Chapitre XXVIII
Merimée disait « Il vaut mieux vaut être amant sans être aimé ; qu'amant aimé, s'il s'agit d'être trahi ensuite »
Avant l'amertume vient toujours la douceur sucrée et l'espoir candide de jours heureux.
...
- Vous avez fais d'énormes progrès Kendall.
Kendall Jones qui était assise sur le fauteuil destiné aux hôtes dans sa salle de bureau, observa la femme blonde aux visage lisse et aux yeux verts habillés de lunettes. Un rictus passa alors sur ses lèvres.
- Vous dites cela parce que je vous laisse prendre place sur mon siège Docteur Sully ? Demanda t'elle d'une voix mesurée en tentant de cacher sa nervosité.
Elle devait bien admettre qu'elle détestait ses rendez vous avec Jane Sully, il lui donnait le sentiment de devoir plonger au plus profond d'elle même et de la déstabiliser, et ça Kendall n'aimait pas. Cependant, elle avait pris conscience avec l'épisode d'Erika Jones, qu'il y avait des choses en elles qu'il fallait qu'elle règle, des choses sur lesquelles elle n'avait certes jamais pointé le doigt mais qu'elle devait essayer au moins d'analyser afin d'apprendre à vivre avec elles. Elle n'en n'avait jamais eu le courage : accepter ses douleurs et ses failles, accepter son passé. Atlantis y était pour beaucoup pour ne pas dire que tout l'enjeu ici c'était elle. Kendall ne voulait plus voir cette peur qu'elle avait vu dans ses yeux le jour où elle n'avait pas su canaliser un trop pleins de sentiments. Elle craignait encore de la faire fuir. Elle craignait toujours son départ, ça en devenait maladif.
- Non Kendall, ça c'est tout à fait normal. Vous êtes ma patiente par conséquent vous devez vous trouvez de ce coté de la table afin de ne pas vous cacher derrière votre empire symbolisé par ce bureau pour camoufler vos vulnérabilités.
Kendall grimaça, le docteur Sully avait comme réputation de la jouer très "rentre dedans" avec ses patients. Kendall, bien qu'agacé par l'aisance de cette femme à lui tenir tête, n'en démordit pas, elle gardait son éternel visage impassible. Même après plus de trois semaines de suivi thérapeutique, elle ne se faisait pas à « l'intrusion » qu'elle permettait au brillant docteur Sully dans sa vie.
- Vous avez laissé Atlantis vous massez l'autre jour. Hier elle vous a ligoté, frappé, vous a bandé les yeux. En bref, elle a retourné vos modes d'actions contres vous et vous l'avez laisser faire, tout ceci est quasi révolutionnaire Kendall, je croyais à titre personnel qu'il nous faudrait au moins cinq années de travail pour parvenir à un tel résultat de laisser aller.
Kendall se crispa sur le fauteuil, elle portait un pantalon de tailleur tailleur bleu pétrole ainsi qu'un col roulé noir orné de son habituel collier en or qu'elle se mit à tripoter. Elle tourna les yeux vers la grande fenêtre qui offrait la même vue que la baie vitrée depuis sa chambre, seulement, un étage plus haut.
- Les circonstances étaient particulières : Atlantis était en colère par ma faute et si je m'étais braquée elle l'aurait aussi fais, ça n'est en aucun cas un progrès, je n'apprécie en rien ce contact Docteur Sully, au contraire il est désagréable.
La psychothérapeute, prenait des notes sur son carnet, sans quitter Kendall des yeux, elle savait que ce sujet était sensible.
- A quand remonte la dernière fois que vous avez laissé quelqu'un poser les mains sur vous Kendall, sur votre peau ?
La mâchoire de Kendall se contracta. Elle planta ses yeux assassins dans ceux de la blonde au visage rond, cette dernière avait une peau très blanche et elle portait une robe tailleur à la couleur de ses yeux qui rendait ce constat encore plus marquant.
- Docteur Sully, je ne vous ai pas embauché afin que nous ayons ce genre de conversation, ce que je souhaite c'est m'améliorer en terme d'interactions humaines afin de pouvoir offrir ce qu'il y a de mieux à Atlantis.
Les épaules de Jane Sully s'affaissèrent doucement, elle inspira profondément avant de refermer son carnet.
- Je ne pourrais pas vous aider si vous n'acceptez pas d'aborder les sujets les plus sensibles et en l'occurrence la source réel du problème. Et l'enjeu n'est pas de satisfaire Atlantis mais de vous satisfaire vous Kendall, vous n'aurez jamais rien à offrir si vous ne prenez pas d'abord soin de vous même.
Kendall qui se battait contre son envie montante de mettre fin à cette séance, ne quittait pas la psychologue des yeux.
- Atlantis gère très mal cette histoire d'adoption et j'appréhende les conséquences de cet évènement. Déclara Kendall d'une voix détachée en ne démordant pas de sa position : elle ne souhaitait pas évoquer ce sujet.
Le Docteur Sully essayait depuis la première séance de le glisser subtilement sur la table mais cela mettait toujours un terme au rendez vous, elle s'était dit qu'au fil des séances Kendall serait plus disposée à en parler, mais il semblait que c'était encore trop prématurée.
- Sans doute si avais-je été plus prudente, n'aurait t'elle jamais découvert ces informations, continua Kendall en se levant brusquement, la main sous son menton.
Le docteur Sully la suivait attentivement du regard.
- Atlantis aurait finit par l'apprendre tôt ou tard Kendall et vous en êtes parfaitement consciente. Le hasard a sans doute rendu service au destin.
- J'ai été imprudente et j'en récolte les fruits, fit remarquer Kendall les dents serrés. Et je ne crois pas au hasard docteur Sully.
Elle marchait lentement autour de la pièce.
- Alors comment expliqueriez vous qu'Atlantis soit tombée sur ce dossier ?
Kendall se figea, comme si une pensée venait de glacer tout son corps. D'un coup, son coté méfiant embruma son esprit telle une ombre épaisse. Le docteur Sully sentit qu'elle avait sans doute mal formulé sa pensée et qu'elle était sortie de son cadre rigoureux de communication.
D'un geste plein de douceur, à son image, la blonde aux cheveux longs et relâchés se leva et se dirigea vers Kendall qui, les bras croisés observait le paysage urbain à travers l'immense vitre qui donnait du charme à ce bureau. Jane Sully suivait de nombreux patients, plus impressionnants et puissants les uns que les autres et Kendall faisait sans doute partie de ses clients les plus prestigieux, mais elle devait avouer que les gens avaient raison, il y avait quelque chose de particulier chez Kendall, c'était presque mathématique, elle était insaisissable. A chaque fois qu'elle pensait la comprendre, tenir quelque chose, qu'elle se tuait à l'analyser, cette dernière balayait tout.
- Kendall, écoutez ce n'est absolument pas important, la question que j'ai soulevé s'apparente à sortir du cadre de nos séances, je suis là pour vous aidez et non pour vous tourmentez avec des questionnements inutiles, les circonstances de cette découverte sont sans importances. Il vous faut regarder vers l'avant, déclara la thérapeute à petite distance de Madame Jones. Ce qui est important est que vous vous donniez le droit d'être heureuse sans chercher à trouver un élément perturbateur, parfois il faut accepter ce que la vie nous offre sans se poser de questions.
Kendall les sourcils froncé et le visage dur semblait plongé au coeur de ses réflexions. Il y eut un long silence durant lequel la thérapeute jugea judicieux de laisser l'initiative de la reprise du dialogue à sa patiente.
- Vous n'êtes pas en mesure de me tourmenter Docteur Sully, annonça finalement Kendall d'une voix froide.
Elle entama un mouvement afin de contourner le corps à moyenne distance qui se trouvait près d'elle, se sentant envahie par la présence de la blonde. Mais ce même corps s'interposa rapidement et la psychothérapeute vint poser une main sur le bras de Kendall. Madame Jones particulièrement choquée par ce contact soudain et inattendu, se crispa et fusilla la blonde du regard. Cette dernière dont les joues avaient changé de couleur voulut ouvrir la bouche pour parler mais un bruit de porte la devança.
...
Malgré mon cauchemar, j'avais finalement bien dormis, le corps de Kendall ne s'était pas détaché du mien une seule fois, sa chaleur m'avait enveloppé à travers le tissu fin de son pyjama en soie. Dès que je bougeais, son bras venait se crisper autour de ma taille et sa tête se loger contre ma nuque. Je la sentais certes maladroite mais particulièrement attentive, j'avais remarqué qu'elle n'avait pas le sommeil lourd. A mes moindres mouvements elle semblait se réveiller, elle était sur le qui-vive tandis que je m'endormais paisiblement contre son corps tiède.
Je m'étais sentie en sécurité, après cette nuit, cet épisode à la fois douloureux mais révélateur pour moi de la manière dont Kendall tenait à moi. J'avais vu dans son regard : une foi en moi, quelque chose de tellement intime et de tellement tendre, que j'avais envie de lui faire confiance. J'aurais aimé qu'elle se sente autant en sécurité au près de moi que je pouvais me le sentir après d'elle, notamment depuis hier. C'était étrange à dire mais je voulais plus, je voulais plus d'elle, je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire mais j'aimais la voir à nue devant moi. Je savais désormais qu'elle ne me ferait jamais de mal et que je ne pouvais pas me permettre de lui en faire également.
A mon réveil, particulièrement matinal au vu de mes activités nocturnes, vers huit heure trente, j'avais constaté que Kendall n'était plus dans le lit. J'avais consulté mon téléphone afin de voir si elle ne m'avait laissé aucun message, mais rien. Je devinais donc qu'elle n'était sans doute pas au travail. J'espérais qu'elle n'était pas en colère contre moi, peut être que j'étais allée trop loin, ou peut être que c'était ces histoires d'entreprises qui la tracassaient.
Rapidement je me mis à paniquer sans réelles raisons, j'eus d'abord le réflexe de chercher à joindre Kendall sur son portable, mais je n'obtenus aucune réponse. Je m'étais alors levée afin de la chercher. Ainsi dans une longue nuisette en soie gris clair que Kendall m'avait enfilé avant que je ne m'endorme : je descendis afin de voir si elle ne petit déjeunait pas. Visiblement non, la table à manger était dressée mais encore rien n'était servit.
En traversant le séjour pour remonter à l'étage j'avais croisé Jack.
- Madame Kayslar ? Bonjour, avez vous besoin de quelque chose ?
Jack, comme toujours en tailleur, sentait le savon et ses cheveux étaient encore humides, je me demandais ou est qu'il vivait, avait-il seulement une vie ?
- Bonjour Jack, je cherche Kendall.
- Madame Jones est en rendez vous, dans sa salle de bureau.
Le grand brun jeta un coup d'oeil à sa montre.
- Elle aura terminé d'ici une heure environ.
J'avais acquiescer d'un hochement de tête, au moins ça n'était pas moi qu'elle fuyait, elle avait juste un rendez vous, quel type de rendez vous ?
- Madame Kayslar, ce rendez vous est classé dans les rendez vous non-importants, souhaitez vous que je vous appelle Madame Jones ?
Je fis non de la tête, en adressant un léger sourire à Jack avant de le remercier. Non, je n'allais pas interrompre un rendez vous simplement pour me rassurer, c'était stupide..
- Jack, dis-je à mi chemin sur les marches, je crois je vais simplement aller lui dire bonjour.
L'homme de main de Kendall acquiesça d'un bref hochement de tête. J'ignorais pourquoi je lui avais dis ça, j'avais l'air bien idiote maintenant, comme si je ne pouvais pas me passer d'elle durant une heure. Cette pensée en plus de me mettre mal à l'aise, m'angoissa, a tel point que j'en perdis presque mes bonnes manières, ainsi arrivée devant la porte du bureau de Kendall je l'ouvris sans toquer avant de réaliser à quel point c'était mal poli et stupide !
Cependant lorsque je vis une -très jolie- femme blonde avoir un brusque mouvement de recul et ses joues s'empourprer ma culpabilité naissante disparut. Kendall était figée comme un roc quand mon regard croisa le sien, j'eus l'impression qu'une lueur d'affolement traversa ses yeux.
- Excusez moi, j'interromps visiblement quelque chose, dis-je d'une voix saillante.
Je sentais mon sang s'échauffer, et rapidement je me mis à épier l'autre femme du regard, dans sa robe en tailleur vert émeraude et ses cheveux de barbie. Elle y passa d'ailleurs une main avant de m'adresser un regard furtif, puis pinça les lèvres.
- Non bébé, nous avions finis, Jane Sully était justement sur le point de s'en aller, m'informa Kendall en s'approchant de moi.
C'était qui celle là ? Elle n'avait pas du tout l'air de quelqu'un qui était sur le point de s'en aller. Je croisais les bras en plantant mes yeux dans ceux de Kendall qui avait une sorte de lueur d'appréhension sur ses traits. Elle était incroyable, comme à son habitude, élégamment habillée et sans aucun artifice sur le visage. Malgré son aptitude quasi surnaturelle à me captiver je ne perdis pas de vue la manière dont cette blonde ne la quittait pas non plus des yeux.
Un sentiment désagréable me compressa la poitrine. Il fut légèrement apaisé lorsque d'un geste très intime les lèvres de Kendall vinrent se poser au creux de mon cou comme pour me rassurer. Savait elle seulement ce que je ressentais à cet instant là ?
Je n'avais jamais ressentis quelque chose de semblable à son égard, quoi que, ce sentiment ressemblait énormément à celui que je ressentais lorsque j'imaginais Marie Anne dans les bras de Kendall. Mais aujourd'hui c'était exacerbée, peut être étais-je émotionnellement déréglée après ces derniers jours. Le visage rond de la blonde se crispa et elle pinça les lèvres avant de détourner ses yeux.
- Docteur Sully, lança Kendall en s'écartant de moi et d'une voix froide. Permettez moi de vous présenter Atlantis Kayslar...
- Sa petite amie, la coupais-je.
J'avais dis ça sans réfléchir, c'était sortit tout seul. Les deux femmes qui se trouvaient dans la pièce furent tout aussi offusquées que moi. Kendall qui ne prit la peine de cacher sa surprise haussa les sourcils. Des picotements se mirent à m'assaillir le ventre.
Sa petite amie ? Qu'est ce qui m'avait pris de dire ça, nous n'en avions pas parler, jamais. Je m'étais peut être un peu trop emballée. Peut être que Kendall n'en n'avait absolument pas envie, d'ailleurs moi même en avais-je envie ? En fait, cette perspective ne me dérangeait pas tant que ça même si je trouvais que cela représentait quelque chose de très sérieux qui m'effrayait un peu. De toute manière il allait bien falloir que l'on trouve un nom à notre relation aussi atypique soit-elle.
Progressivement un sourire très doux vint se dessiner sur les lèvres de Kendall, elle la mordit et je crus voir quelque chose d'assez inédit : ses jolies pommettes se teinter de rose, des papillons attaquèrent mon bas ventre.
- Ma petite amie, appuya alors Kendall en ne me quittant pas des yeux.
La blonde me tendit alors la main, en m'adressant un faux sourire. Je ne pris la peine de le lui rendre.
- Jane Sully, la thérapeute de Kendall, se présenta t'elle.
Thérapeute ?
Je me tournais vers Kendall qui se mit alors à fuir mon regard puis elle porta son attention vers cette Jane qui s'adressait à elle :
- J'attends votre appel afin de savoir quand sera notre prochain rendez-vous Kendall, avait t'elle dit d'une voix qui m'énerva.
Je la fusillais du regard, elle lui faisait du rentre dedans sous mes yeux !
- Jack vous contactera Docteur Sully, lui assura Kendall qui semblait avoir remarqué ce que j'avais moi aussi remarquer.
Voilà, je ne suis pas folle !
Jane quitta le bureau en silence et Kendall referma silencieusement la porte derrière elle tandis que je bouillonnais.
- Depuis quand est ce que tu vois une psychothérapeute ?! M'exclamais-je en me tournant vers Kendall.
En guise de réponse elle m'observa, le visage grave, durant quelques secondes. Si bien que je me mis à me dire que j'étais allée un peu trop loin.
- Est ce que tu pensais vraiment ce que tu as dis Atlantis ?
Merde.
Je déglutis difficilement sans rompre notre contact visuel. La question résonnait en boucle dans même. Est ce que j'étais sûre ? Être la petite amie de Kendall Jones, était ce même possible ?
Je pris mon courage à deux mains et après avoir passer une main dans mes cheveux légèrement en bataille je soufflais :
- Ou-oui car je crois que c'est ce qui se rapproche le plus de ce que nous sommes mais enfin je sais que ça n'est pas aussi simple alors si cette perspective t'ennuie, faisons comme si je n'avais rien dis.
Kendall me scrutait sans rien dire.
- C'est très simple pour moi bébé, déclara t'elle après s'être humectée les lèvres.
Je ne quittais pas ces dernières des yeux, si bien que je ne la vis pas se mouvoir et arriver vers moi. Ses mains douces se posèrent sur ma taille tandis que je succombais déjà à son parfum envoûtant. Alors que je fermais les yeux pour savourer cet instant tendre, je sentis les mains de Madame Jones remonter le long de mon corps, faisant frictionner contre ma peau le doux et fin tissus de soie qui me recouvrait, jusqu'à échouer sur ma mâchoire, que ses pouces apprivoisèrent.
- Regarde moi, m'ordonna t'elle.
J'ouvris alors les yeux, et mon souffle fut coupé par la lueur ambré éclatante de son regard sous la lumière du jour qui traversait la baie vitrée du bureau.
Le corps de Madame Jones parla au mien dans une langue que nous seules comprenions : ainsi elle me fit reculer de quelques pas, de manière à ce que mes fesses viennent se poser sur son immense bureau noir laqué.
- Peu importe la manière dont nous allons nommer cette relation pourvu que tu sois à moi Atlantis.
Je déglutis, en tentant de calmer ma respiration affolée. Ce fut vain car les lèvres roses et pleines de Kendall vinrent épouser la peau de ma mâchoire, je frissonnais violemment. J'étais à sa merci. Ses paumes traversèrent la peau de mon cou, redescendirent dans une lenteur tortueuse vers mes seins, dont les tétons étaient déjà dressés face à cette friction délicieuse. Toute ces vibrations violentes que je ressentais au creux de mon ventre : c'était terrible, j'en perdais ma faculté à garder les yeux ouverts.
- Tout est très simple de mon point de vue, murmura t'elle encore contre mon oreille alors que ses doigts me torturaient de leur mouvement cirucilaires au sommet de mes seins.
Je gémis, presque de désespoir, mes jambes qui s'enroulaient doucement autour de la taille de Kendall, debout devant moi, se crispèrent.
- Mais je crois qu'il n'y a que de mon coté que les choses sont simples, murmura encore Ken.
J'essayais de me concentrer sur ses mots mais elle ne m'aidait pas. Ma tête bascula en arrière quand sa bouche suçota la peau de mes clavicules, et se fraya un chemin dans le décolleté de ma nuisette, contraignant mon corps noyé par le désir à se laisser aller vers l'arrière.
- Je sais que tu as rencontré Arya hier, et que vous avez passer du temps ensemble : isolées. Me dit Kendall avec une froideur qui contrastait avec la chaleur qui émanait de ses doigts et qui dénudait mes deux monts.
Mon cerveau ordonna à mon corps de se figer à l'entente de cette phrase mais ce dernier n'en fit rien en raison de la bouche brulante de Kendall qui emprisonnait désormais l'un de mes tétons.
- Bordel de merde, soufflais-je autant pour ce qu'elle venait de dire que ce qu'elle me faisait ressentir.
J'étais pourtant loin d'être au bout de cette escapade enivrante. Mes doigts ses crispèrent sur le bord de la table. Un gémissement rauque sortit de ma bouche face à la pression délicieuse qu'exerçait sur mon sein la langue de Kendall. Le haut de mon corps à nu, ma tête renversée, tout mon corps en alerte, je sentis un de mains de Madame Jones remonter le tissu de la nuisette sur mes cuisses, j'étais alors presque entièrement nue.
A mon plus grand regret : la bouche de Kendall quitta ma poitrine, elle se redressa et attira mon corps embrasé contre le sien. Je me redressais légèrement et ouvris alors les yeux. Je découvris le regard sombre de Ken, ivre de luxure. Toujours habillée de son tailleur parfaitement coupé, son chignon bas était parfaitement intact, comme si elle ne se trouvait pas à quelques instants près au coeur de ma poitrine.
Dans ce contact magnétique de regards, je peinais à respirer.
Encore, me lamentais-je intérieurement.
Le visage de Madame Jones s'approcha du mien, je crus qu'elle allait m'embrasser mais ce fut simplement son front qui se colla au mien, et elle déposa sa main au creux de mon dos afin de m'appuyer fermement contre elle.
- Je sais que tu doutes, souffla Kendall contre mes lèvres, et je veux que tu sois sûre bébé.
Sur ses mots elle porta deux doigts à ma bouche, je mis quelques secondes à comprendre ce qu'elle attendait de moi, mais lorsque je le fis, j'ouvris doucement la bouche sous le regard insidieux de Kendall et elle les y glissa avec lenteur, je les lubrifiais avec sensualité durant quelques instants, elle grogna avant de les retirer.
- Mais je ne te toucherai plus si elle te touche. Je ne te partagerai pas, alors il faut que tu sois sûre de toi.
Elle se fraya tortueusement un chemin entre mes cuisses.
- Tu ne me partageras pas Ken, réussis-je à articuler malgré moi. C'est toi que je veux.
Je sentais mon corps se tendre sous la pression, sa main approchait, elle approchait.
- Non, tu ne sais pas encore ce que tu veux.
Kendall me pénétra, avec ses deux doigts. Ce fut à la fois violent et délicieux, je me cambrais mais la main de Kendall au creux de mon dos m'immobilisait contre elle, mes jambes fléchirent, je gémis de plaisir. Elle m'offrit de rapide vas et viens et rapidement son pouce rejoint cette cadence puisqu'elle entreprit des mouvements circulaires autour de mon clitoris. Je n'entendais plus rien, ne voyais plus rien, je ne faisais que ressentir, un brasier qui consumait chaque parcelle de mon corps. Ses mouvements s'accélèrent, je transpirais et me contractait de plus en plus contre ses doigts. La respiration haletante, mes gémissements se faisaient de plus plus en fort et suppliants.
- Quoi que nous devenions je veux que tu sois sûre, et le lire dans ton regard.
Je l'avais à peine entendu tant j'hurlais. J'étais au bord quand elle s'arrêta, la frustration me gagna immédiatement, je l'observais presque affolée par ce qu'elle m'infligeait.
- Ken... murmurais-je d'une voix torturée.
Elle ne répondit rien et se contenta de sortir une serviette blanche en tissu de la veste de son tailleur afin de s'essuyer les doigts, le tout sans sans me quitter des yeux. J'essayais de reprendre mon souffle mais des bouffées de chaleur m'en empêchait. J'étais tellement frustrée.
- Cette frustration que tu ressens présentement..
Sa voix était désormais rauque et froide
- Elle est identique à celle que tu me fais fais ressentir : là.
Sa main était venu se placer au creux de sa poitrine, entre ses deux seins. Je ne pus ne serait ce que respirer convenablement c'est comme si elle m'avait coupé le souffle, ma bouche devint sèche devant le franc de ses yeux et je me trouvais béate devant Madame Jones alors qu'elle avait déjà tourné les talons, quittant la pièce sans m'adresser un seul mot de plus, me laissant là, presque nue, sur ma faim et retournée.
...
- Wow, vous êtes tellement... intenses, soupira Emma à l'autre bout du fil tandis que j'enfonçais une tartine de pain de chasse recouverte de beurre et de confiture à la fraise dans ma bouche.
Elle ne pouvait pas me voir mais j'étais en train d'hocher la tête pour approuver sa qualification, l'intensité de Kendall je la ressentais bien, j'avais l'impression de dépenser toute mon énergie à ses coté, mais ça n'était pas quelque chose d'épuisant, de nocif, c'était quelque chose de positif, et qui me donnait terriblement faim, j'ignorais quand est ce que j'avais petit déjeuner de la sorte pour la dernière fois. Après les décès de mes parents je n'avais plus eu beaucoup d'appétit.
- Et donc, maintenant ? M'interrogea mon amie.
J'avalais ce que j'étais en train de marcher avant de répondre :
- Je ne sais pas, dis-je simplement. Je suis allée prendre ma douche puis j'ai lu un peu afin de m'occuper l'esprit. Et de son coté, elle avait quelques coups de fils à passer et des dossiers à traiter donc elle est en train de bosser sur son bureau pendant que je prends mon petit déjeuner.
J'entendis Emma ricaner alors que je trempais mes lèvres dans ma tasse de thé parfumé au jasmin.
- Vous êtes incorrigibles, et vous avez d'énormes progrès à faire en terme de communications, mais vous êtes tellement craquantes, s'exclama Emma d'une voix niaise. Vivement l'officialisation !
Je grognais avant de mettre le haut parleur afin de me faire une autre tartine.
- Apparement je ne suis pas prête, ironisais-je.
J'entendis quelques bruits de fonds alors que je refermais le pot de confiture.
- Merde, cria soudain mon amie en me faisant sursauter.
- Tout va bien ? M'inquiétais-je.
Elle soupira et jura avant de me répondre essoufflée :
- Ouais j'ai juste oublié mes oeufs sur le feu parce que j'étais en train de me maquiller, s'exaspéra t'elle. Bref, si je peux être honnête avec toi je pense que Kendall a raison Atlantis, tu as des choses à régler de ton coté avant de t'engager dans quoi se soit. Notamment avec une certaine Arya Miller, ponctua t'elle d'une voix malicieuse.
Je levais les yeux aux ciels tout en me délectant de ma tartine.
- Oui je sais Emma, me résignais-je. Je crois qu'il va me falloir une formation sur les relations de couple et tout le tralala.
Le rire d'Emma retentit. Je souris tout en me servant un verre de jus d'orange, rien qu'à sa couleur et son aspect je devinais qu'il avait été fraîchement pressé par Anna.
- Tu ne serai pas un peu en retard Emma ? D'ailleurs relevais-je soudain.
- Si, souffla t'elle mais il se trouve que ma boss est en repos forcé pour trois jours alors j'en profite !
Ce fut à mon tour de rire, qu'elle chipie celle là.
- Eh bien figures toi que ta patronne vient travailler aujourd'hui et que si je suis avant toi à l'agence, tu aura affaire à mon coté le plus sauvage !
Je grognais et bouchais mes oreilles afin de ne pas entendre la phrase indécente qu'avait entamé Emma sur Kendall, le SM et je ne sais quoi de torride, à m'en faire rougir.
- Je crois qu'en vu de ton côté « sauvage », il vaut mieux ne pas cracher sur trois jours de congés afin de reprendre tes esprits.
Je n'eus pas le de répondre que la voix de Kendall retentit (le haut parleur ça n'était pas une bonne idée) :
- Ne vous en faites pas Emma, vous ne risquerez pas de croiser Atlantis au bureau durant ces deux prochains jours.
Elle se tenait derrière ma chaise, légèrement penchée, ses mains posées de par et d'autre de la table. Emma bugga légèrement :
- Oh-Euh, bon-bonjour Kendall. Merci, je savais que je pouvais compter sur vous, dit mon amie d'une voix hésitante.
Kendall avait elle cet effet sur toutes les femmes ?
- J'ai une tonne de travail, me défendis-je, et je vais beaucoup mieux !
Kendall se pencha davantage sur ma chaise et murmura presque contre ma peau d'une voix très autoritaire :
- Tu ne m'en voudras pas si je considère l'avis du docteur Green bien plus fiable que le tien.
J'eus des frissons. Emma avait visiblement tout entendu aussi, car elle s'empressa d'intervenir :
- Bon, eh bien je vais vous laisser, je n'ai pas la chance de profiter de deux jours de congés alors bon.. Repos, chantonna Emma en insistant sur le dernier mot.
Gênée, je plaçais ma main sur mon visage d'exaspération avant de répondre puis de raccrocher. Je me retournais maintenant vers Madame Jones juste derrière moi. Après la manière dont elle avait quitté ce bureau ce matin et surtout notre échange, je ne savais pas vraiment où nous en étions mais naturellement elle me guida : j'eus donc ma réponse quand sa main vint attraper ma nuque et qu'elle embrassa le haut de mon crâne, c'était à la fois atrocement possessif mais tendre, elle avait sa manière à elle de faire les choses.
- Tu as travaillé au moins pendant deux heures, relevais-je.
Kendall fit le tour et s'installa en face de moi sur l'une des chaise victorienne, à sa place, dos à la vue panoramique qu'offrait la baie vitrée de l'espace salle à manger.
- J'ai essayé d'évacuer le maximum de travail afin d'avoir ma journée de libre pour toi. As-tu bien mangé ?
Mon coeur s'affola dans ma poitrine, elle l'avait dit d'une manière si naturelle et pourtant mon rythme cardiaque avait faillit y rester, tellement que je ne sus quoi dire. Et comme pour encore plus me déstabiliser elle y ajoutait une question anodine.
- Merci, dis-je timidement en détournant les yeux. J'ai même trop mangé et toi est-ce que tu as mangé ?
Elle sourit, ayant sans doute remarquer mon gauchisme légendaire lorsqu'il s'agissait de répondre à ce genre de phrase déstabilisante dont elle semblait être spécialiste.
- Non, je n'ai pas mangé mais je meurs de faim répondit elle, d'une voix mesurée en me regardant intensément. Je ne suis pas la seule d'ailleurs apparement et je suis ravie que ton appétit soit aussi ouvert.
J'avais l'impression que sa phrase avait double sens ou alors je me faisais des films.
Je la vis se servir une tasse de thé chaud. Même ça elle le faisait d'une manière sensuelle, la manière dont ses doigts fins attrapait le crochet de la théière, dont elle versait le thé..
- Comment ça va au niveau de ton travail, les choses s'arrangent-elles ? Demandais-je afin de me distraire de mes pensées perverses mais aussi parce que cela me préoccupait grandement.
Kendall fronça les sourcils, et je vis son corps se tendre.
- Est ce que nos conversations sont devenues ennuyantes au point que l'on se mette à parler affaires bébé ? M'interrogea Kendall avec un sourire en coin.
Elle se tenait droite sur sa chaise, ses doigts emboités les uns entre les autres sur la table, telle la dirigeante qu'elle était.
- Non bien au contraire, on sort du superficiel, me justifiais-je-avec un sourire léger sur les lèvres.
Kendall haussa les sourcils en tournaillant une cuillère à café dans sa tasse. Je demandais ce que cette expression faciale signifiait dans ce contexte, quand elle lança :
- Je n'ai pas envie que tu te fasses du soucis, tu as déjà suffisamment de choses à régler.
Je voulus ouvrir la bouche mais tout en portant sa tasse à ses lèvres elle leva une main pour me signifier d'attendre.
- Tout est sous contrôle Atlantis, c'est compliqué et épuisant comme situation mais nous travaillons sans relâche à la résolution des problèmes que rencontre mon entreprise en ce moment, me rassura t'elle après avoir bu une gorgée de son thé.
Mon menton maintenu par ma paume, je clignais plusieurs fois des yeux, signe de ma bonne assimilation de ces informations.
- Maintenant cessons de parler de mon travail s'il te plait, je déteste parler affaires avec toi.
Je haussais un sourcil avec un air provocateur alors que Kendall s'était redressée afin de relever le couvercle d'une assiette ou se trouvait un assortiment de tartelettes aux fruits :
- Tu me distrais bien trop pour que l'on puisse avoir ce genre de discussion platonique et rationnelle.
Je me mordis la lèvre, elle passa sa paume sur ses cheveux déjà parfaitement plaqués et j'aperçu alors ses pommettes rosirent légèrement. Elle mit en bouche et d'une manière très raffinée la petite portion de tartelette aux fraises piquée sur sa fourchette.
Je savourais le fait de pouvoir l'observer, je ne me ferai jamais au fait de la voir perdre le contrôle, cela provoquait chez moi une satisfaction incroyable, même lorsque c'était tellement furtif que moi seule devait le remarquer.
- Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas dit que tu voyais une thérapeute ?
Tout en mâchant doucement, Kendall me répondit avec un rictus sur les lèvres :
- Ça, ce n'est pas important Atlantis.
En tailleur sur la chaise, je déposais mon verre de jus d'orange vide sur la table avant de croiser les bras.
- Bien sur que ça l'est, nous en avions parlé, tu m'avais dis que tu y penserais mais je ne savais pas que tu étais déjà disposée à te jeter à l'eau, lui dis-je d'une voix calme. Depuis quand est-ce que tu la vois ?
Kendall, ses couverts en main, s'humecta les lèvres avant de grimacer.
- J'estime avoir au moins le droit de savoir ce qu'il se passe dans ta vie Ken, affirmais-je. Tu dis me faire confiance mais tu ne me dis rien !
Devant son silence, je détournais les yeux avant de soupirer.
- Je suis suivis par le Docteur Sully depuis bientôt un mois, suite à ta recommandation à ce sujet et..
Son visage était certes impassible mais je sentais son regard fuyant, comme si elle avait honte.
- Et ma volonté de régler toutes ces choses que je n'ai visiblement jamais su régler par moi même.
Je savais que ça lui coutait de l'admettre et je n'imaginais même pas le courage qu'il lui avait fallu pour se convaincre de consulter, j'étais contente d'avoir participer à cette avancement, en fait j'étais même comblée de bonheur. Je lui souris du sourire le plus tendre que je n'avais jamais offert.
- Je suis fière de toi, soufflais-je alors qu'elle avait emboucha le dernier morceau de sa tartelette.
Elle se figea alors et son regard attrapa le mien, je ressentis comme une décharge à cet instant là, mais pas au niveau de mon bas ventre comme elle pouvait souvent le provoquer mais au niveau de ma poitrine. Les lèvres de Kendall s'étirèrent en un sourire timide avant qu'elle ne se mette à me scruter d'un regard doux.
- Mais tu aurais sans doute préféré que mon thérapeute ne soit pas le docteur Sully, se moqua t'elle en entamant le découpage de deux pancakes superposés.
Je grognais en cachant mon visage derrière mes mains, oh non pas ça. Kendall souriait tout en m'observant avec une lueur que je commençais à voir souvent dans ses yeux. Avant c'était uniquement lorsque je riais, mais maintenant c'était presque les trois quarts du temps, elle m'observait comme si elle pouvait me déchiffrer, avec une chaleur, une... émotion (?) qui me transcendait.
- N'importe quoi, me défendis-je faussement, simplement je pense que son attitude n'est pas des plus professionnelle ! M'exclamais-je, profondément mal à l'aise. Et puis je n'aime pas ce qu'elle dégage, je la trouve dédai...
- Tu es irrésistible lorsque tu cherches à marquer ton territoire, m'interrompit Ken.
Ce fut à mon tour de me figer.
Marquer mon territoire. Je ne pensais pas être légitime à vouloir avoir Kendall pour moi, mais cette envie s'annonçait de manière de plus en plus en claire dans mon esprit. Je ne voulais pas qu'elle désire d'autres femmes, je ne voulais pas qu'elle regarde d'autres femmes comme elle me regardait. Tout ça je ne le voulais pas, et j'en étais certaine.
Dans cette prise de conscience assez soudaine, je me levais, face à la confusion de Kendall qui ne comprenait pas vraiment pourquoi j'avais bondis aussi soudainement de ma chaise afin d'aller vers elle. Je m'installais sur ses genoux et déposais délicatement mes lèvres sur les siennes.
Rapidement, ce qui était un doux baiser prit les airs d'un baiser chaud et langoureux. Mes mains tenaient la tête de Kendall tandis que son bras, sur mon pull en cachemire blanc, entourait ma taille.
C'était bon, j'avais le sentiment de redécouvrir ses lèvres, en fait elle avait milles et une manière de m'embrasser, à chaque fois ça avait l'air diffèrent, cela pouvait passer de la manière la plus sexuelle et la plus torride qui soit à la manière la plus douce et tendre.
Je ne parvenais à détacher mes lèvres des siennes, je la voulais encore, je n'en avais pas assez, alors qu'elle fut ma frustration lorsque Kendall rompit notre baiser afin de murmurer contre ma joue : légèrement.
- Souhaites-tu que je la renvoie ?
Je ne m'attendais pas à cette proposition, et j'en étais touchée. Elle pouvait se montrer tellement attentionnée et jamais je n'aurais pu imaginer la voir ainsi. Kendall Jones était tendre et elle me faisait me sentir spéciale.
- Non Ken, si elle t'aide, c'est tant mieux, murmurais-je. Elle pourrait simplement le faire sans donner l'impression de vouloir te dévorer, fis-je remarquer.
Kendall sourit légèrement contre ma joue. Je humais le parfum que dégageais sa peau.
- Tu sens tellement bon, me surprise à lâcher sans aucune retenue.
Elle me serra davantage contre elle quand un raclement de gorge me fit sursauter. D'habitude je me serai sans doute rapidement relever, honteuse que quelqu'un surprenne ce moment mais cette fois là je me sentais tellement bien que je ne voulus quitter ma position. Mon profil me permettait de voir Anna qui nous sourirait.
- Mesdames, excusez moi d'interrompre ce moment de douceur mais le salon est prêt Kendall, comme vous l'aviez demandé.
Kendall acquiesça et sourit chaleureusement à sa marraine.
- Merci Marraine, pouvez-vous informer Jack du fait que je ne prendrai plus aucun appel professionnel jusqu'à nouvel ordre et d'en prévenir Mia.
Anna hocha la tête, alors que Kendall me fit me lever de ses genoux.
- Qu'est ce que tu mijotes encore Ken ? Dis-je intriguée en m'immobilisant.
Je ne vis rien venir : en guise de réponse j'eus le droit à une virée renversante, la tête en bas, mon petit corps sur l'épaule de Kendall, sa main qui vint claquer ma fesse sur mon jean. Je criais.
- Kendall ! Arrêtes dis-je hilare tout en tentant de redescendre. Anna dites quelque chose ! Criais-je avec impuissance.
J'entendis sans doute pour la seconde fois le rire de cette bonne femme.
- Je fais confiance à Madame Jones pour vous traitez comme il se doit madame Kayslar, l'entendis-je dire alors que mon tyran fit glisser la porte coulissante.
Cette petite escapade fut très brève et mes pieds retrouvèrent vite le sol. Je m'apprêtais à vivement rouspéter Kendall quand elle attrapa mes épaules pour me faire pivoter, de manière à ce que je sois dos à elle, avec une vue entière sur son séjour ultra lumineux.
Les mots me manquèrent immédiatement, et ma mâchoire menaça de tomber.
...
J'avais le sentiment de flotter dans les nuages. Non, encore mieux : qu'une horde de papillons faisait chavirer mon coeur. On ne m'avait jamais rien préparé d'aussi beau, portant mes parents débordaient d'imagination et pour nos anniversaires ils s'étaient toujours surpassés afin de nous préparer des fêtes plus folles unes que les autres. Mais cette surprise surpassait tout.
Aujourd'hui ça n'était pas mon anniversaire, mes parents n'étaient plus là, d'ailleurs la notion de famille depuis hier je n'étais plus certaine de savoir ce qu'elle signifiait, mais ce que je ressentais à cet instant me réchauffait au point que j'avais le sentiment d'être entouré par les bras chaleureux de mon père, de ma mère, et de Derreck. Les larmes me montèrent rapidement aux yeux et lentement je vis un premier pas afin de m'approcher des énormes tableaux photos.
Le séjour de Kendall avait été transformé en une grandiose salle d'exposition, éclairée par la lumière naturelle et abondante du séjour, tous les meubles avaient disparus, on se serait au coeur d'un véritable musée. Sur tous les murs, on retrouvait des photos, mes photos que j'avais moi même prise en format géant. Alors que j'avançais à travers cette exposition improvisée, Kendall qui se tenait derrière moi, appuyée contre un mur, déclara doucement :
- Tu ne m'as jamais dis que tu étais passionnée de photographie, tu as immortalisé tous ces moments Atlantis et c'est sublime.
J'ignorais comment elle avait trouvé ces photos, en fait si j'avais ma petite idée puisque Kendall pouvait même se faufiler chez moi sans que je ne sache vraiment comment, et mes boites à photos se trouvait dans mon armoire, au plus haut niveau, j'étais petite alors cela m'évitait de les avoir constamment dans mon champs de vision. J'imaginais que Kendall avait du « tomber » dessus un jour. Il valait mieux que je n'y réfléchisse pas trop.
J'avais commencé à prendre des photos durant mon adolescence : de mes amies au lycées, à mes parents, à Derreck et Arya, ce que j'aimais immortaliser c'était les sourires, les grimaces, les moments de stresse, de folie. Il fut un temps où j'avais toujours un Polaroïd dans mon sac, toutes les occasions étaient bonnes pour prendre des photos. Ça n'était pas le fait de prendre des photos qui me plaisait d'ailleurs je n'étais pas très douée, du moins je me fichais des techniques de photographie, ce que j'aimais c'était capturer des moments, des souvenirs. Je n'avais jamais songé à en faire quoi que soit, hors mis les afficher sur les murs de ma chambre.
Mes plus grandes vedettes étaient mes parents, hélas, après leur décès je n'avais plus touché un appareil photo et contre toute attente l'idée d'immortaliser me parut glauque, car j'avais tout ces souvenirs figés en images et pourtant ils n'avaient plus ni saveur ni chaleur mais aujourd'hui Kendall leur redonnait vie, tellement que je m'étais jamais sentie aussi vivante.
Je revivais tous ces souvenirs, un diner dans un restaurant japonais à Sydney, Derreck en bord de mer en Nouvelle Zélande, ma mère en train de préparer le repas de Thanskgiving, un selfie de toute la famille à la plage, une photo de moi avec la planche de surf de mon frère, mon père dans l'avion, un selfie de ma mère et moi avachies sur un lit, certainement un de nos samedis cosy, Derreck en tête de chorale à l'église. Je remarquais qu'aucune de mes photos avec Arya n'étaient présentes, je ne pouvais pas le reprocher à Kendall.
Il y avait des tableaux de toutes les tailles, certains en noirs et blanc d'autres en couleur, mais rien n'était anodin.
Avec cette vue d'ensemble il m'était impossible d'avoir observer toutes les photos, il me fallait parcourir le séjour afin de pouvoir tout apprécier. Et il me faudrait certainement un paquet de mouchoir.
Des larmes abondantes sur les joues, je me tournais vers Kendall, la gorge nouée. Elle se redressa aussitôt et ses sourcils se froncèrent :
- Est ce que ça va Atlantis ? Si ça ne te plait pas ou si tu ne veux pas voir ces photos, je fais tout retirer immédiatement.
Je tournais déjà la tête de gauche à droite pour lui signifier que non, je ne voulais que rien de tout ceci disparaisse. J'ignorais tout le travail que cela avait du demander d'installer tout ça mais surtout le coût. Je me demandais d'ailleurs comment c'était possible, car lorsque j'étais descendue petit déjeuner, une heure plus tôt le séjour avait encore l'allure que je lui connaissais et je n'avais entendu aucun bruit, bien que j'étais plongée au coeur de ma discussion avec Emma.
Le visage de Kendall se détendit et elle me sourit, une vague de chaleur m'envahit.
- C'est-C'est tout simplement incroyable, réussis-je à articuler. Mais c-comment ? Demandais-je d'une voix faible.
Kendall pinça les lèvres, avant d'hausser les épaules de manière désinvolte.
- Et si pour une fois tu profitais sans poser de question bébé ? Le séjour restera ainsi aussi longtemps que tu le souhaiteras.
J'essuyais mes larmes du revers de la main en souriant, avant de m'empresser de courir vers elle et de la serrer fort contre moi. Légèrement sonnée par le choc de nos corps, Kendall lâcha un petit « oh » de surprise avant de maladroitement m'entourer de ses bras, elle était crispée mais elle me serrait fermement, me nourrissant de toute sa chaleur et de son parfum délicieux.
- Merci, merci, merci, murmurais-je avant de lui déposer un énorme baiser sur la joue. C'est la surprise la plus parfaite qui soit.
Kendall attrapa une de mes mains et la porta à ses lèvres.
- Tu mérites la perfection Atlantis, me déclara t'elle comme pour achever mon rythme cardiaque. Malgré ton insolence.
Un sourire insolent sur les lèvres je levais les yeux au ciel avant de partir explorer mes souvenirs tandis qu'elle me suivait de quelques pas, en silence, me laissant dans l'intimité de mon passé.
Observer mes souvenirs avec mes parents ainsi, provoquait en moi une profonde nostalgie et une immense tristesse mais contradictoirement beaucoup de joie. Et une panoplie de questions, tellement que je ne serai parvenue à les formuler mais je savais également que je n'étais pas prête à avoir des réponses pour l'instant. Cette exposition me rappela que ce dont je devais me souvenir c'est que mes parents peu importe leurs choix m'aimaient et pensaient faire le mieux pour moi, qu'ils avaient été ma famille et que peu importe ce que j'apprendrai ils resteraient ma famille.
...
Cela faisait près d'une heure et demi que je déambulais dans le séjour nouvellement salle d'exposition, je passais souvent du rire au larmes en passant devant certaines photos, je racontais parfois l'histoire qui se trouvait derrière le cliché, ou une anecdote à Kendall qui m'écoutait avec une attention quasi religieuse. C'était lorsque je m'étais trouvée devant un énorme tableau en format paysage ou l'on nous voyait : ma mère, mon père et mon frère et moi, courir sur la plage tel les acteurs D'alerte à Malibu, que j'avais remarqué qu'à côté du tableau se trouvait une plaquette avec une inscription gravée. Sur celle ci je pouvais lire :
« J'ai parsemé vos corps du rosé de nos rêves, à jamais je me souviens, malgré quelques brouillards, nous sommes et resterons identiques, nos souvenirs guérissent et jamais mon coeur ne cessera de vous aimer »
Ces mots me prirent au plus profond de moi même, c'était exactement ce que j'aurais voulus dire à mes parents mais je n'étais pas doté de cet art de manier aussi bien les mots. Ce fut étrange mais je sus que c'était elle, tout de suite, cette sensibilité dans ses mots, je ne la lui connaissais absolument pas mais, je ne sais pas, je le sentais. Je m'étais donc automatiquement tournée vers Kendall, l'interrogeant du regard mais je fis face à un visage neutre et faussement innocent. Maintenant que j'avais remarqué ce détails, je vis qu'il y en avait près de tous les tableaux, elles étaient si discrètes qu'au départ j'avais cru qu'il s'agissait des dates de la prise des photos.
J'allais me faire un plaisir de lire toute les ces plaquettes, surtout si mon doute sur l'auteur se confirmait.
Sous une photo de moi, prise par mon père, la plus grande de la collection, se trouvaient les mots :
« Elle est la lueur
Le vin qui contient les fureurs
Sa poussière brille sous mes doigts
Mon atmosphère : sa proie
Quand se confondra-t-elle en moi ? »
Je me mis à ressentir des picotements, aux extrémités de mes doigts, je me retournais brusquement, prise d'une poussée d'adrénaline, je n'avais jamais rien lu d'aussi beau, ça n'était même pas digne de moi.
Kendall avait les bras croisés, toujours en tailleur, ses pantoufles aux pieds : sexy même en pantoufle. Elle arborait un air sérieux.
- Tu écris des poèmes ! M'écriais-je avec émotion.
Elle hocha la tête de gauche à droite, comme un enfant qui nie alors qu'on l'attrape en flagrant délit de bêtise. Un sourire prit place sur mes lèvres tant je la trouvais adorable.
- Si ! Affirmais-je. Je suis certaine que c'est toi, c'est donc ce que tu fais lorsque tu écris dans ton carnet noir.
Kendall pinça les lèvres, avant de m'offrir un petit sourire en coin.
- C'est incroyable Ken, tu écris divinement bien, pourquoi ne me les as tu jamais montré ?
Elle souriait doucement, en tripotant son collier en or, je savais qu'elle faisait ça lorsqu'elle était gênée ou nerveuse.
- Mon nombre d'écrits sur toi pourraient t'effrayer, lâcha t'elle doucement, c'est assez...
Ses iris profondes me troublèrent.
- ...Obsessionnel. Dit elle d'une voix grave. Et les autres sont sombres et ennuyeux.
Je déglutis doucement. Kendall ne devait vraiment pas réfléchir comme nous autres, elle m'avait espionné, monter un dossier sur moi, me faisait surveiller mais elle trouvait trop gênant car trop obsessionnel de me montrer les poèmes qu'elle écrivait sur moi même. Très drôle.
- Non ils sont incroyables, rétroquais-je. Suis-je la première personne à avoir lu tes poèmes ?
Madame Jones, un doigt sur ses lèvres, hocha la tête pour dire oui en me fixant intensément.
D'un air malicieux je m'approchais d'elle alors que son visage - pour la première fois en ma présence- virait complètement au rouge.
- Eh bien sachez que suis très honorée Madame Jones, dis-je d'une manière exagérément sensuelle en faisant une petit révérence.
J'étais juste devant elle, baissée, et je perçu rapidement une lueur sombre dans ses yeux.
- Ne fais pas ça, tu me donnes envie de toi, déclara t'elle de sa voix froide.
- Je sais, dis-je d'un air provocateur.
Un rictus passa sur ses lèvres et elle rigola nerveusement avant de s'éloigner de moi.
- Je penserai à écrire sur nos frustration mutuelles, ironisa t'elle, me rappelant à l'ordre.
Je me redressais doucement, en tentant d'ignorer la manière dont mon bas ventre me torturait.
Frustration, re-bonjour.
Je grognais en levant les yeux au ciel, elle me foudroya du regard, je l'ignorai avant de retourner à la contemplation de cette exposition inédite. Du moins je fis mine car après près deux heures j'avais presque tout épier. En réalité je réfléchissais, je voulais savoir quand est ce que nous avions franchis cette barrière invisible, celle qui nous maintenait avant à bonne distance l'une de l'autre, celle que nous avions volontairement établit entre nous. Je pris mon courge à deux mains afin de former mon interrogation à voix haute.
- Je sais que tu es tout aussi douée que moi sur la question, dis-je avec sarcasme et sans me retourner. Mais, quand sait-on que c'est plus que ce que l'on pensait ou prévoyait ? Comment peut-on en être sûre ?
Au moins cinq minutes de pure silence s'écoulèrent quand ces mots quittèrent mes lèvres, je me tenais devant un tableau de mon frère et moi, je fus donc contrainte à me retourner pour jauger l'expression faciale de mon interlocutrice. Je fis face à des sourcils froncés et une expression mitigée. Non, en fait elle avait l'air irrité, mais je n'eus pas la temps de savoir pourquoi puisque Jack comme son habitude sortit de nul part et après m'avoir salué d'une manière solennelle s'adressa à sa patronne :
- Madame Jones, ce courrier vient d'arriver pour vous en recommandé de la part de Madame Le Bourgeois.
Ce fut comme si mon coeur venait de cesser de battre, je retins ma respiration, et je fus tétanisée. Marie-Anne..
Non, non pas encore cette histoire.
Je ne l'avais pas oublié, c'était impossible, j'avais juste mis cette histoire dans un petit coin de mon cerveau, en ayant l'espoir de pouvoir l'oublier, souhaitant qu'elle ne me rattrape pas. C'était naïf voir même débile car Marie Anne n'était pas du du genre à lâcher l'affaire, mais je..
Et qu'est ce que tu avais espéré ? Me demanda une voix méchante dans ma tête.
Impuissante, je vis Kendall déchirer le dessus de m'enveloppe d'une traite afin de l'ouvrir. Sortant de ma stupeur, je m'avançais rapidement vers elle, mais elle ordonna à Jack de m'en empêcher en lui indiquant de se placer entre nous.
- Non Atlantis, j'ignore ce qu'il se trouve dans ce courrier et tu as besoin de repos et de positivité.
Je ne la voyais plus, ou il fallait que je me tortille et tente de contourner légèrement la barrière humaine que constituait Jack. Je ne la voyais plus et c'était terriblement stressant, j'étais à deux doigts de me faire pipi dessus. Moi, je savais ce que contenait ce courrier, Kendall allait me détester, vouloir, tomber dans une colère noir, elle ne voudrait pas m'écouter, elle me foutrait dehors, je n'aurais aucune chance de lui expliquer que tout était diffèrent maintenant, que je m'étais retrouvée au coeur d'une histoire qui me répugnait, c'était fini alors que rien n'avais encore commencé, je ne voulais pas que ça s'arrête, je commençais tout juste à la connaître, à m'attacher, à..
- Atlantis, retentit la voix de Madame Jones.
Mon sang se glaça, je peinais à respirer normalement mais m'efforcer de paraitre calme devant Jack, qui se tenait face à moi. Je réussis à articuler un faible :
- Oui.
Jack se poussa alors et je pus enfin voir le visage de la femme qui semblait avoir ma vie entre ses mains, ce visage était atrocement calme, de colère froide ? Si c'était le cas c'était encore pire. Kendall me scrutait comme si elle pouvait lire en moi, alors que je tremblais de peur.
- Une lettre de courtoisie, qui nous est adressée. Déclara Kendall qui semblait à la fois confuse et mal à l'aise.
Un torrent de tension se déversa de mon corps, et j'eus le sentiment de reprendre vie. J'attrapais rapidement la carte blanche immaculé que Ken me tendait alors que Jack s'éclipsait discrètement.
« Kendall et Atlantis,
En espérant que vous accueillerez mes mots avec toute l'amitié que j'éprouve à votre égard,
Kenny, tu sais à quel point tu es précieuse à mes yeux et je tenais dans une dernière belle parole à t'annoncer l'ouverture d'une nouvelle page de ma vie, je m'installe définitivement à New York, j'ai rencontré quelqu'un, alors que je ne m'en croyais nullement capable. Je trouve de toute beauté la manière dont encore nos destins se croisent, et je me surprend moi même mais sans aucune rancune à souhaiter que tu puisses trouver l'apaisement et la douceur auprès d'Atlantis.
Je vous souhaite ce qu'il y a de meilleur.
Mes salutations.
Chaleureusement.
MA. LB »
Je sentais mon sang puiser de manière vive dans mes doigts, je transpirais sans doute un prit peu et l'angoisse ma gagnait.
- C'-c'est très étrange, bégayais-je doucement en retendant la carte à Kendall d'un geste lent.
Je pinçais les lèvres, en passant une main nerveuse dans mes cheveux. Étrange , alarmant surtout. Kendall ne pouvait le savoir mais pour ma part, je comprenais les mots cachés entre les lignes, c'était un avertissement. Marie Anne ne me laisserait pas tranquille mais je ne pouvais plus me soumettre à sa fourberie, je ne pouvais plus jamais regarder Kendall dans les yeux et savoir que je la manipulais même si au fond de moi en raison de ce que j'éprouvais pour elle je savais que je ne lui avais jamais mentis. Je n'avais d'autre choix que de lui parler, que de me rendre, quitte à périr parce que j'allais forcément périr, mais je faisais le choix de périr avant que Marie Anne ne me fasse périr.
Je fermais les yeux et prit une profonde inspiration, quand je sentis la paume chaude de Kendall sur ma joue. Avec difficulté j'ouvris mes yeux humides pour affronter son regard. Elle avait la tête légèrement penchée sur le côté, m'observant comme si j'étais une chose infiniment précieuse, parfois j'avais l'impression qu'elle était mon ange gardien. Je voyais une lueur plus claire dans ses yeux que lorsque je l'avais connu, je ne voulais pas la lui retirer. J'avais si peur mais je ne devais pas reculer.
- Ken, soufflais-je, en déposant ma main sur la sienne, sur ma joue. Je dois te parler, j'ai fais...
Le coeur serré je m'arrêtai, je sentais comme une déchirure en moi. A partir d'où l'avais-je « manipulé », et jusqu'ou est ce que cela s'arrêtait ? Quand avais-je commencé à me brûler les ailes ?
Madame Jones, le visage inquiet m'observait, attendant que je parle.
- Ken je t'ai m...
And baby, I can't hold it much longer
It's getting stronger and stronger
And when I get that feeling
I want sexual healing
Sexual healing, oh baby
Makes me feel so fine
Je sursautais. Alors que Kendall se mit à rire. Je soupirais, c'était les hauts parleurs de maison qui servaient à adresser des annonces à Kendall. C'était quoi cette musique soudaine, un bug ?
- Il y en a dans toute la maison ? Demandais-je légèrement agacée par cette interruption particulièrement non à mon avantage : j'ignorais quand j'allais retrouver un tel courage.
Un sourire sur les lèvres, Kendall plaça sa main autour de mon cou et de ce geste possessif déposa un baiser chaste sur mes lèvres.
- Oui bébé, c'est plus simple pour m'annoncer les choses, je déteste être dérangée quand cela peut être évité, surtout lorsque je suis avec toi.
Quelque chose en moi me picota.
- Et là qu'est ce que ça annonçait ? Demandais-je simplement. Parce que Sexual Healing de Marvin Gay c'est assez...
Je fis une grimace sans doute plus juste que mes mots, ce qui fit rire doucement Kendall, elle était si belle. Tellement belle lorsqu'elle riait pour moi.
- C'est la musique qui annonce l'arrivée de Raessah dans le parking. Elle s'en elle même chargée, me précisa t-elle.
Je me figeai. Raessah ? Il ne manquait plus que ça, qu'est ce qu'elle pouvait bien foutre ici ?
- Qu'est ce que tu voulais me dire bébé ? Demanda Kendall comme si elle ne venait pas tout juste de me dire que son amie qui m'avait agressé il y avait quelques jours allait venir ici comme si de rien n'était.
Je me doutais bien qu'il s'agissait sans doute d'excuses, ou d'explications mais ça n'était vraiment pas le moment.
Je fis non de la tête pour indiquer que ça n'était rien bien qu'elle insista.
- Vraiment ce n'est rien d'important, on en parlera plus tard, dis-je le coeur lourd alors que j'entendais déjà des talons claquer au sol.
Je me promis d'essayer le lendemain.
Génial.
...
Il y avait Raessah, qui était assise sur une des chaises imposantes de la salle à manger ainsi que son amie : Callie, une brune aux cheveux court avec un air d'Halle Berry, elle était aussi petit et menue que moi mais au contraire de Raessah et son air très rentre dedans, elle arborait un air mystérieux et mystique. Elles étaient donc face à moi. J'étais assise, ignorant ce qu'il se passait exactement, Kendall semblait hors d'elle. Elle avait refusé de s'assoir et se tenait les avants bras appuyées sur le dossier de la chaise près de moi. Ça n'etait pas très joyeux tout ça. Personne n'avait bronché mot, enfin Callie nous avais dis bonjour à Kendall et à moi, mais depuis plus rien. Une atmosphère glacial régnait et Kendall fusillait Raessah du regard. Cette dernière ne parvenait d'ailleurs même pas à la regarder droit dans les yeux.
- Dis ce que tu as à dire ou fiches le camps de chez moi Raessah, retentit brutalement la voix de Madame Jones à côté de moi.
Je sentais tellement d'amertume dans sa voix, une chose était sûre je souhaitais ne jamais avoir à faire à ce ton. Raessah qui aujourd'hui était plutôt soft dans don ensemble en jean brut avec une pantalon large et une veste oversize, évidemment seul quelques boutons de sa veste étaient fermés et elle ne portait rien en dessous or mis une chaine en or très bling bling. Elle baissa la tête quelques secondes.
Je ne comprenais pas ce qu'il était en train de se passer, Callie non plus visiblement et elle semblait particulièrement mal à l'aise. Cependant la jeune femme au visage rond et fin gardait son regard fixe sur la table.
- Callie, appela finalement Raessah comme s'il s'agissait d'un ordre.
Le ton habituellement si mielleux et sensuel de Raessah avait disparu en un instant, laissant place à un ton rugueux. Même la voix de Kendall ne devenait pas aussi ferme et autoritaire, j'en eus des frissons.
Est-ce que Callie était sa soumise ?
Alors que cette dernière avait semblé comprendre ce langage codé et entamait déjà de se lever pour quitter sa chaise, la voix froide de Kendall l'arrêta.
- Callie, reprennez immediatement place sur cette chaise.
Raessah se redressa subitement, visiblement remontée.
- Je ne te permet pas de remettre en cause mon autorité Kendall ! Fulmina t'elle sans hausser le ton pour autant.
Callie dont le visage virait au rouge ne savait ou donner de la tête, ni quoi faire, elle restait debout, attendant visiblement qu'on lui indique ce qu'elle devait faire. La pauvre. Kendall serrait la mâchoire et son regard tourné vers Raessah devint assassin.
- Et moi, l'attaqua Kendall les dents serrés, je ne t'ai jamais permis d'agresser et d'insulter Altantis comme tu l'as fais. Si tu ne veux pas que ton autorité soit remise en cause, jouis en avec les personnes adéquates.
Raessah soupira avant d'indiquer d'un geste à Callie de se rassoir, elle s'exécuta immédiatement.
Je m'en fichais des excuses de Raessah, ça n'était pas ses excuses qui allaient effacer ce qu'elle avait dit mais j'étais touchée par le fait que Kendall me face passer avant cette amitié qui j'en étais certaine lui tenait à coeur. Tout comme à Raessah d'ailleurs au vu de la manière dont son regard était fuyant et de l'expression qu'elle arborait : une expression de honte, de regret ? Et je me doutais que ça devait lui coûter l'équivalent de tous ces organes en terme d'égo.
Alors que la mâchoire de Kendall ne relâchait pas et qu'un silence de plomb régnait dans la pièce, Raessah poussa délicatement sa chaise et fit le tour de la table afin de venir vers moi. Kendall se redressa et se plaça entre nous.
- Je peux ? Demanda Raessah d'une voix pleine de précaution.
Après quelques secondes Kendall finit par s'écarter. Et pour la première fois depuis son arrivée, les yeux de Raessah rencontrèrent les miens.
Indéniablement, elle était indécemment sublime. Je ne connaissais personne sur cette planète qui dégageait un tel sex appeal, je me demandais comment Kendall pouvait désirer mon corps après avoir eu celui ci entre ses bras.
- Sweetheart, me dit elle de sa voix sensuelle habituelle, elle était accroupie en face de moi.
Je détestais ce surnom, mais j'allais faire un effort ne serait ce que pour Kendall. Par son regard je sentais que Raessah regrettait la manière dont elle s'était comportée même si j'étais quasi certaine qu'elle pensait ce qu'elle avait dit et j'avais peut qu'elle ait raison. C'est en ce sens qu'elle m'avait blessé.
- Je suis sincèrement désolée pour la manière dont je me suis comportée l'autre jour, c'était déplacé et très disgracieux, je n'ai jamais eu l'intention de te blesser, je souhaitais simplement et protéger ainsi que cette tête de mule que tu fréquentes. Lorsque les personnes que j'aime entrent en jeu, je m'en sors toujours d'une manière catastrophique. Mais je te promet de ne plus jamais m'adresser à toi de la sorte et de ne plus empiéter sur ton intimité.
Un léger sourire se dessina sur mes lèvre, je la comprenais sur ce point. Quand il s'agissait de Derreck, je perdais vite mon sang froid.
- Kendall est ma seule famille et je déteste avoir l'impression qu'elle se rend vulnérable, grogna Raessah comme si Kendall ne se trouvait pas dans la pièce. Mais je n'aurais pas dû me montrer aussi cruelle, l'autre jour. J'ai juste peur pour vous.
J'ai si peur aussi.
- Je comprends, dis-je doucement.
J'ignorai que Raessah était capable de parler d'une manière aussi naturelle et décomplexée, ça lui allait tellement mieux que son extravagance. Je comprenais maintenant : quand Kendall arborait un masque glacial et impénétrable pour se protéger, Raessah se camouflait derrière son coté too much et extravagant. Je relevais le nez vers Kendall qui nous regardait avec un léger sourire sur les lèvres.
- Je sais pas vers où vous allez et certes ça ne sont pas mes affaires mais ne vous faites pas de mal pour l'amour du ciel, j'ai horreur des histoires dramatiques, il n'est pas nécessaire d'en arriver à vider des paquets de mouchoir et à être sur son lit de mort pour des histoires de baises !
Je pouffais, Kendall leva les yeux au ciel, alors que Callie, qui avait toujours cette attitude en retrait ne sourcilla pas. Un reprenant un air plus sérieux, l'amie de Kendall attrapa une de mes mains :
- Est ce que tu crois que tu vas pouvoir me pardonner ? Demanda t'elle avec un air assez irrésistible.
Si on mettait de coté le fait qu'elle avait couché avec Kendall et l'épisode de la dernière fois, Raessah n'était pas une femme méchante, sournoise très certainement et je ne pensais que nous allions devenir les meilleures amies du monde mais nous pouvions nous entendre, si elle se tenait à carreaux. Et puis ne serait ce que parce que je ne voulais pas être responsable de la discorde entre Ken et elle j'allais lui pardonner. Kendall était d'ailleurs tendue et nous observait toujours attentivement.
- Bien sûr, c'est déjà oublié, la rassurais-je.
J'eus à peine terminer ma phrase qu'elle me prenait déjà amicalement dans ses bras.
- Fais attention à toi Sweetheart, me chuchota t'elle doucement aux creux de mon oreille.
Ça n'était pas une menace au contraire, c'était presque bienveillant. Elle me fit un triste sourire lorsqu'elle recula, comme si j'étais en danger ou au plein milieu d'un piège.
Si seulement elle avait su que ça n'était pas Kendall le danger ambulant, mais bien moi : la bombe à retardement.
...
- Donc toi et Raessah..? Demandais-je maladroitement à Callie qui observait l'exposition improvisé.
Kendall et Raessah s'étaient éclipsées dans le bureau de Madame Jones.
- On a des choses ennuyantes à régler bébé, ça ne sera pas long. M'avait dit Kendall en déposant ses lèvres sur mon front.
Raessah avait ensuite ordonné à Callie de rester avec moi afin que nous fassions connaissance, cette dernière m'avait confié être très impressionnée par cette exposition que Kendall avait organisé pour moi et m'avait demandé si ça ne me dérangeait pas que l'on la regarde ensemble. Callie était de bonne compagnie, elle était intéressante et trouvait toutes les photos sublimes.
- Oui, je suis à elle, m'annonça Callie comme si c'était la chose la plus naturel au monde.
D'un geste lent j'hochais la tête pour acquiecser.
- Donc tu es sa sou-soumise ? M'assurais-je toujours maladroitement.
Callie en avançant vers un tableau de ma mère en train de siroter un cocktail sur notre véranda, acquiecsa d'un mouvement de tête. Je ne voulus pas poser plus de questions car je ne voulais pas paraître indiscrète ou lourde. Mais rapidement c'est l'amie de Raessah avec son petit visage mutin qui affirma :
- Je pensais également que tu étais la soumise de Jones, du moins c'est ce que Madame Carlson m'avait indiqué mais il me semble bien que ce n'est pas le cas, du moins plus le cas.
Tout juste derrière la petite brune, je répondis :
- Pourquoi dis tu cela ?
- Madame Jones est trop familière avec toi, et tu es trop libre, m'expliqua t'elle en se tournant brièvement vers moi.
Je souris légèrement.
- C'est compliqué, lâchais-je simplement. Ça fait combien de temps que Raessah et toi vous fréquentez ? Enchainais-je afin de ne pas m'attarder sur la question.
Callie passa une main dans ses cheveux, et sembla réfléchir.
- Si on fait le total ça doit faire trois ans, mais mon contrat a été rompu plusieurs fois.
Je me m'assis sur un tabouret au centre du séjour, je commençais à me sentir fatiguée.
- Et vous ? Me relança Callie en se déplaçant de manière nonchalante.
Je passais une main sur mon visage.
- C'est assez récent et...compliqué, répétais-je.
Avec un sourire radieux sur les lèvres, Callie se tourna vers moi et s'approcha, elle s'assit sur un autre tabouret. Elle portait une courte robe en cuir sur des collants noir transparents. Raessah ne devait pas être touché par le virus du mépris qu'éprouvait Kendall pour les vêtements courts.
- C'est toujours très compliqué je crois, et Madame Jones a l'air d'être une femme extrêmement rigoureuse et exigeante.
Je levais les yeux au ciel en confirmant d'une grimace. Nous explosâmes de rire.
- Raessah ne l'est pas ? M'enquis-je.
Callie pouffa en levant le yeux ciels à son tour.
- Je suis habituée à l'autorité de Madame Carlson, j'ai assimilé tous les réflexes et me suis adaptée à ses exigences alors je ne sens plus vraiment l'aspect contraignant.
Entendre ce genre de discours me confortait dans l'idée que je n'aurais pas pu continuer à être la soumise de Kendall. Je n'aurais jamais été une bonne soumise.
- Tu as quel âge Callie, si ce n'est pas indiscret ? Enfin, je me demande ce qui a pu te pousser dans ce type de relation, tu as l'air jeune et si douce, c'est si paradoxal.
Elle sourit comme si elle s'y attendait.
- J'ai vingt quatre ans.
Elle n'était donc pas si jeune qu'elle pouvait en avoir l'air physiquement.
- Et c'est une question de goût Atlantis, j'aime que l'on me contrôle, que l'on me domine, me possède presque obsessionellement, je ne saurais vivre une relation sentimentale ou sexuelle autrement. Madame Carlson sait parfaitement comment me tenir, elle est...
Elle se mordit la lèvre. J'imaginais assez facilement où elle voulait en venir.
- Je crois que je vois, ironisais-je.
En rougissant Callie sourit.
- Je suis sûre que tu n'as rien à m'envier, appuya t'elle.
Je ne pus cacher ma surprise devant cette remarque et son air malicieux mais je n'eus pas le temps de répondre car la petite brune enchaina :
- D'ailleurs étant donné que tu n'es pas une soumise, et que donc un contrat ne vient pas pallier le doute de la déloyauté comme elle peut être supposée dans une relation conventionnelle, voir Madame Carlson avec Madame Jones ne te dérange pas ?
Je me tendis sans doute trop rapidement pour pouvoir répondre « non ».
- Et toi ? Lui lançais-je alors, refusant de répondre à cette question. Malgré le contrat ?
Callie passa un doigt sur ses lèvres avant de me répondre : un nom ferme.
- Lorsque qu'elles se voient pour ça, c'est strictement sexuel et uniquement lorsqu'aucun contrat est en cours des deux cotés, ce qui arrive assez rarement. Ce n'est pas arrivé depuis un petit moment qu'elles couchent ensemble.
Je me détendis légèrement.
- L'initié et son initiateur ont toujours une relation très particulière, mais ici c'est vraiment « amical » Atlantis et primitif, crois moi, ça n'a rien de sentimental, Madame Carlon n'est même pas autorisée à toucher Madame Jones lors de ces rapports, je crois que c'est assez représentatif de tout ce détachement émotionnel et passionnel.
Mon visage dut me trahir au vu de la manière dont celui de Callie se décomposa. L'initié et son initiateur ?
- Tu n'étais pas au courant de ça je crois.
Je ne pris pas la peine de répondre.
- Je suis navrée je croyais que tu.. enfin s'il te plaît n'en parle pas à Madame Jones, je risque une très grosse punition et j'ai une grosse journée de travail demain avec plusieurs réunions donc je dois être en mesure de pouvoir m'assoir sur une chaise, ironisa t'elle.
Je repensais à l'épisode de la barque, et à quel point je l'avais trouvé désagréable : elle pouvait être sûre que je ne dirai rien.
- Je sais tout ça uniquement parce que Madame Carlson met la confiance et la transparence au coeur de tout contrat et elle m'a raconté dans quel cadre Kendall et elle s'était rencontrée car j'avais émis des insécurité à ce sujet. Jamais je ne me serai permise de t'en parler si je ne pensais pas que tu étais au courant, c'est confidentiel.
Je la rassurais en lui souriant et en déposant une main que j'espérais chaleureuse sur son épaule.
- Kendall n'est pas très bavarde Callie, et on commence tout juste à se connaitre ce n'est pas de ta faute.
Elle me fit un sourire en coin, mais je voyais bien qu'elle était inquiète.
- Raessah n'en saura jamais rien, je te le promet. La rassurais-je. Mais voudrais tu bien me raconter plus en détails ce que tu sais ?
...
- Incroyable, s'exclama la voix suave de Raessah dans notre dos, ce qui nous contraignit à nous retourner. J'adore ta nouvelle déco BabyKen.
Parfait timing. Callie et moi venions tout juste de terminer de discuter concernant l'histoire qui avait lié les deux sublimes créatures qui venait de pénétrer la pièce.
- Kendall Jones, la sans coeur aurait organisé quelque chose d'aussi touchant ! Lança Raessah avec sarcasme tandis que je levais les yeux aux ciels. Ça mériterait quelques larmes !
Je profitais du fait que Reassah intima à Callie d'approcher et de lui demander « As tu été sage ? » pour attraper intimement le regard de Madame Jones. J'avais l'impression de la connaitre un peu plus maintenant - comme c'était bon, je voulais désormais tout savoir.
Kendall était Raessah s'était rencontré il y avait environ cinq ans à Paris, lors d'une soirée caritative sur le thème de l'art, monde dans lequel évoluait Raessah, sans doute au fil des verres et des discussions, Kendall avait confié mot pour mot :
« Je ne sais aimer sans frapper, je ne sais désirer sans blesser, j'ai toujours vu un lien vital entre la passion, plaisir, douleur et contrôle. Ma mère me disait toujours : plus je frappe et plus j'aime, on est dur avec ceux que l'on aime. L'affection rend cruellement intrensigeant ».
Callie m'avait confié avoir lutter pour retenir cette phrase afin de la noter, elle la trouvait parfaite.
Personnellement elle m'avait surtout émue et attristée, car je connaissais l'histoire de l'enfance de Kendall alors je comprenais de quelles blessures profondes ces paroles prenaient racines.
A cette époque, Kendall ne connaissait rien au milieu SM, du moins à ses codes, elle se croyait disjonctée, anormale mais suite à cet échange et à un « rendez vous » proposer à Kendall par Raessah -qui fréquentait ce milieu depuis son adolescence- que Kendall avait découvert le monde qui lui collait parfaitement, celui ou elle retrouvait ce qu'elle recherchait. Trois mois après cette rencontre, Raessah présentait Lucie à Kendall.
- Vous avez l'air de bien vous entendre, me fit elle remarquer en m'approchant. Callie et toi.
Je me levais du tabouret, Kendall passa son bras autour de ma taille. Je humais son parfum, qui devenait de plus en plus familier à mon corps.
- Callie est très agréable, dis-je doucement.
Kendall gimaça, en me collant plus fermement à elle.
- D'une compagnie plus agréable que la mienne ? Sussura t'elle à mon oreille.
Ses yeux s'étaient assombris, mon sang chauffa.
Mes mains passèrent sous sa veste de tailleurs, flirtant avec son chemisier, Kendall se crispa mais elle ne me stoppa pas. Je consommais de mes mains les courbes du haut de son corps. Je voulais tout lui enlever, ça n'était pas une envie sexuelle, enfin si, mais pas seulement, c'était l'envie de la connaitre, de voir ses blessures, de les guérir...
Mes lèvres s'aventurent sur la peau de lait, de son cou, je la respirais, j'en oubliais tout. Je sentais son pou s'accélerer, et ses mains m'agripper de plus en plus fort. Si bien que l'une d'elle descendait vers mes fesses et en agrippa une, je gémis doucement alors que ma bouche trouvait la sienne.
Un raclement de gorge nous rappela à l'ordre. Nous nous écartames doucement. Merde, visiblement nous avions dérapés. Raessah semblait faussement exaspérée, tandis que Callie se retenait de pouffer de rire.
- Dis moi, sweetheart, tu vis ici ? Parce qu'à ce rythme vous avez toutes fais les pièces.
Kendall se mordit la lèvre alors que je ne savais où me mettre. Mais la réflexion de Raessah m'interpella sur quelque chose, il était peut être temps que je rentre ? Je me sentais si bien ici que je ne me rendais pas compte de tout le temps que j'y passais mais cela faisait maintenant trois jours que j'étais là, et même si je n'avais pas très envie de rentrer, il allait bien falloir que je retourne chez moi, je n'allais pas continuer à chambouler le quotidien de Ken avec ma présence et mon repos forcé qui la contraignaient à rester chez elle au lieu de se rendre à son travail.
- Restez-vous déjeuner, Raessah ? Demanda Kendall alors que mon téléphone se mit à sonner.
Je m'empressais de sortir mon téléphone dans ma poche.
Lorsque je vis le prénom qui s'affichait, une poussée d'adrénaline s'empara de mon corps.
- Seulement si tu nous convies, entendis-je de manière lointaine.
Mais Raessah n'obtenut aucune réponse de la part de son interlocutrice car les yeux de Kendall tout comme les miens étaient rivés sur mon écran. Elle s'était comme transformée en statut de marbre. Dans la panique je m'excusais et montais les marches deux à deux afin de m'isoler dans une chambre afin de décrocher. Essoufflée, je portais mon téléphone à mon oreille.
- Hey, me salua la voix familière de ma meilleure amie.
Je ne comprenais pas pourquoi mon coeur refusait de se calmer.
- Hey, dis-je d'une voix que j'espérais naturelle.
J'entendais la respiration d'Arya à l'autre bout du fil.
- Tu n'es toujours pas rentrée, nota t'elle. Sa voix était légèrement rauque.
Je devinais qu'elle venait sans doute de se réveiller, je l'imaginais en débardeur et en...
Non on ne l'imagine pas !
- Toi si ? Demandais-je.
Elle me confirma que oui d'un « hum-hum ».
- J'espérais t'y trouver.
J'ignorais pourquoi mais j'avais l'impression que cette conversation, qui était pourtant tout à fait anodine n'était vraiment pas une bonne chose, j'avais l'impression de faire quelque chose de mal. Un silence régna ou seul nos respirations se faisaient entendre.
- Je sais que je devais attendre un signe de toi, mais je ne peux pas, tu me manques, m'expliqua Arya d'une voix douce. J'ai besoin de te voir.
Je ne sus vraiment pourquoi mais je mis le haut parleur avant d'envoyer un message à Emma :
« HELP ! Je suis au téléphone avec Arya »
- Arya, soufflais-je, torturée.
« Que dit elle ?! » Répondit instantanément Emma comme si elle ne se trouvait pas au travail.
- Rentre à la maison Lantis, s'il te plait, et laisse moi t'inviter à dîner ce soir.
J'étais dépassée par l'absence de cohérence de mes pensées.
« Elle souhaite m'inviter à diner. »
- Hum, Ary, commençais-je. Je...
Je reçu un message au même moment.
« C'est un date ? » M'écrivait Emma.
- ... Est que c'est un rendez vous ? Repris-je au téléphone.
Arya ria légèrement, je pouvais la voir rire, je connaissais son visage et ses expressions faciales par coeur.
- Oui c'est un date Atlantis.
« C'est un date ! » Ecrivis-je à mon amie Emma.
Qu'étais-je supposée répondre maintenant ?
« Acceptes ! »
- Quoi ?! Hurlais-je presque, à voix haute.
Arya qui ne comprenait rien à cette situation alambiqué : texto-haut parleur, me demanda si ça allait, je répondis que oui, que j'avais juste lu quelque chose qui m'avait surprise sur mon téléphone. Je n'avais pas consulté Emma pour qu'elle me donne ce type de conseil bon sang !
« Comment peux-tu me dire ça ! Je ne peux pas ! »
- Ary, je crois que ce n'est pas...
« Si, c'est exactement ce qu'il te faut Lantis, il faut que tu sois fixée une bonne fois pour toute, et c'est le seul moyen de tirer cette histoire au clair dans ton esprit et de te permettre d'avancer avec Kendall. Du moins c'est mon opinion. »
Ça avait du sens, mais était ce une bonne idée ? Comment Kendall allait t'elle le prendre ? Et si ça m'enfonçait dans mes doutes ? Mais si je ne le faisais pas comment être sûre ? Comme me l'avait demandé Kendall.
- Lantis ? Appela la voix d'Arya.
Dans l'urgence je devais répondre, et rapidement, alors mon cerveau me dicta de dire :
- D-D'accord Arya.
Avant de racrhcocher et ce sans même attendre sa réponse.
Je transpirais, et je dus reprendre mon souffle contre la porte pendant plusieurs minutes avant de me résigner à aller faire face à Kendall, le plus dur était là, lui annoncer que je rentrais pour diner, avec Arya. J'allais me faire pipi dessus.
J'allais déjà commencer par sortir de cette chambre et y descendre rejoindre les autres.
On verra après pour le reste.
D'un geste vif, avant de me dégonfler, j'ouvris la porte de la chambre aux couleurs taupes et vertes dans laquelle je me trouvais, pour me retrouver nez à nez avec le visage froid de Kendall.
Combien de fois je frôlais la crise cardiaque en une journée déjà ?
Elle se tenait devant moi, la mâchoire sérrée, les bras croisés, elle était.. furieuse ? Sûrement. En tout cas je ne pus tenir ma langue, ma culpabilité me fit fléchir et je balançais d'une traite :
- Je dois rentrer avant l'heure du dîner, je rencontre Arya ce soir.
Elle avança vers moi, quittant le seuil de la porte pour entrer dans la chambre, ses iris marrons libérant comme des lames qu'elle pointait dangereusement en ma direction, prêtes à libérer sa fureur.
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