34. Oiseaux de nuit

La nuit tombée, le calme revint  sur la ville. En apparence, tout du moins. Les rats avaient disparus. Ils avaient regagné leur trou sur l'ordre de Colin.

On n'en voyait plus un seul dans les rues. Les noctambules que je croisai ne m'accordaient qu'une attention si distraite que je n'eus aucun mal à passer inaperçue, longeant les murs en direction du repère de la Très Honorable Congrégation des Gamins de Merde où j'espérais trouver Mathurin.

Les conversations que je captai évoquaient toutes « l'attaque des rats », « la survie de l'Inquisiteur » et surtout « la disparition de la petite Sainte ». Mon visage étant désormais connu de tous les Liégeois, je n'avais aucune envie de m'attarder trop. J'avais beaucoup à faire ce soir, or je ne pouvais compter que sur moi-même. Le doute me saisit alors. Je ne savais rien de cet homme au masque d'oiseau, encore moins de ses intentions. Avais-je raison de me précipiter ainsi vers lui ?Mais j'étais désespérément seule. J'avais tenté par tous les moyens de convaincre Colin de quitter son égout et de m'accompagner, mais rien n'y avait fait. Il craignait plus que tout la bête qui sommeillait en lui et qui, selon lui, pouvait « se réveiller à n'importe quel moment ». Je ne pouvais donc compter que sur moi-même pour retrouver l'inconnu masqué, avant que les hommes de l'Inquisiteur ne me remettent la main dessus. Même si cela signifiait me confronter une fois de plus à Mathurin...

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Arrivée au repaire des Gamins de Merde, une mauvaise surprise m'attendait. La pièce souterraine était pleine à craquer. La congrégation semblait s'être rassemblée au grand complet. Lorsque je fis mon apparition, toutes les conversations se turent et les regards se braquèrent vers moi. Je maudis alors immédiatement ma stupidité. Si je voulais éviter d'être vue et reconnue, je venais de faire exactement le contraire de ce que la logique aurait préconisé !

Mathurin était avachi sur sa chaise. Il avait énormément grossi depuis notre dernière rencontre. Ce n'était plus qu'une énorme limace bouffie de suffisance, entourée de sa meute de courtisans. Ses longs cheveux roux, gras et mal peignés, tombaient en longues mèches sur ses épaules. L'espace d'un instant, ce n'est plus Mathurin que j'eus l'impression de voir face à moi, mais bien son père, en une version encore plus dégoûtante. Passé le premier moment de stupeur générale, les cris se mirent à fuser dans toute la pièce.

« Elle est vivante ! »

« Elle a survécu ! Les rats ne l'ont pas bouffée ! »

« Comment a-t-elle pu s'en sortir ? C'est un véritable miracle ! »

« Silence ! SILENCE ! Sortez tous d'ici !»

La voix de Mathurin mit fin à brouhaha général. Nul parmi les Gamins de Merde n'osa contester son autorité, laquelle semblait être devenue absolue. Nul sauf un petit homme revêtu du même affreux costume violet que lors de notre dernière rencontre. C'était Ricardo, le souteneur du quartier Saint-Léonard. Devant son visage adipeux qui me détaillait avec l'air d'un chasseur gourmand face à sa proie, je sentis la démangeaison courir une nouvelle fois le long de mes doigts. Une fois que je fus seule face à ces deux individus, je me sentis petite souris entre les pattes de deux gros chats prêts à me dévorer. Mais il était déjà bien trop tard pour songer à faire machine arrière.

-Ainsi, la petite Sainte a survécu à l'attaque de la vermine, annonça solennellement Mathurin. Sa Vertu a, une nouvelle fois, vaincu le Mal. Comme c'est émouvant...

Toute trace d'amitié avait disparu de ses paroles. Je n'étais pas dupe de son petit jeu, en dépit des apparences.

-Si seulement l'Inquisiteur savait qu'il abrite chez lui la fille d'une sorcière...

Je me raidis. Si jamais Mathurin parvenait à alerter Pangelpique, mon compte était bon. Mon meilleur ami de jadis était subitement devenu mon pire ennemi. Je n'oubliais pas ce que m'avait dit un jour Clio. Elle avait senti qu'un jour Mathurin deviendrait une menace et que je ne devrai alors pas hésiter à le tuer.

-Pas de panique, Morgane, s'empressa-t-il de me rassurer. Je ne veux pas savoir comment tu as fait pour contrôler ces rats et échapper à Pangelpique mais il va falloir m'expliquer ce que tu viens foutre ici. On ne s'attendait pas à te voir débarquer comme ça. Qu'est-ce que tu espères ? Un refuge ? N'y compte pas. Trop dangereux pour nous !

Je voulus lui rétorquer qu'il se trompait sur toute la ligne, mais Ricardo m'en empêcha.

-Une jolie gamine. Un peu atypique, certes, mais pas dénuée de charme...

L'homme se mit à tourner autour de moi, me pinçant la peau, tâtant ce qu'il considérait comme de la marchandise.

-Je pourrais te cacher quelques temps, moyennant quelques petits accommodements. On pourrait s'arranger, nous deux. Seulement, il faudrait te montrer, disons...gentille. Tu vois ce que je veux dire n'est-ce pas?

Sa main vint brutalement claquer sur mes fesses sans le moindre respect. Cette fois, la fureur qui brûlait en moi depuis trop longtemps se mit à flamber brutalement. Il me sembla qu'un coup de vent, venu de nulle part, balaya la pièce. Ricardo n'eut que le temps de crier lorsque le souffle lui cingla le visage. Il se prit la tête entre les mains et se mit à hurler de douleur, titubant comme un mourant. Je vis Mathurin balbutier, livide, lorsque Ricardo retira enfin ses mains. La peau de son visage s'était couverte de cloques purulentes, comme si la peste venait de s'abattre sur lui. Mathurin, tant bien que mal, quitta son siège pour se porter au secours de son associé, sans se soucier des risques qu'il encourait lui-même.

-La salope ! La petite salope ! Elle m'a eu ! J'vais crever ! J'vais crever ! Ne me touche pas !

Ricardo pleurait maintenant comme un bébé, ravagé par la douleur. La démangeaison s'était apaisée au creux de mes doigts. Provisoirement ! Aussi stupéfaite que satisfaite, je contemplai mes mains, sans trop réaliser ce qui venait d'arriver. Une petite voix dans ma tête me souffla que ceci n'était qu'une maigre démonstration de ce qu'il m'était possible de déchaîner. Beuglant comme un taureau blessé, Ricardo repoussa Mathurin et s'empressa de quitter la pièce.

-Tu me le payeras ! Je te le promets, salope ! ragea-t-il avant de disparaître dans la nuit.

Je faisais maintenant face à mon ancien ami, que la terreur secouait de violents tremblements nerveux. Il tomba à genoux devant moi.

-Macrâle !Tu es une Macrâle ! Pitié Morgane, je t'en supplie!

Je le toisai avec dégoût. L'avantage était désormais dans mon camp, et je comptais bien ne pas laisser filer ma chance.

-Je ne vais pas te tuer, Mathurin. Ça ne m'intéresse pas. Mais il va falloir que tu me donnes le renseignement pour lequel je suis venue.

Deux gros points d'interrogation apparurent dans les yeux du garçon.

-L'hommeau masque d'oiseau! Où est-il ? On m'a dit que tu devais le savoir.

Mathurin se tassa sur le sol, apeuré.

-L'homme...au masque d'oiseau ? Oui, il est venu nous voir. Il prépare un gros coup. Mais je ne sais pas où il est. Il a parlé avec Ricardo, mais je n'ai pas été invité. Je ne sais pas ce qu'il prépare, je te le jure.

Les paroles de Mathurin confirmèrent mes soupçons. C'était Ricardo qui menait la danse, reléguant Mathurin au second plan lorsque ça l'arrangeait. Ce naïf ne servait que de faire-valoir à cette crapule et il ne faisait pas un pli qu'il s'en débarrasserait sitôt qu'il serait devenu inutile.

-Où est-il ? grondais-je.

-Mais je n'en sais rien ! protesta Mathurin.

Tout à coup, sa mine déconfite changea du tout au tout. Prise d'un mauvais pressentiment, je pivotai sur mes talons. Quatre hommes armés jusqu'aux dents descendaient les marches de la cave.

-Wirziehen nicht mehr um! Hände hoch! Schnell! Schnell ! Schnell !hurla le premier dans un baragouin que je pris immédiatement pour du teuton, la langue des mercenaires germaniques qu'avait fait venir Pangelpique pour suppléer Saturnin et ses chevaliers.

Ses yeux se posèrent sur moi. Son expression ne laissait pas place au doute: il m'avait reconnue. Or, ses comparses bloquaient la sortie. Je n'avais aucune possibilité de fuite.

-Sieist ihr! Sie ist der kleine Heilige! Wir bringen sie zurück zum Inquisitor Pangelpique!

Je compris vaguement qu'il était bien entendu question de me ramener chez l'Inquisiteur. Sans délicatesse, ils m'attrapèrent les bras et me traînèrent jusqu'à l'extérieur. Il était vain de résister. La démangeaison avait disparu, à mon grand dam. J'aurais voulu infliger à ces brutes le même sort qu'à Ricardo, mais je dus me contenter de ronger mon frein. Les rats de Colin étaient-ils à proximité ? Interviendraient-ils une nouvelle fois pour me tirer d'un fort mauvais pas ?

-Et ma récompense? se plaignit Mathurin d'une voix geignarde. L'Inquisiteur a promis une récompense pour celui qui la lui ramènerait saine et sauve!

Les quatre soudards se mirent à rire à gorges déployées lorsque leurchef, qui semblait manifestement comprendre le français, leur offritune traduction de ce que venait de dire le garçon.

-Nein! Une récompense pour celui qui la ramènera. Pas pour celui qui la trouverait !

Le malhonnête éclata de rire tandis que Mathurin l'abreuvait d'imprécations. La rage monta une nouvelle fois en moi. Ainsi, pour lui, mon ami d'enfance, je ne valais plus qu'une vulgaire récompense à ramasser. Sans même lui accorder un dernier regard, je me contentai de suivre les quatre Germains qui m'entraînaient à travers les rues obscures, au pas de course, vers le palais. Les mercenaires ricanaient entre eux, ravis de la récompense qu'ils recevraient. Soudain, l'un d'entre eux s'arrêta, pointant un doigt tremblant vers le ciel. Ses compagnons le regardèrent sans comprendre.

-Das Gespenst ! bégaya-t-il, au comble de la terreur.

Les autres, suivant son regard, poussèrent des cris d'effroi en découvrant la haute silhouette perchée sur un toit au-dessus de leurs têtes. Je ne pus retenir un cri de joie en reconnaissant l'homme qui nous observait à la façon d'une chouette prête à fondre sur une bande de mulots. Se laissant tomber lestement devant le petit groupe, l'homme au bec d'oiseau s'inclina poliment devant ses adversaires avant de dégainer son épée. Les Germains se consultèrent un instant du regard, ne sachant trop comment réagir. Puis, jugeant qu'à quatre contre un, les chances étaient plutôt de leur côté, ils se ruèrent à l'attaque dans un chœur de cris gutturaux. L'homme masqué esquiva sans peine le coup de taille sauvage du premier des mercenaires avant de contre-attaquer avec la vivacité du serpent et de l'embrocher comme un vulgaire poulet. L'homme s'écroula dans un ultime gargouillis. Loin de se laisser attendrir, deux de ses comparses se lancèrent à l'assaut. L'inconnu para leurs attaques successives avec aisance, tranchant bras et têtes, avec une mortelle précision. Le quatrième mercenaire voyant tous ses compagnons mis hors de combat avec une telle facilité, choisit sagement de battre en retraite.

-Mein Gott! Du bist der Teufel selbst !

C'était sans compter sur la rapidité extrême de l'inconnu masqué qui fondit sur lui, le saisit au collet avant de cogner sa tête contre un mur de briques. Une fois, deux fois, trois fois, avant que ne retentisse un crac écœurant et que l'individu s'écroule parmi les débris de son crâne fracassé. Le silence retomba dans la ruelle. Il n'y avait plus que l'homme masqué et moi.

-A votre service, dit-il, à peine essoufflé, s'inclinant face à moi, en essuyant sa lame ruisselante de sang sur le manteau d'une de ses victimes.

Je restai muette, intimidée par la présence de ce mystérieux personnage.

-Si je ne m'abuse, c'est la deuxième fois que je vous sauve la mise .Vous m'êtes redevable, très chère.

Il rit, de fort bonne humeur, comme si les quatre vies qu'il venait de prendre n'avaient aucune importance à ses yeux.

-Mais qui êtes-vous ? articulai-je péniblement.

-Peu importe qui je suis, vous n'avez pas besoin de le savoir. Je suis un justicier, en quelque sorte. Or, ne poursuivons-nous pas le même objectif ? Abattre le tyran qui règne sur cette ville avant qu'il n'aille trop loin.

Du bout des lèvres, je lui répondis par l'affirmative.

-Ces rats n'avaient pas un comportement normal, je me trompe ? Il y avait quelqu'un pour les manipuler, n'est-ce pas ? Aussi incroyable que cela puisse paraître.

J'hésitai avant d'acquiescer, pas encore certaine des intentions de cet homme.

-Ce qu'a fait ton ami était idiot. Pangelpique va vouloir se venger, désormais. Il va chercher des coupables à punir. Sa vengeance sera terrible. Beaucoup d'innocents vont périr par sa faute.

La voix de l'inconnu était devenue grave, résonnant étrangement dans le silence de la nuit. J'en voulus une fois de plus à Colin de ne pas avoir ordonné aux rats de dévorer Pangelpique.

-Il n'y qu'une seule personne qui soit en mesure de le raisonner.

Les yeux derrière le masque se fixèrent sur moi.

-Pangelpique n'est qu'un homme. Un mauvais homme, certes, mais il n'en demeure pas moins humain. Il a de l'affection pour vous, vous êtes la seule capable d'interférer afin d'éviter que le sang coule inutilement.

De l'affection ? De la part de l'Inquisiteur ? C'était proprement dégoûtant ! Et si l'inconnu avait raison ? Pangelpique n'avait jamais semblé avoir de mauvaises intentions à mon égard. A bien y regarder, il semblait même plutôt sincère à chaque fois qu'il m'adressait la parole.

-Votre destin est de retourner au palais le plus vite possible et de consoler Pangelpique afin de l'apaiser, avant que sa colère ne lui fasse faire des bêtises.

-Et si je refusais ? affirmai-je effrontément devant cette ridicule suggestion. 

Je sentis revenir en moi la petite fille capricieuse que j'avais été, il n'y avait pas si longtemps de cela.

-C'est votre droit le plus strict. Si j'ai tué ces hommes, c'est pour vous laisser le choix. Il ne vous aura pas échappé que plusieurs forces se rassemblent contre l'Inquisiteur. Les ouvriers sous l'impulsion de ce bon vieux Ravagnan. Les bas-fonds de la ville que je tente, au péril de ma vie, de liguer contre Pangelpique. Et puis, surtout, il y a la bande de Robert le Mouillard qui ne manquera pas de revenir attaquer la ville un de ces quatre jeudis.

L'étranger marqua une pause.

-Séparément, ces forces n'ont aucune chance de renverser Pangelpique. Saturnin les détruirait comme un vulgaire château de sable. Seule une parfaite coordination entre elles pourrait laisser entrevoir une maigre chance de succès. Cela, j'en fais mon affaire, n'ayez crainte. Mais, il existe dans cette ville une force plus puissante que toutes les autres réunies. Cette force, c'est la vôtre.

Je poussai un soupir agacé. Certes, j'étais une Macrâle et l'infect Ricardo venait tout juste d'en faire les frais. Mais que pouvais-je bien faire contre Pangelpique, hormis lui provoquer une solide crise de boutons ? Je me sentais impuissante, indigne des responsabilités qu'on s'évertuait à vouloir me mettre sur les épaules.

-Je sais qui vous êtes, Morgane. Je sais ce qui vous est arrivé et quelles sont vos capacités. Utilisez-les au bon moment. Alors, l'Inquisiteur n'aura plus qu'à compter ses abattis.

Il s'arrêta une seconde fois.

-Vous êtes à la croisée des chemins, Morgane. La guerre arrive. Vous ne trouverez ici que du sang et des larmes. Je ne peux rien vous promettre d'autre. Rien ne vous empêche de quitter cette ville à l'instant même. Mais alors, vous condamnerez tous ceux qui, en ce moment, souffrent et luttent déjà contre l'Inquisiteur. Or, si vous regagnez le palais, vous serez la personne la plus à même de frapper Pangelpique au moment où il s'y attendra le moins. A vous de choisir. Votre destin est entre vos mains. Il ne m'appartient pas d'y interférer.

Je me mis à réfléchir à toute allure, pesant le pour et le contre, consciente que le temps pressait. Finalement, je dis :

-Soit ! Je vais y retourner.

L'hommeau bec d'oiseau inclina la tête et commença à s'éloigner, se fondant peu à peu dans les ombres.

-Et vous ? Qu'allez-vous faire ?

Ilse retourna sans hâte.

-Je te l'ai déjà dit. Je vais tenter d'unifier les forces qui s'assemblent en vue de la bataille. Il sera temps de réfléchir à mon avenir dans le cas, très improbable, où je survivrais à cette guerre.

-Mais qui êtes-vous ? répétais- je, sans réel espoir qu'il me réponde enfin franchement.

-Un simple brigand, rien de plus. Le combat et la violence sont ma nature, c'est tout. Je n'ai rien d'autre à ajouter.

Il pointa le doigt en direction des quatre cadavres sanguinolents qui gisaient sur le pavé.

-J'aurais pu épargner ces hommes et les laisser te ramener au palais, sans intervenir. Mais j'avais envie de me défouler, ce soir. Jadis, quelqu'un a tenté de me faire comprendre que la violence ne me mènerait à rien. J'y ai cru l'espace d'un battement de paupières. Mais c'est fini, à présent. Je sais désormais qu'il faut rendre coup pour coup à ses ennemis si on veut avoir une chance de survivre dans ce monde de brutes. Je n'ai aucun remords à avoir éliminé ces satanés schleus.

Il reprit sa marche, continuant à se fondre dans la nuit.

-Va, maintenant, Morgane. Ton destin n'est pas de suivre le mien. Nous nous reverrons lorsque l'heure sera venue. Lorsque viendra le jour de la Grande Colère et que s'achèvera le règne de l'Inquisiteur. J'aurai alors réussi ma mission et ce sera à tout de porter l'estocade finale à Pangelpique.

Un dernier regard, et il disparut, me laissant seule avec une tonne d'interrogations en tête.

Bravement, je pris la direction du palais, sans savoir ce qui m'y attendait...

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Sur les conseils du mystérieux individu masqué, Morgane a donc choisi quel comportement adopter.

Elle continuera à jouer son double-jeu auprès de l'Inquisiteur jusqu'à ce que le moment soit venu de frapper.

Espérons qu'elle ne regrette pas sa décision...

Qu'avez-vous pensé de la première démonstration des pouvoirs de Morgane contre le répugnant Ricardo ?

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