Chapitre 3
Pénélope se glissa dans la cabine et s'assit à côté de son amie tremblante.
- C'est une catastrophe, je vais jamais rien trouver !! Je vais foutre la honte à Ravi et en plus de ça le Prince ne me remarquera jamais !!
Pénélope prit une inspiration pesant ses mots et releva la tête d'Alizée. Sous le néon jaune, son amie apparaissait encore plus effrayante : mascara coulant, lèvres gonflées et cernes de fatigue. Et d'ailleurs, même comme ça, elle restait la parfaite Alizée.
- Alizée, tu ne joues pas ta vie ok ?
- BAH SI ENFIN !!
Elle se dégagea de l'emprise de Pénélope et se releva révoltée. On aurait dit qu'on venait de lui retirer le droit de vote tant elle était furieuse. A son goût, Pénélope était parfois trop terre-à-terre. Alizée la trouvait naïve et idiote de ne pas comprendre ni voir l'importance que pouvait avoir cette soirée dans sa vie d'étudiante en maths insignifiante comme Alizée se qualifiait.
- Il cherche une femme Pénélope !! UNE FEMME !!
- C'est une rumeur, tu peux pas croire ce genre de connerie enfin ! On est au 21e siècle, c'est lui qui choisit son épouse, pas son système à la con !
La blonde se calma un peu et sécha ses larmes. Elle renifla dans un bruit tellement élégant que Pénélope leva les yeux au ciel. Je vous ai dit, parfaite en toute circonstance.
- Et alors ? il peut avoir le coup de foudre pour moi quand même, non ? Rétorqua Alizée.
Pénélope lui sourit, attendrie par sa remarque.
- Oui, il peut. Mais arrête de te mettre la pression comme ça pour une simple robe. Elle est magnifique celle-là en plus.
- Je saiiiiis.
Alizée se remit à pleurer, Pénélope lâcha un soupir de désespoir. Elle avait l'impression d'essayer de calmer un élève de petite section le premier jour de la rentrée. Tu vas revoir ta maman et toi tu vas l'avoir ta robe, relax.
- Qu'est-ce que j'ai dis ? Demanda Penny qui ne comprenait pas pourquoi le chagrin revenait.
- Elle est trop grande !!! Et c'est la dernière en stock !
Pénélope réfléchit un court instant et se releva déterminée. Une illumination !
- Prends là. On va la faire coudre par Judith.
- Hein ? Mais elle ne sait pas coudre.
- Bien sûr que si ! Elle est presque véto et elle fait des points de suture tout le temps. Elle te fera bien une robe.
La réponse sembla plaire à Alizée, qui retira la robe et partit payer à une vitesse hallucinante.
Quelques minutes après, les deux filles se retrouvaient au cabinet vétérinaire où Judith travaillait en tant que stagiaire. Oui, elle n'était pas encore vétérinaire, mais "presque" comme avait corrigé juste avant Alizée.
La jeune métisse comprit rapidement en les voyant qu'ils s'agissaient d'une réclamation.
Elle prit ses deux amis et les emmena dans une salle vide. Ça sentait le désinfectant et le chien mouillé et il y avait autant de poils par terre que de cheveux chez la coiffeuse. Vraiment pas top...
- Que se passe-t-il ?? demanda Judith.
- C'est une urgence, lâcha Pénélope en appuyant son regard dans le sien.
Alizée expliqua la situation en détail à Judith.
- Par contre bouge, parce que dans une heure Penny à rendez-vous avec Dr. Sexy, lacha dit Alizée
- Mais j'ai que du fil de suture, j'ai rien pour faire de la couture et puis je suis très limité je sais pas encore faire tous les types de point.
- On s'en fou c'est pareil ! Du moment que la robe lui sied, insista Penny.
- Les filles, vous vous rendez compte que vous venez me voir pour une robe, un samedi pendant mon stage ? C'est mon travail quand même...
Il y eut un silence et elles répondirent un petit "oui" étouffé, un peu gênées.
- Bon, ok... mais c'est bien parce que c'est vous hein. Enfile-là, je fais ça sur toi par contre, ça ira plus vite. D'ailleurs, je ne sais pas faire autrement
- Tu ne me files pas la peau hein ! exigea Alizée.
- Si tu es agaçante ça peut arriver, répondit du tac au tac Judith
De son côté, assis devant l'océan, les pieds dans le sable, Ravi commençait à se demander si on ne lui avait pas posé un lapin. En voyant le ciel bleu au petit matin, ils avaient convenu par message de se retrouver à la plage plutôt qu'à l'appartement.
Le climat à Timestone était plutôt clément toute l'année. Il y faisait souvent soleil grâce aux vents marins qui chassaient les nuages mais l'air y était généralement frais. Alors, comme chaque peuple du nord, ils avaient su s'habituer aux températures fraîches et suaient aux moindres rayons de soleil. C'en était presque ridicule.
C'est comme cela que même au mois de mars Pénélope apparut portant une jolie robe courte et ample, bleu pastel aux manches bouffantes qui dévoilait ses longues jambes fines à chacune de ses enjambées.
- Je suis désolée Ravi, je suis grave désoléééée.
Elle s'assit à côté de lui et il fit mine de bouder bien que ce fut difficile. Il la trouvait splendide, comme à chaque fois.
- Bah voyons, vingt minutes de retard... j'ai cuisiné pour toi tu sais...
- Je suis une fille affreuse, je suis trop désolée !! Mais j'ai des circonstances atténuantes, je te jure !
Elle se rapprocha de lui, colla son flanc droit contre le sien. Elle était à sa gauche. A côté du cœur, et pour de vrai cette fois ! Ce n'était pas un fantasme de Ravi. S'il n'avait pas déjà été assis sur le sol, il en serait presque tombé.
Il vit alors entièrement le poisson sur son épaule. Il décida de l'appeler Marin, pas très original, mais il trouvait ce nom plutôt attachant.
- Ste plait pardonne moi, chuchota-t-elle en lui faisant les yeux doux.
Il frissonna au son de sa voix. Il ne pouvait vraiment pas lui en vouloir. Il était si faible à côté d'elle, c'en était risible. Ri.di.cule. Reprends toi Ravi, reprends-toi !
Avec elle, il avait l'impression d'être le même ado de treize ans qui avait fait les devoirs de Serena pendant un an en espérant qu'elle s'intéresse enfin à lui.
- Bon ok...
Il leva les yeux au ciel, l'air faussement contrarié et fouilla dans son sac en tissu.
- Tiens, je nous ai fait des petites boites -parce que je suis grave parfait- ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie
La rousse attrapa la boite et le remercia d'un baiser sur la joue qui le fit presque sursauter.
Ciel ! Elle l'avait fait. Alors, peut-être que ce n'était pas Serena, qu'il n'avait pas treize ans, et que finalement, elle le portait peut-être un peu dans son cœur aussi, non ?
- Bon, raconte alors, quelle est ton excuse ?
Elle lui expliqua tout. L'excitation maladive d'Alizée, le besoin d'avoir une tenue, les magasins dévalisés, ainsi que l'intervention héroique de Judith.
Il éclata de rire à chaque passage. Pénélope avait une manière de raconter les histoires très propre à elle. Un véritable labyrinthe très vite incompréhensible mais ponctué d'anecdotes étonnamment amusantes.
- Elle est vraiment gentille cette Judith dis donc !
- Je sais, on a de la chance. On est un groupe hyper soudé tu sais
Elle lui sourit et plongea ses prunelles vertes et bleues dans les siennes. Déstabilisé, le brun détourna son regard afin de reprendre ses esprits. Puis, il se ressaisit.
Ravi, tu es docteur, tu n'as pas treize ans, tu peux soutenir le regard de cette jeune femme.
Il s'imposa alors de relever la tête et se mit à l'observer discrètement. Son visage et son corps entier étaient couverts de taches de rousseurs, sa bouche framboise, son petit nez retroussé... Elle était aux couleurs de la plage : ses yeux vairons, un bleu profondeur d'océan, l'autre vert bordure de plage, une peau claire et blanche comme le sable, parsemée de petits éclats de coquillages nacrés. Elle était le plus beau des paysages.
- Si j'avais su que ça mettrait Alizée dans tous ses états j'aurais réfléchi un peu plus à ma réponse, confia-t-il
- Non, c'était une bonne chose tu sais, elle en rêvait vraiment. Elle dit que le Prince cherche une femme. C'est une rumeur qui court apparemment et elle est tellement persuadée que pour être heureuse il faut avoir de l'argent ou être haut placé, qu'elle se met la pression.
- J'ai entendu ça aussi concernant le Prince. Ça parait logique, un peu cliché mais logique...
- C'est clair ! Répondit-elle la bouche pleine de délices, C'est vraiment bon ton truc ! Tu l'as fait avec quoi ?
- Oula, plein de choses ! Une dose de crème, un peu de...
- Oh non.... coupa-t-elle en écarquillant les yeux.
- Quoi ? s'étonna-t-il.
>> CHAPITRE 3 terminé ! J'espère qu'il vous a plu. Encore merci pour tout vos messages, n'hésitez pas à voter, commenter, voire même à partager Madame aux yeux champagne ! C'est sa visibilité qui nous permettra de continuer cette histoire :D
A votre avis, que se passe-t-il pour Pénélope alors qu'elle mange ?
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