Chapitre IX


Arya foudroyait Kendall du regard, tandis que cette dernière arborait son éternel visage neutre et formel.

- Vu l'état dans lequel vous l'avez mise la dernière fois que vous l'avez emprunter. Je ne pense pas que nous allons réitérer, la vilipenda ma meilleure amie.

Kendall fronça les sourcils, et elle se rapprocha de moi, passant son bras autour de ma taille. Je voulus me détacher, mais la fermeté avec laquelle elle me tenait m'en dissuada.

- Eh bien, nous laisserons la principale concernée en décider d'elle-même, répliqua Kendall qui appuya les derniers mots d'un regard en ma direction.

Je me retrouvais ainsi entre ma meilleure amie inquiète et furieuse, et la femme avec qui j'avais couché et que je fuyais depuis une semaine. Et Emma qui nous regardait d'un air curieux, ne comprenant pas ce qu'il se passait.

Le visage d'Arya vira au rouge et elle me fixa, attendant que je dise quelque chose. Cependant, la main de madame Jones se faisait de plus en plus dure sur ma côte, et ses yeux qui ne me quittaient pas ne laissaient aucune place à la défiance.

- Ça va aller, murmurais-je en direction d'Arya, je t'appellerai s'il y a un souci.

Elle leva les yeux au ciel avant de soupirer grossièrement.

- J'hallucine, bougonna t'elle avant de déposer deux billets de deux cents dollars sur la table, de prendre sa veste et de quitter le restaurant sans un regard de plus en notre direction.

Emma la suivit en nous adressant un petit sourire, mal à l'aise. Je me sentis coupable, mais je n'aurai pu faire autrement, le contact du bras de madame Jones sur ma taille se faisait de plus en plus pesant ; et si j'étais capable de la défier lorsque j'étais furieuse ou encore par message, la défier lorsque nos deux corps étaient en contact était une toute autre affaire.

La quasi-totalité des clients du restaurant nous regardait d'un coin de l'œil, ou plutôt, ils regardaient Kendall. Elle était sublime, comme toujours. Comment ne pas la regarder ?

Cette quantité de regards braqués sur nous me poussa à me dégager doucement. Je tirai la chaise sur laquelle j'étais assise et je m'y installais, l'invitant à faire de même, en face de moi. Je m'étais jetée dans la gueule du loup, alors autant écourter cette discussion. Plus vite nous parlerions, plus vite ça serait finit et surtout plus vite, je l'oublierai.

Kendall me scrutait, attentivement, le visage bien plus dur que celui avec lequel elle était entrée dans le restaurant. Mon corps frissonna à la vue de sa mâchoire crispée. La voir énervée faisait monter en moi une adrénaline étrange.

- Suivez-moi, ordonna t'elle.

Elle avait parlé assez fort pour que les regards des personnes se trouvant à notre proximité soient braqués sur moi, me mettant mal à l'aise - ce qui m'obligea à sourire bêtement. Mais surtout cela m'obligea à la suivre. Elle n'attendit pas ma réponse pour se diriger vers une porte au fond du restaurant. J'avais été naïve de croire que cette conversation se déroulerait dans un lieu public.

Je la suivis donc en silence, soudainement très anxieuse. Elle ouvrit la porte et me la tint, je la regardais, hésitante. Avait-elle le droit ? Elle se comportait comme si c'était chez elle.

- Avons-nous le droit ? Demandais-je doucement devant la porte qu'elle me tenait.

Comme réponse, j'eus droit à un haussement de sourcil, et un regard froid qui me glaça. J'entrai donc, en silence, dans ce qui semblait être un vestiaire. Il y avait une table de forme carrée, des portes mentaux et des casiers. La pièce était propre, elle sentait le détergent et la lumière y était assez tamisée. Ce qui rendait l'atmosphère pesante et étrangement excitante.

Ben voyons, excitante Atlantis, et puis quoi encore ?

Kendall me fixa longuement, les bras croisés. Mon cœur battait la chamade, et j'eus chaud, je tripotais mes doigts nerveusement. Je cherchais à tout prix à fuir son regard acharné, qui ne me laissait aucun répit.

Nous allions donc avoir une conversation-là ? Dans un vestiaire ? Debout ? J'espérais qu'elle allait vite se décider à parler parce qu'encore un peu et je me faisais pipi dessus.

Je n'eus le temps de m'en rendre compte, qu'elle se déplaça, attrapant quelque chose en tissus noir dans un des casiers. Elle se tint ensuite devant moi, furieuse. Tellement furieuse que j'en tremblais presque, ses yeux fusillaient les miens et j'ignorai pourquoi la voir dans cet état était si excitant.

Elle se rapprocha, ce qui m'obligea à reculer d'un pas, elle avança de nouveau, me faisant de nouveau reculer. Elle réitéra cette chorégraphie deux fois de suite, jusqu'à ce que je sois coincée entre elle et la table.

Ses bras se mirent à bouger derrière mon dos. Et avant que je ne comprenne ce qu'elle faisait, elle me tourna face à la table à l'aide de mes épaules, d'un mouvement brusque. Elle y avait étendu le tissu noir, comme une nappe. Sa main douce et chaude agrippa ensuite ma nuque, si fort que s'en était presque douloureux, cela me fit pousser un léger cri de surprise. Kendall guida ensuite mon buste, qu'elle plaqua contre la table avec fermeté. Tout mon corps tremblait, j'étais terriblement excitée et terrifiée, mon souffle était court. Une sorte de ruban agréablement doux vint ensuite nouer mes bras au-dessus de ma tête, alors que ma joue était collée sur la table. Elle retira ensuite mes talons, habilement.

- Tu as énormément de chose à te faire pardonner Atlantis. Tu ne penses pas ? M'interrogea t'elle froidement.

Tu ? C'était la première fois qu'elle me tutoyait. Et je ne savais pas si c'était supposé être rassurant. Le timbre de sa voix rauque me figea et je fus incapable d'articuler les mots coincés dans ma bouche.

- Je t'ai posé une question Atlantis.

Ma bouche était sèche.

- Je, je, je ne sais pas, bafouais-je.

Une main frappa ma fesse si fort qu'une chaleur l'envahit durant plusieurs secondes, malgré mon pantalon noir.

Il est peut-être temps d'appeler à l'aide ?

Je ne pus cacher ma surprise, et sans que je ne le contrôle une sorte de.. gémissement s'échappa de ma bouche.

- Je vais te rafraîchir la mémoire. Souffla t-elle dangereusement. Nous allons discuter, à ma manière. Consentement ? S'assurât t'elle.

Je me mordis la lèvre. Le fait qu'elle s'assure toujours de savoir si j'étais d'accord avec ce qu'elle comptait faire, était extrêmement rassurant. Et malgré le fait que j'appréhendais, je voulais savoir ce que c'était que de discuter a sa manière.

- Consentement, murmurai-je pour marquer mon accord.

Deux claques sur mes fesses m'assenèrent ensuite. Je retenais ma respiration. Qu'est-ce qu'elle allait me faire ? Et pourquoi diable avais-je tant envie de gémir alors qu'elle me frappait ?

- Pour cette jupe rose trop courte et cette robe noire indécente. Vous vous en souvenez Atlantis ?

Ma respiration saccadée m'empêcha de répondre.

- Atlantis ! Gronda t'elle. Dernier avertissement.

Je déglutis avant de répondre.

- Oui, je m'en souviens.

- Oui Madame Jones, je m'en souviens. Corrigea t'elle.

- Oui Madame Jones, je m'en souviens. Repris-je.

Je m'attendis ensuite à recevoir de nouveau coup. Mais l'attente fut plus longue. Sa main caressa mes fesses à travers mon pantalon, qu'elle ne tarda pas à retirer, me laissant en tanga.

Elle effleura la peau de mes fesses nues du bout de ses doigts, faisant frissonner tout mon corps. Par ce contact de ses doigts chatouillant mes fesses, en plus de la pression qu'exerçait la table sous mon buste : je sentis le bout de mes seins me piquer et se durcir sous mon soutien-gorge. Elle m'électrisait, comme faisait-elle ?

Cependant, ce touché , dont je me délectais, fut brutalement remplacé par une nouvelle fessé qui me coupa le souffle, je sentis mes yeux s'humidifier. Elle ne s'arrêta pas, giflant mes fesses brûlantes, de plus en plus fort, des grognements rauques lui échappaient.

Je comptais quatorze fessés, ma peau me picotait et j'étais tellement stupéfaite par ce qui m'arrivait que plus aucun son ne sortait de ma bouche.

- Depuis que je t'ai rencontré, tu m'as fait attendre, quatorze jours, se justifia t'elle. Est-ce exact ?

- Oui Madame Jones, c'est exact, haletais-je, incapable de réellement savoir si le nombre était exact.

- Recommenceras- tu?

J'eus un sursaut lorsque sa main douce caressa délicatement la peau de mes fesses, contrastant avec les nombreux coups qu'elle venait de m'infliger. Cette main se rapprocha dangereusement du creux qui séparait mes deux fesses, ce qui me martela le bas-ventre. Une chaleur fiévreuse me submergea.

- Non Madame Jones, murmurais-je.

Elle m'effleura tortueusement à travers mon tanga en dentelle, faisant trembler mes jambes. Ses gestes lents torturaient mon bas-ventre et mon entre-jambes qui ne cessaient de subir des électrochocs.

- Pourquoi as-tu fuis Atlantis ?

Je n'avais pas les idées claires, je ne voulais pas discuter. Je ne pensais à rien d'autre qu'à ses doigts si près de ma fente, mais qui l'évitaient vicieusement.

- Je, je suis désolée... Madame Jones, m'efforçais-je à articuler, le souffle court.

Ses mains cessèrent leur torture, et je ne pus m'empêcher de geindre de désarroi.

- Ceci n'est pas une réponse à ma question, me réprimanda t'elle.

La position de mes bras commençait à devenir inconfortable. Je me tortillais, cherchant par ailleurs le contact de sa main chaude sur ma peau, au lieu de lui répondre. Cela eu pour seul effet de me tirailler la peau des poignets.

- Tu ne jouiras pas, si tu ne parles pas, me prévint elle.

Ses doigts fins firent glisser mon tanga le long de mes cuisses, de mes jambes... Et je sentis enfin ses doigts, ce qui embrasa chaque parcelle de mon corps. Elle chatouilla délicatement ma fente, me rendant de plus en plus impatiente. Je pouvais sentir le liquide qui en sortait abondamment. Je gémissais, me mordant la lèvre.

- Si je te prends avant que tu ne me répondes Atlantis. Je vais te baiser fort, tellement fort que chaque personne dans ce restaurant entendra tes cris. Et je me retirerai à chaque fois que tu seras sur le point de venir. Tu me supplieras de te faire jouir, mais je ne le ferai pas tant que je n'aurai pas obtenu ma réponse.

J'étais sans doute folle, parce que ses paroles au lieu de m'inquiéter me mirent dans un état d'excitation incroyable. D'un coup mes bras n'étaient plus engourdis, la peau de mes fesses ne me brûlait plus, il n'y avait que moi et mon désir qui me démangeait.

Il y eut un silence qui dura quelques secondes : je me demandais même si elle n'avait pas quitté la pièce, me laissant là à moitié nue, les fesses à l'air ? Mais je compris rapidement que j'étais censée répondre.

Réponds Atlantis ! Me conseilla ma conscience. Je l'ignorais, j'en étais incapable, aucun son ne sortait de ma bouche si ce n'étaient des gémissements.

En l'absence de réponse de ma part, Kendall me pénétra avec une férocité qui traduisit à la fois sa colère et son désir. Je me cambrai, me délectant de cette sensation divine, je ne ressentais plus de douleur depuis la dernière fois, seulement quelques sensations désagréable par moment, mais je ne les sentis presque pas tant mon plaisir fut intense. Madame Jones s'accrochait à mes côtes, d'une manière quasi-primitive. La fois dernière ces doigts habiles avaient précédé au gode, mais cette fois-ci elle me pénétrait durement avec celui-ci, se retirant presque entièrement et revenant avec davantage de brutalité. Je ne pus retenir mes gémissements qui se firent de plus en plus fort. Elle grognait, et ça me rendait folle de l'entendre.

- Pourquoi as-tu fuis Atlantis, répéta t'elle ? La voix rauque.

Je sentais le haut de ses cuisses contre mes fesses lorsqu'elle revenait en moi, je gémissais fort, et sans retenu. Mes parois se contractaient contre le gode, tandis que ses mains me tenaient de plus en plus fort. Je ne sentais rien d'autres que mon vagin en feu, et des frissons électriques tout au long de mon corps. J'étais prête à exploser, et incapable de formuler une phrase. Mais elle ralentit le rythme, me tirant un bruit de désapprobation. Je n'aurai jamais cru pouvoir être à sa merci aussi rapidement, cela faisait à peine dix minutes qu'elle était en moi et je n'en pouvais déjà plus.

- Je vous en prie Madame Jones, l'implorais-je, le souffle court.

- Donne-moi ma réponse et je te ferai venir.

Elle chercha mon clitoris du bout de ses doigts et lorsqu'elle le trouva, elle fit de légère pression dessus, tournaillant ses doigts autour de celui-ci. Elle le fit tout en continuant de me pénétrer avidement, je ne sentais plus mes jambes, qui se faisaient de moins en moins stables. Je hurlais de plaisir, face à cette bestialité, mes mains agrippant férocement la table. Lorsque je sentis le rythme de sa main et de ses va et viens commencer à ralentir alors que j'étais sur le point de goûter à l'extase, je m'empressais de souffler :

- J'étais contrariée !

Sa respiration était profonde et ses gémissements rauques. Ses coups vifs et précis m'assenèrent de nouveau, tandis que mon clitoris était totalement à sa merci. Je criais, je ne pouvais plus supporter cette tension dans mon corps, je voulais que mes nerfs se relâchent.

- Contrariée pourquoi ? Jura t'elle presque en agrippant durement ma taille, alors que des spasmes commençaient à me prendre.

Je voulus répondre, mais je ne pus contrôler mes gémissements obscènes qu'on devait entendre même depuis l'entrée du restaurant. Elle commença à ralentir de nouveau et mon corps exigea instinctivement que je dise quelque chose pour qu'elle me soulage enfin. Je la détestais pour ce chantage malsain.

- À cause de votre frère ! Je me suis sentie humiliée !

Ces derniers mots me libérèrent, puisque j'eus le droit à ma délivrance quelques secondes après. Elle revint en moi avec intensité et je ne pus m'empêcher de gémir son nom. Elle jura, me martelant délicieusement dans une cadence insoutenable, qu'elle prolongea durant plusieurs minutes. Elle me mena vers un orgasme si puissant qu'il fit trembler tout mon corps.

Je me mis à sangloter lorsque sa poitrine se colla à mon dos. Elle ne s'était pas retirée de moi, et mes muqueuses se contractaient encore autour du gode, visiblement insatiables.

Je sentis les doigts de Kendall caresser doucement mes cheveux, et ses lèvres se posèrent doucement sur ma nuque, je frissonnais. C'était sans doute la première fois qu'elle avait un geste aussi tendre à mon adresse. Mais nous ne restâmes pas dans cette position longtemps, juste le temps que je retrouve l'usage de mes jambes, et que Madame Jones détache mes poignets, qui me tiraillaient davantage désormais. Elle se redressa ensuite, puis m'aida à faire de même. Lorsque je me retournais, je vis enfin son visage : elle semblait beaucoup plus calme, plus apaisée. Kendall me fit un petit sourire.

- T'ai-je fait mal ? Demanda Madame Jones la voix calme en retirant son harnais puis en reboutonnant son pantalon. Je sus qu'elle faisait allusion aux fessées.

Elle tenait le harnais dans la main, elle essuya le dildo avant de le glisser dans un sac à main posé au sol que je n'avais pas remarqué. Elle en sortit également un tube qui contenait un liquide.

- Rien d'insupportable, dis-je doucement. Je-j'ai aimé, bafouillai-je.

Elle se rapprocha doucement et me fit tourner délicatement de manière à ce que je sois dos à elle. Kendall appliqua ensuite un liquide visqueux et froid sur ma peau fragilisée, cela m'apaisa. Quand elle eu fini de s'occuper de la peau qu'elle venait d'irriter, elle m'essuya l'entre-jambes à l'aide d'une lingette humide.

- Tu ne pourras pas remettre cette culotte, elle est trempée, m'informa t'elle. Mais je suis prévoyante, m'indiqua t'elle un rictus sur les lèvres.

Elle me tendit alors un tanga noir, sortit de son sac et emballé dans du papier de soie. Je souris face à cette attention, avant de l'enfiler, puis de remettre mon pantalon. Je grimaçai lorsque le tissu toucha mes fesses meurtris. Durant tout ce temps passé dans ces vestiaires j'avais presque oublié que je ne portais rien d'autre qu'un top blanc cassé, tout le bas de mon corps était nu. De nature très pudique, je fus surprise par l'absence de gêne que j'éprouvais face à Kendall Jones.

- Vas-tu encore fuir ? M'interrogea t'elle, en glissant ma culotte humide dans la poche de sa veste en cuire qu'elle venait d'enfiler. Je trouvais cela étrange, mais sa question m'empêcha de le relever.

Je m'attendais à ce que sa question soit du sarcasme, mais son air grave me signifia le contraire. Elle semblait inquiète.

Et c'était légitime. Je ne pouvais pas coucher avec elle et fuir encore une fois, prétendre que je n'aimais pas tout cela, que je n'aimais pas l'attraction qu'il y avait entre nous. Je devais me décider. Me décider vite, sous son regard brûlant. Après nos ébats bestiaux. Dans les vestiaires d'un restaurant.

Je hochai la tête pour dire non, elle souffla, visiblement soulagée.

- J'ai parlé à Marc, il reviendra s'excuser, il regrette la manière dont il s'est comporté. Et concernant le contrat...

Je n'étais pas certaine que ça servirait à quelque chose que Marc s'excuse, il ne m'aimait pas, je le savais. Mais je ne dis rien, ce n'était pas le plus important.

- Je le signerai lorsque je serai prête, la coupai-je.

Tu vas quoi ? Hurla une voix dans ma tête. Je l'ignorais, je ferai le point avec ma conscience plus tard.

Elle parut surprise, je le fus aussi. Quand l'avais-je décidé ? Tout de suite apparemment. Oui, j'avais décidé de lâcher prise parce que j'aimais ce que cette femme me faisait aussi étrange cela puisse paraître.

Un sourire léger se dessina ensuite sur son visage. Je ne pus m'empêcher de lui sourire à mon tour.

- Je suis prête à faire des concessions pour toi Atlantis.

Son regard brun me scrutait. Elle se rapprocha de moi.

- Je ne veux rien d'autre que ton bien-être.

Ses paroles réchauffèrent mon cœur et je ne sus comment réagir.

- Mes fessées t'ont elles contrariés ? S'inquiéta t'elle soudain.

Je la trouvais presque... mignonne. Bien qu'elle venait de me mettre seize fessées et de me prendre brutalement, je pouvais comprendre que le coté mignon échappe à d'autres.

- Non, répondis-je rapidement pour lui retirer l'expression inquiète de son visage parfait. Mais je n'aurai jamais cru...Que ce genre de chose me plairait.

Un air suffisant gagna ses traits. Et elle attrapa fermement mon cou d'une main de manière à ce que ses lèvres touchaient presque les miennes lorsqu'elle parla.

- Ceci n'était qu'une discussion Atlantis.

Mon corps se réchauffa à son contact. Comment faisait-elle ?

- Ta période d'adaptation vient officiellement de commencer, déclara t'elle, d'une manière tellement solennelle que cela me fit rire.

Kendall recula ensuite, remettant une distance décente entre nous. Elle parut surprise, que je rigole, tout comme la première fois que nous nous étions rencontrées. A chaque fois que je riais devant elle, j'avais l'impression de captiver toute son attention.

Je me sentais beaucoup mieux que ce à quoi je m'attendais. Cependant, quelque chose trottait dans ma tête, quelque chose que j'avais volontairement omis, lors de notre « discussion ».

- Je souhaitais vous demander quelque chose à propos de votre ex financée, dis je.

Son visage devint sombre, et je devinais qu'elle se braqua presque automatiquement.

- Fait elle toujours partie de votre vie ? Continuais-je. Je veux dire, pas en tant que fiancée, mais..Est ce que vous êtes souvent en contact ? Parce que je ne veux pas me retrouver dans des histoires étranges de... Enfin, le contrat l'interdit, m'embrouillais-je.

- Atlantis. M'avertit elle, en remettant ses lunettes de soleil. Je ne viole jamais les termes d'un contrat.

Pourquoi me tutoyait t'elle et moi non ?

- Oui, je sais, ce n'est pas ce que j'insinue. Continuais-je à m'enfoncer. Mais est-ce que tu l'aimes toujours ?

- Tu ? Releva t'elle. Un sourcil haussé, l'air amusé mais contrarié.

Je haussais les épaules.

- Ne hausse plus les épaules, ou je serai obligée de te rallonger sur cette table et de te mettre d'autres fessées. Or, je pense que tes jolies fesses ont besoin de repos. M'avertit t'elle, la voix calme.

Elle me fixait, je baissais les yeux. Cette femme était si d'une autorité effrayante, et plus je m'en rendais compte plus cela me mettait dans des états fous.

- Je ne me rappelle pas t'avoir autorisé à me tutoyer. Lança-t-elle.

- Je ne me rappelle pas l'avoir fait non plus, répondis je, regrettant ma phrase dès que je l'eus dite. Mais si vous me tutoyez, je vous tutoie.

Elle se mordit la lèvre. Un geste beaucoup trop érotique venant d'elle, pour que mon corps y reste insensible.

- Nous reverrons ça plus tard.

Sa réponse m'étonna, je venais de la provoquer ouvertement, ce n'était pas son genre de ne pas le relever.

- Mais pour l'instant, tu me vouvoieras, parce que je suis au contrôle et il va falloir t'y faire.

Ses lunettes de soleil formaient une barrière intimidante entre nous. Je n'allais pas objecter, il fallait que je choisisse mes combats.

- Répondez à cette question, insistais-je. S'il vous plaît.

Elle me mit ma veste, puis attrapa mon bras pour me mener devant la porte du vestiaire, avant d'ouvrir celle-ci, elle me lança :

- Il n'y a que toi, moi et le contrat Atlantis. Il n'y a rien d'autre.

Était ce une réponse à ma question ? Pas vraiment. Mais est ce que j'aimais assez cette réponse pour ne pas en demander davantage ? Il semblait que oui.

...

                                       
Kendall Jones me tenait toujours le bras, ce qui la plaçait derrière moi, donnant le rythme et la cadence lorsque nous quittions le restaurant. J'étais tellement gênée que j'aurais voulu devenir invisible, chaque client nous épiait du regard et je me demandais s'ils avaient vraiment tout entendu. Il y avait de forte chance que oui. Et le propriétaire ? Je n'étais même pas certaine que nous avions le droit d'être où nous étions, mais alors si en plus j'avais hurlé comme une folle.

Mon dieu ! Si j'avais été seule, j'aurais quitté les lieux en courant, mais la main de Kendall autour de mon bras, m'obligeait à marcher à son rythme. Seul le bruit de nos talons retentissait, mais les conversations reprirent rapidement. Le personnel nous fit des signes de tête très formels, je lui adressais en retour de petit sourires gênés.

- Ce restaurant est à vous ? Demandais-je lorsque nous nous retrouvâmes enfin dehors.

Une Mercedes grise avançait en notre direction quand elle répondit.

- Non. Je l'ai juste financé. J'ai mis en place un programme d'aide au financement de projet.

- Vous prêtez de l'argent aux entrepreneurs ?

- Oui, avec des crédits sans intérêt.

Je fus agréablement surprise par ce que je venais d'entendre, il était rare de voir ce genre d'initiative de la part de personne aussi aisée, sans volonté d'en tirer un quelconque profit.

- C'est très honorable. Et cela vous donne le droit de baiser dans les vestiaires ?

Kendall se retenait visiblement de rire lorsque la Mercedes se gara à quelques mètres et que Jack en sortit.

- Madame Kayslar, me salua-t-il avec un hochement de tête avant de se tenir devant la portière arrière.

Mon téléphone sonna au même moment, me sortant de cette bulle où il n'existait que Kendall, moi et ses envies (et les miennes accessoirement). Je me souvins que j'allais bientôt devoir retourner au travail. C'était Arya qui m'appelait, je vis par ailleurs qu'elle m'avait envoyé plusieurs messages.

- Oui Ary ? Décrochais-je.

- Purée 'Lantis je t'ai laissé une tonne de message ! Tout va bien ?

Kendall se tenait devant la portière ouverte, les bras croisés, et le visage sévère : me regardant avec toute son attention. Elle écoutait notre conversation sans aucune gêne.

- Désolée, je ne pouvais pas répondre Ary, mais tout va très bien, ne t'en fais pas.

- Qu'est-ce qu'elle te voulait ? Enchaîna t'elle.

Le regard de Kendall était évidemment encore sur moi : savait-elle comme il était impoli de dévisager les gens de cette manière ?

- Nous avons discuté, c'est tout. Dis-je en évoquant quelque chose qu'elle ne soupçonnait pas.

- Bon... Tu me raconteras. Mon père m'appelle ! Chuchota t'elle. Bisous.

- Bisous, dis-je avant de raccrocher.

Je vis le corps de Kendall se raidir et ses traits se durcirent, mais ce fut bref. Elle reprit vite un air neutre.

- Je te raccompagne jusqu'à ton bureau, m'annonça t'elle.

Mon bureau était sur la rue d'en face à cent cinquante mètre à peine, c'était exagéré.

- Non ça va, c'est juste à côté. Dis-je tandis qu'elle nous menait déjà vers le bâtiment, sa main fermement nouée autour de mon bras.

Je remarquais soudainement la présence de l'homme que j'avais aperçu derrière madame Jones à travers la vitre du restaurant avant qu'elle n'y entre. Le garde du corps. Il marchait à une bonne distance de nous, ce qui ne rendait pas sa présence gênante, à vrai dire, c'est à peine si on la remarquait tant il était discret malgré sa carrure. J'étais donc en train de me faire escorter par madame Jones et par un garde du corps chauve, vers la rue d'en face. Je me demandais si elle contrôlait tout et tout le monde de la même manière qu'elle essayait de le faire avec moi.

- Je ne me rappelle pas avoir posé une question.

- Je suis assez grande pour traverser la rue toute seule, grommelais-je, dans un long soupir alors que nous traversions un passage piéton.

Sa poigne se fit plus ferme encore sur mon bras, comme un avertissement. Je soupirais de nouveau, est ce qu'elle m'écoutait parfois ?

Elle s'arrêta brusquement, en plein milieu de la rue, tirant sur mon bras de manière à me rapprocher d'elle. Je sentais ses seins contre mon dos, et toute la chaleur qui émanait de son corps. Je vis du coin de l'œil le garde du corps s'arrêter à quelques mètres.

- Si tu soupires encore une seule fois, je te prends sur ton bureau, me susurra t'elle au creux de l'oreille.

J'eus la chair de poule et je déglutis difficilement. Puis elle s'éloigna de moi, comme si de rien était. On recommença à avancer.

- Et je pense que c'est à Madame Miller que tu devrais dire que tu es assez grande pour gérer tes affaires toute seule. Elle semble te porter un intérêt particulier, ajouta t'elle la voix neutre, tandis que nous marchions.

Je ne m'attendais certainement pas à cette remarque, qu'est ce qu'elle était en train d'insinuer ? Arya ? Moi ? En d'autres circonstances, j'aurai pouffé de rire. Mais son ton calme et monotone n'incitait pas à rire. J'allais lui répondre que c'était ridicule et qu'Arya était ma meilleure amie depuis assez longtemps pour que je dise « depuis toujours ». Mais nous étions déjà devant l'agence, je pouvais apercevoir Emma derrière son comptoir à travers les portes automatiques.

Je me tournai face à Kendall Jones. Cette femme était magnifique, je n'arrivais pas à savoir si je la préférais les cheveux attachés ou lâchés.

Qu'est-ce que je devais faire maintenant ? Lui faire la bise, dire au revoir ? Je n'aurai jamais cru que dire au revoir à quelqu'un avec qui nous venions de partager un moment aussi intime pouvait être aussi gênant.

- Je veux te voir ce soir. Déclara t'elle, me sauvant de ce moment gênant.

Je me demandais si cette manie de ne jamais rien demander, mais de toujours tout exiger était de l'arrogance, de la maladresse ou une sorte d'attitude maladive. Je voulus la provoquer.

- Les gens normaux disent « J'aimerai vous voir ce soir, êtes vous disponible ? ».

J'aurai cru que cela l'aurait froissée, mais elle sembla amusée. Elle eut un léger rictus avant de reprendre un visage neutre.

- Fait moi savoir lorsque tu sera prête, Jack viendra te chercher.

Une autre manière de dire qu'elle se fichait éperdument de ce que je venais de dire.                     

Parce qu'elle est au contrôle.

Je hochais la tête pour acquiescer. Elle déposa un baiser très chaste sur ma joue avant de dire :

- Tu es incroyable Atlantis.

Je lui fis un sourire timide, mon cœur accélérant dans ma poitrine. Et je me retournais pour entrer dans l'agence.

- Atlantis. Appela t'elle, quand je venais de traverser les portes automatiques.

Je cherchais son regard, mais il était fuyant. Pendant une fraction de seconde, elle parut vulnérable.

- Tu n'es pas en train de fuir de nouveau ? Son ton était différent de d'habitude, et je me sentis tout de suite coupable.

- Je ne vous fuis pas. Promis-je.

Elle sembla réfléchir quelques instants, puis son regard redevint intense.

- À ce soir Atlantis.

- Oui, à ce soir. Répondis-je avant d'entrer dans l'agence.

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