Chapitre 11
Un mois plus tard
Appartement Magnus
Magnus s'écroula sur le canapé de son salon et ferma les yeux. De toute sa vie d'immortel, cette journée avait vraiment été la plus longue, la plus fatigante et la plus exaspérante. Il avait juré de ne plus jamais s'occuper des affaires des chasseurs d'ombres et le voilà à devoir assister à toutes leurs réunions, à devoir écouter toutes les idioties de l'Enclave. Comment il s'était retrouvé dans cette situation ? Et bien visiblement, quand vous êtes le grand sorcier de Brooklyn et que vous sortez avec le directeur de l'Institut de New York, vous êtes appelé toutes les deux minutes pour régler leurs problèmes. Et Dieu sait qu'ils en avaient ! A commencer par le fils Morgenstern qui était toujours en liberté. Des rumeurs couraient sur le fait qu'il serait protégé par Lilith. De plus, l'Enclave n'avait aucune idée de pourquoi Jonathan était immortel ni de comment le tuer. Et donc bien entendu, ils s'attendaient à ce que lui, Magnus Bane, ait la réponse à leurs questions. Comme s'il savait tout sur tout ! Lui aussi voulait tuer Jonathan mais il aimerait bien que l'Enclave le lâche un peu s'ils voulaient espérer qu'il trouve une solution. Surtout qu'il y a à peine quelques mois, ces chers chasseurs d'ombres, critiquaient sa relation avec l'un des leurs. Bien entendu maintenant qu'ils avaient besoin de lui, il le caressait dans le sens du poil. D'ailleurs en parlant de poil, ça faisait un moment qu'il n'avait pas vu Président Miaou. Magnus était persuadé que son chat lui faisait la gueule et boudait dans un coin. A moins qu'il ne soit avec Alec. Le chat ne le lâchait plus depuis quelque temps, c'était à se demander s'il n'aimait pas le néphilim plus qu'il ne l'aimait à lui. Mais comment ne pas aimer le beau brun... Il sentit soudain de douces lèvres se poser sur les siennes.
- J'espère que tu n'en as pas trop marre des chasseurs d'ombres, parce qu'il y en a un qui partage ta vie... Lui murmura Alec, comme s'il avait lu dans ses pensées.
Le sorcier l'attira à lui, s'en prendre la peine d'ouvrir ses yeux. Il en avait marre des chasseurs d'ombres oui, mais pas de lui. Surtout que le jeune homme allait de mieux en mieux et qu'il avait de plus en plus droit à son magnifique sourire.
- Mon ange...
- Dure journée ? Lui demanda Alec.
- Hum... Tu es un petit ami indigne, tu me laisses assister à ces réunions sans toi !
-C'est pour éviter de te déconcentrer...
- Ces réunions sont interminables alors que tu sois là ou pas, je suis obligé de t'imaginer gémissant de plaisir dans mes bras... Ça fait passer le temps !
Alec rougit. Il portait toujours la chemise blanche du deuil. Il allait peut-être mieux, mais le néphilim ressentait encore le besoin de porter le deuil de son frère. Chaque membre de la famille Lightwood exprimait leur chagrin différemment : Izzy ne parlait pratiquement plus de son petit frère , Alec portait encore le deuil un mois après et Jace avait foncé tête baissée dans les ennuis. Quant à Robert, il ne quittait plus Idris et n'était pas revenu à New York depuis le décès de son fils. Alec s'était donc retrouvé à gérer seul l'Institut. Si Magnus avait pensé au départ que le jeune homme n'était psychologiquement pas en état de gérer de telle responsabilité en ce moment, il s'était vite rendu compte qu'il s'était trompé et qu'au contraire cela semblait l'aider. Bien entendu, le sorcier veillait sur lui, s'assurant qu'il ne se mette pas dans des situations impossibles. La menace de Jonathan étant toujours présente, il était toujours inquiet quand son néphilim sortait seul. Et il y avait de quoi, vu que le fils de Valentin comptait se servir de lui comme appât pour piéger Jace et Clary, et quand plus il semblait le désirer intensément. Mais Magnus n'avait pas envie de penser à tout ça maintenant. Les lèvres de son amant, qui se posaient dans son cou, le tirèrent de sa rêverie.
- Ces réunions sont si affreuses que ça ? Demanda Alec avec un sourire.
- Tu n'as même pas idée... ou alors si et c'est pour ça que tu n'y vas pas ! Et là je risque vraiment de t'en vouloir!
Alec se mit à rire. Ça l'amusait toujours de voir le sorcier râler et lui faire des menaces en l'air. Il savait qu'il en fallait beaucoup plus que ça pour que son amant lui fasse la tête.
- Je n'y vais pas parce que je fais mon boulot de chasseur d'ombres ! On n'a toujours pas attrapé Maureen, et Raphaël n'est pas très coopératif !
- Compte pas sur moi pour lui parler ! Ce sont vos affaires, pas les miennes !
- Le grand sorcier de Brooklyn serait-il de mauvaise humeur ?
Magnus se leva et partit se servir un verre de whisky, qu'il descendit d'un trait. Les bras de son amant vinrent alors entourer sa taille.
- Je n'allais rien te demander du tout... Promis... Les affaires des chasseurs d'ombres ne sont pas les tiennes, tant qu'elles ne te touchent pas ! Je le sais, tu as toujours été très clair là-dessus !
- Excuse moi... Je n'ai pas passé une journée très passionnante ! J'ai l'impression de perdre mon temps et le temps est précieux ! Même quand on est immortel !
- Une perte de temps...
Il sentit le néphilim se tendre et tournant le regard vers lui, il se rendit compte que son regard s'était assombri. Aie, il avait fait une boulette...
- Alec je ne voulais pas dire que... Rechercher Jonathan est ma priorité, tu le sais bien ! Mais l'Enclave m'appelle pour tout et n'importe quoi, pour le moindre bobo ! Je suis ton petit ami, pas le sorcier de ta famille et encore moins de l'Enclave... Surtout pas de l'Enclave ! Rajouta-t-il.
Le néphilim l'attira à lui.
- Je sais tout ça ! Alors si on arrêtait d'en parler ?
- Ça me va !
Leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau et Alec posa sa main sur la nuque du sorcier. Celui-ci le poussa contre la table.
- Hum ça me rappelle des choses très intéressantes... Murmura Magnus à Alec, le faisant à nouveau rougir.
Le sorcier déboutonna la chemise du jeune homme et la fit glisser à terre. Ce fut à ce moment-là que la sonnette de l'appartement retentit, suivie de coups frénétiques sur la porte.
- Magnus! Ouvre ! Vite !
Alec et Magnus se regardèrent un instant, interdit.
- Jocelyne?! S'exclamèrent-ils, en cœur.
Les coups à la porte redoublèrent et le sorcier alla ouvrir, pestant sur les chasseurs d'ombres . Il ouvrit violemment la porte et faillit se faire renverser par deux vagues rousses répondant aux noms de Jocelyne et Clary Fairchild.
- Qu'est-ce qui se passe encore ?! Fit Magnus avec colère.
- Magnus, on a besoin de toi ! Lui dit Jocelyne.
- Sans blague ! Vous pouvez pas m'oublier un peu ?
- Jonathan nous a attaqués ! Luke est blessé et...
- Quoi ? Où est Jonathan ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda Alec précipitamment en rejoignant son amant.
Jocelyne haussa les sourcils face à la tenue du néphilim, qui n'ayant pas eu le temps d'enfiler sa chemise quand les deux femmes sont entrées, se trouvait torse nu face à elles, sa chemise reposant sur le sol du salon. Le regard de Jocelyne passa de la chemise à Alec, puis à Magnus, puis se reposa sur Alec. Elle secoua la tête, avant de reprendre ses explications.
- Jonathan a pénétré chez nous ! Il voulait que Clary le rejoigne ! Il a blessé Luke ! Sa meute s'occupe de lui mais la maison n'est plus un lieu sûr pour nous !
- On devrait aller à l'Institut maman ! Lui fit remarquer Clary !
- Non ! On n'est pas en sécurité là-bas !
- Mais Jace pourrait...
- Jace ne pourrait rien du tout ! C'est un enfant ! Comme vous tous ! Vous ne devriez pas vous mêler de ça ! Je ne peux rien dire pour Jace, mais pour toi, si ! Tu es ma fille et je te prierais de m'obéir !
- Alors on va se terrer ici ?!
- Clarissa...
- Stoppp ! Hurla Magnus, faisant sursauter tout le monde. Personne ne va se, terrer, ici ! Je ne fais pas maison d'hôte pour Chasseurs d'ombres égarés !
- Magnus on a besoin de ton aide ! Il n'y a qu'ici qu'on est en sécurité ! Je t'en prie ! Le supplia Jocelyne.
- Les chambres d'amis sont dans le couloir du fond... Capitula le sorcier.
Il ferma la porte d'un coup sec.
- Merci Magnus ! Oh et... n'oublie pas qu'il n'a que 18 ans... Fit-elle en ramassant la chemise d'Alec, qu'elle donna à Magnus, lui jetant au passage un regard désapprobateur.
Alec s'était fait tout petit, rouge de honte. Magnus lui lança un regard désespéré. Vu la tête que faisait son amant et à la vitesse à laquelle il récupéra sa chemise pour l'enfiler, il pouvait oublier l'idée de le toucher tant que les deux jeunes femmes seraient là.
- J'en ai ma claque des chasseurs d'ombres et de leur progéniture !
A suivre
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