[ Pdv Ben ]

Je fixe son dos un instant, regrettant de devoir la laisser seul, j'ai clairement vu sa peur à l'entente d'un prénom étranger. J'ai senti ses tremblements pendant le cours instant où mes mains étaient posées sur ses genoux. Mais..je n'ai rien fait de plus que de l'emmener dans cette salle et de la fermer à clé.

J'aurais aimé la rassurer plus, mais à quoi bon ? Comment voulez-vous qu'elle soit rassurée par mes mots alors que c'est moi qui lui impose cette terreur ? C'est de ma faute tout ça, alors je ne peux fatalement plus rien y faire.

Je soupire et tourne la clé, avant de la mettre dans la poche intérieure de ma veste. Je fixe la porte un instant et finit par tourner les talons et repartir vers la sortie de la maison. Elle est vide et silencieuse, ils sont tous dehors ou encore dans les voitures prêts à partir.

Deux personnes restent dans la maison, je viens de quitter l'une et l'autre est...face à moi.

Z : Qui est-elle ?
B : La fille de Thomas.
Z : De Thomas, le Thomas Roys ?
B : Oui, reste dans le salon Zack.
Z : Pourquoi ?
B : Ne pose pas de question. C'est un ordre.

Il fronce les sourcils en croisant les bras et je me crispe un peu plus. Je sais bien qu'il a pour habitude d'obéir aux ordres qui lui plaisent et notamment aux ordres de mon père. Mais maintenant c'est à moi qu'il doit obéir.

B : N'oublie pas où est ta place Zack.
Z : ...bien sûr.

Je le fixe un instant, froidement et il finit par détourner les yeux. Je souris avec une certaine satisfaction et pars vers la sortie d'un pas plus sûr. Je passe la porte et fixe les trois voitures noir mat face à moi.

Trois voitures pour quinze hommes. La voiture du milieu avec Zéphyr, moi, les deux meilleurs combattants hors de mon groupe et le chauffeur. La voiture de droite avec Will, la meilleure recrue, et deux autres combattants et le chauffeur. La voiture de gauche avec Liam, le chauffeur et deux combattants et notre source a protégé.

Cette mission est simple, la source nous a donné un lieu, une date et des informations. Pour dementeler tout un gang en trafic de jeune femme, la source est...la femme du chef.
Liam nous a fait un plan et nous a fournis en appareil électronique. Ma voiture entrera par derrière, celle de Will par devant et celle de Liam par ...le toit. C'est un ancien bâtiment, il y a donc trois entrées, je sais d'avance que la protection la plus haute sera celle de derrière. C'est bien pour ça que je vais ici, on dit souvent que le plus protégé est le devant.

C'est faux, ils ne protégeront pas le devant en priorité car ils savent que le derrière est la meilleure entrée. Et pour l'entrée du toit, elle n'est protégée que peu car ils estiment que si quelqu'un rentre il ne pourra combattre tout le monde. Mais en assaillant toutes les entrées en même temps nous pouvons les détruire, sauver les captifs et éliminer le principe même de ce gang.

Bien entendu nous devons faire vite, pour pouvoir effectuer toutes les étapes avant l'arrivée de la police. Je sais qu'elle ne se mêlera pas énormément de nos affaires mais il ne faut pas non plus les provoquer de part notre présence.

Je salue mes hommes présents d'un léger signe de tête avant de m'asseoir dans ma voiture. Quelques secondes après mon entrée les voitures partent et je fixe le paysage légèrement inquiet. C'est toujours comme ça quand je pars en mission, pas quand je suis seul. Enfin quand je suis seul c'est simplement de l'adrénaline, quand je suis avec des personnes sous mon ordre c'est autre chose..c'est..c'est une peur que j'ai. Une peur de les perdre, une peur d'être responsable de tout cela.

Z : Ben..tout ira bien.
B : Si tu le dis.

Je me tourne vers lui et avec son flegme naturel il me fixe " apaisé "

Z : Dis ?
B : Oui ?
Z : Elle est muette ?

Je fronce les sourcils et il hausse les épaules.

Z : Je me doute, au vu de la tension des derniers jours, que tu as lu son dossier. Alors j'aimerais savoir si elle est muette.
B : Il n'y a rien de noté la dessus dans son dossier, " ne parle peu " est plusieurs fois mis en avant mais rien de maladif.
Z : Elle n'a jamais parlé avec nous !
B : Rien de bien étonnant.
Z : C'est de la fierté ? De la rancune ? Ou encore le résultat d'un traumatisme non guérit ?
B : Je sais pas, elle ne me l'as pas dit tu vois ?
Z : Ben…
B : Non, Zéphyr, concentre toi, on verra ça plus tard.

Il soupire lourdement et attrape son arme, vérifiant si tout est bien fonctionnel.
Je me concentre et efface chaque émotion qui pourrait influencer les futurs actions, dans notre métier les émotions sont le maître mots des défaites. Et je ne perdrais pas.

Nous nous arrêtons quelques ruelles devant le bâtiment, je donne mes derniers ordres et d'un pas sur je me dirige vers la porte. Je ne vois que cet objectif et je sens à mes côtés Zéphyr marché d'un même pas. A peine quelques minutes nous sommes face à cette porte, avec une nonchalance provocante Zéphyr toque. Deux minutes et la porte s'ouvre, je lève mon arme et abat l'homme d'un titre précis. Dès que ce signal est lancé le rythme et la tension grandit de plusieurs degrés. Je serre un peu plus fort l'arme et avec mon compagnon de combat nous nous battons, tuons et sauvons.

Z : J'ai dix filles la ! T'en as pas onze de base ?
-A l'étage..

Je fixe une femme d'environ vingt ans et couvert de blessure qui me désigne l'étage d'un mouvement tremblant de la main.

B : Sortez-les, j'y vais.
Z : A tes ordres.

Il hoche la tête et je me dépêche d'aller à l'étage, ils ont tous été mis hors d'état de nuire que ce soit définitivement ou temporairement. Mais ...pour s'enfuir il pourrait la tuer, et c'est ce que je veux éviter.

Des sanglots attirent mon attention sur la droite et je pousse directement la porte, la première chose que je vois est une fille allongée dans un lit et attachée et la dernière chose que je sens