22. Le Vent de l'Est

Le repaire dans lequel m'emmena Jeanne ne ressemblait en rien à celui de la Très Honorable Congrégation des Gamins de Merde. Ici, point de vaisselle sale, point de bouteilles d'alcool. La cave où nous nous trouvions maintenant, bien que dépourvue du moindre confort le plus spartiate semblait propre et bien tenue. Aux murs, pendaient des cartes géographiques qui attisèrent ma curiosité. Je reconnus sans peine la représentation du pays qui s'était autrefois appelé la Belgique ainsi que celle du continent européen et celle de la planète entière. Comme tout ceci me parut vaste par rapport à ce que j'avais déjà vu du monde et à ce que je n'en verrai jamais !

Une rangée de chaises de bois rudimentaires faisait face à une petite estrade surmontée d'un bureau bancal mais soigneusement rangé. Jeanne ne m'avait pas amenée dans un lieu de repos, ni même de détente. Nous étions dans une salle de classe, entièrement dévolue à l'étude et à rien d'autre.

Jeanne avait usé de moults précautions afin de s'assurer que nous n'étions pas suivies avant de me faire pénétrer dans ce qui , pour elle, ressemblait autant à un temple sacré qu'à une salle d'étude. Cependant, à cette heure de la journée, les lieux étaient encore déserts. Les Macrâles n'arriveraient qu'une fois la nuit tombée, protégées des regards indiscrets par l'obscurité. Tout à coup, mes jambes flageolèrent tandis que toute la tension accumulée au cours de cette éprouvante journée se libérait. Les images de ma mère mourante, de Robert le Mouillard se balançant au bout de sa corde, de ma fuite désespérée, du regard fourbe de Gilles Langue d'Argent au moment de sa trahison, se mélangèrent dans mon esprit en un kaléidoscope qui me fit chanceler. La main secourable de Jeanne, ou plutôt de Clio, m'empêcha cependant de choir.

-Ca va ? me demanda-t-elle, l'air anxieuse.

Je la rassurai aussitôt en serrant les dents afin de ne pas laisser transparaître les émotions qui me submergeaient.

-Il n'est pas bon de museler ses sentiments, tu sais. Ils te mordront d'autant plus cruellement lorsque tu seras obligée de les libérer, inévitablement.

Je craquai alors, inondant le sol de toutes les larmes que mon corps pouvait contenir.

-Voilà qui est mieux, dit-elle simplement, sans trace de compassion.

Lorsque je fus calmée, je pris le temps d'observer durant quelques instants, en silence, cette étrange fille qui me faisait face, assise en tailleur sur le bureau.

-On a encore un peu de temps avant que les autres n'arrivent. Il va falloir que je t'explique quelques petites choses Tu sais pourquoi on m'appelle Clio, au fait ?

Je fouillai dans ma mémoire, cherchant dans tout ce qu'Adalbert m'avait appris mais hormis la bagnole que nous avions croisée baptisée de cette façon, rien ne se rapportait à Clio. Mon ignorance fit sourire Jeanne.

-Jadis, nous étions neuf. Neuf Macrâles. Nous nous sommes donné le nom des neuf muses de la Grèce Antique, les protectrices des arts. Il y avait Calliope, Erato, Euterpe, Melpomène, Polymnie, Terpsichore, Thalie, Uranie, et moi, Clio. Toutes étaient des femmes sages qui croyaient à la renaissance d'un monde meilleur après le Grand Effondrement. Un monde plus juste pour le sexe féminin. Malheureusement, l'avènement d'Ignace Pangelpique, l'Inquisiteur, et de sa clique est venu briser tous leurs espoirs.

Jeanne serra les poings, dissimulant mal la rage qui la dévorait intérieurement.

-Bien sûr, elles n'étaient que des femmes, elles n'avaient donc pas le moyen de lutter contre les brutes qui servent l'Inquisiteur. La seule arme à leur disposition était l'instruction qu'elles pouvaient délivrer aux jeunes filles, afin que celles-ci ne sombrent pas dans le désespoir et trouvent en elles la force de résister aux mâles qui voudraient les dominer.

Jeanne ferma les yeux, replongeant subitement dans ses souvenirs.

-Mais les choses ne sont pas passées comme elles l'espéraient. L'Inquisiteur n'a pas tardé à comprendre le danger qui le guettait si jamais il laissait proliférer autant d'esprits libres sur son propre territoire. Les purges ont été terribles. Melpomène, Polymnie, Terpsichore, Thalie, Uranie et Erato ont été les premières à périr sur les bûchers de l'Inquisiteur avec bon nombre de leurs sœurs, sous le prétexte fallacieux de pratiquer la magie noire. Euterpe et Calliopes quant à elless ont choisi la fuite.

-Sait-on où elles sont allées ?

J'avais posé cette question, prise subitement par un fort soupçon.

-Elles sont parties loin au sud, fonder une famille, hors de portée des griffes de l'Inquisiteur. Du moins, le croyaient-elles. Elles ont fini par être capturées à leur tour. Elles sont mortes aujourd'hui, avant même de monter sur l'échafaud.

Mes tempes se mirent à battre douloureusement.

-Et voici que la fille d'Euterpe en personne, la plus sage parmi les Macrâles, décide de se joindre à nous, le jour précis du trépas de son illustre mère. Certaines y verront une coïncidence, d'autres un signe du destin.

Jeanne n'était guère plus âgée que moi. C'était également une enfant. Or, elle s'exprimait avec une sagesse aussi profonde que la grande intelligence qui pétillait au fond de ses yeux noirs.

-Dès que je t'ai entendue raconter ton histoire à Mathurin, j'ai immédiatement compris qui tu étais et pourquoi tu avais choisi de venir risquer ta vie dans cette ville maudite. Je sais que c'est le bourgmestre Henrotin qui t'a donné mon nom. Il était le seul parmi les hommes à connaître notre secret. Le seul digne de confiance. Le seul à nous avoir apporté son soutien pendant des années, sans que quiconque puisse le soupçonner. Oui, Marc Henrotin était un grand homme. La nouvelle de sa mort a été une grande tragédie pour nous toutes.

Une pointe de tristesse se fit entendre dans sa voix, jusque- là si assurée.

-Je suis la dernière des neuf. Le fardeau qui pèse sur mes épaules est lourd, trop lourd pour moi. Bien sûr, il y a d'autres Macrâles qui m'apportent leur soutien, mais aucune n'a assez de connaissances pour assumer la tâche qui est la mienne.

A bien la regarder, on devinait ses traits minés par la fatigue et l'inquiétude, masqués derrière un faux voile d'assurance. Tante Louison m'avait d'ailleurs laissé la même étrange impression.

-Personne n'est fiable. Cet endroit a échappé pour l'instant aux limiers de l'Inquisiteur mais nous ne sommes pas à l'abri d'une trahison ou d'une langue trop bien pendue.

Ses yeux se plissèrent de méfiance.

-Les Macrâles que tu rencontreras sont libres de toute entrave. Aucun homme ne doit jamais savoir que nous nous réunissons ici chaque soir. Ce sont soit des veuves, soit des célibataires. Chacune a prêté serment avec son propre sang de ne jamais trahir ses sœurs, et il te sera demandé d'en faire autant.

Ce fut à mon tour d'éprouver une certaine méfiance envers Jeanne.

-Et les gamins de merde ? Tu semblais bien abouchée à eux, non ?

Elle ricana.

-C'est ma foi vrai. Ce sont des idiots utiles mais il est bon de les tenir à l'œil. Je joue sur les deux tableaux afin de connaître leurs véritables intentions.Tu as pu constater par toi-même à quel point ils pouvaient être versatiles, non ? Voilà des mois que je joue à la soubrette pour gagner leur confiance. Quel calvaire, tu ne peux pas imaginer !

-Et Colin ? Que va-t-il devenir ?

-Le gamin avec le singe ? Hum, je ne sais pas, mais si j'étais toi, je ne me ferais pas trop d'illusions. Il est probable que Gilles l'ait déjà vendu aux hommes de l'Inquisiteur.

Bondissant sur mes pieds, je m'écriai.

-Alors, il faut que j'aille le sauver !

La poigne ferme de Jeanne autour de mon bras me maintint sur place.

-Tu n'iras nulle part. A moins que tu ne veuilles toi aussi finir sur le bûcher ? Toute la ville doit être à ta recherche. L'Inquisiteur ne va sûrement pas lésiner sur les moyens pour te mettre la main dessus. Il serait sage de te faire oublier pendant quelques temps, crois-moi.

Elle avait raison. C'était insensé. Je ne pouvais que prier pour que Colin et Monsieur Jojo aient trouvé le moyen de sortir de ce guêpier. Je respirai profondément avant de m'asseoir sur une des chaises.

-Je suis Clio, la dernière des Neuf. C'est un grand honneur qui m'a été accordé, aussi je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour me montrer digne de la tâche qui m'a été confiée. J'ai tout de suite compris que tu étais digne de confiance, alors ne viens pas me contredire. Je déteste avoir tort. Or, quand c'est le cas, je peux me montrer terrible, tu sais. Protéger mes sœurs a un prix qui se paie parfois avec du sang.

Un éclair de folie traversa son regard.

-Essaye de dormir un peu, tu en as bien besoin. Je te réveillerai le moment venu.

La tête me tournait et j'avais, en effet, grand besoin de sommeil. Sans savoir si c'était la vérité ou si Jeanne possédait des dons d'hypnose, je ne tardai pas à plonger dans un profond sommeil.

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Ma mère se tenait debout face à moi. Nous étions seules. Autour de nous, ce n'était qu'obscurité. Je voulais courir pour la serrer dans mes bras. Or, mes pieds restaient cloués au sol par une force invisible qui m'empêchait de remuer le petit doigt.

-Maman ! hurlai-je.

L'écho de mon cri se perdit dans le vide, emporté par une brusque rafale de vent.

-Tu as échoué, Morgane ! Tu es ma plus grande déception ! Je te hais !

Je bafouillai une réponse, inaudible. Le visage de ma mère prit une teinte grisâtre, la peau commença à se tordre en tous sens, à bouillonner, puis à fondre, ne laissant qu'un crâne nu aux orbites flamboyantes.

-Tu as échoué ! Tu as échoué ! Tu as échoué ! se mit à psalmodier l'apparition, en une sinistre litanie.

Un second souffle de vent porta à mes narines une odeur infecte : celle de la chair en décomposition. Le spectre tendit un index décharné, en un geste accusateur.

-Tu as échoué ! Tu vas payer !

Un cri strident s'échappa de ses mâchoires décharnées alors qu'il fondait sur moi. Une atroce sensation de brûlure me saisit lorsque ses doigts squelettiques se refermèrent sur ma gorge. Le sol se déroba sous mes pieds et je plongeai dans un gouffre sans fond, poursuivie par le lugubre ricanement du spectre. Puis...

Je poussai un hurlement de terreur. Mon front était trempé d'une sueur glacée et mon cœur battait la chamade. Sur moi était penchée un visage plus laid encore que celui du cauchemar qui venait de me secouer. Une vieille femme aux yeux laiteux m'observait. Quel âge pouvait-elle bien avoir ? Pas loin de cent ans, à en juger par son front vermiculé de profondes rides noirâtres. D'un index noueux, cette effroyable vieille chouette gratta machinalement une énorme verrue sur sa joue droite. Lorsqu'elle ouvrit sa bouche garnie de quelques chicots malodorants, je dus déployer de grands efforts pour retenir ma nausée. Cette femme était, en tout cas, parfaitement conforme à l'image que l'on pouvait se faire d'une vieille sorcière.

-On a fait un mauvais rêve, petite ? Dit-elle, d'une voix chevrotante.

Je maugréai une vague réponse tout en regardant autour de moi. La cave était désormais pleine. Sur les chaises face à l'estrade, une dizaine de femmes et jeunes filles écoutaient avec attention la leçon magistrale donnée par leur professeur. Il était question de savants calculs auxquels je ne comprenais pas un traître mot. Même les leçons d'Adalbert paraissaient enfantines en comparaison des explications savantes dispensées par Jeanne en personne. Quand je me levai d'un pas mal assuré, elle interrompit immédiatement son exposé.

-Mes sœurs ! Voici celle dont je vous ai parlé. Voici Morgane, une nouvelle arrivante dans nos rangs.

Tous les regards curieux se fixèrent sur ma modeste personne. Je ne sus trop que dire.

-Elle aussi a souffert des méfaits de l'Inquisiteur et elle aussi souhaite entrer dans la lutte contre le tyran.

Une rumeur d'approbation parcourut l'assemblée des Macrâles.

-Elle nous vient des Ardennes. Elle est la fille de celle que vous connaissiez sous le nom d'Euterpe et que l'Inquisiteur a fait mourir à petit feu dans les geôles de Saint-Léonard.

Un murmure de surprise, de crainte et ainsi de respect se fit entendre. La vieille femme claudiqua vers moi.

-Des Ardennes ? Moi aussi, je suis originaire de là, tu sais. Ça me rappelle plein de souvenirs. D'ailleurs...

-Mère Brasseur, je vous en prie, nous n'avons pas le temps pour vos histoires, l'interrompit Jeanne, d'un ton autoritaire.

La vieille maugréa avant de s'éloigner à petits pas, sans cesser de ronchonner.

-Mes sœurs, nous allons écourter la leçon de ce soir. Nous devons procéder au rituel d'initiation.

De quoi parlait-elle ? Je ne pus m'empêcher de me sentir soudain quelque peu inquiète. Derrière la porte de ce qui avait dû être un cellier, trois jeunes Macrâles apportèrent un objet de taille moyenne recouvert d'un drap blanc et le posèrent bien en évidence sur le bureau. Alors, très lentement, elles retirèrent le drap. Une statue de pierre figurant un majestueux oiseau haut sur pattes et au long bec semblait dominer la petite assemblée de Macrâles. Je me maudis de n'avoir pas été plus attentive aux leçons d'ornithologie d'Adalbert, car j'étais incapable de reconnaître le volatile dont il s'agissait.

Fascinée, je n'avais même pas remarqué que Jeanne avait revêtu un long manteau rouge à capuchon et s'était glissée derrière la statue.

-Voici notre symbole le plus sacré. Il incarne à nos yeux le vent d'Est, porteur de changement et d'espoir. Telle la grue cendrée venue d'orient, c'est de là que viendra notre salut.

Les Macrâles s'agenouillèrent toutes, sans exception, et je me sentis obligée de les imiter, la tête inclinée vers le sol, en signe de déférence envers l'idole. La voix éraillée de Mère Brasseur se fit alors entendre.

Du lointain horizon, un vent de l'Est surgit,

Porteur de changement, messager infini.

Telle une brise douce, il caresse les âmes,

Les rêves oubliés, il ranime, enflamme,

Ses ailes déployées chantent un doux refrain,

L'espoir renaît enfin, chassant les chagrins.


Des terres lointaines, il apporte les secrets,

Des promesses cachées, des lendemains parfaits,

Dans son souffle léger, les ténèbres s'effacent,

Lueur d'avenir, promesse qui déplace.


Les chaînes du passé se brisent sous son souffle,

Les cœurs jadis figés retrouvent un écho,

Le vent de l'Est murmure : "Le temps est venu,

D'écrire un nouveau chapitre, un destin inconnu."


Les peuples se rassemblent, unis par l'espoir,

Guidés par cette brise, vers des jours à revoir,

Les frontières s'estompent, laissant place à la paix,

Le vent de l'Est souffle un renouveau parfait.

Que son souffle bienfaisant inspire nos actions,

Que chaque pas en avant soit une célébration,

Le vent de l'Est est là, porteur de lumière,

Annonçant un futur où l'amour règne en maître.

Dans la danse des feuilles, dans le chant des rivières,

Dans le sourire des enfants, dans les cœurs qui espèrent,

Le vent de l'Est chante son éternel refrain,

Porteur de changement, messager divin.

J'écoutai avec attention les paroles de Mère Brasseur, sans trop comprendre ce qu'elles signifiaient exactement. Heureusement, Jeanne vint une nouvelle fois au secours de mon ignorance.

-Tu viens d'entendre notre chant d'espoir. Il annonce la venue d'un sauveur venu de l'Est, qui nous débarrassera à jamais de l'Inquisiteur Pangelpique et qui...

-Pourquoi un sauveur ? Pourquoi avons-nous forcément besoin d'un homme ? s'écria brutalement une des jeunes Macrâles.

-Taisez-vous, sœur Sarah, la réprimanda sèchement Jeanne, nullement intimidée et pourtant bien plus jeune et frêle que son interlocutrice.

Toutes deux se regardèrent en chiens de faïence de longues secondes durant, leur hostilité réciproque à peine voilée. Mère Brasseur intervint à point nommé, avant qu'elles ne se décident à en venir aux mains.

-Sauf votre respect Clio, mon avis est différent du vôtre, vous le savez bien. Pourquoi le vent de l'est serait-il forcément un homme ou une femme ? N'y a-t-il pas d'autres forces dans l'univers, susceptibles de nous venir en aide ?

Jeanne roula des yeux, agacée.

-Nous avons déjà eu ce débat à maintes reprises, Mère Brasseur. Vous connaissez mon point de vue, et j'accepte le vôtre, sans pour autant y souscrire.

Un débat enflammé s'engagea alors au sein de l'assemblée, qui me sembla durer une éternité avant que Jeanne n'y mette un terme en hurlant un ordre étrangement sonore, qui calma instantanément tout le monde.

-Silence. Silence ! Nous allons maintenant procéder au rituel d'initiation. Morgane, avance-toi, s'il te plaît.

Le couteau qui était apparu dans ses mains ne m'inspirait guère confiance, mais, en cet instant, je n'avais guère le choix.

-Donne-moi ta main !

J'obtempérai.

-Morgane, es-tu prête à rejoindre notre sororité et à en payer le prix, quel qu'il soit ?

Je n'étais guère sûre de mon choix. Pourtant, je savais depuis longtemps que c'était le souhait de ma mère et de Tante Louison. Toute ma vie, j'avais été élevée dans l'attente de ce moment. Si je voulais rendre hommage à leur mémoire, je n'avais plus qu'une seule chose à dire.

-Oui.

-Bien ! Qu'il en soit ainsi ! Si quelqu'une parmi vous a une bonne raison de s'opposer à ma décision de prendre Morgane dans nos rangs, qu'elle le fasse savoir immédiatement ou se taise à jamais.

Personne n'osa protester. Cependant, le regard noir de la dénommée Sarah ne manqua pas de me faire comprendre que, sans qu'elle eut osé s'opposer à Clio une fois encore, elle désapprouvait ma présence et mon intégration au sein de leur organisation.

La lame m'entailla la paume de la main, laissant s'échapper un filet de sang. Clio m'agrippa le poignet afin que mon sang arrose le crâne de l'oiseau de pierre.

-Désormais, Morgane, te voici pour toujours une Macrâle, annonça fièrement Clio. Que jamais ton courage ne flanche et que toujours, tu puisses rester fidèle à nos idéaux, en toutes circonstances.

Alors que mon sang cessait peu à peu de couler, je compris que cet étrange rituel n'avait en réalité rien d'anodin. Pour toutes les femmes présentes ce soir-là, j'étais devenue une des leurs. Elles comptaient sur moi et me faisaient confiance. Les décevoir ou les trahir était inconcevable.

Je venais de signer, avec mon propre sang, un contrat qui faisait de moi une Macrâle à part entière jusqu'à la fin de mes jours.

L'Inquisiteur n'avait qu'à bien se tenir...

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Voici donc Morgane investie parmi les Macrâles. Que va-t-il advenir d'elle ? Que signifie donc cette étrange prophétie ?

Note de l'auteur : le modeste auteur que je suis se doit néanmoins d'être transparent avec ses lecteurs. Le texte de la prophétie du Vent de l'Est n'est pas de moi, mais bien une création IA (légèrement réadaptée par mes soins quand même).

Que pensez-vous de ce procédé ? Cela vous choque-t-il ? Curieux d'avoir votre avis sur la question ! 

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