Chapitre VII


Après un trajet d'une vingtaine minutes, dans les rues embouteillées de New-York, nous arrivâmes dans un parking privée. Je n'avais cessé de ruminer tout le trajet tripotant ma pochette nerveusement, j'eus presque envie de demander à Jack à ce qu'il me ramène chez moi, mais je ne pu m'y résoudre. Je devais avoir quelques pulsions masochistes.

Ah ! S'étonna ma conscience. Non mais pas dans ce sens là ! Me défendis-je contre moi même.

Paradoxalement j'avais envie de la voir, en fait je ne savais même pas ce qui m'arrivait, on avait fichu quelque chose dans les boissons que j'avais consommé dans son spa, ça ne pouvait être que ça.

Ses lèvres, sa peau, ses bras autour de ma taille, son corps contre le mien. Il fallait vraiment que j'arrête, cette histoire ça n'était pas moi.

Jack m'escorta jusqu'à un ascenseur dans lequel il composa ce qui sembla être un code, je devinais que l'ascenseur menait directement à un appartement. Je me mis à mordre frénétiquement ma lèvre, tourmentée. Je ne m'étais pas assez préparée, je n'étais pas encore prête à me confronter à elle. Je fermais les yeux pour me détendre, mais la sonnerie annonçant que nous étions arrivés, retentit avant que je n'eus le temps de calmer ma respiration.

...

Elle se tenait devant l'ascenseur, les mains dans les poches de son pantalon de tailleur beige ample. Ses cheveux étaient tirés en un chignon bas qui étiraient ses traits délicats. La veste en cuir noir qu'elle portait au-dessus de son col roulé lui donnait un côté ravageur. Je sentis une légère vague de chaleur m'envahir. Elle était sublime, et même dans son col roulé noir, qui montait jusqu'à sa mâchoire je la trouvais tellement attrayante que cela me parut obscène.

Ses yeux me jaugèrent de la tête au pied, elle pinça les lèvres. Je me fis violence pour sortir de l'ascenseur afin d'avancer vers elle. Jack appuya dès lors sur une touche de l'ascenseur ; quand je me retournai je le vis disparaître derrière les portes de celui-ci. J'étais resté figée, le regard fuyant la sublime créature qui se tenait devant moi.

- Madame Jones, la saluais-je en lui tendant ma main, veillant à ne pas croiser son regard.

Elle me regarda avec cette neutralité qui me déconcertait toujours autant. Elle ne vit pas ou du moins elle ignora la main que je lui tendais. Son regard resta braqué sur mon visage, et ses mains étaient toujours dans ses poches.

- Approchez Atlantis, intima t'elle.

Ne surtout pas approcher, me dis je.

Sans que je ne puisse réellement les contrôler mes jambes tremblantes se dirigèrent vers elle et son odeur m'enivra quand la distance entre nous diminua.

- Encore. Ordonna t'elle, la voix calme.

Je me sentis molle, soudainement incapable de réfléchir ou encore d'objecter, comme si mon corps répondait à sa voix et que je n'avais plus aucun contrôle sur ce dernier.

Je m'avançais, comblant la dernière parcelle de distance qui se trouvait entre nous. Et la sensation de son souffle tiède sur mon visage réchauffa tout mon corps.

- Regardez-moi, murmura t'elle.

Je relevais les yeux plongeant ainsi dans son regard marron intense, ce qui acheva de me brouiller l'esprit. Ses iris passèrent de mes yeux à mes lèvres sur lesquelles elles s'attardèrent, sans aucune pudeur. Malgré les couches de tissus qu'il y avait entre nous, j'avais la sensation de pouvoir sentir son corps brûlant. Nos poitrines se touchaient presque et j'eus envie que ses mains quittent ses poches pour attraper n'importe quelle partie de mon corps pourvue qu'elle me touche.

Recule Atlantis, s'indigna ma conscience.

Son visage sembla se mouvoir lentement vers le mien, et je perçus une lueur que je n'avais jamais vu auparavant dans ses yeux. Tout mon corps frissonnait, alors qu'elle ne me touchait même pas.

- Bonsoir, souffla t'elle au creux de mon oreille. Vous êtes ravissante.

Je déglutis difficilement alors que je fermais les yeux, espérant douloureusement que ses lèvres attrapent les miennes pour combler cette faim qui semblait s'être installée en moi depuis une semaine, mais je la sentis reculer, mettant de nouveau une distance entre nous. Je ne pus camoufler ma surprise. Ma déception.

Et cela sembla l'amuser, car un sourire léger lui traversa le visage. Madame Jones semblait apprécier de constater l'effet qu'elle avait sur moi.

- Je ne vous toucherai pas, déclara t'elle comme si elle avait compris l'objet de ma surprise. Et la prochaine fois que vous me ferez autant attendre, sachez que je vous ferai attendre le double de ce que vous m'aurez fais attendre. Sa voix était neutre et détachée, contrairement à mon souffle saccadé.

Je la maudis-je intérieurement.

Elle me tendit ensuite sa main, m'intimant que je l'attrape pour la suivre.

Se calmer, et se reprendre, monologuais-je dans ma tête.

J'étais venue ici pour lui tenir tête pas pour être en extase devant elle.

Dire ce que j'ai à dire et m'en aller, tentais je de m'ordonner.

Mais au lieu d'écouter mes propres conseils, j'attrapai sa main chaude et la suivis.

- Et j'ose espérer pour vous que personne d'autre que Jack et moi ne vous a vu dans cette tenue. Me menaça t'elle presque lorsque nous avancions.

Je levais les yeux au ciel. Décidément, aucune de mes tenues ne semblaient lui plaire.

...

Obnubilée par la vision de Kendall je n'avais même pas prêté attention à l'extraordinaire penthouse dans lequel je me trouvais.

Nous avions traversé un énorme couloir avec un sol en marbre beige. Des lustres aux formes atypiques habillaient le plafond et tout au long des murs, on pouvait voir des tableaux, magnifiques. On apercevait à travers les deux portes transparentes au bout du couloir ; la vue panoramique qu'offrait d'énormes baies vitrées.

J'eus davantage le souffle coupé lorsque nous passâmes les dites portes et que j'entrais dans une salle de séjour lumineuse aux tons crémeux. J'eus le sentiment d'être hors du temps, le penthouse offrait de manière presque irréelle tout le paysage New Yorkais, des grattes ciel à Central Park, l'appartement semblait flotter dans les airs.

La décoration y était épurée, mêlant des couleurs crémeuses au gris. Tout me parut immense : les canapés, les lustres, les statuts modernes alignés sur un buffet, l'écran plat qui ornait un mur, la table basse entièrement en verre. Au moins quinze personnes auraient pu vivre dans cet appartement. Il y avait également une cheminée qui semblait tout droit sortie du château de Versailles, elle contrastait avec la modernité du reste de la pièce.

Je n'avais pu cacher mon émerveillement et cela sembla plaire à Kendall, qui m'observait en souriant.

Mais nous ne fîmes que traverser cette pièce majestueuse puisque Kendall fit glisser une porte coulissante en verre, et nous arrivâmes dans une salle à manger. La salle à manger la plus royale qu'il m'eut été donner de voir. Contrairement au séjour, ici, tout semblait plus cocooning, il n'y avait que quatre chaises beiges au style victorien et une table à manger blanche de forme carré au style plus simple que celui des chaises.

La table était mise, avec des couverts et des assiettes sophistiquées, des chandelles et des roses blanches se trouvaient au milieu de celle-ci. L'immense baie vitrée contribuait ici aussi indéniablement au charme de la pièce . Mon attention se porta de nouveau sur la porte coulissante en verre. Toutes les portes de cette étage semblaient être en cette matière, était ce pour toujours tout voir ?

Kendall Jones relâcha doucement ma main, pour tirer la chaise sur laquelle j'étais destinée à m'asseoir. Je la remerciais en m'installant. Elle fit ensuite le tour prenant place en face de moi, assise dos à la vue panoramique, elle m'offrait un spectacle sans équivoque, celui de la femme la plus sublime que j'avais rencontré dans le paysage plein de lumière que devenait New-York la nuit tombée.

Elle semblait plus détendue que la dernière fois que je l'avais vu, et son intensité naturelle ne l'avait pas quitté. Elle m'examinait un sourire en coin sur les lèvres. Je tentais tant bien que mal de soutenir son regard, mais c'était difficile voire même impossible.

- Votre appartement est magnifique, dis je pour combler ce silence qui me mettait de plus en plus mal à l'aise.

Son air neutre la quitta soudain et elle m'offrit un sourire léger, je ne pus m'empêcher de sourire aussi.

- Je suis ravie que cela vous plaise, m'assura t'elle, vous pourrez y venir quand vous voudrez.

Mon sourire s'effaça.

- Madame Jones, je n'ai pas l'intention de signer...

Elle appuya sur une sorte de cloche électrique qui vibra fort alors que je parlais. Ses sourcils étaient haussés et ses bras croisés sur sa poitrine. Sa poitrine, sans soutien-gorge, encore une fois.

- De signer votre contrat, finis je doucement la voix tremblante.

L'entrée d'un homme en costume à ce moment-là, me fit sursauter, il déposa devant chacune de nous ce qu'il annonça comme étant un « printemps de crevettes mariné aux oignons rouges, à la coriandre et à l'orange », il retira les cloches dans un geste théâtral.

- Auriez-vous besoin d'autre chose Madame Jones ? Interrogea-t-il d'une voix professionnelle.

- Ça ira, merci. Répondit elle sur le même ton. Servez nous juste à boire s'il vous plaît. Qu'est-ce que le chef a prévu pour le plat principal ?

- Un cabillaud nacré au cumin et au douxbeurre, accompagné d'une salade de champignons et de ciboulette. Répondit-il en servant de l'eau à Madame Jones puis en me servant ce qui semblait être du champagne. J'eus envie de lui dire que je ne buvais pas d'alcool, mais je ne voulu l'interrompre.

Il hocha ensuite la tête avant de se retirer. L'intervention du jeune homme m'amusa et je fis de mon mieux pour ne pas sourire face à tout ce protocolaire. Vivait elle ainsi ?

- Je ne vous ai pas demandé de le signer Atlantis, répliqua Kendall Jones, les bras toujours croisés et revenant à ce dont nous parlions.

Devant l'incompréhension qui devait aisément se lire sur mon visage elle enchaîna :

- Je vous ai simplement demandé de le lire. Signer ce genre de contrat nécessite que vous ayez une confiance absolue en moi et cette confiance n'est naturellement pas encore installée.

Elle attrapa sa fourchette et son couteau puis elle me lança un regard insistant qui je le sus, signifiait que je devrais manger également. Je fis donc comme elle avant de rétorquer :

- Mais dans ce cas pourquoi me l'avez vous transmis alors ?

- Parce que si vous acceptez que nous continuions à nous voir, je souhaite que vous sachiez que c'est la direction que prendra notre relation et que par conséquent lorsque vous serez prête, vous devrez signer ce contrat. M'expliqua t'elle en mangeant doucement.

Je l'observais, confuse. Cette confusion était en partie due au fait que ce que je mangeais était délicieux à en couper le souffle.

Je ne comprenais pas vraiment ce que cela impliquait. Mais l'idée de ne pas devoir signer le contrat me rassura dans un sens et les muscles de mon corps se détendirent un par un. Elle était moins dérangée que ce que je pensais... Cependant, elle avait éveillé ma curiosité.

- Donc vous débarquez chez des inconnues, vous les embrassez et puis vous leur déposez un contrat ? La piquais-je.

Elle se figea instantanément, déposant ses couverts, et elle me scruta, l'air grave. Mon pique l'avait visiblement atteint.

- Non, Atlantis.

Je haussais les sourcils en mâchant pour lui indiquer que j'en attendais plus.

- Je suis navrée si je vous ai effrayé, s'excusa t'elle.

Elle se mit à tripoter son ras du cou en or. Son regard toujours sur moi.

- À combien de femmes avez-vous proposé ce genre de.. de pratique ?

Elle sembla hésiter, et je vis les muscles de sa mâchoire se tendre.

- Je ne parle pas de mon passé Atlantis.

Je relevais la tête pour la regarder, elle se tut.

- C'est vous qui m'aviez demandé de vous poser toutes les questions que j'aurais. Argumentais-je. 

Je sentais que je prenais l'avantage dans cette conversation et j'en profitais, ne sachant pas quand est ce que cela m'arriverait de nouveau.

- Je parlais de questions concernant le contenu du contrat, pas de mon passé. Objecta Kendall, visiblement contrariée.

Elle se remit à manger et un silence s'installa de nouveau. Je me sentis quelque peu coupable, mais j'estimais avoir le droit d'avoir des réponses même si je ne respectais en rien la ligne de conduite que je m'étais fixée pour la soirée.

- Je vous écoute, souffla t'elle entre deux bouchés. Mais, appuya t'elle, c'est la première et la dernière fois que je répondrais à des questions concernant mon passé.

Et un point pour moi, jubilais-je intérieurement.

- Et puisque nous sommes sur la pente des négociations : en échange, je veux que vous promettiez de passer la nuit ici. Et de me laisser une semaine pour vous convaincre de vous préparer à devenir ma soumise.

Alors qu'elle prononçait ce dernier mot, je faillis m'étouffer, avant ce que je venais de mettre dans ma bouche de travers. J'attrapais la coupe de champagne qui se tenait devant moi sans réfléchir, la vidant d'une traite, et je me resservis de nouveau pour faire passer ma toux. N'ayant jamais bu une seule goutte d'alcool,  j'eus envie de vomir lorsque les dernières gouttes du liquide traversèrent ma gorge, mais je me repris finalement dans quelques derniers toussotements.

Kendall s'était levée et était venue s'accroupir près de ma chaise. Dès que sa main douce et chaude se posa sur mon bras nu, une vague de frisson me traversa. Comment mon corps qu'elle n'avait touché qu'une seule fois pouvait lui répondre d'une manière aussi instantanée ?

- Vous allez bien ? S'inquiéta elle.

Je tentais de la rassurer d'un hochement de tête.

- J'espère que vous tenez bien l'alcool, me taquina t'elle, mais je sentis que s'était empreint d'un certain sérieux.

Au lieu de vouloir lui répondre, je me mis à la fusiller du regard.

C'était de sa faute si j'avais failli m'étouffer : comment pouvait-elle évoquer ce genre de chose comme on négociait des parts dans une entreprise ? Être venue ici était sans doute très inconscient de ma part, mais je n'étais pas quand même m'as assez folle pour accepter de passer la nuit ici. De plus l'idée de devenir une soumise, l'idée d'appartenir à quelqu'un me scandalisait, je me sentais vite oppressée et je ne pouvais supporter que l'on me dicte ma conduite. Et même si je n'avais jamais entretenue une réelle relation avec qui que se soit, cette domination d'une personne par l'autre ne correspondait pas à la vision que je me faisais d'une relation qui me correspondait.

Cependant il y avait mes pensées et l'autre côté il y avait ce quelque chose dans la manière dont elle me regardait, une douceur qui se cachait derrière la froideur qu'elle pouvait dégager qui me faisait frémir.

- Vous me désirez Atlantis, de la même manière que je vous désire. Je l'ai su dès le premier jour où nos regards se sont croisés, et vous me l'avez confirmé lors de notre baiser. Alors pourquoi luttez vous ?

Son regard me brûlait et je ne pus m'empêcher de regarder ses lèvres roses et charnues. Elle avait raison, je la désirais, mais je trouvais ce critère bien trop impertinent pour m'appuyer dessus, n'importe qui d'autre à ma place la désirerait. Mais peut être que je prenais toute cette histoire bien trop à cœur, il n'était question de rien d'autre que d'attraction physique. Pour l'instant ça ne m'engageait à rien, la laisser essayer, ne m'engageait à rien. Ma conscience tira la sonnette d'alarme, mais je la fis taire.

- D'accord, soufflai-je, finalement après que nous ayons passé plusieurs secondes à nous regarder, d'une manière si intense que je perdis toute faculté de réflexion. Mais je veux dormir seule, ajoutai-je.

Elle esquissa un léger sourire avant d'aller se rasseoir. Laissant mon bras en manque du contact de sa main.

- Bien entendu. Finissons de dîner, ensuite, je répondrai à vos questions. Assura t'elle, plus détendue.

...

- Combien de contrats ? Commençais-je en buvant dans mon verre d'eau.

La fin du repas s'était déroulée dans une atmosphère plus détendue. Kendall avait cherché à savoir avec qui je vivais, ce que je faisais dans la vie : ce genre de question banales, que les gens normaux se posent en général avant d'étaler leur pratiques sexuelles et leur conception des relations humaines dans un contrat.

J'avais l'impression d'avoir mangé pour trois jours, et ce fut tellement goûteux que j'aurai même repris du dessert s'il m'était resté un peu de place. Je me sentais aussi toute étrange, c'était sans doute les deux grands verres de champagne que j'avais vidé d'une traite qui m'avaient mis dans cet état. J'étais au moins certaine que je ne réitérais jamais l'expérience.

Nous étions désormais dans le séjour, je m'étais confortablement assise sur un fauteuil beige moelleux, et Kendall Jones s'était assise non loin de moi, une tisane à la main. Elle avait retiré sa veste en cuir, m'offrant la vue sur ses seins, sans soutien-gorge. Bien que le tissu de son col roulé les couvrait je pouvais deviner leur courbe.

Ma tête tournait légèrement, mais j'étais beaucoup trop excitée à l'idée de pouvoir demander tout ce que je voulais à Madame Jones sur son passé pour m'en soucier.

- Six, répondit-elle machinalement

La réponse ne me laissa pas aussi indifférente que ce à quoi je m'attendais.

- Votre contrat a du succès, ironisais-je.

Elle fronça les sourcils.

- C'est toujours le même contrat ?

Son visage se détendit, elle m'observa quelques secondes, les traits neutres avant de répondre :

- Oui. Excepté un.

Une sensation étrange me traversa à l'idée qu'il y'ait une exception. Une femme exceptionnelle, pour elle.

- Une favorite ? Tentais-je en buvant de nouveau espérant calmer ma nausée. Votre ex fiancée peut-être ?

Sa mâchoire se crispa.

- C'est le vôtre, dit elle d'une voix calme et mesurée.

Surprise, je déglutis difficilement, fuyant son regard.

- Le vôtre a été conçu spécialement pour vous Atlantis. Continua t'elle.

Une fois encore mon indifférence ne fut pas exemplaire. Je fus en revanche bien trop surprise par cette réponse pour oser lui demander pour quelle raison mon contrat était différent de celui des autres. Nos regards s'accrochèrent juste après ses mots et une chaleur m'envahit. Je relevais mes genoux et les pliais sur le canapé. Ce mouvement ne lui échappa pas, ses yeux s'attardèrent sur mes jambes, nues. Je regrettais presque de porter une robe aussi courte.

- Que faites vous à vos-vos..soumises ? Réussis-je à articuler.

Sa mâchoire se décrispa et elle eut un rictus.

- Je les baise, lança t'elle d'une manière tellement naturelle que j'en fus déconcertée.

Je partis dans une hilarité, que je ne pus contrôler, mes doigts commencèrent à me picoter, mais je décidai d'ignorer ces sensations.

- Et vous comptez me ba - ? Demandais-je sur le même ton en butant sur le dernier mot.

En temps normal, jamais je n'aurai osé. Elle fronça les sourcils, mais répondit tout de même.

- Oui, je le ferai si vous m'autorisez à le faire. Déclara t'elle, alors que ses yeux parcoururent mes jambes.

Une vague de contractions se mit à me torturer le bas de mon ventre. J'eus soudain anormalement chaud, je me sentais beaucoup trop légère.

- Et vous ne faites que ça Madame Jones ? Vous n'êtes jamais tombée amoureuse d'une de vos soumises ? La questionnais je avec un brin de provocation, en rapprochant mon visage du sien.

Kendall Jones ne broncha pas. L'expression toujours neutre, elle répondit :

- Mes soumises et moi ne faisions rien d'autre que cela. Une fois il est arrivé que je dîne avec l'une de mes soumises mais c'était dans un cadre strictement définit et pour des raisons particulières. Mes soumises ne sont pas mes petites amies, clarifia t'elle, il n'y a pas lieu que je développe des sentiments envers elles.

Je partis de nouveau en un fou rire ridicule, je ne comprenais pas ce qui me prenait. Elle ne releva pas, mais elle fronça les sourcils en m'observant.

- Comment choisissez-vous vos soumises ? Enchaînais-je en clamant difficilement mon hilarité.

Elle se leva pour attraper un plaid en duvet gris, posé sur un canapé, puis elle le déposa sur mes jambes, avant de se rasseoir.

- Il y a des endroits pour ça. Et ce sont toujours elles qui sont venues à moi. J'examinais ensuite notre compatibilité, et leur répondais favorablement ou non, selon les exigences.

- Vous en avez décliné beaucoup ? Tentai-je de savoir.

Madame Jones haussa les sourcils, comme si la réponse allait de soit.

Je pris un air dramatique, mimant un coup de poignard en plein cœur.

- Quelle briseuse de cœurs vous faites !

Au lieu de la faire rire, cela sembla la contrarier.

- Vous êtes ivre Atlantis. Releva t'elle.

- Oh non, non, pas du tout, dis-je entre deux légers rires. C'est vous qui devez vous détendre, vous êtes vraiment tendue.

J'avais dit ces derniers mots en rapprochant davantage mon corps du sien. Elle se raidit alors.

- Je vais vous emmener vous coucher, déclara t'elle.

- Non, rétorquai-je, vous avez promis de-de répondre à mes questions ne vous défilez pas... Je suis loin de- d'-d'avoir fini bégayais-je.

Je tentai de me lever pour lui montrer que j'allais très bien, mais mes jambes fléchirent et je faillis m'écrouler, Kendall Jones me rattrapa juste à temps.

- Atlantis, appela t'elle d'une voix ferme, me rappelant à l'ordre. Calmez-vous.

Son bras était autour de ma taille. Cette sensation éveilla tout mon corps. Mes yeux cherchèrent les siens, et son regard m'électrisa. J'attrapais son visage entre mes deux mains, d'un geste vif. Elle me bloqua fermement.

- Vous êtes ivre, je ne vous toucherai pas.

Je la défiai du regard, et avant qu'elle n'eut le temps de passer un bras sous mes genoux pour me soulever, je me mis à déboutonner ma robe. Laissant une partie de moi dont je ne soupçonnais pas l'existence prendre le contrôle.

Elle s'immobilisa, et son bras se crispa sur ma taille.

- Atlantis. Me réprimanda t'elle la voix dure.

Mais je l'ignorai et je laissai ma robe glisser sur mes hanches jusqu'à atterrir sur le sol, dévoilant mon ensemble soutien gorge et tanga en dentelle marron. Elle perdit d'emblée sa froideur naturelle.

- Couchez avec moi Kendall, dis je d'une voix fébrile.

Mon cerveau était visiblement trop inondé par l'alcool, et mon corps curieux de quelque chose qu'il ne connaissait pas. Je le regretterais sûrement le lendemain mais en attendant j'en avais tellement envie. Elle était si charmante, charismatique et elle avait insufflé toute sorte d'idée coquines dans mon esprit, voilà le résultat.

Son regard s'assombrit et cela fit grimper d'un coup mon niveau d'excitation. Après quelques secondes à me dévorer du regard, la mâchoire crispée, elle s'éloigna légèrement de moi et ouvrit un tiroir du buffet, elle sembla prendre une feuille sur laquelle elle gribouilla quelque chose.

- Vous pouvez lire ? Demanda t'elle.

Je lus ce qui y était inscrit sans grande difficulté. Et cela dissipa quelque peu le brouillard d'ivresse dans lequel je me trouvais.

- Reformulez ce qui est écrit avec vos mots, à haute voix, m'intima t'elle.

- Euh, articulais-je en déglutissant, que je vous ai demandé de me ba- coucher avec moi, et que malgré la quantité d'alcool que j'ai ingurgité, je suis consciente et consentante.

Elle me regarda un long moment.

- C'est contre mes principes de coucher avec une femme qui n'est pas totalement elle-même. J'ai besoin d'être certaine que vous êtes totalement consciente. Se justifia t'elle. Sachez que nous pouvons nous arrêter à tout moment.

Je lui arrachai sa feuille et son stylo des mains, je les signai rapidement et je les déposais sur la table basse.

Tout s'enchaîna ensuite. Elle m'attira vers elle et elle m'embrassa langoureusement, me tirant une série de gémissements qui devenait de moins en moins contrôlés. Mon corps connu enfin la sensation de ses doigts sur ma peau, j'en voulais d'avantage, je voulais sa peau contre la mienne.

- Vous n'êtes pas en état d'être baisée, souffla t'elle. L'ivresse exige la douceur, elle exige que l'on fasse l'amour.

La douceur, encore mieux, je la voulais tellement, peu importe la manière.

Ses mains passèrent le long de mon dos, laissant sur leur passage des lignes de chaleurs ardentes. Mes bras autour de sa nuque intensifièrent notre baiser et je ne voulus qu'une seule chose, lui retirer ses vêtements.

Lorsque ses mains agrippèrent fermement mes fesses, je ne pus retenir un sursaut de surprise, nos bassins ainsi collés l'un à l'autre, la rendirent hors de contrôle. Faisant remonter mes fesses, elle me contraignit à enrouler mes jambes autour de sa taille. Elle me porta avec une facilité étonnante tandis que sa tête plongea dans mon cou, embrassant et suçotant ma peau. Tout en continuant habilement à torturer mon corps, elle se dirigea vers la mezzanine du penthouse, elle monta les marches, traversa un couloir puis elle nous fit entrer dans une pièce immense qui semblait être sa chambre. Elle me déposa ensuite délicatement sur le lit, rompant notre baiser effréné, ses yeux parcoururent mon corps et elle se mordit la lèvre si fort que je crus qu'elle saignerait.

Pour la première fois, je pus réellement poser mes mains sur son corps ferme et magnifique. Mais cela ne dura que de brèves secondes car lorsque je voulus retirer son col roulé pour sentir sa peau, elle attrapa brutalement mes mains, les positionnant au-dessus de ma tête.

Elle retira ensuite mon soutien-gorge avec une efficacité aberrante. Elle marqua une pause pour regarder ma poitrine, elle jura et effleura le contour de mes seins du bout de ses doigts. Lorsque ceux-ci se posèrent sur mes tétons, il gonflèrent, je poussais un profond soupir. Mon bassin se souleva sans mon accord traduisant le désir fou qui me rongeait.

Répondant à mon appel, ses lèvres parcoururent mon cou jusqu'à mon nombril me faisant gémir entre deux expirations. Elle attrapa ensuite mes hanches pour me tirer un peu plus vers elle, et sa bouche, me combla de délice en enveloppant un de mes tétons de sa chaleur. Elle suçota ce dernier et une série de spasmes me prit. Je n'aurai jamais soupçonné qu'une si légère pression sur des seins pouvait provoquer ce genre de réaction. Je laissais échapper un gémissement plus aigu quand ses dents mordirent délicieusement mon téton, elle accorda la même attention à mon autre sein, pour mon plus grand plaisir. Je n'avais jamais rien connu de tel. Jamais.

Je voulu de nouveau la toucher, la sentir, mais cette fois si c'est d'un regard noir, entre la fureur et le désir, qu'elle m'assena. Elle retira d'elle-même son col roulé, découvrant ses seins parfaits. Ils étaient fermes, et sa peau de lait délicate contrastait avec ses auréoles rosâtres que j'eus envie de goûter. Elle se rallongea sur moi, nos peaux se découvrirent enfin et la sentir contre moi sans aucune barrière de tissus m'extasia. Elle poussa un gémissement rauque alors qu'elle m'embrassait presque douloureusement, l'une de ses mains ne cessant de m'agripper avec force, l'autre retenant mes bras au-dessus de ma tête, bien que je faisais de mon mieux pour me libérer de ceux-ci. Elle avait de la force et sa seule main suffisait à me stabiliser. Et bien qu'elle m'avait parlé de douceur elle sera lit lutter entre ça et une pulsion plus primitive que je ressentais aussi : qu'elle me domine complètement.

- Ce soir, je vous autorise à poser vos mains sur moi mais sachez que c'est exceptionnel, ne tentez rien d'autre.

Je ne perdis pas de temps pour faire couler mes mains le long de son corps, suivant ses courbes parfaites. Elle se crispa mais ne revint pas sur ses paroles. Les jambes écartées et elle entre ces dernières, mon bassin se mit à se soulever et à se baisser d'une manière de plus en plus machinale. Elle était très ferme dans ses gestes, mais d'une douceur paradoxale et cela m'excitait d'avantage, je la sentais posséder tout mon corps et mon Dieu comme j'aimais cela. J'étais certaine que personne ne savait faire ça aussi bien qu'elle.

Kendall Jones jura dans ma bouche, elle grogna et son bassin se mit à suivre le rythme du mien. Sa main chercha le creux de mon corps, et mon cerveau, enivré, sembla prendre conscience à ce moment-là de ce qui était en train de se dérouler. Kendall sentit mon hésitation puisqu'elle immobilisa sa main sur mon ventre pour m'observer. Je me rendis compte à quel point, je me trouvais dans une situation embarrassante. Qu'est-ce que j'allais lui dire maintenant ? Que n'avais jamais fais ça  ? Après m'être littéralement jeté dans ses bras ? A bout de souffle, nous marquâmes une pause, Madame Jones fronça les sourcils, s'attendant certainement à tout sauf à ce que j'étais sur le point de formuler.

J'ouvris lentement la bouche, je sentais encore son souffle sur mon visage, et je n'en pouvais plus d'attendre de la sentir . Gênée, je refermais la bouche, elle avait tellement d'expérience et moi, absolument rien. Je ne voulais pas qu'elle me voit comme la petite prude qui l'avait supplié de la mettre de son lit, même si techniquement c'est plutôt elle qui m'avait presque supplié pour pouvoir m'avoir dans son lit.

Je voyais bien que Kendall était au bord du précipice et que mon interruption l'avait contraint à canaliser une excitation viscérale. Il fallait que je crache le morceau. J'allais le dire, mais je n'en eu pas besoin, car les yeux marrons en feu de la femme d'affaires s'écarquillèrent.

- Bon sang Atlantis. Murmura t'elle. C'est votre première fois, dit elle simplement, l'affirmant plus que le demandant.

Je hochais timidement la tête en guise de réponse. Elle se redressa et je pus encore mieux l'observer. Ses tétons semblaient être si durs que j'en envie de les mettre dans ma bouche pour les soulager. Elle sembla hésiter longuement, je lui pris la main et la guidait vers mon intimité, pour lui montrer que j'étais certaine de ce que j'étais en train de faire.

- Je veux vous donner un tel plaisir qu'il ne vous viendra plus jamais à l'esprit de désirer quelqu'un d'autre. M'avertit elle.

Mon bas-ventre failli exploser en entendant ses mots. Elle retira ensuite d'une manière très habile, mon tanga avec ses dents, elle embrassa alors mes cuisses, remontant tortueusement jusqu'au point culminant. Des sensations inconnues et de plus en plus puissantes les unes que les autres m'assaillirent. Tandis que mes lèvres formait un « o » qui traduisait le séisme qui se produisait en moi, sa langue habile frappa d'autres lèvres, si sensibles qu'elles me firent jeter ma tête en arrière. Suivant une chorégraphie qu'elle semblait connaître par cœur, sa langue experte lécha vigoureusement tout ce qu'elle rencontra. Je me délectais de ce plaisir nouveau qui m'envahissait, et je crus être au bout de mes surprises jusqu'à ce que cette même langue s'attardent sur un bouton précis, et qu'elle ne le torture sans relâche, Kendall suça, pressa mon clitoris, alternant entre sa bouche habile et ses doigts tout aussi doués qui naturellement draguait ma fente sans jamais s'y insérer. Elle me combla de sa bouche des minutes durant, jusqu'à que je ne sente plus aucune autre partie de mon corps que celle là. Je pouvais y sentir les pulsions de mon sang Je pouvais sentir toute la tension de mon corps se retrouver à cet endroit précis.

- Jouissez pour moi, m'ordonna Kendall Jones alors que tout mon corps se raidit brusquement.

Mon bassin se contracta violemment et mon corps entier se crispa, cette décharge me propulsa si haut et si fort que j'en eu les larmes aux yeux. Je hurlais de plaisir. Je hurlais son nom et des sons incohérents. Et durant cet instant il n'y eut rien d'autre, que mon corps, imbibée de plaisir, transpirant, plus rien d'autre n'existait. C'était si bon.

Avant même que je n'eus le temps de reprendre mes esprits, je sentis de nouveau les doigts de Madame Jones me titiller, ils taquinaient l'entrée de mon vagin avec délicatesse, en s'insérant très légèrement cette fois ci.

- Vous avez si bon goût, murmura t'elle, et vous êtes tellement mouillée Atlantis.

Ce fut d'abord un doigt qu'elle inséra doucement, si doucement que je m'impatientais presque, elle le fit entrer puis sortir doucement, produisant une friction délicieuse entre son doigt et mes muqueuses. Elle accéléra progressivement le rythme, alors que les respirations se faisaient plus profondes et mon bassin désira rapidement davantage. Elle inséra un deuxième doigt, ce fut d'abord légèrement inconfortable, mais j'y pris rapidement goût et je sentis sa respiration s'accélérer également, elle jurait tout en insérant et retirant méthodiquement ses doigts. Ses allées retours me rendirent fiévreuse.

- Vous êtes délicieuse, se délecta t'elle presque, son souffle me chatouillant.

Elle jura lorsqu'elle retira ses doigts, je poussais un soupir de désespoir. Mais ce vide ne dura pas puisqu'elle s'était positionnée sur les genoux. Avant cela elle avait retiré son pantalon et elle avait enfilé ce qui semblait être un harnais agrémenté d'un gode, prêt à être utilisé. Je pouvais apercevoir qu'une autre partie de ce dernier était déjà inséré en elle. Elle était si excitante et excitée, je le voyais dans son regard et cela m'embrasa. Kendall s'amusa alors à me titiller le clitoris avec le bout du gode, puis elle s'attarda a l'entrée de mon vagin, jouant avec ma patience, et mes nerfs, à vifs. Je poussais des gémissements aigües et pleins de supplications.

- Je serai douce, me prévint elle avant de s'insérer en moi délicatement, et avec lenteur. Respirez.

J'oubliais presque de le faire. J'en eus le souffle coupé, elle attendit que je m'habitue à cette intrusion avant de se mettre à faire de lent va et vient. Il y eut une très légère gêne qui se dissipa rapidement. Kendall marqua une pause, son regard ardent ancré dans le mien, comme pour mieux me laisser savourer cette sensation incomparable de plénitude et un plaisir étourdissant.

- Avez-vous mal Atlantis ? demanda t'elle, le souffle court, contre mon oreille.

Je frissonnais. Le chignon de Madame Jones s'était défait et ses joues étaient en feu, j'adorais cette vue, mais tout était si intense que je ne parvenais à garder les yeux ouverts.

Les sons de mes gémissements semblèrent lui donner sa réponse. Son rythme devint fiévreux, ses doigts flattant mes tétons. Je ne savais plus où donner de la tête. Mes jambes autour de corps athlétique de Kendall, j'attrapais ses fesses, voulant me remplir davantage d'elle. Et je me sentis imploser sous son rythme délicieux. Ses coups progressivement devinrent de plus en plus en durs et secs, elle grognait fort d'une voix rauque, profondément grave. Madame Jones continua tout en attrapant mes lèvres entre les siennes. Une de ses mains attrapa ma mâchoire, m'incitant à ouvrir les yeux pour que je découvre son regard ambre plongé dans le mien. J'étais au bord, et elle aussi, je me resserrais autour du god, et une chaleur dévorante envahit soudain mon bas ventre. J'y étais.

- Venez pour moi, m'ordonna t'elle sans me quitter des yeux.

Et nous explosâmes de manière quasi simultanée. Je crus m'évanouir de plaisir, des spasmes puissants nous secouèrent durant plusieurs minutes, Kendall avait jouit contre mon cou, dans un gémissements profond, me murmurant à quel point mon corps la rendait folle. Je crois qu'il était très juste de dire que c'était parfaitement réciproque.

Lorsque que les tremblements de mon corps cessèrent, Kendall se retira doucement, après qu'elle ait difficilement - même après notre orgasme- réussit à calmer ses spasmes.

- Vous êtes incroyable Atlantis, murmura t'elle, en me regardant.

Elle était toujours entre mes cuisses, sa poitrine contre la mienne, ses doigts écartèrent des mèches de cheveux de mon visage et elle le fixa avec intensité.

- Maintenant, vous avez besoin de repos.

...

Tandis que je commençais à m'assoupir, je sentis une serviette mouillée me nettoyer. Des doigts me chatouillèrent ensuite, et en ouvrant difficilement les yeux, je vis Kendall m'appliquer une sorte de pommade froide sur mon entre-jambe. Elle me borda ensuite et déposa quelque chose sur la table de chevet.

- J'ai été douce pour cette fois, mais ne vous y trompez pas, les autres soir je suis bien différente, assura t'elle. Passez une bonne nuit Atlantis.

Et ce fut la dernière chose que j'entendis.

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