Chapitre 12

[ Pdv Ben ]

Je me tourne vers la fenêtre alors qu'un énorme dossier finit de briser toute ma motivation. Je n'ai jamais aimé passer des heures à observer quelque chose, je veux dire par là a été inactif et ne faire qu'observer. Non, ça n'a jamais été de mon ressort d'être spectateur.

Mais depuis quelques temps je me retrouve bien plus souvent à observer le monde, les gens, le silence. Alors encore une fois je délaisse ce que je devrais faire et à la place je m'appuie au côté de la fenêtre et pose mon visage contre celle ci, les gardes, principalement ceux que j'ai moi même retenu, font des aller retour au grillage et ils alternent avec d'autres collègues à eux.

Alors que ce paysage est clairement le même que chaque journée, une chose nouvelle diffère et advient.

La survenue d'un petit être blond qui court, la silhouette pars de ce qui me semble être, de mémoire, la porte arrière de la maison et tout en ayant qu'un pull sur elle elle court vers le saule pleureur qui se trouve dans un côté du jardin.

J'avance à une autre fenêtre pour mieux la regarder et d'ici j'aperçois son sourire alors que ses pieds foulent la terre et que ses cheveux volent au vent.

C'est la première fois que je la vois sourire, je veux dire..vraiment sourire. Heureuse et avec un soupçon de rébellion / liberté. Alors a mon tour, grandit sur mes lèvres un sourire alors que je l'observe. Mais quelques secondes à peine après ma découverte, elle s'engouffre entre les branches et je n'ai plus sa silhouette ni son sourire en vue.

Alors mon regard se perd vers l'arbre et je détaillerai ses nuances de vert un long moment. Finalement, après quelques temps de contemplation je retourne à mon bureau terminer mes dossiers en retard.

En me relevant pour aller voir la fenêtre je tombe sur Olive qui justement s'échappe de sa cabane naturel et se dirige vers l'entrée avec un…

Ne me dites pas que c'est un chat dans ses bras ?

Je fronce les sourcils et je descends rapidement les étages et les couloirs jusqu'à me retrouver pile dans le couloir par lequel elle va devoir entrer. Pas manqué à peine une minute après mon arrivée, avec toute la discrétion possible, la porte s'ouvre et un petit corps s'y glisse avant de s'appuyer au mur avec un sourire soulagé.

Oui comme si elle était un espion et qu'elle venait de finir une dangereuse mission. Alors qu'elle n'a fait que traverser mon jardin.

Je croise les bras et fronce les sourcils tout en la fixant. Elle semble embrasser le pelage du chat avant de se tourner vers moi.

Et alors que ses yeux bleu et marron croisent les miens, je vois plusieurs choses passer sur son visage. La surprise, la peur, l'inquiétude, la colère puis le défi.

B : Olive.

Bien entendu elle ne me répond pas, elle ne fait que serrer davantage son compagnon contre elle. Je suis certain que si elle avait pu elle aurait grogné comme une lionne prête à défendre ses petits.

B : Qu'est ce que c'est... ça.

Elle baisse le regard vers le chat. Non, chaton, et hausse un sourcil en le plantant dans le mien. Bon d'accord, ma question peut sembler stupide mais je vous assure qu'elle ne l'ai pas.

B : Hors de question que ça rentre chez moi.

Elle ne réplique pas, elle ne fait que me fixer avec son air têtu et borné d'un enfant de trois ans. Je n'en démords pas et bloque le passage, si elle veut rentrer elle pose cet animal !

B : Olive ! Pose cet animal dehors !

Elle secoue négativement la tête et j'avance d'un pas. Dans un réflexe elle recule et cela jusqu'à ce qu'elle se retrouve contre la porte et moi face à elle. Bien entendu mon regard n'est pas menaçant, seulement prévenant.

B : Pose le dehors.

A nouveau elle secoue la tête mais avec plus de dureté. Finalement, elle ne doit pas apprécier cette proximité qui n'est à mon goût pas pour me déplaire, puisqu'elle pose une de ses mains sur mon torse, et tente de me repousser.

C'est un échec, je ne bouge même pas et sa main à mes yeux ne fait que toucher mon torse. Attendez ? Elle met vraiment de sa force la ?

Brusquement elle monta un de ses genoux et je recula en comprenant ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle me lance un regard victorieux et s'en va à nouveau vers l'extérieur et sûrement son saule pleureur alors que je fronce les sourcils.

B : Stupide Gamine a la noix !
-Bah tiens ? Que se passe t'il ?

Je me retourne vers la voix amusé qui percé de derrière moi et je le vois me fixer avec le même éclat amusé que sa voix porte.

B : Depuis combien de temps es-tu là ?
W : Seulement depuis ton élégante " insulte " envers notre fausse invitée.
B : Elle n'est pas notre invité.
W : C'est bien pour ça que j'ai dis " fausse " Ben.
B : Très très drôle.
W : Ma remarque n'était pas faite pour être drôle, allez dis moi donc ce qui ce passe.

Il s'appuie au mur en croisant ses bras, Will est plus grand que moi mais pas en taille. Il mesure presque ma taille, je pense que nous n'avons que quelques centimètres de différence. Ses cheveux sont brun, plus clair que les miens et que ceux de son frère, il a les yeux noisettes et une attitude générale qui est plutôt chaleureuse. Tellement chaleureuse que ça pourrait permettre à tout le monde de parler.

B : Elle a voulu ramener un chat.
W : Et ?
B : Un chat.
W : Oui j'avais compris la première fois que tu l'as dis. Où est le problème ?
B : Je veux pas.
W : Et ?
B : Elle est ressortit boudeuse.
W : Attends, vous vous êtes disputé pour un chat ?
B : J'estime que sans mots de sa part ce n'est pas une dispute.

Il roule des yeux et ça ce vois a trois mille kilomètres qu'il se retient de rire.

Stupide, stupide Will.

W : N'aurais tu pas refuser par simple esprit de contradiction ?
B : Non !
W : Donne moi une bonne raison de refuser alors ?
B : J'en ai plusieurs, ça coûte de la nourriture, de l'eau, de la place, ça perd ses poils, ça miaule, c'est chiant et surtout ça pisse et ça chie partout.
W : Wow...tu as une si belle vision de cet animal de compagnie.
B : Mm…
W : N'empêche elle m'as l'air d'être du genre têtu, alors bon courage.
B : On verra ça !

Il se décolle du mur avant de s'arrêter et se tourner vers moi lentement.

W : Ben, tu la retiens ici contre son gré, alors… essaie de faire un effort.
B : Un-

Je n'ai pas le temps d'y répondre qu'il est déjà reparti dans son couloir. Je soupire lourdement mais ne fait pas fis de ses paroles, non a la place je repars vers le devant de la maison pour sortir et me diriger vers le camp d'entraînement. Je supervise donc l'entraînement un long moment et ce n'est que lorsque eux repartent à leurs activités que je vais m'entraîner.

Je commence tout d'abord par un entraînement musculaire tout en écoutant la musique et je passe ensuite à du cardio pour finir par la boxe et un entraînement plus poussé sur le combat.

Z : Mec- il fait nuit.

Je sursaute à l'entente vague de sa voix et retire mes écouteurs tout en retirant ses gants de boxe et reprenant mon souffle.

B : Tu as dis ?
Z : J'ai dis qu'il faisait nuit ! Tu t'entraîne depuis des heures Ben..
B : T'en fais pas.
-Bon bah je vous laisse, content d'avoir fait ça avec toi Patron !

Je grimace au " patron " des plus ironiques mais laisse Zack, un ancien collègue à mon père repartir. Je fixe son dos et ses cheveux qui commencent à blanchir alors que Zéphyr se place devant moi.

B : Quoi ?
Z : Tu t'es disputé avec Olive ?
B : Et dis vous avez décidé de me briser les couilles avec elle où ça se passe comment ? C'est Will qui est venu te parler ?
Z : Will ? Non moi ce qui m'as mis la puce à l'oreille c'est tes heures d'entraînement et surtout le fait qu'elle dort dehors ?
B : Elle- Quoi ?!
Z : Bah-

J'écoute pas la suite de sa réponse que je pars d'un pas rapide vers la maison et notamment son arbre. A peine en cinq minutes j'y suis et Zéphyr n'a pas menti. Elle est là, sur une branche endormie alors que le chaton repose sur son ventre.

Je soupire et je remarque aisément les frissons qui parcourent son frêle corps seulement recouvert d'un pull. Je me rapproche un peu et le chaton bouge les oreilles et se relève légèrement en me fixant.

Je fais encore un pas et il se hérisse, je lève la main avec lenteur et le laisse la sentir. Après des secondes qui me paraissent des heures et une presque crampe au bras, il finit par poser sa tête contre ma main. Je le caresse donc quelque temps avec un sourire.

B : Hey toi- elle t'as appelé comment ?

Il penche la tête sans répondre et je secoue la tête avec un ricanement. Comme si il allais me répondre, je suis parfois stupide.

B : Allez, je vous ramène. Elle va attraper froid, si ce n'est pas déjà fait. Qu'est-ce qu'elle peut être têtu.

Bien entendu, aucun des deux ne me répond. L'une car elle dort et l'autre car c'est un animal non doté de la parole.

Avec une délicatesse que je ne connais pas, je glisse son corps dans mes bras jusqu'à tenir l'arrière de ses genoux et sa nuque dans mes bras. Comme une princesse ou comme un bébé, à vous de voir.

Si elle était réveillée elle me détesterait de la tenir comme ça, je le sais j'ai déjà expérimenté. Alors le temps qu'elle soit endormie, je profite de cet instant pour la regarder. Ses cheveux retombent sur son visage dans une cascade blanche digne d'un ange et son visage semble apaiser, un léger sourire se forme même sur ses lèvres.

Alors sur les miennes un même sourire se forme alors que je pars vers la maison.

Cette fille est un ange, agaçant et têtu, mais un ange. Un ange à qui on a coupé les ailes.

Et je fais partie de ce " on "

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