Chapitre 18 : Faking It.

A peine étais-je rentrée dans le bus qu'une drôle d'impression parcourut mon corps.

Je me rappelais de ce jour étrange où j'avais dû quitter ma mère, qui n'était que ma tante, et mon père, qui était son mari. J'avais du trouver mon chemin seule jusqu'à ce bu tout aussi étrange. C'est là que je m'étais retrouvée à côté de Lukas qui m'avait alors dit qu'il sentait que ma magie était Irlandaise. Ce qui, maintenant que j'y pensais, me semblait bizarre étant donné qu'ils étaient censés être « sans magie ».

Le bus démarra et Lukas était de nouveau à mes côtés.

- Je me rappelle..., commençai-je, la première fois que nous nous sommes parlés, tu m'as dit que tu ressentais ma magie. Qu'elle était Irlandaise. Maintenant que j'y pense... Comment c'est possible ?

Mes mots se perdaient en même temps que mes pensées.

- Certes, nous n'avons pas de pouvoir, mais nous avons la capacité de ressentir la magie des gens. C'est de cette manière que nous pouvons vous protéger aussi effica-

- Pourquoi..., le coupai-je. Pourquoi restes-tu avec moi ? Tu pourrais partir, t'enfuir.

Il était en danger, bien plus que moi apparemment puisque je semblais être puissante. Je ne savais pas comment, mais tout le monde le pensait. Lukas n'avait pas de pouvoir, et il devait me protéger, moi, la personne la plus recherchée par le plus terrible des sorciers. A moins que ce ne soit un mage ? Un druide ? Ah, je ne savais pas...

- Si je m'enfuis, je mourrais. Et puis, ce n'est même pas la peine d'y penser, j'ai prêté serment.

- Je te demande pardon ?

J'étais abasourdie. Il avait prêté serment ? Serment de quoi ? De me protéger ? Mais quand ?

- La directrice me l'a demandé avant que nous partions. Elle avait peur que je ne tienne pas parole avec une simple promesse orale. J'ai donc prêté serment de te protéger, comme nous sommes censés le faire à la fin de nos études. J'aurais fini avec toi de toute façon, et je pense que tu peux tous nous sauver, alors...

Il avait parlé sans me regarder. C'était déroutant, lui faisais-je peur d'une certaine manière ?

Il dirigea son regard vers la vitre.

- Comment s'appelle ton cousin déjà ?

- Tristan, dis-je tristement.

J'avais été stupide de ne pas penser à lui et à mon oncle et ma tante ! Ils étaient des Mackenzie également. Je ne savais pas où il pouvait bien se cacher... Seul, effrayé, sûrement terrifié même.

- J'aurais dû y penser... C'est ma faute, me blâmai-je.

- Tu n'y es pour rien, m'arrêta de suite Lukas.

Je retenais mes larmes, elle n'auraient su couler ce jour-là. Pas devant lui. Jamais. Je devais être forte.

- Tu ne savais pas. Je comprends tout à fait que, apprendre tout ça d'un coup, a dû être très perturbant. Tu ne savais rien, Gwen. Rien du tout. On t'a laissé dans le noir le plus total et il a fallu que tu te débrouilles seule. Ne te blâme pas, ce n'est pas ta faute.

Cette fois-ci, il m'avait regardée droit dans les yeux. Et, cette fois-ci, j'étais celle qui était perturbée.

Le bus s'arrêta et nous descendîmes. Nous devions trouver une gare au plus vite.

- Où sommes-nous ? Demandai-je.

- Edimbourg. Suis-moi.

Je le suivis et nous arrivâmes rapidement dans une gare où Lukas s'occupa de prendre des places. Quand il revint enfin, il avait une tête dépitée.

- Nous ne pouvons allés que jusqu'à Newcastleton, en Angleterre. Il faudra trouver un train là-bas.

Je pris le billet qu'il me tendait.

- Le train ne part qu'à 16h24..., dis-je, dépitée à mon tour.

***

Le temps de prendre le train arriva enfin. Nous étions restés presque silencieux durant ces quelques heures à patienter. Je ne pouvais rien faire d'autre que m'inquiéter pour Tristan. Je n'avais pas faim. Lukas était sur ses gardes. C'est le cas de le dire...

- On y va, surtout ne t'éloigne pas de moi, tu m'as compris ?

Il semblait très inquiet.

- Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Ne panique surtout pas, mais je crois qu'on est suivis.

Je faillis paniquer en effet, mais me retins. Rester calme était très important si je ne voulais pas attirer l'attention.

- Accélère le pas, mais pas trop vite, me chuchota-t-il.

J'accélérai le pas et traversai les foules de gens. Nous faillîmes nous séparer tant la foule était dense à cette heure.

- On y est presque.

En effet, j'apercevais le train. Heureusement que nous voyagions léger.

- Dépêche-toi d'entrer.

J'entrai, montrai mes papiers ainsi que mon ticket de train. Lukas me suivait. Je marchais dans l'allée et Lukas me disait de ne surtout pas m'arrêter. Les personnes qui nous suivaient étaient juste après la personne derrière nous. Ils ne semblaient pas nous avoir reconnus d'après Lukas. Nous avions donc une chance de nous en sortir.

- Qu'est-ce qu'on fait ? Chuchotai-je, légèrement paniquée.

Pour toute réponse, il me prit la main.

- Là, on s'arrête là, dit-il. Mets-toi contre la vitre.

Son ton n'était pas du tout rassurant. Mon corps était tendu, je n'arrivais plus à réfléchir normalement. La seule phrase qui revenait était « Nous sommes suivis ».

- OK. Maintenant, agis comme si on était en couple, ça passera inaperçu.

- Quoi ? C'est-à-dire ?

Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire. « Agir comme si on était en couple » était plutôt vague.

- OK. Ils arrivent. Regarde-moi.

Je lui obéis et le regardai dans les yeux. Tout le désir que je ressentais pour lui, aussi minime soit-il, refit surface. Je sentais une tension entre nous. Qu'allait-il se passer ?

Il rapprochait sa tête de la mienne. Sa bouche, de la mienne. De plus en plus près... Et il m'embrassa.

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