Chapitre 6
- Madame, susurra-t-il.
Richard était beau. C'était un fait indéniable. Il était de la même taille qu'elle, donc plutôt grand, brun aux cheveux assez long pour un garçon et aux yeux bleus océaniques. Il répondait à tous les clichés de l'homme "brun ténébreux".
- Tout le monde vous regarde, répondit-elle.
Il rigola doucement.
- C'est vous qu'ils regardent...
Elle le trouva élégant, un style impeccable : en costume trois pièces anthracite et aux chaussures noires encore plus brillante que son avenir. Il n'y avait pas à tergiverser, celui qu'il fallait regarder, c'était lui, pas elle.
- Ils observent, la manière dont vous dansez, dont vous vous tenez, votre sourire, l'alignement de vos dents.
- ah... c'est rassurant...
En effet, chacune des partenaires du Prince était inspectée par la famille royale ainsi que le système. Pénélope n'avait pas été la première à passer dans ses bras et elle ne serait pas la dernière de la soirée non plus.
- Ne vous inquiétez pas. Je suis là pour vous. Plongez votre regard dans le mien et laissez vous porter.
Elle se mit à rougir et eut soudainement chaud dans la poitrine. Il l'étonnait. Elle l'avait observé appliquer les procédures en dansant, semblant renfermé et finalement, lorsqu'il lui chuchotait à l'oreille, loin des regards indiscrets, il avait éclos comme une fleur. Il semblait ouvert à la discussion.
C'est ce qu'elle fit. Du moins, elle essaya. Il était difficile de soutenir le regard d'un homme aussi imposant et beau sans perdre pied.
Il souriait, bouche fermée et ses yeux brillaient, brillaient... elle jurerait entendre le bruit des vagues dans ses prunelles.
Déstabilisée, elle finit par décrocher son regard, ce qui ne passa pas inaperçu. Le Prince prit cela comme un compliment.
- Je pensais que c'était vous qui choisiriez votre femme.
- Si c'était aussi simple... Répondit-il simplement.
Elle perçut un peu de peine dans sa réponse. Alors, il apparut un peu plus humain à ses yeux.
Ils continuèrent de danser, une main sur son épaule, l'autre dans sa main. Elle s'en voulut d'avoir la main moite et s'excusa même. Il en rit. En tournant, il aperçut un bref instant les converses noires de la jeune femme. Richard sourit, dévoilant un sourire parfait. Elle le trouva encore plus beau, comme si c'était possible. C'en était ridicule. Sors de ta comédie romantique Pénélope, ça ne se terminera pas comme un feuilleton télévisé, réveille toi roturière !
- Curieux choix, commenta-t-il.
Elle piqua un fard, comme d'habitude, de toute façon, avec la transparence de sa peau impossible de s'en empêcher. Elle n'osa rien répondre de honte. Il la trouva attachante et fragile. Élégant, il vint à son secours :
- J'ai les mêmes, chuchota-t-il.
Pénélope lui offrit un sourire timide en guise de réponse.
- Puis-je connaitre votre prénom ? demanda-t-il.
- Pénélope... votre majesté, ajouta-t-elle en se souvenant de ses bonnes manières.
- Vous savez faire la révérence Pénélope ?
Il la fit tourner, mais ne la lâcha pas et la garda près de lui. Son large torse semblant l'envelopper dans un cocon.
- Euh... non, mais je peux apprendre, j'adore apprendre, dit-elle
Elle se surprit à répondre cela. Apprendre ? Pour quoi faire ? À qui allait-elle faire la révérence ? Que faites-vous dans la vie ?
- Je suis étudiante en microbiologie et vous votre majesté ?
Son regard scintilla et il sembla s'ouvrir un peu plus. Il apprécia qu'on lui retourne la question.
- Et bien, je me prépare à diriger le pays. Qu'est-ce qui vous fait penser que je serai un bon époux pour vous ?
Pff... Que de questions et des questions étranges !
- euh et bien... je n'y ai jamais réfléchi je dois dire...
Il fut étonné de sa réponse, froissé même. Comment une femme du royaume n'avait-elle pas pu penser à l'épouser ?
- Vous aimez les tartes aux pommes ? Demanda-t-elle.
- Oui, répondit-il.
- Alors voilà, je fais de très bonnes tartes aux pommes, vous les aimez, j'ai un métier prenant, vous aussi, je pense qu'on est fait l'un pour l'autre, qu'en pensez-vous ?
Il éclata de rire. Un rire sincère et loyal. Et dans cet éclat de joie, un lien unique venait de naître.
Elle se sentit fière de quelque chose ; elle avait fait rire le prince et mieux encore, ils commençaient à se plaire.
- Ça semble en effet être la vie rêvée... répondit-il charmé.
Il la fit tourner une nouvelle fois et prit le temps de la détailler de haut en bas. Il la trouva somptueuse. Elle était si différente, si grande, si blanche, si rousse, si tachetée.
- Dois-je conclure que vous ne jurez que par les tartes aux pommes ? demanda-t-il en souriant des yeux.
- Je préfère les tartes au citron.
- Oarf !
- Meringuées, elles sont si délicieuses !
- Vous savez que certains sont enfermés au cachot pour moins que cela ?
Elle rit.
- Quel est votre moment préféré dans la journée ? Demanda-t-elle.
- C'est moi qui devrais poser des questions, rigola-t-il.
- Oui, mais dans ce cas, vous seriez le seul à me connaitre et moi, je ne saurais rien de vous...
- Si j'étais charmeur je répondrais ce soir avec vous, mais j'aime tout autant les matins, à l'aube, quand le monde commence à se réveiller... c'est beau. Le calme est puissant, imposant, la nature est forte. C'est ça la vraie vie vous savez, la nature. Pas l'argent, pas les fêtes d'anniversaire digne d'un exhibitionniste.
C'était la première fois qu'il osait lui parler aussi franchement, qu'il ne prenait pas de pincette. D'ailleurs, il s'en voulu instantanément de s'être laissé aller et par sens du devoir il changea de sujet subitement.
Elle lui demanda son film préféré : Love Actually, son auteur favori : Zola, son parfum de glace : cookie.
Elle voulut lui poser des questions plus personnelles mais il lui répondit qu'il n'avait pas le droit d'en dire plus, afin d'éviter de faire la couverture de tous les tabloïds. Ainsi, les confessions restèrent finalement superficielles.
Il s'arrêta de danser et lui demanda :
- Quel est votre nom de famille ?
- Brown. Pénélope Jane Brown.
- A bientôt peut-être Pénélope Jane Brown.
Il lui embrassa la main et se détacha d'elle. Brusquement, un grand vide s'empara d'elle. C'était étrange, elle n'aurait jamais pensé pouvoir ressentir autant de proximité avec un membre de la royauté. Elle ne se comprenait plus, elle qui avant ne faisait que pester contre la famille royale, se trouvait sous le charme.
La foule se précipita autour de Richard et elle se retrouva au fond de la salle sans même s'en rendre compte.
Elle chercha rapidement du regard ses amis, mais aucune ne semblait être proche. Elle chercha alors Pitt, espérant pouvoir le remercier pour ce moment, mais ne le trouva pas non plus.
Ce sont ces violents spasmes qui la firent revenir à la réalité. Le cachet commençait à perdre son effet. Elle sortit de la salle et envoya un message à Ravi.
"Intoxication à ta vilaine crème pourrie, besoin d'aide beurk".
Quelle ne fut pas sa joie quand elle le vit apparaître à sa droite.
- Comment tu m'as retrouvée ?
- C'était assez facile, Alizée ne lâche pas le Prince des yeux, alors tu te doutes bien que l'on vous a observé un moment. Très jolie robe, soit dit en passant.
- Merci, je me suis vomi dessus, ce n'est qu'un prêt.
- Je suis vraiment désolé, je te ramène ?
- Non, reste, tu vas pas gâcher ton rendez-vous avec Liz quand même.
- Tu parles, elle rêve de Richard, pas de moi tu sais...
- Comme tu le sens alors, dit-elle.
- Je te dois bien ça, madame vomie, taquina-t-il.
Ils rigolèrent, elle plus jaune qu'autre chose, puis il la prit par l'épaule et l'emmena à sa voiture.
- Alors, ce bal des sardines ? Heureusement que tu m'avais dis que tu t'en foutais, plaisanta-t-il.
Il plaisantait mais avec une pointe de jalousie. Lui qui avait rêvé de passer la soirée avec Pénélope, elle en avait préféré un autre.
- Je m'en fiche, je te jure, c'est toi et mon vomi qui aviez changé mes plans. Je suis virée d'ailleurs.
- De ton truc de service là ?
- Oui...
- Oh Penny...je suis désolée pour toi... je sais combien c'était important.
- Pff... c'est rien tu sais, je trouverai bien autre chose, pas aussi bien payé mais bon ce sera toujours ça.
- Ou tu peux toujours épouser le Prince et profiter de sa fortune pour finir tes études, si bien sûr tu n'es pas déjà trop occupée par tes devoirs royaux...
Elle pouffa de rire. Lui non et trouva finalement sa remarque débile, si elle devait épouser quelqu'un et qu'il avait son mot à dire, il souhaiterait que ce soit lui. Pourquoi avait-il dit ça
- T'imagines, ce serait plus simple c'est clair !
- Vous semblez vous être bien entendu, dit-il légèrement piqué
- Il est surement comme ça avec toute, et puis tu sais, moi l'argent c'est pas ce qui me plait le plus. Je quitterai jamais tout pour lui, je préfère largement mes microbes comme disent mes copines
- Je ne peux que te comprendre ! répondit-il en riant
Sa réponse le rassura.
Il eut un silence, où elle sembla s'endormir. Il conduisait tranquillement et jetait de temps à autre des coups d'œil vers elle. Elle semblait si inoffensive et en même temps il la savait indépendante, intelligente et forte et c'est exactement tout ce qu'il aimait chez elle.
Brusquement, elle se réveilla et lui hurla d'arrêter la voiture. Il s'exécuta et elle descendit pour rendre le reste de son estomac.
- Je suis désolée Ravi, je suis trop nulle putain, j'ai gaché ton rendez-vous avec Liz, j'ai perdu mon job et je viens de ruiner une robe à peut-être 3000 euros...
Il était sorti de la voiture et la tenait dans les bras. Il essuya la bouche du revers de sa manche. Elle trouva ce geste répugnant mais romantique en un sens.
- Déjà, je pense que tu peux ajouter au moins un zéro au prix de ta robe, ensuite c'est moi qui suis désolé... j'ai utilisé de la crème et je pensais que ça irait...
- Un zéro de plus ?
Elle écarquilla les yeux et se sentit vaciller à nouveau. Rembourser 30 000 euros alors qu'elle en gagnait à peine 400 par mois, ça s'annonçait impossible.
Il lui fit un bisou sur le front et la porta dans la voiture. Ravi avait cette faculté à rassurer. Sa simple présence était un cadeau tombé du ciel. Depuis le début, ils s'étaient tout de suite entendus.
Arrivé à son appartement, il la porta jusqu'à son lit où il déposa un nouveau baisé sur son front alors qu'elle dormait paisiblement.
Il s'insulta mentalement pour ces baisers à répétition : faut que j'arrête avec les baisers sur le front, c'est ridicule !
- Ravi
Elle ouvrit difficilement les yeux.
- Comment fais-tu pour être aussi sexy ?
La spontanéité de sa remarque le fit rire.
- C'est facile, j'intoxique les filles avec qui je veux sortir, alors shootées par les cachets, elles pensent que je suis irrésistible.
Elle eut un petit rire et se décala sur le côté, lui laissant une place.
- Reste, il est super tard
Il ne mit pas longtemps pour prendre sa décision. Quand la fille dont vous êtes amoureux, vous demande de rester, vous restez, même si elle sent le vomi.
Le brun s'exécuta et s'allongea à côté d'elle. Il l'observa dormir. Même ses paupières étaient recouvertes de taches de rousseurs. Son cœur battait à la chamade, il avait chaud aux joues.
Pénélope Brown me trouve sexy. Pénélope Brown me trouve sexy. Pénélope Brown me trouve sexy.
- Je suis fou de toi, chuchota-t-il
>> Chapitre 6 terminé !
Merci pour tout vos commentaires, ils me font chaud au coeur ! Je suis heureuse que l'histoire vous plaise, merci de la faire vivre avec vous !
Alors quel team ? Team Ravi ou team Richard ? Qu'en avez-vous pensé ?
A jeudi prochain !
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