Chapitre 29
[ Pdv Olive ]
Je soupire lourdement en fixant mon assiette a travers mes paupières à demi close. Je suis entouré de Zéphyr, il se tient silencieux à ma droite, les frères Williams sont face à nous, à ma gauche se tient Aslan et au bout de table a droite c'est.. Ben. Enfin. Ça devrait être Ben. Oui, car nous sommes face à nos assiettes et cela fait dix minutes que ce cher Ben se fait attendre comme le prince qu'il est.
A : Vraiment ! Il fait quoi là, ça commence à être agaçant.
L : Que veux tu ? C'est Ben.
W : Et puis, quoi qu'on en dise, il n'en fera qu'à sa tête.
A : Et nous devrions le laisser faire ?
L : Que proposes- tu ?
W : Vous proposez rien du tout, vos plans foireux finissent toujours mal.
L : Je ne sais pas de quoi tu parles.
W : Si si ! Toi et Aslan faites toujours mille et une connerie ensemble, c'est sidérant l'imagination combinée que vous avez.
A : Mais voyons, ce ne sont pas des conneries plutôt des...merveilles.
W : Tu appelles merveille le fait de voler de la nourriture dans les cuisines, t'enfuir dans le parc et la manger en haut d'un arbre ?
L : Tout à fait.
A : Oh ! Comme la fois où nous nous sommes enfuis de l'entraînement pour aller au parc d'attractions, tu te rappelles de la tête de Ben et de Will ?
L : Oh oui ! Même nos parents étaient vert d'inquiétude et notre garde c'est sait enguirlander.
W : Pas autant que vous si mes souvenirs sont bons.
L : Oh….la belle époque.
A : On devrait reprendre.
W : Pitié non.
A : Mooh tu dis ça mais en vrai tu adores ça.
L : Il l'adore quand c'est toi. Pas moi.
Je penche la sur le côté et observe la bouille rougissante de Will, le mouvement de Aslan qui remet une mèche de cheveux derrière son oreille en détournant le regard et l'air fier mais à la fois contrie de Liam.
Je me tourne un instant vers Zephyr, on pourrait croire qu'il n'a pas écouté un traître mot de cette conversation et pourtant le minuscule sourire en coin qu'il aborde me prouve le contraire.
De mon côté, je baisse à nouveau le regard vers mon assiette et joue avec quelques bouts de carotte d'un mouvement las de ma fourchette. Leurs souvenirs...leurs souvenirs me rappellent les miens.
Je suis amie depuis l'enfance avec Anaïs, ça a toujours était ainsi, il faut dire que..j'ai jamais vraiment eu la possibilité de me faire énormément d'amis.
J'ai rencontré Anaïs à la maternelle, et directement nous sommes devenus inséparables, et nos parents s'adorent. Enfin, ma mère et ses parents. Je passais mes après midi chez elles ou inversement et ..nous avons fait de nombreuses bêtises.
Je me souviens d'une fois, elle était venu chez moi comme une des nombreuses fois et ma mère était partie faire des courses. Alors c'est mon père qui nous gardait, nous étions montés en haut et on avait fait avec des livres et des draps une cabane. Ma chambre était sans dessus dessous et chaque meuble avait été bougé. Mais finalement on hurle de rire et même un parcours d'espion avait été fait. Plusieurs fois mon père a réclamé le calme et...à un moment alors qu'elle essayait de m'attraper j'ai sauté du rebord de mon lit et j'ai atterri sur le sol. Mon poignet a fait un horrible craquement et j'ai hurlé de douleur.
Sous nos cris mon père a fini par monter, Anaïs est rentrée chez elle et...je me plaignais à mon père d'avoir mal. Il m'a dit que c'était de ma faute et que je n'avais pas qu'à faire l'imbécile en permanence. Il était entrain de préparer le dîner et alors que je me suis à nouveau plaint de la douleur il s'est approché avec un air menaçant. J'étais terrifié. Alors que j'ai cru qu'il allait me tuer avec ce couteau, il l'a juste planté violemment dans le miroir du salon avant de me foutre une baffe et de repartir pour le dîner.
C'est finalement ma mère qui m'a emmené à l'hôpital en rentrant, je ne lui ai rien dit de ce qui c'était passé mais je sentais toujours son regard paniqué sur moi.
Ce jour-là j'ai compris. J'ai compris beaucoup de choses.
Notamment que non, les marques sur le corps de ma mère n'étaient pas dû à sa maladresse, mais aussi que la peur était un sentiment des plus malsains et prenant.
Mais j'ai surtout compris que mon enfance ne serait jamais comme celle d'Anaïs. Et..je n'ai plus jamais voulu qu'elle revienne à la maison. Au début elle n'a pas compris, je ne lui en ai jamais parlé mais...parfois je surprends son regard sur moi. Ce même regard remplis de paniqué et d'inquiétude qu'avait ma mère avant de-
-Olive ?!
Je relève vivement la tête sortant de mes pensées et je fixe la personne qui vient juste de m'appeler. C'est Liam, il me fixe de son regard bien moins froid maintenant mais qui semble surpris.
O : O-oui ?
Il pointe du doigt mes mains et je baisse le regard pour observer avec horreur et étonnement mes doigts serré compulsivement sur le manche de mon couteau. Mes jointures deviennent blanches par la pression et c'est que maintenant que je remarque que les anecdotes nostalgiques ont laissé place au silence pesant.
O : Tout va bien.
Je défais ma prise sur le couteau et permet enfin au sang de circuler alors que je reprends à manger le reste de mon assiette avec un appétit feint.
Z : Non tu ne vas pas bien.
A : J'ai bien cru que tu allais assassiner une deuxième fois ces pauvres carottes.
W : Une deuxième fois ? Mais Aslan, ce sont des carottes.
A : Et ?
Je sourit, elle a vraiment l'air très sérieuse d'Aslan et face à elle Will a vraiment mais alors vraiment l'air très très désespéré.
Soudain, sans que je comprenne Liam éclata de rire et Zéphyr ricana dans sa barbe. Je les fixe tour à tour avant de le mettre aussi à rire doucement.
Les souvenirs sont là, Anaïs me manque et je me sens de trop ici. Mais disons que pour alléger tout ça je peux...je peux peut être rire même si j'en ai pas envie. Ça ne fait de mal à personne.
Tout en observant les personnes à mes côtés qui rient je tombe sur Ben, appuyer contre le mur derrière les frères Williams qui nous observe. Enfin, je devrais plutôt dire qui m'observe. Il a les bras croisés et les sourcils froncés, paysage s'accordant parfaitement avec son air froid et sa prestance.
Je continue de rire en le fixant mais bien vite me rire se tait, je force tout de même le sourire sur mes lèvres. A force de faire semblant ça sera réaliste, ou alors je vais choper une crampe aux joues.
Z : Bon sinon Olive, dis nous qui souhaite tu tuer ?
Je détourne le regard de Ben et le plante sur Zéphyr avec étonnement. Pourquoi revient-il à ça ?
O : J'étais simplement perdu dans mes pensées.
B : Qu'est ce que vous racontez ?
W : Oh ben ! Tu es là. On t'attend.
L : Mais bon, on avait faim alors on a mangé.
B : Donc vous ne m'avez pas vraiment attendu.
A : Fallait arriver plus tôt, frangin.
Il s'assied à sa place avec un sourire légèrement ironique et commence à manger avant d'arrêter et de froncer les sourcils.
B : Mais du coup vous avez pas répondu.
O : Oh, ils parlent du fait que j'étais perdu dans mes pensées.
A : Et que tu fixais ton assiette en tenant fermement ton couteau comme si tu allais assassiner une deuxième fois ces pauvres carottes.
B : Une deuxième fois ? Mais enfin Aslan, ce sont des carottes.
A : Mais qu'est ce que vous avez tous avec ces carottes ?!
Je secoue la tête et profite de ce nouveau débat sur les fruits et légumes et leurs non vies ou vies ou que sais-je pour m'éclipser à la bibliothèque.
Je pousse un long soupir en me blottissant dans mon fauteuil le regard rivé sur la cour. Je ne sais pas combien de temps je reste là, à fixer un même point sans penser à plus rien mais au bout d'un moment un contact me sort de ma léthargie.
Je sursaute violemment et retire la main de mon épaule, il ne réagit pas à mon mouvement brusque et reste simplement accroupis face à moi.
B : Olive...que t'arrive t'il ?
O : Qu'est ce que ça peut te faire ?
B : Je ne suis pas un monstre sans cœur.
O : Alors...redonne moi ma vie. Je t'en prie.
B : Tu sais bien que c'est impossible.
Je baisse à nouveau la tête et joue avec le pull entre mes doigts. Un silence s'abat et il attrape mes mains avec délicatesse avant de me fixer sans avoir changer de position.
B : Mais je peux exaucer un de tes vœux.
O : Tu te prends pour Aladin ?
B : Aladin c'est pas le génie Olive.
O : Même chose.
B : Bah non- enfin bref. Que souhaites tu ?
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