Chapitre XV
Je vis Marie-Anne arrivée vers moi d'un pas rapide, elle portait une sublime robe noire mi-longue en soie, qui épousait parfaitement son corps. Elle souriait de toutes ses dents, attirant les regards de toutes les personnes qui s'affairaient à installer la décoration dans la salle. J'essayais de garder tout mon calme, afin de ne pas trahir ma nervosité. Je n'avais absolument aucune envie de voir Marie-Anne ni de faire semblant en lui offrant un magnifique sourire. Je n'avais rien contre elle, enfin sans doute une petite sensation désagréable lorsque je l'imaginais dans les bras de Kendall, cependant cette femme m'inspirait tant de bonté, tant de gentillesse qu'il m'était impossible de la détester. Je savais que si elle apprenait que j'entretenais une relation avec Kendall, cela l'anéantirait et me mettrait sans doute dans une très mauvaise posture.
Ce qui me chagrinait c'était que je m'étais préparé à jouer la comédie devant Marie-Anne pour le lendemain après midi. Car nous n'étions pas censées nous voir avant demain. J'avais d'ailleurs répondu très laconiquement à son message qui me demandait de la rappeler afin de ne pas l'encourager à se comporter d'une manière si amicale à mon égard. Je n'avais donc aucune idée de ce que Marie-Anne faisait là à cet instant précis.
Je rangeais à contre coeur et d'un geste maladroit mon téléphone dans la poche arrière de mon jean. J'allais devoir patienter pour découvrir le contenu du message de Kendall que je venais de recevoir.
- Atlantis ! Dit chaleureusement Marie-Anne lorsqu'elle fut à ma hauteur. Vous êtes sublime ! Enchaîna t'elle sur le même ton.
Elle me fit deux baisers en entrechoquant doucement nos joues. Ça c'était un truc français.
- J'espère que ça ne vous dérange pas que je débarque à l'improviste ? Demanda t'elle, encore ne me laissant pas le temps de lui répondre.
Je me demandais si elle était toujours aussi débordante d'énergie. C'était tellement troublant de l'imaginer avec Kendall. Kendall qui était si calme. Je fis de mon mieux pour scotcher un énorme sourire sur mon visage, et de lui assurer que cela ne me gênait pas du tout bien au contraire.
- Non-bien sûr que non ! Mentis-je en arborant un sourire léger. Vous avez très bonne mine, assurais-je pour paraître aussi chaleureuse qu'elle. Vous avez pu vous reposer ces derniers jours ?
Elle leva les yeux au ciel d'un air défaitiste, laissant ses épaules retombées.
- Oh, si vous saviez ! Commença t'elle à se plaindre. Je n'arrête pas, j'ai une séance d'essayages dans une demi-heure et..
Elle fit un vague geste de la main pour montrer sa lassitude.
- Enfin, ma routine ! Déclara t-elle avec un sourire triste.
Marie-Anne replaça quelques mèches derrière ses oreilles, avant de faire le tour de la salle d'un regard circulaire. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres, ça semblait lui plaire. Peut-être était elle venue pour ça, pour voir l'avancée de l'emménagement de la salle et des travaux. Je n'eus cependant pas le temps de demander à Marie Anne la raison de sa venue puisque Amy me devança alors qu'elle revenait des balcons ou elle devait déposer des ornements de fleurs.
- Madame Le Bourgeois ! Comment allez-vous ? On ne vous attendait pas aujourd'hui !
Marie Anne offrit une étreinte chaleureuse à ma secrétaire. Décidément ! C'était vraiment une femme chaleureuse.
- Non, c'est vrai ! Sourit cette dernière, je suis juste passée vous apporter la liste des invités. Ça m'était complètement sortit de la tête ! Merci de me l'avoir rappelé hier Amy.
Ma secrétaire à qui je venais de lancer un regard interrogateur me fit un clin d'œil complice. Je souris timidement en me rappelant son air exaspéré de la vieille lorsque nous avions parlé à ce sujet et qu'elle avait presque maudit Marie-Anne. Quelle chipie cette Amy. Pour une fois, je ne lui étais vraiment pas reconnaissante d'avoir anticipé les choses. Madame le Bourgeois sortit une feuille parfaitement pliée de son petit sac Louis-Vuitton et me la tendit.
- J'ai mis les noms par groupes de table et quelques annotations concernant les allergies de certains, leurs intolérances, les végétariens, les végétaliens...
Je lançais un regard que je voulais rassurant vers Marie-Anne, elle se donnait vraiment du mal, j'avais rarement eut un client aussi investis.
- C'est parfait Marie-Anne, cessez de vous angoisser, je vous l'ai dit, tout sera parfait.
Après quelques secondes d'hésitation, je frottais amicalement ma main sur son épaule avant de déplier le papier qu'elle venait de me confier.
- Eh bien ! Il faut croire que toute la haute société new-yorkaise sera réunie en un endroit demain soir, ironisa Amy après quelques œillades par dessus mon épaule.
Je ne prêtai pas attention à la réponse de Marie-Anne, mes yeux parcouraient la liste. J'avais redouté ce moment depuis peu parce qu'une petite idée avait germé dans mon esprit depuis quelques jours et je voulais m'assurer que ce n'était que de la paranoïa.
D'abord, je reconnus quelques noms : Rébecca Miles, la directrice d'une grande maison de couture, des mannequins, des acteurs, quelques PDG et puis il y avait d'autres noms qui ne m'évoquaient rien.
Le cinq derniers noms inscrits étaient ceux de la table principale, qui se trouvait au centre de la salle. Deux noms m'interpellèrent alors, je clignais des yeux plusieurs fois.
- Franck et Marc Jones, lus-je à haute voix sans m'en rendre compte.
Je venais d'interrompre l'échange entre Marie-Anne et ma secrétaire. Marie-Anne sembla confuse tandis que mon sang commençait à me monter au visage.
- Vous les connaissez ? Demanda Marie-Anne, confuse.
Je ne sus réellement quoi répondre.
- Qui ne les connaît pas ! Surenchérit Amy, en haussant faussement les épaules. Franck Jones est sans doute le vieux milliardaire le plus sexy de la planète et Marc Jones est disons...
Amy chuchota en se rapprochant de Marie-Anne et moi comme lorsque l'on raconte des ragots.
- L'ami de ses dames !
Marie-Anne se mit à rire de l'antiphrase d'Amy, je m'efforçais également de sourire en relevant le nez de la liste des invités. Je savais que je devais avoir l'air de tout sauf d'être naturelle.
- J'espère en tout cas que Marc ne volera pas la vedette à Kendall demain soir, rigola Marie-Anne, toujours autant amusée.
Brusquement, je relevais mon regard de la feuille dépliée, et plongeai mon regard dans celui de Marie-Anne. Ma respiration s'accéléra subitement, mes neurones se mirent à fuser.
- Kendall ? Elle sera là ? Dis-je la voix tremblante.
Ce n'était pas vraiment la question que je voulais lui poser, non j'étais en train de retarder l'annonce de quelque chose qui semblait de plus en plus clair. Marie-Anne fronça les sourcils. Je priais intérieurement le ciel pour que l'angoisse qui venait de me prendre ne se lise pas sur mon visage.
- Oh, que je suis bête, je ne vous l'ai pas dit ! C'est pour cela que j'insistais sur l'isolement du lieu ! Mais comme Kenny a débarqué l'autre jour au café, je ne pouvais pas prendre le risque d'en parler devant elle.
Je déglutis doucement.
- C'est l'anniversaire de Kenny demain, c'est pour elle tout ça, je..
Elle me souriait en parlant d'une manière tellement enthousiaste et avec tellement de passion que son visage s'illumina. Je regardais ses lèvres bouger mais, plus aucun son ne parvenait jusqu'à mes oreilles. Seul un bourdonnement sourd semblait retentir en moi.
Mon estomac se contracta et mon sang ne fit qu'un tour, l'animosité que je me mis à ressentir me surprit plus qu'elle ne m'inquiéta. J'avais donc vu juste, ou du moins une infime partie de moi avait vu juste. Il fallait toujours que je me retrouve dans des situations bizarres et alambiquées. Marie-Anne, l'ex fiancée de Kendall, ma Maîtresse, était en train d'organiser un anniversaire surprise grandiose pour lui faire plaisir. Est ce quelqu'un pouvait m'expliquer qu'est ce qui ne tournait pas rond ? J'avais écarté cette idée de mon esprit lorsque j'avais appris la manière dont Kendall avait quitté Marie-Anne. J'avais eu du mal à imaginer qu'une femme aussi charmante que cette mannequin qui pouvait aisément refaire sa vie avec quelqu'un d'autre puisse autant s'accrocher à cette union avortée.
Il fallait que je reste calme. Que j'en parle à Kendall ? Est ce que je pouvais en parler à Kendall ? Je me demandais s'il était possible qu'elle ne soit pas au courant. Elle ne m'aurait rien dit ? De toute manière même si elle me l'avait dit cela n'aurait rien changé. J'étais déjà engagée sur cet événement et puis si je ne l'avais pas organisé quelqu'un d'autre l'aurait fait. Mais enfin, cela m'aurait sans doute éviter « l'effet surprise » qui semblait rythmé ma vie depuis que Kendall y était entrée.
J'avais gardé les yeux rivés vers la liste, je ne la lisais pas, à vrai dire, je ne voyais rien. En posant discrètement sa main sur mon dos, Amy me ramena à la réalité.
- ... je crois vraiment que c'est qu'il y avait de mieux. D'ailleurs : Atlantis j'adorerai que vous restiez jusqu'à l'arrivée des invités demain, restez faire la fête avec nous.
Avant même qu'elle n'eut finit sa phrase, je commençais déjà à tourner ma tête de gauche à droite pour refuser. La plupart de mes clients me l'avaient déjà proposé et j'acceptais parfois, mais cette fois-ci, il en était définitivement hors de question. Il ne manquerait plus que ça.
- Je vous en prie Atlantis ! Comme ça Kenny pourra vous remercier d'elle-même lorsqu'elle découvrira le travail fabuleux que vous avez accomplis.
La voix de Marie-Anne commençait étrangement à devenir insupportable, peut être l'avais je suffisamment entendu pour aujourd'hui, non ? J'avais assez entendu de « Kenny ». Ce surnom horrible qui je trouvais n'allait pas du tout à la Kendall que je connaissais.
Je continuais à secouer ma tête de gauche à droite, refusant sans délicatesse. Les deux femmes qui se tenaient près de moi ne comprenaient naturellement pas mon changement soudain de comportement. Je répondis bien trop froidement :
- Il en est hors de question Marie-Anne, je..
La sonnerie de mon téléphone me sauva littéralement la vie. Je le sortis maladroitement de ma poche.
- Je dois décrocher, je suis désolée. Voyez avec Amy s'il y a des choses de dernières minutes à régler. Merci pour la liste Marie-Anne. Bonne journée.
Amy m'observait étrangement, d'un regard insistant et interrogateur, je fis mine de ne pas le voir. Je tentai de détendre mon visage et de sourire. Le regard troublé de Marie-Anne croisa le mien et avant qu'elle n'eut le temps de répondre je tournais les talons.
C'était Arya qui m'appelait, nous ne nous étions pas reparlé depuis notre altercation. Elle continuait à m'appeler et je continuais à décliner ses appels. Le seul à qui j'avais parlé hier était mon frère qui avait exigé que je lui explique ce qu'il se passait. Je m'étais contenté de lui dire que nous nous étions emportées pour une histoire sans importance et que j'avais besoin de rester chez Emma quelque temps.
- Une histoire sans importance ? Lantis on ne quitte pas chez soit pour une histoire sans importance, tu ne veux pas en parler ? Très bien, je le respecte, mais ne me mets pas à l'écart. Avait-il dit au téléphone.
- Derreck, ce n'est pas que je n'ai pas envie de t'en parler mais tu sais c'est compliqué, je ne..
- Je comprends sœurette, tu as le droit de ne pas vouloir m'en parler. Mais arrangez tout ça s'il vous plaît, okay ? M'avait-il demandé. Et puis tu sais que je suis la pour toi dans tous les cas.
J'avais acquiescé. J'étais certes blessée par les propos qu'avait tenus Arya, tout comme elle l'était sûrement par les miens, mais il allait bien falloir que l'on ait une discussion. La fuir n'arrangerait strictement rien. Je me mordis fort la lèvre inférieure, il fallait que je décroche de toute façon. L'endroit où je me trouvais n'était pas isolé, j'avais juste avancé vers le fond de la salle et je sentais le regard de Marie-Anne et d'Amy dans mon dos.
Je pris mon courage à deux mains et appuyais sur le rond vert qui apparaissait sur mon écran afin de prendre l'appel d'Arya, je déposais le téléphone sur mon oreille.
- Allô ? Disait déjà la voix familière d'Arya.
Cependant, une sonnerie marqua l'alerte d'un second appel entrant. Je soupirais d'exaspération en détachant mon téléphone de mon oreille, mais une petite vague de chaleur m'envahit lorsque je vis le nom qui s'affichait.
J'avais le choix entre décliner l'appel de Kendall et parler avec Arya, ou mettre Arya en attente et répondre à Kendall. Mon choix fut vite fait, il était préférable que je réponde à Kendall. Depuis ce matin, je jouais avec ses nerfs : nous devions nous voir pour la signature du contrat, et je repoussais volontairement ce moment afin de rester dans la logique de ma nouvelle philosophie de soumise rebelle et provocatrice.
- Bordel Atlantis, je peux savoir à quoi te sers ton téléphone ? Me gronda t'elle.
Un sourire malicieux se dessina sur mon visage.
- Je travaille Kendall, tu m'excuseras de ne pas..
Elle grogna. Ce grognement me retourna le ventre et me fit taire.
- Si tu n'es pas sur la Ve d'ici quinze minutes, je débarque.
Affolée, je voulus répliquer, mais elle enchaîna :
- Je m'efforce de respecter la confidentialité de ton travail et de ne pas débarquer dans tes châteaux tops secrets : ne me rends pas la tâche difficile.
Sa voix était ferme et emprunt d'un sérieux presque inquiétant. Elle reprenait le contrôle.
- J'ai énormément de travail Kendall, je ne peux pas quitter les lieux d'un évènement comme ça !
Je l'entendis pousser un bruit rauque qui semblait être un rire ? Un juron ? Je n'entendis ensuite plus rien. Je retirai mon téléphone de mon oreille pour regarder s'il ne s'agissait pas d'un problème de réseau et je m'aperçus alors que Kendall avait raccroché. Elle m'avait raccroché au nez ! Je sentis une vague d'adrénaline m'envahir, et je me précipitai à travers la salle du domaine après avoir attrapé mon sac à main. Je fus soulagée de m'apercevoir que Marie-Anne avait quitté les lieux lorsque je lançais à Amy sans m'arrêter de foncer vers la sortie :
- Je reviens dans une heure au plus tard Amy, c'est urgent ! Fais suivre les instructions que j'ai donné ce matin !
Elle fut totalement décontenancée, et elle me suivit jusqu'à la sortie du domaine en me posant tout un tas de questions :
- Amy, je dois vraiment y aller, je reviens très vite promis, je sais que je t'en demande beaucoup ces derniers temps, mais c'est vraiment important.
Ma secrétaire acquiesça après quelques secondes d'hésitation.
- On a besoin de vous ici Atlantis, ne tardez pas ! Cria t'elle tandis que j'ouvrais la portière de ma mini.
...
Je me garais en un créneau maladroit sur une place près d'un trottoir de l'avenue principale. Je me mis alors à chercher du regard la moindre trace de madame Jones. Cependant, il n'y avait rien d'autres que des personnes pressées et des touristes excités. J'appelai le numéro de Kendall plusieurs fois sans réponse, j'étais en avance de trois minutes environ. Il pleuvait des cordes depuis quelques instants, j'étais donc contrainte à attendre dans ma voiture.
Je ne comprenais pas pourquoi Kendall avait voulu que l'on se rejoigne ici. Je tapotais nerveusement sur mon volant, ne sachant pas à quoi m'attendre. Un 4x4 noir que je reconnus finit par s'arrêter à la hauteur de ma voiture en plein milieu de la route. Les Klaxons des taxis résonnaient déjà. Sans doute, quelqu'un devait, il rappeler à Kendall que cette route n'était pas celle de son père ? J'avais comme un sentiment de déjà vu, cette situation ressemblait étrangement à celle qui s'était produite le premier jour ou nous nous étions rencontrées.
La vitre tintée du côté conducteur du 4x4 se baissa et je vis le visage de cette femme infernale qui faisait trembler mon corps, apparaître. Je fis alors descendre ma vitre coté passager. Kendall portait des lunettes de soleil rectangulaires vintage qui lui sciaient parfaitement. Je fus surprise de constater que c'était elle qui conduisait, ou était passé Jack ?
- Fais le tour et monte.
Je pris un air ahuri.
- Kendall, je dois retourner travailler, et ce, très rapidement, je n'ai pas le temps de faire un tour en voiture.
Ignorant ce que je venais de dire, elle détourna son regard du mien pour le reposer sur la route droit devant elle, et elle fit gronder le moteur, ce qui calma quelque peu les Klaxons des personnes bloquées derrière elle. Consciente que discuter ne m'aurait servit à rien et que plus j'attendais, plus la circulation serait bloquée, je sortis de ma voiture afin de rejoindre celle de Kendall.
Elle m'offrit un sourire strict puis m'attacha ma ceinture. L'odeur enivrante de sa peau et de son shampoing me caressa si bien que je ne voulus qu'elle s'éloigne. Madame Jones attrapa ensuite ma tête avec délicatesse et fermeté comme elle savait le faire et m'embrassa la tempe. Cela provoqua une soudaine montée de la marée qui me servait de poitrine. Ce genre de geste tendre venant d'elle me déstabilisait toujours beaucoup trop.
- Bonjour bébé, souffla t'elle près de mon oreille.
Je me raidis, ça la fit sournoisement sourire.
- Bonjour Kendall, dis-je doucement.
Elle démarra en trombe, le bruit du verrouillage des portes me fit sursauter. Je m'attrapais fermement à tout ce que je pus.
- J'aime lorsque tes cheveux sont attachés de cette manière, dit Kendall sans détacher ses yeux de la route.
Tentant d'effacer le sourire débile qui se dessinait sur mes lèvres, je lançais pour changer de sujet afin qu'elle ne remarque pas à quel point j'aimais lui plaire :
- Tu sais que tu ne peux pas bloquer la route dès que ça te chante ?
Madame Jones fit une moue étrange, comme lorsque l'on se moque silencieusement de quelqu'un. Son attitude me décontenança, l'effet de ma mission de la veille s'était donc déjà dissipé ?
Kendall ne me regardait même pas tant elle était concentrée sur la route, mais le simple fait de voir son visage parfaitement dessiné de profil et avec un air aussi sérieux suffisait à me faire défaillir.
- Il est vrai que tu sais bien mieux que moi ce que je peux faire ou non Atlantis, dit elle presque froidement.
Son ton était presque menaçant, comme un avertissement. Je détournais le regard, portant mon attention sur la route. Je ne reconnus pas la rue que le 4x4 venait d'emprunter, elle semblait mener sur un espace très enclavé.
- Où est-ce qu'on va ? Demandais-je prudemment.
Nous étions arrivées devant une impasse dans une rue très isolée qui semblait être en dehors du temps, je ne m'étais jamais rendue dans ce quartier presque désert, j'ignorais même qu'il existait des quartiers aussi paisibles en plein cœur de New-York.
Kendall détacha sa ceinture et ouvrit la boite à gant de laquelle elle sortit un dossier et un stylo, je savais très bien de quoi il s'agissait, ce que je ne comprenais pas c'est pourquoi nous allions signer ce contrat dans une voiture, j'avais appris avec le temps que Kendall n'était pas une femme très bavarde, quand on voulait savoir quelque chose il fallait le lui demander, c'était encore un de ces nombreux stratagèmes pour pouvoir totalement garder le contrôle, je le savais.
- Nous allons signer le contrat ici, dans ta voiture ? Dis-je légèrement amusée.
Elle planta un regard rieur dans le mien et se contenta de hocher la tête de haut en bas pour me répondre.
- Pourquoi ? Notre petite entre vue d'hier dans ton bureau était plutôt cool..
Kendall Jones me lança un regard noir, je me retins de sourire en pinçant les lèvres. C'est là qu'elle fit une manipulation sur le tableau de bord qui provoqua deux bruits : le déverrouillage des portières, puis leur verrouillage. Un frisson me parcourut le corps. J'avais ma réponse.
- Tu me séquestres pour être certaine que je signe ?
Un sourire froid se dessina sur les lèvres de la femme sublime qui se tenait assise près de moi.
- Non, je sais que tu vas signer. Assura t'elle la voix ferme.
Oh bah tiens, qu'elle assurance. Elle sortit alors une liasse de papier de la chemise, puis elle signa à deux endroits d'un geste rapide, elle me la tendit ensuite.
- Signe.
Je pris les feuilles d'une main hésitante, et la liasse de papier sembla peser des tonnes dans ma main. Kendall m'observait avec insistance, elle avait repris un air impassible indéchiffrable. J'espérais un jour pouvoir lire sur son visage ce qu'elle cachait derrière cette expression.
Madame Jones était totalement tendue. Son regard dont je sentais l'intensité malgré ses lunettes ne me laissa pas hésiter un instant de plus, je pris la feuille et signai les deux exemplaires d'un geste assez maladroit. Je soupirai un bon coup avant de rendre un exemplaire à Kendall et de ranger l'autre dans mon sac à main.
- Bien. Retire ce jean Atlantis, intima Kendall d'une voix détachée. Ainsi que ta culotte.
Totalement désobligée, je la regardais avec des yeux tout ronds. Sa mâchoire se crispa.
- Je dois retourner travailler Kendall.
Elle ne releva pas. Je ne parvenais toujours pas à faire le moindre mouvement. J'allais donc déjà payer les frais de mon comportement d'hier, là, maintenant ?
- Tout de suite Atlantis.
Je retirai rapidement mon pantalon ainsi que mon tangua par la même occasion. Kendall sortit alors un objet rose à la forme étrange de la boite à gant. Je l'examinais du regard, essayant de comprendre à quoi cette chose pouvait bien servir même si j'avais ma petite idée.
- Qu'est-ce que c'est ? L'interrogeais-je la voix tremblante.
Elle eut un rictus.
- L'introduction de ta punition.
Elle m'expliqua alors que l'objet était une « culotte vibrante » une sorte de gode en silicone. Ce sextoy offrait une double stimulation. Il était doté d'un dildo, qui devait s'insérer dans ma parois vaginale. Et puis il y avait une partie supérieure pourvue de plusieurs picots qui servait à créer une simulation clitoridienne par des frictions récurrentes entre ces picots et mon intimité.
Je déglutis doucement lorsque Kendall eut fini ses explications. Je me demandais si elle était certaine que c'était une punition, parce que ça n'y ressemblait pas vraiment. Si seulement j'avais su à quel point ma pensée avait été naïve en cet instant.
Je n'avais jamais utilisé ce genre d'objet mais ça n'avait pas l'air désagréable bien au contraire. Je serrai davantage mes cuisses comme pour étouffer le picotement délicieux que je commençais déjà à ressentir en visualisant Kendall utiliser ce jouet sur moi.
- Écarte et soulève tes jambes. Talons sur le siège.
Je m'exécutais sous le ton de sa voix qui ne laissait aucune place à la contestation. Quelque chose semblait avoir changé en elle, comme si elle s'était d'avantage assombrit.
La respiration déjà plus lente, j'attendis dans cette position étrange qui dévoilait indécemment mon intimité.
Madame Jones attrapa ma queue-de-cheval avec fermeté, faisant tanguer mon cou vers elle. Je poussais un léger soupir entre le plaisir et la plainte.
- Sais-tu à quel point je te désirais hier Atlantis ? M'interrogea t'elle la voix rauque.
Un petit sourire se dessina sur mes lèvres, Kendall enroula alors son poignet autour de mes longs cheveux, provoquant de léger picotement au niveau de mon cuir chevelu, mon sourire s'effaça immédiatement. Et lorsque mon regard hésitant rencontra le sien glacial sous ses lunettes, je baissais instinctivement les yeux.
- Oui, madame Jones, répondis je dans un souffle. Je le sais.
Sa main libre entreprit alors de caresser la peau de mes cuisses du bout des doigts, ce qui saccada considérablement ma respiration. Mes jambes tremblantes étaient les proies des doigts de Kendall.
- Ton comportement de ces derniers jours était particulièrement insolent, tu y concèdes ?
Ses doigts se rapprochaient dangereusement de mon intimité. Tout mon sang semblait alors converger vers cette dernière. Et tout les rapports de force penchaient de nouveau vers Kendall.
- Oui Madame Jones.
Elle relâcha légèrement mes cheveux, lorsque sa main chatouilleuse frôla légèrement mon intimité. Je bloquais ma respiration. Sentir ses doigts si près de moi, presque en moi, me rendait folle. Elle n'allait tout de même pas m'infliger la même chose que ce que je lui avais fait ? M'allumer et puis me laisser sur ma faim. Non Kendall était bien plus fine et calculatrice que ça.
Je respirais difficilement me demandant où est ce que ce manège allait me mener, je n'avais reçu aucune fessée pour l'instant et cela m'inquiétait.
Sans que je ne m'en rende compte Kendall approcha le didlo de ma bouche et de par son regard sombre je compris ce qu'elle attendait de moi.
J'ouvris lentement la bouche et elle l'inséra lentement une première fois puis une seconde fois.
- Dans ce cas, tu comprends pourquoi je compte te punir. Assura t'elle.
Kendall eut à peine fini sa phrase qu'elle inséra entièrement le didlo en moi, d'un coup. Son regard assassin planté dans le mien. Je poussais un gémissement qui se rapprochait d'un soupir de désespoir.
Puis ce fut tout. Je m'attendais à ce que Kendall fasse des mouvements de va et vient, mais il n'en fut rien. C'était fini.
J'étais donc remplie de cette sensation si étrange mais délicieuse que me procurait cet objet. Mais totalement frustrée que Kendall soit restée aussi distante et brève.
- Maintenant remet ton tangua et ton pantalon, ça ne se remarque pas. Tu as du travail, il me semble ?
Devant la déception qui se lisait sur mon visage, Kendall me dit avec sérieux :
- Tu ne pensais tout de même pas que tu allais jouïr Atlantis ?
Ça ne m'aurait pas fait de mal, pensais-je.
- Je vais gar-garder, enfin, la garder longtemps Madame Jones ? Balbutiais-je en me dandinant maladroitement pour remettre mon pantalon.
Elle démarra la voiture, faisant rugir le moteur.
- Jusqu'à ce que nous nous revoyons.
Je n'étais pas certaine de pouvoir supporter ça longtemps, ni même de pouvoir marcher avec cette chose en moi. Je ne pouvais pas me rendre au travail comme ça, mais je n'étais pas en position de discuter et puis nous étions censées, nous voir ce soir puisque c'était le jour de Kendall. Ce n'était pas si long ce soir.
- Ça ne va pas me gêner dans mon travail ? Demandais-je tout de même, et ce, le plus calmement possible afin de ne pas la froisser.
Je la fixais croyant même qu'elle ne me répondrait pas tant elle paraissait concentrée. La conduite la rendait incontestablement irrésistible.
- Tu vas rapidement t'y faire. Dit elle en accélérant.
Mes tétons durcissaient sous le coton de mon haut, et j'étais incapable de garder les jambes serrées tant cela amplifiait la sensation. Mon dieu, j'allais être incapable de me concentrer avec ça. Kendall était diabolique, ceci était bel et bien une punition. Je tentais de me concentrer sur autre chose.
La voiture venait de prendre l'allée principale de la Ve lorsque je me souvins que je devais parler à Kendall de Marie-Anne. Cependant, elle me devança.
- Je te dépose à ta voiture puisque je ne suis pas censée connaître les lieux des événements que tu organises.
Je hochais la tête pour acquiescer.
- En parlant de mon travail..
Kendall retira alors ses lunettes, et l'intensité de son regard me scotcha quelques instants.
- En parlant de ton travail Atlantis, tu ne continueras pas à dormir chez une de tes employés. Cette attitude n'est pas professionnelle.
Je me maudis intérieurement d'avoir commencé ma phrase de cette manière, ce n'était pas ça dont je voulais lui parler.
- Kendall, ce n'est pas de ça dont je voulais te parler. Il y a quelque chose de plus important que ça pour l'instant.
Sa mâchoire se contracta.
- Il n'y a rien de plus important que ce que je viens d'évoquer pour l'instant.
Je relevais les yeux, pour planter mon regard dans le sien et la défiai du regard, elle ne savait pas mieux que moi ce qui était important.
- Tu as dit que tu m'écouterais Kendall et je te dis que j'ai quelque chose d'important à te dire.
Tout son corps se tendit alors.
- Tu viens rester à l'appartement jusqu'à ce que la situation s'arrange, tu ne resteras pas chez Emma.
J'inspirais profondément pour garder mon calme.
- À partir de demain. Ajouta t'elle.
Je levais les au ciel et quelque chose dans sa tête sembla vriller. Je posai alors ma main sur sa cuisse, dans l'espoir que cela l'apaise et m'excuse, cela sembla fonctionner.
- Très bien, je vais rentrer chez moi dès demain dans ce cas, tentais-je.
Elle détourna son regard de ma personne pour le reposer sur la route, j'avais l'impression que cela faisait une éternité que nous étions coincées au feu rouge. Kendall fit une grimace, mais elle ne dit rien de plus à ce sujet. Ce qui me parut d'ailleurs étrange, mais cela voulait dire qu'elle était d'accord, c'était sa manière à elle de dire oui.
Elle n'en était pas pour autant plus détendue. Je voulus retirer ma main de sa cuisse, peut-être que ce contact la dérangeait. Cependant, Kendall retint ma main et posa par la même occasion sa main sur la mienne. Ce contact doux était particulièrement inhabituel entre nous.
- L'idée de rester quelques jours avec moi te terrifie t'elle autant ? Me demanda t'elle avec un sérieux troublant, en reposant ses yeux bruns sur moi.
Je la regardais, ne sachant pas quoi dire, pourtant, je savais que la réponse à sa question était non. Mais Kendall avait une manière de s'immiscer en moi si naturellement que je ne voulais pas autant m'habituer à sa présence, à notre relation.
Je lui offris donc un petit sourire qui ne voulait pas dire grand chose, et je détachai ma ceinture tandis que le 4x4 de Kendall s'arrêta là où elle m'avait trouvé un peu plus tôt.
J'avais désormais hâte de sortir de cette voiture, dès que nous nous mettions à parler de chose vraiment sérieuse, c'est-à-dire d'autre chose que coucher ensemble et des conditions qui régissaient la manière dont on devait le faire tout devenait beaucoup trop compliqué et l'atmosphère devenait anormalement lourde.
- Bon, dis-je doucement, je - merci.
Un sourire gagna ses lèvres.
- Tu me remercies de te punir ou de t'avoir fait signer un contrat qui me permet de te punir ?
J'aurai juré avoir rougi face à cette rhétorique légendaire. J'étais encore dans l'incertitude de savoir comment dire au revoir à madame Jones. Je voulus lui faire un bisou sur la joue. Cependant, Kendall se pencha, de manière à attraper mon sac à main posé à mes pieds, elle en sortit mon téléphone.
Mon premier réflexe fut d'essayer de le récupérer, mais elle bloqua aisément mes mouvements presque enfantins. Je la regardais faire ahurie et impuissante.
- Qu'est-ce que tu fais Kendall ?
Madame Jones venait d'attraper mon téléphone, elle sortit également le sien et elle fit quelques manipulations sur nos deux téléphones, je cherchais à comprendre ce qu'elle faisait cependant je ne comprenais rien à ce que je voyais. Lorsque elle me rendit mon téléphone, dont elle connaissait apparemment le code, je le déverrouillais afin de tenter de trouver ce qu'elle avait bien pu y faire, mais rien n'attira mon attention.
Elle me fit un sourire étrange, victorieux. Puis elle s'approcha doucement, déposant un baiser innocent sur ma tempe alors que mon entre-jambe était, elle, en fusion.
- Bonne fin de journée Atlantis.
Elle déverrouilla les portières et je ne perdis pas de temps pour m'échapper.
- Bonne jou...
Je faillis perdre l'équilibre.
Soit j'étais folle, soit quelque chose venait effectivement de vibrer en moi. Cette chose que Kendall m'avait fait mettre venait de vibrer très fort en moi. J'eus instantanément les larmes aux yeux et je laissais échapper un petit cri de surprise. J'avais oublié cet objet s'appelait une culotte, certainement en raison de sa forme, vibrante.
Je lançais un regard pleins de reproches vers Kendall qui me scrutait avec un air satisfait sur le visage. Elle agita sa main pour attirer mon attention sur son téléphone puis elle désigna le mien, dans ma main, du menton. C'était la cerise sur le gâteau si c'était Kendall qui contrôlait cette chose ? Mais comment ? J'ignorais même que c'était possible.
- Les nouvelles technologies, ironisa t'elle en enfilant de nouveau ses lunettes de soleil. À demain Atlantis.
Toujours appuyée sur la portière, je fus sonnée par ce que je venais d'entendre.
- De-demain ? Bégayais-je. Nous devions nous voir ce soir Kendall c'est ce que prévoit l'emploi du temps !
Elle pinça les lèvres.
- Exceptionnellement, nous ne nous verrons pas ce soir Atlantis.
Je voulus répondre qu'elle n'avait pas le droit de faire ça, mais de nouvelles vibrations m'assaillirent. Je titubais et claquais la portière avec toute la force que je pus. Et je lui tournais le dos afin de me diriger vers ma voiture.
- Il me semble que tu as oublié quelque chose Atlantis, me dit Kendall la voix ferme.
Je me retournais vers elle, furieuse et totalement frustrée.
Ne lui fais pas ce plaisir.
Son regard devient trouble et sa main se fit plus ferme sur le volant.
- Au revoir Madame Jones, dis-je avec le moins d'insolence possible.
Elle hocha la tête en guise de salutation, et démarra sa voiture, la tête haute, victorieuse.
Je la déteste, pensais-je trop fort.
...
Je jurai en insérant plusieurs clés dans la serrure de la porte d'entrée de l'appartement d'Emma. Cette dernière avait un rendez-vous galant ce soir, j'allais donc passer la soirée seule. À vrai dire, je n'arrivais même pas à rester debout plus de cinq secondes sans me mettre à me dandiner dans tous les sens. La fin de ma journée avait été infernale et ceci était un gros euphémisme.
Cette chose en moi était comme une machine de guerre, une machine de guerre sous les ordres de Kendall. Mon entre-jambe n'était plus que liqueur et humidité et mon corps comme un volcan sur le point d'entrer en éruption. Les vibrations n'étaient pas permanentes et n'avaient pas la même intensité.
Plus tôt dans l'après-midi par exemple alors que je parlais avec l'un des ingénieurs du son afin que nous fassions les derniers tests pour la sono, des vibrations très faibles et lentes s'étaient mises à me torturer, me faisant pousser un léger gémissement en plein milieu de ma phrase, j'avais du tousser pour le camoufler. Et moi qui avait cru que les vibrations fortes - qui m'obligeaient à rester assise quelques instant sous peine de m'écrouler au sol ou de me mettre à jouir devant tout le monde- étaient les plus redoutables, je m'étais largement trompée. Les petites vibrations étaient une réelle torture, je les sentais au plus profond de moi et les frictions entre la partie avant du sex toy et mon clirtoris était d'une intensité vertigineuse. J'avais transpiré toute la journée, les bouffées de chaleur ne m'ayant pas aidé.
J'avais du expliqué ce comportement par le fait que je ne me sentais pas très bien, ce qui était en partie vrai, je pouvais me mettre à gémir à tout moment. Il y avait des moments ou j'étais si près de l'orgasme que je m'enfermais dans les toilettes, espérant qu'elle m'achèverait une bonne fois, mais elle n'en faisait rien, Kendall arrêtait alors brusquement son manège. Puis elle reprenait son petit jeu au moment où je m'y attendais le moins. J'avais cherché en vain sur mon téléphone ce qu'elle avait bien pu faire afin de désactiver son contrôle sur cette chose, mais toutes mes tentatives furent vaines.
« Kendall s'il te plaît, c'est insupportable » l'avais-je supplié par message alors que je m'étais enfermé dans les toilettes de la salle du domaine et que je mettais du papier toilette sur mon tangua car il était trempé.
Après quelques secondes, elle répondit :
« Tu trouves ta punition injuste ? »
Je pesais chaque mot de ma réponse :
« Non. Je te supplie juste de mettre un terme à cette punition, ma culotte est trempée : laisse moi retirer ce jouet, j'ai compris la leçon ».
J'attendis longuement sa réponse, et au moment où je sortis des toilettes, résignée, je reçus sa réponse :
« J'ai mouillé toute la journée hier, après ton départ. J'ai mouillé toute la nuit, j'ai mouillé ce matin, et je mouille encore en imaginant tes lèvres gonflées et la manière dont tu dois te resserrer autour du dildo qui est en toi. Tu n'as pas encore suffisamment compris et je t'interdis de retirer la culotte vibrante ou d'essayer de te toucher pour venir. Si tu le retires, je le saurai et ma punition n'en sera que plus sévère. »
J'avais mentalement insulté Kendall de tous les noms possibles et imaginables en lisant sa réponse.
Alors que je me battais toujours nerveusement avec les clés, de nouvelles vibrations d'un nouveau genre recommencèrent, elles étaient profondes et séches, si bien que j'avais l'impression de me faire prendre, c'était horriblement bon. Courbée et mes mains accrochées à la poignée de la porte de l'appartement d'Emma, je me mis presque à sangloter, et seule dans le couloir de l'immeuble, je ne fis pas l'effort de retenir mes gémissements rauques. Je fis tous les efforts du monde pour me redresser et je trouvais enfin la bonne clé. Je venais d'ouvrir la porte quand une voix me fit me figer.
- Lantis ? Qu-qu'est ce qui t'arrive ?
Je n'eus pas besoin de me retourner pour reconnaître la voix de ma meilleure amie. Ce n'était vraiment pas le moment, vraiment pas, j'avais pu duper tout le monde toute la journée en faisant semblant de ne pas très bien me sentir, mais Arya n'était pas dupe, elle portait parfois des boules de geisha et elle savait reconnaître ce genre de chose. Il ne me restait plus qu'à rentrer dans l'appartement et m'enfermer à double tour ? Ce comportement ne ferait qu'aggraver la situation, je ne pouvais absolument pas esquiver Arya, notre dispute avait déjà été suffisamment grave comme ça.
Lorsque je me retournais ma meilleure amie, se trouvait tout près de moi, son regard bleu planté dans le mien. Elle caressa doucement mon front.
- Tu es brûlante et tu transpires Lantis. Tu es malade ? Qu'est-ce que tu as ? Murmura t'elle.
Le contact de sa main me troubla, ainsi que son regard. Elle m'avait manqué, et la revoir m'emplit d'émotions.
- Je, je, je me sens juste fatiguée, soufflais-je.
Elle attrapa mes joues dans ses mains comme pour m'examiner, et la chaleur de ses mains sur ma peau fut comme une décharge électrique. Je ressentais anormalement toute la chaleur qui émanait du corps de ma meilleure amie. Qu'est-ce qui m'arrivait ? C'était cette chose, n'importe qui aurait pu me toucher à cet instant que j'aurai ressenti exactement la même chose.
Ah oui ?
Mon corps était atrocement torturé et il me jouait des tours, je serrai les cuisses aussi fort que je pouvais afin de limiter l'effet des vibrations, mais ça ne fit que l'amplifier.
- Pourquoi as-tu raccroché tout à l'heure Lantis ? Me demanda t'elle la voix douce, son souffle chatouillait la peau de mon visage, mes lèvres. Je sais que tu m'en veux et je suis désolée, mais je..
Je l'interrompus en poussant un gémissement rauque incontrôlé, ma meilleure amie fronça les sourcils et ses joues devinrent toute rouges.
- Pardon, je ne sais pas ce qui m'arrive, articulais-je difficilement.
Mais Arya ne m'écoutait plus, ses yeux semblaient ne rien voir, ils étaient comme recouvert d'un voile. Son visage se rapprochait du mien et j'étais bien trop choquée par ce que je lisais dans le regard de ma meilleure amie pour être apte à régir, je croyais y lire du désir mais je refusais de me fier à ma lecture, parce que je n'étais moi même à cet instant que désir, je désirais Kendall comme jamais je n'avais cru qu'il était possible de désirer quelqu'un, et j'aurai donné n'importe quoi pour qu'elle se trouve à la place d'Arya en cet instant et qu'elle me soulage d'une manière ou d'une autre.
- Ary, murmurais-je sans vraiment savoir ce que je voulais lui dire.
Son pouce caressa douceurement mes lèvres, ne laissant plus de doute quand à ses intentions, et avant que je ne me dégage ou qu'Arya ne tente de déposer ses lèvres sur les miennes, une voix nous fit sursautées.
- Oh ! S'exclama Emma. J'aurai peut-être dû prévenir que mon rendez-vous a été annulé.
Je m'éloignai alors brusquement d'Arya et je m'empressai de pénétrer l'appartement d'Emma suivie quelques instants après par les deux femmes.
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