
- Tu crains Arya, crachais-je. Arrêtes avec ça ! La menaçais-je presque.
Ma meilleure amie haussa les sourcils, visiblement ravie de ma réaction.
- C'est toi qui me l'a dis. Me répondit simplement Arya, avec une fausse innocence dans la voix.
Je grimaçais en enfonçant nerveusement mes mains dans mes poches tandis qu'Arya prenait place sur l'une des chaises à bascule.
- Je te l'ai dis : j'ai dit une bêtise. J'étais défoncée, lui rappelais-je.
- Oh je t'en prie, s'exaspéra Arya qui déposa son verre vide à ses pieds, sur le sol en bois surélevé du porche. Pas avec moi.
Elle me fixa ensuite, me défiant presque du regard.
- Est ce qu'elle le fait toujours ? Elle te frappe toujours ?
Je croisais mes bras sur ma poitrine.
- Bon sang, dis-je les dents serrées en lui lançant un regard noir. Arrête de dire ça ! On pourrait nous entendre et puis ce ne sont pas tes affaires.
- Je m'en fiche. Peut être qu'on devrait nous entendre tiens ! Me provoqua t'elle en élevant un peu la voix.
Je m'étais instinctivement retournée vers Ken pour m'assurer qu'elle ne nous entendait pas ou qu'elle n'avait pas l'intention de se rapprocher parce que vu l'humeur d'Arya, je ne voyais pas comment nous aurions pu éviter une explosion en cas de confrontation. Fort heureusement, Kendall nous faisait désormais dos, elle ne nous regardait plus, sans doute parce que me voir avec Arya l'énervait trop.
- Comment tu peux cautionner ça ? Enchaîna Arya, m'interrogeant d'une voix qui bien que calme était empreinte de fureur.
Je tirais l'autre chaise à bascule, qui heureusement n'était pas trop lourde afin de la rapprocher au maximum de celle sur laquelle avait pris place meilleure amie, de manière à ce que nous nous faisions face, lorsque je m'assis, nos genoux se touchaient.
Je pris l'air le plus déterminé et le plus froid que je pu pour lui dire :
- Puisque tu n'as pas l'air de vouloir comprendre, j'aime ce qu'elle me fait. J'aime sa manière de me baiser, peu importe que tu trouves ça moral ou non, que tu comprennes ou non, je m'en contre fiche. Je suis une adulte et au cas où ton attitude infantilisante vis à vis de moi, ne t'a pas donné assez de marge pour le réaliser : je sais mieux que quiconque ce qu'il y a de mieux pour moi. Si Kendall avait un comportement que je jugeais nocif ou abusif vis à vis de ma personne je serai là première à foutre le camp. On est un couple avec sa propre dynamique, ses propres règles et son propre fonctionnement, ça nous va à toutes les deux et je crois que c'est le plus important. Je n'ai besoin de l'aval de personne pour vivre ce que j'entends vivre.
La bouche d'Arya s'était légèrement entrouverte, elle ne me connaissait sans doute pas cette détermination dans mes propos. Je ne lui laissais même pas le temps de digérer ces mots, j'enchaînais, toujours en chuchotant bruyamment :
- Et puisque tu tiens tant à le savoir, je ne cautionne rien j'y prends plaisir. Elle me fait du bien, elle me traite comme un trésor, c'est la personne la plus douce et la plus attentionnée que je connaisse.
Je vis les bras de ma meilleure amie sur l'accoudoir de sa chaise, se crisper et son visage traduisit d'une sorte de torture que j'étais en train de lui infliger. Je savais que j'étais en train de lui faire mal mais visiblement c'était ce qu'il fallait. Arya murmura un faible « arrête » qui ne m'arrêta pas.
- Et sa facette la plus torride, celle qui semble t'obséder, c'est la partie où je me fais baiser sauvagement. Qu'est ce que tu ne supportes pas dans cette idée ?
La poitrine de ma meilleure amie s'abaissait et se relevait fortement, ses yeux ne lâchaient pas les miens. Je réalisais que nos visages étaient assez proches, à la limite du raisonnable.
- Arrête, murmura de nouveau Arya avant de déglutir.
Je ne pouvais plus m'arrêter.
- C'est peut être brutal, déchaîné, et elle est très autoritaire mais c'est terriblement bon, c'est comme ça que j'aime qu'elle me prenne, dis-je en réalisant que ma voix n'était plus qu'un souffle. J'aime tout ce qu'elle me fait, appuyais-je alors qu'en face de moi ma meilleure amie semblait serrer les dents. Assimile tout ça et laisse tomber, j'en ai assez que nous ayons constamment les mêmes conversations. Je suis tout sauf une victime à sauver.
Les yeux bleu-vert de ma meilleure amie me scrutaient avec une animosité contenue. Je savais que je n'aurais pas dû dire ces choses et que c'était très petit de ma part mais elle l'avait cherché, je ne voulais aucunement la blesser, juste lui faire comprendre tout ça une bonne fois pour toute. Cependant il semblait que ce que je venais de dire n'avais pas vraiment eu l'effet escompté ou en tout cas pas seulement. Je le compris lorsque les lèvres d'Arya s'étirèrent en un léger sourire. Et qu'elle approcha encore davantage son visage du mien, franchissant ainsi la ligne du raisonnable. Pétrifiée j'eus du mal à déglutir, quand sa bouche s'approcha de mon oreille je retins mon souffle.
- Et pourquoi ressens tu un besoin si ardent de me dire les choses avec autant de détails, dois-je comprendre que c'est ce que tu me reproches ? Murmura t'elle. Tu aurais aimé que je sois en mesure de te faire ces choses ? Que se soit moi qui noie mon désir dans la brutalité ? Que mes mains touchent ton corps avec dureté ?
Je déglutis difficilement, alors que son souffle chaud aux effluves sucrées de vin rouge frôlait ma joue.
- J'aurais pu te faire l'amour avec toute la tendresse et tout l'amour qui t'est dû et tu sais aussi bien que moi que ça aurait été terriblement bon, me lança t'elle en reprenant mes termes. Et là tu es en train de te demander à côté de quoi tu es passé ? C'est peut être toi même que tu as besoin de convaincre au final, que tu aimes ce que tu vis ?
Sur ses mots vénéneux, Arya poussa en arrière la chaise sur laquelle elle était assise avant de se relever, le visage neutre. Je n'avais pas relevé les yeux vers elle alors je ne vis pas venir le baiser qu'elle déposa sur le haut de mon crâne.
- Bonne nuit Atlantis, avait t'elle lancé avant de récupérer son verre vide et de disparaître derrière la porte d'entrée du ranch de ses parents.
Une potière de voiture claqua violemment, me faisant sursauter et surtout réaliser que Kendall avait sans doute tout vu.
...
Nous étions en route depuis quelques minutes déjà, Kendall tenait fermement le volant, le visage dur. Nous roulions vite, très vite, je détestais ça et elle le savait mais elle était en colère. Elle ne me répondait pas, ne me regardait pas. La seule fois où elle m'avait adressé la parole depuis que nous étions en route c'était pour m'ordonner de mettre ma ceinture, à défaut de m'attacher elle-même comme elle avait coutume de le faire.
Enfoncée dans le siège du véhicule je m'en voulais terriblement, Arya semblait prendre tout ça pour un jeu alors que ça n'en était pas un. De l'angle où Ken avait été je ne savais pas ce qu'elle pensait avoir vu mais je savais que toute cette situation avec Arya commençait à devenir beaucoup trop nocive pour nous.
- Mon ange, répétais-je au moins pour la sixième fois. Je suis désolée, tu sais bien qu'Arya est la reine de la provocation, ajoutais-je.
J'avais l'impression de m'adresser, à un mur inerte, aucune réaction.
- Je sais que tu es en colère mais dis quelque chose Kendall, dis-je d'une petite voix pleine de détresse.
Je soupirais avant de tourner mon visage vers la vitre, le paysage sombre dont je ne distinguais pas grand chose défilait à une vitesse vertigineuse, j'eus un haut le cœur, je jetais alors un coup d'œil au cadran qui indiquait la vitesse du véhicule. J'avais l'impression qu'à tout moment l'engin risquait de se détacher du sol.
- Kendall, dis je d'une voix douce mais assez ferme tout de même. Ralentis, s'il te plaît.
Sans me regarder, elle s'exécuta, et la voiture perdit progressivement en vitesse, Kendall ne s'était pas détendue pour autant.
C'est donc en silence que nous atteignîmes le ranch de Kendall après environ une demi heure de trajet.
...
Immense fut le premier terme qui me vint à l'esprit quand nous passâmes les grandes clôtures qui protégeaient la propriété de Kendall. Elle les avait fait s'ouvrit grâce à un badge.
J'avais eu l'impression de pénétrer un village, tant l'espace qui séparait les clôtures et le ranch en lui même me paraissait grand. En raison de la pénombre, et malgré les quelques éclairages qui se trouvaient sur le chemin bétonné, je ne distinguais que la forme des arbres défilant devant mes yeux. Ils formaient comme un épais manteau autour de nous. Cette propriété semblait interminable.
Devant la façade principale du ranch, je peinais à camoufler le fait que j'étais subjuguée. Je n'avais jamais vu une bâtisse avec une architecture pareille, elle ressemblait davantage à une œuvre d'art qu'à une maison, cela ressemblait à une immense sculpture avec différentes textures de bois noble, dans une forme cubique.
Dans ma contemplation je ne remarquais pas tout de suite que Kendall avait éteint le moteur. Je le réalisais lorsque sa portière claqua. Elle venait de quitter l'habitacle, je me détachais, et je fus surprise lorsque ma portière s'ouvrit. Visiblement même le fait d'être remontée contre moi ne lui enlevait rien à sa galanterie. Je la remerciais d'un faible merci.
Nous avançâmes en silence vers l'entrée de la maison, en passant d'abord par une allée dégagée et éclairée par des lumières au sol puis en montant de basses et larges marches dans ce même bois de caractère que celui qui semblait être le cœur de ce charmant bâtiment. La vue, le jour, devait être époustouflante.
Ken, un peu devant moi, marchait vite, on pouvait deviner rien qu'à la manière dont ses pieds foulaient le sol qu'elle était en colère. J'avais tenté d'attraper sa main, mais je l'avais sentis si braquée que j'avais laissé ma tentative en suspend. Jack nous emboîtait le pas, mes bagages à la main, Kendall n'avait pas pris de bagage apparement, la connaissant elle devait avoir le nécessaire dans un dressing ici.
Lorsque nous fûmes au niveau d'une immense porte d'entrée qui devait mesurer au moins quatre mètre de haut, je vis Anna, prête à nous accueillir et qui nous souriait, bien que son sourire s'évanouit lorsqu'elle remarqua le visage sans doute fermé de ma petite amie.
- Marraine, la salua simplement Kendall à sa hauteur. Montrez notre chambre à Atlantis s'il vous plaît.
Je vis ensuite ma petite amie s'engouffrer dans la maison devant le visage de confus d'Anna.
- Non, Ken, attends ! Tentais-je en m'apprêtant à la suivre.
Je dis bonsoir à Anna avant cela, elle me souhaita la bienvenue chaleureusement. Sans m'attarder davantage je m'engouffrais dans la maison après lui avoir contre indiqué que je ne souhaitais pas me rendre dans notre chambre pour le moment.
...
Du bois, clair, foncé, dégradé, poli, ciré, laqué, il y en avait partout. C'était magnifique. Je n'avais jamais vu une maison entièrement de bois et qui de surcroît semblait si solide. C'était de loin la maison la plus chaleureuse qu'il m'avait été donné de voir et minimaliste aussi, le bois avait suffisamment de caractère pour qu'il n'eut pas été nécessaire d'encombrer les murs avec beaucoup de décorations, même les meubles clairs étaient épurés, de couleur neutre, simples.
La maison semblait être de plein pied, bien que le plafond était haut, je ne distinguais pas d'étage. Kendall marchait à vive allure et elle avait disparu au fil des pièces, qui sur une certaine étendue n'étaient délimitées que par des demi cloisons, sans portes. On passait ainsi d'une pièce à l'autre en traversant simplement de grandes ouvertures. Je passais d'abord dans un large salon aux meubles finement coupés. Dans un espace autre espace se trouvait avec un hamac suspendu à des poutres en bois, une immense bibliothèque que je mourus d'envie de parcourir, on y trouvait également de longues chaises, placées en face d'une large baie vitrée qui faisait face à la forêt, en cette nuit sombre cela donnait l'impression d'être face à un géant écran noir.
Je n'eus pas vraiment le temps de m'attarder sur la maison, j'avais juste suivi les pas de Ken et maintenant j'entrais dans une jolie véranda de manière plutôt hasardeuse, où l'on trouvait un poêle encastrable sublime sur le mur principal, et une table à manger en bois de chêne. On y trouvait également un meuble comptoir et derrière celui-ci se trouvait une quantité astronomique de bouteille d'alcools.
Un bar à domicile, rien de rassurant donc.
Ken était là, les mains à plat sur la surface du comptoir du bar, le regard dans le vide, les traits emprunts de colère. Une colère qui me rappela étrangement la nuit où elle avait été méconnaissable dans ce 4x4, j'en eus des frissons.
- Il faut qu'on en parle Kendall, s'il te plaît, dis-je en avançant vers le comptoir.
Je m'étais placée en place face d'elle, de l'autre côté.
Ken avait relevé des yeux insidieux vers moi. Je la fixais durant quelques secondes, mais devant son absence de réponse, j'appuyais :
- Ken s'il te plaît, je sais que tu es en colère mais.. Ne sois pas aussi distante, et froide je t'en prie. Laisse moi t'expliquer.
- Tu devrais te rendre dans notre chambre et te coucher, m'interrompit t'elle d'une voix traduisant de son irritation palpable.
Je soupirais, en pinçant les lèvres, Kendall n'avait quant à elle pas bougé.
- Je ne suis pas une enfant que tu envoies au lit parce que je me suis mal comportée. Lançais-je doucement.
Apparement, à cet instant c'est exactement ce que j'étais aux yeux de Kendall puisqu'elle me toisa d'un regard autoritaire que je ne pu soutenir plus de quelques secondes. Ce regard je le connaissais, il précédait en général les lourdes punissions. Je retenais mon souffle.
Madame Jones haussa un sourcil, attendant sûrement la suite, mais je n'ajoutais rien, je ne voulais pas la confronter, surtout que le sujet "Arya" était très sensible. Je voulais simplement discuter avant que cette petite entrevue entre nous deux ne soit à l'origine de malentendus ou de problèmes disproportionnés mais Kendall ne semblait pas vouloir coopérer.
A juste titre, me fit remarquer une voix fourbe dans mon esprit.
Je plaçais mes mains sur la surface froide en marbre beige du bar afin qu'elles trouvent celles de ma petite amie mais cette dernière les retira calmement et sans me quitter des yeux.
Je lui adressais un regard triste et impuissant, j'avais horreur de ça ; lorsqu'elle cherchait à me tenir à l'écart de ses pensées et de ses émotions. Je préférais sa colère et sa fureur à ça. Je préférais même qu'elle me punisse ou me réprimande à ça.
Je me sentais terriblement mal et lorsque Kendall se retourna pour attraper une bouteille contenant un liquide translucide, sur l'une des étagères mon coeur se mit à battre un peu plus fort dans ma poitrine.
- Nous n'aurons pas cette conversation ce soir Atlantis, déclara t'elle froidement en se baissant pour récupérer un verre dans un des placard du bar.
Cette scène poussa mes poumons à pomper davantage d'air et je m'empressais de faire le tour pour rejoindre Kendall.
- Ken, qu'est ce que tu fais ? M'inquiétais-je, prêt d'elle.
Avant qu'elle n'eut le temps de répondre, je tentai de saisir le verre ainsi que la bouteille de ce qui semblait être de la tequila, cependant Kendall était réactive et ses mains virent se superposer aux miennes afin de faire échouer ma tentative.
- Cette bouteille ne va rien régler, mais une discussion, oui. Soufflais-je en relevant le nez pour plonger mes yeux dans son regard brun.
Je vis les muscles de sa mâchoire se contracter. Ce qu'elle pouvait paraître imposante, surtout avec cette tête de plus que moi, et ce tailleur.. on devait lui interdire d'en porter, sincèrement c'était déstabilisant. Je me surpris à m'attarder sur la courbe de ses lèvres, pleines..
C'est vachement le moment Atlantis, appuya ma conscience.
- Je n'ai aucune envie de discuter ce soir Atlantis, trancha Kendall avant de tirer fermement la bouteille ainsi que le verre si bien que ma prise fut lamentablement réduite à néant.
Elle dévissa le bouchon de la bouteille avant de commencer à se servir. Certes elle n'était plus sobre, après plusieurs années d'abstinence, je le savais, mais depuis plusieurs semaines elle n'avait pas touché à une goutte l'alcool et je ne voulais pas que ça recommence ce soir, en plus a cause de moi et de cette fichue discussion avec Arya.
- Kendall, tentais je alors qu'elle venait de remplir son verre jusqu'à mi chemin et qu'elle déposa la bouteille. Punis moi alors si tu n'as pas envie de discuter, fais ce que tu veux, je m'en fiche mais..
Elle m'interrompit cependant :
- Atlantis Bon Dieu ! Me réprimanda t'elle d'une voix distante. Cesse d'être aussi bornée ! Ça suffit. Ne me pousse pas à bout, je suis déjà suffisamment remontée.
Madame Jones était visiblement très en colère, sûrement trop pour prendre le risque de me punir, mais je ne comptais pas la laisser tranquille, alors quand elle attrapa son verre, s'éloignant, je la suivi sans oublier d'attraper la bouteille.
Ken s'était dirigé vers l'imposante table à manger sur laquelle elle s'appuya, le visage sévère elle s'apprêtait à porter son verre à ses lèvres lorsque je dévissais le bouchon de la bouteille de tequila et que je mis le goulot de celle ci dans ma bouche avec un regard de défi. Kendall bondit et arriva à ma hauteur en moins de deux secondes. Le liquide frais au goût boisé eu le temps de couler dans ma bouche quelques instants avant que ma petite amie ne retire avec précaution la bouteille de ma bouche.
- Putain, Atlantis, qu'est ce que tu fais ?! S'exclama t'elle, les yeux exorbitées.
Je toussotais, avant de fermer les yeux pour laisser la sensation de légère brûlure et assez désagréable passer.
- Argh, bon sang, c'est fort ! Grognais-je en grimaçant.
J'ignorais le visage désormais débordant de rage de Kendall.
- Si tu bois, je bois. Et oui c'est du chantage, anticipais-je.
Kendall, le visage désormais rouge de colère, me lança un regard assassin, que je soutins fermement pour bien lui faire comprendre que je n'avais aucune intention de céder du terrain sur cette question. Elle me contourna finalement avant de se diriger vers le bars, je me retournais afin de suivre ses mouvements, et je fus soulagée bien que surprise lorsque je la vis déposer la bouteille sur l'étagère avant de vider son verre dans l'évier du comptoir.
Mes épaules s'affaissèrent, alors que la femme qui partageait ma vie semblait plus tendue que jamais.
- Promet moi que tu ne boiras pas cette nuit s'il te plaît ? Lui dis-je sans bouger.
- Je viens de le faire, répliqua t'elle sans émotions avant de détourner ses yeux froids de moi comme si elle se contenait de quelque chose.
- Bien, soufflais-je. Nous pouvons donc essayer de parler maintenant ?
J'avais pris le ton le plus doux que j'avais pu, ça marchait en général pour l'attendrir.
- Nous sommes en vacance, essayons d'en profiter au maximum, et ne nous disputons pas. Je veux pas que nous laissions des malentendus s'immiscer entre nous.
J'avais avancé vers le meuble comptoir que j'avais contourné afin de me trouver à hauteur de Kendall. Les mains appuyés près de l'évier, elle me faisait dos, je plaçais alors mes bras autour de sa taille, mon front contre le dos de sa veste de tailleur, sentir son odeur unique dont je ne me lassais jamais fut réconfortant.
Ken était restée figée, nous restâmes ainsi durant quelques petites secondes avant que je ne murmure :
- Je suis désolée.
Elle ne réagit pas. Je tentais de la serrer davantage contre moi, cependant elle souleva mes bras avant de se retourner et d'attraper ma nuque, ses lèvres que je suivis du regard se déposèrent sur ma tempe gauche, dans un mouvement rapide, insuffisant.
- Va te coucher. M'ordonna t'elle d'une voix sévère avant de sortir de la pièce, me laissant là les bras ballants.
...
Arya avait sursauté quand lorsqu'elle avait refermé la porte d'entrée, elle était tombée sur les yeux clairs de sa mère la dévisageant. Cette dernière, debout dans l'entrée, avait les bras croisés et arborait l'expression « je vais te gronder ». Arya lui offrit un sourire léger avant de se retourner afin de ne pas avoir à supporter davantage ce regard accusateur.
- Maman.. souffla t'elle sans assurance en retirant son manteau. Je prenais l'air, je monte me coucher.
Naïra toisait toujours sa fille avec sérieux, Arya après avoir retiré son manteau et ses bottines s'apprêta à décamper sans même avoir dis bonne nuit, mais sa mère l'interpella :
- Arya Miller, reviens ici tout de suite !
Comme foudroyée Arya s'arrêta avant de faire quelques pas en marche arrière afin de revenir dans le champs de vision de sa maman. Quand elle vit son expression suffisante elle sut que ce qui allait suivre n'allait pas être agréable. Tout le monde avait rejoins sa chambre, seuls les employés s'affairaient encore dans la cuisine sans doute à ranger, Arya avait appris à ne plus s'en révolter avec le temps, elle savait que sa mère était généreuse sur les heures supplémentaires particulièrement lors des déplacements.
Le feu de la cheminée était toujours allumé ainsi que les veilleuses du salon, c'est à peine si on pouvait deviner qu'une heure auparavant s'était tenu dans cette même pièce et dans son extension salle à manger, des discussions animées.
- Penses-tu que ton père et moi t'avons bien éduqué ? Entama sa mère d'une voix neutre.
Arya soupira.
- Maman, une discussion existentielle là maintenant, non merci ! Pourquoi est ce que tu choisis toujours des moments..
Naïra Miller pencha sa tête sur le côté avec un regard plein de reproche, ce qui poussa Arya à lâcher avec lassitude :
- Oui Maman, je pense que je suis une jeune femme très bien éduquée, merci à toi et papa. C'est bon ?
Naïra pinça les lèvres.
- Aucunement, répliqua sa mère.
Arya haussa un sourcil, impatiente. Elle ne souhaitait qu'une chose, aller prendre un bon bain chaud et se mettre au lit près de Lucía qui l'attendait déjà au lit.
- Donc, qu'est ce que j'ai fais ? Encouragea Arya.
- Dois-je vraiment te le dire ?
Arya détourna les yeux, elle savait pertinemment où sa mère voulait en venir, ses yeux parcoururent alors les murs ornés de miroirs de toutes les tailles et de formes géométriques, de l'entrée.
- Parce que lorsque je constate que ma fille, devant ses parents, cherche désespérément et ouvertement à attirer l'attention d'une femme en couple alors qu'elle a invité sa propre petite amie et qu'elle n'éprouve aucune gêne à le faire sous le nez de cette dernière, sans visiblement se soucier de ce qu'elle pourrait ressentir, j'en viens sincèrement à me demander si nous avons bien fais notre travail.
- Maman.. avait commencé à l'interrompre Arya.
- Je parle et tu écoutes, la coupa t'elle sèchement. Pour une fois.
Arya croisa les bras, avant de fixer ses pieds recouvert de chaussettes, elle préférait largement lorsque sa mère et elle se chamaillaient gentiment.
- Personne ne t'a demandé de prétendre que tu es déjà passée au dessus de cette histoire avec Atlantis, mais tu l'as fais et tu as peut être eu raison, je n'en sais rien Arya mais une chose est certaine je ne vais pas te laisser torturer cette jeune femme adorable qu'est Lucia. Si tu souhaites rester avec elle, prends tes responsabilités et comporte toi bien, je ne tolérerais pas que tu manques de respect à qui que se soit.
Arya encaissa les mots de sa mère, que cette dernière avait déclaré d'une voix ferme, sans relever le nez. Naïra ne voulait pas blesser sa fille mais elle savait qu'il valait mieux la confronter dès maintenant avant que ce séjour ne devienne un véritable fiasco. Elle connaissait l'ardeur des sentiments de sa fille pour Atlantis, en l'ayant vu au plus mal pendant plusieurs semaines en raison du choix d'Atlantis et elle voulait épargner à sa fille davantage de souffrance.
- Compris ? S'assura Naïra.
Arya releva ses yeux clairs, avant d'opiner du chef. Naïra soupira avant de s'approcher de sa fille, elle lui caressa tendrement la joue, Arya déposa sa main par dessus celle de sa mère avant de lui adresser une moue désolée. Sa mère lui sourit avant de lancer :
- Bon je monte, j'ai suffisamment fais attendre ton père, nous avons des projets pour ce soir.
Arya exaspérée pris un air dégouté alors que sa mère arborait un air malicieux.
- Maman, grogna t'elle avant de feinter de se boucher les oreilles.
Cette dernière gloussa avant de se diriger vers les escaliers qui menaient vers l'étage.
...
Je m'étais tournée, et retournée, au moins plus d'une centaines de fois dans le lit à baldaquin de notre chambre, cette dernière était en accord avec l'ambiance de la maison, chaleureuse, simple : un lit, deux fauteuils, une table basse, un poêle rectangulaire encastré au mur, une petite bibliothèque, des couleurs crèmes, et brunes qui maintenaient l'impression que cette demeure était un petit coin de paradis se trouvant en plein milieu de la forêt. Le coté paradisiaque aurait sans douté été plus apprécié si je n'avais pas passé la nuit, seule, dans un grand lit froid au draps en cotons pur immaculés.
Le sommeil avait déserté une bonne partie de la nuit, si bien que j'avais fais plusieurs allers retours vers la cuisine, pour me servir un verre d'eau, et en profiter pour essayer de croiser par hasard Kendall dans la maison accessoirement. Je m'étais fais violence pour ne pas aller à sa recherche, mais j'essayais de respecter le faite qu'apparement pour l'instant elle n'avait pas envie de me parler et que c'était parfaitement compréhensible. Je n'avais cependant pu m'empêcher d'envoyer plusieurs messages à Ken, avant de réaliser que la vibration que j'entendais résonner dans la chambre n'était pas une hallucination dû à ma fatigue mais bien le téléphone de Kendall déposé sur la table basse. Elle l'avait laissé là. Après avoir attrapé un livre dont je n'avais pas réussi à lire une seule page, j'avais surfé sur les réseaux sociaux avant de finir par m'ennuyer. Je ne parvenais pas à penser à autre chose, j'étais tant habitué à sentir la chaleur du corps de Kendall entourant le mien que je me demandais comment j'avais fais pour parvenir à dormir sans cette sensation avant de la rencontrer. Je ne me souvenais même pas à quoi ressemblait ma vie avant elle. Je ne voulais pas m'en souvenir.
Je dû finir par lutter pour que le sommeil tant attendu ne m'emporte pas, le fait que Kendall ne soit toujours pas venue se coucher me serrait le coeur, mais je perdis finalement la lutte aux alentours de quatre heures du matin.
Elle dort surement dans une autre chambre, me suis-je dis, en m'endormant, le coeur lourd.
...
A mon réveil, le lit était aussi vide que lorsque je m'étais endormie et les rideaux de la chambre étaient toujours fermés me laissant dans une pénombre froide. Et j'avais mal dormi.
Sans surprise, je ne m'étais pas réveillée très tôt, lorsque je vis qu'il était dix heures trente sur l'écran de mon téléphone qui ne cessait de vibrer en raison des notifications provoquées par la photo posté par Kendall, mes demandes d'abonnement avait explosé, fort heureusement mon compte était en privé et il allait le rester.
Le visage encore bouffi par mes heures de sommeil agité, je découvrais également un mail qui m'était adressé sur mon adresse email au nom de Jones, je fonçais les sourcils. J'étais sur le point d'en prendre connaissance lorsque l'on frappa à la porte. Après mon autorisation criée, la large et haute porte (une autre obsession de Kendall, les portes aux tailles hors normes) de la chambre s'ouvrit lentement. Comme je m'y attendais il ne s'agissait pas de Kendall.
Anna, s'était avancée jusqu'à se trouver dans mon champs de vision, un sourire aimable sur le visage, ses cheveux blonds au reflets argents étaient tirés en arrière et elle portait comme toujours un pantalon à prince ainsi qu'un chandail sous un tablier noir.
- Bonjour Madame Kayslar. Bien dormi ? Me demanda t'elle alors que je me mis en positon assise sur le lit.
- Bonjour, marmonnais-je en verrouillant mon téléphone.
Je passais une main sur mes cheveux afin de dresser les mèches qui s'échappaient de ma queue de cheval.
- J'ai connu mieux, avouais-je avec un sourire léger.
La quinquagénaire m'adressa un sourire entendu en se dirigeant vers les rideaux.
- Je comprends, ça arrive mais je sens que nous allons tous passer une bonne journée, regardez comme il fait beau ! S'exclama t'elle en tirant sur la languette qui fit glisser les rideaux sur les cotés, laissant un soleil éclatant pénétrer la chambre.
Je dû fermer les yeux face à l'intensité de tout cette luminosité, lorsque je les rouvris doucement, je découvrais que les rideaux cachaient de larges portes fenêtres qui donnaient sur un balcon qui faisait face à un lac ainsi qu'à une des plus haute colline de la vallée. Le ciel était d'un bleu éclatant.
- Vous savez où est Kendall ? L'interrogeais-je.
- Elle prenait son petit déjeuner, elle vous attend pour que vous preniez le vôtre. Votre frère a appelé concernant une balade dans le centre ville d'ici une heure trente. J'étais venue vous réveiller pour cette raison.
- Oh, soufflais-je. D'accord, j'arrive dans ce cas. Merci Anna.
Elle hocha la tête.
- Elle semble être de meilleure humeur ne vous en faites pas, chercha t'elle à me rassurer. Mais elle n'a pas dormi de la nuit, il faudrait la convaincre de faire une sieste, bonne chance pour ça. Ironisa t'elle avant de m'adresser un clin d'oeil et de disparaitre.
...
Un peignoir attrapé dans la salle de bain par dessus le débardeur et le tanga avec lequel j'avais dormi, j'avais sauté du lit.
A hauteur de l'espace bar/salle à manger, je m'appuyais contre un mur, Kendall était attablé, assise sur une chaise dos à moi, elle ne savait pas que j'étais là. Ses cheveux étaient lâchés et elle portait simplement un haut à manche longue blanche ainsi qu'un jogging. Apparemment elle était vraiment en mode vacance, cette perpective me fit sourire. Peut être qu'elle était plus détendue maintenant et que nous pourrions avoir une discussion. L'espace était baigné dans une lumière éclatante, à travers les larges et hautes fenêtres qui laissaient entrer le soleil, le paysage qui entourait la maison se dressait devant moi tel un large tableau de flore.
Malgré ces airs de vacances, Ken était visiblement en réunion, j'entendis une voix féminine harmonieuse jaillir de l'ordinateur portable sur lequel ma petite amie était penchée. La voix s'exprimait calmement dans une langue que je présumais être du français. Je tendis le cou afin de découvrir à qui la voix appartenait et je découvris alors un visage doux et lumineux d'une femme qui ressemblait énormément à Marc et Franck Jones. Elle avait les mêmes fossettes sur ses joues lorsqu'elles souriaient ainsi qu'une chevelure blonde avec quelques mèches sel-poivre qui trahissaient son âge. En soupçonnant qui elle était, je me doutais du fait qu'elle devait avoir dans la cinquantaine mais je lui aurais donné dix à quinze ans de moins facilement.
Il ne s'agissait donc pas d'un rendez vous professionnel, bien que je n'avais aucune idée de ce qu'il se disait puisque contrairement à mon frère et Darren je n'avais absolument aucune base en français. Je ne fis pas remarquer ma présence à Kendall. Je ne souhaitais pas les interrompre et puis elle ne m'avait jamais parlé de sa tante chez qui elle avait presque passé toute sa jeunesse, j'étais curieuse de les voir échanger.
Je restais ainsi pendant environ cinq minutes avant que la première phrase en anglais ne soient prononcée.
- Est ce que tu continues à jouer ? Demanda l'interlocutrice de Kendall.
Son accent en disait long sur ses origines américaine.
- Oui Tante Meredith, j'ai même fais réinstaller mon piano dans mon appartement et fais ressortir mon violon, répondit simplement Kendall.
Sur l'écran, sa tante lui sourit.
- Je n'ai pas reçu ma vidéo ce mois-ci, fit remarquer la tante de Madame Jones.
- Je promet de te faire parvenir sous peu une vidéo d'un petit concert privée.
Le visage de la tante de Kendall, s'illumina sur l'ordinateur.
- Mais tu sais que j'ai horreur de jouer, précisa Kendall d'une voix une plus autoritaire.
Tante Meredith hocha la tête, entendue, comme si elle avait coutume d'avoir cette conversation.
- Mais ? Rétorqua la soeur de Franck Jones.
- Mais, je vais continuer à le faire pour ne pas oublier tout ce que j'ai appris et ce n'est pas parce qu'Erika était obsédée par le fait que je maîtrise parfaitement une panoplie d'instrument que je dois saboter le dur travail que j'y ai mis durant des années à sa demande, car il s'agit de mon propre accomplissement. Je sais, conclut Ken d'une voix plate.
Je haussais les sourcils, avant de croiser les bras impressionnée. Derrière l'écran de son ordinateur Meredith sembla tout aussi impressionnée.
- Oh alors je ne parle pas dans le vent depuis toute ces années, remarqua t'elle.
Je ne voyais pas le visage de Madame Jones mais je me doutais qu'elle avait du sourire, tout comme je le faisais. Je n'allais certainement pas me risquer à interrompre ce moment privilégié.
- Comment va ton père ? Enchaina t'elle.
Kendall lui répondit qu'il se rétablissait toujours au Texas et qu'elle échangeait avec lui pratiquement tous les jours, le tout sans mentionner sa mère. Lorsque sa tante demanda son frère, elle ne répondit pas, et lorsque sa tante insista légèrement je reconnu bien ma Kendall, catégorique. Sa tante sembla savoir qu'il valait mieux laisser ce sujet de côté pour l'instant.
- Comment s'est passé le déménagement de Samia ? Il est près de deux heures du matin à Paris, vous comptez finir de déballer tous les cartons aujourd'hui ?
Je n'avais aucune idée de qui était Samia et je commençais également à avoir légèrement mal au pied à force de rester debout sur la pointe des pieds, ma conscience me cracha que c'était bien fait et que c'est ce qu'une curieuse comme moi méritait.
- Oh non, bon Dieu, je n'en peux plus ! S'exclama l'interlocutrice de Kendall. Elle a beaucoup trop d'affaires je ne sais même pas comment c'est possible qu'elle ait stocké autant d'affaire dans sa chambre, s'exclama Meredith avec exaspération dans l'écran de l'ordinateur. Des amis viendront l'aider demain mais moi je ne touche plus à rien, je rentrerais demain midi. Je prévoyais d'aller dormir mais comme tu le vois j'ai préféré t'appeler. Je ne parviens toujours pas à croire que tu aies pris congés de New York à cette période très intense de l'année.
Ken se redressa de sa chaise, la voix sérieuse, elle répondit :
- Je ne suis pas en congé, on ne peut pas avoir de congé lorsque l'on dirige une entreprise comme la mienne tante Meredith, je fais simplement de la gestion à distance.
La tante de Kendall leva les yeux au ciel, avant de sourire sincèrement.
- C'est exactement ce que j'entendais par congé chérie, je sais que tu n'es pas capable de mieux la taquina t'elle. Mais c'est déjà un miracle. Maintenant je me languis de rencontrer celle qui semble savoir te résonner et ralentir ton rythme de dingue
Ma petite amie passa une main dans ses cheveux. Je mis quelques secondes à comprendre que la celle en question c'était moi.
Subitement une autre personne entra quand le champs de vision de la webcam, elle arborait une chevelure bouclée, et avec un volume que je lui enviais. On décelait quelques traits de ressemblances avec Meredith mais je ne pouvais affirmer s'il s'agissait de sa fille. La jeune femme, métisse ne devait pas avoir plus de vingt ans, elle était jolie et semblait surtout avoir beaucoup d'énergie.
- Salut sœurette ! Cria t'elle en s'adressant à Kendall et en approchant sa tête de la webcam si bien que cette dernière emplit l'écran.
J'entendis Meredith rouspéter et lui ordonner de se pousser.
- Bon alors elle est où ? Tu crois qu'on t'a appelé pour voir ta tronche, je veux la voir! Lança Samia une canette de bière à la main.
Un léger rire rauque de Kendall retentit. Là encore il me fallut un peu de temps pour réaliser que j'étais l'objet de cette discussion. Meredith sourit face à la réplique de celle qui semblait être sa fille.
- Je ne voulais pas voir ta tronche de gros bébé pourri gâté non plus, je te rassure, rétorqua Ken sur le ton de la plaisanterie. Alors qu'est ce que ça fait d'avoir son premier appartement jeune fille ?
Samia grimaça avec dédain sur l'appellation « jeune fille » mais elle choisit visiblement d'esquiver. Elle fit mine de renifler de manière exagérée :
- Ça sent bon la liberté, ironisa t'elle.
Le rire rauque et sincère de ma petite amie se fit entendre.
- Mais nous en parlerons plus tard, nos discussions ne peuvent pas avoir lieu devant l'esprit innocent de maman.
Meredith qui n'avait pu s'empêcher face aux plaisanteries de sa fille, secoua la tête avec lassitude, à l'entente de cette phrase, en réprimant un léger sourire.
- Pour le moment je veux voir ta meuf !
Meredith donna une petite tape sur le bras de sa fille.
- Ta copine, se corrigea t'elle alors. Ta dulcinée, ton amoureuse, ta chérie, ta petite amie ! S'excita Samia, alors que sur sa chaise, ma petite amie se tendit. J'arrive pas à croire que tu nous aies caché ça ! Je l'ai appris sur les réseaux sociaux sérieusement ! Maman tu étais au courant !?
Tante Meredith prit un air innocent qui ne dupa ni sa fille, ni moi. Je commençais à être nerveuse, j'avais l'impression que ces deux femmes étaient les personnes les plus importantes de la vie de Kendall et bien qu'elles semblaient avoir entendu parler de moi, Kendall elle ne les avait jamais évoqués devant moi. Peut être qu'elle ne voulait pas encore que je les rencontre ? Je me demandais si j'aurais présenté Ken à mes parents, et là réponse était oui sans hésiter, enfin si on mettait de côté le fait que j'aurais beaucoup d'appréhension en raison du fait qu'il s'agissait d'une femme. Peut être que tout allait trop vite entre nous et qu'elle cherchait encore à se protéger. C'était sans doute mieux ainsi.. j'allais lui faire du mal.
- Je n'y crois pas, grogna Samia. Donc c'est officiel, public, et en plus maman est au courant ce qui veut dire qu'on est sur du très sérieux, enchaîna t'elle, et moi je ne suis pas au courant.
Kendall tenta de répondre cependant sa cousine semblait être lancée :
- Est ce qu'un mariage se prépare ? Non, parce que je n'ai pas envie d'être prise de court comme la première fois alors que ça se voyait à des kilomètres que cette histoire ne marcherait pas et..
Meredith sembla donner un coup à sa fille car cette dernière cria un :
- Aïe !
- Voilà exactement la raison pour laquelle je n'ai pas souhaité t'en informé, tempera Kendall de sa voix autoritaire.
Je ressentis un soubresaut dans ma poitrine : le mariage... je n'y avais jamais clairement songé, et c'était sans doute vraiment excessif d'y penser, j'étais presque certaine que Kendall ne voudrait plus jamais le faire en raison de cette expérience avec Marie-Anne. Mais en réalité je n'en savais rien, nous n'en avions jamais parlé. Est ce que moi je voulais me marier ?
On se calme, vous n'en êtes pas à là, me ralentit la conscience.
Pour une fois je l'écoutais, deux secondes. Est ce qu'elle aimait les enfants, est ce qu'elle en voudrait ? Avec moi ? Et moi est ce que j'en voudrais ? Ça y est mon coeur s'emballait, Samia n'avait pas idée de la valve, qu'elle venait d'ouvrir, mes pensées allaient se faire le plaisir de m'assaillir.
- M'ouais, je suis sûre que tu as peur de nous la présenter parce que tu as peur de mon jugement objectif et intelligent.
J'attendis la réponse de ma petite amie en retenant mon souffle.
- Voyons, ironisa Kendall. Elle est parfaite, déclara t'elle d'une voix très sérieuse qui sembla étonner son interlocutrice au vu de son expression faciale. Et si je ne vous la présente pas aujourd'hui c'est uniquement parce que c'est une vraie marmotte, dit t-elle d'une voix plus douce. Anna vient à peine de la réveiller et..
Sa remarque me fit sourire. J'avançais sur le côté de manière à entrer dans le champs de vision de Ken en veillant à ne pas entrer dans le champs de vision de la caméra.
Lorsque Madame Jones me vit elle arbora un visage neutre, je lui souris timidement en m'approchant de la table. Ses traits étaient légèrement tirés mais elle ne ressemblait pas à une personne qui n'avait pas dormi de la nuit, elle était toujours sublime et elle semblait moins remontée qu'hier.
- Un instant s'il vous plaît, indiqua t'elle à sa tante et sa cousine avant de faire une manipulation sur son ordinateur, sans doute couper le micro. Tu nous as entendu ? Demanda t'elle à mon adresse.
Je fis oui de la tête.
- Est ce que tu veux..
Avant qu'elle n'eut le temps de finir je fis de nouveau oui de la tête.
- Mais je viens de me réveiller, je suis en peignoir et ma tête ne ressemble à rien, m'époumonais-je.
Ken recula alors un peu sa chaise, avant d'attraper ma main pour m'attirer à elle.
- Tu es toujours parfaite Atlantis, murmura t'elle contre mon oreille alors que je me retrouvais sur ses genoux. Surtout avec cette queue de cheval, tu sais l'effet que ça me fait.
Des frissons parcoururent mon corps, et je sentis mes joues chauffer. Son bras était fermement autour de ma taille et son odeur emplit tout mon être. Cette femme allait me faire perdre la raison. Elle m'avait manqué cette nuit, elle m'avait manqué toute ma vie.
Il me fallut quelques instant pour revenir sur terre et me souvenir que nous étions devant la webcam. C'est donc mal à l'aise que lorsque Kendall réactiva le micro, je lançais un timide :
- Bonjour, enfin bonsoir, me corrigeais-je en me souvenant du décalage horaire.
L'une des mains de Kendall se trouvait au bas de mon dos, qu'elle caressait doucement par dessus mon peignoir, ce contact me détendit. Je faisais face aux deux larges sourires de Meredith et Samia, elles me saluèrent toutes deux avec chaleur. Samia glissa quelque chose en français au court de ces salutation et à la vue du sourire adorable de ma petite amie je présumais que c'était un compliment.
- Tu es bien trop belle pour elle ! S'exclama la cousine de Ken en anglais cette fois ci.
Samia n'avait pas du tout d'accent lorsqu'elle parlait anglais, ce qui n'était pas vraiment surprenant avec une mère native américaine. Je riais doucement en la remerciant et Kendall acquiesça.
- Elles sont toutes les deux très jolies, et encore plus ensemble, appuya la tante de Kendall. Atlantis nous sommes ravies d'enfin te rencontrer. J'ai personnellement beaucoup entendu parler de toi, enfin, tu connais Kendall et tu sais certainement qu'elle n'est pas très bavarde mais tu dois comprendre ce que je veux dire..
Les joues chauffantes, j'hochais la tête pour dire oui avant de prendre affectueusement la main de Ken qui trainait sur ma taille, dans la mienne.
- J'en ai suffisamment entendu pour savoir quel point elle tient à toi, et je suis très contente d'enfin pouvoir te parler.
Je lui fis savoir que j'étais également vraiment ravie.
- Moi je n'ai rien entendu mais je t'aime déjà ! Vous venez quand à Paris ?
Je tournais légèrement la tête vers ma petite amie, qui le visage neutre déclara doucement :
- Dès que nous le pourrons, nous viendrons vous rendre visite, promis Kendall.
S'en suivit quelques questions de tante Meredith sur notre séjour au Wyoming, Kendall et moi fîmes bonne figure, il était vrai que ça n'avait pas vraiment bien commencé mais après cette première soirée pas très réussie, je savais que le reste du séjour se passerait bien. Samia avait ensuite évoquer les articles people et m'avait recommandé de ne plus jamais les lire et de ne pas y prêter attention, elle était adorable et semblait être assez proche de Kendall, bien que je sentais qu'en raison de leur écart d'âge Kendall était très protectrice envers elle. J'avais accueillis ses conseils avec bienveillance avant de la féliciter pour son emménagement.
- Bien, nous allons vous laisser, il est très tard chez vous, vous devez être fatiguées, et nous devons nous-même y aller. Déclara Kendall Jones.
Nous nous dîmes ainsi toutes au revoir, Ken promis à sa tante de l'appeler la semaine suivante, Tante Meredith souhaita que l'on garde le contact et promis de m'envoyer un email de temps en temps et Samia demanda à sa cousine de lui faire parvenir les liens de mes profils instagram et Facebook. Après nos signes de mains par écran interposés pour se dire au revoir ma petite amie mis un terme à l'appel zoom.
L'une des mains de Ken était toujours dans la mienne et l'autre sur ma taille, je me tournais légèrement afin que mon visage face complètement face au sien. Son air était indéchiffrable.
- Hey, soufflais-je.
Elle cligna lentement des yeux.
- Bonjour Atlantis, murmura t'elle après m'avoir regarder dans les yeux durant quelques secondes.
Mon estomac se serra. J'aurais donné n'importe quoi pour entendre de nouveau "bébé" dans sa bouche.
- Tu es toujours fâchée, notais-je.
Les mains de ma petite amie quittèrent mon corps avant qu'elle ne croise les bras sur sa poitrine.
- En effet, dit elle en toute transparence.
J'ouvris la bouche pour parler mais elle m'arrêta :
- Pas maintenant.
Bien que déçue, j'acquiesçais puis me levais afin d'aller prendre place sur une chaise pour prendre mon petit déjeuner. Kendall semblait avoir déjà manger. Je me servis de l'eau chaude et tartinais deux tranches de pains grillés de beurre, sous le regard intense de ma petite amie. Même avec l'habitude je trouvais toujours cela aussi déstabilisant. Je lui jetais quelques petits coups d'oeil du coin de l'oeil, cela ne la dissuadait absolument pas de continuer à me regarder aussi ardemment.
- Je ne t'ai jamais vu aussi proche de personne d'autre, pas même de Marc. Tu ne m'as jamais parlé d'elles, lançais-je doucement en espérant la déconcentrer un peu.
Échec. Elle ne me quitta pas des yeux.
- C'est ma famille, me lança t'elle naturellement.
Je croquais dans ma tartine en soutenant brièvement son regard.
- Tante Meredith m'a élevé, si j'en suis là où j'en suis aujourd'hui c'est grâce à elle et mon père. Elle constitue avec Anna, mon socle maternel. Et Samia est comme ma petite soeur, je l'ai vu grandir.
Apres avoir avaler ce que je mâchais, je souris légèrement.
- Je préfère agir que parler. Désormais tu les connais alors nous pourrons parler d'elles si tu le souhaites, dit elle calmement.
- Je suis contente que aies voulu que je les rencontre, soufflais-je avant de tremper mes lèvres dans ma tasse de thé.
- J'aurais voulu que cela se fasse bien avant mais je ne voulais pas t'effrayer ou te donner le sentiment de bruler des étapes.
Je déposais ma tasse sur la table avant de regarder ma petite amie dans le blanc des yeux.
- Plus rien ne m'effraie avec toi Kendall et j'ai plus le sentiment de perdre du temps quand je ne te découvre pas davantage tous les jours que de bruler des étapes.
Un lueur passa dans les iris ambres de Madame Jones, elle s'humecta les lèvres avant que ses yeux ne s'aventurent vers les miennes. Elle semblait se battre intérieurement contre elle même, et la partie qui jouait en ma défaveur sembla prendre le dessus car elle finit par détacher son regard et me dire d'une voix plate :
- J'aimerais que l'on parle des informations concernant ton adoption et ta famille biologique.
Je me figeais, mon bras suspendu en l'air.
- Si tu le veux bien, s'assura Kendall d'une voix douce. Ou alors nous pouvons aussi attendre pour en parler.
Je déposais ma tartine sur l'assiette en face de moi. Mon estomac venait de se nouer.
- Non, j'ai déjà suffisamment cherché à éviter le sujet.
- Bien, mais tu peux m'arrêter à n'importe quel moment si ça fait trop d'informations à digérer en une seule fois.
Je fis lentement "oui" de la tête.
Kendall Jones m'expliqua alors que toute une équipe recrutée avait tenté de retrouver des membres de ma famille biologique, sans succès, et qu'il était très probable que mes parents biologiques ne soient plus vivants, et que sur le dos de photo que j'avais trouvé dans mon dossier, il y avait une date et une adresse : un quartier à New-Delhi où l'un des détective s'était rendu, il avait montré cette photo aux habitants du quartier, une femme âgée lui avait indiqué qu'elle ne connaissait pas les personnes qui se trouvaient sur cette photo mais que l'année de ma naissance, il y avait eu une explosion meurtrière dans la zone, que beaucoup de personnes avaient péris, des familles entières avaient disparu. D'après cette femme plusieurs enfants avaient perdu leurs parents et la plupart avaient été adopté par la suite, parfois des enfants de la même famille - notamment lorsqu'ils étaient encore très jeunes- avaient été séparés car adoptés par des familles différentes. Ils avaient également appris que maman était en Inde à cette période dans une maison de retraite spirituelle se trouvant dans cette zone -confirmant donc ce que Derreck m'avait appris lors de notre échange quelques semaines auparavant.
- Voilà ce que nous avons appris à New Delhi. Il se pourrait donc que ta mère ait eu vent de la situation de certains bébés devenus orphelins suite à l'explosion et qu'elle ait décidé de t'adopter suite à cet évènement.
Mon coeur battait vite, je ne réalisais pas vraiment qu'un tel drame ait pu marqué ma vie sans que je n'en ai la moindre connaissance, sans que mes parents ne m'en aient parlé, et maintenant que je découvrais que j'avais une autre famille, toute une partie de mon histoire que je ne connaissais pas, voilà que tout s'effritait devant moi. Morts. Même eux. Je devais faire le deuil de cette histoire sans même qu'elle ait pu prendre vie.
- Cependant, je ne voulais pas conclure cette histoire en te laissant des questionnements alors j'ai demandé à ce que l'équipe creuse, une adoption ça n'a rien d'anodin et ça ne passe pas inaperçu au près du voisinage, par conséquent l'un des détectives s'est rendu dans votre quartier à Camberra afin d'interroger vos voisins. Il leur a expliqué qu'ils menaient une enquête pour toi sans vraiment entrer dans les détails, me précisa t'elle. Et c'est alors que nous avons appris que ta mère était en fait déjà enceinte de sept mois quand elle a quitté l'Australie pour se rendre en Inde et qu'elle est rentrée un mois après avec un bébé, toi.
- Je pense qu'elle n'était pas vraiment enceinte et qu'elle l'a fais croire au voisinage simplement pour ne pas débarquer un beau jour avec un bébé, soulevais-je.
Kendall qui avait toujours les bras croisés, m'observait avec le visage doux.
- Elle était bien enceinte, tout le monde dans votre quartier est unanime la dessus, et deux de vos voisines ont affirmés avoir vu son ventre nu, parmi ces deux dames, l'une du nom de Rosie semble avoir été proche de ta mère et de votre famille. Elle a affirmé au détective qu'elle en savait davantage mais qu'elle n'en parlerait qu'avec toi directement, ce qui est compréhensible.
Je soupirais fortement.
- En effet, Rosie était une proche amie de ma mère, je ne lui ai pas vraiment parlé depuis les obsèques. Derreck m'a donné son numéro récemment, je devrais l'appeler, conclus-je d'une voix nerveuse.
Ken sembla réfléchir quelques instants, en penchant légèrement sa tête vers le coté, portant ces phalanges contre ses lèvres, cependant elle se contenta d'hocher la tête pour acquiescer à ce que je venais de dire.
- Tu acquiesces, mais tu sembles penser à autre chose.
Elle sembla surprise. Je plissais les yeux en feintant de la fixer avec la même intensité que celle avec laquelle elle m'observait toujours. Elle réprimanda un sourire.
- Je commence à bien te connaître mon ange, l'avertis-je.
Sa mâchoire se contracta, sans doute parce qu'elle ne souhaitait pas sourire, mais ses joues qui devinrent légèrement rouges la trahirent.
- J'ai pensé que nous pourrions nous rendre à Canberra pour deux ou trois jours après notre retour à New York.
Devant mon étonnement elle s'empressa d'ajouter.
- Seulement si tu le souhaites Atlantis, ce n'est qu'une proposition. Je ne t'impose pas ma présence non plus, si tu souhaites y aller sans moi, je comprends que cela puisse être un voyage que tu veuilles faire avec Derreck par exemple, mais dans le cas contraire je serai très heureuse de pouvoir t'accompagner. Je ne veux simplement pas que tu y ailles seule.
Je déglutis doucement.
- Je sais que tu ne te sentais pas prête à y retourner mais je crois que c'est la meilleure chose à faire pour aller de l'avant Atlantis, continua t'elle. Et je suis prête à t'accompagner autant que je le peux et que tu le voudras dans cette démarche.
Je sentis des larmes commencer à se former au coin de mes yeux, à l'idée de penser à retrouver chez moi, alors que je n'y avais pas mis les pieds depuis le décès de mes parents mais aussi parce que je ne pensais pas que Kendall pouvait m'offrir une plus belle preuve d'...
Je fixais Kendall, en prenant lentement conscience de l'idée qui se formait lentement dans mon esprit.
Le temps sembla avoir été mis sur pause.
C'était donc ça ? Ce que je sentais dans mon regard lorsque je la regardais. Ce que j'entendais dans ma voix ? Ce que je ressentais lorsqu'elle m'embrassait ? Ce qui me rendait si douce et attentionnée ? C'était ça qui me rendait si vulnérable, qui gonflait mon coeur. De l'am..
- Atlantis ? M'interpella t'elle, me sortant de mes pensées. Ça va ?
Je repris mes esprits avant de lui adresser un petit sourire, qui ne lui fit pas défroncer les sourcils.
- Oui, pardon, je-je veux qu'on y aille. Ensemble, répondis-je à sa proposition sans grand besoin de réflexion et en détournant les yeux de sa personne, intimidée. Je ne veux rien faire sans toi. Et merci infiniment pour tout ce que tu fais pour moi, je n'imagine pas le coût de ces recherches...
Elle me lança un regard réprobateur face à l'entente de ces derniers mots, elle n'aimait pas lorsque je parlais d'argent. Je détournais les yeux, de toute manière, je ne pouvais plus soutenir son regard maintenant, car mon coeur brulait à l'idée de ce à quoi j'avais pensé. Il brulait d'excitation, de peur, c'était comme une énorme fusion d'atomes dans ma poitrine.
- Je n'ai plus faim, ajoutais-je précipitamment comme si rester silencieuse après ce que je venais de dire et surtout ce à quoi je pensais allait permettre à Kendall de lire dans mes pensées.
Au lieu de répondre à mon court monologue, Kendall me tendit sa main, comme une invitation. Je tendis la mienne lentement afin de l'attraper, ma petite amie se leva alors, m'entrainant.
...
J'étais nue, dans la douche à l'italienne, Kendall venait de me retirer le peignoir qui me couvrait ainsi que mon débardeur puis mon tanga. J'avais des frissons. Ken s'était elle même déshabillée me laissant la vue libre sur son corps parfait.
- Tu as déjà pris ta douche, soulevais-je alors que ma petite amie activa le jet d'eau au dessus de nos têtes.
L'eau chaude coula lentement sur nos cheveux, nos corps, faisant disparaître mes frissons.
Madame Jones s'approcha alors de moi, et elle défit doucement ma queue de cheval, laissant mes longs cheveux retomber sur mes épaules.
- Toi non, murmura t'elle avant d'éteindre l'eau.
Ken attrapa alors un tube de gel douche à l'amande douce.
Elle en déversa sur sa paume de main avant de reposer la bouteille. Elle frotta alors ses mains l'une contre l'autre avant de les déposer sur mes épaules. Kendall commença alors à lentement enduire mon corps de gel douche. Ses mains étaient chaudes, douces.
- Retourne toi, m'ordonna t'elle d'une voix ferme mais douce.
Je le fis et elle continua à parcourir lentement ma peau de ses mains savonneuses. Elle s'attarda sur mes seins, je fermais les yeux. Son corps mouillé, était plaqué contre mon dos.
- Je suis... commença froidement Kendall contre mon oreille.
- Furieuse, murmurais-je pour elle alors qu'elle malaxait lentement mes seins.
Son contact n'était pas comme d'habitude, il était distant, calculé. Mais la sensation de ses mains sur mon corps étaient toujours délicieuses, elle me mettait dans tous mes états.
- Tellement. Appuya t'elle d'une voix glaciale en faisant descendre ses mains sur mon ventre et mes côtes, les enduisant ainsi du gel à l'odeur agréable. Tellement, que je n'ai même pas voulu prendre le risque de te punir.
Je soupirais profondément, laissant la culpabilité jaillir. Je n'aimais pas la mettre dans cet état.
- Je suis désolée mon ange.
- Tu as intérêt. Énonça t'elle sans aucune once d'ironie dans sa voix.
Je pinçais les lèvres pour ne pas sourire, ses mains continuèrent leur chemin, allant désormais vers mes fesses et le haut de mes cuisses. Je laissais un gémissement échapper de ma bouche, elle savait si bien comment me toucher. Son souffle sur mon oreille irradiait mes pensées.
- Place toi contre le mur, annonça t'elle solennellement.
J'ouvris les yeux, frustrée mais curieuse, j'obéis. Ken recula, privant mon corps de la chaleur du sien et de la douceur de ses mains. Elle attrapa ensuite le pommeau de douche à la forme rectangulaire, elle fit en sorte que l'eau jaillisse désormais par là et veilla à mettre la pression au maximum.
Elle guida le pommeau vers mon ventre.
- Soulève une jambe, demanda t'elle de manière autoritaire.
Je le fis et elle l'attrapa de sa main libre afin de la placer autour de sa taille. Ensuite sans prévenir elle plaça le pommeau de douche sur mon entrejambe. L'eau, puissante assaillit ma vulve. Le choc fut brutal, me coupant le souffle, les vibrations de l'eau me retournèrent le bas ventre. C'était une sensation aiguë, particulièrement pointue. Ma bouche s'ouvrît et je me retins fermement à Kendall parce que la sensation était si renversante que mes jambes tremblaient.
- Ken.. parvins-je difficilement à articuler alors que le plaisir montait brutalement.
- Oui bébé, je sais que c'est violent.
Bébé. Enfin.
- Maintenant imagine que ce plaisir violent ne soit pas du plaisir mais une rage violente, une impuissance violente, une jalousie violente, imagine toute cette puissance contenue dans une marée de sentiments négatifs et de colère..
Je geins, fort, mes gémissement n'étaient pas aiguë et mélodieux comme de coutume, ceux là étaient bruts, et venaient du plus profond de mon ventre.
Le débit de paroles de Madame Jones était rapide, comme accompagnant le débit de l'eau, contribuant à cette atmosphère de tension, traduisant de toutes cette marée de sentiments négatifs.
- C'est exactement ce que je ressens lorsque je vois Arya t'approcher, avec cette même violence paralysante. Regarde moi.
Mes ongles s'enfoncèrent dans le dos de Ken, si bien que j'eus peur de la couper. Alors que je me sentais déjà venir tant la puissance du jet me transportait, Kendall le retira.
J'ouvris mes yeux qui s'étaient fermés sans même que je ne le leur ordonne face à l'onde de choc qui avait traversé mon corps. La respiration irrégulière et les yeux sombres, ma petite amie poursuivit :
- Je me suis tenue à l'écart, je t'ai laissé gérer cette histoire avec Arya à ta manière mais tu n'as absolument aucun contrôle.
Ce n'était pas juste que l'on ait cette conversation dans ce contexte. Ce que j'avais ressentis là était bien trop intense pour que je sois lucide. Elle avait raison et j'étais frustrée.
Elle revint, avec le jet et ce fut encore plus violent, ma tête bascula vers l'arrière et je poussais un gémissement puissant. C'était terrible. Terriblement bon.
Elle s'arrêta, je faillis lâcher un sanglot.
- S'il te plaît.., murmurais-je.
Une main à plat contre le mur, et son visage seulement à quelques centimètre du mien, elle me toisait avec dureté.
- Tu souhaitais discuter, je suis toute ouïe Atlantis, trancha sa voix.
Mais elle ne le laissa pas parler, le jet m'assaillit de nouveau, bordel.
Elle le retira, je haletais.
- Je ne suis pas en train de te punir bébé. Je rend simplement la situation équitable, souffla t'elle contre mes lèvres. Pour que tu ressentes la violence de ce que je ressens en moi depuis hier soir et que nous puissions parler à part égale.
J'ignorais si j'étais mouillée à cause de l'eau ou parce que je si transpirais, sans doute les deux.
Elle était impitoyable. Le jet revint, l'eau frappait sur mon clitoris, exactement là où il fallait, et j'avais l'impression qu'à chaque fois c'était encore plus intense que la fois précédente.
- Parle Atlantis, gronda t'elle.
Je gémissais fort, je ne voyais pas comment je pouvais articuler le moindre mot.
- Je n'arrive plus à gérer cette histoire avec Arya, soupirais-je avec désespoir. Je-
Mon corps hurlait, et je lui donnais de la voix au sens propre.
- Je suis désemparée face à elle, articulais-je difficilement en rassemblant toutes mes forces. Parce que c'est ma meilleure amie, parce que je ne souhaitais pas que notre relation change, parce que je pensais vraiment que nous pourrions passer au dessus de cette situation facilement mais c'est bien plus difficile à gérer que je ne le pensais.
Kendall et moi nous fixions, son front contre le mien, nos regards brûlants. Je sentis une vague de chaleur et de plaisir torride m'envahir, mon orgasme venait, et je geins fort contre la bouche de Kendall.
Ses lèvres se plaquèrent contre les miennes. Et elle retira une énième fois le jet, laissant mon orgasme en latence. J'attrapais cependant son poignet afin de maintenir le pommeau de douche, sans succès. Elle le dirigea vers mes jambes. Je sentis un goût salé dans ma bouche, une larme de frustration venait de couler sur mon nez, il faisait chaud et je n'avais jamais rien ressentit d'aussi puissant sur mon sexe. Je ne verrai plus jamais un pommeau de douche de la même manière.
- Je sais bébé, je sais ce tu veux, murmura Kendall. Mais écoutes moi avant.
Je clignais lentement des yeux, en poussant un profond soupir.
- Je n'ai plus aucune patience concernant cette histoire alors désormais je vais m'occuper de ça à ma manière, et c'est entre elle et moi, tu ne t'en mêles plus.
Au bout de quelques secondes je lui donnais mon accord silencieusement bien que j'étais réticente mais je savais que c'était le mieux à faire, je n'avais aucun contre argument. Le visage de Ken se détendit légèrement.
- Bien, maintenant je vais te donner ce que tu veux bébé.
J'attrapais son visage pour attirer sa bouche à la mienne. Le jet revint là où je l'attendais et il me fallut à peine quelques secondes pour jouir violemment. Mes jambes devinrent cotonneuse et je manquais de tomber, Kendall me tenait fermement.
- Je ne connais rien de plus éprouvant au monde que d'être en colère contre toi, et de ne pas te toucher lorsque tu es prêt de moi. Souffla t'elle en détachant difficilement ses lèvres des miennes.
Elle n'imaginait pas à quel point je partageais sa pensée.
- Tu m'as tellement manqué cette nuit, lui avouais-je.
Mes lèvres trouvèrent les siennes, et sans perdre de temps sa langue prit possession de ma bouche, dans un baiser urgent, qui s'intensifia rapidement, je voulais tellement plus, je la voulais elle mais elle finit par rompre le contact de nos lèvres afin que nous puissions retrouver notre souffle.
- Et si je vous séquestrais dans la salle de bain pour l'après midi Madame Kayslar, me murmura t'elle d'une voix rauque terriblement excitante.
Je fermais les yeux face à cette proposition plus que tentante, tandis que les mains de Ken se baladait sur mon corps glissant.
- Je ne voudrais pas que tante Naïra rapplique pour venir nous chercher, murmurais-je dans un soupir.
Je sentis les lèvres de Kendall s'étirer en un sourire contre ma joue.
- C'est un contre argument de taille, malheureusement.
Quand j'eus suffisamment retrouver mes esprits, Ken me relâcha un bref instant afin d'attraper une fleur de douche beige qui était déposée sur l'étagère d'angle en marbre de la douche et frotta doucement mon corps déjà assez bien enduit de gel.
...
- Es tu certaine de ne pas avoir besoin d'aide pour t'habiller ? M'interrogea Kendall depuis la chambre.
Je ne comprenais pas comment elle pouvait se préparer en si peu de temps et être aussi parfaite, elle avait même eu le temps de faire une petite réunion avec Mia en prime.
- Même si c'était le cas tu ne serais certainement pas la personne à qui je m'adresserais, blaguais-je depuis le dressing aux multiples miroirs. Je pense que tu ne comprends pas le concept de m'habiller, tu es plus à l'aise avec son contraire ! Criais-je de nouveau depuis le dressing.
La vérité était que j'étais sur mon téléphone, en train de répondre de manière frénétique au mail que j'avais reçu ce matin. Un mail de Marc Jones. Dont le contenu m'avait laissé perplexe. J'avais était tellement étonné que j'avais relu ses mots plusieurs fois.
« De : Marc Jones
À : Atlantis Kayslar
Objet : Rencontre
Bonjour Atlantis,
J'ai obtenu vos coordonnées via le site de votre agence.
Je sais que nos relations n'ont pas toujours été cordiales, de par ma faute. Je me suis mal comportée à votre égard et je m'en excuse, une fois de plus bien que nous ayons déjà échangé à ce sujet de vive voix.
Je sollicite votre aide, concernant mon différent avec ma soeur. Vous êtes mon dernier espoir. D'après mon père, vous êtes la seule qui puissiez raisonner Kendall. Je sais que je suis allé trop loin dans mes propos là fois dernière. Je le regrette et je le lui ai fais savoir par tous les moyens possible, en vain. Les choses sont bien moins simples de mon côté qu'elles en ont l'air et il m'arrive d'être maladroit.
Seriez vous disposée à me rencontrer afin que nous puissions échanger ? Kendall compte beaucoup pour moi.
Amicalement,
Joyeux Thanksgiving.
MJ. »
Je lui répondis précipitamment que je ne me trouvais pas à New York pour le moment mais que je lui enverrai un e-mail à mon retour. Je me fichais du fait que Marc et moi ayons eu des débuts tumultueux, il s'était excusé à plusieurs reprises mais surtout j'étais là première à vouloir que ma petite amie se réconcilie avec son petit frère. Elle pouvait dire ce qu'elle voulait je ne croyais pas une seule seconde au fait que cette situation la laissait indifférente. Je savais à quel point elle pouvait être bornée donc j'avais du mal à voir comment j'allais pouvoir aider Marc mais je me devais au moins essayer si je pouvais aider. Enfin, j'allais peut être réussir à obtenir des informations sur Erika Jones, ou peut être même que Marc était au courant de quelque chose.
Je venais d'envoyer ma réponse lorsque je sentis une présence derrière moi, des mains de douces vinrent ensuite se poser sur ma taille. Je sursautais légèrement avant de frissonner au contact des doigts de mon amante. Je ne portais rien d'autre qu'un string, je n'avais pas encore choisi ma tenue dans ma valise sans doute un peu trop pleine.
- Tu es sublime, me souffla Kendall contre ma nuque.
Je tournais légèrement mon visage vers elle afin de sourire contre sa joue alors que ces doigts formaient des lignes invisibles au niveau de mes côtes, de mon ventre.
- Ma proposition de séquestration tient toujours bébé..
Je collais davantage mes fesses contre son jean, son nez se nicha dans mon cou et ses doigts au niveau de mon string tirèrent sur les languettes élastique du tissu avant de les relâcher, ce geste provoqua une légère pression au niveau de mon entre-jambe.
- Malheureusement, elle vient d'expirer à l'instant, lâcha t'elle alors que la bouche entrouverte je commençais à sincèrement songer à m'enfermer dans la chambre avec Kendall pour la laisser me baiser et me faire l'amour toute la journée.
Elle jouait avec mes nerfs. Je grognais. Madame Jones me tourna doucement vers elle de manière à ce que je lui fasse face. Ses cheveux étaient désormais attachés en leur chignon bas habituel et elle portait un gros pull bleu ciel près du corps qui contrastait avec sa peau de lait délicate.
- Ferme les yeux, m'ordonna t'elle d'une voix ferme.
J'hésitais légèrement. Ken pinça les lèvres avant d'hausser un sourcil. Je pouvais presque l'entendre dire : « Je ne vais pas me répéter Atlantis », cette pensée me fit sourire malicieusement.
- Pourquoi souris-tu ? Me demanda Ken d'une voix ferme.
En raison de son ton j'ignorais si c'était un reproche ou une simple question. Toujours les yeux fermés, je gloussais innocemment telle une idiote, mais toute l'innocence dû disparaître quand je sentis les lèvres de Ken se refermer sur l'un de mes tétons. Je gémis, et j'eus à peine le temps de savourer la chaleur de cette bouche sur mon mont qu'elle disparut. Je me mordis la lèvre. Si je ne devais pas maintenir mes yeux fermés je l'aurais foudroyé du regard.
- Il semblerait que votre sourire se soit évanouit Madame Kayslar.
Ha ha ha ! Très drôle.
- Ouvre la bouche, ordonna t'elle ensuite de sa voix rauque, son souffle mentholée sur mon visage.
Je le fis lentement, Ken porta alors quelque chose à mes lèvres, je les refermais dessus.
- Suce bébé. M'ordonna t'elle.
Un goût sucrée se fit alors ressentir sur mon palais, on aurait dit du chocolat, un des meilleur chocolat qu'il m'eut été donné de manger, j'en eus des frissons. Mon sens du goût était décuplé par mon aveuglement temporaire. Je suçais davantage la friandise qui dans ma bouche fondait assez rapidement. Le goût sucrée laissa place à une sensation de piquant qui me brûla légèrement la langue.
- Tu aimes bébé ? Me susurra Kendall.
Je déglutis avant de souffler un léger oui. Je n'avais aucune idée de que ce bonbon était mais ce goût à la fois doux et brûlant avait quelque chose qui faisait qu'on en voulait encore malgré le fait d'avoir la bouche en feu une fois toute la friandise fondue.
- Gingembre, clou de girofle, chocolat noir, miel, ginseng et quelques ingrédients secrets, énuméra t'elle, à quelques centimètres de mes lèvres.
Aphrodisiaques. J'ouvris les yeux instantanément par inadvertance en comprenant ce qu'elle venait de me faire ingurgiter mais l'air menaçant de Kendall me rappela à l'ordre, je les refermais.
- Encore ? Chuchota t'elle.
Je lui répondis malgré tout que oui et la deuxième friandise ne tarda pas à arriver. Ainsi que sa bouche de nouveau sur mon téton, et cette fois là je pu le savourer : mon téton eut le temps de se durcir et de s'allonger, mon autre sein ne fut pas privé : entre son pouce et son index, Madame Jones le torturait. Je dus placer mes mains sur les épaules de Ken pour ne pas flancher. Mon sang pulsait de plus en plus fort dans mon entre jambe. Le bonbon fondait délicieusement dans ma bouche.
Je soupirais profondément en laissant échapper des gémissements. Tortueusement la bouche de Kendall quitta ma poitrine pour se diriger vers mon cou, ma mâchoire... je miaulais.
Quand sa bouche se trouva à quelques millimètres de la mienne, elle me fit languir avant d'enfin me donner ses lèvres. D'une manière sensuelle sa bouche apprivoisa la mienne et je sentis alors un autre bonbon dans la bouche de Kendall, et c'était encore meilleur dans sa bouche. Ken attrapa mes fesses afin de me plaquer contre elle, un son rauque quitta sa gorge pour venir résonner dans ma bouche. Mon corps irradiait de l'intérieur.
- Ken.. suppliais-je lorsque les lèvres de ma petite amie se détachèrent très légèrement des miennes, nous laissant à bout de souffle.
Je venais d'abdiquer et d'accepter que nous passerions l'après midi à faire ce que nous savions faire de mieux, dans ce dressing, sur le lit, dans la salle de bain, peu importait. Je brûlais d'envie, et les deux bonbons et demi que j'avais ingurgité n'allait rien arranger, Madame Jones avait le don de toujours repousser les limites de mon désir. C'était toujours plus haut, toujours plus fort.
- Tu devrais t'habiller maintenant bébé, déclara soudainement Kendall d'une voix rauque, autrement nous allons être en retard.
Elle relâcha mon corps, je grimaçais.
- Tu peux ouvrir les yeux.
J'ouvris les yeux lentement pour revenir à la réalité, la luminosité de la pièce me donna l'impression de revenir d'un univers parallèle, d'une expérience achevée trop prématurément, un manque instantané. Kendall arborerait un sourire en coin triomphant.
- C'est injuste, boudais-je. De me torturer comme tu le fais.
Ken laissa échapper un rire franc avant de se diriger vers la chambre en empruntant le court couloir qui le reliait le dressing à cette dernière. Je croisais les bras en signe de contrariété.
- Tu me trouves injuste ? Tu me trouveras diabolique d'ici deux heures quand l'effet des friandises sera totalement déployé, me lança t'elle d'une voix joueuse avant de quitter l'espace dressing.
Je les sentais déjà les effets mais si elle croyait s'en sortir comme ça.. Ça n'était pas parce que je perdais presque toujours que je n'avais plus envie de jouer.
...
- Madame Kayslar.
Mes joues avaient du changer de teinte. Je me demandais si Anna avait entendu mes cris depuis la salle de bain tout à l'heure, elle devait être habituée cependant cela ne rendait pas cette perspective moins embarrassante.
- Anna, lançais-je avec un léger hochement de tête.
- Vous êtes ravissante. Votre robe est..
Les yeux bleu clairs d'Anna m'épièrent de la tête aux pieds alors que je venais de pénétrer l'espace séjour où elle s'adonnait au tri des livres de la bibliothèque.
- Très courte, dis-je à la place de l'adjectif qu'elle aurait placé.
Elle me sourit avec un air plein de sous entendu. Je savais ce à quoi elle pensait, elle devait savoir pour la règle du "au dessus du genoux". Je portais une robe moulante noire à col roulé et à manches longues qui m'arrivaient au dessus du milieu des cuisses. Je portais également un collant noir transparent ainsi que des cuissardes en cuir noires et plates. J'avais noué le haut des mes cheveux en une demi queue de cheval et m'étais légèrement maquillée.
- Je le pensais en effet mais je ne l'aurais pas dis, me sourit-elle alors que j'enfilais mon manteau. Ce que je voulais surtout dire c'est qu'elle est très jolie, j'espère que Madame Jones saura l'apprécier.
Je décelais un brin d'ironie dans sa voix, Anna était autant une chipie que moi au fond, j'en étais certaine. Je lui adressais un clin d'oeil malicieux - réussi pour une fois, tandis qu'elle mettait quelques livres de coté.
- Pourquoi est ce que vous ne vous joindriez pas à nous Anna ? Demandais-je soudain et innocemment.
Elle parut à la fois surprise et amusée par ma proposition. Pourtant c'était tout naturel, Anna n'était là que pour s'assurer du service quotidien, elle ne faisait pas le ménage, il y avait toujours une ou deux femmes de ménages que je croisais pratiquement jamais, pour ça. Pour ce qui était de la cuisine il y avait habituellement un chef qui n'était pas là pour ce séjour puisque j'avais insisté au près de Kendall : ce n'était pas le peine, la majeure partie du séjour nous mangerions chez les Millers et au pire nous pourrions cuisiner, même si cette perspective horrifiait apparement Anna. Ainsi la marraine de Kendall coordonnait simplement et était également à nos petits soins - ce qui me mettait toujours autant mal à l'aise malgré l'habitude qui commençait à s'installer, donc elle pouvait très bien se joindre à nous. Et puis il s'agissait d'un séjour pour célébrer une fête de famille après tout et Anna faisait partie de la famille de Ken.
D'autant plus qu'avec les exigences de tante Naïra je doutais qu'elle nous laisse revenir dormir chez Kendall, même après la nuit que nous devions y passer le jour même.
Anna s'interrompit dans son tri et joint ses mains délicates et très légèrement ridées.
- Vous êtes très aimable mais mes journées sont bien occupées Madame Kayslar, croyez moi. En revanche je vous confie une mission : profitez bien avec votre dame.
Je fis la moue.
- Cette parade vous sauve pour cette fois-ci mais ne croyez pas que nous allons vous laisser seule ici lors du repas de Thanksgiving.
Un sourire poli sur les lèvres Anna fit mine de balayer mes paroles d'une main.
- Nous verrons, nous verrons Madame Kayslar.
- J'en parlerai à Kendall, promis-je.
La quinquagénaire secoua la tête résignée.
- De quoi souhaites tu me parler bébé ?
Kendall venait de faire son apparition à ce moment là dans le séjour - sans doute prenais-je trop de temps à simplement mettre mon manteau. Sa mâchoire manqua de tomber lorsqu'elle me détailla du regard. Enfin surtout lorsqu'elle découvrit ma tenue.
- Bordel Atlantis ! Gronda t'elle.
Je pinçais les lèvres. Anna haussa les sourcils, je vis ma petite amie lui adresser des excuses silencieuses pour son langage.
- Marraine, laisse nous s'il te plait.
Délaissant son activité, Marraine Anna s'éclipsa en quelques secondes, lorsqu'elle ne fut plus dans notre champs de vision Kendall fit pratiquement un bond vers moi.
- Qu'est ce que c'est que cette robe ? Siffla t'elle la mâchoire serrée.
Je haussais un sourcil, l'air défiant.
- Tu n'aimes pas ?
Je fis un tour sur moi même, et avant que je n'atteigne les 360 degrés, Ken m'empoigna le bras pour me plaquer contre elle, j'eus le souffle coupé par sa réactivité et la fermeté de son geste. C'était d'une autorité terriblement excitante. Ses yeux menaçants étaient plongés dans le mien, et nos bouches à quelques centimètres.
- Il est hors de question que tu sortes d'ici habillée comme ça, souffla t'elle froidement. Ceci n'est pas une robe, c'est un haut, il t'arrive au ras des fesses. Tu ne même peux pas te baisser !
Je déglutis difficilement. Il était vrai que je ne pouvais pas faire plus court et que ça et que ça allait m'handicaper toute la journée mais ça en valait le coup.
- Tu ne penses pas pouvoir supporter de me regarder me pavaner dans cette robe toute la journée sans me sauter dessus ? Susurrais-je.
Sa mâchoire se serra davantage. Je m'humectais les lèvres. Les bonbons faisaient effet, je commençais déjà à lentement les sentir.
- Ne te moque pas de moi Atlantis et ne me désobéis pas.
De son pouce elle tira sur mon menton afin de libérer ma lèvre inférieure emprisonnée entre mes dents.
- Je le peux et je vais le faire, chuchotais-je presque. Je ne te dois obéissance que sur le plan..
Je m'approchais de son oreille avant de chuchoter suavement :
- Sexuel.
Elle arborait un air assassin, je sentis l'adrénaline monter.
- Je vais te rendre folle, promis-je.
Je sentis la poigne de sa main se faire plus ferme, son visage pâlir, et je pouvais voir à quel point elle serrait les dents. Je cru sincèrement à cet instant qu'elle aller exploser et avoir un excès de rage cependant elle relâcha progressivement mon bras, tout en rapprochant tellement son visage du mien si bien qu'il n'y avait plus de place pour l'air.
- Que la meilleure gagne, déclara t'elle d'une voix dangereuse.
...
Nous avions rendez vous en plein centre ville de la petite ville de Jackson Hole, au coeur de bâtiments rustiques qui rappelaient vaguement un style cow-boy rafraîchit mais avec une touche de modernité en plus, c'est ce que j'aimais le plus ici, le coté très simple, convivial, le caractère unique du comté qui vous plongeait comme hors du temps, au coeur de la nature mais en même temps une vivacité en raison des nombreux touristes venus de tous les Etats-Unis. Avec la période de Thanksgiving puis de Noël qui approchait, des jeu lumineux étaient accrochés sur la plupart des façades et je ne pu m'empêcher de penser qu'il allait falloir que l'on revienne le soir pour découvrir ce beau spectacle. Mais pour l'instant le ciel était d'un bleu éclatant et il atténuait le froid qui n'était étrangement pas très mordant.
Kendall et moi étions arrivées les dernières bien évidemment. Elle avait conduit, et Jack nous avait suivi comme la veille, j'aimais bien le fait que nous soyons de nouveau seules dans la voiture, je pouvais me lâcher. Durant le trajet j'avais mis de la musique en connectant mon téléphone au Bluetooth de la chaine Hi-fi de Kendall et rapidement je m'étais mise à chantonner - faux.
J'avais vu ma petite amie qui ne démordait pas de son air assassin, se retenir de sourire. Et j'avais augmenté la musique aussi fort que je l'avais pu simplement pour qu'elle me demande de l'éteindre, ce qu'elle ne fit pas bien qu'elle semblait être vraiment au bord du précipice. Apparement elle ne me faisait pas la gueule mais elle ne semblait pas avoir envie non plus de me parler et je voulais la faire craquer, pas seulement pour qu'elle me parle d'ailleurs : pour tout, elle n'imaginait pas à quel point j'allais être intraitable aujourd'hui. Lorsque j'avais remarqué que durant tout le trajet en voiture, le regard de Ken ne cessait de venir se poser sur mes cuisses presque nues, quand il n'était pas sur la route. Je m'étais dis que la tache n'allait pas être aussi difficile que ce que je pensais, je partais déjà avec au moins cinq points d'avance.
Bien sûr ma petite amie ne laissa pas mon comportement ternir sa réputation, elle avait prit le soin de détacher ma ceinture, et de venir m'ouvrir la portière quand nous nous étions garées au niveau du parking en plein air où les autres nous attendaient, ils étaient restés dans leurs voitures, certainement en raison du froid et ils commencèrent progressivement à sortir de celles-ci lorsque nous avions avançâmes vers eux.
J'avais tenté d'attraper la main de ma petite amie alors que nous parcourrions les derniers mètres cependant elle m'avait adressé un regard noir en coin qui signifiait "Vraiment ?", j'avais levé les yeux aux ciels avant d'accélérer rapidement en sachant qu'elle ne pourrait pas me retenir ou me faire quoi que se soit alors que tout le monde nous voyait désormais.
Tante Naïra et Oncle Edward qui avancèrent vers moi furent les premiers à qui je dis bonjour en les embrassant.
- Nous sommes désolées, j'espère que nous vous avons pas trop fait attendre, m'excusais-je au près du couple adorable qui portait des vêtements assortit ainsi que deux pulls avec le prénom de l'autre, cela me fit fondre.
- Oh non chérie, à vrai dire nous sommes arrivés cinq minutes avant vous, tu sais qu'Arya est la reine des retards, et elle n'a pas dérogé à la règle ! Elle nous a tous mis en retard ce matin.
J'étais assurée sur le fait que nous n'avions pas fais poireauter tout le groupe, mais tétanisée à l'entente du nom de ma meilleure amie. Je ne l'avais pas encore vu, ni elle, ni Lucia.
Après avoir échangé brièvement avec les parents d'Arya, je m'approchais de Derreck et Darren, je fis un simple bisou sur la joue au deuxième qui envoyait un message à sa maman dont il était très proche, puis une grosse accolade à son frère qui me souleva du sol.
- Derreck, relâche moi, je ne suis pas un bébé ! Me plaignis-je.
Il rigola avant de me relâcher tandis que je vis non loin de nous Kendall qui avait déjà dis bonjour aux ainées Millers et qui saluait désormais Ellen et Peggy avec des poignées de mains aimables, de même que pour Maxwell, qui venait de sortir du van suivi de Georges qui eu le droit à une poignée de main bien plus ferme et sans sourire. J'adressais aux deux hommes un signe de la main et un large sourire qu'ils me rendirent avec la même énergie, je fus contente que Georges ne vienne pas vers moi. Nous étions tous à cinq mètre environ, sauf tante Naïra et Oncle Edward qui semblaient régler quelque chose au téléphone. Mon frère qui jusque là ne faisait que me demander si j'avais bien dormi, ce que nous avions fais ce matin etc, choisi le moment ou ma petite amie vint vers nous pour me complimenter sur ma tenue.
- Elle te va bien cette robe, ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu en robe.
- T'es vraiment canon, confirma Ellen derrière moi.
Sa tenue n'avait pas grand chose à envier à la mienne, elle portait une jupe en cuir sur son collant et des cuissardes à talon. Je les remerciais, Kendall resta de marbre mais j'aurais pu ressentir sa froideur à des kilomètres.
Elle dit bonjour à mon frère aussi chaleureusement qu'elle le put tant elle était tendue puis à son petit ami qui venait de lâcher son téléphone. Une portière de voiture claqua ensuite derrière nous, je me retournais et je tombais sur le visage fin de Lucia qui avait dompté sa chevelure bouclé en un chignon, dégageant sa poitrine généreuse, mon ventre se noua, et dès qu'Arya apparut à son tour, sortant du coté conducteur du véhicule tout terrain, je me sentis mal à l'aise. Fort heureusement la plupart des personnes autour de nous étaient occupés : Derreck à chercher un moyen de retirer l'étiquette sur le pull de Darren qui lui piquait le dos, Maxwell et Georges s'était un peu éloigné pour avoir une conversation privée, et Ellen et Peggy semblaient comme hypnotisé par leur smartphone.
Je m'approchais de ma petite amie, et cette fois-ci ce fut elle même qui prit ma main dans la sienne, nous savions toutes deux que là il ne s'agissait pas de nos petits jeu.
- Salut, nous adressa timidement Lucia.
Je lui fis un petit sourire et Kendall et moi lui redîmes sa salutation quasiment d'une même voix. Alors qu'Arya approchait je sentis la main de ma petite amie se crisper dans la mienne.
...
Arya ne voyait qu'elle. Pourtant sa propre petite amie se tenait entre elle et Atlantis, et Lucia était une femme époustouflante, formidable, ce n'était pas le problème. Le problème c'était elle et son obsession envers Atlantis. Elle avait beau s'accrocher à Lucia autant qu'elle le pouvait et s'efforcer de lui accorder toute la tendresse qu'elle pouvait lui offrir, dès que ses yeux rencontraient Atlantis, son cœur se serrait et elle prenait de nouveau conscience du fait qu'aucune personne au monde ne lui faisait cet effet et qu'elle ne désirerait jamais quiconque comme elle la désirait. Elle l'aimait profondément, inlassablement.
Arya ne put empêcher ses yeux de s'attarder sur la tenue de la jeune femme, une robe qui moulait son corps et de longues bottes qui épousait la forme de ses jambes, elle ne put s'empêcher de penser à la peau douce qui se trouvait sous ce collant transparent. Elle ne devait pas, elle le savait, la veille elle n'avait cessé de ressasser les paroles de sa mère et la jeune Miller savait qu'elle devait se reprendre, elle faisait n'importe quoi, c'était plus fort qu'elle. Arya ne supportait pas..
Ses yeux se figèrent sur la main d'Atlantis dans la main de Kendall Jones et elle sentit de nouveau un sentiment écrasant de jalousie l'envahir, il était destructeur. Elle arriva à la hauteur des trois femmes et passa un bras sur la taille de sa petite amie qui lui sourit tendrement, Arya ne le remarqua pratiquement pas.
- Bonjour, déclara Arya d'une voix froide.
Le regard d'Arya Miller avait quitté les mains entrelacés des femmes qui se trouvaient face à elle pour remonter vers le visage d'Atlantis.
- Bonjour Arya, lui répondit Kendall sur le même ton.
Cependant aucun mot ne quitta la bouche d'Atlantis et la fille d'Edward et Naïra Miller avait remarqué la manière dont sa meilleure amie s'était approché de Kendall Jones comme pour se protéger, cela lui fendit le cœur. Le regard d'Atlantis était fuyant à son égard. Arya se demandait ce qu'il avait pu se passer hier soir entre les deux femmes pour que son amie se comporte ainsi. Ce que Kendall avait bien lui faire ou lui dire. Ça la rendait folle de rage. Elle sentait d'ores et déjà la distance s'installer entre Atlantis et elle, sa meilleure amie lui échappait et ça en allait de mal en pire.
Arya Miller sentait le regard meurtrier de Kendall Jones sur elle, et il fallait avouer qu'il avait quelque chose de bien plus effrayant que de coutume, d'habitude elle lui était hostile certes mais davantage en position défense or cette fois si elle était ouvertement en posture d'attaque.
Malgré tout cela Arya ne put s'empêcher de continuer à chercher le regard d'Atlantis Kayslar, désespérément. Lucia sentait bien que sa petite amie s'était tendue, depuis hier elle avait le sentiment qu'Arya avait l'esprit ailleurs, et bien que tout ce qu'elle avait dit à Atlantis près du lac était sincère, la jeune colombienne ne pouvait s'empêcher de penser que cela faisait simplement deux jours qu'Arya voyait Atlantis et que ça la déboussolait tellement qu'elle se demandait si ce séjour était finalement une bonne idée.
Cette confrontation ne dura pas plus de quelques petites minutes mais dans l'esprit d'Arya il dura une éternité, elle attendait que le moindre son sorte de la bouche de sa meilleure amie mais rien ne vint. Elle était tellement captivé qu'elle n'entendît pas lorsque Lucia lui souffla quelque mot pour savoir si ça allait. Le bruit des voitures qui passaient, les rires et les voix des touristes qui s'élevaient, l'odeur des beignets fris, du lait au miel, des barbes à papa qui venaient du festival qui se tenaient chaque année à cette période. On entendait également une musique entêtante en fond qui donnait le rythme mais Arya Miller n'entendait rien d'autre que le silence de la femme qu'elle aimait. Il était indéniable qu'elle ressentait également quelque chose pour Lucia, mais ce n'était rien à côté de ce qu'elle ressentait pour sa meilleure amie.
La fille d'Edward et Naïra Miller ne put retrouver ses esprits seulement lorsque la voix de sa mère derrière elle retentit.
- Les enfants ! Excusez nous, on devait régler quelques petits détails de dernière minutes ! Nous allons y aller, mais avant ça je vous demande de vous mettre par deux !
Arya se retourna après que Lucia ait tiré doucement sur son bras, puis lui ait offert également un baiser sur la joue.
...
Ma main était toujours scellé à celle de Kendall, je l'avais rarement vu aussi rigide, je crois qu'Arya aussi l'avait sentit, elle n'avait pas cessé de me fixer et j'avais fuis son regard, je ne souhaitais même pas lui parler, pas parce que je n'en avais pas envie mais rien de bon ne ressortait désormais de tout ça, et je voyais la situation d'insécurité dans laquelle ça plaçait Kendall, s'en était assez, nous avions assez tourné autour du pot. Pour l'instant mes rapports avec Arya se devait d'être le plus limité possible. C'était douloureux certes mais Kendall avait fais tous les efforts du monde pour s'adapter à moi, à mes goûts, à mes limites : elle avait fais des sacrifices qui lui coûtaient sans doute bien plus qu'elle ne voulait me le montrer, j'en valais la peine pour elle. Elle en valait la peine pour moi, elle valait tellement plus que ça.
Je caressais la peau de la main douce de Ken pour l'apaiser, elle m'attira un peu plus à elle sans me regarder mais je sentis son corps ainsi que les traits de son visage se détendre un peu.
- Il n'y aucune exigence concernant les duos, vous pouvez vous mettre avec qui vous le souhaitez hors mis Ed' et moi, vous savez nous sommes bien trop amoureux pour être séparés, ricana tante Naïra du haut de son mètre soixante dix et sous ses lunettes de soleil rondes adorables.
Nous rîmes tous et oncle Edward désigna le prénom de sa femme inscrit sur son pull avec fierté. Il portait une casquette blanche qui lui donnait un air jeunot. Même Kendall semblait attendrit par le couple, je me demandais ce qu'elle en pensait quand elle les regardait, j'observais son profil, les courbes de son visage baignées sous le soleil, son sourire subtil, elle était d'une beauté à chaque fois toujours plus renversante.
- Vous avez deux minutes pour former les groupes, aller ! Ordonna gentiment oncle Edward.
Maxwell qui venait de se rapprocher du reste du groupe, avec Georges, expira une bouffé de fumée de sa cigarette pour demander :
- On doit choisir avec qui on fait équipe sans même savoir pourquoi c'est ?
Edward et Naïra Miller hochèrent la tête pour répondre à l'affirmative presque en un même mouvement.
- Mais ce n'est pas juste, par exemple je ne vais pas me mettre avec cette mauviette de Peggy si c'est une activité d'aventure, on doit savoir ! Se moqua Ellen alors que sa sœur jumelle prit un air ahuris en la menaçant de sortir ses « dossiers ».
- Je veux les connaître moi les dossiers, railla Georges qui ne tarda pas à se faire fusiller du regard par Ellen.
- Oui bon les enfants ! Nous alerta Darren en feignant de prendre la voix de tante Naïra ce qui nous fit tous rire et sourire Kendall. On arrête de se plaindre, ça ne sera pas drôle si on sait ce qu'on va faire comme activité !
Lucia réagis du tac au tac d'une voix chaude :
- C'est facile de dire ça tiens ! On sait tous avec qui tu vas te mettre et à vous deux avec vos allures de superman vous comptez nous mettre une raclée ! En tout cas moi je reste avec ma cariño, déclara t'elle d'une petite voix adorable avant de se blottir dans les bras d'Arya.
Darren prit un air innocent.
- C'est le mental qui compte, vint mon frère à sa rescousse avec un air serein exagéré.
Ces deux là ils s'étaient bien trouvés. Pendant que les autres se chamaillaient je ne me faisais pas trop de soucis, tout comme Kendall qui sans surprise resta silencieuse, peu importe l'activité, je lui faisais confiance, j'avais l'impression qu'elle était douée pour tout.
Cependant, je déchantais rapidement, puisque la main de ma petite amie quitta la mienne et à ma grande surprise je vis Kendall Jones s'approcher d'Ellen et lui demander sur un ton solennel :
- Ellen, me feriez vous le plaisir d'être ma partenaire pour cette activité ?
Tout le monde sembla ahuris et amusés, prise de court je toisais ma petite amie, incrédule. Ça avait interêt à être une plaisanterie. Derreck, Darren, Maxwell, se moquèrent de moi tandis que Georges sembla assez ravi au vu du clin d'oeil qu'il m'adressa lorsque mon regard croisa le sien, Arya et Lucia s'échangeaient quant à elle des messes basses qui n'avaient pas l'air d'avoir grand chose à faire avec la composition des groupes.
- Oh mon dieu, comment refuser alors que c'est si gentiment demandé, avec plaisir Kendall. Répondit Ellen dont les joues avaient pris quelques teintes. Atlantis tu permets que je te l'emprunte un peu ? Me demanda t'elle de ses yeux grands verts brillants.
Elle n'attendit pas vraiment ma réponse.
Argh ... il valait mieux que je m'abstienne de tout commentaire. Je lançais un regard assassin à Kendall, j'en avais presque oublié l'enjeu de la journée d'aujourd'hui, Ken haussa un sourcil avec défiance.
Si elle croyait que j'allais m'en tenir là, j'allais me mettre avec Georges, seulement Derreck lança :
- Je me met avec ma soeur, Kendall je ne sais pas quel est le jeu mais on va te mettre une raclée ! Chéri, lança t'il en s'adressant à son copain, je suis désolé mais je ne peux pas abandonner ma soeur.
Kendall croisa les bras avec suffisance, visiblement assez confiante. Darren quand à lui offusqué par le choix de mon frère fit une scène.
- Alors c'est moi que tu abandonnes ?! Je vois et bien tu verras cette nuit quand je t'expédierais sur le canapé que tu aurais mieux fait de me choisir !
Je ris avant que Derreck et moi essayions de prendre le petit ami de mon frère dans mes bras pour l'amadouer, il résista quelque peu avant de céder.
Le reste des équipes se forma également dans la foulée, Peggy se mit avec Maxwell avec qui elle semblait légèrement flirter et Georges et Darren se mirent ensemble.
Alors que nous commencions à avancer pour nous diriger vers le lieu secret de notre activité qui était apparement à moins de cinq minutes. Le bras de mon frère autour de mes épaules, je ne pouvais m'empêcher de regarder Ellen et Kendall qui marchaient à la même hauteur que nous, je n'étais pas jalouse, non absolument pas, Ellen était une très belle femme, sûre d'elle, joueuse, élégante..
- Il y a du soleil mais il commence à faire un peu froid, se plaignit Ellen d'une petite voix.
Elle avait parlé doucement, afin que seule Kendall l'entende mais j'étais aux aguets.
- En effet, tu devrais sans doute porter ta veste, lui indiqua ma petite amie d'une voix assez ferme.
Ellen tenait sa veste à son bras, mais elle prit Kendall aux mots. Elles s'arrêtèrent alors et Kendall prit sa veste avec élégance afin de l'aider à l'enfiler. Pourquoi est ce qu'elle faisait ça ? Ce geste si anodin me mit la boule au ventre, elle avait ce genre d'attention uniquement avec moi. Je pouvais faire la même chose avec Georges mais je n'en avais aucune envie, je voulais qu'elle arrête ça maintenant, ce n'était vraiment pas amusant, honnêtement j'étais même prête à tronquer ma robe contre le pantalon de mon frère tant je trouvais cette sensation désagréable. Je savais que Kendall ne ferait jamais rien de déplacé, là n'était pas la question, je n'aimais juste pas ça.
- Ellen et Kendall se sont arrêtées, nous devrions les attendre, lançais-je en interrompant la conservation bruyante sur tout ce que nous nous étions promis de goûter impérativement une fois notre activité terminé.
Je tentais de ralentir mais mon frère avec son bras autour de mes épaules menait la cadence, il se retourna brièvement afin de leur jeter un coup d'oeil.
- Elles reviennent, rétorqua t'il. Elles vont nous rattraper dans moins de deux minutes ne t'en fais pas.
Je me fis violence pour me raisonner et ne pas m'arrêter.
...
Nous étions arrivés à destination : une large patinoire à ciel ouvert que tante Naïra avait privatisé pour l'après midi. La piste était entouré d'un paysage mi bâtit, mi naturel, d'une beauté divine.
La mère d'Arya et oncle Edward avait décidé d'organiser une course sur un parcours ainsi qu'un concours pour voir quel duo proposerait la meilleure chorégraphie. L'idée de faire de faire du patinage me réjouissait mais pas celle de savoir que c'était le type d'activité que ma Kendall allait pratiquer avec Ellen, puisque cela supposait une proximité physique inévitable entre elles deux. J'essayais cependant de me concentrer sur le fait que nous allions passer un bon moment, certainement très drôle, seules cinq personnes parmi tout le groupe savaient très bien patiner : Ken, Derreck, Tante Naïra et oncle Edward, Arya et moi. Mon frère et moi avions pratiqué beaucoup de roller dans notre enfance, cela aidait. Les autres, hors mis, Maxwell, en avait tous déjà fais une ou deux fois au moins.
Alors que j'enfonçais mon pied dans un patin plant tout neuf et fournit par la société qui nous accueillait, j'entendis Ellen qui était assise près de Kendall sur un siège en attendant que nous autres ayons fini d'enfiler nos patins :
- J'espère que je ne vais pas nous faire perdre, je n'ai pas fais ça depuis mes dix huit ans je crois, et je suis de nature maladroite.
Les bras croisés Kendall répondit simplement :
- Je suis certaine que tu retrouveras rapidement tes réflexes, et puis je nous guiderai, tu pourras prendre appui sur moi, n'aies crainte.
La voix de ma petite amie était détachée, sans réelle émotion, et sans grand interêt, c'était très plaisant je devais l'avouer. Je relevais le nez afin de regarder dans leur direction, mes yeux entrèrent aussitôt en collision avec ceux de Kendall, je baissais les yeux afin de mettre mon autre patin et je ne la vis donc pas arriver vers moi.
Lorsque Ken s'accroupit devant moi et que ses mains attrapèrent la chaussure puis ma cheville je sursautais légèrement. Elle ne me mit pas directement le patin, elle caressa d'abord doucement ma cheville par dessus mon collant fin. Autour de nous, personne ne nous prêtait vraiment attention, tout le monde était occupé à se chausser et à tenter de se mettre debout.
- Vous semblez tendue Madame Kayslar, remarqua t'elle alors que je lui adressais un regard mauvais.
Madame Jones avait parlé d'une voix très peu élevé afin que moi seule l'entende. Je me mordis la lèvre, l'emprise de sa main autour de ma cheville se fit un peu plus ferme.
- Très drôle. Je peux savoir à quoi tu joues avec Ellen ?
Elle massa encore peu à ma cheville, un rictus déformait ses traits. Je sentais par ailleurs les effets des friandises se révéler dans mon corps, une chaleur se dissipait dans mon bas ventre et à chaque fois que je regardais Ken je n'avais qu'une envie, lui sauter dessus, l'envie montait lentement mais sûrement et je savais déjà que cette journée allait être insupportable. Et ce simple contact excitait mon corps. J'avais les chevilles sensibles, elle le savait.
- Ta robe est tellement courte que je peux voir ton string, me répondit t'elle froidement en m'aidant à glisser mon pied dans le deuxième patin et se en esquivant ma question.
Ses yeux intenses ne me quittaient pas. Je respirais lentement. Elle me toisait comme si elle allait me dévorer, je me souvins du fait qu'elle aussi avait pris un de ces bonbons magiques.
- Evidemment, tu es accroupie entre mes jambes ! Rétorquais-je à voix basse en plaçant mon pied de manière confortable dans le patin.
Comme réponse elle serra bien plus que nécessaire les lacets du patins, ce qui étriqua mon pied et me fit me redresser brusquement. J'aurais bien voulu que se soit ses mains qui étreignent mon corps aussi fort.
- Ken ! M'exclamais-je aussi fort que je le pouvais dans ce contexte pour la rappeler à l'ordre.
Son regard était froid et s mâchoire saillante, elle desserra aussitôt les lacets.
- Changes toi et arrêtons ce petit jeu, je n'ai aucune envie de patiner avec Ellen et tu le sais.
Un sourire malicieux passa brièvement sur mon visage, je le savais mais j'étais ravie qu'elle admette ouvertement qu'elle ne faisait ça que pour m'énerver. Elle n'était pas très douée pour faire semblant de toute manière.
- Me changer ? Répétais-je en voyant difficilement ce que j'allais bien pouvoir trouver à me mettre en plein milieu d'une patinoire à glace.
Ken pinça les lèvres. Je sus que la suite allait me laisser pantoise.
- J'ai demandé à Anna de donner une tenue à Jack au moment de notre départ, c'est pour cette raison qu'il a démarré avec un peu de retard.
Mes yeux s'agrandirent. En effet nous avions roulé pendant plusieurs minutes avant que Jack n'apparaisse dans le rétroviseur.
- La tenue est dans la voiture, continua t'elle sans se soucier de mon étonnement et en faisant un double noeud avec mes lacets. Et je te rappelle que nous passerons les nuits à venir chez les Miller par conséquent nos valises sont également dans la voiture. Vous avez donc l'embarras du choix Madame Kayslar si la tenue choisie ne vous convient pas.
Elle n'était pas croyable ! Je pouffais de rire.
Le regard de ma petite amie s'assombrit. Je déglutis lentement alors que mon sourire s'évanouit.
- Quelque chose vous fais rire Madame Kayslar ?
Son ton menaçant me donna des frissons. Une bouffée de chaleur m'assaillit.
- Tu sais pertinemment que je ne vais pas me changer mon ange, dis-je doucement.
La suite me surprit : toujours accroupie devant moi, Ken attrapa mes hanches afin de m'avancer sur la chaise et d'approcher fermement mon corps, j'eus un hoquet de surprise et d'excitation.
Soudain je me souvins que nous étions au milieu de tout le monde, je le relevais la tête et je vis alors que les autres avaient rejoint la piste, je ne m'en étais même pas rendue compte.
Alors que l'une de ses mains prit appui sur ma taille, l'autre remonta tortueusement le long de mes jambes presque nues, j'entrouvris la bouche alors que mes yeux étaient planté dans ceux ambres de ma petite amie. Si elle continuait son ascension j'allais m'embraser sur place, en plein jour, sous le soleil, au pied d'une piste de glace. Étant donné que Madame Jones faisait dos aux autres, personne ne pouvait voir ce qu'elle faisait et puis même personne ne semblait se soucier de notre absence pour l'instant.
La main froide de Kendall, contrastait avec la chaleur qui se dégageait de mes jambes peu couvertes, chaque passage, chaque millimètre gagné sur ma peau laissait une traînée de frissons, et me faisait soupirer, lorsque sa main atteignit le haut de ma cuisse, juste au niveau du bas de ma robe. Je pensais qu'elle s'arrêterait là, je ne pensais pas qu'elle allait laissait monter sa main plus haut, tellement haut que je poussais un profond soupir. Sa main appuya sur mon entre jambe, d'une pression lente, insuffisante, par dessus mon string et mon collant. Je dus prendre appui sur les épaules de ma petite amie en veillant à ce que mon visage ne traduise pas le tsunami qu'elle provoquait en moi au cas où quelqu'un serait attentif à nous.
Ken savait très bien ce qu'elle était en train de faire, l'adrénaline augmentait l'effet des aphrodisiaques, ses yeux étaient pleins de désirs et son visage strict, j'aimais ce contraste. Elle continua les petites pressions durant quelque secondes, je me sentais devenir humide, et j'avais terriblement envie d'elle. Son geste n'avait rien d'incisif, c'était presque innocent tant elle me suggérait davantage qu'elle ne faisait. C'était le côté le plus sournois de ma petite amie, réussir à troubler mes sens pour me rendre dingue. Alors que je soulevais légèrement mes jambes dans un soupir de faiblesse afin d'offrir à mon bourreau un meilleur angle pour me toucher, oubliant où nous étions et notre exposition, Kendall cessa, un rictus cruel passa sur ses lèvres.
- Tu sais pertinemment que tu n'as aucune chance contre moi bébé, me lança t'elle avant de se lever.
...
Derreck et moi étions doués il fallait l'avouer, Arya et Lucia, Georges et Darren n'était pas mal non plus, tante Naïra et oncle Edward, Peggy et Maxwell avaient quelques petits problèmes de coordinations. Mais personne n'avait le niveau de Kendall, c'était assez impressionnant.
Ellen n'avait rien à faire, si ce n'était de se laisser guider et de suivre. Kendall avait placé les mains de la jumelle sur ses épaules d'un geste autoritaire, et cette dernière se laissait faire, par moment je me tentais à jeter un coup d'œil et voyait la cousine d'Arya déplacer ses mains, vers les avant bras de ma petite amie, bon sang, elle ne pouvait pas rester tranquille et tenir ses mains !
- Tu sais que si tu n'arrêtes pas de la regarder on va vraiment finir par se ramasser ? M'embêta encore mon frère qui me rappelait à l'ordre pour la troisième fois.
Je le fis la moue. Derreck et moi avions fini notre chorégraphie, des mouvements assez simples que l'on avait appris lorsque l'on faisait du roller et qu'on avait juste réadapter. Nous naviguions donc surtout pour prendre nos aises sur la piste.
Je sentais des bouffées de chaleur dans mon corps, ces fichus aphrodisiaques me rendaient bien plus nerveuse que de coutume et me rendaient incapables de me focaliser sur autre chose que ma petite amie, habile, qui se mouvait avec grâce, dans ce pantalon qui moulait ses fesses...
Je relâchais la main de mon frère qui me suivit dans mon accélération, je me dirigeais vers Ellen à qui Kendall apprenait à tourner sur elle même. Cependant lorsqu'avec Derreck nous passâmes près d'elle je réussi à captiver toute l'attention de Kendall, ses yeux s'attardèrent sur mes jambes avant de remonter le long de mon corps, alors qu'Ellen s'entraînait toujours. Je frôlais délibérément ma petite amie en passant près d'elle, elle pinça les lèvres, je fléchis mes genoux afin de me baisser un peu, surfant avec les limites du tissu de ma robe qui n'était pas abondant, avant d'accélérer sans me retourner. Arya qui semblait vouloir quitter la piste avec son amante sans doute pour boire de l'eau me jeta un furtif coup d'œil.
Derreck était passé devant moi, et patinait à vive allure, je voulu le rattraper mais c'état sans compter sur Kendall que j'entendis derrière moi, elle foulait vivement la glace et l'adrénaline en moi monta, je suivis les traces de mon frère qui se dirigeait vers Darren et Georges certainement pour les taquiner un peu. Sachant que Kendall était derrière moi, lorsque de loin je vis Georges m'adresser un large sourire que le lui rendis en m'élançant vers lui. Il était temps de rendre l'appareil à Kendall !
Mais apparement Madame Jones en avait décidé autrement. Je ne compris pas vraiment comment mais je fus comme propulsée d'un coup et attirée dans un élan d'une vitesse vertigineuse, mes pieds avaient durant quelques secondes quitter le sol.
Avant que je n'eus le temps de comprendre je sentis les bras fermes de ma petite amie autour de ma taille, et mes patins foulèrent de nouveau la glace. J'avais le corps chaud de Kendall en face du mien, et ses traits étaient durs.
- Certainement pas Atlantis, trancha t'elle en faisant sans doute allusion au fait que je la provoquais avec ma robe mais aussi au fait que je comptais rejoindre Georges quelques secondes auparavant.
- Tu viens de me voler ? M'indignais-je dans un demi rire.
Ma remarque ne sembla pas l'amuser.
Je repris mon souffle alors que nous ralentissons. J'avais tellement envie de l'embrasser, de la toucher, et qu'elle me fasse l'amour là sur la glace.
- Seriez vous en train de perdre votre sang froid Madame Jones ? Là taquinais-je.
Elle serra la mâchoire en guise d'aveu. Puis elle nous arrêta d'un mouvement sec et ses mains agrippèrent ma taille d'un seul coup, nos lèvres se trouvèrent à quelques centimètres, je lâchais un léger gémissement de frustration et je sentis la température de mon corps grimper. La bouche de Ken était entrouverte, mais cette fois-ci nous étions à la vue de tous, je n'allais pas me laisser torturer.
- Admet que tu adores ma robe, sinon je t'interdis de me toucher Ken, dis-je avec une mine plus sérieuse.
- Quoi ? S'étonna t'elle en arquant un sourcil avant me relâcher légèrement.
Je croisais les bras pour marquer ma fermeté, mais Kendall me prit la main et de manière brusque elle se mit à patiner rapidement à reculons, en face d'elle, je fus déstabilisée et je manquais de perdre l'équilibre, les bras de Ken me rattrapèrent instantanément. Mon front contre la joue de ma petite amie, je jurais.
- Alors, je peux te toucher oui, ou, non, bébé ? Souffla Kendall contre ma peau, un sourire sournois sur les lèvres tandis que glissions toujours sur la glace.
J'attendis, de me sentir stable pour légèrement pousser Ken afin qu'elle me relâche, ce qu'elle fit. Elle continua à patiner à reculons tandis que j'avançais vers elle.
Je levais les yeux au au ciel alors qu'on entendit un bruit de chute, je me retournais furtivement, Peggy venait de perdre l'équilibre.
- Dis que tu aimes ma robe, ordonnais-je.
Madame Jones me foudroya du regard.
- Dans ce cas : toi, pas, toucher, moi, articulais-je. Interdit. Jusqu'à ce que tu le dises.
Les mains derrière son dos Kendall se mordit la lèvre, l'aisance avec laquelle elle patinait était déconcertante.
- Ce n'est pas très gentil, lâcha t'elle sincèrement. Pour ne pas dire que c'est cruel.
J'haussais les épaules, avant de ralentir, Madame Jones en fit de même.
- Je vous avais prévenu, ne me provoquez pas Madame Jones, la taquinais-je d'une voix faussement grave avant de décamper avec vitesse sur la glace pour m'élancer vers Lucia, Georges, et Derreck qui plaçaient visiblement des plots et du matériel pour aménager le parcours : ça sentait la course.
...
Il avait été difficile de nous départager pour les chorégraphies, pas forcément parce que nous étions nous étions tous bon mais parce que chaque groupe avait eu sa touche personnelle, par exemple pour Maxwell et Peggy ça avait été l'incapacité à ne pas manquer de tomber tous les deux mouvements ce qui nous avait tous énormément fait rire. Nous avions donc tous décidé de bon cœur d'accorder la victoire à tante Naïra et oncle Edward qui avaient été très mignons. Mais pour la course il n'y avait presque pas eu de place pour le doute, Derreck, Lucia et Georges s'étaient démarqués par leur rapidité mais Kendall était la plus rapide. Nous la félicitâmes tous, et je le retins de la prendre dans mes bras et de lui offrir un gros baiser.
La suite de l'après midi se passe assez agréablement, nous avions visité le centre ville, goûter les savoureux beignets et goûter des barbes à papas. Il faisait si beau que nous n'avions pratiquement pas sentit le froid. Kendall ne m'avait pas touché, à mon grand malheur, mais j'avais tenu, même lorsque Kendall avait coupé un bout de son beignet pour le porter à mes lèvres. La sensualité de ce geste étaient enflammante. Arya avait été obnubilé par Lucia, elles avaient été un peu dans leur monde et légèrement de leur côté, bien que non isolées, ce qui n'était pas plus mal. Nous avions également fais le tour des boutiques de souvenirs et achetés des trucs plus farfelus les uns que les autres. Kendall et moi avions achetés deux portes clés avec deux moitiés de cœurs, telles des adolescentes.
La tension sexuelle entre nous avait été palpable toute l'après midi, j'étais dans un état d'excitation délirant. Nos moindres contacts visuels, nos frôlements.. tout, j'étais sensible à absolument tout. Et voir Ken croquer dans une barbe à papa, mes hormones, n'étaient pas parés.
Nous étions tous rentrés au ranch des Miller en début de soirée après notre sortie pour le dîner, Linda avait prévu un repas libanais qui sentait bon depuis l'entrée, nous avions tous salive et malgré toutes nos cochonneries ingurgités durant la journée nous mourrions tous de faim.
Nous ne tardâmes pas à aller nous laver les mains, durant ce moment Madame Jones était venu se placer derrière moi contre l'évier, et j'avais sentis son souffle contre moi. Je m'étais mordue la lèvre.
Autour de la table, le sujet principal était le dernier voyage de Lucia en Colombie, il était indéniable qu'elle nous avait tous donné envie de nous y rendre tant cela semblait être un beau pays.
J'étais assise entre Kendall et Ellen et je me servis un verre d'eau alors que Linda et une autre employé amenait les plats qui contenaient les différentes composantes du repas.
J'avais déposé ma main sur la cuisse de Ken, elle s'était raidit, et je vis ses joues rosirent. Je ne dis rien d'autre, je la laissais là, cela semblait déjà suffisamment la déstabiliser.
La table fut secoué quand les autres se mirent à faire claquer leur fourchette sur leur verre et à scander le nom de Linda alors qu'elle déposait le plateau principal sur la table.
- Est ce qu'il y a du piment chère Linda ? Lança Darren. Indiquez moi il où se trouve et j'irais le chercher.
- Tu vas avoir des brûlures d'estomac, répondit mon frère d'un ton neutre à l'autre bout de la table.
Ils étaient comme un vieux couple adorable. Kendall sembla le remarquer aussi puisque je la vis sourire tendrement en leur jetant un coup d'œil.
- J'en veux aussi donc je vais le chercher Darren, proposais-je en me levant avant que Linda n'aille le chercher.
Je sentis le regard de Kendall sur moi, sans toute quelque part autour de mes mes fesses.
J'entrais dans la cuisine, en cherchant du regard le panier à épices dans lequel le confit de piment devait certainement se trouver. Lorsque je le remarquais, une voix retentit, me faisant sursauter, et poser ma main sur ma poitrine.
- Tu m'évites, m'avait lancé Arya alors que je m'étais immédiatement tourné vers elle.
Je répondis pas, pinçant les lèvres, puis détournant le regard, ce n'était vraiment pas le moment, et je n'avais aucune envie d'avoir cette discussion là au milieu d'une cuisine bohème, alors que je mourrais de faim. Je ne voulais pas être confrontée à Arya, pas plus maintenant qu'à un autre moment d'ailleurs.
- Sérieusement Atlantis ? Tu ne veux même pas me regarder dans les yeux. Comment peux-tu te montrer aussi indifférente ?
Je sentais la détresse dans sa voix, et ça me faisait profondément culpabiliser en plus de me blesser également, mais Arya et moi avions tout essayé en vain.
- Je suis épuisée de tout ça Arya, dis-je d'une voix froide. C'est toujours la même chose, et ça ne peut plus continuer.
- Épuisée, de quoi, de moi ? Railla t'elle en s'approchant légèrement.
Je reculais subtilement afin de maintenir de la distance entre nous, puis, je croisais les bras pour me donner davantage de contenance.
- Épuisée de cette situation ! Clarifiais-je fermement.
Arya grimaça nerveusement.
- Sois honnête Atlantis, elle ne veut plus que tu me parles, c'est ça ? Et tu l'acceptes ?
J'ouvris la bouche d'étonnement, incrédule et désormais furieuse.
- Pour qui est ce que tu me prends ?
Ma voix fut bien plus agressive que prévu, Arya, le remarqua et voulu sans doute rectifier le tir mais je ne la laissais pas faire :
- Non, ce n'est pas le peine, je vais te le dire puisque je le sais déjà, tu me prends pour : une petite écervelée éconduite et mal menée par..
- Non At..
- Assez Arya ! L'interrompis-je en élevant un peu la voix.
Je m'emportais certes, mais il y avait de quoi, Arya qui critiquait constamment le comportement sois disant condescendant de Kendall se comportait d'une manière encore plus détestable.
- Je m'en fiche de ce tu penses, mais rassure toi, tempérais-je avec sarcasme, tout ça n'a rien avoir avec Kendall. Il s'agit de moi, et il se trouve que je veux que tu arrêtes de te mêler de ma vie priée.
La dernière phrase était sortit d'un coup, et je pris conscience de ce que je venais de dire uniquement lorsque les mots furent prononcés. Les traits d'Arya se décomposèrent et je me sentis faiblir. J'avais l'impression que je venais d'enfoncer une épée dans le cœur de ma meilleure amie. Je sentis la cassure, comme si on venait de rompre un lien invisible qui nous liait et que la plaie était béante sans personne pour arrêter l'hémorragie. Je vis instantanément la douleur dans le regard d'Arya, et je sentis aussi tout de suite la mienne.
Elle fit un pas pour s'approcher de moi, j'en fis un en arrière, ce n'était pas le moment de reculer, toute cette douleur et cette amertume ne pouvait pas de surcroit être vaine. Je ne pouvais pas défaillir maintenant, sinon nous ne sortirions jamais de ce cercle vicieux.
Je vis les yeux bleu d'Arya qui étaient désormais d'une couleur intense devenir humides, l'émotion me prit alors aussi lentement, et mes yeux devinrent à leur douloureux.
- Atlantis, je reste à l'écart ce qui se passe entre Jones et toi, autant que je le peux, je n'ai plus droit de m'inquiéter ?
Elle m'avait répondu comme si elle n'avait pas bien saisi la portée de la phrase que je venais de prononcer, parce qu'elle ne voulait pas l'entendre.
- Ce n'est pas l'inquiétude, toi et moi le savons, et c'est malsain, cette situation est extrêmement malsaine. Kendall et moi n'aurions jamais dû venir au regard de tout ça, ce n'était pas une bonne idée.
- Il était inconcevable que tu ne viennes pas, il s'agit d'une fête de famille ! Clama t'elle d'une voix presque impuissante.
Je toisais Arya, ses joues étaient désormais rouges pivoines.
- Certes mais les choses ne sont plus ce qu'elles étaient Arya.
La fille de Naïra et d'Edward Miller se figea, au bout de quelques secondes elle soupira de frustration devant mon bref mutisme.
- Qu'est ce que tu essayes de me dire Atlantis ?
N'ayant aucune envie de la torturer davantage ou de prolonger notre petite entrevue dans la cuisine, je répondis simplement :
- Tu le sais.
Ma meilleure amie approcha de nouveau, je reculais, et je sentis alors le comptoir contre le bas de mon dos, je n'avais plus où reculer, dans cette grande cuisine, j'avais maintenant l'impression d'être étriquée.
- Regarde moi dans les yeux.
Sans réflexion, je le fis, et je me sentis certes bien moins courageuse lorsque je constatais que des larmes commençaient à se former dans les yeux sublimes d'Arya.
- Arya.., soupirais-je d'une voix lasse et faible.
Ma gorge se serra, je sentis des larmes monter, environ un pas me séparait de ma meilleure amie, ce n'était pas suffisant pour que je me sente à l'aise.
- Nous avons essayé de ne pas laisser cette histoire avoir raison de notre amitié mais tu sais au fond de toi que pour l'instant nous fréquenter est une très mauvaise idée, déclarais-je. Nous ne pouvons plus être ce que nous étions avant, et j'ignore si nous pourrons le redevenir un jour mais si c'est le cas cela demandera du temps.
Le visage d'Arya était désormais un mélange de tristesse et de colère.
- Tu dois rester à l'écart de ce qui se passe dans ma vie, autrement tout ceci risque de mal finir pour nous.
Je ne voyais désormais pratiquement plus que de la colère, cependant je continuais, parce que je savais que je n'allais plus jamais retrouver cette force.
- Nous ne pouvons plus passer des moments uniquement toutes les deux comme si de rien était et je dois dorénavant prendre mes distances avec ta famille afin que nous arrêtions de graviter l'une autour de l'autre, cela permettra également à Lucia de trouver sa place.
Arya serra les dents. Je craignais que cette situation dégènere à tout moment et que ce séjour tourne en un véritable fiasco. Cependant je devais aller au bout.
- Ce qui se passe entre Kendall et moi ne te regarde absolument pas Arya et que si tu met sur le tapis ne serait ce qu'encore une seule fois les choses que j'ai pu te raconter, notre amitié sera terminée.
Elle m'adressa un regard de défi que je soutins sans aucune difficulté, s'il y a bien une chose sur laquelle je ne flancherais jamais c'était pour protéger ma relation avec ma petite amie. Les larmes dans les yeux d'Arya Miller menaçaient de couler sur ses joues à tout moment.
- Prenons nos distances. Je serais toujours là pour toi, peu importe pourquoi mais ça sera tout. Pour un moment.
Une larme coula sur ma joue sans que je ne le réalise, Arya déglutit bruyamment, elle m'observa sans que je ne puisse déchiffrer ses iris bleu avant de lever sa main pour la porter à mon visage, lentement
- Non Arya... murmurais-je alors que son pouce entra furtivement en contact avec la peau de ma joue pour interrompre le périple du liquide salé.
- Ne fais pas ça s'il te plait, soufflais-je, en poussant doucement sa main. Ne me touche pas.
Elle ne fit pas ce que je venais de lui demander, au contraire, elle s'approcha encore, attrapant doucement le poignet de ma main qui cherchait à la repousser, afin de me pendre dans ses bras. Je tournais la tête en sentant son odeur familière et douce m'envelopper comme pour éviter qu'elle ne me pénètre trop, qu'elle ravive des souvenirs, et de la nostalgie..
- Ne complique pas davantage les choses Arya, dis-je avec un peu plus de fermeté avant d'encore repousser ma meilleure amie.
Cependant Arya ne m'écouta pas, elle tenta tout de même de me prendre dans ses bras, elle me surplombait légèrement, et j'étais prise au piège dans ses bras doux et chaleureux, malgré tout.
- Atlantis, je n'y arriverais pas, avoua t'elle d'une voix brisée, les joues humides.
Alors que je sentais mes dernières forces me quitter, je poussais Arya d'un coup sec.
- Ne me touche pas Arya, lui ordonnais-je, alors que malgré une distance convenable retrouvée elle n'avait pas lâché mon poignet.
Cette situation était lacérante pour mon âme. Comment avions nous pu en arriver là ?
- Relâche là. Tout de suite. Retentit une voix, grave et méthodique que je pouvais reconnaître parmi milles autres.
Arya, tout comme moi, se figea à l'entente de la voix glaciale de Kendall. Mon amie relâcha aussitôt sa prise et je retirais brusquement mon poignet. Je jetais un furtif coup d'œil à Kendall qui était furieuse mais étrangement un certain calme émanait d'elle.
Je pris un air plein de précaution afin que cette situation ne dégénère pas, étrangement elle hocha simplement la tête, en clignant lentement des yeux. Je m'écartais d'Arya et de son regard océan brûlant afin d'aller vers ma petite amie qui avait les bras croisés et la mâchoire serrée.
- Ken..., commençais-je.
Je ne voulais pas de scène, pas ici, pas à cause de moi, le mieux aurait été que je sèche mes larmes, passe aux toilettes, que nous retournions à table, et que la soirée reprenne son cours.
- À ma manière, me rappela cependant Kendall d'une voix douce, me rappelant ses paroles de ce matin.
Je sentis une légère angoisse monter, j'hésitais.
Cependant, je faisais confiance à Kendall, j'ignorais si c'était sensé mais d'une part je savais qu'elle ne ferait jamais de mal à Arya au regard de mon amitié pour elle et d'une autre à chaque fois qu'elle m'avait affirmé qu'elle allait s'occuper de quelque chose, elle l'avait fais, et bien. Puis je lui avais promis que j'allais maintenant la laisser gérer tout ça.
J'adressais un dernier regard à Ken qui affichait une mine contrariée, elle essuya ensuite délicatement les larmes sur mes joues de ses mains douces, avant de faire quelques pas afin d'attraper le confit de piment que j'avais abandonné sur la surface du comptoir, et me le tendit, je l'attrapais avec un faible sourire avant de quitter la cuisine la boule au ventre. Arya n'avait pas bougé, elle ne s'était pas retournée par conséquent je n'avais vraiment aucune idée de ce qui allait se passer dans cette cuisine.
...
Kendall, était revenue à table suivie d'Arya à quelques minutes d'intervalle. La plupart des personnes autour de la table ne firent pas vraiment attention, seul Derreck et Lucia levèrent le nez, préoccupés, surtout Lucia, à qui j'avais adressé un sourire léger avant de détourner le regard. L'ambiance du dîner continua sur sa lancée, assez agréable malgré le visage éteint d'Arya qui évitait aussi scrupuleusement mon regard, que moi le sien.
J'avais été angoissée concernant ce qui avait pu être dit ou fait dans la cuisine, mais Ary comme Ken semblait aller bien, aucun bruit ne nous était parvenu depuis la cuisine alors je présumais que par miracle je n'avais pas vraiment de soucis à me faire.
Ce léger coup de stress avait fait passer au second plan les sensations que provoquaient les bonbons dans mon corps. Mais dès lors que Ken avait repris place près de moi, la tension était réapparue.
- Ça a été ? Avais-je discrètement demandé alors que Maxwell demandait si on pouvait lui faire parvenir la carafe d'eau en fond.
Madame Jones avait sourit d'une manière stricte, en glissant sa fourchette dans sa bouche.
- Evidemment bébé, avait elle répondu d'une voix suave, après avoir avaler.
Nous mangeâmes et discutâmes tous autour de la table, et je vis les yeux de Kendall s'attarder sur mes lèvres à chacune de mes bouchées. Je vis ses mains se crisper sur ses courbées à chaque fois que je croisais les jambes. Je n'avais qu'une envie c'était de quitter cette table.
- Tu n'aimes toujours pas ma robe ? Chuchotais-je discrètement en remontant volontairement le pan de ma robe sous la table pour découvrir au maximum mes cuisses. Le visage de Ken se figea, et elle grimaça nerveusement avant d'attraper son verre rempli d'un cocktail exotique concocté par Linda et de le porter à ses lèvres pour en prendre une gorgée.
J'attendais la réponse de Madame Jones lorsque je la vis délibérément renverser le contenu de son verre sur ma robe, cependant avant que je n'eus le temps de réagir le liquide frais trempa le dessus du vêtement et coula sur toute son étendue. Madame Jones avait habilement fait passer ça pour de la maladresse mais elle n'était pas maladroite, jamais, surtout pas vis à vis de moi. Et j'eus ma confirmation lorsque je vis son air satisfait. La froideur du liquide m'avait fais sursauté et rapidement Ellen qui se tenait près de moi puis un peu tout le monde autour de la table chercha à me donner une serviette pour m'essuyer. Ça aurait été utile si le liquide renversé avait été de l'eau, seulement avec ce cocktail, il allait falloir que je mette de l'eau sur la robe autrement elle allait devenir toute collante à cause du sucre.
- Je vais l'aider à arranger ça dans la salle de bain, arrêta Kendall en reculant sa chaise. Excuses moi bébé, m'adressa t'elle d'une voix neutre alors que ses yeux étaient malicieux malgré ses traits froids.
Je me levais déjà, sans l'attendre et quittais la table, traversant le séjour dont l'intérieur avait des allures de chalet d'hiver, j'étendis Kendall marcher dans mon dos, j'accélérais le pas, j'allais m'enfermer dans la salle de bain, et verrouiller la porte ça allait lui apprendre à tenter de ruiner mes robes ! Lorsque nous arrivâmes au niveau du couloir et que nous fûmes à l'abri dès regard j'eus cependant l'idée de me retourner brusquement, pour prendre Madame Jones par surprise, et cela fonctionna. Du moins à moitié, puisque je réussis à la surprendre assez rapidement pour la plaquer contre le mur du couloir plongé dans la pénombre, cependant, toujours vive, Ken avait attrapé mes poignets afin de bloquer mes mains et mon action.
Les sourcils froncés elle semblait à la fois surprise et intriguée.
- Je déteste cette robe. Et je vais quand même te toucher.
Je ne pris pas le peine de répondre, au diable mon interdiction, et je ne lui laissais pas le temps d'avoir la moindre réaction que je me mis sur la pointe des pieds avant de plaquer mes lèvres contre les siennes avec ardeur. Ses mains lâchèrent alors automatiquement mes poignets pour attraper mon visage entre ses mains afin d'approfondir notre baiser. Kendall nous retourna ensuite et je fus celle qui finit plaquée contre le mur, je gémis. Nous nous soucions peu du fait que tout l'avant de ma robe était trempé, nous nous embrassions comme si notre vie en coûtait, avec acharnement, avec passion, sa langue prit possession de ma bouche et la mienne de la sienne, toutes nos frustrations de la journée jaillissaient.
Alors que les mains de ma petite amie s'aventuraient sur mon corps, le caressant, l'attrapant, l'agrippant à m'en rendre folle, Kendall grogna, ses doigts s'enfoncèrent dans ma peau a travers ma robe noire. Nous explosions, et quand je fus à bout de souffle je libérais mes lèvres gonflées sans éloigner mon visage de celui de Madame Jones dont les yeux brûlaient d'envie.
- Tu as délibérément renversé le contenu de ton verre sur ma robe, l'accusais-je d'une voix à peine audible.
J'ignorais si Kendall m'avait entendu, elle semblait tenter de dompter son esprit ardent. Ses mains désormais de part et d'autre de ma tete, plaquée contre le mur, elle tourna la tête, me montrant son profil, avant de fermer les yeux. Sa poitrine s'élevait et se baissait à une allure presque inquiétante, mais je ne devais pas être en reste.
- Tu me fais faire n'importe quoi, siffla t'elle entre ses dents, en gage de confession Tu pourrais me faire faire n'importe quoi.
Sa voix grave n'était qu'un souffle, trahissant sa vulnérabilité. Cette dernière me fit défaillir, et elle réveilla un sentiment qui m'avait déjà traversé à plusieurs reprises mais jamais avec autant de puissance que cette fois là : je voulais Kendall, vulnérable pour moi, complètement, je voulais la posséder, lui prendre quelque chose qu'elle n'avait jamais donné à quiconque.
J'ignorais d'où cette autorité avait jaillit en moi mais j'avais certainement la meilleure prof en la matière, je saisi son visage entre mes mains avec fermeté avant de l'embrasser de nouveau avec fougue, tout en poussant le corps de ma petite amie pour nous guider vers les toilettes au bout du couloir, sans détacher nos lèvres. Nous entrâmes dans la pièce immaculée et sans doute bien trop grande pour son utilité, dès que Kendall referma la porte derrière nous, je tournais le verrou.
Nous fîmes une interruption dans notre baiser afin de respirer.
Il y avait un large miroir horizontal fixe au dessus des doubles vasque à forme ovales. J'appuyais sur l'interrupteur pour allumer la lumière douce de la pièce, je pus alors découvrir les traits déformés par l'excitation de ma petite amie, mais aussi l'étendue des dégâts dans mes cheveux et les siens, ma robe également était presque entièrement remontée sur ma taille.
Sans attendre je tirais sur le pull de Kendall afin de l'attirer davantage à moi puis de la pousser vers le meuble qui soutenaient les vasques. L'initiative sembla surprendre Ken mais elle n'émit aucune résistance, pas même lorsque mes lèvres prirent possession de son cou, et que je suçais sa peau fort, elle émit simplement un râle profond qui me brûla l'entre jambe et sa main attrapa fermement ma nuque. Seulement, j'attrapais ses deux mains et mes yeux dans les siens, je les plaçais de part et d'autre son corps. Je ne lui laissais pas le temps de dire quoi que se soit, je me mis à genoux, le regard vers son visage, je vis quelque chose vriller dans son regard. Je savais pertinemment l'état dans lequel la mettait cette position de soumission.
- Bébé, soupira t'elle avec supplication et appréhension à la fois, comme si elle pouvait anticiper ce que je m'apprêtais à faire.
Le visage toujours vers le haut pour ne pas interrompre notre contact visuel, je me redressais légèrement afin d'avoir accès à la taille de Ken, et avec urgence je détachais la boucle de sa ceinture. Je sentis ma petite amie se crisper mais elle ne m'interrompit pas.
Je m'attaquais alors à son jean, je détachais le bouton et fit descendre la braguette avant d'approcher mon visage de bas du ventre de Kendall, juste au dessus de la bande de son boxer, et j'y déposais mes lèvres chaudes. Je vis alors aussitôt des frissons assaillirent la peau douce et à l'odeur divine de ma petite amie. Avec mes lèvres, ma langue, je suivi une ligne invisible, embrassant le corps de la femme qui partageait ma vie comme jamais je n'avais pu le faire auparavant. Mes mains tenant ses hanches, lorsque j'atteignis le nombril de Kendall, une tension tendit son corps, et elle émit un gémissement rauque. Je ne l'avais jamais entendu gémir ainsi, aussi faiblement, avec autant de fragilité. Elle avait fermé les yeux et l'idée de lui donner du plaisir m'embrasa.
- Laisses moi te faire du bien, s'il te plaît, murmurais-je contre sa peau. Laisses moi te montrer que je peux te faire du bien.
Je n'attendais pas de réponse, je voulais qu'elle me laisse faire, qu'elle jouisse pour moi. Et je savais que lorsqu'elle réfléchissait trop, elle était incapable de se laisser aller, que cela l'effrayait trop alors j'enchaînais, dans la foulée de mes mots, j'entamais doucement la descente de son pantalon et de son boxeur. Là ma petite amie ouvrit immédiatement les yeux, je n'avais jamais vu son regard aussi sombre et indéchiffrable.
Son pantalon et son boxeur était désormais à ses chevilles et elle m'était complètement dévoilée, sa fente était comme toujours recouverte de quelques poils courts.
- Atlan...
Je ne la laissais pas finir de dire mon prénom, au lieu de cela j'approchais ma douche de son sexe, et timidement ma langue apprivoisa cette vulve que je n'avais jamais réellement pu rencontrer. C'était aussi la première fois que je faisais cela et je voulais m'appliquer pour lui faire plaisir.
- Ah, bordel Atlantis ! Gronda Kendall.
Elle était mouillée abondamment, et cela m'excita, elle était autant mouillée pour moi, je pris rapidement en assurance, sans quitter des yeux les visages de Kendall, ses yeux étaient exorbités et son bassin cambré, ses doigts se crispèrent sur la paroi du meuble tandis que ses gémissement se faisaient plus profond. Alors que j'accélérais la cadence de ma langue, je voulu davantage la sentir alors j'attrapais son clitoris entre mes lèvres, et je me mis à le sucer. Je sentis le corps de Ken se raidir, mais pas comme de coutume, c'était comme une onde de choc, et ses iris ambres qui étaient désormais presque noires de désir, me toisèrent comme si ce que nous vivions était irréel. Je donnais un nouveau coup de succion et elle bascula ses hanches vers ma bouche, mon excitation grimpa d'un cran, je vis sa mâchoire se serrer et alors qu'elle garda une main sur la paroi du meuble comme appui, l'autre alla se frayer un chemin dans mes cheveux, qu'elle agrippa afin de me donner le rythme.
Je suçais plus fort, en alternant avec les coups de langues sur son clitoris, tout son corps était tension, et ses gémissement me semblaient tellement profonds et puissants que je crains que l'on nous entende mais je savais que Ken n'était pas aussi bruyante que moi.
- Bon Dieu, bébé ! Gémit Madame Jones.
Alors mes sucions s'intensifiaient, la respiration de Ken fut de plus en plus saccadé, le basculement de ses hanches étaient désormais des coups de reins profond, et son emprise sur mes cheveux quasi brutale. Mes yeux dans les siens, je la sentais dépassée par son désir.
Je m'appliquais davantage et voir le plaisir s'emparer de Kendall Jones était la chose la plus sublime au monde, voir la vulnérabilité dans son regard, la sentir se laisser aller, et l'entendre gémir mon nom... Bon sang, c'était si bon. Elle était délicieuse.
Et je sus à quel point ce que je lui faisais était bon lorsque je m'interrompis et que son regard plein de détresse me fusilla.
- Je pourrais m'arrêter là, susurrais-je contre sa vulve, mon souffle là torturant ainsi.
Sa main se relâcha dans mes cheveux elle se mordit la lèvre, mon envie en fut décuplée.
- Bébé je t'en prie ! Murmura t'elle davantage sur le ton d'un ordre que d'une supplication.
Je me léchais les lèvres et cela sembla la rendre folle, ma bouche s'empara alors d'elle de nouveau et je penchais légèrement ma tête sur le côté pour avoir un autre angle, mes ongles s'enfoncèrent dans ses hanches, et je suçais désormais avec une énergie nouvelle et une cadence effrénée.
- Comment- bordel Atlantis, tu sais faire... ta-bouche ! Articula t'elle de manière confuse et avec une voix qui avait perdu plusieurs degrés.
Ah oui une sacrée petite cachotière ma bouche.
Ken dans des derniers coups de reins puissants explosa alors, elle eut un violent spasme avant de se raidir, sa main tirant sur mes cheveux et sa tête bascula en arrière.
Il lui fallut quelques minutes pour retrouver ses esprits, et il n'y avait de moment où je la trouvais plus jolie que là dans cet instant de flottement, les traits incertains, le plaisir sur le bout des lèvres, le corps fébrile.
- Je veux être la seule femme dont tu te souviennes, oublies tout ce que tu as connu avant moi Kendall, susurrais-je en me redressant et en remontant par la même occasion son boxer ainsi que son pantalon.
Un léger sourire passa sur ses lèvres alors que ses mains rejoignirent les miennes pour finir d'habiller le bas de son corps.
- Il n'y a que toi, et moi Atlantis. Rien d'autre, murmura t'elle les yeux dans les miens.
J'eus des frissons à l'entente de cette phrase, qu'elle avait déjà prononcé, quelques mois auparavant alors que nous sortions des vestiaires du restaurant italien en face de l'agence. A cette époque il y avait également le contrat, et maintenant il y avait l'amour pour moi. Je le sentais au plus profond de mon âme et c'était terrifiant mais je n'avais jamais rien connu d'aussi incroyable.
Peut être aurais-je déjà pu le lui dire à ce moment là, si je n'avais pas été aussi terrifiée et si je seulement j'avais eu la certitude qu'elle ressentait déjà la même chose. Et je l'aurais su si j'avais entendu la discussion entre Arya et Kendall, cela m'aurait permis de profiter du paradis que la vie m'offrait un peu plus longtemps.
...
- Ne t'avises plus de la toucher sans son consentement.
Kendall Jones avait parlé d'une voix mesurée, sans élan, sans hausser le ton, elle s'attendait à ce que la réponse d'Arya, qui lui tournait toujours le dos, lui vienne avec véhémence, cependant cette dernière se contenta simple de répondre d'une voix faible :
- Je ne lui ferais jamais le moindre mal.
Les épaules d'Arya Miller s'affaissèrent.
- Je le sais, autrement je peux t'assurer que tu n'aurais déjà plus de quoi la toucher.
Le ton de Kendall avait été plat comme si elle ne venait pas de proférer une menace.
- Faire du mal à la femme que j'aime ce n'est pas mon genre, lança Arya en se retournant pour faire face à Madame Jones.
Ah, pensa la fille de Franck Jones, elle retrouvait la Arya qu'elle connaissait.
A bonne distance, les deux femmes se faisaient face, Arya essuya ses joues du revers de la main, devant le regard froid et distant de Kendall. Entendre Arya affirmer qu'elle aimait Atlantis broya quelque chose dans la poitrine de Kendall Jones, elle mit cette amertume de coté. Il ne servait à rien de s'attarder sur ça.
- Tu vas la perdre, déclara simplement Kendall.
La meilleure amie d'Atlantis se figea avant de planter un regard dur dans celui de son interlocutrice qui semblait être d'une indifférence glaçante.
- Et tu n'y es pour rien ? Rétorqua la fille de Naïra Miller d'une voix cinglante.
Kendall Jones haussa un sourcil avec autorité, en penchant la tête sur le coté. Arya ne saisit pas tout de suite cependant quelque chose dans le regard que lui adressait l'amante de son amie lui donna froid dans le dos.
- Je n'ai pas pour habitude de laisser traîner des ennuis qui m'encombre, je les éradique d'une manière ou d'une autre. Et tu en es un depuis toujours, or j'use habituellement de tous les moyens qui sont à ma disposition pour y parvenir. Si j'étais à l'origine de tout ça je peux t'assurer que les choses ne se seraient pas déroulées de cette manière.
Arya Miller prit une profonde inspiration, c'est ce visage de Kendall qu'elle voulait qu'Atlantis voit, cette facette dangereuse et calculatrice, elle ne comprenait pas comment elle pouvait être la seule à la percevoir, ou en tout cas à s'en inquiéter. Et elle ne pouvait pas imaginer qu'Atlantis aime cette femme là, sombre.
- Je ne crois pas que tu aies idée de ce dont je suis capable pour Atlantis, continua la chef d'entreprise d'une voix posée, mais je crois que j'ai déjà eu à t'en donner un aperçu. En mal certes, mais en bien, surtout. Et je ne ferais jamais rien à ton encontre uniquement parce que je connais l'ampleur de l'affection qu'elle te porte. Il n'a jamais été dans mes intentions de te l'arracher Arya.
Arya Miller grimaça, et un rictus passa sur ses lèvres. Elle ignorait si Kendall était sincère mais il fallait avouer que la jeune femme ne s'en était jamais prise à elle, mais cela ne signifiait rien pour elle.
- Tu la pousses à s'éloigner de toi, en te dressant contre moi. Lui fit savoir Kendall Jones.
Arya renifla avant de détourner les yeux.
- Je ne t'aime pas. Et je ne ferais jamais semblant.
Kendall haussa les épaules.
- C'est parfaitement réciproque, trancha Kendall. Mais nous l'aimons.
Arya ferma les yeux, comme si entendre ces derniers mots lui brulait la peau. Pour elle, Kendall ne mesurait absolument pas la portée de ses sentiments envers Atlantis.
- Et si tu l'aimes autant que tu le prétends, je ne dois pas valoir la peine que tu la perdes. Fais ce qu'elle te demande pour préserver votre relation, sur le long terme.
Arya les ouvrit alors instantanément, elle se demandait s'il s'agissait bien de Kendall Jones qui lui parlait. Elle vit cette dernière se rapprocher légèrement, Madame Jones était un peu plus grande qu'elle, et imposante surtout. Kendall Jones leva alors un bras d'une trop grande rapidité pour qu'Arya Miller ne puisse se dégager avant. La main de la petite amie d'Atlantis était fermement posé sur l'épaule de la jeune femme aux cheveux couleur miel. La poigne de Kendall n'était pas douloureuse mais suffisamment ferme pour bloquer Arya. La soeur de Marc Jones la regarda droit dans les yeux, la mâchoire serrée.
- Atlantis est mienne Miller. Alors tiens toi à carreaux, quand tu la regardes, quand tu lui parles, quand tu la touches.
Arya sentit des frisson habiller son corps alors que la main de Kendall se faisait de plus en plus ferme sans être douloureuse. L'amie d'Atlantis savait parfaitement à quoi faisait allusion Kendall Jones, Arya savait la manière dont elle regardait Atlantis, comme son regard s'attardait toujours, elle savait sa manière aguicheuse de lui parler, et elle savait comment elle la touchait, en cherchant toujours à faire durer le contact, à l'avoir près d'elle. Oui, elle savait parfaitement ce que cette vipère de Kendall entendait par « se tenir à carreaux », visiblement c'était l'ordre du séjour, sa mère et désormais Kendall. Étrangement Arya ne ressentit pas la colère qu'elle ressentait habituellement, seule l'impuissance et la résignation l'accablait.
Dans un dernier regard plein de menace, qui en disait long, Kendall Jones marqua une dernière pression sur l'épaule de l'amie de sa petite amie avant de relâcher sa prise et de lui tourner le dos pour quitter la cuisine.
...
Ce soir là, ma robe resta collante, il fut difficile de retourner à table en toute sérénité mais nous le fîmes sous les regards suspicieux de la tablée, la soirée se finit malgré tout bien. Après quelques derniers avertissements gênants de la part de Derreck sur le fait de ne pas nous retrouver en pleine "action" sur le comptoir de la cuisine, ou de nous entendre et après les « bonne nuit » généraux, Kendall et moi gagnâmes la chambre dans laquelle je m'étais installé la veille.
Nous fîmes l'amour d'abord, simplement ça, avec passion, avec délicatesse, avec urgence, sans nous couvrir sous les draps, nos peaux brûlantes l'une contre l'autre. Madame Jones avait tenu mes mains dans les siennes pour qu'elles ne se montrent pas trop baladeuses. Nous avions gémis faiblement, dans des sons étouffées, frustrant mais cela rendait le tout d'autant plus excitant, plus dangereux. J'avais savouré chaque instant mais malgré cela, il semblait que faire l'amour ne suffisait pas pour dissiper l'intensité de l'envie qui avait pris mon corps en possession et encore moins celui de Kendall.
Mais il n'avait en réalité jamais été question de s'arrêter, ça n'avait été que l'entrée. En guise de plat principal Kendall s'était extirpé brièvement du lit pour récupérer « un objet magique ». Une barre d'écartement, dont la barre horizontal était relié à une paire de menotte en cuirs qui retenaient mes poignets liés avec l'objet horizontal qui retenait mes chevilles écartées. J'avais ainsi été sur mes genoux, les épaules et le visage plaquée contre le lit et enfouie dans les draps. J'avais eu le choix du bâillon que j'avais refusé alors Madame Jones m'avait ordonné, d'étouffer mes cris dans le coussin qu'elle avait déposé près de ma tête. J'avais été remplie alors que Kendall m'avait attiré vers le bord du lit, fessée, sucée, léchée, retournée sur le dos, totalement immobilisée dans cette position alors que Ken prenait possession de moi. Ça avait été sauvage, brûlant. Et je dus formuler des excuses solennelles à chaque fois pour me robe pour pouvoir venir.
Le reste du séjour s'était déroulé dans la même ambiance, Arya s'en était tenu à ce que je lui avais demandé et les trois derniers jours restants avaient été agréables rythmés essentiellement par des activités en plein air. Le repas de Thanksgiving avait été copieux et préparé par Linda et Anna que j'avais convié malgré ses réticences et Jack malgré le mécontentement de Kendall qui ne trouvait pas cela professionnel, il refusa d'ailleurs de s'attabler avec nous, apparement il allait passer le repas en visio-conférence avec sa famille.
...
Kendall et moi étions rentrées sur New York avec son jet, un peu plus tôt dans la journée par rapport aux autres en raison de notre voyage vers Canberra, il fallait que l'on passe par New York régler certaine chose.
J'avais fais part de mon voyage furtif vers l'Australie avec Ken à mon frère sans entrer dans les détails, j'attendais d'en avoir plus pour lui en parler, il avait été très content de savoir que j'étais prête à y retourner et il avait même affirmé qu'il nous aurait accompagné s'il ne travaillait pas.
- Ca te fera du bien, m'avait il assurer avant de m'embrasser le front.
Notre retour à New York se fit donc en coupe vent, nous avions uniquement deux jours, le premier jour j'avais essentiellement passé la journée à l'agence et Kendall à son bureau, j'en avais également profité pour envoyer un e-mail à Marc Jones afin que nous nous voyons le lendemain, il m'avait communiqué l'adresse d'un salon chic dans l'East Village. J'avais consacré la journée du deuxième jour à mon travail en partie, à du ménage, faire les valises puis à aller chez le coiffeur. Le soir était vite arrivée.
Nous y étions donc, Ken avait un dîner d'affaire ce soir là donc ça tombait très bien, elle devait me retrouver dans mon appartement, en fin de soirée.
Bobby était apparemment malade depuis notre retour par conséquent je n'avais pas à m'encombrer de sa présence, mais plutôt de celle de Jack, Kendall ne faisait apparement confiance qu'à lui pour rester avec moi. En attendant elle, était avec deux hommes, dont un que je connaissais pas et un autre du nom de Sauyer, son chef de sécurité d'après ce qu'elle m'avait dit. Quoi qu'il en soit autrefois j'aurais bien mieux apprécié d'avoir Jack sur le dos.
J'étais en train d'enfiler mon manteau pour aller rejoindre Marc Jones quand mon téléphone sonna, c'était Emma, je décochais.
- Quoi, tu y vas là ? S'indigna t'elle quand je lui dis savoir que j'étais sur le point d'y aller. Tu ne devrais pas y aller Atlantis ! Pas tant que tu n'as pas tiré cette histoire au clair, ça pourrait être un piège !
- Je ne pense vraiment pas Emma. Je n'ai pas de mauvais pressentiment, au contraire.
- Et tu vas prendre le risque en te basant sur un pressentiment ? S'exclama t'elle à l'autre bout du fil.
J'haussais les épaules bien qu'elle ne me voyait pas.
- C'est ce que j'ai toujours fais, répondis-je simplement en enfilant une paire de bottines à talon.
- Mais..
J'attrapais mon sac à main.
- Je dois y aller ma belle, mais ça va bien se passer, ne t'en fais, bisous, la coupais-je rapidement avant de raccrocher. Et merci de toujours être là.
Je sortis précipitamment de mon appartement en claquant la porte, j'étais un peu retard, camouflé sous un chapeau et des lunettes de soleil au cas où ces fichus photographes voudraient ma peau.
Lorsque j'arrivais sur le trottoir de la rue, je me dirigeai vers ma voiture, sans surprise Jack sortit rapidement de l'habitacle du 4x4, où il attendait toujours, pour venir à moi.
Je baissais la vitre du côté passager de ma voiture devant laquelle il était penché alors que je m'installais au volant.
- Madame Kayslar, je dois vous conduire et vous accompagner partout.
- On va échanger un peu pour une fois, montez Jack. Lui ordonnais-je depuis l'habitacle de ma mini.
Devant son hésitation à la limite de l'exaspération, j'appuyais :
- Montez ou je pars seule.
Il s'exécuta, la mine contrariée. Je démarrais le moteur avant d'entamer une marche arrière lorsqu'il claqua la portière sur lui. Il scruta mon accoutrement avant de déclarer :
- Madame Jones n'est pas au courant de cette sortie.
Je pinçais les lèvres les deux mains sur le volant.
- J'avais dis ne pas vouloir être mêlé à ça, lâcha l'homme de main de Kendall.
A un feu rouge je tapotais mélodieusement sur le volant avec mes ongles vernis.
- Vous n'êtes mêlés à rien puisque vous ne savez rien, soufflais-je. Profitez du trajet et tout ira bien.
S'il n'était pas au travail j'aurais parié qu'il aurait levé les yeux au ciel. Après quelques secondes de silence où je faisais avancer la voiture à une allure plutôt rapide, l'employé de ma petite amie intervint :
- Où est ce que vous allez Madame Kayslar ?
- Voir Marc Jones, répondis-je sincèrement.
Jack fronça les sourcils alors que je tournais le volant.
- C'est lui « la personne qui a cherché à vous piéger » ?
Je dis non de la tête. Je n'en étais pas sûre à vrai dire mais je ne le pensais pas.
- Mais si vous me demandez, cela veut dire que vous me croyez ?
Jack Bolton pinça l'arrête de son nez avant de tourner la tête vers la vitre de sa portière.
- Non je ne veux rien savoir de tout ça. Soupira t'il sans grande conviction.
Je tentais un coup d'œil vers lui bien qu'il ne me voyait pas, les mains sur ses genoux, il semblait très tendu. Je le comprenais.
- Je vais bientôt savoir qui se cache derrière toute cette histoire, j'aurais mes preuves et ensuite je pourrais tout raconter à Kendall.
Jack tourna alors la tête vers moi, je restais concentrée sur la route, le trafic était quelque peu bouché en cette fin de journée.
- Bien, se contenta t'il de répondre, le visage neutre.
Mais je le sentis tout de suite moins tendu. Avoir Jack de mon coté avant d'affronter Ken n'était pas du luxe. J'espérais vraiment que le moment venu il m'aiderait malgré le fait qu'il affirmait le contraire.
...
- Marc, bonsoir, avais-je souris. Je suis désolée mais je n'ai pas beaucoup de temps, je ne pourrais pas rester dîner malheureusement.
Le frère de ma petite amie qui s'était levée afin de m'embrasser poliment la joue, me sourit en me répondant qu'il comprenait et qu'on se contenterait d'un verre. Le salon dans lequel je l'avais retrouvé était très classe et sobre, il y avait très peu de monde, et pour y accéder il fallait même être sur une liste, c'était ce genre d'endroit. Marc portait un sublime costume gris clair parfaitement coupé.
- Merci infiniment d'être venu Atlantis, tu aurais pu légitimement refuser. J'espère que je ne te met pas trop dans l'embarras avec cette rencontre dans le dos de ma soeur.
Je souris légèrement au sosie de Franck Jones en plus jeune avant d'hausser deux sourcils en pinçant les lèvres afin qu'il voit bien que j'étais effectivement dans une situation très embrassante.
- Cesse de me remercier Marc, c'est normal et puis c'est pour la bonne cause alors mettons ça de coté et essayons de trouver une solution.
Il passa une main dans ses beaux cheveux blonds, avant de me proposer un verre de rosé, que je déclinais poliment au profit d'un verre d'eau gazeuse. Il fit un signe et un serveur rappliqua presque qu'aussitôt.
- Tu as raison : allons droit au but puisque nous avons peu de temps.
Il entrelaça ses doigts sur la table, avec un sourire en coin, je pouvais presque ressentir sa détresse, cet homme aussi sûr de lui habituellement semblait marcher sur des oeufs, je remarquais d'ailleurs quelques cernes légères sous ses yeux et ses traits tirés, qui n'enlevaient rien à son charme naturel. Les Jones avaient tous ça en commun, une aura quasi-magnétique.
Le serveur revint avec une bouteille d'eau gazeuse en verre. Il la décapsula et m'en servit, durant ce court moment de silence autour de la table, je remarquais qu'il essaya de ne pas s'attarder sur Marc Jones, mais il était presque écrit sur son front qu'il voyait bien qui il était et qu'il en était presque admiratif.
- Je dois avouer que malgré toute ma bonne foi j'ignore comment vous sortir Kendall et toi de cette situation. Elle semble être vraiment catégorique.
Marc attrapa sa coupe, il but quelques petite gorgées du liquide rosé avant de me répondre d'une voix ronde :
- D'après mon père, Kenny ne jure que par toi. Si tu as réussi à rendre Kendall Jones sentimentale, tu dois être capable de produire n'importe quel miracle, crois-moi, me taquina t'il.
Après avoir grimaçé à l'entente de ce surnom que j'assimilais à Marie-Anne, je baissais les yeux, en sentant mes joues prendre en chaleur.
- Peut être, mais tu as vraiment été..
- Cruel, finit il pour moi en attrapant mon regard. ses yeux brûlants de culpabilité. Je le sais, j'étais en colère et terrifié après ce qui est arrivé à mon père et j'ai conscience du fait que ce n'est pas une excuse, je le sais, s'empressa t'il. Mais tu n'as pas idée à quel point il est difficile de constamment se retrouver entre Kendall et ma mère.
Il soupira.
- La dernière fois lorsque j'ai vu ma soeur se montrer aussi véhémente envers notre mère alors que nous traversions déjà un moment difficile et que cette dernière était vraiment au bord du gouffre en raison de l'état de mon père, je me suis laissé emporter et mes paroles ont dépassés ma pensée.
Je pris une gorgée de mon verre d'eau pétillante, nous allions sur un terrain qui n'avait rien de plaisant.
- Je vois, soupirais-je. Mais j'ai du mal à comprendre comment tu peux encore en être à te retrouver entre Kendall et ta mère, Marc.
J'avais dis ces mots avec un brin d'agressivité, sans pouvoir le contrôler. Il fronça les sourcils, non de contrariété mais plutôt de confusion.
- Il s'agit des deux femmes que j'aime le plus au monde et j'aimerais juste que tout s'arrange entre elles pour ne pas avoir à choisir entre ma mère et ma soeur.
La main toujours autour de mon verre, je faisais nerveusement tourner ce dernier sur son support. Nous parlions à voix basse par précaution.
- Je crois que c'est un peu plus compliqué que ça malheureusement, lui fis-je remarquer. On ne parle pas d'un simple petit diffèrent.
Le frère de Ken s'enfonça dans son fauteuil en soupirant.
- Dans ce cas, de quoi est ce qu'on parle ? Me demanda t'il sincèrement.
Je relâchais le verre avec lequel je m'amusais avant d'hausser les épaules. La salle autour de nous était calme, le jazz en fond était doux mais notre conversation commençait à prendre un ton grave et lourd. Comment Marc Jones pouvait il ne pas savoir de quoi on parlait ? Il devait bien avoir connaissance de toute l'histoire bien mieux que moi. Je voulus répondre de manière crue mais je mis légèrement de l'eau dans mon vin :
- Peut être d'Erika Jones qui agit comme un véritable monstre lorsqu'il s'agit de Kendall, de son homophobie dégoulinante et de sa haine..
- Ma mère aboie beaucoup, mais elle ne mord pas, me coupa t'il avec l'air d'un petit garçon qui parle de sa maman adorée. Et c'est vrai qu'elle a un petit conservateur mais..
Je grimaçais, après avoir hausser un sourcil. Il devait plaisanter.
- Marc, l'interpellais-je et il se redressa légèrement sur sa chaise en interrompant ses mots. Je comprends que tu aimes ta mère et qu'il est parfois difficile de reconnaître les torts de ses parents mais tu sais bien mieux que moi tout le mal qu'Erika a fait à Kendall, alors tu ne peux pas reprocher à Ken de ne pouvoir prendre sur elle. Je pense qu'elle prend déjà assez sur elle.
Je me retenais de lui dire que c'était sans doute sa mère adorée qui se cachait derrière toute cette histoire qui menaçait de m'exploser dans les bras à tout moment.
- Non je ne sais rien ! S'exclama t'il avec détresse en se penchant sur la table.
Je fronçais les sourcils.
- Comment ça ? Demandais-je.
Il pencha légèrement la tête comme pour réfléchir.
- Je sais qu'il s'est passé des choses quand j'étais petit, je n'ai pas vraiment de souvenir mais je sais que Kendall était une enfant difficile et que ma mère n'a pas forcément été tendre, et puis il y a aussi le fait que Kendall ait voulu vivre à Paris chez notre tante, ça a naturellement créer une fissure, et..
Le fils de Franck et d'Erika Jones se tut sans doute devant mon visage stupéfait. J'ignorais si il faisait semblant ou s'il était vraiment sincère mais devant son regard presque implorant, je frémis.
- Qu'est ce qu'il y a Atlantis ?
Je pris une profonde inspiration. J'ignorais quoi lui répondre, je ne savais moi même pas grand chose à vrai dire, et même si j'avais su ça n'était pas à moi d'avoir cette conversation avec lui.
- Tu prétends ne pas savoir mais il y a des rumeurs là dessus Marc, tu veux me faire croire que tu n'as jamais parlé de ça avec ton père, ou avec Kendall ?
Il souleva ses épaules en ouvrant les mains pour se défendre.
- Ce ne sont que des rumeurs, tu sais le nombre de rumeurs qui circulent sur nous tous les jours ? Si on en croit les rumeurs, tu es une croqueuse de diamant qui se tape Kenny aujourd'hui et Arya Miller le lendemain.
Il marquait un point.
- On ne parle pas de ça chez nous Atlantis, me dit il plus calmement. Kendall est presque un sujet tabou, et les rares fois ou j'ai essayé d'en parler avec mon père il a fondu en larmes et...
Je croisais les bras.
- Kendall refuse d'aborder ce sujet, tu dois savoir que lorsqu'elle ne veut pas parler, elle est aussi silencieuse qu'un mur. Donc non, souffla t'il je ne sais pas grand chose, en tout cas pas dans les détails. Tout ce que je sais c'est qu'elles se détestent et que ma mère a certes un problème avec le fait que Kendall aime les femmes mais... je ne crois pas que se soit le cœur du problème.
Je levais les yeux au ciel, il le nota mais n'ajouta rien sur le coup.
- Est ce que Kendall t'a dis des choses à toi ?
Je secouais la tête pour dire non, affligée.
- Parfait. J'ai donc secoué une montagne sans savoir ce qui se cache en dessous, se maudit-il les dents serrées et en déposant ses coudes sur la table. J'aurais mieux fais de rester neutre, comme d'habitude.
Je croisais les jambes.
- Je suis désolée mais c'est un peu facile, je ne veux pas me montrer irrespectueuse mais je pense que tu te voiles surtout la face Marc.
Sa pomme d'Adam se leva puis redescendit, il cligna lentement des yeux avant d'attraper de nouveau sa coupe. Mon téléphone vibra dans la poche de ma veste, je ne regardais pas mais je présumais qu'il s'agissait de Kendall ou de Jack. Il allait falloir que j'y aille, j'ignorais ce qu'il répondrait si Kendall l'appelait pour lui demander si tout allait bien.
- Il va d'abord falloir accepter de sortir de cette bulle, d'accepter que ta mère n'est pas la personne que tu crois, absolument pas ! Et d'aller chercher à savoir en profondeur tout le mal qu'elle a fait à ta soeur. Je pense que quand tu seras prêt à affronter la vérité et à la reconnaitre devant Kendall, tu auras bien plus que son pardon, tu retrouveras ta soeur Marc, la vraie, celle qui est blessée, et que refuses de voir avec ses plaies.
Il déposa sa coupe de rosé, l'air absent, avant de desserrer sa cravate.
- Si tu tiens vraiment à elle, renseignes toi, et quand tu sauras la vérité, rappelle moi, je t'emmènerai Kendall en personne. Pour ma part je ne sais pas grand chose, et même si je connaissais l'entendue de toute l'histoire il ne m'appartiendrait pas de te la raconter.
Je me levais doucement de mon fauteuil, il en fit de même, lui qui semblait toujours arboré un air aguicheur voire arrogant semblait boulversé, comme si je venais de lui mettre une gifle.
- Je suis désolée mais je vais devoir y aller et navrée si je t'ai bousculé.
- Bien sûr, me sourit il légèrement avant de faire le tour de notre table avec souplesse afin de m'aider à enfiler mon manteau. Et je ne t'en veux pas, je vais me plonger dans le passé de ma grande soeur, c'est sans doute ce que j'aurais dû faire depuis toujours.
Je pinçais les lèvre avant d'hocher la tête en guise d'encouragement. Il était aussi temps que Kendall me laisse y plonger moi aussi.
- On se tient au courant. Me lança t'il avec une main réconfortante sur mon épaule.
- Oui, à bientôt Marc. Dis-je alors que j'attrapais mon sac, déposé à mes pieds.
Cependant alors que je lui tournais le dos, une idée me vint à l'esprit.
- Marc, l'interpellais-je alors qu'il retrouvait à son fauteuil. Dites à Erika que j'attend son appel, elle saura pourquoi.
C'était un coup de bluff, soit c'était elle, et elle me rappellerait certainement, soit ce n'était pas elle, et il allait falloir que je cherche ailleurs.
Marc Jones fronça les sourcils, mais sans poser de questions il me promit de lui transmettre le message.
...
Pour notre voyage en direction de Canberra j'avais refusé que l'on prenne le jet, je voulais que pour une fois nous soyons un couple normal, normal pour Kendall voulait dire voyager en première classe. Mais c'était déjà très bien, je l'avais pour moi, et nous étions uniquement nous deux, car j'avais aussi voulu que nous voyagions seules, sans personne, ni Jack ni personne. Kendall n'avait vraiment pas été enchantée par l'idée, vraiment pas mais j'avais usé des mains et des pieds, c'était mon voyage, je voulais le faire avec elle et c'était tout. Son protocole de sécurité avait fortement désapprouvé mais Kendall avait finit par accepter, je savais que personne ne nous importunerait en Australie, et je ne voulais pas que nous ayons qui que se soit sur le dos. Des mesures avaient été prises, j'ignorais lesquels mais je savais que le protocole savait constamment où nous étions bla bla bla. Kendall n'était jamais là même lorsque nous étions uniquement toutes les deux.
Le résultat de tout ça était que nous avions effectué un véritable périple, il n'existait pas de vol direct entre New York et Camberra : nous avions donc effectué trois escales, pris quatre avions, et Kendall ne comprenait toujours pas comment je pouvais préférer à prendre son jet privée. Cependant il fallait avouer que c'était amusant, Kendall et moi marchions main dans la main, ou bras dessus, bras dessous, discutions de choses banales, nous sourions, nous taquinons devant le regard parfois insistant de certaines personnes qui la reconnaissait.
En réalité nous n'étions pas très fatiguée, nous avions profité de salons privés de premières classe, de fauteuils très confortables, de nourriture et boisson de qualité, puis surtout d'une genre cabine avec une couchette que l'on pouvait qualifier de lit sans exagération. Cette dernière avaient accueillis mon baptême de l'air sur notre vol le plus long. J'étais à califourchon sur Kendall, ses doigts étaient en moi, et la peau de mon coup contre sa langue lorsqu'une hôtesse de l'air avait sonné notre cabine pour s'assurer que nous avions besoin de rien.
Il faut noter que nous avions tout de même réussi à rester sage lors du premier vol de deux heures entre JFK et Charlotte Douglas, durant lequel nous avions surtout dormi, ma tête contre l'épaule de Ken et la sienne contre mes cheveux, notre deuxième vol entre CLT et Sydney avait été de cinq heures, dans celui-ci nous avions regardé deux films, parcourut les photos respectives de nos téléphone et alors que je pensais être la stalkeuse de notre couple, j'avais découvert une panoplie de photos dans la galerie de Kendall plus banales les une que les autres, en train de manger, de dormir, de marcher, de sourire, de parler, de faire l'andouille, et ma petite amie refusait catégoriquement d'en supprimer ne serait ce qu'une seule, même après que j'ai boudé.
En réponses à mon boudage, elle m'avait proposé de me masser les épaules, tout simplement, j'avais résisté mais lorsqu'elle m'avait fait me tourner légèrement et que ses mains avaient commencé leur travail j'avais fermé les yeux et je n'avais pu retenir mes gémissements de bien être. Enveloppé dans son odeur, j'avais finis par me blottir contre Madame Jones et m'endormir de nouveau. A mon reveil, elle écrivait sur son carnet.
Ce deuxième vol était ainsi passé assez rapidement. Celui d'après dura quinze heure et c'est là ou nous avions eu du mal à nous canaliser, il fallait dire que nous nous étions bien tenu pratiquement toute la journée, ce qui était un exploit pour nous, les épisodes sur la couchette avait donc été presque inévitables et nécessaires.
Nous avions ainsi essentiellement manger, fais l'amour, bu, baiser. Ken m'avait également fais un peu de lecture en français, je n'y comprenais rien mais j'aimais les sonorités, je trouvais cette langue élégante et fascinante dans la bouche de Kendall. Je ne connaissais que deux mots en français "Bonjour" et "je t'aime", j'avais toujours été une scientifique, assez bonne en littérature mais très nulle en langue, contrairement à mon frère qui avait beaucoup étudié le français et qui le pratiquait presque couramment : exigence de son travail.
- « Je voulais que le monde entier sût combien tu étais, merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle. Te montrer à l'univers, le temps d'un éclair, puis m'enfermer avec toi, seul, et te regarder pendant l'éternité, mon amour. » (René Barjavel - La nuit des temps)
Kendall qui venait de lire ses mots, sa tête sur mes genoux, mes doigts dans ses cheveux soyeux, avaient insisté sur les deux derniers mots avant de marquer une pause et relever ses pupilles intenses vers moi. J'arrêtais mes papouilles.
- Mon Amour ? Avais-je répété, candide. Qu'est ce que ça veut dire ?
Madame Jones m'avait simplement adressé un sourire en coin. Mon prononciation avait dû être déplorable.
- Devine bébé.
J'avais grogné et cela l'avait amusé, elle s'était relevé pour s'assoir.
- Je suis sûre que ce n'est pas un mot très gentil, ou peut être une insulte vu l'air sérieux que tu prends pour ne pas rire.
Ken haussa les deux sourcils puis ses épaules avant d'arborer un visage d'une froideur et d'une autorité qui m'avait perturbé. J'ignorais ce que j'avais fais de mal mais mon visage s'était décomposé. Au bout de quelques secondes Ken avait explosé de rire d'une manière franche.
- Ça c'est un air sérieux bébé, s'expliqua t'elle.
J'avais attrapé l'un des coussins de notre cabine que je lui avait jeter mais elle l'avait habilement esquivé, puis elle l'avait attiré à elle pour me mettre sur ses genoux.
- Tu mériterais une bonne leçon, sale Mon amour ! J'ignore ce que ça veut dire mais je suis sûre que tu en es une.
Kendall Jones partie en un fou rire contagieux.
- Je suis une sale Mon amour ? Continuait t'elle de rire de bon coeur.
J'avais opiné du chef, et son rire devint vite contagieux, je devais dire une sacrée bêtise pour autant faire rire Kendall. Nous rîmes mais au bout de quelques secondes ma petite amie cessa, ses yeux intense et doux dans les miens, elle me scruta.
- Tu te souviens : lorsque ton frère m'avait demandé ce qui m'avait séduit chez toi ?
Je fis de mon mieux pour calmer mon hilarité.
- Oui et tu avais répondu ma docilité.
L'air solennel, Ken m'avoua :
- C'était uniquement pour le provoquer un peu.
Ça je m'en étais douté mais je pensais que c'était quand même vrai.
- Il y a d'abord eu ton regard, défiant mais à la fois fuyant, sensible mais téméraire, mais surtout..
A califourchon sur les jambes de Madame Jones j'avais admiré son visage parfait, savourant ses mots qui provoquaient une effusion de papillon dans mon ventre.
- Ton rire bébé, répéta t'elle dans un souffle en approchant son nez de ma joue, ton rire fait quelque chose à mon âme.
Je crois que nous avions surtout baiser, un peu sur ce vol, et fait l'amour beaucoup, heureusement que les cabines étaient équipées de douche (les avantages de la première classe), et puis nous avions du travailler un peu sur nos ordinateurs et sur nos carnets de travail, environ pendant deux heures, mais tout était de nouveau partit en vrille lorsque Kendall m'avait ordonné d'arrêter de mordiller le bout de mon stylo parce que je la déconcentrais.
...
Nous avions pris un dernier vol d'une heure depuis Sydney, pour nous rendre à Canberra et nous attendions désormais dans le salon privée aux couleurs bleu et banches de la première classe qu'un employé de la compagnie nous amène nos bagages, il n'était pas encore midi. Des mini pâtisseries nous avait été déposé pour combler l'attente, avec du jus d'orange. J'en sirotais un verre.
Maintenant que nous étions là, sortis de notre bulle de voyage, je commençais tout juste à réaliser où nous étions, et ce que ce voyage comprenait, ça n'allait pas être facile et je commençais peu à peu à appréhender.
- Ça va bébé ? S'assura Kendall.
Elle portait une simple chemise ample beige sur un jean slim, et sa veste burburry était accroché au dossier du fauteuil sur lequel elle était assise.
Après lui avoir sourit légèrement je lui répondis que oui. Elle plaça une mèche de cheveux derrière mon oreille en m'examinant attentivement. Elle fronça les sourcils mais n'ajouta rien de plus. Elle savait que je commençais à stresser mais ne dit rien, je lui en étais reconnaissante.
- Raessah a cherché me joindre à plusieurs reprise, je vais aller la rappeler et me chercher de quoi grignoter, tu veux quelque chose ? Me demanda t'elle en se levant.
Penchée vers moi Ken attendait ma réponse. J'avais pincé les lèvres sans le vouloir et ce détails ne sembla pas échapper à mon amante. Elle s'accroupit alors immédiatement devant mon fauteuil, et pencha la tête sur le coté.
- Raessah ? Répéta t'elle comme pour faire un test.
Je détournais les yeux, prise sur le fait et embarrassée.
- Ma proximité avec Raessah t'importune t'elle bébé ? Déduisit elle trop rapidement.
Je voulu boire une gorgée de mon jus mais d'un geste doux Kendall arrêta mon mouvement, apparement je n'allais pas m'en sortir comme ça.
- Non mon ange, ce n'est pas ça, soupirais-je finalement.
- Mais ? Tu émets quelques insécurités ? Ce serait parfaitement compréhensible. Pourquoi ne me dis tu pas ce qui se passe dans cette petite tête ? Me rouspéta Kendall gentiment mais d'une voix emprunte d'autorité.
Je fis la moue.
- Du sexe, de temps en temps, il n'y jamais rien eu d'autre. Raessah est ma seule amie, elle est loyale et fidèle.
Les mains jointes sur mes genoux, je restais silencieuse afin de voir si Kendall allait aller jusqu'au bout de l'histoire ou si comme souvent elle allait gardé une part de mystère, me laissant me demander si elle me ferait un jour totalement confiance ou non pour me laisser en voir plus sur elle.
- Raessah et moi avons un lien très fort parce qu'elle m'a initié, et m'a laissé apprendre sur elle, elle m'a appris à devenir la dominante que je voulais devenir, mais c'était il y a tellement longtemps et nous n'avons pas eu de rapports depuis un long moment.
Je fus contente qu'elle me confie finalement ce que Callie m'avait déjà raconté. Mais je fronçais tout de même les sourcils en repensant aux conditions dans lesquelles j'avais rencontrer Raessah pour la première fois, bien que je savais qu'il ne s'était rien passé cette fois, comme me le confirma de nouveau Ken :
- Il n'y a rien eu cette fois là, s'empressa t'elle la mine très préoccupé comme si elle pouvait lire dans mes pensée. Je ne pouvais déjà plus approcher une autre femme que toi à cette période.
- Je le sais dis-je d'une voix lointaine, en buvant cette fois ci une gorgée de mon verre.
Kendall patienta, bien que je remarquais qu'elle ne me suivait plus.
- Je sais qu'il n'y a rien entre Raessah et toi Kendall. Lui expliquais-je. Par contre elle en sait énormément sur toi, sur ton passé..
Le visage de ma petite amie se referma légèrement.
- Qu'elle est ma place dans tout ça Ken ? Ne suis je pas supposée être l'épaule sur laquelle tu te reposes ou je ne sais encore quelle autre métaphore ?
Elle pinça les lèvres.
- Tu sais que je veux tout de toi, tout, répétais-je. Tout.
Malgré les séances avec le docteur Sully et les efforts de Ken en communication, nous n'avions encore jamais été dans le fond des choses, et cela commençait à devenir pensant, surtout maintenant que j'avais eu cet échange avec Marc. Je pouvais avoir l'impression de la connaître un instant et me rendre compte qu'elle était presque comme une inconnue celui d'après.
Là Kendall baissa les yeux, je continuais à la fixer, espérant qu'elle dise quelque chose mais rien ne vint. J'attendis, le regard presque suppliant, je la sentis se tendre puis je vis les muscles de sa mâchoire tressauter. Le silence devint presque bruyant.
La sonnerie de mon téléphone nous sortit finalement de ce blanc, et Kendall se leva, saisissant l'opportunité pour esquiver cette discussion. Ça ne lui ressemblait tellement pas, alors à chaque fois qu'elle faisait ça j'appréhendais chaque jour un peu plus de rencontrer cette Kendall blessée qu'elle mettait tant d'effort à me cacher.
- Tu devrais répondre bébé, le temps que je revienne. Dit elle en se relavant.
Je voulu la rattraper mais je sus à l'entente de sa voix détachée que je ne devais pas insister, pas encore, j'avais fais suffisamment de pas vers elle pour ça, je ne pouvais plus en faire davantage, il fallait qu'elle fasse l'autre moitié du chemin.
J'attrapais finalement mon téléphone dans mon sac à main. Un numéro privée. Je décrochais malgré que cela était assez inhabituel.
- Allô ? Dis-je avant de déposer mon verre, à moitié bu sur la petite table près des fauteuils.
- Bonjour Atlantis.
Mon sang se glaça, mon coeur tambourina dans ma poitrine et je mis du temps à réaliser. Plusieurs secondes s'écoulèrent sans que je ne prononce le moindre mot :
- Eh bien alors, avec tout le mal que vous vous êtes donné pour parvenir jusqu'à moi, je m'attendais à davantage d'enthousiasme, continua la voix granuleuse. Vous en avez mis du temps pour parvenir au bout de cette histoire.
Marie Anne et moi avions raison.
Erika Jones.
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