Chapitre 17
Le Prince Richard m'aime...
Inspire. Expire.
— Qui a préparé les chevaux ? Demanda-t-elle.
— Eh bien.. les garçons d'écurie, ils sont là pour ça, non ? S'étonna-t-il.
Ah. Elle se sentit blessée par le peu de reconnaissance qu'il venait d'offrir à ses employés. Le doux Prince Richard tomba de son piédestal mental.
Pendant la promenade, il continua de s'ouvrir à elle. Elle le laissait parler, de peur de l'effrayer et qu'il se renferme pour toujours. Elle le compara à un oisillon perdu, pour lequel il ne faudrait plus bouger.
— Je suis allée à l'école non loin d'ici. A quinze minutes pour être exacte, dans le village de Lor. Ma mère a toujours privilégié une éducation stricte. Mes parents avaient peur que je ne m'éloigne trop de la réalité. Là-bas, j'étais simplement Richard.
Il parla de son enfance avec nostalgie. Son regard brillait et il avait un sourire accroché aux lèvres, comme si à chaque parole qu'il prononçait un souvenir heureux revenait en sa mémoire.
— J'étais un enfant très dissipé. Je leur en ai fait voir de toutes les couleurs.
Il rigolait. Nouveau flash de souvenirs.
Elle, elle l'écoutait et chérissait ses confessions qu'il avait eues tant de mal à offrir.
— Pourtant avec Ian, on pourrait penser que c'était lui le pire. Un jour, on s'est battu pour une salade de concombres. Je lui ai planté la fourchette dans le bras. Il en a encore la cicatrice.
Ils se mirent à rire.
— Je sais, pour une salade... Ma mère a toujours été très à cheval sur notre alimentation.
L'enfance du Prince semblait presque aussi banale que celle de n'importe qui. Sinon qu'il eut subi des cours sur la royauté chaque samedi, il avait lui aussi eu des dimanches pluvieux à regarder des Disney en cassette.
Elle réussit facilement à s'identifier à Richard enfant.
— Vous n'avez pas des frères et sœurs n'est-ce pas ? interrogea-t-il.
— Non. Je suis née à cause d'une erreur...
Il fronça les sourcils et posa une main compatissante sur la sienne. Ils chevauchaient l'un à côté de l'autre, se tenant la main. On aurait dit la fin d'un conte de fées.
— Une joyeuse erreur, bien sûr. Elles ne l'ont jamais regretté. Pour résumer : mes mères étaient déjà ensemble, elles ont essayé de faire un bébé. Une qui donne l'ovule, l'autre qui porte l'enfant. Cela ne fonctionnait pas. Alors elles se sont séparées. Finalement, trois semaines après, ma mère apprenait qu'elle était enceinte de moi. Elles ne se sont, plus jamais, quittées. Elles disent que je les ai soudées plus que jamais.
Richard eut un sourire touché par cette histoire. Il déposa un baiser sur sa main et la reposa sur ses rênes.
Elle eut des frissons. Elle regarda le dos de sa main comme pour voir la douceur de sa bouche apparaître.
Son cœur faisait boum-boum, son ventre les montagnes russes. Elle était épatée du pouvoir séduisant qu'il avait.
Elle se mit à rougir en croisant son regard. Il le remarqua mais ne dit rien pour ne pas l'embarasser. Il la trouvait charmante, attachante. Ses joues rouges faisaient briller ses yeux. Elle était pétillante.
— Vos mères n'ont-elles pas trouvé étrange votre choix d'orientation ? demanda-t-il.
— Oh non.. J'ai eu un microscope pour le Noël de mes trois ans. Il était évident pour tous que je ne reprendrai pas leur exploitation agricole.
— Ont-elles été déçu ?
— Non, elles m'acceptent comme je suis et disent que ça fait partie de mon être, de qui je suis. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut modifier.
Il hocha la tête, signe de sa pleine écoute.
— Je suis content pour vous alors. Vous avez beaucoup de chance d'être accepté pour qui vous êtes.
Ils étaient en train de rebrousser chemin quand il lui dit :
— Lorsqu'on nous demandera ce que nous faisions, nous expliquerons que votre monture s'est emballée et que je suis venu à votre rescousse, c'est tout. Je n'ai pas le droit d'être avec une dame sans chaperon en ce moment... expliqua-t-il.
Un chaperon, pour un homme de vingt-six ans ? Elle trouvait cela ridicule. Il le vit dans son regard et continua.
— C'est qu'un homme seul avec une femme de vingt-et-un ans c'est aisèment, mal interprété vous savez...
— Je ne vous aurais jamais sauté dessus ! s'exclama-t-elle.
Il se mit à rire. Elle le trouva féerique. Il avait le visage qui s'illuminait et qui brillait comme la lune.
— Vous ne savez pas ce que vous manquez alors... répondit-il.
Il la charmait, lui faisait les yeux doux. Il la fixait en penchant la tête légèrement sur le côté, son regard bleu océan plongé dans ses prunelles vairons. Elle rougissait. Et il savait ainsi qu'il avait réussi. Il relevait la tête, fier, avec la satisfaction de l'homme repus après un bon dîner.
Il s'arrêta un peu avant l'écurie, loin des autres. Il descendit du cheval et l'attrapa par la taille pour l'aider. Elle n'avait pas besoin d'aide, mais le prétexte était le bon. Elle resta collée, nez contre nez face à lui. Le souffle de Richard sur sa bouche la déstabilisa.
Ils brisaient les règles et les procédures.
— Je ne vous sauterai toujours pas dessus vous savez, lâcha-t-elle fièrement.
— Moi non plus...
Il avait répondu avec un sourire. Un "moi non plus" qui signifiait plutôt un "moi aussi". Moi aussi j'ai le cœur qui bat vite Pénélope. Moi aussi je t'apprécie. Ah... s'il n'y avait pas les procédures Pénélope, nous ne serions pas là.
Ils marchèrent côte à côte en tenant par les rênes leurs chevaux respectifs. Ils retournèrent à l'écurie où les deux autres jeunes femmes patientaient.
Richard expliqua la "raison" de leur moment passé tous les deux. Elle observa la facilité qu'il avait à mentir. Personne ne perçut rien. Ce moment restera secret.
— Je crains que cette histoire ne m'ait coupé l'envie. Je refuse que quelque chose d'aussi effrayant ne vous arrive à toutes les deux. Ainsi, je pense qu'il est mieux que vous retourniez dans vos chambres. Nous nous retrouverons au brunch.
Et il les laissa toutes les trois en plan. Pénélope eut de la peine pour les jeunes femmes qui s'étaient toutes apprêtées et pour le peu de temps qu'il leur avait consacré. Cette situation était définitivement injuste et terrible.
>> Chapitre terminé ! :D
J'espère que celui-ci vous a plu ! N'hésitez pas à laisser vos commentaires, je les lis tous et j'adore connaitre vos réactions.
J'ai aussi un peu l'impression que notre club de lecteurs s'essouffle, n'hésitez pas à partager sur les réseaux sociaux ou sur wattpad l'histoire, plus on est de fou, plus on rit ;)
A jeudi prochain :D
Des bisous
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