Chapitre 13


[ Pdv Olive ]

Je me réveille avec un long bâillement, un museau froid contre mon cou me fait sourire et je remonte une main fatiguée pour caresser son pelage alors que des légers ronronnements se font entendre sur ma poitrine.

Quelques courbatures mais c'est tout, je pensais que j'en aurais plus. Je souris et me relève légèrement, et je comprends rapidement que si je n'ai pas tant de courbature que ça c'est que je ne suis plus dans un arbre mais dans mon confortable lit.

Je fronce les sourcils et baisse le regard vers le chaton.

O : Qui nous a ramené ?

Bien sûr il ne répond pas, je me relève donc entièrement et ses miaulements réclament que je ne l'oublie pas. Avec un rire joyeux je me penche pour l'attraper et il part directement de blottir dans mon cou alors que je descend à la cuisine.

Lorsque j'arrive ils sont déjà tous attablés et les regards, sauf un, se posent directement sur moi.

W : Oh tiens, un chaton.
Z : Tu as eu le droit finalement ?
L : Oh une boule de poil, tu l'as appelé comment ?

J'hausse les épaules et pars préparer mon déjeuner en le posant au sol. Directement il me suit de près légèrement apeuré par tout le monde présent.

C'est étrange car je devrais sûrement me sentir terrifié aussi mais...c'est devenu habituel. Il m'arrive même parfois d'être sur le point de leurs parler. Alors que la boule de poil sans nom se colle à mes chevilles, je commence à découper des fruits sous leurs regards.

L : Elle te suit partout ?
Z : Il.
L : Tu devrais l'appeler Stolas.

Je me tourne vers lui avec un haussement de sourcil et il touille son café avec un sourire légèrement... passionné aux lèvres ?

L : Stolas, c'est le nom du serviteur de Lilith dans la bible, son humain fidèle qu'elle a transformé en corbeau. Je sais que ce chat n'est pas un corbeau mais il te suit partout, comme un serviteur fidèle, et tu as mauvais caractère comme Lilith.

Je ne sais pas si je dois me sentir outré ou non. Je me penche et fixe le petit rouquin avant de relever le regard vers monsieur glace. Il me fixe dans les yeux et pour une fois je n'y vois aucune animosité.

L : Je suis passionné de théologie.
W : Malheureusement pour nous !
Z : Ses histoires sont ennuyantes.

Un éclat de déception passe dans son regard et je fronce les sourcils. Moi ça m'intéresse !
Je pars m'asseoir près de lui et je place Stolas dans ses bras. Tout le monde me fixe sans comprendre et c'est finalement le seul qui n'accordait à mes yeux aucune importance a ça qui prend la parole.

B : Je crois que ça veut dire que le chat s'appelle maintenant Stolas et aussi qu'elle veut en entendre d'autres.

J'hoche la tête et avec un sourire il commence donc à me raconter toute l'histoire, avec un air passionné et sous mon sourire intéressé et aussi attendris.

Alors qu'il reprend sa respiration après un long monologue, je relève le regard sur Ben qui s'apprête à partir et je forme un " merci " du bout des lèvres. Il hoche la tête avec un sourire et finit par me tourner le dos et partir.

Plus je reste ici et plus je me laisse penser que ce ne serait pas une mauvaise chose.

C'est finalement quelques heures plus tard après être tombée sur une bibliothèque par hasard que je me souviens que si rester ici est une mauvaise chose.

Je suis assise sur un fauteuil tout au fond de la bibliothèque et caché par les rangées de livres et je feuillette ce roman avec un air nostalgique alors que Stolas joue avec une ficelle.

Ce roman.. " Positive " , c'est Anaïs qui l'avait prise après une sortie avec sa classe. Elle l'avait libre m'avait raconté l'histoire, j'avais donc fini par le lire aussi. J'ai été étonné de le trouver ici, et en vérité le feuilleté est inutile, on en a tellement parlé et tellement lu que je le connais par cœur.

Mais...ce roman me rappelle surtout pourquoi je ne veux pas être ici, pourquoi je ne veux pas leur parler, pourquoi je ne veux pas lui parler.

Cette journée-là j'étais tranquillement entrain de partir à mon club quand il est arrivé. Il m'a dit que le club serait fermé et que je devrais danser. Mais seul. J'ai demandé pourquoi et il a simplement fixé le vide d'un regard aussi glacial que la mort elle-même. Il a simplement dit le nom de mon paternel et j'ai tout de suite compris.

Et pourtant je n'ai rien dit, rien fait, j'ai simplement était danser. Je savais que mon père allait se faire tuer, je savais en effectuant ses pas que l'homme effectuait un massacre.

Je le savais. Et pourtant j'ai...simplement danser.

Une autre personne aurait sûrement combattu pour survivre, moi je n'ai fait que le suivre. Je ne sais pas quoi faire, et je ne sais pas comment faire.

Il m'a retiré Anaïs, et aussi l'école, et donc le bac et donc mon avenir. Il m'a retiré ça.

Mais il m'a aussi enlevé de cette maison des enfers. Pour m'amener ici. Pourquoi ne pas m'avoir tué ? Pourquoi suis-je ici ? Et pour combien de temps ?

A mesure que le temps s'effiloche ici, je perds les raisons qui me poussent à les haïr.

Doit-on haïr quelqu'un qui vous a sauvé ?

Je relève ma main et observe les deux petits points sur mon majeur, tatouer lors d'une de nos soirées, je souris tristement et ferme les yeux.

Doit-on haïr quelqu'un qui vous a sauvé d'une manière que vous détester ?

Est-ce que je dois accepter cette main tendue malgré la noirceur ?

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