Chapitre XXXI


Mes poumons me brûlaient, les bouts de mes doigts me picotaient et j'avais manqué de me prendre des murs à plusieurs reprises. Je regrettais de ne pas être plus endurante, il allait peut être falloir que je me remette au sport. Je n'avais jamais courus aussi vite de toute mon existence, et je n'avais jamais autant craint que l'on m'attrape tout en ayant la folle envie que cela arrive.

A l'entente de l'avertissement de Kendall mon corps avait été comme propulsé. En plein dans ma course j'avais retiré les bottines à talon que je portais afin de pouvoir courir plus vite et surtout sans me casser la figure.

Chercher à fuir dans un appartement dont tous les recoins ne m'étaient pas encore totalement familier était tout de même assez déstabilisant. L'absence de bruit hors mi celui de mes pas qui résonnait et ma respiration folle, était délicieusement terrifiante. Kendall ne semblait pas me poursuivre.

D'instinct j'avais courus vers la cuisine sans vraiment savoir pourquoi. Lorsque j'arrivais au dessus des marches je me penchais vers l'avant afin de m'appuyer sur mes genoux pour reprendre ma respiration, je passais ensuite une main dans mes cheveux en haletant. J'avais un peu de répit alors autant en profiter avant de penser à la suite de mon parcours de fugitive. Une faible lumière -veilleuse- était allumée dans la cuisine immense et parfaitement rangée. J'attachais mes cheveux en une queue de cheval grâce à mon élastique avant d'aller vers l'évier ou je fis couler l'eau à très faible débit pour ne pas me faire entendre, je me penchais légèrement afin d'attraper un peu du liquide entre mes lèvres. J'eus à peine le temps de me désaltérer suffisamment qu'un bruit se fit entendre. Mon sang se remit à bouillir et je m'empressais d'éteindre le robinet.

Finalement la cuisine ce n'était pas très intelligent comme refuge, elle ne menait sur aucune issue et il fallait donc que je repasse par la petite salle à manger puis le séjour afin de pouvoir trouver une autre pièce où trouver refuge. Autrement dit si Kendall se trouvait dans l'une de ces deux pièces que je devais obligatoirement traverser, j'étais cuite. J'hésitais, est ce que je devais prendre mes jambes à mon cou ou attendre que les bruits de pas s'éloignent ? Et s'ils ne s'éloignaient pas ? Je jurais.

Pourquoi, pourquoi aimes tu autant jouer avec le feu alors que tu joues contre plus fort que toi ! Me réprimanda violemment ma conscience.

J'aurais bien aimé lui répondre à celle là si j'avais moi même eu la réponse. Après quelques secondes de réflexions et après m'être essuyée la bouche avec le manche de mon gilet vert émeraude, je décidais de reprendre ma course, les bruits s'étaient progressivement éloignés puis avaient cessé, Ken avait sans doute changé de piste.

Je fus rapidement désillusionnée puisqu'au bout de quelques secondes ma petite amie apparut en face de moi tel un fantôme. Bordel je ne l'avais même pas entendu monter les marches, comment avait-elle fait ? Surprise et dopée par mon adrénaline de nouveau ascendante je mis une main sur mon coeur lorsque je la vis. Madame avait apparemment eu le temps de se changer, alors que j'avais tapé le plus grand sprint de mon existence ! Kendall, elle, avait carrément trouver le temps d'enfiler un jean baggy ample ainsi qu'un débardeur blanc qui ne lui arrivait qu'au milieu du ventre, je tentais de ne pas m'attarder sur ses seins que je distinguais aisément sous ce bout de tissus transparent, ou encore la peau de son ventre musclé, sa taille marquée...

Relève les yeux !

Ses cheveux avaient retrouvés leur tenue habituelle : attachés en un chignon bas. Bon sang, c'était injuste, le simple fait de la voir pouvait paralyser mes jambes. Elle arborait un air grave, ses traits étaient tirés et je ne me souvenais pas avoir déjà lu autant de menace dans ses iris ambres.

- La cuisine ce n'était pas la meilleur option, me piqua t'elle d'une voix basse affreusement attrayante en s'approchant lentement du plan de travail.

J'étais du coté opposé au sien, seul ce large aménagement en marbre nous séparait- me sauvait.

- Regardes comme tu es essoufflée bébé, Il va falloir que l'on fasse du sport ensemble parce que sinon tu ne vas jamais tenir le rythme, se moqua t'elle sans sourire.

Les mains de Kendall étaient désormais sur le plan de travail, elle me toisait. Faire du sport ensemble, oh oui si c'était ce à quoi je pensais j'étais partante, très partante. Et pourtant quelques instants auparavant j'avais réussis à reprendre mon souffle mais le fait de la voir ainsi vêtue et avec ce visage aussi froid m'affriolait littéralement. Il allait cependant bien falloir que je rompe ce charme qu'elle exerçait sur moi si je voulais m'échapper parce qu'il suffisait qu'elle soit plus rapide que moi- ce qu'elle serait très certainement- pour faire le tour et me rattraper. Je me demandais d'ailleurs ce qu'elle attendait pour le faire.

- Rends toi Atlantis. Je serai clémente. Me proposa elle, contre toute attente et sans détacher son regard glaçant du mien, apeurée mais sournois.

Je pris sur moi pour trouver la force de lancer d'une voix pleine de malice :

- Me rendre ? Si tu me veux, attrape moi Kendall.

Ses traient se durcirent, un rictus passa sur son visage. Elle fit un pas sur le coté, vers la droite, je bondis, en faisant un vers la gauche à mon tour. Mon coeur recommençait à tambouriner dans ma poitrine.

- Plus tu me feras courir, plus je deviendrais impatiente Atlantis. Je vais être intransigeante, ne joue pas avec moi bébé.

Je souris nerveusement à sa déclaration. Des frissons me prirent sur tout le long de ma colonne vertébrale. Elle reprit sa marche lente vers moi en tournant autour du plan de travail, alors que dans une synchronisation quasi parfaite, je l'imitais en faisant un pas vers le coté opposé afin de me distancier d'elle. Jamais une telle tension n'avait habité mon corps.

Je savais qu'elle attendait simplement que je baisse ma garde pour bondir sur moi, il suffisait d'un pas hésitant ou trop lent pour que je me retrouve à sa merci, et c'était très tentant, j'avais presque envie de commettre cette erreur mais je ne pouvais pas lui d'offrir la victoire alors que la partie ne faisait que commencer.

Soudain, Kendall se figea, alerte, je l'imitais. Un sourire odieux conquit ses lèvres et avant que je n'eus le temps d'en saisir la raison, elle tapa deux fois dans ses mains.

La lumière chaude qui éclairait jusque lors la pièce disparut. Je lâchais un hoquet de surprise. Seules les lumières lointaines, qui venaient à nous par les larges et hautes fenêtres de la cuisine éclairaient légèrement la pièce. Elles ne m'étaient franchement pas d'une très grande aide, je ne distinguais que le contour de la silhouette de ma petite amie. Le temps que mes yeux se fassent à cette soudaine pénombre, elle bougeait déjà. Je fis de même, bien que fébrile et très décontenancée. En même tant comment aurais-je pu savoir que la cuisine était équipée d'une lumière à capteur sonore !

J'avais perdu les faibles repères que j'avais dans cet espace que je ne connaissais pas encore la veille. Je me déplaçais lentement, avec précaution, voyant l'ombre de Kendall se rapprocher de plus en plus comme si mon corps l'appelait vers moi.

Kendall grogna, fort, c'était une plainte : du mécontentement et de l'impatience. Le tissu de soie qui recouvrait mon entrejambe devint humide. Bon Dieu, je devais avoir un sérieux problème pour que le fait de la mettre autant en rogne m'excite autant. Dans cette pénombre je savais que je n'avais aucune échappatoire, elle m'avait eu, encore, avec cet effet de surprise. Pourtant, j'essayais tout de même de fuir en courant mais elle était trop prêt. Kendall attrapa fermement mon bras. Par ce simple contact je pouvais sentir toute l'électricité qui émanait de son corps.

Je fus en un mouvement plaquée contre la surface froide du plan de travail. Le choc fut légèrement brutal pour ma joue et cela résonna dans mon entre jambe. Mon bas ventre trembla. La main de Ken appuyait fermement sur ma nuque alors que le haut de ses cuisses s'appuyait indécemment sur mes fesses. Je soupirais, la bouche entre ouverte, le souffle court quand un pouce de Kendall s'enfonça dans ma bouche.

- Tu es une très vilaine fille Atlantis, susurra t'elle froidement en pressant son corps contre le mien.

Vilaine fille ? Ah oui ? Merde. J'avais chaud. Très très chaud.

Faute de pouvoir lui répondre je me mis à sucer son pouce, tout doucement. Je l'entendis lâcher un gémissement rauque avant qu'elle ne l'enfonce un peu plus dans ma bouche et ne le retire brusquement. Kendall attrapa mes hanches si fort que je crus que ma peau serait marquée. Elle me fit me redresser avant de me retourner face à elle, si bien que mes lèvres effleuraient sa mâchoire. Mes joues étaient brûlantes, ses yeux ardents et mon sang ne m'avait jamais semblé aussi près de l'état d'ébullition. Ma gorge était nouée par un désir presque douloureux. J'étais incapable de plonger mes iris dans celles de Madame Jones, ma peau tremblait trop fort.

- Que vais-je faire de ce putain de pantalon taille haute Atlantis ? Grogna t'elle contre ma joue alors que ses mains s'écrasaient de plus en plus fort sur mes hanches.

Je penchais la tête en arrière. Déchire le, déchire le. Je ne pouvais parler, la boule de désir qui quittait ma poitrine pour lentement aller se loger dans mon bas ventre rendait nulle ma capacité d'élocution. Madame Jones attrapa violemment ma mâchoire dans une main, me contraignant à plonger mes yeux dans les siens : dans le brun de ses ténèbres, mon enfer.

- Il est presque trop beau pour être déchiqueté. Déclara t'elle avant d'attraper ma lèvre inférieure entre ses dents, elle me mordit, je gémis de douleur.

C'était tellement douloureux que c'était bon.

- Presque, précisa t'elle de nouveau dans cette pénombre dangereuse en relâchant ma lèvre torturée.

Ma mâchoire étant toujours coincée sous sa main je ne pouvais sucer ma lèvre pour l'apaiser. Et Madame Jones ne la sucerait pas, la Kendall que j'avais en face de moi ne m'apaiserait en rien. Elle me détruirait comme un feu ardent ravage une forêt.

- Dans l'Alcôve, tout de suite. Le badge pour l'ascenseur est sur la table basse du salon. Reprend ta course. Tu n'as pas intérêt à ce que j'y arrive avant toi.

Et elle me relâcha avant de disparaître dans la pénombre, me laissant avec le manque amère de son contact vif et douloureux.

...

J'étais arrivée une seconde et demi avant Kendall.

Il existait visiblement un autre chemin que celui par l'ascenseur pour atteindre son antre et il semblait que c'était un raccourcis parce qu'elle ne semblait absolument pas essoufflée. C'était injuste : cette grâce, cette fichue élégance en tout temps. J'avais définitivement surpassé toute mes capacités physiques. Du moins c'est ce que je croyais en ayant oublié que cette pièce dans laquelle je me jetais avait été pensé pour repousser chacune de mes limites.

Les deux portes géantes qui donnaient sur ce qu'on appelait l'Alcôve étaient ouvertes offrant la vue sur cet espace à l'atmosphère si particulière. Ayant très peu de sentiments pour mon état d'essoufflement pitoyable, Madame Jones vint à moi, d'un pas rapide, avec ses yeux meurtriers avant de me soulever d'un coup sec afin de me placer sur son épaule. Je n'avais même pas la force de crier, malgré ma surprise.

L'Alcôve était plongée dans une fausse luminosité, grâce à une multitude de bougies au pieds des murs et par son immense mais très rustique cheminée. Comme à chaque fois que j'y étais venue ce qui me frappait était cette odeur de vieux bois et d'ancien mais également cet aspect rudimentaires des aménagements, ça ressemblait à une énorme chambre qui avait été pensé pour que rien de superficiel ne s'y trouve.

Madame Jones me déposa fermement sur une chaise en bois se situant au niveau de cette table sur laquelle j'avais été allongée quelques jours auparavant, les souvenirs de ces ébats huileux firent immédiatement grimper ma tension artérielle déjà bien trop affolée. En deux secondes, Kendall se mit accroupie et délicatement elle attrapa mes chevilles une à une afin de retirer mes chaussettes. Son regard sombre croisa le mien, je baissais immédiatement les yeux. La manière dont sa main douce caressait la plante de mes pieds était délicieusement insupportable.

L'adrénaline qui m'avait propulsé dans les deux sprints les plus intenses de ma vie n'en fut que décuplée. Je me mordillais la lèvre. Tous les poils de mon échine étaient dressés. J'appréhendais et à la fois j'étais terriblement impatiente, tout mon corps était tordu de désir, de crainte. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça.

Quand je gémis doucement Madame Jones cessa immédiatement de me masser les pieds, me laissant le regard suppliant. Elle se releva sans libérer mes iris de l'emprise des siennes. Kendall s'éloigna alors légèrement, allant vers une sorte de commode en bois clair toute simple, elle attrapa quelque chose posé dessus. Je fronçais les sourcils en déglutissant doucement, je me demandais ce qu'elle faisait, elle prenait tout son temps. C'était horrible.

Elle revint avec un document dans la main. Sérieusement ? Pas un contrat. J'espérerais que ma proposition de plutôt dans la journée n'allait pas remettre ça sur le tapis, je pensais pourtant que cette page était tournée..

- Ceci n'est pas un contrat Atlantis, m'annonça Kendall la voix froide, la panique devait sans doute se lire sur mon visage.

Madame Jones prit ensuite place sur une chaise en face de moi, dos à la cheminée, je me mordis la lèvre en détournant légèrement les yeux, le feu en paysage derrière elle lui allait si bien. Le bruit du papier frôlant le bois me ramena à la réalité, quand Kendall poussa deux feuilles vers moi. La vue de ces documents me réconcilia brutalement avec toute ma lucidité. Je n'osais cependant m'en saisir pour en découvrir le contenu sans son aval. L'Alcôve avait pour effet de me rendre très docile, j'étais sur son terrain et je savais qu'ici plus que nulle part ailleurs elle était maîtresse des lieux. Maitresse de mon corps, et bourreaux de mes désirs.

- Du papier. Relevais-je, mes esprits partiellement revenus à moi. Tu comptes me séquestrer dans cette pièce et me faire copier des lignes. C'est ça ma punition ? Ricanais-je afin de la provoquer. Je te pensais créative.

Ken pinça les lèvres avant de se pencher en avant et d'avancer un stylo vers moi, un joli mont-blanc de couleur noir où son nom était gravé en or.

- Ça ne serait pas à la hauteur de ton insolence et de cette passion que tu portes à la désobéissance. Je ne voudrais pas insulter tous tes efforts. Répondit d'elle d'une voix basse.

Sa mâchoire se crispa. Kendall avait désormais les bras croisées sur ses seins, pressés par ce contact, ils me déconcentraient tant que je dus croiser les jambes afin de calmer mes ardeurs.

- N'insultes pas ma créativité tu pourrais le regretter. D'autant plus que tu sembles oublier la partie la plus intéressante de la punition bébé. Continua t'elle.

Je haussais un sourcil en guise d'interrogation.

- Celle où je te baise, sauvagement, appuya t'elle ses yeux glaçants dans les miens. Brutalement. Insista t'elle encore.

Mes joues étaient en feu. Je baissais immédiatement le regard.

-Papiers, stylo, entendis-je ensuite.

Je m'en saisis immédiatement. Je fronçais les sourcils en découvrant les lignes noires qui inondaient le papier.

" Checklist : questionnaire d'activités proposées à la partenaire" Lus-je en titre.

Je sentais le regard de Kendall peser sur moi alors que je parcourais le document.

- Tu te souviens de lorsque je t'ai dis que ton contrat de soumission était diffèrent de celui de mes anciennes soumises ?

Je pinçais les lèvres en entendant ces mots, bien sûr que je m'en souvenais. En guise de réponse je ne fis que relever furtivement les yeux vers Madame Jones avant de me concentrer de nouveau sur le papier que je tenais.

"Le but premier de ce questionnaire est de jauger les limites de la partenaire, et de lui offrir un lieu où elle pourra ouvertement donner ses goûts et dégoûts pour telle ou telle pratique qui pourrait venir se greffer dans les relations sexuelles de domination - soumission" Lus-je. "La liste comporte des intitulés de pratiques et la partenaire devra remplir chaque colonne en toute honnêteté, sans s'inquiéter de l'influence positive ou négative que ses réponses pourraient avoir sur la partenaire dit "dominante" lors des rapports sexuels. Le but est ici est la maîtrise totale des limites de chacun, la franchise est par conséquent impérative"

Partenaire. J'aimais bien ce terme et j'étais certaine que cette attention avait été conçue sur mesure pour moi.

- Je ne t'ai jamais dis en quoi il était diffèrent. Souligna Kendall en parlant toujours de mon contrat.

Là je relevais complètement les yeux afin de plonger dans ses iris ambres.

- Le tien était une version courte et simplifiée des autres contrats, il était moins incisif, moins contraignant et il omettait volontairement beaucoup de points.

Moins incisif ? Moins contraignant ? Je faillis rire.

- Pourquoi ? Dis-je simplement en réprimant mon désaccord dans le choix de ces adjectifs.

- Parce que je savais que tu ne connaissais absolument rien de ce monde et que tu étais totalement novice, ce qui n'était pas le cas de mes précédentes soumises. Je voulais t'offrir un peu plus de liberté. Tu étais différente, trop rebelle, tu n'aurais pas accepté le contrat dans sa forme classique. Et je te voulais terriblement. Je te veux, actualisa t'elle.

Je hochais lentement la tête avant de me replonger dans ma lecture en réprimant un sourire. Je te veux. Bordel dans sa bouche c'était tellement bon à entendre.

" Mode d'emploi à destination de la soumise : pour chaque activité, vous devrez indiquer : l'envie, mesurée par un chiffre de zéro à cinq. Le chiffre zéro correspondant à Indifférence (sans indiquer un refus pour autant). Le chiffre un correspondant à A réfléchir. Le chiffre deux correspondant à Envie de découvrir. Le chiffre trois correspondant à Envie de le faire. Le chiffre quatre correspondant à Très envie de le faire. Le chiffre cinq correspondant à Pratique hautement appréciée."

Je repris mon souffle avant de réussir à articuler :

- Et qu'est ce qu'il y avait en plus dans ces contrats qu'il n'y avait pas dans le mien ?

Kendall haussa les sourcils afin de réfléchir comme pour dire que la liste était vraiment trop longue. Elle était adorable lorsqu'elle réfléchissait.

- Un code vestimentaire, un...

- J'en avais un ! Relevais-je en pinçant les lèvres pour prendre un air dédaigneux.

Kendall grimaça.

- Un vrai code vestimentaire détaillé Atlantis, pas une simple indication. Et elle est toujours d'actualité d'ailleurs.

- Interdiction, corrigeais-je. Ne rien porter qui arrive au dessus du genoux c'est une interdiction Ken !

Ce fut l'une des rare fois où je vis madame Jones lever les yeux au ciel, j'avais bien envie d'en faire de même. Elle s'apprêtait à parler quand je la devançais :

- C'était quoi les grandes lignes de ce code vestimentaire ? Demandais-je très curieuse.

Aucune réponse. Ma petite amie avait reprit son air "attention". Je me souvins soudain de la mauvaise posture dans laquelle j'étais.

- Je disais donc : un code vestimentaire, un programme sportif, un cahier des comportements en public, une fiche de contrôle médicale hebdomadaire à faire remplir par un médecin généraliste et un gynécologue, enfin, une checklist.

Un cahier des comportement en public ?  Je n'avais même pas remarqué que j'avais légèrement entrouvert ma bouche. Et moi qui croyais que j'avais vu le côté le plus psychopathe de Madame Jones.

Sans commentaire je pinçais les lèvres et mes yeux allèrent à la rencontre du texte que je tenais devant moi :

" Après l'envie, il faudra définir l'échelle de difficulté, c'est à dire si la partenaire estime qu'il lui est plus ou moins facile d'effectuer une pratique, indépendamment de son goût pour la pratique. Il faudra pour cette question, se montrer pragmatique et parfaitement transparente. Il est possible de fortement apprécier une pratique sans pour autant qu'elle soit facile à réaliser. Cette appréciation permettra a la partenaire sexuelle dit "dominante" d'être vigilante et de mieux évaluer le risque. La difficulté sera mesurée par un chiffre de zéro à cinq ou un N. Le chiffre zéro correspondant à Aucune difficulté, le chiffre un correspondant à Assez facile, le chiffre deux correspondant à Légèrement difficile à réaliser, le chiffre trois correspondant à Difficile mais je souhaite tenter, le chiffre quatre correspondant à Très difficile : je souhaite tenter mais cela demandera de grandes précautions, le chiffre cinq correspondant à Borderline : je souhaite tenter mais il existe de forte chance que j'emploi le mot d'alerte et la lettre N correspondant à un Non catégorique."

-  Lorsque je t'ai transmis le contrat afin que tu deviennes ma soumise, je ne pouvais te transmettre cette checklist, c'était trop délicat, ça aurait été trop répulsif pour toi. M'interrompit Kendall dans ma lecture.

En effet, découvrir une liste qui déclinait un tas de pratique sexuelles dites sm aurait eu pour effet de me braquer. Kendall m'avait bien analysé, moi qui croyais qu'elle avait débarqué chez moi, le lendemain de notre rencontre sur un coup de folie.

- C'était irresponsable de ma part bébé, m'avoua t'elle en se penchant légèrement vers l'avant sur la table afin d'attraper mon regard.

Là c'était Ken, ma petite amie qui me parlait. Sa voix était brièvement redevenue douce.

- J'ai privilégié le désir qui me consumait à la prudence et la vigilance. Je souhaitais te laisser découvrir progressivement mes pratiques. C'était risqué et la manière dont l'épisode de la barque s'est terminé prouve que c'était une erreur de ma part.

J'humectais mes lèvres. Pourquoi les mots dans sa bouche faisaient ils toujours vibrer mon corps ? Seule sa première phrase résonnait dans mon esprit malgré mes efforts pour rester concentrer sur le reste. C'était la première fois qu'elle évoquait aussi clairement cet "épisode".

- Tu m'as donné le goût du risque Kendall, dis-je honnêtement. Tu es risquée, nous c'est risqué, lâchais-je en avant de me mordre la lèvre. Te laisser me dominer quand on baise c'est risqué.

Une lueur sombre passa dans son regard avant qu'elle ne reprenne un air doux, celui qu'elle arborait quand elle passait en mode "petite amie".

- Je ne sais pas ce que douleur légère veut dire pour toi Atlantis, m'annonça t'elle en faisant allusion à ma proposition de plus tôt dans la journée. Ni jusqu'où le terme punition s'étend dans ton vocabulaire. Je veux apprendre tes limites et avec le temps je saurais parfaitement les apprivoiser mais pour l'instant on ne va pas se lancer dans quelque chose d'aussi incertain. Je ne te fais pas assez confiance pour ça, tu ne connais pas tes propres limites et quand tu les connais tu cherches à les surpasser. Je ne prendrai pas le risque de te voir partir une nouvelle fois bébé, il faut qu'on pose un cadre. Certaines des choses écrites pourront te sembler ridicule car tu les admets déjà mais j'ai besoin de savoir ce que tu as dans la tête.

J'observais Kendall, puis je me plongeais dans le document, mes yeux firent ce trajet à plusieurs reprise : Kendall- document; document-Kendall, me laissant le temps de découvrir les activités déclinées dans la liste en plusieurs colones.

" Catégorie Attaches et Bondage : Bondage léger ; Bondage lourd, difficile ; Bondage de longue durée ; Bondage avec cordes (Shibari) ; Bondage avec chaînes ; Bondage avec lanières ; Menottes (en cuir) ; Menottes (en sangle) ; Menottes (en métal) ; Fourreau d'immobilisation des bras) ; Harnais avec cordes;  Harnais avec cuir ; mains attachées derrière le dos; Mains attachées devant ; Pieds attachés ; Attachée debout bras levés et ou écartés ; Suspension en position debout ; Suspension bras attachés derrière ; Suspension à l'envers ; Suspension à l'horizontal ; Barre d'écartement ; Attachée sur tréteau ; Bâillon avec tissu ; bâillon avec boule ; Bâillon avec ruban adhésif ; Bandeau sur les yeux"

En parcourant la liste, je me mis à m'imaginer Kendall me faire certaine de ces choses et cela contribua à humidifier davantage le string en soie que je portais sous mon jean.

- J'ai retiré toutes les pratiques extrêmes de cette liste en terme de douleur, me confia Kendall qui ne me quittait pas des yeux, jaugeant mes moindres mouvements. C'est une version soft de la checklist.

Je lui souris légèrement en me replongeant dans ma lecture, en ne pouvant m'empêcher de la trouver si attentionnée et investie. Je m'humectais les lèvres en découvrant le titre de cette catégorie. Je relevais timidement les yeux et je vis Ken détourner légèrement le regard ailleurs comme si me regarder plus longtemps allait la pousser à me prendre la tout de suite sur cette table.

" Catégorie Domination et Soumission (uniquement) dans le cadre des rapports sexuels :  S'agenouiller ; Exercice physique (obligatoire et imposé par la partenaire sexuelle dit "Dominante" ) afin de permettre à la partenaire sexuelle dit "Soumise" d'être plus résistante lors des séances ; Restriction de parole ; Restriction des contacts visuels ; Restrictions de contacts physiques; Rituels de séance ; Punition en cas de mauvaise conduite. "

Suite à un furtif coup d'oeil je vis Madame Jones se mettre à tripoter son collier ras du cou en or. Elle était nerveuse, et pourtant si elle savait que dans tout ce que je venais de lire, absolument tout me donnait envie. Qu'avait elle fait de moi ?

" Catégorie Actes sexuels de base : Chasteté forcée ; Contrôle d'orgasme/jouissance ; Dénégation d'orgasme/frustration ; Dilatation vaginale; Sucer un dildo/godemiché ; se faire pénétrer par un dildo/godemiché ; Recevoir un cunnilingus; Masturbation exigée ; restriction sexuelle sur le court terme ; restriction sexuelle sur le long terme ; Insertion d'objets de petite ou moyenne taille dans le vagin"

J'avais légèrement chaud. Et j'étais vraiment tenté de mettre un N sur toutes les pratiques de contrôle de ma libido ou de ma jouissance juste pour mettre Kendall en rogne, cette perpective me fit sourire, Ken pencha la tête sur le coté comme pour mieux m'analyser, je fis mine d'ignorer ses yeux bruns intenses.

" Catégorie Punition : Fessée debout ; Fessée à genoux ; Fouetter les fesses ; Fouetter les cuisses ; Fouetter les mollets ; Fouetter les seins ; Fouetter le dos ; Fouetter le ventre ; Fouetter les parties génitales ; Fouetter le corps entier ; Se faire tirer les cheveux ; Outils pour punition : Baguettes / Badines ; Canne souple ; Canne rigide ; Cravache ; Martinet ; Fouet à lanière ; Sangle ; Fouet (Single tail); Palettes en bois (Wooden paddles) ; Pinces à sein ; Huile chaude ; Cire chaude "

- Single tail ? Interrogeais-je simplement en relâchant le papier que je tenais dans la main.

Madame Jones se leva alors, elle alla de nouveau vers l'un des meubles rustiques de la pièce, elle ouvrit un tiroir et revint vers moi avec une sorte de cravache faisant penser à un serpent. Je passais ma main sur le cuirs dur et tiède. J'acquiesçais.

- Wooden Paddles ?

Elle retourna à son tiroir et revint avec des sortes de palette en bois.

En regardant cet objet, je ne pus m'empêcher de grimacer.

- Non, je-je n'aime pas ça, balbutiais-je. Je ne veux pas que tu me frappes avec ça.

Les muscles de sa mâchoire se contractèrent furtivement avant qu'elle ne m'adresse un sourire sincère.

- Bien sûr bébé, tout ce que tu voudras.

Elle avait reprit son air de « petite amie ». Elle portait ce rôle tellement bien. Mon coeur gonfla dans ma poitrine. Je soufflais. De soulagement, tout semblait tellement facile maintenant.

Kendall Jones alla ranger l'objet avant de revenir s'installer sur la chaise. Les coudes sur la table, son menton contre ses mains, dont les doigts étaient entrelacés.

- Ne reste pas silencieuse Atlantis, c'était désormais la voix de la Kendall Jones autoritaire qui retentissait. Que penses-tu du questionnaire ?

Son regard était inquisiteur. J'avais du mal à croire qu'elle ne savait pas ce que je pensais tant elle m'observait avec intensité. Le corps de Madame Jones était tendu sur sa chaise, je pouvais le sentir malgré les deux mètres qui nous séparait.

- C'est une très bonne idée, finis-je par lâcher. Ce qui sembla la soulager infiniment, ses épaules se détendirent.

Comme si je n'avais fais que rêver cette marque de vulnérabilité qui venait de la trahir, ma petite amie déclara d'une voix froide.

- Bien. Maintenant suis les instructions. Il me tarde de t'entendre gémir.

Elle s'humecta les lèvres.

...

Les yeux de Kendall parcouraient méthodiquement les documents que je venais de lui glisser sur la table, on aurait dit une prof qui parcoure la copie d'un élève. Je me demandais comment il lui était possible de traiter mes annotations avec cette rapidité.

Je tenais le bout du stylo entre mes dents, en serrant davantage mes jambes toujours croisées, c'était ridicule mais maintenant j'étais légèrement mal à l'aise de savoir qu'elle avait connaissance de tout ce que j'aimais, tout ce qu'elle pouvait me faire, tout ce que je voulais qu'elle me fasse.

Les yeux de Madame Jones arrêtèrent soudain leur course, elle fronça les sourcils. Ma main, moite, passa sur ma nuque.

- Un non catégorique pour le rituels de séance, releva t'elle. Est ce que tu sais ce que c'est ?

Je fis oui de la tête, avant de le dire à haute voix :

- Oui.

- Et qu'est ce qui te pose problème avec ça ? Je m'attendais plutôt à une objection concernant le sport.

Sa voix n'était pas dure, au contraire elle était avenante comme celle d'un vendeur dans une boutique de cosmétique qui se montre si compréhensif que vous finissez par être persuadée du fait qu'il va vous proposer le produit miracle pour votre peau.

- Je n'aime pas le concept. Dis-je simplement. C'est trop scolaire. Et concernant le sport je dois me remettre à niveau si je veux tenir le rythme. Ironisais-je en reprenant ses mots.

Le stylo dans ma bouche semblait déconcentrer Ken, elle avait louché dessus plusieurs fois. J'en eus la confirmation quand je vis ses tétons tendus sous le tissu fin de son crop-top blanc. Elle sourit à mes mots, en continuant à parcourir la feuille à vive allure.

- Parfait, déclara t'elle.

Lorsqu'elle sembla satisfaite, elle déposa les deux feuilles. Ses iris firent une escale sur le bout du stylo dans ma bouche. Je profitais de cet instant de flottement pour dire :

- Ça sera encore plus parfait quand j'aurais vu tes réponses au questionnaire.

Kendall releva le nez en fronçant les sourcils puis un large sourire conquit les lèvres de ma petite amie.

- Tu deviens prévisible bébé, attention. Se moqua t'elle d'une voix suave. À quatre patte sur la table, face à moi. Ordonna elle juste après d'une voix atrocement autoritaire.

Je frissonnais, et m'exécutais maladroitement sous son regard brûlant.

- S'il te plait, dis-je doucement, quand je fus en position et que mon visage fut proche du sien.

Kendall se releva doucement de sa chaise, sans me quitter des yeux, lorsqu'elle se retourna pour faire le tour de la table, j'admirais la vue : splendide.

- Tout ce qui est dans cette liste fait partie des choses que je souhaite te faire, donc je suis parfaitement transparente avec toi, tu t'es prononcée sur ma propre checklist, basée elle même sur un équilibre entre ce que j'aime et ce que j'estime être raisonnable de faire avec toi.

Sa main passa sur le dos de ma cuisse et malgré le tissu de mon pantalon je ressentais une chaleur insupportable jusqu'à mon entre jambe. Je fermais les yeux alors que son ombre, en raison des bougies, se mouvait autour de moi.

- Je ne fais pas dans l'anal par exemple, comme tu l'as sans doute remarqué il n'y a aucune activité qui implique cette pratique dans la liste.

En disant cela elle avait fais remonter sa main vers mes fesses, je me mordis la lèvre en me cambrant légèrement.

- Pas de secrets entre nous bébé.

Sa voix était joueuse alors que sa main continuait son chemin jusqu'au milieu de mon dos, mes épaules puis ma nuque. Alors qu'elle atteignit la naissance de mes cheveux un petit son aigue sortit de ma bouche. Kendall adorait titiller cette zone de mon corps particulièrement réceptive. Ridiculement réceptive.

Je m'attendais à ce que sa main tire sur mes cheveux mais au lieu de cela j'étendis un bruit semblable à un cisaillement avant que mes longs cheveux ne retombent en cascade sur mes épaules. Kendall venait de découper mon pauvre élastique.

Toujours à quatre pattes, mon visage était dans la direction de la cheminée, je voulus le tourner vers Ken afin de savoir qu'elles étaient ses intentions mais sa main attrapa fermement ma nuque, me forçant à maintenir ma tête baissée.

- Ne bouge pas, me prévient t'elle d'une voix dure.

Je m'immobilisais tandis que mes genoux commençait à devenir douloureux contre le bois dur. Un nouveau bruit de cisaillement retentit alors que je sentais la sensation du métal froid des ciseaux envahir la peau de chacun de mes bras, puis de mon dos. Ken découpa progressivement mon pull-gilet, me laissant le souffle coupé par son attitude. Ce n'était peut être pas le moment de le lui faire remarquer mais ce pull de marque m'avait couté une petite fortune !

L'habit finit par tomber en lambeau sur la table libérant ainsi le haut de mon corps. Il faisait bon dans l'Alcôve, comme si la norme ici était d'être nue pour se sentir le mieux.

Kendall se déplaça autour de la table afin d'aller du coté où se trouvait mes pieds, elle attrapa l'une de mes chevilles et tira dessus afin de tendre ma jambe, je gémis sans pour autant relever la tête. Le rideau que formait mes cheveux noirs devant mes yeux faisait que je ne voyais pas grand chose.

Tenant fermement ma cheville dans sa main Madame Jones entreprit de découper mon pantalon en verticale depuis mon talon d'Achille à ma taille. Les ciseaux s'appuyaient sur ma peau alors qu'il déchiquetaient le pantalon, je sentais mon rythme cardiaque prendre de la vitesse. Elle fit de même avec mon autre jambe, permettant ainsi au bout de tissu du pantalon morcelés de retomber sur la table.

- Je l'aimais bien. Ironisa t'elle d'une voix très grave, atrocement basse.

Sentir sa main chaude sur mon mollet m'empêcha de lui faire remarquer que je l'aimais tout autant et que maintenant je ne pourrais plus jamais le porter.

- Redresse toi. Je te veux agenouillée sur la table.

Je le fis.

Je voyais ainsi de nouveau Madame Jones, qui se tenait à gauche de la table. Elle dégagea avec délicatesse mes cheveux de mon visage et de mes épaules. Je frissonnais violemment, serrant les poings pour calmer mon corps fou. Je l'observais regarder ma peau caramel comme ci j'étais une véritable friandise. Sa friandise.

- Je ne veux pas que ton regard croise le mien, me menaça t'elle.

Je détournais les yeux, et regardais droit devant moi, le feu de la cheminée consumait le bois. Aussitôt je sentis l'objet métallique qui me devenait de plus en plus familier se poser sur la peau de mon épaule gauche. La première lanière de mon soutien gorge balconnet céda, Kendall fit ensuite le tour afin de faire céder l'autre. Elle vint se placer devant moi, je faillis relever les yeux vers son visage mais de justesse je me repris. Les yeux baissées, la seule chose que je vis fut les grands ciseaux en métal qui vinrent mordre l'armature du milieu du soutien gorge, lorsque Ken le cisela cela me pinça légèrement la peau, je couinais très doucement.

- Je ne veux pas t'entendre, me rappela Kendall à l'ordre en arrachant le feu soutien gorge qui était retombé sur mes genoux.

Il ne me restait que mon string. Vaillant survivant.

- Remet toi à quatre patte Atlantis.

Je me remis en position, et furtivement dans un coup d'oeil volé, je cru voir Kendall sourire légèrement, comme si me faire faire toute cette gymnastique après toute cette course l'amusait.

Ce sourire avait déjà disparut quand elle avait relevé brutalement mon visage vers elle, en enroulant mes cheveux autour de son poignet. Là, je ne voyais que des yeux froids et sombres de désir, ainsi qu'une mâchoire saillante. Lorsque mon regard croisa le sien, elle me fusilla de ses iris, je baissais immédiatement les yeux.

- Je vais te punir Atlantis. Pour avoir tenté de te moquer de moi avec ces fausses règles. Mais avant ça tu me dois une fessée pour mon compromis.

Putain de fausses règles. Définitivement, je maintenais ce putain.

La tête toujours penchée en arrière par mes cheveux dans son poing, je déglutis très difficilement en raison de la position inconfortable.

- J'ai pris connaissance de toutes tes appréhensions, et tu sais que tu peux m'arrêter à tout moment n'est ce pas ?

Ma bouche s'entrouvrit légèrement. Kendall relâcha légèrement sa prise, je pus enfin déglutir normalement. Ses yeux, pour un court instant, se voilèrent d'une lueur doucereuse.

- Tu peux parler Atlantis, m'autorisa t'elle. Et regarde moi pour répondre.

- Oui, réussis-je à souffler en relevant lentement les yeux.

Kendall fronça les sourcils en tirant un peu plus sur mes cheveux.

- Rectifies.

Sa voix était basse, je frémissais

- Oui Madame Jones, me corrigeais-je avant de redescendre mon regard vers ses pieds nus.

Sans libérer mes cheveux Madame Jones se déplaça de manière latérale. Je grimaçais en raison de la légère douleur au niveau de mon cuir chevelu, de mes paumes et de mes genoux. Le feu ardent de la cheminée qui me faisait face était identique à celui qui consumait mon corps. La lenteur, que je savais, volontaire de Kendall était un véritable supplice.

Sa main alla se poser sur la peau de mes fesses, puis y resta ainsi : immobile. Ce contact était chaud et doux. Prémices à celui qui s'en suivit lorsqu'elle tira fortement sur le tissus de mon string, provoquant cette zone déjà partiellement irradié entre mes jambes.

- Tu es trempée, releva Kendall d'une voix froide et sensuelle en passant son doigt sur ma fente.

Je me mordis la lèvre en réprimant en gémissement.

- Je le suis aussi.

Ses mots furent accompagné du bruit d'une claque violente que je ressentis jusqu'aux pointes de mes seins qui furent au paroxysme de leur durcissement. Mes yeux s'humidifièrent légèrement et je dus serrer la mâchoire pour ne pas gémir bruyamment. Mon corps en tremblait, ma nuque était douloureuse car quand Kendall m'avait frappé je m'étais violemment cambrée alors que ma tête était toujours maintenue en arrière par mes cheveux dans son poing. Cette fessée avait été puissante et me brulait la peau. Mon sang lançait au niveau de mon entre jambe.

- Ça c'était pour mon compromis. Annonça Kendall en relâchant ma tête qui retomba piètrement en avant.

Mes joues s'échauffait et je me retenais de me dandiner afin de serrer les jambes pour calmer mon clitoris qui gonflait sous le tissu en soie de mon string. Heureusement que c'était uniquement une seule fessée car une de plus aurait résonner trop fort en moi. Ken appuya sur le haut de mon corps afin de m'indiquer d'aller le coller à la paroi en bois de la table.

- Reste cambrée, m'ordonna t'elle.

J'étais dans l'attente : la tête ainsi que le haut de mon corps contre la table et fesses relevées, Madame Jones devait aimer me voir dans cette posture, offerte à elle, dans une position de parfaite soumission. Je regrettais de ne pouvoir autant me délecter de mon propre corps qui était loin d'être parfait et auquel je trouvais un tas de défaut, mais dans ses yeux j'avais le sentiment d'être la plus belle femme du monde.

Au bout de quelques secondes d'attente une sorte de corde en cuir passa sur la peau de mes cuisses, de mes mollets, de mes chevilles, je retenais un grognement de frustration. Cette latence allait finir par m'achever.

Je sursautais quand Kendall vint s'accroupir jusqu'au niveau de mon visage et susurrer d'une voix basse et libidineuse :

- Je vais te punir avec le Single tail. Je lève la privation de parole. As tu des questions ?

Joue contre table, la bouche entrouverte, ma respiration s'accéléra. Kendall semblait à la fois vouloir me l'ordonner et à la fois me demander l'autorisation. Elle cligna lentement des yeux en hochant furtivement la tête, je compris dès lors que j'avais l'autorisation de parler.

- Combien ? Fut le seul mot que je pus articuler dans cette position inconfortable et face à mon excitation brûlante.

- Dix coups de fouets, me répondit t'elle.

Les lèvres pincés et le regard inquisiteur ma petite amie me fixait avec précaution comme si elle s'attendait à tout moment à ce que je lui demande d'arrêter. Or pour l'instant il n'en était rien, je lui faisais confiance et j'en avais envie.

- Ok, dis-je simplement avant de lentement fermer mes yeux.

- Je veux que tu comptes avec moi Atlantis.

Un rictus passa sur les lèvres de Kendall avant que ses iris ne deviennent plus sombres, et elle se leva.

Un léger silence prit place dans l'Alcôve alors que je sentais Madame Jones roder autour de moi, je pouvais sentir toute la tension de mon corps jusqu'à la pulpe de mes doigts. Contre toute attente les doigts de Kendall virent s'appuyer contre mon entre jambe, par dessus le tissu de mon string, je retins un gémissement profond, en poussant mes hanches  à aller à la rencontre de ses doigts mais ces derniers m'abandonnèrent. 

Compter, quelque chose de facile et qui ne me demande pas à un effort sur-humain.

- Oui Madame Jones.

J'eus à peine terminer de prononcer la dernière syllable que le premier coup de fouet, contre mes fesses, vint m'assaillir. Il fut violent, bien plus brûlant que ce à quoi je m'étais préparée et que ce que mes fesses avaient connu jusque là. Tout mon corps s'était crispé et je mordais ma joue.

- Un, soufflais-je faiblement contre la table, alors que que la voix rauque de Kendall compta avec moi également.

Deux, trois, quatre, cinq. J'étais frappée de plein fouet. Ma voix semblait perdre en assurance à chaque nouveau cran, alors que mon souffle était semblable à celui d'une personne qui venait de faire un marathon de plusieurs kilomètres. Mon corps était enflammé et à chaque coup, la douleur venait se loger dans mon bas ventre et alors la confusion se créait  : j'avais mal, mais je sentais monter le plaisir. Je ne pouvais plus distinguer la barrière qui séparait ses deux sensations. Et le fait de devoir étouffer mes gémissement créait une frustration qui multipliait mon ressentis par mille.

Le souffle de Ken était tout aussi court que le mien et à chaque fois qu'elle comptait j'avais le sentiment que sa voix devenait encore plus basse, et la mienne de plus en plus difficile à étouffer.

Ken s'arrêta au cinquième coup, je jurais discrètement en retenant presque un sanglot avant que le single tail ne viennent de nouveau mordre ma peau. Je voulais que ça cesse et je voulais que ça continue. Cette douleur me procurait du plaisir. Les picotements sur mon épiderme n'étaient rien en vu de la boule de plaisir qui grossissait au niveau de mon bas ventre et qui je le savais finirait par exploser. Mes fesses étaient devenues l'épicentre de mon plaisir, la résonance de mon sexe mouillée qui s'impatientait.

- Six, dîmes nous toutes les deux alors que les coups reprirent, mes genoux puisaient dans leur dernières forces.

Kendall dans sa voix semblait emplie d'une rage pleine de luxure.

- Tenteras tu de nouveau de te jouer de moi de la sorte Atlantis ?

Sept, huit.

- Non Madame Jones, répondis-je les dents serrées alors que ma joue était toujours plaquée contre la table.

Le neuvième coup de fouet me fit sursauter de douleur, mes yeux s'humidifièrent instantanément. Kendall sembla le sentir car elle marqua une pause, me donnant sans doute un moment pour encaisser ou pour lui demander d'arrêter.

- Comptes Atlantis ! Me gronda t'elle finalement puisque je ne dis rien.

Je comptais. Rappelez moi quand avais-je dis que c'était une tâche facile déjà ?

L'ultime coup. J'avais légèrement redressé ma tête, les lèvres contre la table, le goût du bois dans ma bouche.
Dix. Nous l'avions dis, moi d'une voix aiguë et suppliante et Kendall dans une sorte de gémissements rauque. Je fermais les yeux, alors la sueur perlait sur mon front

J'entendis le bruit de la cravache qui tomba au sol, la tension quitta mon corps, ma cambrure faiblit et je me retrouvais ainsi couché à plat ventre sur cette table, accordant un temps de répit à mes muscles et mes articulations. Madame Jones vint alors se positionner au dessus de moi, sur la table, prenant appui sur ses genoux de part et d'autre de moi :

- C'est bien bébé, murmura t'elle d'une voix douce et "petite amie" dans mes cheveux, avant de me baiser la nuque, les épaules. Tu n'imagines pas à quel point j'ai envie de toi Atlantis, je n'ai jamais autant désiré qui se soit.

Epoumonée j'essayais de reprendre mon souffle alors que je savourais la sensation des mains, des lèvres de Kendall sur ma peau, dans mes cheveux.

- Ça va ? Demanda t'elle.

Je déglutis doucement avant de répondre que oui dans un souffle.

- Ne t'effondres pas de fatigue Atlantis, parce que l'on n'a pas finis. Je déteste que l'on se moque de moi.

Elle déchira ensuite le fin tissu de mon string. Enfin. Je n'en pouvais plus de cette torture.

...

Les mains jointes, liées au dessus de ma tête par des menottes en cuir, elles même accrochées à un anneau fixé au plafond. Voici la nouvelle situation inconfortable dans laquelle je me trouvais. Mes orteils frôlaient à peine le sol et mes pauvres bras semblaient peser dix tonnes. Entre ça et mes fesses brûlantes de douleur j'ignorais ce qui était le pire, j'ignorais ce qui m'attendait mais une chose était certaine mon entre jambe était victime d'une inondation.

- Madame Jones, s'il vous plaît, me surprise-je à supplier alors que Kendall s'approchait de moi.

Pour réponse la main de ma petite amie ne fit aucun détour, elle alla trouver ma vulve sur laquelle elle fit glisser ses doigts, d'abord lentement, alors que son souffle frôlait mon oreille puis rapidement. Je fus prise par de violentes secousses. Ses longs doigts étaient trempés de ma liqueur et le souffle de Ken devenait irrégulier. J'y étais, je montais, je venais.

- Tu ne vas pas jouir Atlantis, je vais te travailler toute la nuit jusqu'à épuisement et tu ne jouiras pas. Me mis en garde Kendall.

Je grognais. Putain ! Mes bras étaient douloureux et bouger mes jambes, sans appui, me demandait un effort presque surhumain. Je relevais les yeux afin de lancer un regard noir à ma petite amie.

- C'est moins amusant d'être de l'autre côté de la scène Atlantis, j'y consens. Se moqua mon bourreau avec un sourire en coin qui fit trembler ma lèvre inférieure.

Oh, bon sang je la détestais, c'était juste un petit mensonge pour me jouer d'elle, rien de très sérieux et voilà maintenant que mon corps devenait son terrain de jeu alors que je n'avais plus rien d'autre qu'un vagin à la place du cerveau et ce par sa faute ! Elle savait que j'étais excitée au point de la supplier même à genoux de me baiser, sauvagement, brutalement, aussi fort que les coups qu'elle venait de m'infliger et dont les effets sur la peau de mes fesses étaient encore vif.

Ken passa tortueusement ses mains sur mes hanches, je soupirais, presque de désespoir, le front contre l'un de mes bras tendu vers le plafond et la bouche contre mon épaule. Lorsqu'elle agrippa mes fesses je lâchais un couinement.  Comme mon corps était étiré nos visage était à la même hauteur et je voyais dans ses iris une ombre pleine de luxure. Quand l'un de mes seins se retrouva dans sa bouche et qu'elle le suça fort je mordis dans mon bras, je gémis, Kendall grogna, en pétrissant mes hanches de ses mains. Sa bouche humide descendit sur mon ventre, sur mon nombril, sa langue s'y aventura, cela me chatouilla et mes joues chauffèrent.

- Madame Jones, susurrais-je d'une voix torturée.

Je la sentis sourire contre la peau hypersensible de mon bas ventre, elle aimait me voir aussi impuissante. Je hoquetais alors que je ne sentais plus mes bras et que le cuir mordait mes poignets.

Ses lèvres finirent par atteindre le haut de ma vulve légèrement duveté. Instinctivement je levais mes jambes afin de les déposer sur les épaules d'une Kendall agenouillée devant moi, sa langue ayant presque atteint mon bouton de plaisir.

Je prenais cet appui car maintenir mes jambes ainsi relevées et écartées sans le moindre appui demandait un effort sulfureux à mes abdominaux, légèrement inexistants. Je n'avais pas cette énergie en stock.

Madame Jones attrapa mon clitoris entre ses lèvres, avec lesquelles elle le pinça, le suça, je gémis fort, des milliers d'étincelles traversant simultanément mon corps. Quand elle s'arrêta j'eus une sorte de vertige, mes cheveux collaient sur mon front, et tout mon corps était raide et douloureux.

- Ne compte pas sur moi pour t'aider Atlantis, m'avertit Kendall d'une voix fiévreuse.

Juste au moment où je retrouvais un peu de discernement pour comprendre, elle attrapa mes chevilles pour retirer mes pieds de ses épaules. Je poussais un grognement aigu de frustration et de désapprobation. C'était vache. Vraiment vache. Mes jambes étaient de nouveau détendues, mes orteils frôlants le sol.

Je devais donc soulever moi-même mes jambes et les maintenir ainsi si je voulais sentir Kendall contre moi. Ce qui pour moi équivalait à effectuer une série de cent abdos. Le désir l'emporta sur la douleur : je soulevais mes jambes afin de les maintenir tendues devant moi, et écartées. La bouche de Kendall revint alors à moi, je savourais d'avoir sa langue chaude en toutes les parcelles de mon entrejambe.

Bordel.

Mes poignets étaient terriblement douloureux. Et alors que je gémissais, que la sueur inondaient mon corps, mes abdominaux perdaient en résistance. Mes jambes lâchèrent. Kendall cessa. Je jurais un très vilain gros mot. Il était impossible de recevoir un orgasme alors que mon corps n'était soutenu par rien. Elle le savait. C'était cruel. Mais je ne me résignais pas pour autant. Plusieurs fois nous continuâmes ce schéma. Au moins une dizaine de fois. J'étais si prêt, et un orgasme si violent me guettait. J'étais étourdie, épuisée de ne pouvoir être soulagée. Cela faisait au moins une demie heure que Kendall me travaillait ainsi et plus on avançait plus le temps où je pouvais maintenir mes jambes tendues devant moi rétrécissait. Au fur et à mesure j'étais passé d'environ deux minutes à trente secondes.

- Je vous promet que plus jamais je ne prétendrais avoir mes règles. Plus jamais je ne te ferai ce genre de plaisanterie..

Mes yeux descendirent vers son visage, sans cesser de me lécher, Kendall me fixa de ses iris, ses mains agrippèrent alors mes fesses, mon bassin fut davantage collé à sa bouche et l'arrière de mes cuisses vint se poser sur ses épaules. Sa langue s'enfonça en moi avant qu'elle n'entame des vas et vient, lents puis rapides. Mon corps tremblait, je mordais dans mon bras pour contenir le séisme qu'elle provoquait en moi. Je sentais une vague de chaleur m'envahir, une vague qui me fit pousser un gémissement rauque, plaintif. Mon bassin allait à la rencontre de Kendall, mon corps était intenable. Je voulais qu'elle me prenne, fort. J'avais mal partout mais je m'en fichais. Je m'en fichais parce que j'étais aux portes du plus haut des ciels. Ciel, que je n'atteignis pas car en trois secondes Kendall me fit connaître le goût amer de la décadence en mettant fin à mes plaisirs. Mes jambes, faibles retombèrent. Madame Jones se releva. D'un geste attrayant elle passa son pouce sur sa bouche et autour de celle ci pour s'essuyer.

Elle fit alors descendre son jean sur ses hanches, j'eus à peine le temps de constater qu'elle portait un harnais, qu'elle attrapa mes jambes et s'enfonça en moi. Ce fut brutal, sec. Elle me martelait, durement, je ne gémissais plus, je criais. De plaisir, je savais que le lendemain je la sentirais encore . Mes mains se crispèrent. Elle me prenait vite. Fort. Bien. Mais pas assez, elle me donnait le goût pour me le retirer ensuite, hâtivement, sans que je ne puisse apaiser cette faim qui dévorait mon corps. Sans jouissance.

Quand Kendall se retira définitivement, alors que j'étais au bord du précipice, mon corps lâcha. Si mes poignets n'avaient pas été attachés je me se serai écroulée. Je n'avais jamais été aussi frustrée.

- Je veux que tu retiennes la leçon Atlantis. Déclara t'elle légèrement essoufflée. On ne joue pas avec moi.

...

Je mentirais si je n'admettais pas que je n'avais été tenté de bouder. De faire un petit scandale, mais après tout : ma punition, je l'avais bien mérité. Je devais l'admettre, sans riposter, pour une fois. Je finis donc sur le lit de l'Alcôve - étonnamment confortable malgré son aspect simplet- tous les muscles de mon corps endoloris, des courbatures guettant mon abdomen, mes cuisses et mes jambes, des marques un peu partout sur le corps, un orgasme refoulé et un vagin sur le point d'exploser.

Je savais que la nuit se préparait déjà à plier bagages et que la journée du lendemain serait longue. Allongée à côté de moi, Ken avait la tête appuyée sur sa main, m'observant.

- Comment tu as su ? Demandais-je d'une petite voix malgré mes paupières lourdes.

- Je suis attentive bébé, je connais ton cycle menstruel et au dernière nouvelles il est assez régulier. Je pourrais même te dire à quel jour de ton cycle nous sommes.

Je ne fus même pas étonnée. Un demi sourire vint habiller mes lèvres.

- Tu m'aurais dis ça il y a quelques mois, je t'aurais trouvé flippante, ricanais-je les yeux mis clos.

Kendall caressa mon profil du bout des doigts, elle plaça une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

- Je viens de jeter un coup d'œil à ton emploi du temps pour la journée de demain et je regrette presque de t'avoir maintenue éveillée toute la nuit.  J'aimerais décaler ton premier rendez vous de la journée à midi ? Me demanda t'elle.

Je trouvais juste assez de force pour lui indiquer d'un bruit de bouche que je n'étais pas d'accord. Je pouvais deviner ses lèvres pincées. Je l'entendis murmurer quelque chose que je n'eus pas le temps de saisir, avant qu'elle ne m'embrasse l'intérieur du poignet et que je ne tombe dans un profond sommeil.

...

- Petter ! Salua Jack en ouvrant la porte de son appartement à son collègue.

Les deux hommes se serrèrent chaleureusement la main avant que Petter ne pénètre l'appartement familial et lumineux de l'homme de main de sa patronne. Plusieurs cadres de cette petite famille américaine qui pouvait faire rêver ornait les murs.

- Un café ? Proposa Jack alors que son invité le suivait vers son bureau.

Les deux hommes procédaient souvent à ce genre d'entre vue matinale. Petter était le chef de sécurité de Kendall Jones, par conséquent il travaillait étroitement avec Jack et lui remettait souvent des rapports.

- Avec plaisir, répondit l'homme d'origine grec en prenant place sur le fauteuil de l'invité, du bureau de son collègue.

Jack s'éclipsa quelques instants en veillant à ne pas faire trop de bruit afin de ne pas réveiller sa femme ainsi que sa fille qui à cette heure dormaient encore. Il revint vers son bureau avec deux tasses de café.

- Bien serré et avec deux sucre, annonça t'il a Petter en lui déposant sa tasse.

- Merci, sourit Petter. Comment vont Monica et Violet ?

Jack qui était déjà en tenu de travail s'installa sur le fauteuil de son bureau.

- Monica paye les frais de la surexcitation de Violet concernant Thanksgiving qui approche.

Les deux hommes échangèrent quelques commodités sur leurs familles respectives tout en buvant leur café. A force de se côtoyer fréquemment ils avaient finis par devenir de bons amis.

Jack finit par reposer sa tasse vide, avant de se frotter les mains et de reprendre un air professionnel. Petter se redressa sur son siège, comprenant que les cinq minutes de détentes arrivaient à leur terme. Il attrapa son attaché case et en sortit une enveloppe marron qu'il tendit à Jack.

- Le hacker a réussi à décoder tous les messages cryptés ? Voulut s'assurer se dernier en ouvrant l'enveloppe.

-  Il est très doué, déclara Petter en croisant les jambes. En moins de quarante huit heure il a finit par avoir raison des protections logicielles de l'application de messagerie. Il est simplement très difficile à joindre d'où là lenteur du processus.

Jack acquiesça en sortant les documents de l'enveloppe. Il s'agissait de plusieurs feuilles réunies par une agrafe sur lesquelles les échanges entre Atlantis Kayslar et Marie Anne le Bourgeois étaient imprimés. C'était Kendall qui avait fais cette demande quelques semaines auparavant lorsqu'elle s'inquiétait pour Atlantis, et qu'elle avait souhaité vérifié au niveau des communications de la jeune femme afin de voir s'il n'y avait rien qui pouvait lui donner un indice sur les choses qui semblaient la tourmenter. Jack pensait avoir trouvé les informations escomptées en ayant une première fois transmis la liste des appels entrant du téléphone de Madame Kayslar à Madame Jones. Il avait pensé que Marie Anne harcelait Atlantis et que les messages qui plus tard seraient décryptés confirmeraient cette version mais les feuilles qu'il tenait dans sa main dépeignaient une vérité toute autre.

Devant les sourcils froncés de Jack qui tournait les pages une à une avec une mine à la fois confuse et déconfite, Petter croisa les bras, soucieux. Ce dernier n'avait pas eu l'autorisation de lire le contenu de ces échanges et Jack était chargé de lui informer si le contenu devait mener à une quelconque modification dans le protocole de sécurité.

- Merci Peter, finit par soupirer Jack, en replaçant les feuilles dans l'enveloppe.

Le collègue de Jack haussa les sourcils, surpris.

- Rien qui pourrait avoir une incidence sur le protocole de sécurité et dont je devrais être informé ? S'assura t'il.

Jack serra la mâchoire avant d'adresser un sourire concis à son collègue et ami.

- Je ne sais pas Petter, lui répondit il franchement.

Son interlocuteur n'ayant pas pour habitude de voir Jack évasif n'en fut que plus soucieux, mais avant qu'il n'eut le temps d'interroger Jack. Ce dernier déclara en se levant :

- Je crois que je vais devoir m'entretenir avec Madame Jones.

Pour la première fois depuis le début de son service, Jack ignorait totalement la marche à suivre.

...

Derreck gara la mini de sa petite soeur sur l'énorme allée qui se trouvait au pied de l'immeuble des Miller, ces derniers possédaient le quart des bâtiments du quartier où ils vivaient : le Midtown East. Les Miller occupaient un immense duplex sur trois pallier dans un sublime immeuble aux nombres d'étages vertigineux et où la plupart abritaient les bureaux de grandes multinationales.

Derreck n'était pas particulièrement à l'aise dans la petite voiture de sa soeur mais elle lui convenait au vu des rares utilisations qu'il en faisait, en raison de son travail posséder une voiture ne lui était pas vraiment d'une grande utilité au vu du temps qu'il passait sur le sol américain, de plus Darren avait une voiture ce qui était largement suffisant.

Derreck et Atlantis étaient connu des services de sécurité et de l'accueil par conséquent, l'aîné d'Atlantis arriva rapidement à l'ascenseur réservé à l'usage de la famille Miller, dans lequel il se glissa. Il échappait ainsi aux ascenseurs bondés de travailleurs tendus et au visages pour la plupart renfrognés. Rien qu'à la vue de leurs cernes et de leurs traits tirés Derreck savait qu'il n'avait fait aucune erreur quant à son choix d'orientation professionnelle.

Quand l'ascenseur arriva au premier étage, Derreck Kayslar alla vers l'unique porte de celui ci, celle de l'entrée de l'appartement des Miller. Il sonna et après que l'une des domestiques ait vérifié son identité à travers l'interphone, Linda qui travaillait pour la famille depuis qu'Arya était toute petite vint lui ouvrir, ils se saluèrent chaleureusement.

- Tante Naïra et oncle Edward ne sont pas là ? Demanda poliment Derreck en retirant ses chaussures.

Linda lui apprit que non, à cette heure matinale le couple devait certainement être au cœur de ses activités.

-  Arya est dans sa chambre, mais elle dort encore, sourit Linda avec une moue faussement désespérée. Et je ne suis pas certaine que tu la trouveras joyeuse à ce moment de la journée particulièrement.

Derreck sourit à son tour.

- Souhaites tu que je te monte quelque chose à boire ou à manger ? Lui proposa Linda.

Derreck déclina poliment, il avait déjà petit déjeuner et comptait faire du sport juste après, il ne souhaitait pas s'alourdir.

- Bien dans ce cas je te laisse monter voir Cruela d'enfer, elle n'est vraiment d'humeur en ce moment.

Le grand frère d'Atlantis ne perdit pas une seconde pour s'empresser d'enjamber les escaliers.

- Maman sérieusement tu veux bien arrêter tes crises d'hystéries matinales ! Il est neuf heures du matin, et non je n'ai pas mieux à faire que de dormir pour le moment, merci ! Hurla Arya derrière la haute porte de sa chambre sur laquelle frappait Derreck depuis quelques minutes.

Derreck ria gentiment tout en continuant à frapper sur la porte en bois. Au bout de cinq minutes la fameuse dite Cruela d'enfer vint ouvrir la porte.

- Qu'est ce que tu fais là ? lança Arya surprise et les yeux encore plissés.

Mal en point, fut le premier terme qui vint à l'esprit de Derreck, il fronça les sourcils en découvrant les cheveux totalement ébouriffés de la meilleure amie de sa soeur, ses cernes, ses yeux rougit et son nez légèrement gonflé. Arya n'était vêtue que d'un large t shirt et d'une culotte. A cette vue, Derreck qui pénétra la chambre en bazar de son hôte ramassa un jogging par terre et le tendit à son amie, cette dernière l'attrapa violemment.

- Ce n'est pas comme si ça risquait de réveiller quoi que soit dans ton pantalon.

Les yeux de Derreck s'agrandirent tant il était offusqué.

- Qu'est ce que tu me veux ? L'agressa t'elle encore en enfilant l'habit que le grand frère de sa meilleure amie venait de lui passer.

Derreck croisa les bras et s'installa sur l'un des canapés de la suite d'Arya, cette dernière était immense, lumineuse et avec quelques couleur pastels très charmantes. Il y avait un bureau, un espace salon, plus loin un dressing et une immense salle de bain. C'était à s'en demander pourquoi Arya souhaitait vivre ailleurs.

Arya Miller soupira puis devant le silence sage de Derreck, ainsi que son regard doux comme toujours, elle finit par venir s'installer sur l'autre canapé.

- Désolée, je ne suis vraiment pas d'humeur, se justifia la jeune femme.

Derreck haussa les sourcils :

- Eh bien, je ne l'aurais vraiment pas deviné, ironisa t'il. Qu'est ce qui ne va pas ?

Son interlocutrice passa une main dans ses cheveux avant de laisser ses épaules s'affaisser avec défaitisme.

- Je n'ai aucune envie d'en parler.

Elle grimaça.

- C'est Atlantis ? Insista Derreck.

Un rictus passa sur le visage d'Arya.

- Qu'est ce qui t'amènes Derreck ?

Arya jeta un oeil au décodeur de sa télé afin de voir quelle heure il était.

- Tu sacrifies ton jogging matinal avec ton chéri pour me rendre visite ?

Arya n'allait rien dire, Derreck n'insista pas davantage, il savait qu'elle finirait par lui en parler quand elle en aurait envie, la voir ainsi le peinait mais Arya était le genre de personne qui aimait bien "régler ses merdes toute seule" comme elle aimait le dire.

Derreck pinça les lèvres, Arya se mit en tailleur sur le fauteuil :

- Bon accouche, qu'est ce qui t'emmène me voir de si bon matin, je ne sors pas du lit pour tout le monde. Lui rappela t'elle de sa voix grave encore ensomeillée.

Ce dernier ria face à son impatiente, ce qui arracha un sourire à Arya.

- Kendall Jones et Atlantis, lâcha t'il finalement.

Le sourire d'Arya Miller s'évanouit immédiatement.

...

Cela faisait au moins dix fois qu'Arya répétait la même phrase, avec le même ton détaché :

- Ce ne sont pas mes affaires Derreck.

Derreck voulait la secouer tant son indifférence l'agaçait.

- Ta meilleure amie sort avec Kendall Jones et tu t'en fiches ?!

Arya haussa les épaules et se mit à consulter son téléphone qu'elle était partie chercher dans les draps de son lit.

- Sérieusement Arya ? Souffla Derreck. T'aurais pu m'en parler !

Arya lui lança un regard noir l'air de dire "Tu te fiches de moi ?"

- Je ne t'ai pas trahis toi pendant des années, alors ça n'était certainement pas ma meilleure amie que j'allais trahir.

Affalé sur le canapé Derreck ne put que le lui concéder.

- Et tu en penses quoi de cette relation ?

Arya fronça les sourcils en regardant Derreck comme s'il était un extraterrestre.

- Ça n'a absolument aucune importance, ce n'est pas moi qui me tape cette connasse Jones, c'est ta soeur alors tu ferais mieux d'en parler avec elle, je commence à en avoir marre de toujours me retrouver entre vous deux.

Derreck comprenait la posture dans laquelle se trouvait Arya mais elle était la seule avec qui il pouvait en parler, malheureusement pour elle.

- Ah, tu as dis connasse, c'est orienté, tu viens de te trahir ! S'exclama t'il en la pointant du doigt.

L'amie de sa soeur le fusilla du regard.

- Atlantis n'est pas objective, j'ai essayé de lui parler mais elle a l'air de croire qu'elle vit une grande histoire d'amour, j'ai peur qu'elle soit en train de se faire manipuler, insista Derreck.

Arya leva les yeux au ciel.

- Histoire d'amour, répéta t'elle avec cynisme.

Ce dernier la scruta, soucieux.

- Quoi ? S'inquiéta Derreck.

Arya voulut tout déballer, elle était tellement en colère quand elle pensait à toute cette histoire, elle bouillonnait mais Atlantis restait sa meilleure amie et elle était déjà tombée suffisamment bas la dernière fois en lui balançant le fait que Derreck était gay, elle ne pouvait retomber encore plus bas en parlant à Derreck de toute l'histoire de soumission, du fait que Kendall frappait Atlantis, qu'elle se laissait faire.

Arya bondit de son fauteuil.

- Oh Derreck j'en ai ras le bol de cette histoire ! Tu sais quoi ? Atlantis est assez grande pour gérer sa vie toute seule, et si ce n'est pas le cas c'est tant pis pour elle ! C'est la vie, ça arrive. Maintenant je pense que tu devrais aller rejoindre Darren pour votre footing.

Interloqué, Derreck fixait la meilleure amie de sa soeur, mais le regard de cette dernière était dur et franc. Après quelques secondes de silence, Derreck souffla avant de baisser la tête, en signe de résignation, lorsqu'il passa près d'Arya il déposa une main qu'il espérait réconfortante sur son épaule, il vit le visage de la jeune femme virer au rouge instantanément et ses yeux semblèrent s'humidifier.

- Je suis amoureuse de ta sœur, avoua t'elle.

- Je sais, j'ai finis par le comprendre, répondit Derreck.

Arya sourit tristement.

- Comprends donc que j'ai maintenant besoin d'enfouir ces sentiments au fond de moi alors s'il te plaît laisse moi me tenir loin de cette histoire.

Derreck acquiesça avant de la serrer fort dans ses bras et de lui embrasser le front.

- Ok, murmura t'il avant de s'en aller.

Dès qu'Arya referma la porte derrière son invité inattendu, elle s'écroula contre la porte avant d'éclater en sanglot.

...

- Bonjour Jack. Entrez.

Kendall venait d'ouvrir la porte de sa salle de bureau à son employé. Elle était légèrement tendue en raison du fait qu'elle avait un rendez vous important avec son avocat ainsi que celui d'Erika Jones un peu plus tard dans la journée. Evidemment ces émotions ne se lisaient pas sur son visage. Elle ressentait également la fatigue la gagner légèrement, contrairement à Atlantis qui dormait depuis deux heures, Kendall n'avait pas eu le luxe de pouvoir s'offrir quelques heures de sommeil après leur activités nocturnes. De de six heures à huit heures elle avait travaillé bien qu'il avait été particulièrement difficile de se concentrer avec la vue du corps d'Atlantis simplement recouvert d'un drap couleur taupe, dans l'Alcôve. Ainsi il avait fallut qu'elle se rende dans son bureau afin de pouvoir se concentrer un minimum, non sans avoir déposer ses lèvres sur le haut du crâne de la jeune femme qui se trouvait sur le lit de cette pièce particulière. Ce changement de pièce avait légèrement calmer ses pensées. Après sa séance de travail il avait fallut qu'elle se penche une dernière fois sur les rapport de Maître Lewis.

- Madame Jones, salua Jack à son tour. Vous m'avez demandé.

Kendall referma doucement la porte avant d'aller reprendre place sur son imposant fauteuil.

- Prenez place, je vous prie.

Jack s'installa sur l'un des fauteuil qui fesait face à la place de Madame Jones, hésitant, il avait cherché à éviter toute confrontation trop longue avec Kendall toute la matinée et voilà qu'il se retrouvait en réunion avec sa patronne. Il ignorait ce qu'il devait faire des informations qu'il avait en sa possession concernant celle avec qui elle avait sans doute passer la nuit et qui dormait présentement dans ses draps.

- Avez vous pu faire un tour dans l'appartement de l'Upper West Side afin de vérifier qu'il est prêt à accueillir Madame Kayslar ?

Jack hocha la tête, derechef pour signifier que oui.

- L'appartement est en parfait état.

- Bien, en revanche, il y a un changement, les affaires de Madame Kayslar n'y seront acheminés que demain, elle souhaite d'abord en discuter avec son frère.

Jack mit plusieurs secondes à réagir, la relation entre les deux femmes devenait de plus en plus sérieuse, est ce qu'il devait laisser cela se faire ? Il ne comprenait pas pourquoi il doutait, les messages qu'il avait lu étaient pourtant clairs, Atlantis faisait semblant... Malgré les preuves, il avait du mal à y croire, mais les messages étaient tout de même assez récents, ultérieurs au retour de Madame Kayslar dans la vie de Madame Jones. Pourtant, en temps normal jamais il n'aurait hésité, mais il fallait avouer que lui même appréciait beaucoup Madame Kayslar et qu'il se retrouvait ainsi attristé et horrifié par cette découverte.

- Jack, l'appela à l'ordre Kendall Jones.

Il se reprit immédiatement.

- Bien sûr Madame Jones, excusez moi. Je vais de ce pas prévenir l'équipe de déménagement.

Jack bondit du fauteuil, Kendall fronça les sourcils devant l'attitude étrange de son homme de main.

- Non Jack attendez, l'interrompit Madame Jones dans son élan.

Il se figea.

- L'enveloppe que vous teniez ce matin en arrivant ne m'était t'elle pas adressée ? Demanda simplement Kendall Jones, en faisant défiler ses yeux sur des documents qu'elle tenait en main.

Le sang de Jack se glaça. Que faire ? Il ne pouvait pas lui mentir. Jack jugea bon de se rassoir.

- Oui Madame Jones. Il s'agit du rapport des communications de Madame Kayslar auxquelles nous n'avions pas accès car elles étaient cryptées. Nous avons finalement pu y avoir accès.

Madame Jones releva les yeux vers Jack, elle sembla réfléchir.

- Pensez vous qu'il soit nécessaire que je prenne connaissance du contenu de ce rapport ? Enchaîna t'elle en le fixant dans le blanc des yeux. Atlantis met un accent sur la communication, par conséquent je ne souhaite plus empiéter sur son espace privé si cela n'est pas impératif.

Jack fut surprit par cette question, il n'était pas dans les habitude de sa patronne de consulter qui que se soit et encore moins d'autant en dire. Il déglutit difficilement avant de répondre :

- Je ne souhaiterais pas vous induire en erreur Madame Jones..

Jack mit sa phrase en suspend quelques secondes, le temps de peser le pour et le contre, il ignorait pourquoi mais il se surprit à articuler :

- Mais je n'y ai rien trouvé d'inquiétant. Tout semble assez bien se dérouler dans la vie de Madame Kayslar.

Les épaules de Kendall Jones se détendirent. Un sourire strict se dessina sur ses lèvres.

- Bien. Dans ce cas détruisez ce rapport Jack, merci. Prévenez Bobby que Madame Kayslar devra se rendre au travail d'ici une heure et demi.

Jack prit ainsi congé, se demandant ce qui lui avait pris, sans doute la peur de détruire le bonheur qui semblait gagner la vie Madame Jones depuis quelques jours, bonheur auquel, il le savait elle n'avait jamais réellement gouté auparavant.

...

Je fus réveillée par les chatouilles que provoque un souffle contre une peau, contre une oreille. Je soupirais de bien être, et une chaleur qui commençait à m'être familière m'irradia quand l'odeur la plus agréable qu'il m'eut été donné de sentir gonfla mes narines. Je gémis doucement.

- Hey bébé, chuchota Kendall à mon oreille. Bonjour. Je sais que tu as peu dormis mais tu dois te rendre au travail. Comment tu te sens ?

Qui ne se serait pas sentit vaporeuse à l'entente de ses mots au creux de son oreille ? Je ne me souvenais pas m'être déjà réveillée en ressentant autant de douceur. J'ouvrais lentement les yeux, découvrant que ma petite amie assise sur le rebord du lit me scrutait avec attention, sa main caressant ma hanche nue et marquée. Nos ébats d'hier n'avaient pas laissé mon corps indemne, j'avais de nombreuse marques sur le bas du corps, mais également autour de mes poignets légèrement douloureux, d'innombrables suçons habillaient ma peau, une petite douleur au niveau de mon entre jambe qui me rappela le passage de Kendall et les courbatures que je redoutais.

- Bonjour mon ange, articulais-je doucement de ma voix matinale que je détestais, mais ça c'était juste avant que toutes mes frustrations nocturnes ne m'explosent de nouveau au visage.

Kendall était déjà tirée à quatre épingle dans une tenue professionnelle : un haut en pur coton à manche longue beige, une veste marron en daim, un pantalon large blanc écru et des bottines à talons noires.

- Rectification, tu n'es pas un ange, tu es un méchant bourreau qui me refuse des orgasmes, lançais-je avant de me placer sur le dos. Et je me sens comme quelqu'un que tu as sévèrement punis cette nuit, c'est à dire très remontée, ironisais-je.

Kendall ria légèrement avant de venir déposer un baiser le long de mes clavicules. Je ressentis alors de légers frissons.

- Si tu es sage je te ferai l'amour pour me faire pardonner, murmura t'elle contre la peau de mon cou.

- Tu veux dire avec douceur, tendresse et..

Je voulais dire, le mot amour mais il resta coincé dans ma gorge, je me contentais alors d'attraper la tête de Ken entre mes mains afin qu'elle n'irradie pas mon corps de ses baisers brûlants.

- Tout ça, conclut ma petite amie pour moi en serrant ses bras autour de mon corps.

- Tout ça, répétais-je dans un chuchotement en détaillant son visage parfaitement dégagé en raison de son chignon bas.

Lorsqu'elle se mordit la lèvre, je crus fondre.

Nous nous regardions avec intensité, comme si nous savions toute deux ce que ce "tout ça" voulait dire, nos respirations étaient calées l'une sur l'autre. Sans que je ne m'y attende les lèvres de Kendall se plaquèrent sur les miennes avec urgence, si bien que je manquais rapidement de souffle, ses mains agrippaient mon corps avec force, s'en était fiévreux. Nos bouches étaient comme attirée l'une à l'autre par une force magnétique. Je me retins d'enfoncer ma main dans ses cheveux afin de ne pas défaire son chignon parfait alors que de son coté Kendall prenait ses marques sur mon corps nu qui était entièrement sien. Quand les choses semblèrent être sur le point de déraper Ken détacha difficilement nos lèvres gonflées. Son front contre le mien, je vis Madame Jones fermer les yeux avant de respirer profondément.

- Qu'est ce qu'il y a ? Demandais-je d'une petite voix en ne m'attendant pas réellement à obtenir une réponse.

- Mon avocat et moi rencontrons l'avocat d'Erika Jones aujourd'hui, fus-je surprise d'entendre tout de suite après ma question.

J'ouvris doucement la bouche avant de la refermer, j'ignorais ce que je devais dire exactement mais depuis quelques temps il semblait que c'est lorsque je laissais mon coeur parler que je trouvais les mots justes alors je le laissais faire.

- Ça va aller mon ange, je suis avec toi. Tout va bien se passer.

Je serrais Kendall contre moi, je la sentis se détendre quelques secondes avant qu'elle ne dépose un baiser chaste sur mes lèvres et ne promette qu'elle m'appellerait dès que possible dans l'après midi. Je n'eus même pas le temps de lui soumettre mon projet de dîner avec elle et Derreck le jour même et avec tout ce qui se passait je me demandais si c'était finalement une bonne idée. Entre son entreprise et son père Kendall avait déjà beaucoup à gérer, rencontrer mon frère n'était pas urgent.

J'attrapais le second coussin du lit de l'Alcôve afin de le blottir contre moi, je humais l'odeur de Kendall qui y traînait encore, en tentant de me demander si un jour je m'étais déjà sentie aussi heureuse auprès de quelqu'un.

...

L'avocat de d'Erika Jones, Maître Johnson, serra les mains de Kendall Jones et de Maître Lewis, avant de prendre place de l'autre coté de l'immense table ovale qui se trouvait dans l'une des salles de réunion du siège de Jones Company.

- Si vous n'y voyez aucun inconvénient Maître Johnson, je pense que nous pouvons commencer, proposa l'avocat de Kendall Jones après lui avoir jeté un coup d'oeil pour avoir son accord.

Cette dernière les jambes croisés et le dos droit contre le dossier de sa chaise pouvait donner l'impression d'être détendue mais au fond il n'en était rien, tout son corps était tendu d'anxiété et sa mâchoire sur le point d'exploser, le simple fait de penser que ce Maître Johnson représentait Erika Jones la répugnait.

L'avocat d'Erika Jones n'eut le temps de répondre quoi que se soit puisque sa cliente en personne ouvrit délicatement la porte de la salle comme si elle était attendue. Kendall se figea, lorsque son regard croisa celui de cette femme elle sentit ses poings se serrer, elle ignorait pourquoi depuis un certain temps son pouvoir d'indifférence ne fonctionnait plus lorsqu'elle se trouvait face à Erika Jones. Elle ignorait ce que cette vieille femme faisait là, car il avait été prévu qu'elle ne se présenterait pas lors de cette rencontre mais bien évidemment il aurait fallut se douter que ça n'avait jamais été ce qu'elle avait prévu, elle était manipulatrice.

- La présence de votre cliente n'était pas prévu lors de cette rencontre, vous n'êtes pas sans savoir que cela peut mener à un report des négociations, bondit Maitre Lewis en s'adressant à son confrère.

Ce dernier paraissait lui même confus, il semblait tout aussi surpris de la présence de sa cliente.

- Oh voyons Maître Lewis la vie est faite de plein d'imprévu, suis-je si impressionnante que cela ? Retentit la voix glaciale et faussement doucereuse d'Erika Jones en réponse à l'avocat de sa fille.

La gorge de Kendall se noua, elle détestait entendre sa voix. Erika souriait de son sourire venimeux en s'installant près de son avocat. Même Maître Lewis semblait défaillir, il reprit quelques couleurs lorsque Kendall Jones annonça :

- Nous ne repousserons pas cette audience. Commençons.  

Erika Jones haussa les sourcils avant d'entreprendre de retirer ses gants en cuir tandis que les deux avocats ouvraient leur dossier. Kendall ne pouvait s'empêcher de détailler Erika Jones, à quelques détails près elles arboraient la même coiffure, simplement les cheveux de sa génitrice étaient d'un gris éclatants et toujours enroulés autour d'une pince dans une gymnastique sophistiqués tandis que les siens étaient noués par un élastique en satin et le temps n'avaient pas encore eut raison de la couleur noir de jais de ses cheveux. Erika Jones portait un rouge à lèvre rouge éclatant, et ses ongles était vernis de la même couleur. Elle portait une longue cape d'hivers noire Yves Saint Laurent. Sa posture, son regard... Plus Kendall la regardait, plus les souvenirs remontaient et le sentiment que l'air manquait dans ses poumons la gagnait.

- Mesdames, interpella Maître Johnson. Rappelons que l'objet de cette rencontre est de parvenir à un accord à l'amiable afin d'éviter à ma cliente tout comme à la votre Maître Lewis d'en arriver à un recours ultime : à savoir un procès.

Les doigts de Kendall allèrent nerveusement attraper son collier en or.

- Madame Kendall Jones, votre mère...

- Erika Jones, rectifia Kendall alors que sa dite-mère arborait une expression presque moqueuse à son égard.

L'avocat se confondit en excuse avant de reprendre :

- Erika Jones et moi même avons pris connaissance de toutes vos conditions afin de parvenir à un accord et..

- Messieurs je vous prie, rangez tout votre attirail juridique, vous n'êtes là que pour la forme, ne vous méprenez pas. L'interrompit brutalement la voix d'Erika.

Elle ne souriait plus et son visage était sévère, Kendall serrait tant les poings que cela en devenait douloureux.

- Vous semblez sous estimez la gravité de la situation, si vous ne coopérez pas et que nous allons jusqu'au procès, vous risquez une inculpation pour faux et usage de faux et cession frauduleuse d'action, la prévint Maître Lewis.

- Un inculpation ? Ricana Erika Jones en ne laissant même pas le temps à son avocat de répondre. Et hors mis vos charges qu'avez vous ? Vous semblez oubliez que la signature du propriétaire de ces actions figurent sur tous les documents.

- Tous ici présent savons que Franck Jones n'a jamais signé ces documents, déclara l'avocat de Kendall Jones d'une voix calme.

- Oh, ironisa Erika Jones en prenant un air ahuris. Eh bien très cher il serait très crédule de votre part de penser que mon époux participera à ce complot que vous briguer contre moi, en témoignant en votre faveur.

Maître Lewis, la mâchoire serré jeta un coup d'oeil vers Kendall Jones, sans doute afin qu'elle lui vienne en aide, mais cette dernière restait de marbre.

- Kendall si tu veux récupérer ces parts tu sais ce que j'attends de toi, change ton mode de vie et épouse un bon parti comme je te l'ai fortement suggéré la dernière fois.

Kendall prenait sur elle pour garder son sang froid, garder la tête froide. Pour se faire elle repensait au mot de celle qui désormais partageait son quotidien, "ça va aller, je suis avec toi", elle se remémorait son sourire qui lui retournait l'estomac, ses lèvres chaudes et pulpeuses.

- Maître Johnson il semblerait que votre cliente confonde les négociations avec un autre terme qui est : le chantage. Somma Maître Lewis.

Kendall restait toujours impassible. L'avocat d'Erika Jones tenta de s'adresser à cette dernière afin de la raisonner mais la mère de Kendall l'ignora royalement.

- Tu n'as donc aucune pitié pour ton père ? Dans son état encore incertain, alors qu'on ne sait même pas s'il va s'en sortir. Tu comptes lui imposer ce procès en le mêlant de nouveau à nos histoires ?

Les épaules tendues, Kendall ne cligna pas des yeux une seule fois face au regard viscéral d'Erika. Pour une fois au cours de son existence elle crut lire dans le regard de sa mère une lueur, d'espoir, comme si au fond d'elle, elle espérait que les choses allaient s'arranger, pour une fois Kendall avait le sentiment qu'Erika la regardait comme si elle était sa fille. L'ainée des Jones avait pourtant attendu ça depuis son plus jeune âge, mais étrangement cela ne lui procura rien, elle y était totalement indifférente et elle se sentit comme libéré de son emprise.

Après quelques instants à avoir soutenu le regard de sa mère, elle recula sa chaise avant de se lever.

- Maître, il semblerait qu'il soit impossible de parvenir à un accord avec l'autre partie par conséquent je maintiens que nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour obtenir gain de cause. Déclara t'elle.

Maître Lewis hocha la tête pour acquiescer.

- Si votre père est dans l'incapacité de témoigner, nous trouverons d'autres solutions. Ce ne sont pas les moyens qui manquent, piqua t'il en pinçant les lèvres.

Erika Jones déposa ses mains à plat sur la table, celles ci étaient ornées de bijoux de familles luxueux dont elles avaient hérité de sa mère et sa belle mère.

- Non en effet Maître Lewis, ce ne sont pas les moyens qui manquent de notre coté comme du votre et ma fille ne l'ignore aucunement.

Un courant froid passa dans le dos de Kendall Jones à l'entente des mots "ma fille".

- Kendall, tu me défies encore ? Sourit t'elle cruellement d'une voix suave presque effrayante. Et portant tu sais que c'est toujours pour toi que les choses finissent mal.

Kendall fit de son mieux pour ne pas paraître perturbée mais elle avait la sensation au vu du regard rieur d'Erika Jones que quelque chose lui échappait.

Est ce que cette dernière voulait vraiment qu'elles aillent jusqu'à un procès ? Quel en était l'intérêt, elle savait qu'Erika détestait les étalages en public et ce litige serait certainement très médiatisé, par ailleurs il était évident que Kendall avait un avantage, car même si son père refusait solennellement de déclarer qu'il n'était pas à l'origine de ces signatures, Maître Lexis finirait bien par trouver un maillon faible dans les actionnaires fantômes d'Erika qui serait prêt à retourner sa veste en échange de quelques faveurs. La génitrice de Kendall Jones n'avait donc aucun intérêt à en arriver jusque là, et tous le savaient. Quelque chose ne collait pas. Erika Jones était la plus grande et vicieuse manipulatrice que Kendall connaissait et si elle était toujours aussi confiante c'est qu'il lui restait une carte à abattre.

Sans un mot de plus, Kendall quitta la pièce, le regard froid.

...

Je jetais discrètement un coup d'oeil à l'écran de mon téléphone : 15h38. On était en plein après midi et j'étais en plein milieu d'une dégustation de pâtisserie avec Amy et Dylan, dans les locaux d'un pâtissier français récemment installé à New York. Au lieu de me concentrer sur la réponse à la question que je venais de poser à ce pâtissier avec qui nous allions sans doute travailler dans un futur proche, j'étais en train de me dire que je n'avais pas eu de nouvelles de ma petite amie depuis qu'elle m'avait laissé ce matin. Je me demandais si la rencontre avec l'avocat de sa mère s'était bien passé, ça m'angoissait.

Après le petit speech du chef pâtissier dont je n'avais retenu que cinquante pour cent, j'acquiesçais en donnant la parole à Dylan qui me faisait des appels de phares visuels depuis quelques secondes. Ce mec était une véritable machine de guerre au boulot, nous n'étions pas très proche en dehors du travail car c'était quelqu'un de très secret sur sa vie personnelle mais il était indispensable à l'équipe.

- Il est indéniable que vos pâtisseries sont délicieuses, esthétiques et que nos clients vont tout de suite accrocher parce que la french touch fait toujours son effet mais vous n'ignorez pas que la concurrence dans votre marché est très rude, par conséquent il va falloir vous démarquez. En ce sens ce que je souhaitais vous suggérez c'est de...

Mon téléphone vibra dans ma main. Je souriais déjà comme une idiotie.

- Excusez moi, prévins-je. Dylan, je vous laisse continuer, je dois prendre cet appel.

Amy, Dylan et le chef pâtissier m'adressèrent un sourire compréhensif avant de se concentrer de nouveau sur l'entretien. Je m'éloignais, sortant de l'espace atelier. Lorsque j'arrivais au niveau d'un couloir dont le bout donnait sur le magasin de la patisserie. Je décrochais et portais mon téléphone à mon oreille. Ce dernier était d'ailleurs tout neuf, à mon réveil, j'avais constaté que mon téléphone cassé avait été échangé avec le téléphone neuf que Kendall m'avait acheté il y a quelques jours, je ne l'avais pas pris, par conséquent elle avait du se charger elle même de le synchroniser. C'était un modèle dernier cris.

- Enfin, soupirais-je à l'adresse de mon interlocutrice.

Un léger rire retentit.

- Tu m'as manqué aussi bébé.

L'expression avoir des papillons dans le ventre prit tout son sens.

- Ça a été ? Je me suis inquiétée. Demandais-je tout de suite.

Durant un instant je n'entendis que sa respiration, lente.

- Les choses ne se passent jamais bien quand Erika Jones est dans les parages, me répondit calmement Kendall.

Je sentais toute l'amertume dans sa voix.

- Elle était là ? M'exclamais-je. Merde bébé je suis désolée, j'imagine que...

- Hey, je te signale que c'est toi le bébé, le titre d'ange me sied très bien, me coupa t'elle d'une voix drôlement autoritaire qui me fit pouffer de rire.

- Ben voyons, j'en attendais pas moins d'une personne avec les chevilles aussi enflées que les tiennes ! Blaguais-je.

Kendall riait mais son rire était emprunt d'une certaine mélancolie.

- Non sérieusement Ken, je suis vraiment désolée, je sais que ça n'a pas du être évident.

- Ça va bébé, nous en reparlons plus tard. Ponctua t'elle en mettant un terme à cette parenthèse. Comment se passe ta dégustation ? Me demanda t'elle sérieusement.

- Très bien Madame l'espionne !

- Et comment va ton corps ? Enchaîna t'elle sur un ton toujours aussi sérieux.

- Tu lui manque, dis-je sincèrement en me mordant la lèvre et tout en entamant des allers retours dans le couloir de l'atelier de patisserie.

Sa voix devint plus rauque lorsqu'elle répondit :

- Ça je le sais bébé. Ce n'était pas ma question.

Je levais les yeux au ciel, un énorme sourire sur les lèvres.

- Mais c'était ma réponse, madame prétentieuse ! La provoquais-je.

Je pouvais aisément deviner qu'elle pinçait les lèvres.

- Ah, je commençais à me demander si on ne t'avait pas échangé avec une autre, tu étais beaucoup trop adorable jusque là.

Je m'humectais les lèvres en pensant au siennes que j'avais présentement envie d'embrasser.

- Avais-tu prévu quelque chose pour ce soir ? Enchaîna Kendall en redonnant de la gravité à notre discussion jusque là d'adolescentes émoustillées.

Ce n'était pas réellement une question, venant de Kendall. Elle m'avait sans doute entendu le dire à Derreck la veille. J'étais hésitante, maintenant qu'elle me le demandait je me dégonflais.

- Mmh..

Kendall garda le silence comme pour ne pas me bousculer.

- En fait je voulais que l'on dîne avec mon frère afin que vous vous connaissiez un peu mieux mais avec tout ce qui se passe je ne suis pas certaine que se soit une bonne idée, il vaut sans doute mieux attendre que ton père aille mieux et que tu aies moins de chose à gérer au travail.

Je baillais en achevant ma phrase. Je n'avais dormis que deux heures cette nuit, et là je commençais à sérieusement le ressentir.

- C'est une bonne idée. Les problèmes vont et viennent bébé, ça ne doit pas nous empêcher de continuer à avancer.

Avancer. Avancer avec Kendall Jones, aujourd'hui encore ça me paraissait fou mais tellement bon.

- Seulement je ne suis pas certaine que tu sois prête à ce que je le rencontre Atlantis, tu ne m'en aurais pas parlé si je te l'avais pas demandé. Est ce que c'est vraiment ce que tu veux, ce soir ? S'assura Kendall.

Je m'amusais en tripotant ma queue de cheval tout en réfléchissant, je n'étais pas prête à cent pour cent mais je ne le serai jamais et tôt ou tard il allait bien falloir le faire pour que mon frère arrête de penser que je fréquente un disciple du diable en personne. Hors mis le fait que j'étais claquée, ce soir me paraissait être très bien. Je répondis donc que oui, j'étais sûre.

- Mais toi, est ce que ça te convient, tu veux le rencontrer ? Parce qu'il est super chiant, dramatique et sur-protecteur, me plaignis d'une voix exaspéré.

- Parfait, je pense que ça nous fait de pas mal de point en commun. Nous allons bien nous entendre. Ironisa t'elle. De toute manière nous n'avons pas le choix parce que si je n'ai pas sa bénédiction je risque de passer pour la méchante en te kidnappant.

Mes yeux firent un tour de manège, et je ressentais une douleur au niveau de mes joues tant je souriais comme une idiote.

- Bien. Bébé je vais devoir te laisser. Convie ton frère et son ami pour vingt heure trente à l'appartement, je ne pourrais pas me libérer avant, une longue journée m'attend. Je vais d'ailleurs devoir y aller.

- Ton appartement ? Répétais-je surprise.

- Oui, tu prévoyais autre chose ? Nous pouvons dîner en extérieur si tu préfères.

- Non non, m'empressais-je. C'est très bien faisons comme ça. Mais je cuisinerais alors congédie tout le monde.

Je l'entendis grogner.

- Tu sais que je n'ai pas le temps de discuter.

J'acquiesçais sournoisement.

- À ce soir bébé, conclus-je en ponctuant malicieusement sur le dernier mot avant de raccrocher. Et merci pour le téléphone, je t'ai fais un chèque, il est sur ta table de chevet.

Je raccrochais avant qu'elle n'ait le temps de me réprimander.

...

Après ma journée de travail ponctuée par des dégustations et des visites de potentiels lieux d'événements, j'étais retournée à l'agence signer quelques documents avant de la quitter avec Emma, bras dessus bras dessous. Mon amie m'avait proposé de sortir un peu avant de rentrer préparer le dîner chez Kendall. J'avais d'abord refuser mais les yeux d'Emma savait se montrer très persuasifs. Après avoir suivis  la joli BMW d'Emma depuis ma voiture, je m'étais retrouvée dans un bar jazz branché de Brooklyn avec les amis d'Emma à siroter un cocktail corail. Contrairement à moi qui avait peu d'amis hors mis ceux du lycée et quelques un de la fac avec qui je discutais de temps en temps via les réseaux sociaux et que je voyais chaque nouveau siècle, Emma avait une tonne d'amis, cette fille passait tous ces week-end en soirée !

Je n'étais pas timide, bien que je n'étais pas extravertie non plus, par conséquent sortir avec Emma était toujours agréable, et malgré le bon moment que je passais avec la dizaine de personnes présentes et très chaleureuses, lorsque je remarquais qu'il était déjà dix huit heure, je m'étais empressée de dire un gentil au revoir global avant de prendre mes jambes à mon cou.

Bien évidemment, Kendall n'avait congédié personne, quand j'étais arrivée à l'appartement de Kendall, escorté par Bobby, et que j'étais montée en cuisine j'y avais trouvé Anna, le chef cuisiner que je rencontrais pour la première fois et deux autres femmes en tenue de cuisine. J'avais ainsi dû me charger de congédier tout ce beau monde moi même. La tâche la plus dure fut celle de convaincre Anna de s'en aller. Je lui avais gentiment suggéré d'en profiter pour aller voir un film ou flâner dans central Park.

J'ignorais si Anna allait prendre en compte mes conseils mais l'essentiel était que j'avais finis par réussir à me retrouver toute seule dans cette cuisine, un tablier autour de la taille en train de préparer un poulet parmigiana pour le plat de résistance, accompagné d'une julienne de légumes, spécialité australienne que mon frère adorait. C'était un plat assez simple, qui en général plaisait à tout le monde, pour le dessert j'étais restée sur les rives des terres sur lesquelles j'avais grandis avec de petites portions de Pavlova aux fraises. J'avais remarqué que Kendall aimait beaucoup ce fruit. Jouer les cuissots était épuisant, surtout pour la partie patisserie, il y avait pas mal d'étapes.

De la maïzena plein le tablier, j'étais en train de faire le montage de mes pièces de Pavlova quand un bruit me fit sursauter, je poussais en cri alors que la silhouette de Jack venait d'apparaitre juste au niveau de l'entrée de la cuisine. Je pouffais de rire face à ma réaction de trouillarde, Jack dans un élégant smoking gris clair, me sourit strictement. Il vint se tenir droit à quelques mètres de moi.

- Jack, bon sang, vous m'avez fais une de ces peurs ! J'ignorais que vous étiez ici.

Le jeune homme me fixait d'une manière assez étrange.

- Ma présence importune t'elle vos plans Madame Kayslar ? Me demanda t'il sans me lâcher des yeux.

Je fronçais les sourcils devant son ton curieux, il n'avait pas l'air d'humeur aujourd'hui. Je lui adressais une grimace mi amusée-mi confuse en reprenant mes activités de patisserie.

- Mais qu'est ce que vous racontez, le taquinais-je. Aucunement. Je suis ravie de vous voir mais je vous pensais avec Kendall.

Penchée sur le plan de travail et extrêmement concentrée.  Je m'appliquais à ma tâche en déposant délicatement les fraises.

- Non, je suis venu vous surveiller.

Je me figeais, tournant instantanément la tête vers lui, me demandant si son ton était sérieux ou si c'était une plaisanterie. Un sourire concis gagna alors ses lèvres.

- Je plaisante. Je viens simplement m'assurer que tout se passe bien, Madame Jones n'aime pas vous savoir seule et Bobby a été chargé d'une mission.

Jack me faisait des blagues maintenant ? J'acquiesçais d'un "mmh" à la hauteur de cette discussion étrange. Tandis que je terminais de monter mes deux dernières pièces, un silence pesant gagna la pièce. Au bout de quelques secondes Jack me demanda poliment :

- Avez vous besoin d'aide Madame Kayslar ?

- Oh non, j'ai presque terminé, il ne me reste qu'à mettre mes desserts au frais, répondis-je en lui jetant un furtif coup d'oeil.

Il hocha la tête.

- Votre frère rencontre donc Madame Jones ce soir ?

J'ouvris le frigo, Jack anticipa et vint bloquer la porte pour moi afin que je puisse y glisser le plateau que je venais de prendre dans mes mains. Lorsque ma tâche fut accomplie, je refermais la porte du frigo et tombais nez à nez avec l'employé de ma petite amie. Je n'avais jamais vu Jack aussi intrusif, et se comporter d'une manière aussi curieuse.

- Ou-oui, répondis-je en bégayant avant de le contourner afin d'aller me laver les mains.

Cette ambiance me troublait. Jack me suivit de quelques pas.

- Cela veut donc dire que les choses deviennent officielles entre vous et ma patronne Madame Kayslar ?

J'attrapais une serviette afin de m'essuyer les mains, lorsque je me retournais les yeux azurs de Jack me toisaient et une expression que je ne pouvais qualifier dominait son visage.

- Je crois en effet que c'est ce que ça veut dire Jack, répondis-je plus froidement que de coutume.

Qu'est ce qui lui prenait à la fin ?

Son regard était incisif, insistant, indélicat, ce n'était pas le Jack auquel j'avais eu le droit jusque là, et au vu de son comportement déroutant je savais que ce n'était pas dû à des ordres "venu d'en haut". Kendall lui aurait peut être demandé de ne pas se montrer familier avec moi mais pas de se comporter comme il le faisait actuellement.

- C'est ce que ça veut dire, finit par ponctuer mon interlocuteur d'une voix détachée. Je serai en bas, dans la salle d'attente si vous avez besoin de moi. Si vous permettez Madame Kayslar. S'excusa t'il ensuite comme si de rien n'était.

J'hochais la tête, le visage fermé, avant qu'il ne sorte de la cuisine.

...

Je n'avais pas laissé ma discussion étrange avec Jack me tourmenter. Après ma séance cuisine, j'étais partie prendre une bonne douche bien chaude puis je m'étais changée. Au départ j'étais partie dans l'optique de faire un effort vestimentaire parce que tout ceci me semblait très solennel, je n'avais jamais présenté qui que se soit à mon frère, mais j'avais finis par me rappeler qu'il ne s'agissait que de mon frère et de Darren qui m'avaient déjà vu dans mes pires états, surtout pour le premier. Finalement dans ma grande garde de robe qui n'était pas vraiment la mienne j'optais pour un pull très large et sophistiqué qui fit office de robe et de longue cuissarde brune en daim qui ne laissait apparaître aucune parcelle de ma peau marqué par des coups de fouets.

La table était mise, j'avais mis au moins une vingtaine de minutes à trouver où étaient rangées les nappes et tout le nécessaire, Jack avait allumé la cheminée et il ne manquait plus que tout le monde arrive. J'avais finis avec quelques petites minutes d'avance et afin de créer un ambiance sympa j'entrepris de mettre un peu de musique dans le séjour, juste un peu de R&B/soul en fond.

A vingt heures trente précise la sonnerie de mon téléphone retentit, Derreck et Darren étaient les personnes les plus ponctuelles que je connaissais. Je comptais moi même descendre afin d'aller les chercher pour les faire monter mais Jack insista afin d'aller les chercher. J'attendis donc patiemment devant l'ascenseur que ce dernier s'ouvre. J'en profitais pour envoyer un message à ma petite amie qui m'informa qu'elle ne devrait pas tarder. Kendall Jones en retard c'était une première.

Je relevais le nez de mon téléphone quand la sonnerie de l'ascenseur retentit, il s'ouvrît immédiatement sur Jack, qui s'effaça rapidement afin de permettre à mon frère et Darren de sortir de la cabine.

- Hey, lançais-je aux deux hommes qui dans un même geste m'enlacèrent chacun d'un côté de mon corps.

Tout deux étaient très chic, mon grand frère portait un pantalon à pince gris et un col roulé beige au dessous de son manteau tandis que son petit ami portait une chemise ample rayée sur un jean noir, ses boucles adorables retombant sur son front. Ils formaient un sublime couple et je me demandais sincèrement comment je n'avais pas pu me rendre compte auparavant de ce qui les liait.

- Toujours aussi ravissante, me complimenta Darren avec un clin d'œil.

- Je n'ai pas le droit à autant de compliment alors profites en, piqua mon grand frère qui avait gardé son bras autour de ma taille.

J'étais aux anges de les avoir ici tous les deux avec moi, Derreck était légèrement tendu mais il n'en perdait pas pour autant son sourire radieux.

Jack proposa aux deux hommes de prendre leur manteau et de se déchausser, puis il s'éclipsa afin d'aller leur chercher des chaussons, durant ce temps nous échangèrent quelques mots sur nos journées respectives et quelques commodités banales.

- Je suis contente que vous soyez là, leur adressais-je sincèrement quand ils furent fin prêt pour s'enfoncer dans l'appartement.

Darren était tout sourire tandis que Darreck semblait plutôt analyser son environnement, il ne cessait de regarder partout autour de lui.

- Ah on allait oublier ! S'exclama le petit ami de mon frère.

Il me tendit un joli sac coloré et noué avec un joli ruban orange, qu'il tenait dans sa main depuis son arrivée.

- De la part de ton frère et moi même, pour Kendall et toi. Me précisa t'il avec un regard malicieux.

Je poussais un petit couinement mi émerveillé mi étonné tant je trouvais le geste adorable, encore une première pour moi. J'embrassais mon beau frère avant d'offrir un énorme bisou sur la joue à mon grand frère.

- Ce n'est pas grand chose Lantis, et ça me fait plaisir, me dit mon frère, doucement.

Je les remerciais tout même de nouveau, pour moi c'était énorme au vu des propos tenu par mon frère hier à l'adresse de Kendall.

- Suivez moi les tourtereaux on va prendre un verre dans le salon en attendant Kendall, elle ne devrait pas tarder, elle avait beaucoup de travail aujourd'hui.

J'eus à peine le temps de terminer ma phrase que la sonnerie de l'ascenseur retentit avant qu'il ne s'ouvre sur : Anna. Je ne pus cacher mon étonnement. Bien que prise de court je fis tout de même les présentations.

- Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais vous laisser vous occupez du service très chère, me souffla Anna. Donnez, je vais déposer votre cadeau sur la table basse.

Je la réprimandais d'un soupir avant de la remercier silencieusement d'un sourire, je viens ensuite me placer entre mon frère et Darren, mes bras sous celui de chacun afin de les entraîner vers le séjour.

...

- Sacrée baraque en tout cas, jura Darren qui observait la vue qu'offrait l'immense baie vitrée du séjour.

Il trempa ses lèvres dans son verre de vin rouge dont il semblait déguster chaque goutte, j'acquiesçais en avalant une gorgée de mon verre de limonade. Anna nous avait préparé un plateau avec une bouteille de vin qui semblait très vieille - et qui donc devait être très bonne si j'avais bien appris mes leçons - une de limonade délicieuse et des petits toast que j'avais hâtivement préparé après m'être douchée. La marraine de Kendall était désormais en train de chauffer le plat tandis qu'assis dans le séjour Darren et moi discutions. Mon grand frère n'était pas très bavard, moi qui croyais qu'au fil de la soirée il se détendrait davantage, il me paraissait au contraire de plus en plus tendu.

- On a fait du sport ensemble ce matin, je l'ai poussé à bout et il est exténué, tenta Darren pour me rassurer.

Il semblait remarquer que j'observais mon frère avec attention.
Ce dernier adressa une grimace à son petit ami, Darren passa alors une main affectueuse sur la cuisse de mon grand frère, je trouvais ce geste si intime. Remarquant que je les observais toujours je vis mon frère se crisper, je détournais les yeux, il n'était pas encore tout à fait à l'aise avec sa en ma présence, je pouvais le comprendre. Je fis mine de trouver très intéressante la cheminée tout en chantonnant sur une musique de Maria Carey qui passait en fond.

- Tu pourrais faire un effort chéri, nous sommes là depuis vingt minutes et tu as à peine dis un mot, tu ne peux pas être aussi fermé juste parce que tu as des appréhensions, accorde au moins le bénéfice du doute à cette relation pour la soirée, entendis-je Darren chuchoter.

Il avait été très discret, se rapprochant au maximum de mon frère sur le canapé, mais j'avais également eut l'oreille très fine. Ma tension monta d'un cran et je cessais d'écouter les messes basses de nos deux invités. J'appréhendais de plus de plus l'arrivée de ma petite amie qui en plus était en retard ce jour en particulier. Mes mains commencèrent à devenir moites mais le ciel sembla entendre mes prières car j'entendis des voix venant de l'entrée, et l'une d'elle était bien celle de Ken. Je bondis après m'être excusée au près de D&D.

Kendall Jones, en chair et en os, à chaque fois que je la voyais j'avais le sentiment de ne pas l'avoir vu depuis des lustres tant je me sentais remplie d'une vague de bien être violente. Elle était incroyablement belle, sous tous les angles. Ses cheveux étaient humides et lâchés, elle semblait avoir eu le temps de prendre une douche et de s'être changé car elle ne portait pas les mêmes vêtements que le matin même. Une chemise ample blanche dont elle attachait les boutons de manchettes tout en échangeant avec Jack, couvrait le dessus de son corps, tandis qu'un pantalon en lin marron tout aussi ample descendait parfaitement sur ses hanches.

Lorsqu'elle me vit, elle interrompit immédiatement sa discussion, Jack s'éclipsa et j'eus le sentiment que son visage s'illumina.

- Bonsoir bébé, j'étais coincée dans une réunion interminable. Désolée.

Ses bras passèrent autour de ma taille et ses lèvres virent se poser sur ma joue.

- Mmh, tu sens le savon, savourais-je. J'adore. Mais tu te la coulais douce sous la douche alors qu'on t'attendait, ça j'aime moins.

Je sentis son sourire contre ma peau.

- J'ai passé la journée enfermée dans des salles avec des dizaines de personnes, les cerveaux dégoulinaient de sueur, crois moi tu m'adores de t'avoir épargner ça.

Mes bras passèrent autour de son cou.

- Tu es épuisée bébé : par ma faute, souffla t'elle contre ma peau. Mais renversante. Terriblement renversante.

Kendall ne me laissa pas le temps de répondre : ses lèvres se pressèrent contre les miennes, puis sa langue, chaude, vint à la rencontre de la mienne, ma main se plaça sur sa nuque afin d'approfondir notre étreinte, ses mains allèrent vers mes fesses qu'elles attrapèrent, je me collais un peu plus à elle. Mes lèvres devenant ivres des siennes, délicieuses de douceur. Je l'entendis grogner doucement. Je sentis ma peau chauffer légèrement. Soudain je me souvins qu'au vu de notre position et de là ou Derreck et Darren étaient assis il était très probable qu'ils nous voient en train de..

A contre coeur je descellait mes lèvres de celles de Kendall. Lorsque mes yeux s'ouvrirent, je vis mon frère nous observer de loin, il ne semblait pas amusé du tout. Gênée, je baissais les yeux. Kendall compris et se retourna, le plus naturellement du monde, comme si mon frère ne venait pas de nous voir nous dévorer mutuellement. Sa main douce attrapa la mienne et elle m'entraina vers le séjour.

Un sourire strict sur les lèvres elle alla serrer la main de mon grand frère, qui y mit plus de poigne que nécessaire, et de Darren. Certes ils s'étaient tous déjà rencontrés mais absolument pas dans ce contexte, Kendall s'excusa de nous avoir fais attendre, les remercia d'avoir accepté l'invitation et pour le cadeau, puis insista pour qu'ils la tutoie, Derreck semblait avoir du mal avec ce tutoiement pour l'instant. Tout cela se déroula sans que ma petite amie ne me lâche la main. Les commodités entre Derreck et elle furent assez concises et formelles tandis que Darren se montrait un peu plus chaleureux, complimentant par exemple la décoration de l'appartement et son agencement.

Mon frère commençait sérieusement à m'agacer, il ne faisait aucun effort jusque là. Je le lui fis comprendre en lui lançant un regard noir discrètement, il prit un air confus avant de m'adresser une moue désolée.

- Nous devrions passer à table, je nous ai déjà suffisamment mis en retard suggéra Kendall, qui tenait un verre de limonade à la main.

Nous acquiesçâmes tous. La main de Kendall pressa la mienne comme pour me rassurer.

...

- Alors, qu'est ce qui vous a séduit chez ma petite soeur ? Demanda Derreck sans délicatesse aucune.

Anna venait de servir nos plats, qu'elle avait prononcé avec un accent américain, j'avais trouvé ça très drôle et nous avions passé cinq bonnes minutes à bavarder sur les accents et les prononciations de certains mots, discussion très interessantes quand sur les quatre personnes présentes à cette table, trois parlaient couramment le français, excepté une, moi. Cette petite parenthèse avait contribué à détendre l'atmosphère mais il semblait que Derreck Kayslar savait parfaitement comment rendre de nouveau l'atmosphère étouffante. C'était quoi cette question bordel, il n'avait pas trouvé un autre moyen plus subtil et moins accusateur pour lui demander ça ?

Darren fit profil bas tandis que j'attrapais mes couverts ne sachant où me mettre. J'étais assise face à mon frère, à coté de Kendall, et elle face à Darren.

- Sa docilité, répondit Ken sur un ton tout aussi franc.

Je me figeais, ma docilité ? N'importe quoi ! Tout ça parce que je l'avais laissé me masser sans broncher. Je fusillais Kendall du regard, sérieusement, elle n'avait rien trouvé de plus normal à répondre.

Mon frère haussa les sourcils.

- Docile ? Ça ne lui ressemble pas. Trancha t'il. Vous aimez contrôlez les gens n'est ce pas ?

Darren et moi même échangions des regards traduisant de notre exaspération au vu du bras de fer enfantin qui semblait se profiler.

- Tout dépend du domaine, lui répondit Kendall, d'une pierre, deux coups en embouchant un morceau de volaille.

Je faillis m'étouffer avec ce que je m'apprêtais à avaler, je donnais un coup de pied discret à ma petite amie.

Un blanc gagna la table.

- C'est très bon Atlantis, finit par me complimenter Darren au bout de plusieurs minutes de silence.

Derreck, l'appuya puis Kendall en passant sa main sur ma cuisse sous la table, ce geste ne sembla pas échapper à mon frère qui ne nous quittait pas des yeux une seule seconde.

- Tu n'as pas beaucoup mangé bébé, remarqua Kendall d'une voix douce.

- Je n'ai pas très faim, me justifiais-je en repoussant légèrement mon assiette.

Kendall pinça les lèvres.

-Tu devrais manger encore un peu, insista t'elle en plongeant son regard intense dans le mien.

- Pourquoi ? Nous interrompis la voix de Derreck, froide. Pourquoi est ce qu'elle devrait manger davantage si elle n'a plus faim ?

Kendall se tendit à coté de moi, je soupirais en levant les yeux au ciel, exaspérée et attristée par la tournure que prenait ce diner. Ses sourcils se froncèrent, mais elle ne répondit rien et finit par reporter son attention sur son assiette, qu'elle termina silencieusement. Je vis Darren réprimander mon frère d'un regard empli de sous entendu. J'étais maintenant sur le qui vive, appréhendant chaque intervention de mon grand frère, je regrettais son silence du début de soirée.

Ils finissent leur plat, on passe rapidement au dessert, on discute le moins possible et ils rentrent, pitié, faites que ça se passe ainsi.

- Je suis passée chez Arya ce matin.

Putain. Je passais une main nerveuse sur mon visage. En disant cela Derreck qui venait de s'essuyer les coins de sa bouche avec sa serviette n'avait pas quitté Kendall des yeux, comme s'il la provoquait.

- Comment elle va ? Demandais-je d'une voix lasse.

Derreck haussa les épaules comme si cela allait de soit, je me demandais à quoi il jouait.

- Elle et vous, ne semblez pas avoir des rapports très cordiaux, déclara mon frère à l'adresse de Kendall.

Un sourire glacial passa sur le visage de ma petite amie, j'étais à deux doigts de quitter cette table, seul le sourire désolé de Darren et la main chaude de Kendall sur ma cuisse m'apportait un peu de réconfort.

- Elle me porte en effet une adversité très chaleureuse, ironisa Ken avec cynisme.

- Sans doute car elle cherche à protéger sa meilleure amie, rétorqua immédiatement mon grand frère. Arya est une personne très importante dans la vie d'Atlantis.

Je soupirais, entre cette discussion ridicule et la fatigue qui commençait à m'accabler je sentais mes yeux me piquer douloureusement.

- J'en suis consciente. Assura froidement Kendall. Et je suis certaine que la situation s'arrangera lorsque Madame Miller acceptera la situation.

Derreck grimaça.

- Vous savez aussi bien que moi qu'il ne s'agit pas uniquement d'une question de jalousie, tempéra t'il. Il s'agit de vous et de votre, excusez moi, mais atroce réputation en tant qu'amante qui donne forcément à réfléchir quant à vos intentions avec Atlantis.

Un rictus passa sur le visage de Kendall qui serra la mâchoire. Je me levais brusquement en jetant ma serviette sur la table.

- Excusez moi, mais je suis fatiguée je vais aller me coucher. Darren, merci d'être venu.

Je n'adressais pas un regard de plus à mon frère qui avait fais de cette soirée un véritable fiasco.

...

Kendall avait bondit de sa chaise, tout comme Derreck, qui venait de comprendre qu'il était allé trop loin. Elle dissuada Derreck de suivre sa sœur, affirmant qu'elle allait s'en charger.

- Atlantis attends, avait tenté Kendall d'abord d'une voix autoritaire, puis d'une voix plus douce : S'il te plaît bébé.

Les yeux de la petite amie de Kendall Jones s'humidifièrent. Elle continuait à s'éloigner, sortant de la salle à manger.

- Je suis tellement désolée, se confondit la jeune femme alors que les bras de sa petite amie venaient l'entourer. Il n'est pas comme ça d'habitude, je ne sais pas ce qui lui prend, je ne voulais pas que ça se passe comme ça.

Kendall attira la tempe de la jeune femme vers sa bouche, elle y déposa un baiser.

- Chut, non ne t'excuse pas bébé.

Une larme coula sur la joue d'Atlantis, un mélange de colère et de tristesse, Kendall l'essuya immédiatement de son pouce.

- Je vais lui parler, seul à seul dans le salon privé.

- Non, je t'en prie je ne veux pas. Commença Atlantis Kayslar. Il devrait s'en aller, je suis suffisamment embarrassée comme ça.

Madame Jones attrapa la tête de son amante dans ses mains pour plonger son regard dans le sien.

- Ne le sois pas. Il est sur la défensive, et c'est tout à fait compréhensif il cherche à te protéger et à connaître mes intentions. C'est entre lui et moi, ne t'en fais pas.

Kendall Jones déposa ensuite tendrement ses lèvres sur celles d'Atlantis.

- Ne discute pas bébé. Monte te reposer je n'aime pas te voir aussi fatiguée.

Je Atlantis hocha la tête pour obtempérer mais lorsque son frère arriva dans leur direction elle se braqua :

- Je t'en prie Derreck, laisse moi tranquille, je n'ai vraiment pas envie de te parler.

Elle m'empressa d'aller vers les escaliers.

...

Cela faisait une vingtaine de minutes que j'étais allongée sur le lit de Kendall, j'avais retiré mes bottes et allongée sur le dos, je somnolais, morte de fatigue, des larmes aux coins des yeux. J'ignorais comment la discussion entre Kendall et mon frère était en train de se passer mais j'avais la boule au ventre. En plus j'avais abandonné Darren tout seul en bas, le pauvre, il n'avait rien demandé, j'ouvris difficilement les yeux dans l'optique de me faire violence et de retourner auprès de lui mais c'est alors qu'on frappa à la porte.

Je me relavai lentement sur mes coudes, les paupières lourdes. Je ne répondis rien, j'étais certaine qu'il s'agissait de mon frère et je n'avais toujours aucune envie de lui parler. Malgré mon absence de réponse la grande porte en bois de la pièce s'ouvrît lentement, et la tête de mon frère apparut dans l'entre bâillement. Je fus tout de suite inquiète du fait que mon frère pénètre cette pièce, je savais que Kendall ne laissait personne enter ici, mais lorsque la porte s'ouvrît en grand, je la vis se tenir derrière mon frère, elle m'adressa un sourire tendre qui revitalisa mon cœur.

Derreck fit disparaître l'image de ma petite amie en refermant la porte derrière lui. Je levais les yeux au ciel, avant de détourner le regard.

- Je t'ai dis que je n'avais pas envie de te parler, dis-je d'une voix lasse sans le regarder.

Je le sentis s'approcher de moi dans cette chambre où seule les lampes de chevets qui dégageait une douce lumière nous éclairaient. Je tirais la couverture sur mes jambes afin qu'il ne remarque pas les traces sur celles-ci, il ne manquerait plus que ça, qu'il croit que Kendall me faisait du mal physiquement.

- Je sais, ne dis rien, c'est moi qui vais parler.

Je gardais le silence.

- J'ai été nul, lâcha t'il en s'asseyant sur le lit, enfonçant légèrement le matelas près de moi.

- Super nul, grognais-je.

Mon frère ricana doucement.

- Oui j'ai vraiment été super nul et je te dois des excuses.

J'allais préciser que je n'étais pas la seule qui méritait des excuses mais il leva la main pour m'intimer de le laisser parler.

- Je me suis excusé au près de Kendall également. Nous avons eu une longue discussion.

Je daignais enfin regarder mon frère.

- Je te mentirais si je te disais que je n'ai plus aucune apprehension mais notre discussion m'a rassuré sur beaucoup de points. Je n'aurais pas dû me montrer aussi méfiant avant même d'apprendre à la connaitre.

Je soupirais. Il n'aurait pas pu le comprendre avant de nous faire toute cette scène ? J'étais bien curieuse de savoir ce que Kendall et lui s'étaient dit.

- Qu'est qu'elle t'a dis qui t'a autant rassuré ? Demandais-je la voix toujours amère.

Mon frère haussa les épaules en arborant un sourire faussement innocent.

- Nous avons beaucoup parlé, et l'essentiel est qu'elle semble beaucoup tenir à toi.

Seulement, une moue perplexe persistait sur le visage de mon frère, je le questionnais.

- Il y a quelque chose entre Kendall et toi..

Il hésita.

- Je ne sais pas, tu es n'es pas pareille lorsque tu es avec elle. Je vous ai observé, et je te trouve différente.

Je passais une main exaspérée sur mon visage.

- Bon sang Derreck tu peux arrêter de psychoter, marmonnais-je. Tu ne m'as tout simplement jamais vu dans une relation sérieuse avec qui que soit.

- Je ne psychote pas Lantis. Se défendit t'il en soulevant doucement mon menton du bout de ses  doigts. Mais tu as sans doute raison je ne t'ai jamais vu amoureuse, c'est peut être ça qui m'effraie autant.

Je me figeais. Derreck explosa de rire.

- Quoi, tu ne t'étais pas rendue compte que tu dégoulines d'amour ? Se moqua t'il.

- Fiche moi la paix, le rouspétais-je en lui jetant un coussin.

Mon grand frère rigola de plus belle. Il m'avait prise de court, j'ignorais quoi de plus répondre à ça. Amoureuse, moi ? J'ignorais même ce que ça faisait.

- Elle se comporte bien avec toi ? Elle te rend heureuse ?

Je fis oui de la tête en offrant un énorme sourire à mon frère en guise de preuve.

Il me prit dans ses bras.

- Tu te souviens de la personne qui était venue me trouver lorsque j'ai pété les plombs la dernière fois ? C'était son garde du corps. M'annonça Derreck alors que je m'écartais légèrement de lui

- Jack ? M'étonnais-je.

Il m'expliqua alors que lorsque plus tôt dans la soirée l'homme de main de Ken était descendu les chercher Darren et lui, son visage lui avait évoqué quelque chose mais qu'il n'était parvenu à se souvenir d'où il le reconnaissait, mais qu'en discutant avec Kendall les choses lui étaient revenues. Je fus si touchée par ce que je venais d'entendre. C'était l'équipe de Kendall qui avait retrouvé Derreck, elle ne m'en avait même pas parlé, elle pouvait se monter si altruiste. Elle s'assurait toujours que tout aille pour le mieux pour moi et mon entourage.

- Tu vois c'est vraiment un ange, murmurais-je en aillant la folle envie de l'appeler pour me blottir contre elle.

Derreck frotta ses mains sur son pantalon avant de se relever.

- Je dois admettre qu'elle est très différente de ce à quoi je m'attendais.

Je jubilais presque intérieurement.

- Mais je l'ai à l'œil ! Me prévint t'il en arborant son air grave de grand frère protecteur. Et nous avons parlé de ton projet de déménagement : elle m'a gentiment fait comprendre que tu es assez grande pour prendre tes décisions toi même et je suis entièrement d'accord avec ça, je n'ai pas à m'en mêler. L'essentiel est que tu te sentes bien et au vu de tout ce qui passe avec Arya je crois même qu'il est plus judicieux que les choses se passent ainsi. Puis, ce qui m'inquiétait le plus était que tu emménages avec Kendall parce que je trouvais ça vraiment très prématuré mais puisque tu sembles en être tout aussi consciente, je n'ai aucune raison de m'inquiéter.

Sa dernière phrase me fit sourire bien que je roulais des yeux. Il était incorrigible mais j'étais contente d'entendre tout ça.

- Je compte moi même emménager chez Darren, ça fait bientôt quatre ans que nous sommes ensemble, je crois que je suis prêt. J'attendais ce soir pour t'en parler.

Je bondis de joie, le félicitant, j'étais si contente pour eux. Je n'arrivais pas à croire que ça faisait quatre ans que je voyais rien, quatre ans que je ne partageais pas le bonheur de mon frère.

- Il faudra qu'on trouve un moment pour fêter tout ça ! M'exclamais-je.

Il sembla tout aussi séduit que moi par l'idée.

- Je t'aime, finis-je pas souffler à l'adresse de mon frère.

Il se baissa afin d'embrasser le haut de mon crâne avant de m'ouvrir grand ses bras pour m'y serrer fort.

- Je vais te laisser te reposer tu n'as pas beaucoup dormis cette nuit apparement... Et je ne veux pas savoir pourquoi, s'empressa t'il d'ajouter alors que je sentais déjà mes joues s'échauffer d'embarras. Laisse moi m'imaginer que tu es victime de violentes insomnies.

Je riais alors que mon grand frère s'éloignait.

- Il y a des petites Pavlova dans le frigo, tu peux dire à Ken de vous en mettre dans une boîte pour que vous en emportiez.

Le Derreck gourmand surgit instantanément, il fit mine de se lécher les babines, je riais de plus belle.

- Ah et j'oubliais, me lança t'il en ouvrant la porte, j'ai retrouvé le numéro de notre voisine Rosie et je te l'ai envoyé, appelle là quand t'auras le temps.

Ah cette histoire... il allait bien falloir que je l'affronte.

Après un baiser volant il disparut derrière la porte, mais son visage réapparut quelques secondes ensuite, puis un autre : celui de Darren, ce dernier vint rapidement vers moi, tel un voleur, il me fit un énorme câlin pour me dire au revoir, me laissant à peine le temps de m'excuser pour la tournure qu'avait prit la soirée.

- Je t'aime, me déclara fort Derreck avant de disparaître définitivement derrière la porte.

Kendall pénétra la chambre quelques minutes plus tard, j'avais eu le temps de troquer le joli pull qui m'avait servit de tenue pour la soirée, et d'enfiler l'un de ses t-shirt ample, qui sentait divinement bon, de me démaquiller et de nouer mes cheveux en un chignon incohérent.

Les lumière de la chambre étaient éteintes mais je distinguais parfaitement Madame Jones et je ne perdis pas une minute du spectacle lorsqu'elle fit passer sa chemise par dessus sa tête, dévoilant le haut de son corps nu, puis son pantalon qu'elle fit glisser le long de ses hanches. Il ne lui restait plus qu'un boxer, elle était si séduisante, rien que la vue de son corps pouvait décupler mes envies, malgré ma fatigue, l'intensité de mon désir était plus puissante que tout, la seule chose qui l'égalait était la manière dont mon coeur s'enflammait en la présence de Kendall.

Lorsque ma petite amie grimpa sur le lit je montais immédiatement sur elle, à califourchon, ses mains prirent possession de mon corps.

- Tout est bien qui finit bien bien murmura t'elle contre mon cou, je préfère ce sourire à ton air contrarié. Ils viennent de s'en aller, Derreck écrira à Jack pour l'informer qu'ils sont bien arrivés.

Je balançais ma tête en arrière tout en étirant davantage mon sourire, les baisers de Kendall sur la peau de mon cou y étant certainement pour quelque chose.

- Tu es une véritable magicienne, gloussais-je. Et je sais ce que tu as fais pour mon frère, dis-je sur un ton plus grave. Merci.

Les mains de Madame Jones passèrent sur mes cuisses, sur les marques, me faisant frissonner. Je l'embrassais tendrement. Elle m'interdit de la remercier de nouveau pour quoi que se soit, je ne l'écoutais pas. Je déposais mes mains sur sa poitrine, elle eut aussitôt la chair de poule, mais je la sentis également se figer. Je les retirais immédiatement.

- Touche moi, entendis-je contre toute attente.

Mon visage traduisit toute ma surprise.

- Qu'est ce que je risque ? Demandais-je faiblement.

- Je te ne punirais pas. Dit elle simplement, le regard fuyant.

Bien qu'hésitante je replaçais mes mains là ou elles étaient. Délicatement je les fis descendre sur ses tétons qui ne tardèrent pas à se dresser, je descendis mes mains de nouveau. Kendall était crispée, les yeux fermés, elle inspirait profondément. Je glissais mes paumes le long de ses côtes, je descendis jusqu'à la lanière de son boxer avant de remonter par son dos, je n'avais jamais trouvé aussi intime le fait de toucher quelqu'un. Délicatement ses mains attrapèrent les miennes, pour me faire cesser. Nos doigts entrelacés, nos souffles étaient calés l'un contre l'autre.

- Tu cherchais des cicatrices sur mon corps l'autre jour, dit Kendall d'une voix neutre.

Je déglutis doucement, culpabilisant légèrement de m'être accordé autant de liberté.

De sa main, elle releva mon menton afin de plonger mon regard dans le sien :

- Ce n'est pas un reproche bébé, me rassura t'elle avant de marquer une pause. Mais les cicatrices les plus douloureuses ne sont pas visibles Atlantis, c'est là toute leur tragédie, me confia t'elle.

Je l'observais, peinée.

- On surmontera ça un jour. Susurrais- je contre ses lèvres en faisant allusion aux problème liés à son passé. Et quand tu seras prêtes c'est moi qui te ferais l'amour.

Suite à cette promesse remplit d'espoir, elle m'embrassa passionnément avant que nous nous allongions, nous étions toute deux exténuée.

Une fois encore je ne me souvins pas à quel moment je m'endormis. Tout ce que je savais c'est que ce fut encore l'une des ces nuits où j'étais si heureuse que rien d'autre ne comptait.

...

Trois semaines s'étaient écoulées depuis le dîner de rencontre officielle entre Kendall et Derreck. Trois semaines intenses durant lesquelles Frank Jones s'était réveillé, nous soulageant tous énormément. Kendall, surtout, était comme libérée d'un énorme fardeau.

A plusieurs reprise je m'étais rendue à l'hôpital avec Kendall durant la convalescence de son père, avant son réveil. Nous nous y rendions d'ailleurs souvent en compagnie de Raessah qui était d'un soutien indéfectible à Ken.

A son réveil , le père de ma petite amie avait décidé de se reposer dans une de ses maisons de campagnes dans le Texas, Kendall avait voulu prendre quelques jours pour l'accompagner mais il avait refuser qu'elle mette ses responsabilités en stand by à cause de qu'il appelait "un petit incident", il y était donc aller avec son épouse. Franck et moi avions pu échanger quelques mots, il m'avait renouvelé toute sa bienveillance et semblait vouloir que l'on se rencontre pour mieux se connaitre dès qu'il serait rétablit.

Un autre évènement majeur était venu ponctuer ma vie : j'avais déménagé, je n'avais pas eu beaucoup de bagages à faire transporter d'autant plus que le sublime appartement dans lequel je vivais désormais était entièrement meublé, avec des meubles hors de prix et sublimes. Une équipe employée par Kendall s'était chargée du déménagement, mais Derreck, Darren et Emma - qui s'était ramenée avec un énorme gâteau qui pouvait laisser penser que j'allais me marier- étaient venus nous donner un petit coup de main.

J'avais eu le temps de personaliser l'appartement en achetant mes propres petites décorations, ce n'était pas grand chose mais ça faisait la différence. Surtout, mes clichées grandeurs natures ornaient l'immense séjour dont la grande baie vitrée n'avait pas grand chose à envier à celle qu'on trouvait dans l'appartement de Kendall.

J'avais mis un peu de temps à me faire à l'idée de vivre dans un appartement aussi luxueux, qui contenait trois chambre alors qu'une seule me suffisait largement, mais je devais avouer que je m'y étais tout de suite sentie très bien, chez moi. Bien évidemment Kendall et moi avions signé un contrat de location, j'avais insisté pour qu'il ne s'y trouve aucune faveur dû à la nature de notre relation, hors mis le prix dérisoire quand on connaissait la valeur réel de ce logement. "Ma" garde robe présente chez Kendall avait également fait le voyage, malgré toutes mes remontrances auprès de ma petite amie.

Au départ j'avais trouvé l'appartement trop grand, et trop vide de chaleur humaine mais c'était sans compter sur Emma qui passait dès qu'elle en avait l'occasion et Kendall qui passait régulièrement quelques nuits chez moi, pour mon plus grand plaisir. En ce sens, du matériel de l'Alcôve avait également du être acheminé dans l'une des pièces vides de l'appartement, car ça n'était pas les punitions ni les séances de "baise sauvage" qui manquaient.

Derreck avait également déménager chez Darren pour de bon, j'y avais dîner un soir en leur compagnie avec Emma, Kendall avait été absente car pendant deux jours interminables elle s'était retrouvée en déplacement à Boston. Arya avait été conviée mais elle ne s'était pas présentée, je soupçonnais ma propre présence d'y être pour quelque chose.

Je n'avais pas rappelé Arya depuis ce soir là, Derreck m'avait conseillé de lui laisser un peu de temps, afin qu'elle revienne d'elle même, je devais avouer que je trouvais cela difficile, ma meilleure amie me manquait mais je comprenais qu'il fallait du temps pour réparer ce qui s'était brisé.

Ces dernières semaines ma vie avait ainsi été rythmé par mon travail qui ne m'avait laissé aucun répit, au grand damne de Kendall qui pourtant n'était pas moins sollicitée et une vie de couple à gérer, sans prétention je m'en étais bien mieux sortie que ce à quoi je m'étais attendue. Kendall et moi avions trouvé un équilibre de vie, nous nous voyons autant que possible, déjeunions ensemble et dînions ensemble presque tous les jours, parfois le repas sautait au profit d'autres types d'activités. J'avais également découvert le calvaire de faire du sport avec Kendall, et si j'avais eu des doutes quand à ma condition physique, là il n'y avait plus de doute possible, à côté de Kendall j'avais l'air d'avoir un cardio de nouveau né.

Dès que j'avais une minute je passais la déconcentrer au bureau et nous avions même eu l'occasion d'imprégner mon propre bureau de son aura durant une pause déjeuner. Je ne me souvenais pas quand était la dernière fois que j'avais dormis toute seule dans un lit, enfin dormir, je ne me souvenais pas quand était la dernière fois que j'avais eu une vrai nuit complète non plus, nous étions intenables. Si bien que j'avais fais quelque chose que je m'étais promis de ne jamais faire : inaugurer toutes les pièces d'un appartement avec une partie de jambe en l'air bien torride. Nous sortions pratiquement tous les week ends, sur quelques semaines j'avais vécu plus d'expériences intenses et inoubliables que durant mes vingt trois années d'existence. J'avais même réussis à convaincre l'obsédée du contrôle qui me servait de petite amie à s'élancer en parapente dans le ciel de New York. Je nous voyais évoluer à une vitesse folle, si bien que j'avais l'impression d'avoir toujours connu Kendall. Elle avait fait d'énormes progrès.

Dès que j'étais disponible j'assistais à sa réunion hebdomadaire avec le Docteur Sully, qui avait désormais lieu en plein séjour de l'appartement de Madame Jones. Je me mettais en retrait, et j'écoutais. Ces séances m'avaient permis de comprendre beaucoup de chose sur le passé de Kendall et sur qui elle était. J'étais loin d'avoir eu toutes les réponses à mes questions mais j'étais là et nous avancions, pas à pas, et puis surtout je gardais un oeil sur le Docteur Sully qui n'appréciait franchement pas ma présence. Cependant au bout de deux semaines déjà j'avais remarqué les décolletés des chemisiers de la psychothérapeute devenir de moins en moins plongeant, le message que contenait mes coup de d'éclair visuel avait du être bien saisit.

Je voyais l'impact de ces séances en temps réel sur Kendall, elle me laissait désormais lui toucher le haut du corps sans encombre lorsque nous faisons l'amour, pas lorsque nous baisions, naturellement. La seule chose que je déplorais était que la situation ne se soit pas arrangée entre Kendall et Marc. Ce dernier ne cessait pourtant de l'appeler, il s'était même rendu à son bureau mais Kendall ne voulait rien entendre. C'était un non catégorique, il l'avait vraiment blessé.

Du côté des affaires, le litige entre Kendall et sa mère était au point mort, Érika Jones refusait d'aller jusqu'au procès mais les deux avocats étaient dans l'impossibilité de trouver un accord. C'était la seule chose qui semblait peser Kendall, hors mis cela j'avais l'impression de ne l'avoir jamais vu aussi pleine de vie et heureuse. Je ne l'avais pas vu retoucher une goutte d'alcool non plus. Tout semblait aller pour le mieux autour de moi, mis à part la quantité de travail harassante qui pesait sur l'agence et Jack qui était toujours aussi étrange à mon égard. Je n'en avais pas parlé à Kendall car j'ignorais quoi lui dire mais c'était sand doute mieux ainsi, nos rapports étaient désormais strictement professionnels et dépourvue de toute once de chaleur humaine comme l'avait toujours voulu Ken.

Ce jour là, nous étions à cinq jours de Thanksgiving, un vent violent sifflait et la pluie tombait sans cesse. Il n'était que dix huit heures mais le ciel s'était déjà paré de son habit le plus sombre, je détestais lorsque les journées étaient aussi courtes. Kendall avait une réunion jusqu'au alentour de vingt et une heures. Emma avait quitté l'agence plus tôt pour aller chercher ses parents et son petit frère, qui venaient lui rendre visite depuis Tokyo pour Thanksgiving, Dylan et Amy venaient de quitter leur poste et j'étais moi même en train de clôturer un dossier quand je me souvins que je n'avais pas pensé à verrouiller les portes automatiques de l'agence derrière ces deux derniers. Je me relevais rapidement, j'allais vers les portes automatiques, je les verrouillais avant de faire descendre la grille. De retour vers mon bureau je manquais de peu une collision avec la silhouette d'Emma.

- Oh, m'exclamais-je. Bah, qu'est ce que tu fais là ? Tu n'es pas aller chercher ta famille ?

Mon amie avait ses long cheveux raides lâchés, et elle portait un ensemble de survêtement en velour mauve, en tenant un parapluie assortit, le tout était certes très mauve, mais aussi très mignon, cependant le visage qu'elle arborait n'avait rien de mignon, il était plutôt inquiétant.

- Euh si, enfin non mais c'est une longue histoire...

Je voulus poser une question, mais elle s'agita avec ses bras, ce qui me fit me rétracter, elle semblait pressée.

- Ecoutes je sais que tu vas me tuer, mais je ne savais vraiment pas quoi faire. Ça fait des jours qu'elle me harcèle et tu sais que je ne sais pas dire non, s'époumona t'elle. Elle avait l'air vraiment super sincère et je pense qu'il faut que tu lui parles. Ce ne sont pas mes affaires mais je n'ai pas envie que cette histoire t'explose à la figure Lantis, ok ?

Je plissais le front, ne comprenant pas vraiment de quoi mon amie parlait, je haussais les épaules, elle croisa les bras comme une enfant contrariée, je soupirais.

- Ok Emma ! M'impatientais-je.

Mon amie hocha la tête.

- Pas de scandale Atlantis s'il te plait, s'assura t'elle. Pas avant qu'on soit dans ton bureau, Bobby est garée juste devant l'agence et les hommes de Kendall sont du genre tellement efficaces qu'une respiration de travers peut les faire rappliquer. Reste naturelle, comme si je t'amenais une cliente à la dernière minute.

Je promis de rester calme bien que je me doutais que si mon amie prenait autant de précaution c'est que ça n'allait pas me plaire du tout. Emma finit par se retourner et se diriger vers la porte arrière de l'agence, elle l'ouvrit faisant ainsi pénétré le vent froid de cette fin de mois de novembre.

Mon amie revient avec une femme à son bras, cette dernière portait un foulard sobre du haut de sa tête jusqu'à son menton, dans le style des années soixante, sous un énorme chapeau. En toute honnêteté je me demandais qui ne la reconnaissait pas mais moi je ne connaissais pas cinquante mille femme avec une taille de mannequin, une silhouette parfaitement sculptée et un budget par tenue - à en juger par celle qu'elle portait présentement : un long manteau en cuir, dont chaque parcelle était gravé de deux lettres - qui devait avoisiner les cinq milles dollars.

Marie Anne le Bourgeois.

Mon coeur rata un battement, je foudroyais Emma du regard. Je comprenais d'un coup beaucoup le mieux le speech.

- Tu te fou de moi Emma ? M'emportais-je sur le champs.

Elle grimaça en me désignant discrètement Bobby qui se tenait dans une 4x4 noire devant l'agence.

J'offris donc un faux sourire à mon amie puis à Maria qui pour l'instant n'avait pas lâché un seul mot.

Quand nous arrivâmes à mon bureau Emma s'affola après avoir vu l'heure.

- Merde, merde, je dois vraiment y aller s'affola t'elle. Lantis tu me tueras plus tard.

-Qu-quoi ? Criais-je alors qu'elle claqua la porte.

Mon téléphone se mit à sonner, il s'agissait de Bobby. Kendall et moi avions finis par trouver un arrangement concernant ma sécurité : d'abord, plus personne ne conduisait pour moi, je conduisais ma mini comme la grande fille que j'étais, Bobby me suivait discrètement depuis un 4x4, si discrètement que je ne le remarquais presque jamais. Lorsque je faisais mes déplacements à pieds, il me suivait également, là je ne le remarquais jamais. Et lorsque je rentrais dans un bâtiment il m'attendait devant jusqu'à ce que je sorte. Ce protocole me convenait, j'avais du batailler avec Madame Jones mais finalement ça en valait la peine. Elle était satisfaite, je l'étais. Un compromis pour elle, une fessée pour moi, et quelle fessée, je m'en souvenais encore de celle là !

Remontée, je portais mon cellulaire à mon oreille.

- Bonsoir Bobby.

- Bonsoir Madame Kayslar. J'ai constaté beaucoup de mouvement après la fermeture. Tout va bien ?

Je toisais Marie Anne qui était aussi figée qu'un arbre, elle tenait un petit sac à main et avait eu la décence de ne pas tirer une chaise pour s'asseoir.

- Oui Bobby, tout va bien, Emma ramenait simplement une cliente très importante qui préférait attendre la fermeture pour notre rendez vous.

Il acquiesça, je raccrochais. Marie Anne sembla se détendre, je la vis retirer ses lunettes, puis son chapeau et enfin son foulard, elle soupira fortement, sans doute de soulagement, elle devait avoir chaud avec tout cet attirail.

- Tu es encore plus surveillée que le président des Etats Unis en personne, tenta t'elle avec un demi sourire.

Je la foudroyais du regard. Elle ne me faisait vraiment pas rire. Emma avait raison : j'allais la tuer.

- Dans cinq minutes tu vas remettre ton faux déguisement, sortir de mon bureau de la manière la plus normale qui soit et ne plus jamais m'approcher.

- Atlantis arrêtons ça s'il te plait, demanda t'elle d'une voix douce.

Je fronçais le sourcils avant de m'installer sur ma chaise de bureau et d'entreprendre de reprendre mon travail. Peut être qu'à force de parler toute seule, elle se tairait. Je ne la tolérerai que parce que si elle sortait de mon bureau immédiatement Bobby pourrait trouver cela étrange.

- Je ne te veux aucun mal, pourquoi est ce que tu crois que j'ai gardé le silence depuis aussi longtemps ? Si j'étais aussi mal intentionnée que tu le dis, Kendall serait déjà au courant de toute cette histoire mais je n'ai rien dis depuis tout ce temps.

Et donc qu'attendait t'elle, que je la remercie ? Je restai concentré sur le dossier que je souhaitais clôturer.

- Je ne veux plus être mêlée à cette histoire, je suis réellement passée à autre chose, la lettre que je vous ai envoyé à Kendall et toi était sincère.

Je ricanais, tant elle semblait ne pas savoir mentir.

- Je sais que Kendall et toi sortez ensemble. Tu as réussis.

Je relavais les yeux de la paperasse, je savais sans le voir que mon regard était agressif.

- Fiche le camps, dis-je les dents serrés. Tu ne fais que me pourrir la vie, je vis dans la peur constante que Kendall découvre tout à cause de toi. Tu t'es bien fichue de moi, depuis le départ tu savais très bien que j'avais été adoptée, tu savais exactement ce que tu voulais que je trouve, tu m'as manipulée et tu t'es servie de moi simplement pour assouvir ta soif de vengeance.

Maria pinça les lèvres, avant de tirer sur l'un des fauteuils visiteur de mon bureau, je lui lançais un regard assassin, l'idée de s'assoir disparut immédiatement de son esprit.

- Oui c'est vrai, j'ai fais tout ça. Déclara Maria avant de baisser les yeux comme si elle éprouvait une once de regret.

Je ne fus absolument pas touchée par la séquence émotion de Marie Anne Le Bourgeois, je reportais mon attention sur les dossier "Harold".

- Mais, je te dis que ça ne m'intéresse plus. J'ai vraiment rencontré quelqu'un, je me suis libérée de mon passé Atlantis, je me fais aidé et je vais mieux. Mon désir de faire souffrir Kendall n'a fais que décupler ma propre souffrance.

Je tentais de ne pas relever les yeux afin de ne pas montrer d'intérêt à Maria mais je sentais sa voix dérailler.

- Tu as la chance d'avoir avec elle, ce que je n'ai jamais eu. Et je sais que tu es la femme la plus chanceuse du monde parce qu'avoir Kendall Jones a ses pieds c'est comme avoir le monde pour soi. Je t'envie mais je ne te souhaite aucun mal, je ne t'en ai jamais réellement souhaité. Depuis le départ j'ai été incapable de tout dire à Kendall. Je ne suis pas ce genre de personne Atlantis, je pensais que j'en avais la capacité mais je ne peux pas détruire le bonheur d'autrui et espérer être heureuse un jour. Je te promet qu'après aujourd'hui tu n'entendras plus jamais parler de moi. Je suis venue te rencontrer pour te parler de quelque chose de très important.

Je relevais lentement la tête, avant de déposer mon stylo. Je plantais mes yeux dans ceux de Marrie Anne, les siens étaient humides et ses pommettes toutes roses.

- Dis ce que tu as à dire et va t'en.

Elle sembla affligée par mon ton froid et mes mots, malgré  cela Marie Anne soupira avant d'entamer son monologue :

- Ce n'est pas moi qui étais derrière tout ça à l'origine. Je suis entrée en contact avec toi parce que quelqu'un d'autre m'a contacté, avant. Je ne sais pas de qui il s'agit s'empressa t'elle de préciser. Lorsque je suis arrivée à New York un courrier anonyme avait été déposé à mon adresse. Dans ce courrier il était simplement écrit que je ne méritais pas ce que Kendall m'avait fais, et que si je le voulais je pouvais la faire payer pour ça. Il y avait un numéro que je devais simplement rappeler.

Marie Anne marqua une pause, elle sembla presque dégoutée par elle même.

- Il faut que tu comprennes qu'à cette période je n'étais que colère et rancoeur, j'étais obsédée par Kendall. J'avais essayé de la recontacter mais elle s'est montrée tellement insensible, ça n'a fais qu'enfoncer le couteau dans la plaie. J'ai finis par vouloir lui faire du mal, et j'ai appelé ce numéro.

Je croisais les bras, perplexes.

- Je parlais à une sorte de voix automatique, elle me donnait des instructions pour m'aider, c'est cette personne qui m'a menée à toi. Je n'ai jamais été très douée pour espionner les gens, tu sais. Et je ne suis pas assez équipée pour déjouer la sécurité de Kendall, toute seule je ne serai jamais remontée jusqu'à toi. Cette personne m'a expliqué tout le plan.

Je déglutis difficilement, tentant de jauger la sincérité de mon interlocutrice.

- Au départ j'étais très méfiante, car je ne comprenais pas pourquoi cet interlocuteur qui refusait de me dire qui il était, voulait m'aider. Pour me mettre en confiance la première chose qu'il m'a communiqué est la photo de la page de ton dossier sur laquelle il est écrit que tu as été adopté. Cette personne m'a dit que tu n'étais pas au courant de ça et que si j'utilisais cette information à bon escient c'est à dire comme je l'ai fais, nous pourrions t'utiliser contre Kendall. C'est la raison pour laquelle la première fois que nous nous sommes rencontrées je t'ai demandé quelles étaient tes origines, je voulais jaugé si tu ignorais vraiment tout de cette histoire et si la voix disait vrai.

Mes épaules étaient tendues.

- Lorsque nous nous sommes rencontrées je t'ai trouvé tellement gentille, je n'ai pas voulu te mêler à tout ça, j'avais décidé que mes problèmes avec Kendall se régleraient entre elle et moi. Initialement j'avais simplement prévu de faire de la fête d'anniversaire surprise un vrai fiasco en lui exigeant des excuses publique, faire un scandale, offrir de jolis gros titre au tabloids puis rentrer en France me morfondre..

Ah enfin quelque chose que je pouvais avaler.

- Mais tous les jours je recevais des photos de Kendall et toi, par l'inconnu à la voix robotique, je voyais Kendall s'épanouir alors que je sombrais, ma jalousie a prit le dessus, ainsi que mon ego et j'ai finis par accepter de suivre le plan de la voix. C'est pour cette raison qu'autant de temps s'est écoulé entre le moment où nous nous sommes rencontrés et celui où je t'ai approché en t'aguichant avec la photo de famille.

Je me sentais bien stupide.

- Tout s'est déroulé comme l'avait prévu la voix mais j'ai commencé à éprouver des regrets quand j'ai vu la manière dont tu t'attachais à Kendall, tu m'as fais pensé à moi il y a quelques années quand je ne respirais que pour elle, mais surtout je l'ai vu elle, nous nous sommes rencontrées une fois à son bureau Atlantis, elle a faillit tout découvrir.

Je m'affolais, elle fit un aparté pour m'expliquer cet episode  dont j'ignorais tout.

- Là j'ai compris que c'était vraiment diffèrent, elle..

Maria, roula des yeux comme pour refouler des larmes.

- T'aime, J'en suis certaine.

Un soubresaut anormal prit mon coeur.

- Et quand tu as tout découvert pour l'histoire d'adoption, je n'ai pas dormis cette nuit là tant je me suis sentie coupable, et horrible d'avoir fais ça. J'ai alors sentis que cette histoire commençait à aller beaucoup trop loin, j'ai appelé l'inconnu et je lui ai dis que je ne voulais plus être mêler à cette histoire.

Des frissons, liées aux nombreuses interrogations que soulevait ce que Marie Anne venait de me raconter assaillirent mon corps.

- Lorsque je vous ai écris à Kendall et toi, j'espérais que tu me contacterais rapidement par la suite, pour que je puisse te parler mais tu ne l'as pas fais et je ne te le reproche pas, à ta place je ne pense pas non plus que je l'aurais fais. S'emmêla t'elle d'une voix faible.

- Me parler de quoi ? L'interrogeais-je d'une voix peu assurée.

- Avant de rompre le contact avec la personne qui m'avait approché j'ai cherché à en savoir plus sur qui elle était, et ce qu'elle pouvait bien vouloir à Kendall pour se donner autant de mal à la faire souffrir en détruisant ce qu'elle partageait avec toi. Depuis le départ je n'avais cessé de tenter à savoir qui c'était mais cette personne n'a jamais rien dévoilé. Et..

- Et ? Insistais-je en ne dissimulant pas mon angoisse.

- Et je ne sais toujours par qui c'est. Ni si c'est une femme ou un homme. Depuis ce jour cet interlocuteur ne m'a plus contacté, le numéro ne fonctionne plus mais lors de notre dernière discussion il m'a dit que de toute manière il n'avait plus besoin de moi, que tout était déjà finis, que la fin approche et que Kendall ne sera jamais heureuse.

Je sentis une bouffée de chaleur m'envahir, j'étais nerveuse.

- Qu'est ce que ça veut dire ?

Marie Anne haussa tristement les épaules. Mes yeux firent le tour de mon bureau, comme si je cherchais une réponse sur les murs.

- Tout ce que je sais c'est que la personne qui est derrière tout ça, est très déterminée à faire du mal à Kendall, et que j'ignore tout de ses motivations, mais une chose est sûre elle a accès à l'intimité de Kendall.

Je plaquais mes mains sur mon visage avec désespoir, cette histoire allait donc toujours me rattraper, j'avais fais une seule erreur, qui planait constamment au dessus de ma tête.

- C'est peut être Anna, ou Jack il se comporte bizarrement ces derniers temps, ou Marc. Dis-je d'une voix lasse, davantage pour moi que pour Maria.

Toujours debout, elle sembla peut convaincue par mes hypothèses.

- Jack ne ferait jamais ça à Kendall, jamais. Répondit t'elle catégorique. Anna non plus, et Marc..

Marie Anne croisa les bas à son tour.

- C'est un idiot, bien qu'il puisse être adorable, mais il n'est pas méchant et je ne vois pas pourquoi il voudrait faire du mal à sa soeur.

En repensant à l'altercation à laquelle j'avais assisté la dernière fois je me demandais si j'étais d'accord avec ce que je venais d'entendre.

- Il peut s'agir de ton propre entourage, me lança Maria, m'arrachant une expression horrifiée.

- Un ex jaloux, une meilleure amie entichée, me piqua t'elle avec un demi sourire. N'importe qui dans votre entourage à toutes les deux pourrait vouloir causer du tort à Kendall, ou à cette relation.

Mon esprit bouillonnait, je pensais tout de suite à Raessah, depuis le départ, elle avait été hostile, et avait abdiqué assez rapidement, sans doute trop rapidement au vu de son caractère ça me paraissait bizarre. Je ne dis rien à Marie Anne à propos de mes soupçons, ce n'est pas parce qu'elle était venu me raconter tout ça que je lui faisais confiance pour autant. J'en oubliais pas qu'elle avait participé à tout ça, bien que moi également.

- De toute manière, peu importe qui c'est Atlantis, le fait est que cette personne ce n'est pas moi et qu'elle n'a pas l'air d'éprouver une seule once de scrupule. Mais surtout de ce que j'ai compris, elle compte bientôt tout aller raconter à Kendall ou alors elle te fera chanter, ce qui est pire je crois.

J'avais la nausée.

-Il faut que tu parles à Kendall, Atlantis.

Mes yeux faillirent sortir de mes orbites.

- Elle ne me le pardonnera jamais.

Marie Anne soupira, avant de tirer une chaise et de s'assoir, je la laissais faire cette fois.

- Ça fait déjà un petit moment et cette personne n'a toujours rien dis, peut être qu'elle s'est résignée, tentais-je davantage pour me rassurer que parce que je le pensais.

- Ou peut être qu'elle attend que Kendall atteigne le point culminant de son bonheur pour lui offrir une véritable descente aux enfers.

Je frottais mes mains sur mon visage, me souciant peu de mon maquillage. Marie Anne s'enfonça dans le fauteuil en me regardant avec un air désolé.

- Si tu lui expliques tout, elle se montrera peut être moins dure.

Par mes yeux je lui fis comprendre que je n'y croyais vraiment pas. Et je savais qu'elle n'y croyait pas vraiment non plus, elle cherchait à me rassurer.

- Je ne suis pas en train de prétendre que tout va bien se passer, se reprit t'elle avec gravité. Mais tu pourras réduire les dégâts en lui racontant ta version de l'histoire, si quelqu'un d'autre le lui raconte tu ignores comment cette personne va s'en servir.

Je ne parvenais à réfléchir convenablement.

- Ma version de l'histoire ? Répétais-je avec colère et amertume contre moi même. Qu'est ce que tu crois que ça va changer ? Ce qu'elle va retenir c'est que si je suis revenue à elle c'était juste à cause d'une histoire débile de..

- Elle te manquait, me coupa Maria. Tu serais retournée vers elle dans tous les cas.

Ma bouche resta ouverte, ma phrase en suspend. Est ce que c'était vrai ? Aujourd'hui je n'étais pas assez objective pour le savoir. La réponse pour moi était : oui évidemment, mais il y a un mois et demi j'ignorais si ça aurait été aussi évident.

- Tu n'as jamais fais semblant au fond de toi et tu le sais parfaitement Atlantis, tu ne l'as jamais manipulé sur ce que tu ressentais.

Non, je ne l'avais jamais fais mais..

- Kendall ne le verra pas comme ça, tu sais qu'elle a une vision manichéenne des choses et il s'avère que j'ai comploté avec toi derrière son dos, toi qui avait pour seul but de lui faire du mal !

Ce fut au tour de mes yeux de devenir humides. Maria passa une main dans ses cheveux, elle semblait tout aussi désespérée que moi.

- Oui mais toi tu n'as jamais eu l'intention de l'abandonner, ni de lui faire du mal, souleva Marie Anne, comme si elle lisait dans mes pensées.

Je ne pris pas la peine de répondre.

- Il faut que tu lui dises tout ça Atlantis, dans une relation de couple rien n'est tout noir ou tout blanc, elle te cachait aussi des choses, tu ne peux pas endosser à toi toute seule la culpabilité de cette histoire.

Mon rire jaune se mêla à mes larmes qui menaçaient d'échouer sur mes joues si cette conversation s'éternisait.

- Je ne veux pas la perdre, soupirais-je. Tout allait si bien, murmurais-je comme une prière.

La main de Marie Anna avança sur la table, cherchant sans doute à me réconforter. Je retirais brusquement la mienne du bureau avant que sa main n'atteigne ma main.

- J'aimerai que tu t'en ailles s'il te plaît.

Maria semblait triste, je me demandais si elle était vraiment cette femme aux airs adorables, je ne le saurais sans doute jamais, mais peut être dans d'autres circonstances aurions nous pu être de bonnes amies. Après m'avoir adressé un faible sourire incertain, Marie Anne déclara d'une voix douce :

- Il faut que tu puises en toi et que tu trouves le courage de lui parler. Elle t'aime Atlantis, répéta t'elle.

Entendre ces deux mots provoquait comme un séisme en moi.

- Elle t'écoutera et finira par comprendre. Si tu ne le fais pas, la personne contre laquelle tu joues détruira tout ce que vous êtes en train de construire.

Je ne répondis rien, mon cœur était lourd. Maria se retourna alors prête à s'en aller, mais elle fit volte face.

- J'ai une hypothèse, m'avoua t'elle doucement. Je ne sais pas si elle est fondée mais...

Elle fit un vague geste de la main pour montrer que ce qu'elle s'apprêtait à dire n'était pas d'une importance capitale.

- Erika Jones.

Je sentis les battements de mon cœur résonner jusque dans mes tempes.

- Elle ne supporte pas de voir Kendall heureuse. Se justifia t'elle. Je suis sincèrement désolée Atlantis, je t'ai embarqué dans tout ça.

Après m'avoir jeté un dernier coup d'œil, Marie Anne enfila son piètre attirail de camouflage, puis quitta mon bureau.

...

Je fis le trajet vers chez moi, les yeux floues, en roulant à une allure proportionnelle à mon temps de réaction, c'est à dire lent, très lent. J'avais dû accélérer quand je vis Bobby dans mon rétroviseur, il avait sans doute dû se demander si tout allait bien vu mon allure anormale. Je dus également prendre sur moi pour que l'on entende pas à ma voix que j'avais pleuré quand Kendall m'appela pour m'informer qu'elle n'allait pas tarder et qu'elle apportait le dîner.

Chez moi, je m'étais empressée de filer sous la douche, sous laquelle j'avais presque vidé toute l'eau que contenait mon corps. Il fallait que je parle à Kendall, ce soir, et je connaissais déjà l'issu de cette discussion. Mais je n'avais plus aucune autre solution. Il fallait que je le fasse avant le dîner, car si je passais un moment agréable avec elle, je n'aurais plus la force de tout lui avouer.

J'enfilais une vieille chemise kaki appartenant à mon père, comme pour me donner un peu de réconfort. J'eus le temps de lancer une machine et de faire un peu de ménage, Kendall souhaitait que je laisse quelqu'un se charger de tout ça mais c'était un refus catégorique pour moi. Je voulais gérer mon appartement toute seule.

En attendant Kendall je regardais distraitement le journal en buvant une tasse de tisane dans l'une des deux paires de tasses de couple adorables que nous avait offert mon grand frère et son petit ami. Je tentais d'occuper mes pensées pour dissimuler mon angoisse. Lorsque l'on sonna à la porte bien que fébrile, je finis par me lever et traverser le grand séjour dont les couleurs dominantes était le gris et le blanc.

Lorsque j'ouvris je tombais sur Jack qui tenait une énorme boite carré dans la main, et un sac qui semblait contenir le diner, était accroché à son poignet, après m'avoir adressé un poli "Bonsoir Madame Kayslar", il alla déposer les deux boites sur le comptoir ouvert de la cuisine avant de s'excuser et de disparaître. Mes échanges avec Jack se résumait désormais à ça, nous étions retournés à la case départ. Je me demandais s'il pouvait être l'inconnu du téléphone de Marie Anne.

Cinq secondes après son employé, Kendall frappa à la porte, par politesse car elle détenait un double des clés. Lorsque j'ouvris je me pris comme souvent une claque en pleine figure tant son allure avait le pouvoir de faire défaillir n'importe qui. Surtout lorsqu'elle portait des tailleurs.

Nous n'eûmes pas le temps de nous dire bonsoir, car ma petite amie s'empressa de fermer la porte, avant de me plaquer fermement contre celle ci quand je vins lui ouvrir. Quand sa main attrapa ma gorge, j'eus la sensation que c'est de mon entrejambe qu'elle venait de s'emparer. Elle plaqua ses lèvres avec violence sur les miennes, avant de m'offrir un délicieux contraste en m'embrassant de la manière la plus sensuelle qui soit. J'essayais de ne pas perdre le nord, j'essayais de revenir à moi mais avec ses mains qui se baladaient sur mon corps, sa langue qui possédait la mienne et son souffle chaud, c'était quasiment impossible.

- J'ai pensé à toi toute la journée, gémit t'elle comme une plainte d'une voix rauque pleine de luxure. J'ai pensé à mes mains sur ton corps, à ta manière de gémir, à ton souffle saccadé, à ton odeur, à embrasser ta peau douce inlassablement.

Je haletais, mes mains sur sa nuque. Ses lèvres entamèrent une migration vers le sud.

- Kendall, tentais-je de la stopper sans conviction, je dois te parler.

Ken passa ses mains sur mes hanches, puis elle les fit glisser jusqu'à ma taille, où elle me tint fermement.

- Et moi je souhaite faire parler ton corps Atlantis, je suis sûre qu'on va s'entendre, souffla t'elle avec un sérieux fiévreux.

Je me mordis la lèvre en ne parvenant pas à refouler la vague désir qui s'emparait de moi. Elle fit passer ma chemise par dessus ma tête, s'arrêta pour me contempler, et se mordit la lèvre, j'avais rarement vu son regard aussi sombre. Je portais une simple culotte brésilienne, transparente couleur chair, je finis par sentir mes joues s'embraser tant le regard de Kendall était intense. Elle souleva mon menton.

- Tu es sublime bébé.

Pour accompagner ses paroles, elle fit rouler son pouce sur l'un de mes tétons, qui lui répondit instantanément, mon bas ventre subit un soubresaut. Ma jolie petite culotte finit tristement déchirée. Madame Jones souleva ensuite l'une de mes jambes afin de la placer contre sa taille, elle porta sa bouche contre mon oreille avant de m'ordonner dans un chuchotement :

- Touche toi.

Je me sentais fiévreuse. Elle ne me l'avait jamais demandé auparavant, et je n'avais jamais songé à le faire devant elle, pourtant je lui faisais confiance mais je savais également qu'il n'y avait rien de plus intime que ce geste, que cette vulnérabilité. C'était comme une déclaration d'amour silencieuse.

Contre la porte d'entrée, le front de Kendall était désormais collé au mien alors que sa main maintenant toujours ma jambe soulevé contre sa taille. Lentement je glissais ma main entre mon corps et celui de Ken, pour la mener jusqu'à mon entre-jambe. Les yeux de Ken était ancré dans les miens.

Je fis passer mes doigts le longs de ma vulve, trempée, constatant par moi même l'effet que ma petite amie avait sur moi, avant de me concentrer sur mon clitoris. Là, j'entamais des mouvements circulaires. Ma bouche s'entrouvrit, je vis progressivement la mâchoire de Kendall se contracter. Une chaleur brûlante partait de ma poitrine, descendant lentement vers le sud de mon corps. Mes rotations sur mon bouton sensible prirent légèrement en rapidité, mon souffle était parfaitement affolé, et un gémissement plein de supplication quitta mes lèvres quand Kendall agrippa l'un de mes seins de sa main libre.

- Doucement bébé, me guida Kendall, en soufflant contre mes lèvres.

Malgré les signes de désapprobation que me signalait mon corps, je ralentis, ma jambe posée au sol devenait fébrile, je fermais les yeux, sentant la vague de chaleur délicieuse continuer son chemin afin d'aller de plus en plus bas. Je fermais les yeux.

- Regarde moi. S'il te plaît, me demanda immédiatement Kendall d'une voix grave qui me fit frissonner.

J'ouvris les yeux pour tomber sur ses iris marrons, totalement dilatée par le désir, les traits de sa mâchoire étaient parfaitement visibles tant elle la contractait. L'emprise de sa main qui retenait ma jambe soulevée, se fit plus ferme. Voir Kendall aussi excitée par le fait de me voir me toucher, ne fit qu'accentuer mon plaisir.

- Accélère bébé, je veux que tu viennes pour moi.

Il ne s'agissait plus seulement de nos fronts, désormais nos nez flirtaient dangereusement, ainsi que nos bouches et sa main continuait à torturer mon sein.

Ma main accéléra son mouvement, je gémis dans la bouche de Kendall. Je l'entendais grogner. Je la sentais s'impatienter. Excitée.

Mes doigts devinrent de simple outils, mécaniques, exécutant leur tâche avec une rapidité que je ne leur soupçonnais pas. Je bataillais pour ne pas fermer les yeux, le regard de Kendall était insoutenable, exalté, ardent.

- Laisse toi aller bébé, entendis-je.

Je vins, puissamment, dans une espèce de convulsion incontrôlable, Kendall soutint mon corps, grognant. Je fus surprise quand elle porta une main à mon visage pour essuyer une larme que je n'avais pas sentie couler. Madame Jones m'embrassa ensuite la joue. Geste que je m'empressais de lui rendre au niveau de la peau de son cou - elle faiblit malgré elle- afin qu'elle ne m'interroge pas sur mes vives émotions.

- Merci, soupira t'elle avant de me soulever en tenant mes fesses.

Mes mains attrapèrent sa nuque, mes jambes entourèrent sa taille, nos lèvres firent ce qu'elles savaient faire de mieux : s'embrasser avec une avidité folle.

Je n'eus pas le temps de retrouver mes esprits que nous étions déjà sur le canapé, la veste de Kendall était déjà au sol, je déboutonnais sa chemise dévoilant sa poitrine, son pantalon suivit, mais pas son boxer, elle ne le retirait pas souvent. Je n'avais pas accès à cette zone. Et s'il s'agissait de notre dernière nuit ? Après lui avoir tout raconter pourrais je de nouveau sentir son corps contre le mien ? Venir pour elle ?

- Je veux te sentir, soufflais-je alors que Ken s'installait au dessus de moi.

Le canapé était un canapé d'angle dont l'un des coté était assez large, ce qui le rendait particulièrement confortable.

- Oh, Madame est d'humeur doucereuse ce soir, se moqua gentiment Kendall avant de mordre ma lèvre inférieur, je gémis doucement. Tes désirs sont les miens.

Elle retira alors son boxer bien que nos lèvres ne se quittèrent pas un seul instant, nos gestes étaient emplie de tendresse et de passion, c'était doux mais urgent. Quand Kendall se plaça enfin entre mes jambes, et que la chaleur de son sexe rencontra la chaleur du mien, je perdis toute notion de rationalité. Il n'y avait que nos bassins en mouvement, nos bouches entremêlés et des gémissement de plus en plus forts.

...

Kendall avait de nouveau enfiler ses vêtements et était partit réchauffer le diner que son chef nous avait préparé, tandis que nue, je m'étais enroulée dans un plaid habituellement plié et déposé sur le canapé. La veille, je m'étais endormie blottie dans ce bout de tissu tout doux alors que Kendall lisait. Je me demandais comment elle faisait pour tenir le rythme. Elle ne dormait presque jamais plus de quatre heure d'affilé. Après trois orgasmes, c'est à peine si j'allais trouver la force de manger, mais à la voir s'affairer dans la cuisine on pouvait croire qu'elle venait de se réveiller après une bonne nuit de sommeil.

J'observais ma petite amie à la démarche gracieuse, enfourner les barquettes puis préparer un grand plateau, sa chemise était négligemment boutonné, ses cheveux lâchés et légèrement en bataille, elle était si séduisante. J'essayais de mémoriser cette scène, avant le chaos, il fallait que je lui parle, c'était maintenant ou jamais, si je repoussais une nouvelle fois l'échéance je ne le ferai jamais.

Comme si elle avait sentie mon regard sur elle, Kendall se retourna, et m'adressa un demi sourire atrocement sexy. Elle attrapa alors l'énorme boite que Jack avait amené tout à l'heure avant de se diriger vers moi, et de s'installer sur le canapé, de manière à me faire face.

Je lui lançais un regard interrogateur concernant le contenu de la boite, qu'elle ignora, la glissant plutôt vers moi en guise de réponse.

- Ken, il faut que je te dise quelque chose, lui indiquais-je en repoussant la boite vers elle.

Elle fronça les sourcils, visiblement mécontente. Je soupirais, puis attrapais la boîte, me dégonflant.

Lorsque j'ouvris l'objet en carton mes yeux furent aveuglés par plein de tissus en dentelle coloré dans des tons sobres. Je reconnus rapidement chacun de ces modèles de petites culottes, de strings, et de tanga. J'explosais de rire, et moi qui croyais que toute cette lingerie déchirées, découpées ou enfouie au fond d'une poche de Madame Jones, avait disparut à jamais. Elle avait racheté un à un chacun de ses modèles, et les avait plié et rangée par couleur.

- Ça tombe bien, je commençais à me dire que mon budget lingerie devenait inquiétant.

Un sourire passa sur les lèvres de Kendall avant qu'elle n'attrape un string rouge, ne le déplie et me montre l'étiquette.

Je fronçais les sourcils afin de tenter de discerner ce qu'elle semblait vouloir me montrer. Lorsque je le vis je fus tellement choquée que j'eus besoin d'attraper le bout de tissu pour m'assurer que j'avais bien lu. "KJ" était gravé. J'avais effectivement bien lu. Je regardais les étiquettes des autres culottes, c'était la même chose partout. Kendall arborait un air atrocement autoritaire qui donna des envies peu chaste à mon corps. Sa main attrapa fermement ma nuque afin qu'elle plante son regard dans le mien.

- Promet moi, que tu ne seras jamais à personne d'autre qu'à moi Atlantis. Promet moi que je t'aurais toujours à mes côtés.

Une sensation presque douloureuse passa dans ma poitrine, je déglutis difficilement. Est ce qu'elle venait réellement de me demander ça ? Est ce que j'étais aussi importante que ça à ses yeux ?

- Je te le promets. Dis-je d'une petite voix. Je-je...

Les mots restèrent coincées dans ma bouche. Je vis une lueur s'allumer dans les yeux de Kendall, comme de l'espoir, elle semblait s'attendre à ce que je dise quelque chose de particulier. Ça me brûlait la gorge, je repensais aux paroles de Marie Anne, « elle t'aime ». Je baissais les yeux. Est ce que c'était ça qui ne sortait pas ? Est ce que qu'on était ce genre de couple ? Est ce que les choses devaient aller si vite, si vite que j'avais l'impression de ne pas pouvoir imaginer vivre sans la présence de Kendall dans ma vie ? Était ce ça  qui grondait dans ma poitrine et qui me tétanisait ? Je ne pouvais pas sortir ses mots, pas dans de telles circonstances, et si ça la faisait fuir..

Je repensais brutalement au fait que je devais lui parler ce soir. Il fallait déjà que je surmonte ça, avant de tenir des propos aussi irréversibles et lourd de sens.

- Je-je dois vraiment te parler, dis-je finalement avec sérieux et gravité.

La lueur dans les yeux de Kendall disparue, un bref instant je crus lire de la déception sur son visage. Mais ce dernier redevint rapidement impassible. J'avais toute son attention.

J'ouvris la bouche, avant de la refermer et de baisser les yeux. Quand je regardais son visage il m'était impossible de dire quoi que se soit. Kendall fronça les sourcils avant de pencher la tête sur le côté.

- Tu m'inquiètes Atlantis, qu'y a t'il ?

Mes yeux devenaient douloureux, je pris une profonde inspiration. Mon téléphone se mit alors à sonner sur la table basse. Je bondis, comme si c'était le plus important à cet instant là, mais mon subconscient attendait au fond de lui une échappatoire. Et elle s'était présentée. Il s'agissait de tante Naïra. J'informais Kendall que je devais décrocher elle acquiesça bien qu'elle me fixa étrangement durant un instant avant de retourner vers la cuisine, éteindre le four et sortir le repas.

Il était vingt trois heures du soir, l'appel de la maman d'Arya à une heure pareille m'aurait inquiété si elle ne m'avait pas envoyé un message quelques jours auparavant pour me parler du fameux séjour dans le Wyoming qu'elle organisait chaque année pour Thanksgiving. Message auquel je n'avais pas répondu, j'évitais cette discussion. Je m'étais douté du fait qu'elle aurait finit par m'appeler et tante Naïra savait que j'étais une couche tard, en général.

Je pris une profonde inspiration.

- Ah Atlantis ma chérie ! S'exclama t'elle avant que nous échangeâmes quelques politesses puis quelques mots sur l'agence.

- J'ai en effet bien reçu ton message, répondis-je lorsqu'elle introduisit le sujet que je redoutais. Mais, je ne pourrais pas être parmi vous cette année tante Naïra.

Je l'entendis déglutir, je devinais qu'elle était certainement en train de déguster un verre de vin, comme elle le faisait tous les soirs.

- Oh voyons Atlantis, ce ne sont pas ces querelles avec Arya qui vont te tenir à l'écart. D'ailleurs elle est juste à côté... Salut, retentit tout de suite la voix de ma meilleure amie.

Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas entendu, ça me fit plaisir bien que ça me troubla, après tout ce qui c'était passé, ce « salut » me parut étrange. Pas suffisant pour que je sois suffisamment à l'aise avec l'idée de passer cinq jours dans le Wyoming en compagnie de ma meilleure amie.

- Hey, répondis-je.

- Il faut que tu viennes ma chérie, insista tante Naïra alors que Kendall arrivait avec un plateau qui contenait nos plats et une carafe d'eau. Nous passons depuis plusieurs années maintenant Thanksgiving ensemble, Derreck et Darren seront là, tu dois être là aussi, nous devons être au complet.

Ma petite amie reprit place sur le canapé, ses doigts sous son menton me fixant attentivement. Je me mordis la lèvre, j'avais l'impression d'être une pierre précieuse quand Kendall m'observait avec autant d'attention.

- Mmh, ça aurait été avec plaisir tante Naïra mais si je peux être honnête avec toi, je-je fréquente quelqu'un depuis quelques mois, balbutiais-je. Et je ne voudrais pas laisser cette personne seule, j'aimerais passer Thanksgiving avec elle.

Kendall haussa un sourcil, un rictus passa sur son visage. J'ignorais pourquoi je n'avais pas dis à la mère d'Arya qu'il s'agissait de Ken après tout elle devait déjà être au courant. J'entendis tante Naïra échanger avec quelqu'un à l'autre bout du fil, sans doute Arya, bien qu'elle avait l'air de couvrir le micro avec sa main.

- Excuse moi chérie. Bien sûr je comprends, cela va de soit : Kendall est là bienvenue.

Je fus surprise et rapidement horrifiée par cette proposition. Que je passe cinq jours dans le même périmètre qu'Arya était une chose mais que Kendall soit là également, tante Naïra ne semblait pas réaliser qu'elle amorçait les prémices d'un séjour empli de tension.

- Je ne pense pas que se soit une bonne idée, avouais-je avec transparence.

J'indiquais à Kendall, avec des mimes, de commencer à manger avant que le repas ne refroidisse, elle attrapa alors une assiette et je la vis découper un morceau de ce qui me semblait être de la lasagne au saumon et au poireaux.

- Atlantis ma chérie, nous sommes des adultes, nous pouvons l'instant de quelques jours mettre nos désaccords de côté, afin de passer un bon moment ensemble tu ne penses pas ?

Je pinçais les lèvres, perplexe. Un raclement de gorge me tira de mes pensées, Kendall tenait la fourchette suspendue en l'air, en ma direction. Elle m'indiqua d'ouvrir ma bouche, ce que je fis, je fermais les yeux quand mes papilles firent la rencontre de cette délicieuse nourriture. Cette vue sembla plaire à Madame Jones.

- Atlantis ? Appela tante Naïra à l'autre bout du fil.

Je revenais à la réalité, en m'empressant de mâcher et d'avaler ce que j'avais en bouche, arrachant ainsi un sourire à ma petite amie.

- Je- il faut que j'y réfléchisse Tante Naïra et que j'en parle avec Kendall.

Elle gloussa gentiment, visiblement enthousiaste.

- Bien sur, tiens moi informée d'ici demain, nous partons dans deux jours.

Nous nous dîmes au revoir avant que je ne raccroche, une autre cuiller vint à moi.

- C'était tante Naïra, informais-je Kendall, la bouche pleine.

Ma petite amie me regardait avec sérieux et douceur. J'attrapais mon assiette, décidant que je pouvais manger toute seule, Kendall sembla légèrement contrariée mais elle se contenta d'attraper son assiette à son tour et de la placer sur ses jambes en lotus.

- Tu souhaitais me parler de quelque chose avant cet appel,
releva t'elle.

Madame Jones avait les manches de sa chemise retroussée, je n'avais pas remarqué à quel moment elle avait négligemment noué ses cheveux avec un élastique. Elle dégageait quelque chose qui me prenait aux tripes, un charisme qui était comme ancré sur sa peau.

Je me figeais, pourquoi est ce qu'a chaque fois que je voulais lui parler, elle se parait de son air intimidant ? Mes dernières forces s'écroulèrent, je cédai à la facilité :

- Oui, il s'agissait justement de l'objet de cet appel. Le séjour de Thanksgiving organisé par les Miller, chaque année.

...

Derreck était en train de rentrer mon énorme valise dans le coffre de la voiture de Darren. Ces deux tourtereaux étaient passés me prendre pour que nous nous rendions à l'aéroport ensemble. Darren échangeait au téléphone avec Arya, elle, ses parents et deux de ses cousines qui étaient toujours conviées pour Thanksgiving, étaient également en route pour l'aéroport. Nous partions tous avec le jet privé de la famille Miller.

Tous. Excepté Kendall. Nous étions légèrement en retrait, par rapport au deux hommes, ma petite amie avait son bras enroulée autour de ma taille. Son visage était plus terne que ce à quoi j'avais été habitué ces derniers temps. Elle semblait profondément contrariée.

Kendall et moi avions décidé que j'irais passer Thanksgiving avec les Miller, elle avait soutenu que Derreck avait raison lorsqu'il disait qu'Arya et sa famille faisait partie à part entière de ma vie et qu'elle ne souhaitait pas que je me tienne à l'écart d'eux mais qu'elle ne pouvait pas venir, d'une part pour ne pas gâcher le séjour avec la tension qui existait entre elle et Arya et d'autre part parce qu'elle n'était pas à l'aise avec l'idée de séjourner chez les Miller. Parmi ces raisons j'avais pensé y trouver le fait de passer cette fête avec sa famille, du moins son père, mais Kendall m'avait rappelé :

- J'ai grandis en France Atlantis, nous ne fêtions pas Thanksgiving et je ne l'ai jamais fêté avec mon père ou Marc. De manière générale les fêtes de famille ce n'est pas mon truc. Et puis de toute manière mon père est toujours dans sa maison de vacances. Je n'irais pas le voir tant qu'Erika y sera avec lui.

J'allais donc laissé ma petite amie seule pour Thanksgiving ? Peu m'importait qu'elle n'ait jamais eu l'habitude de le fêter, cette année c'était différent. Et je n'avais eu aucune envie de passer cette fête si chaleureuse loin de Kendall, surtout que je savais que si je n'étais pas là, elle allait s'enfoncer dans son travail. Je voulais passer ce moment avec elle. Et elle même avait été renfrognée à l'idée que nous nous séparions même si ce n'était que pour cinq jours. Au final, nous avions finis par convenir du fait que je partais avec les Miller et Kendall avait promit :

- J'arriverais le jour de Thanksgiving, je serai là pour le déjeuner. Et nous repartirons ensemble, le lendemain. C'est promis.

Elle logerait dans son ranch, qui était à environ une demi heure de route du domaine des Miller. Cela faisait tout de même trois jours loin de Ken. Trois jours, je trouvais ça énorme. J'avais l'impression que c'était une épreuve que je ne pouvais pas surmonter. Je la voyais presque tous les jours depuis plusieurs semaines maintenant. Elle était une partie à part entière de mon quotidien.

- Appelle moi dès que vous arriverez. M'ordonna Kendall en serrant davantage mon corps contre le sien.

- Bien sûr Madame Jones, répondis je simplement.

Je tentais de sourire à Kendall malgré ma peine. Je détestais les au revoir.

- Et toi appelle-moi dès que tu penses à moi.

J'étais dos à mon frère mais je devinais son regard dans mon dos.

- Je devrais alors t'appeler toutes les secondes Atlantis. Ria t'elle doucement.

- Ça me convient parfaitement, lui fis-je remarquer.

Sa main trouva ma nuque, habillée d'un foulard. Ken releva ma tête afin que nous nous regardions droit dans les yeux. Les battements de mon cœur ralentirent alors.

- Sois sage, me souffla t'elle.

Je levais les yeux au ciel, Kendall se retint de me mettre une fessé devant mon grand frère heureusement, mais je vis sa mâchoire tressaillir.

- Je m'occuperai d'éduquer tes yeux plus tard. Me promit elle.

Je poussais un soupir mi exaspéré mi impatient d'arriver à cette leçon.

- Sois prudente, ponctua t'elle d'une voix grave. Et..

Sa main fut plus ferme autour de ma nuque. Ses yeux incertain. Son visage devint plus dur.

- N'ai aucune crainte concernant Arya mon ange. Je n'ignore pas que la situation est délicate, j'agirais en conséquence.

Kendall sembla légèrement plus rassurée bien qu'elle restait tendue.

- J'ai des informations concernant ton adoption et ta famille biologique. Il faudra que nous en parlions.

Mes yeux s'agrandirent.

- plus tard, précisa Kendall d'une voix neutre.

Prise de court, je ne pus qu'acquiescer. Je n'avais toujours pas appelé notre voisine Rosie d'ailleurs, j'avais essayé à plusieurs reprises mais à chaque fois je n'appuyais pas sur la touche d'appel. Repoussant l'échéance. Ce n'était pas la seule chose pour laquelle j'avais repoussé l'échéance. J'avais repensé à ce que Marie Anne m'avait dit, son hypothèse. Et j'avais finis par penser qu'Erika Jones était en effet le coupable le plus facile. J'avais donc pris le risque de demander à Emma de trouver un moyen de me procurer le numéro d'Erika Jones, avec les ressources de l'agence, ça ne devait pas être difficile.

Selon moi, il y avait environ soixante dix pour cent de chance qu'Erika Jones soit derrière tout ça. Si c'était le cas, j'avais un peu de temps devant moi, avec le réveil de son époux elle semblait très absorbée par ses soins et elle était au Texas. Loin de Kendall, si l'on en croyait les méthodes de cette femme, elle ne ferait rien à distance, elle viendrait s'adresser à Kendall en personne. J'étais donc parvenue à la conclusion suivante : j'allais tenter de contacter Érika Jones, j'en étais pétrifiée sur place mais je n'avais pas le choix, j'essayerai de la dissuader de faire quelque chose contre Kendall si telle était son intention, j'échouerai certainement au vu de son niveau de méchanceté mais je me devais d'essayer. Cela ne me dispensait pas de tout devoir raconter à Kendall en cas d'échec mais ça me permettait de gagner du temps. Un peu de ce temps précieux avant que le mot trahison ne soit gravé sur mon front comme il l'était sur le front de Marc.

Décidant que nous avions perdu assez de temps avec nos bavardages, j'attirais le visage de Kendall à moi avant de l'embrasser. Aussitôt son bras sur ma taille durcit et ma nuque fut prisonnière. Notre baiser s'intensifia me rappelant l'ardeur de notre nuit la veille. J'avais finis sur le lit, sur le ventre, poignets et chevilles liées. Et j'avais des suçons un peu partout sur le cou que je m'étais efforcée de camoufler avec un peu de fond de teint et un foulard que je portais à mon cou.

Je voulais mémoriser le goût de ses lèvres, pour trois jours. Je poussais un faible gémissement lorsque Kendall mordit ma lèvre inférieure, elle savait que ça me faisait vriller.

Un raclement de gorge nous interrompit, Ken releva le nez, je me retournais, Derreck nous fit de gros yeux. Je sentis mon corps s'échauffer d'embarras.

- On va être en retard, appuya mon frère. Aller, vous allez survivre trois jours. A mercredi Kendall ! La salua t'il avec un sourire poli avant de disparaître au volant de la voiture grise de son petit ami.

J'adressais un regard noir à mon frère, qu'est ce qu'il en savait d'abord, lui était bien tout le temps fourré avec Darren ! Ce dernier descendit d'ailleurs la vitre du siège passager de la voiture pour dire au revoir à Kendall.

C'est à ce moment que je réalisais que j'avais oublié mon téléphone en haut. Je l'avais mis à charger sur ma table de chevet, par réflexe avant le voyage. Kendall proposa de demander à Jack de me le descendre, ce dernier attendait Kendall là haut, elle devait fermer l'appartement avec son double des clés, puisqu'elle avait dormis là et qu'elle devait petit déjeuner avant de se rendre au travail. Je déclinais, je pouvais y aller rapidement.

La haut, je sortis de l'ascenseur à toute vitesse, et avec mes clés que je sortis de ma sacoche, je pénétrais chez moi. En arrivant devant ma chambre je tombais nez à nez avec Jack, il tenait dans sa main mon iphone ainsi que son chargeur.

- J'allais vous l'apporter Madame Kayslar, m'adressa t'il.

C'était bien plus de mots que de coutume depuis le nouveau Jack.

- Mais je me suis rétracté, j'espérais que vous remontriez vous même le chercher. J'ignore si j'aurais d'autre occasion de me retrouver seul à seul avec vous.

Je fronçais les sourcils, décontenancée. Ma main attrapa nerveusement la bandoulière de ma sacoche.

- Il faut que je vous parle Madame Kayslar. Ça ne prendra pas plus de deux minutes.

Ses yeux bleus étaient froids et son ton sec.

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