Chapitre XX


Je n'avais jamais vu un tel désarroi sur le visage de madame Jones, durant quelques secondes, je crus qu'elle allait perdre son équilibre et s'effondrer. Elle était comme une petite fille apeurée, blessée, je me sentais impuissante.

Jack semblait l'être tout autant que moi. Il m'avait adressé une mine désolée quand je l'avais regardé avec un regard affolé qui signifiait :

«  Qu'est-ce qu'elle fou là bon sang ? »

Il s'était ensuite retourné en rougissant lorsqu'il s'était aperçut de ma tenue pas très recouvrante.

En ignorant le regard méchant de la mère de Kendall en notre direction, j'attrapais timidement la main de madame Jones qui sembla dès lors revenir à elle-même.

- Attends-moi dans la salle à manger s'il te plaît, m'intima t'elle doucement d'une voix qui n'était qu'un souffle.

Je ne bougeais pas, ne voulant pas la laisser seule avec cette femme. J'essayai comme je pus de lui faire passer ce message à travers mon regard. Sa main serra alors davantage la mienne, une douce chaleur envahie dès lors ma poitrine.

- Tout va bien, va m'attendre s'il te plaît Atlantis, me redemanda t'elle en m'aidant à mieux couvrir mon corps avec ma veste.

Après un regard noir vers la génitrice de Kendall, je fis ce que madame Jones m'avait demandé.

Je pris place sur la chaise victorienne sur laquelle j'étais assise lors de mon premier dîner avec Kendall.

Je me mordillais la lèvre, anxieuse. La porte qui reliait le salon et la salle à manger était en verre, il m'était donc impossible d'essayer de savoir ce qu'il se disait sans me faire voir. J'allais ainsi devoir prendre mon mal en patience en espérant que Kendall allait se reprendre et ne pas se laisser écraser par sa sorcière de mère.

Mon pied tressautait, signe de ma nervosité quand des hurlements me firent sursauter :

- Comment oses-tu débarquer chez moi pour exiger quoi que se soit de ma part ! Hurla Kendall d'une voix stridente.

Je ne l'avais jamais entendu parler sur un ton pareil, elle semblait rongée par la rage : incontrôlée. Si différente de d'habitude. Je n'entendis pas les réponses de sa chère mère qui, elle, ne semblait pas aussi déchaînée que sa fille.

Mais d'un coup, la voix insupportable d'Erika Jones retentit :

- Ça suffit jeune fille ! Je ne veux plus rien entendre, cesse de jouer les sottes pleurnichardes. Je ne suis pas venue ici pour entendre tes jérémiades. Cria t'elle d'une voix glaciale.

Elle avait crié tellement fort et d'une voix tellement effrayante que je l'avais entendu très clairement, tous mes poils se hérissèrent, cette femme me faisait froid dans le dos.

Mon absence de vision sur ce qui se passait m'angoissa d'avantage, car il me semblait que Kendall n'avait rien répondu, je me demandais ce qu'il se passait dans sa tête.

Les coudes plantés sur mes cuisses et ma tête entre mes mains, je fis de mon mieux pour ne pas courir arracher Madame Jones au bras de cette femme sans cœur.

Je restais assise durant de longues minutes me demandant quand est ce que cette mascarade prendrait fin.

Ne supportant plus ce silence, je décidais de me lever pour aller voir ce qu'il se passait et c'est à cet instant que j'entendis un cri rauque, étouffé.

Je courus presque vers le salon en manquant de me prendre la porte en verre coulissante. C'est là que je vis Kendall par terre écroulée sur ses genoux, dos à moi, la tête baissée, cette scène me retourna le ventre. Je relâchai ma veste et courus vers elle. La voir ainsi me déchirait, je m'accroupis au sol face à elle précipitamment. Kendall ne pleurait pas, il n'y avait rien sur son visage, que du vide. J'eus le sentiment d'être face à un être exempt de toutes émotions.

- Kendall ? Chuchotais-je.

Elle ne bougea pas et ne me regarda pas, son regard lointain ne me voyait même pas. J'approchais lentement ma main, de peur de la brusquer.

Lorsque ma main se posa sur son épaule, je sentis comme une décharge dans mon corps et je me retrouvais plaqué au sol brutalement. La douleur se fit ressentir immédiatement au niveau de mon dos et ma tête sembla légèrement résonné. Kendall se tenait sur moi, ses mains autour de mon cou, m'étranglant fortement. J'avais mal, mais je n'avais pas peur.

- Ken.. d.. tu me.. Tentais-je avec énormément de difficulté, je peinais à respirer.

L'action dura moins de cinq secondes car Kendall sembla remarquer ce qu'elle était en train de faire lorsque je poussais de toutes mes forces ses bras, enfonçant mes ongles dans sa peau. Son visage auparavant pâle et inexpressif devint rouge, elle s'affola, et relâcha mon cou, ce qui me permit de enfin respirer normalement. Je toussais fortement, afin d'apaiser mes poumons brûlants, et massais l'endroit ou les mains de madame Jones se trouvaient l'instant auparavant.

Kendall s'éloigna brusquement de moi. Je tentais malgré ma respiration lourde, mes larmes aux yeux et mes membres tremblant de la retenir, mais j'étais bien trop affaiblie physiquement pour arriver à quoi que se soit. Avant que je n'eus le temps de reprendre mes esprits Kendall courut vers les escaliers.

Je peinais à me relever, mais je fis de mon mieux pour me mettre sur pied afin de la suivre, j'avais peur de son état, de ce qu'elle pouvait faire. Voir quelqu'un d'aussi rationnel perdre sa lucidité et son contrôle de soi-même était parfaitement effrayant.

Je m'empressais autant que je le pus de monter les escaliers afin de rattraper Kendall, je voulus appeler Jack, mais j'hésitais et puis j'étais toujours en sous-vêtements. Je me dirigeais alors vers le fond de l'immense couloir de l'étage où se trouvait la pièce où Kendall s'était enfermée : sa chambre, très certainement. La porte de celle-ci était grande ouverte et je n'eus pas le temps d'admirer la beauté de cet espace un brin plus personnel que le reste de l'appartement. La pièce centrale de la chambre était vide, j'essayais alors le dressing, toujours rien.

- Kendall ! Hurlais-je avec ma voix cassée.

J'arpentais l'immense dressing et au bout de celui-ci, je vis une double porte française. Je me précipitai vers celle-ci et tentais de l'ouvrir en vain. La porte était verrouillée, je fis tourner le manche maladivement, sans succès . Même si Kendall n'était pas dans mon champs de vision j'étendais de l'eau couler et cela me confirma sa présence.

- Kendall, je t'en prie ouvre moi ! Je ne t'en veux pas, je sais que tu n'étais pas toi-même.

Je tapotais sur les petites vitres des portes, les larmes aux yeux, j'étais submergée.

- Laisse-moi t'aider.. S'il te plaît. Suppliais-je.

Malgré toutes mes demandes, Kendall demeura silencieuse, et ne pas pouvoir l'aider à traverser ce moment difficile me déchira. Je finis par me laisser glisser le long de la porte, pleurant de nerfs. La peau de mon coup était brûlante et le sol en marbre était bien trop froid, je regrettai de ne pas porter de vêtements. Je n'avais pas la force de me lever, et même plus de voix pour crier.

...

- Madame Kayslar..

Cette voix masculine me parut lointaine. Et je pris plusieurs longs instant avant de revenir à moi.

Une douleur que je ressentais au niveau de mes fesses me frappa alors, j'avais dû rester dans cette position bien trop longtemps. En plus de cette douleur s'ajoutait ma gorge sèche qui semblait irritée, et des courbatures me prenaient tout le corps.

Au bout de plusieurs clignements de yeux, je distinguais Jack, accroupis devant moi, de manière très floue.

- Hum.. Fut le seul son qui sortit de ma bouche.

Quelque chose de doux vint me couvrir les épaules, une sorte de petite couverture. Jack m'aida doucement à me relever en me laissant prendre appui sur lui.

- Qu.. Ce-, je dois rester là, bafouais-je.

- Vous ne pouvez pas rester ainsi au sol. M'indiqua Jack. Il vaut mieux que vous alliez vous coucher jusqu'à ce que madame Jones se sente mieux, à votre réveil tout ira mieux.

Je ne montrais pas plus de résistance, j'étais épuisée.

...

Je me réveillais d'un coup, en sursaut suite à un mauvais rêve dans lequel Kendall se tenait au bord d'une fenêtre, prête à sauter, alors que du bas de l'immeuble je l'avais repérée et que je courrais de toutes mes forces pour monter les escaliers et arriver à temps, ce fut trop tard et elle plongea dans le vide.

Sans que je sache pourquoi l'odeur des draps, de la pièce, de mon oreiller me réconforta, je plongeais ma tête dans l'un des coussin et de léger frissons me prirent. Le mauvais rêve se dissipa.

Je transpirais malgré le fait que je n'étais qu'en sous-vêtements et je fus soulagée de voir qu'une carafe d'eau ainsi qu'un verre étaient posés sur la table de chevet. Les rideaux étaient tirés, la chambre était donc plongée dans la pénombre, et Kendall n'était pas près de moi, mon cœur se serra de nouveau. Comment avais-je pu dormir dans cette situation ?

Je me mis à culpabiliser, il fallait que je me lève, je n'avais aucune idée de combien de temps j'avais dormis et si il était arrivé quelque chose à Kendall ?

Mon téléphone, qui je le devinais avait été déposé sur la table de chevet par Jack, se mit alors à sonner.

- Oh non pas elle, grognais-je.

Je voulus laisser sonner, mais je vis que j'avais une dizaine d'appels manqué de sa part.

- Atlantis comment peux-tu disparaître de la sorte! Je t'appelle depuis hier soir ! Cria Marie-Anne dans mes oreilles.

J'éloignais mon téléphone de mon oreille.

- On dit bonjour quand on est polie est ensuite on demande si tout va bien, la cassais-je avec ma voix matinale.

J'entendis de la musique en bruit de fond et quelques bruits de cliquetis et pas mal de voix à l'autre bout du fil.

- Oui, désolée, je suis sur le tournage d'une publicité et je suis un peu tendue, j'ai une grosse journée qui m'attends alors si tu pouvais me retirer cette dose de stresse je ne dirai pas non !

Je me levais du lit, les jambes engourdies.

- J'imagine que c'est le moment où je suis censée culpabiliser, ironisais-je.

- En effet ! Je me suis fait un sang d'encre Atlantis, tu ne peux pas rester silencieuse aussi longtemps !

- Il s'est passé beaucoup beaucoup de choses, me justifiais-je en baillant.

J'entendis quelques rires lointains avant que Maria ne reprenne.

- Excuses moi : salutations hypocrites entre mannequins.

Sa remarque me fit sourire.

- Alors qu'est-ce qu'il s'est passé hier ? Reprit elle plus sérieusement.

Je lui racontais ce qu'il s'était passée, Marie Anne n'en perdit pas une miette, me demandant des détails lorsque je les omettais volontairement, n'ayant pas envie de tout partager avec elle d'une part car ma trahison envers Kendall me pesait déjà suffisamment et d'une autre parce que je tenais à préserver ce que nous partagions aussi ridicule soit-il. La seule partie dont je ne lui parlais pas du tout était celle ou Kendall s'en était involontairement prise à moi, sinon tour le reste fut vaguement abordé.

- Attends, mais qu'est ce que cette connasse d'Erika lui voulait ?

Je haussais les épaules bien que Maria ne pouvait me voir.

- J'en ai aucune idée pour l'instant, il faudrait déjà que je parvienne à parler à Kendall.

Marie-Anne se mit à marmonner légèrement, signe qu'elle réfléchissait.

- Elle va revenir à toi, elle a besoin d'être seule pour se calmer.

Je grimaçais, je l'avais deviné, je n'avais pas besoin de l'expertise de Marie-Anne sur ce coup.

- Je suis très inquiète pour elle, ça fait si longtemps qu'elle n'a pas vu Erika et le fait qu'elle réagisse de cette manière n'est pas bon signe. Je devrais peut-être l'appeler.

Je haussais les sourcils, inquiète ? J'eus envie de rire.

- Comment peux-tu t'inquiéter pour elle alors que tu as pensé toute une entreprise uniquement pour lui faire du mal ? Je préfère que tu restes en dehors de ça.

Il y eut un blanc après les paroles qui venaient de sortir de ma bouche d'une manière bien plus glaciale que ce que je pensais.

- C'est diffèrent ! Se défendit vigoureusement Marie-Anne. Je ne veux pas lui faire du mal comme ça et puis tu n'es pas vraiment dans une meilleure posture, releva t'elle.

Je soupirais, honteuse.

- Je préfère que tu n'interfères pas, Maria, je m'en occupe, elle va aller mieux.

Un nouveau silence prit place.

- Bien. En tout cas tout se passe pour le mieux pour notre plan. Déclara Maria. Tiens moi au courant de l'évolution de tout ça.

Je lui souhaitais une bonne journée avant de m'apprêter à mettre fin à l'appel quand Marie-Anne m'interpella :

- Atlantis ?

- Oui, dis-je la voix lasse et rongée par la culpabilité.

- Tu ne m'as pas demandé les informations que je t'avais promises, mais saches que tout est sur la messagerie déclinée dont je t'avais parlé. Je te transmets les identifiants et le mot de passe par écrit.

Ça m'était complètement sortit de la tête. En même temps avec tout ce qui s'était déroulée c'était compréhensible.

- Merci. Et je n'ai pas oublié, je savais simplement que tu me les enverrais le moment venu, dis-je pour me donner de la contenance avant de raccrocher.

J'expirais fortement, la main sur mon front, je réalisais enfin dans quoi je m'étais de nouveau fourrée.

- Envoyer quoi ?

Je me retournais brusquement et vis Kendall assise au bord du lit, elle portait un débardeur blanc légèrement transparent et accessoirement déstabilisant ainsi qu'un pantalon noir moulant. Ses cheveux noirs étaient relâchés. Plus aucune trace de la Kendall de la veille, j'avais en face de moi un visage frais et paisible qui avait reprit toutes ses couleurs. Le poids qui m'oppressait depuis la veille me quitta, mais mon cœur quant à lui battait tellement fort que je craignais qu'il sorte de ma poitrine. Madame Jones me dévorait du regard. Je me demandais depuis combien de temps elle était là, ce qu'elle avait entendu.

- Je ne t'ai pas entendu arriver, dis-je la voix faible.

Elle se leva et vint vers moi, son regard toujours planté dans le mien, elle ne répondit rien. Est ce qu'elle nous avait entendu ?

Lorsqu'elle arriva en face de moi, elle leva les mains en signe qu'elle voulait me toucher, je me crispais légèrement, mais quand je vis la douceur dans ses yeux, je lui donnais un accord silencieux d'un hochement de tête.

Kendall attrapa alors délicatement mon cou, qu'elle examina avec attention en relevant légèrement ma tête. Tous les poils de ma peau se hérissèrent. La peau de mon cou était légèrement irritée, mais ce n'était rien d'insupportable, et ce, certainement parce qu'à cet instant précis je n'arrivais à me concentrer sur rien d'autre que sur le visage si pur qui se tenait près du mien.

- Ce n'est rien, soupirais-je. Je n'ai même plus mal.

La mâchoire de Kendall se serra.

- Je suis sincèrement désolée. S'excusa Kendall. Ce que je t'ai fait est monstrueux.

C'était bien la première fois qu'elle s'excusait d'une manière aussi claire et solennelle. À l'aide d'une de ses mains, elle sortit un petit flacon de la poche arrière de son jean. Elle déposa quelque petites gouttes d'huile sur la fine peau de mon cou.

- Je n'ai jamais levé la main sur qui que se soit en dehors du cadre de mes relations. Je ne perds jamais mon sang-froid et ma lucidité, mais hier..

Elle massa tendrement la peau avec ses pouces, elle baissait les yeux fuyant mon regard, ses yeux étaient intensément concentré sur ce qu'elle faisait, ce petit massage était tellement agréable.

- Hier, revoir ta mère a réveillé des traumatismes et tu n'as pas su y faire face, c'est humain.

Les yeux de madame Jones rencontrèrent furtivement les miens, je vis alors ses joues rosirent.

- Il n'y aucune honte à avoir, continuais-je doucement. Tu n'as pas supporté mon contact quand j'ai voulu te réconforter, je le saurais la prochaine fois.

Kendall qui avait finit son massage apaisant, me dévisagea hébétée.

- La prochaine fois ? Tu envisages encore de me fréquenter après ce qu'il s'est passé hier Atlantis ?

Je hochais doucement la tête, évidemment la question ne s'était même pas posée dans mon esprit, ça allait de soit. Et ça n'avait rien avoir avec Maria.

- Lorsque tu as quitté Punta Mita c'était pour ces mêmes raisons. Ma brutalité t'a fait fuir alors pourquoi la cotionnerais tu aujourd'hui ?

Je me mordillais la lèvre.

- C'est diffèrent, tout est différent.

- En quoi est ce différent ?

Un silence qui entraîna une gêne s'installa. Cette conversation avait quelque chose de très intime, ce qui semblait nous déstabiliser toutes les deux.

- Jamais je ne me le pardonnerai, dit Kendall en croisant les bras, ses yeux de nouveau fuyants.

- Je te le pardonne, moi, soufflais-je en lui relevant doucement le menton.

Nos yeux se rencontrèrent inévitablement, Kendall sourit timidement, ce sourire si rare pouvait me faire fondre. Je mourrais d'envie de lui demander ce qu'il s'était passé exactement avec sa mère, la raison de sa venue, mais quand je vis madame Jones retrouver le sourire je préférai reporter cette discussion, Kendall n'était sûrement pas encore prête à en parler et encore moins avec moi.

Madame Jones et moi ne nous étions pas quittées des yeux, c'était comme si elle m'hypnotisait, je ne parvenais pas à cesser cet échange électrique qui faisait monter la température de mon corps. Je sentais une tension insupportable en moi si bien que je pouvais presque sentir les mains de Kendall sur mon corps alors qu'elle ne me touchait pas, seul son odeur et sa chaleur caressait ma peau.

Ma bouche était sèche et je dois avouer que je luttais pour le pas lui sauter dessus, je n'aurais jamais cru en arriver là un jour.

Lorsque je fis l'erreur de descendre mes yeux vers le débardeur transparent de Kendall, je m'aperçus que ses seins étaient parfaitement visibles. Je poussais une sorte de grognement de frustration en remontant malgré moi mon regard vers les iris ambre de Kendall qui elle avait la bouche légèrement entrouverte. Quand elle se mordit la lèvre, je crus sentir un séisme en moi.

Un raclement de gorge nous ramena alors à la réalité. Nous nous éloignâmes l'une de l'autre. Je n'avais même pas remarqué que nous étions aussi proches. Kendall m'attrapa par la taille pour me placer derrière elle afin de cacher mon corps, ce contact manqua de me brûler la peau. J'avais l'impression qu'une malédiction me condamnant à ne jamais goûter de nouveau ses lèvres délicieuses me frappait.

- M-marraine, salua Kendall, tu aurais dû frapper.

Bien trop désorientée par mon bouillonnement interne je n'avais même pas pris la peine de chercher à voir qui était le responsable de cette interruption. Je fus d'avantage agacée quand je vis qu'il s'agissait de la très chère Marraine Anna, elle devait être ravie de nous avoir interrompues.

- Toutes mes excuses Kendall, j'ai frappé à plusieurs reprises sans obtenir de réponses. Je souhaitais simplement monter voir comment tu te portais, mais je ne pensais pas que tu allais déjà aussi bien.

Marraine Anna me détailla de haut en bas.

- Il me semble que je ne suis pas seule dans ma chambre, fit remarquer Kendall.

La marraine hocha strictement la tête en ma direction en guise de salutation.

- Tu n'amènes jamais personne dans ta chambre, cingla t'elle ensuite.

Marraine Anna avait parlé sans retirer ses yeux froids de ma personne. Je ne pus m'empêcher de lui sourire d'un sourire exagérément faux. Kendall se tendit devant moi, sa mâchoire se crispa et elle fusilla sa marraine du regard.

- Puis-je te parler en privé ? Demanda l'aînée d'une voix mesurée.

- Nous sommes là, toutes les deux dans ma chambre, je ne crois pas que nous puissions faire plus privé que cela.

Il y eut alors un blanc suivit d'un silence de mort dans la chambre.

- Tu sais bien ce que j'entends par « privé », Kendall, j'aimerais que nous parlions de ce qu'il s'est passé hier, ton amie peut elle nous laisser quelques instants ?

Agacée, je m'apprêtais déjà à quitter la chambre pour me rendre dans la salle de bain puisque je savais que c'est ce que Kendall finirait par me demander.

Mais contre toute attente elle attrapa doucement mon bras pour me retenir, avec un regard qui m'intima de ne pas quitter la pièce.

- Je suis toute ouïe, déclara Kendall à l'adresse de sa marraine.

Les yeux de marraine Anna passèrent de Kendall à moi en s'attardant sur mon poignet entouré de la paume de sa filleule avant de quitter la pièce sans dire un mot.

- Je suis désolée, se plaignit Kendall en m'attirant légèrement vers elle.

Je fis quelque chose qui me surprit moi-même, lentement, j'attirais Kendall dans mes bras, ce fut maladroit et rigide au début, mais lorsque nous fûmes plus détendues, je plongeais ma tête dans son cou et m'emplis de son odeur.

- Ce n'est rien, dis je doucement en souriant contre son oreille.

...

Kendall m'avait proposé de me doucher dans sa salle de bain digne des plus grands spas.

Je m'étais douchée à l'eau bouillante, j'aurais pu passer des heures entières sous cette douche luxueuse, j'avais cherché en vain le gel douche ou le savon responsable de l'odeur divine de Kendall en vain. Elle devait naturellement sentir aussi bon.

Une fois ma douche terminée, j'avais ensuite enfilé un peignoir qu'elle m'avait déposé, imprégné de son odeur. Il y avait également des sous vêtements rouges sang en dentelle qui m'allaient parfaitement.

Sa chambre était incroyable, elle était certes bien plus sombre que le reste de l'appartement, mais elle en était que davantage charmante et charismatique. Une énorme cheminée régnait au fond de la pièce, beaucoup plus sobre que celle qui se trouvait dans le séjour, j'avais l'impression de me situer hors du temps, son lit était posé sur une partie du sol plus en hauteur qui lui donnait l'image d'un trône dans la pièce.

Je me sentais un peu intrusive, j'étais dans la chambre de Kendall et comme l'avait si bien fait remarquer la marraine de Kendall personne ne rentrait dans cette chambre. Je ne voulais pas que Kendall se sente obligée de faire tout ça, et puis elle voulait certainement être seule.

Nous avions échangé très brièvement sur ce qu'il s'était passé hier, je savais qu'elle n'avait pas dormi de la nuit et était restée dans un bain qu'elle avait fait coulé, un long moment. Elle n'avait pas évoqué sa mère une seule fois et je ne l'avais évidemment pas fait non plus.

En sortant de la salle de bain, je trouvais Kendall allongée sur son lit, manipulant son téléphone. Cette scène banale m'extirpa un sourire, je n'avais jamais vu Kendall dans un cadre aussi banal, et ...Intime. Mais même dans cette posture peu avantageuse elle gardait son air autoritaire.

- Je vais rentrer, ça te permettra de te reposer et puis peut être que je pourrais passer un peu à l'agence puisque je n'ai pas travaillé aujourd'hui. Je ne veux pas t'imposer ma présence.

Kendall déposa son téléphone, elle était vraiment adorable, avec ses cheveux légèrement ébouriffés.

- Si tu n'as rien d'urgent à faire... Commença t'elle.

Le regard de Kendall fuyait le mien.

- ... J'aimerais que tu restes.

...

Kendall avait dit ces dernières phrases sans réfléchir, ça ne lui ressemblait pas, mais elle était fatiguée, aujourd'hui elle n'avait pas la force de se mesurer, de se contrôler. Elle ne faisait rien d'autre que suivre son instinct qui lui disait qu'elle n'avait pas envie qu'Atlantis s'en aille. Elle savait que ce n'était pas une bonne idée étant donné qu'Atlantis n'était plus sa soumise, mais elle ne pouvait se résoudre à voir la jeune femme sortir de sa vie.

Sa présence la réconfortait et l'inquiétude et l'affection qu'elle avait lu sur son visage hier lui avait procurer une telle douceur. Savoir que cette fois elle n'avait pas fuis, mais que bien au contraire elle était restée pour elle, pour savoir comment elle allait avait réchauffé son coeur, alors pour aujourd'hui au moins elle voulait qu'elle reste.

- Je ne suis pas certaine que se soit une bonne idée et...Commença Atlantis.

Kendall avait du mal à détourner son regard du corps d'Atlantis parfaitement mit en valeur dans ce peignoir beige, il était légèrement entrouvert au niveau de sa poitrine, sa peau caramel était encore humide tout comme ses cheveux qui avaient légèrement frisés, en d'autres circonstances Kendall se serait déjà retrouvée à gouter chaque parcelle de ce corps qu'elle désirait tant malgré les plusieurs semaines qui s'étaient écoulés.

Ça ne lui était d'ailleurs jamais arrivé de penser autant à une femme qu'elle ne fréquentait plus. Ces dernières semaines avaient été bien fades et monotones, comme si Atlantis depuis qu'elle était entrée dans sa vie lui retirait quelque chose à chaque fois qu'elle s'en allait. Madame Jones lui en avait amèrement voulu lorsqu'elle était partie bien que c'était de sa faute si la belle barbadienne avait fuit, mais lorsqu'elle avait revu ce visage angélique, sa colère s'était comme envolée.

- Je t'en prie Atlantis, surenchérit Kendall.

Atlantis ne put se résoudre à refuser quand elle entendit la voix fatiguée de Kendall, c'était bien trop mignon de voir la dame de fer dans cette posture. Cette dernière lui fit signe de venir s'asseoir près d'elle sur son lit.

- Je ne peux pas venir sur ton lit avec ce peignoir. Je vais mouiller tous les draps, rigola légèrement Atlantis.

Ce rire, avait toujours le même effet sur Kendall, il la figeait littéralement, elle n'avait jamais compris pourquoi il l'hypnotisait autant, mais il provoquait toujours quelque chose d'indescriptible en elle.

Lorsqu'elle remarqua l'air mi-choquée-mi gênée d'Atlantis qui venait de réaliser à quel point ce qu'elle avait dit était facteur de confusion, elle ne put s'empêcher de rire à son tour.

- Oh mon dieu, tu as vraiment l'esprit tordu ! Se plaignit légèrement Atlantis en rigolant à son tour.

-  Tu y as aussi pensé ! Releva Kendall, hilare.

Les deux femmes ne s'étaient jamais senties aussi détendues l'une avec l'autre.

- Il va falloir que tu me prêtes une tenue, déclara Atlantis quand elle put s'arrêter de rire. À moins que tu préfères que je te rejoigne en culotte ?

Kendall se raidit. Hors de question. Elle n'était pas certaine de pouvoir se contenir dans ces cas-là.

- Il y a encore tes vêtements dans le dressing de la première chambre de la mezzanine Atlantis, il va te falloir une autre excuse pour te mettre à nue.

Atlantis ne savait pas comment en étant ainsi avachie sur son lit, Kendall pouvait autant l'intimider et la déboussoler. Ses joues chauffaient alors elle s'empressa de quitter la chambre pour aller chercher de quoi mettre avant d'exploser sur place. Kendall ne rata pas une miette du spectacle quand Atlantis lui tourna le dos.

Cette dernière ignorait d'ailleurs si c'était une bonne idée de rester ici, ce n'est pas vraiment ce qui avait été convenu avec Marie-Anne mais elle se disait que si sa présence pouvait faire du bien à Kendall après ce qu'il s'était passé, elle ne pouvait pas refuser.

Ça c'était la version officelle.

En ignorant ses réflexions elle attrapa un jogging noir en coton et un débardeur gris qu'elle enfila après avoir retiré le soutient gorge qu'elle portait. Kendall avait vraiment bon goût, tout ici semblait beau et à la fois confortable.

Avant qu'Atlantis n'arrive, Kendall appuya sur le bouton qui permettait à son écran plat d'être libéré de la paroi qui le cachait. Elle parcourut les chaînes, la boule au ventre et elle fut surprise de ne rien entendre à propos de sa famille. La jeune femme ne voulait pas penser à ça se soir, cela la rendait bien trop nerveuse.

Kendall soupira et appela Jack afin de l'informer de la situation avant de lui demander de transmettre au chef qu'elle mangerait avec Atlantis dans sa chambre ce soir.

Lorsqu'Atlantis revint avec sa tenue et ses cheveux mouillés et attachés en un haut chignon Kendall ne put s'empêcher de se mordre la lèvre, malgré le fait que le jogging était ample Madame Jones devinait aisément les courbes voluptueuses de la barbadienne et cela lui brouilla quelques peu les idées. Comment un jogging pouvait il être aussi sexy ?

- Eh bien, on dirait qu'il n'est pas nécessaire que je me mette à nue.

Kendall se mit à rougir, Atlantis l'avait attrapé en flagrant délit. L'autre femme s'installa timidement sur le lit et à très bonne distance de Kendall, le fait qu'elle n'était pas à l'aise sautait aux yeux.

- Atlantis si tu es dans cette chambre, c'est parce que je veux que tu y sois alors à part si tu as pour objectif de te retrouver par terre, met toi à l'aise.

Atlantis hésita quelque peu, mais elle finit par s'installer confortablement sur le lit en souriant légèrement. Lorsque Kendall lui sourit encore, son cœur se serra.

- Kendall, nous n'allons pas regarder le journal, s'exaspéra Atlantis en portant à contre cœur son regard sur la télé qui était apparue comme par magie.

Kendall fronça les sourcils, en tentant de prendre un air faussement sérieux.

- Bien sûr que si, déclara Kendall avec une voix faussement grave.

Atlantis leva les yeux au ciel, ce qui assombrit immédiatement le regard de Kendall, puis elle essaya d'attraper la télécommande qui se trouvait entre les mains de Kendall.

- Sérieusement Kendall il est hors de question que je me tape le JT, on va regarder une série, c'est bien mieux.

Kendall ne se montra pas très coopérative et éloigna son bras de sorte que la télécommande n'était pas très facile d'accès pour Atlantis.

- Je ne regarde pas de séries, affirma Kendall en rigolant légèrement.

Les tentatives d'Atlantis pour attraper la télécommande étaient adorables mais vaines. Cette dernière grogna lorsqu'elle était sur le point d'attraper la télécommande, mais que Kendall la changea de main. C'était un combat bien trop inégal.

- Tu ne vas pas me faire avaler que tu n'as jamais pratiqué le Netflix and chill !

Kendall sourit malicieusement.

- Je n'ai jamais eu besoin du prétexte du visionnage d'un film ou d'une série pour baiser.

Le visage d'Atlantis se décomposa et des frissons lui parcoururent le corps. Cela n'échappa pas à Kendall qui planta son regard dans celui de la jeune femme qui semblait être dans un état second.

Avec toute cette gymnastique, Atlantis s'était retrouvée à califourchon sur Kendall, essoufflée. Lorsque Kendall lui tendit la télécommande car elle savait que si ce petit jeu contenait elle finirait par déshabiller la jeune femme, Atlantis l'attrapa puis la jeta à l'autre bout du lit.

C'était étrange pour elle de se retrouver au-dessus de Kendall, ça ne lui était jamais arrivé et bien qu'elle eut imaginé que cela lui plairait, l'autorité de Kendall lui manquait, aussi fou que cela pouvait paraître.

Kendall perdit son air joueur et son air prédateur revint instinctivement. Ses mains attrapèrent la taille d'Atlantis, remontant légèrement le débardeur qu'elle portait, trouvant sa peau chaude. Atlantis ferma les yeux pour savourer ce moment en soupirant de plaisir, ce contact, elle s'en délectait. Kendall grogna et la fit basculer sur le lit de manière à ce que se soit elle qui se retrouve au-dessus d'Atlantis. La plus jeune attrapa la nuque de Kendall pour l'attirer à elle, entourant son corps de ses jambes. Kendall passa son pouce sur les lèvres de la femme qu'elle désirait, la torturant.

- Madame Jones, résonna une voix.

Kendall mit quelques secondes avant de réaliser que c'était la voix de Jack qui résonnait dans l'interphone se trouvant dans sa chambre.

- Le chef vous informe que le repas est prêt, puis-je vous le monter ?

Extrêmement frustré, Kendall se laissa retomber sur le lit, en grognant.

- Je vais commencer à croire que c'est un coup monté, pesta Atlantis.

...

Les deux femmes durent se résoudre à manger leur repas et non l'objet de leur désir, elles le firent dans une ambiance chaleureuse et devant une série toujours sur cet énorme lit. Kendall avait laissé le choix à Atlantis, qui avait opté pour une série légère, le genre de truc qu'il ne viendrait jamais à l'esprit de Kendall de regarder.

- Je n'arrive pas à croire que la seule série que tu ais jamais regardé soit Malcolm, se moqua Atlantis.

Kendall lui lança un regard sévère qui fit disparaître son sourire. Madame Jones fut hilare lorsqu'elle vit l'air déconfit de la jeune femme. Cette dernière comprit alors que Kendall se jouait d'elle et elle lui donna une tape sur l'épaule.

- Ce n'est pas drôle madame l'intello pas du tout amusante qui ne regarde pas de séries, se plaignit Atlantis, en boudant.

Kendall déposa alors son plateau et neutralisa rapidement Atlantis qui se savait déjà en danger.

- Alors comme ça, je ne suis pas amusante ? Demanda Kendall d'une voix menaçante.

Elle entreprit alors de lui faire des chatouilles jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus respirer.

...

Une vibration me réveilla.

J'émergeais en sentant un bras chaud autour de mon corps, je gémis doucement. J'avais dormi comme un bébé.

En milieu de soirée Kendall s'était assoupie et je l'avais regardé dormir paisiblement, c'était sans doute la chose la plus mignonne qu'il m'eut été donné de voir. J'avais d'ailleurs immortalisé ce moment en prenant plusieurs clichés avec mon iphone.

Nous ne nous étions pas endormies en étant si proches l'une de l'autre, mais pendant la nuit mon corps avait cherché le sien et elle m'avait accueillit dans ses bras. Ça avait été étrange, mais tellement agréable, encore plus que lorsque je dormais avec Arya, et pourtant dormir avec ma meilleure amie était le meilleur moyen pour moi de m'endormir.

Je ne pensais pas trouver Kendall à mes côtés à mon réveil, d'autant plus qu'elle était censée travailler aujourd'hui et moi aussi d'ailleurs.

En essayant de ne pas trop bouger afin de ne pas réveiller cette bouille adorable, j'attrapais mon téléphone -comme d'habitude, je n'avais aucune idée d'où il avait été et de comment il s'était retrouvé là, mais j'étais reconnaisainte envers Jack de toujours penser à tout.

Je redescendis vite sur terre lorsque je vis les nombreux messages que j'avais, entre mes clients qui pour certains ne l'étaient sans doute même plus à l'heure actuelle, Derreck :

«  Putain Lantis tu pourrais quand même prévenir quand tu découches merde ! »

Arya :

«  Envoyer un message pour prévenir de tes plans, histoire qu'on ne s'inquiète pas trop c'est trop te demander ? »

Emma :

«  Boss, il serait peu être temps de venir travailler, tu ne penses pas ? T'es injoignable, j'espère que tout va bien, bisous. »

Et Marie-Anne :

«  Atlantis est ce qu'on peut se voir aujourd'hui, il faut qu'on parle de ce que j'ai trouvé sur toi, je passe à ton bureau ? »

Ce dernier message fut comme une claque dans ma figure, j'en avais presque oublié toute cette histoire, j'étais sur mon nuage et durant cet instant ma culpabilité avait disparut mais là elle revint à coup de fouet. J'avais encore une fois oublié ces fichus documents.

À contre cœur et avec toutes les précautions du monde, je m'extirpais du lit en veillant à ne pas réveiller Kendall, elle ne broncha pas, madame dormait à poings fermés.

Je pris une douche rapide et je me dirigeais vers le dressing où se trouvait les vêtements que j'empruntais à Kendall. Je choisis un léger pull blanc ainsi qu'un jean et des mocassins, de manière à passer à la maison uniquement pour récupérer mes outils de travail.

Lorsque je revins dans la chambre, Kendall se trouvait dans un peignoir noir, devant son ordinateur, elle releva dès lors son regard vers moi.

- Oh ! Je suis désolée si je t'ai réveillé, dis-je doucement.

Son regard me détailla et elle me regarda froidement, je compris immédiatement.

- Je ne te fuis pas, je dois juste aller à l'agence, j'ai beaucoup de travail et puis mon frère est inquiet, je dois passer chez moi.

Ses traits se détendirent.

- Tu es sublime, me complimenta t'elle.

Je ne pus m'empêcher de sourire comme une idiote. Elle contourna son bureau et vint me trouver prêt de son lit tandis que je relâchais mes cheveux de leur chignon. Lorsque Kendall fut en face de moi, je lui fis un léger bisou sur la joue.

- Merci Madame Jones, je pense que votre beauté m'a contaminé durant cette nuit, soufflais-je.

Un magnifique sourire se dessina sur son visage.

- Dans ce cas, vous devriez peut-être envisager de rester, murmura t'elle en attrapant ma taille, me rapprochant d'elle.

Avec son chignon approximatif et sa voix encore plus rauque que de coutume, elle avait quelque chose de fauve qui me faisait flancher et qui ne me donnait aucunement envie de m'en aller.

- Ou de revenir, dis-je sur le même ton, ce qui fit battre plus fort mon cœur. Comme ça, cela laissera le temps à votre réflexion, à tête reposée.

Kendall embrassa alors mon front.

- Dans ce cas, à plus tard Madame Kayslar.

...

Arya allongée sur Lucia nue, une fille qu'elle avait rencontré une semaine auparavant, l'embrassait fougueusement tandis que le corps de cette dernière ondulait sous le joug de l'excitation. Lucia avait passé la nuit ici avec Arya, ayant l'appartement pour elles seules, elles avaient fait l'amour toute la nuit. Ce matin là, sur le canapé Arya se consolait sur cette peau bronzé et ces cheveux chocolat bouclés. Ce matin encore elles se désiraient follement. Durant le peu qu'elles avaient dormi, Arya avait rêvé d'Atlantis comme si son cerveau était formaté à ce que cette dernière soit omniprésente dans ses pensées lorsqu'elle voulait l'oublier. Il avait fallu qu'elle éteigne ce désir avant qu'il ne la consume. Elle explora ainsi de nouveau ce corps avec sa langue, comme pour forcer son esprit à se focaliser sur autre chose, extirpant des gémissements profonds à la cubaine qui se trouvait en dessous d'elle. Lorsqu'Arya Miller mit un des de la cubaine dans sa bouche, la serrure de la porte fit un bruit. Les deux femmes n'eurent pas le temps de se relever qu'Atlantis était déjà au seuil de la porte, la bouche grande ouverte.

Ses traits se décomposèrent et Arya paniqua en se relevant maladroitement, Lucia couvrit son corps comme elle le put.

- Lantis je- c'est pas ce... Tenta Arya.

Atlantis se cacha les yeux et n'écouta pas un mot de ce que lui dit Arya, elle se dirigea vers sa chambre, récupéra son attaché-case et quitta l'appartement en trombe.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top