Chapitre 3
[ Pdv de vous savez tjr pas son prénom ]
Je suis debout, face à la fenêtre. Ma tenue de danse a depuis longtemps été troqué par un grand pull trouvé dans l'armoire. C'est sûrement un pull d'homme, mais je n'en ai que faire. Si cette personne ne souhaite pas voir son pull porté il ne fallait pas le laisser là, et en plus il descend jusqu'à mes genoux presque alors honnêtement je ne compte pas rendre ce pull.
Le soleil est presque totalement en ligne droite avec ma fenêtre alors comme depuis trois jours déjà un toquement se fait entendre puis quelques minutes après la porte s'ouvre.
Je n'ai nullement besoin de me retourner, je sais déjà qui c'est.
Le rouquin, le petit rouquin qui a chaque heure du repas quatre fois par jour viens m'apporter de la nourriture. Et à chaque fois je ne le mange pas, bol de céréales, laisser plein. Assiette du midi avec l'eau, le fromage et le dessert aussi pareille pour le soir. Et le goûter n'en parle pas.
J'ai beau avoir faim, je ne mange pas.
Pas par grève de la faim, non seulement je ne veux pas risquer que ce psychopathe mette du poison en guise d' épices et qu'il me regarde lentement agoniser et m'étouffer dans ma propre salive.
Mais voilà, ça fait trois jours et je tiens avec l'eau du robinet qu'il y a dans la salle de bain mais mon ventre se tord et la douleur devient insupportable.
Je comprends mieux l'expression " je meurs de faim "
-Tu devrais manger.
Je n'en ai pas envie.
-J'entends ton ventre grogner d'où je suis.
Alors part.
-Si il te laisse en vie c'est pas pour que tu te suicide. Quoique ça réglera nos problèmes.
Ce mec a de sérieux problèmes de conscience.
-Tu sais que tu m'agace ?
Tu sais que si j'étais plus forte je t'aurais déjà frapper ?
Je me tourne face à lui et le fixe dans les yeux en croisant les bras. Ses cheveux roux retombent sur son front et ils ressortent grâce à la blancheur de ses traits. Il me montre le plateau du menton et je fais non de la tête.
Puis soudain, sans que je ne le comprenne vraiment, il s'approche et attrape la fourchette, la plonge dans les pâtes bolognaise et mange.
Le contenu de la fourchette, pas le contenant bien évidemment.
Après avoir longuement mâché puis avaler, il boit un peu d'eau, découpe un petit morceau de fromage et avale une cuillère du yaourt. Tout ça en me fixant dans les yeux. Puis il se relève et me fixe.
-Tu vois ? J'ai rien empoisonné, tu ne pourras pas de ma main.
Mais tu meurt d'envie de me voir disparaître.
-Donc bouffe car si je ramène une nouvelle fois le plateau vide Ben me tuera.
Ben ?
-Tu ne le connais pas ?
Ça paraît si évident ?
Il me fixe la tête sur le côté avant de froncer les sourcils. Le fait que je ne connaisse pas ce fameux Ben semble le surprendre comme si tous les liens qu'il avait faits dans son esprit s'avèrent faux.
Ce qui est d'ailleurs sûrement le cas.
Finalement j'approche du plateau et j'obéis au cris silencieux de mon corps, je m'assied sur le fauteuil et commence à déguster ce qui est sur le plateau. Et je dois avouer que c'est fichtrement delieux, qui as autant de goût en matière de cuisine ici ?
Il me fixe et j'essaie d'ignorer son regard, ce n'est que lorsque j'ai tout avalé et suis rassasié qu'il s'approche de moi.
Dans un mouvement de pure protection je recule dans le fauteuil et à nouveau il fronce les sourcils, mais au lieu de s'approcher à nouveau il pose juste un carnet et une trousse sur le lit. Je les fixe et il recule me laissant poser le plateau sur le lit. Je me lève donc et le pose en attrapant les affaires qu'il m'a donné.
-Ca occupera tes journées.
Il ne se tourne pas et pars directement vers la sortie fermant la porte derrière lui. Je la fixe quelques instants en trouvant ce personnage des plus étranges avant de venir contre le rebord de la fenêtre en fixant mon carnet.
Je ne suis pas doué en dessin. Et c'est pas une phrase pour qu'on me dise que je dessine bien. Non je ne suis vraiment pas doué en dessin. Mon truc c'est la danse, pas autre chose.
Mais malgré sa haine évidente il me l'a apportée, peut être est-ce un ordre et tant pis. Je vais profiter de ça. Lentement j'ouvre le carnet et caresse du bout de mes doigts la première page vierge. J'attrape un crayon et commence à gribouiller des idioties, puis écrire des conneries et peu à peu la première page devient un joyeux bordel.
Comme ma vie.
Parfois, et souvent la nuit, je me mets sur ce rebord de fenêtre et j'observe les étoiles dans le ciel et l'ombre des arbres. Je me demande alors comment et quand ma vie a-t-elle basculé à un tel point.
Mais à vrai dire à part mon problème de kidnapping je ne ressens aucune peine, aucune douleur. Seulement une lassitude et surtout une envie de danser.
Je veux danser et tourner jusqu'à ce que mes pieds ne puissent plus me porter et que je m'écroule.
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