Chapitre 9

La reprise d'un entrainement sportif est difficile. Je me suis laissé allé pendant trois mois et mon corps me le fait bien savoir. La musculation renforce mes muscles et l'entrainement quotidien de lacrosse me permet de redevenir agile, rapide, et endurant. Paul, lui, ne souffre nullement. Je ne pense pas qu'il se soit offert des "vacances" sans sport. J'aurais du faire comme lui, avec la guerre qui s'annonce je dois être prêt à toutes les éventualités. Arrêter toute activité d'un coup n'est pas une bonne chose.

Alia aussi a beaucoup de mal, je repère dans ses mouvements une certaine technique que lui a transmis son père. Cependant ce n'est pas suffisant à pour pallier à son manque d'entrainement quotidien. Les autres pompons girls la forcent à courir avec l'équipe de Lacrosse. Mia a confessé que sans une bonne endurance, on a pas d'avenir. En tout cas, elle a une endurance à couper le souffle celle la.

Comme chaque matins, je rejoins Mia que j'embrasse désormais ouvertement. L'autre jour, armé de son téléphone, elle a tenté de me prendre en photo pour la mettre sur instagram. Comme un "vrai" couple. Même si j'en avais envie, le simple fait de poster la photo signerait mon arrêt de mort. De toute façon elle ne représente rien d'autre qu'un petit amusement à mes yeux. Un amusement temporaire. Comme tout ce qui se trouve ici. Ce matin, elle m'abandonne devant les vestiaires d'hommes, malheureusement occupé par d'autres joueurs. Si ils étaient libres, je lui aurait fait une visite guidée personnelle. Le point fort de l'habitacle étant les douches. Même si c'est étroit, c'est un endroit charmant quand on a un peu d'imagination.

Je l'embrasse une dernière fois avant de rentrer. Mes coéquipiers sont déjà habillé, prêts à jouer. Je les entends raconter des trucs salaces sur des filles et je me surprends à en faire de même au sujet de Mia. Cela créé l'hilarité générale. Brandon, le leader de l'équipe, mais également l'ex de Mia, le prends mal et force les autres joueurs à sortir pour nous laisser seuls.

A cet instant je me perds en excuse et en promesses. "Je suis désolé, je ne dirai plus rien qui ruinera son image, je te la laisse..." et tout un tas de ramassis de connerie. Brandon ne m'écoute pas, sort un couteau de son sac et s'approche dangereusement de moi. Le problème c'est qu'Haneïa m'a formellement interdis de me battre, sauf cas d'urgence. Je doute que cela représente une urgence pour elle. Je laisse donc Brandon me cogner, observant toutes les fois ou j'aurais pue le mettre au tapis, avant qu'il ne me laisse par terre, sans vie. Je n'ai plus aucune force, je vois mon sang couler sur le parquet mais je n'arrive pas à me relever.

La porte s'ouvre et une silhouette vient a mon secours. Je ne distingue pas tout de suite de qui il s'agit, mais je reconnais les bras de Paul entre mille. Ils sont fermes et rassurant. Il m'entraine sous la douche pour nettoyer mes blessures et les voir de plus près. Mes yeux se réhabitue à la pénombre et je reconnais ses traits. Son regard est dur, inébranlable. Il alterne entre mes blessures et ma tête pour analyser les dégâts. Sans trop savoir quoi faire, il retire mes vêtements, qui cache d'autres plaies. Il me reprends dans ses bras et m'installe, nue, sur le banc. Ca ne me gène pas, il m'a déjà vu ainsi des centaines de fois. Alors qu'il cherche une trousse à pharmacie dans son casier, une vague de froid parcourt mon échine. Je tressaille et grelotte.

- Paul.. j'ai froid, dis je claquant des dents.

Il se retourne et se met à mon niveau.

- Froid ? Ou ?

Il plante alors son regard bleu acier dans le mien. Pour ne pas perdre l'équilibre, il pose aussi une main sur ma cuisse. Sa main est chaude, soudain, je veux que sa chaleur inonde mon corps entier. Je pose mes deux mains sur la sienne pour en profiter aussi largement que possible.

La porte s'ouvre à nouveau, et cette fois je distingue parfaitement la silhouette de Mia. Elle nous regarde tour à tour. Paul a un mouvement de recul. Comme s'il avait été pris la main dans le sac. J'imagine tout à fait le tableau. Deux hommes seuls dans une pièce, l'un, assis nu sur un banc, l'autre, accroupie devant lui, une main sur sa cuisse.

Lorsque nous étions ensemble, personne ne nous a jamais surpris, mais il suffit que nous soyons séparés pour que ce scénario se réalise. Si auparavant nous étions de bons agents secret, nous pouvons commencer à remplir nos CV pour chercher un nouveau job.

Mia sort des vestiaires en claquant violemment la porte. Si j'étais en état je la suivrais et lui expliquerai la situation. Mais Brandon m'a bien tabassé. Si bien que je ne tiens pas debout. Gêné après cet incident, Paul se remet en quête de sa trousse à pharmacie, sans souffler un mot de plus.

. . .

Quand je finis ma journée, je n'aspire qu'à une chose : dormir. Ce n'est pas courant pour moi, un vendredi soir, mais je vais le faire. De toute façon Mia ne réponds pas à mes textos et m'évite comme la peste. Je n'ai rien d'autre à faire. Au moins elle n'a lancé aucunes rumeurs sur moi et Paul au bahut.

Je monte les marches qui mènent au motel avec Alia, et je le trouve, à ma grande surprise, vide.

- Où est ta mère ? Je lui demande, ébahit.

- Au travail jusqu'à une heure du matin, me réponds t'elle. Tu le saurais si tu passais tes soirées avec nous.

- Attends, c'est toujours comme ça ?

- Affirmatif.

Ces yeux azurs continuent de me fixer encore comme si j'étais le dernier des abrutis. Peut être que je le suis au final.

- Donc tous les vendredis soirs, tu reste la seule ?

- Il faut bien quelqu'un pour garder le navire, soufle t'elle en feignant l'ennuie.

- Pourquoi tu ne me l'as jamais dit ?

- Tu étais trop occupé avec Mia... Ou une autre.. quelle importance...

- Tu passe tes soirées à manger seule, la voila l'importance.

- Ça ne te dérangeait pas vraiment jusqu'ici, Maceo, s'emporte t'elle.

- Arrête de crier, c'est pas de ma faute. Je ne pouvais pas deviner si tu ne me le dit pas !

- Toi arrête de crier ! Si tu étais un peu moins égoïste tu t'en serais rendu compte !

- Moi égoïste ?

Moi égoïste ?

- As tu la moindre idée de toutes les choses que je fait pour toi Alia ?

- Oui justement ! et tu ne fais rien ! Tu mange tout ce que ma mère gagne pour ton abonnement téléphonique. Tu n'es jamais la ! Tu sais le nombre de fois où on t'a attendu pour manger et ou tu n'es jamais venu ? Trop occupé à te pavaner ! Tu as de la chance d'être encore parmi nous.

- Comment ça j'ai de la chance ?

- Si tu veux tout savoir, ma mère voulait te laisser à Cuba. Et je me demande si j'ai bien fait de l'en empêcher.

Je sens alors des larmes de colères monter en moi. L'amertume d'un travail non reconnu. Je suis prêt à me sacrifier pour elle, et j'en avait d'ailleurs l'intention. Je me racle la gorge et demande :

- Quels ont étés tes arguments ?

- J'ai dit que tu pouvais toujours nous être utile, pour.. mourir à notre place. Admet elle avec difficultés. Mais honnêtement, je ne sais même pas si le Maceo capable de ça existe encore.

- Alors pourquoi me garder ?

- Car sans nous, tu n'as nul part où aller.

Je l'entends renifler avant d'ajouter d'une voix plus frêle,

- Et que l'ancien Maceo me manque. J'aimerai qu'il revienne mais j'ai peur qu'il soit trop tard.

- Laisse moi te cuisiner des pâtes, te prouver le contraire, que je suis toujours le même !

- Non mais c'est trop tard !

- Mais non, ce n'est pas trop tard, on va manger ensemble, et ce sera toujours comme ça maintenant.

- Je te dis que c'est trop tard !

Elle crie puis laisse jaillir les larmes qu'elle retenait. A mon tour je laisse mes larmes couler sur mes joues, laissant mon second échec prendre le dessus.

Je prends alors le temps de la regarder. De la regarder vraiment depuis qu'Andrea lui ait fait du mal. Pour la première fois, je remarque sa vulnérabilité. Elle n'est plus aussi joyeuse qu'avant. Ça aurait du me sauter aux yeux. Nous sommes tous les deux différents depuis La Soirée. Chacun de nous s'est façonné un mur pour se protéger à notre façon. Elle a fait croire que tout allait pour le mieux et je suis redevenue l'égoïste que j'étais avant de la rencontrer. Sans même m'en rendre compte, je l'ai blessé. Comme je ne pensais pas pouvoir le faire. Nous nous sommes blessé l'un l'autre sans nous en rendre compte. Les liens qui ont pu nous unir avant sont aujourd'hui brisés. Je doute pouvoir les réparer.

- Si c'est trop tard alors je m'en vais. Je ne veux pas vous causer plus de problème. Tu remerciera ta mère de ma part pour m'avoir offert un foyer.

Le seul que je n'ai jamais eu. Je range alors mes affaires, plie mes quelques bagages sous les pleurs d'Alia, et me tourne vers la seule personne qu'il me reste. Une qui est la depuis le début et qui sera là jusqu'à la fin. Paul.






J'espère que ce nouveau chapitre vous a plus, désolé pour l'attente j'espère ne pas voir perdu tous mes lecteurs Comment imaginez vous la suite ? Laissez moi vos impressions bisous !

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