Chapitre 10
Ce matin, elle rentrait de son jogging habituel quand elle avait aperçu un homme habillé de noirs devant sa porte. Il s'apprêtait à toquer quand elle était arrivée à son niveau.
- Bonjour, je peux vous aider ? avait-elle demandé gentiment
- J'ai une livraison pour madame Pénélope Jane Brown.
Elle avait répondu "c'est moi", s'était demandé "mince, qu'est-ce que j'ai encore commandé comme conneries ?". Puis il lui avait demandé sa carte d'identité. Sans broncher elle l'avait tendue et s'était retrouvée quelques secondes plus tard avec le gros carton de pâtisserie dans les mains.
Alors, là, je dijoncte complet... avait-elle pensé, commander des vêtements la nuit quand je n'arrive pas à dormir c'est une chose, mais des pâtisseries et ne même pas m'en souvenir, là ça craint !!
Elle était entrée, s'était glissée dans l'appartement en silence où dormaient toujours ses colocataires et avait ouvert la boîte sur la table de la cuisine.
Une belle tarte au citron meringuée se trouvait à l'intérieur, avec dans le couvercle de la boite, une petite enveloppe collée. Elle la décolla et l'ouvrit :
"Les fleurs, c'était trop cliché...
Je pense à vous.
PS : il n'y a aucun lactose"
Elle trouva la calligraphie très douce, de belles boucles, un attaché parfait, des tailles de lettre idéale, de quoi ravir une maîtresse de CP.
Elle tourna la carte blanche. Aucune signature.
Au début, elle avait pensé à un cadeau de Ravi, écartant toutes pensées irrationnelles. Puis elle avait vu le "vous". Ravi ne l'avait vouvoyez que le premier mois de son stage et son écriture était digne d'un docteur après dix ans d'études : des pattes de mouches et des longs traits incompréhensibles.
Son cœur s'était emballé. Elle s'autorisa enfin à penser à lui. Richard ? Richard.
Elle rangea la lettre dans un de ses livres et se promit de ne plus y penser. C'était impossible que ce soit lui. Pourtant... pourtant.
- Comment ça offerte ? demanda Alizée toujours aussi curieuse.
- On me l'a fait livré ce matin, dit-elle.
- Mais qui ? s'insurgea Alizée.
- Sûrement Louise, ma mère.
Elle boucla ainsi la conversation. Elle se demanda pourquoi elle avait menti. C'était ridicule. Qu'allait-il se passer ? Qu'avait-elle à cacher ? Elle n'était même pas officiellement en couple avec Ravi ! Et puis, il n'y avait pas de quoi être jaloux !
Peut-être avait-elle peur de passer pour une folle, ça se trouve ce n'était qu'une erreur, ce n'était peut-être même pas lui. Elle devenait peut-être vraiment folle ? C'était donc ça le début de la folie ?
Ils restèrent un long moment autour du feu, à se réchauffer et faire griller de la guimauve, action qui suscita différentes réactions :
- C'est super cancérigène ! avait dit Alizée.
- Pfff, tu soules ! avait répondu Jade avec sa communication non violente habituelle.
- Tout est cancérigène de toute façon ! avait continué Judith.
- T'en veux ? avait demandé Pénélope à Ravi en lui tendant un bout.
- Désolée, je suis Team Alizée sur ce coup... avait-il répondu.
Ils avaient ri et Pénélope avait fini par s'endormir dans les bras de son acolyte.
Alizée, comme toujours très attentionnée s'était assise à côté de Ravi et, quand tout le monde était partie dormir, elle lui avait chuchoté :
- Tu sais, elle tient beaucoup à toi... Elle a juste peur, t'es son premier vrai copain Ravi. Mais elle ne veut pas te faire de mal, je te promet.
- Je sais.
Il avait hoché la tête, les yeux emplis d'étoiles et le corps d'ocytocine.
- Je suis pas pressé. J'ai confiance en elle.
- Bon... tant mieux...
Elle se releva et partit vers sa tente quand elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire et se corrigea :
- Euh, elle n'est pas vierge hein ! Je parlais pas de ça !
Il se mit à rire. Quel numéro cette Alizée !
- Il sait Alizée, siffla Pénélope qu'ils venaient de réveiller.
- Je précisais au cas où, comme j'ai parlé de premier vrai copain etc. Je voulais pas donner de mauvaise information tu comprends. Mais bon, apparemment monsieur connaît déjà le fond de ta culotte alors, alors...
- Mais... va te coucher ! lui dit Pénélope en riant et en lui faisant signe de la main "oust".
Ravi se mit à rire de plus belle. Il aimait beaucoup Alizée. Il appréciait son côté attentionné et la trouvait toujours très amusante bien qu'elle mette en permanence les pieds dans le plat. Il aimait dire que c'était attachant.
Plus tard, alors qu'ils s'installaient pour dormir dans la tente, il lui souffla :
- Tu sais, je le pensais vraiment Pénélope. Je sais que l'étiquette "en couple" t'effraie. Alors, on prendra le temps qu'il faut. Je ne vais nulle part sans toi.
(Ellipse)
Une dispute. Crises de larmes. Des cris, de douleurs, d'amours, des blessures...
Ce soir, la sortie du laboratoire ne se passa pas comme prévu.
- Mais qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? pleura-t-elle.
- NE PAS Y ALLER ! Voilà ce que je voulais ! Hurla-t-il.
Les yeux bleu-vert de la rousse étaient noyés sous les larmes. Sa peau était devenue rouge et ses lèvres gonflées par la peine.
Le brun quant à lui était fermé, la mâchoire et les poings serrés à en avoir les jointures blanches. On voyait sa veine côté tempe se gonfler et se dégonfler au fil des battements de son cœur.
- Je viens de dire non à une occasion en or pour ma carrière et toi Pénélope, tu fais quoi ? Tu me la fais à l'envers comme ça ?
Elle ne faisait plus que pleurer. Ils se criaient dessus depuis plus de trente minutes devant la porte du laboratoire.
- Je suis désolée, dit-elle.
- Arrête. Tu ne m'as jamais aimé Pénélope. Moi j'aurais tout sacrifié pour toi ! JE SUIS FOU DE TOI ! FOU ! Et toi t'en as rien à balancer. T'ES COMME LES AUTRES ! Un peu de pognon et ça y est, madame disparaît et change de cheval !
Elle ne l'avait jamais vu comme ça, lui qui était si calme habituellement. Il bouillonnait, il était en sueur, il faisait les cent pas autour de la porte.
Il avait le cœur qui battait à cent à l'heure, l'impression d'avoir la tête serrée dans un étau. Il allait exploser. Il n'entendait plus rien que le sourd bruit de son sang circulant à une vitesse folle dans ses oreilles.
Si l'amour l'avait rendu aveugle, la colère le rendait sourd.
Brusquement, il s'arrêta. Il sécha ses larmes qui commençaient à pointer le bout de leur nez. Il refusait de pleurer devant elle. Il prit une inspiration.
- Voilà ce que l'on va faire. Tu vas vivre ta vie et je vais vivre la mienne. Je veux plus jamais te voir, ni entendre parler de toi.
Et il disparut.
Elle n'eut pas la force de le rattraper. Elle le savait, elle était impardonnable. Elle avait une énorme boule de douleur au milieu du ventre, juste au-dessus du nombril. Adieu papillons d'amour, bonjour pelote de chagrin.
Elle resta un moment seule devant la porte, en boule, à sangloter. Elle était trempée de larmes et tremblait sans savoir si c'était le froid ou l'émotion qui la submergeait.
Une étape de sa vie venait de se terminer. Une page se tournait. Elle n'avait jamais voulu le blesser, elle l'aimait vraiment, mais d'un amour fort différent du sien. Alors, l'amour ne se contrôle pas.
Pour comprendre ce qu'il vient de se passer, revenons en arrière.
>> CHAPITRE 10 TERMINÉ !
Désolée pour l'ellipse en plein milieu, mes chapitres à moi sont différents de ceux sur wattpad, donc ça fait un peu bizarre, mais sinon votre chapitre aurait fait 5 lignes :/
Quel événement a pu causer la dispute de Ravi et Pénélope ? Pensez-vous que ce soit irréparable ?
Encore merci pour tout vos petits mots, je les aime tous !
A la semaine prochaine, bisous
Luce.
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