Chapitre 2
Mon lycée n'est pas des plus moderne, en pierre un peu ancien, il a son charme. Cependant, à ce moment là, quand je le regardais, je ressentais une inquiétude grandissante et cet imposant bâtiment m'intimidait.
Quand je suis entrée à l'intérieur, je me suis vite écartée de la foule d'élèves pour réfléchir à ce que m'avait dit ma mère.
Une fois la majorité des élèves partis du hall, sûrement dans les couloirs à attendre les professeurs ou déjà en classe, il ne restait plus que moi et quelques retardataires qui s'empressaient de courir rejoindre leurs classe.
Ma mère m'avait dit qu'il fallait que j'aille demander ma classe à la vie scolaire, en suivant les panneaux je suis arrivé à une sorte de comptoir pas loin de l'entrée principale où une femme relativement jeune était assise et consultait son ordinateur. Elle leva la tête à mon approche :
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Dépêches toi d'aller en cours.
Je sentais mon rymthe cardiaque s'accélérer. Je n'ai jamais aimé parler aux personnes que je ne connais pas. Je baisse la tête et me triture les doigts.
- Je... Je suis une nouvelle élève. je finis par articuler
- Ah ? D'accord, fit la jeune femme en retournant à son ordinateur, ton nom et ton prénom s'il te plaît.
- Alice... Tournelle
La surveillante chercha dans son ordinateur en répétant pensivement mon nom.
- Alors... Alice Tournelle... Ah ! Te voilà ! D'accord alors tu es en 2°B, ta classe est actuellement en cours d'histoire géographie avec M. Morel, ton professeur principal à la salle 128. Je vais t'y emmener, profites-en pour prendre tes repères.
La jeune femme se leva et partit en direction des escaliers, je la suivit en essayant de garder le rythme. Dans les couloirs, je regardais furtivement par les fenêtres des classes et en passant. Je voyais aussi bien des élèves affalés sur leur chaise en discutant avec leur voisin que d'autres noircissant nerveusement leur feuille. C'est une vision de l'école qui est loin de me ravir, alterner entre socialisation et travail acharné ? Très peu pour moi. Je suis pas vraiment scolaire et je n'ai jamais eu beaucoup d'amis . J'ai les mains moites rien qu'à l'idée du stress des contrôles ou de la pression d'engager la conversation. La surveillante s'arrêta brusquement devant une porte et toqua, je regardai furtivement l'écriteau juste à côté qui affichait le numéro "128". Une voix masculine et un peu monotone résonna à l'intérieur de la salle.
- Entrez.
La jeune femme actionna la poignée et poussa la porte. À peine on avait posé un pied dans la salle que toute la classe s'était mise debout. Elle me fit signe d'avancer après avoir dit aux élèves de se rasseoir, ce geste honnêtement inutile et plus ou moins coordonné me fait un peu penser à une école militaire où tout du moins installé une atmosphère très pesante, pour ne rien arrangé, après avoir avancé comme on me l'avait indiqué, je me suis retrouvée à mi chemin entre le bureau du professeur et l'entre bâillement de la porte où se trouvait toujours la surveillante la main encore sur la poignée, prête à repartir. J'étais pile devant la classe, au centre du tableau.
- Je vous présente la nouvelle élève, dit-elle justement, elle sera dans votre classe à partir de maintenant, je compte sur vous pour l'aider si elle a du mal à se repérer dans le lycée.
Sur ce, elle ferma la porte et on entendit ses pas résonner de moins en moins fort dans le couloir signe qu'elle s'éloignait en me laissant seule au milieu de parfaits inconnus que j'allais devoir côtoyer pendant plusieurs mois et qui pourraient se souvenir de la moindre gaffe de ma part. Le professeur regarda sa fiche.
- Tu es bien Alice Tournelle c'est ça ?
J'hochai la tête sans même lui adresser un regard, toute mon attention était entièrement reportée sur la classe. La plupart des élèves me regardaient ou discutaient avec leur voisin de table. Est-ce qu'il parlait de moi ? En bien ou en mal ?
- Bien, tu peux nous dire à quelle période de l'histoire tu t'es arrêter dans le programme de ton ancienne classe ?
Ce que j'ai appris dans mon ancienne classe ? Je me souviens plus du tout. Je sais pas quoi dire. Je dois inventer ? Dire la vérité ? Si je dis la vérité est-ce qu'ils vont se moquer de moi ? Qu'est-ce qu'il faut faire dans ces cas là ?
Pendant que je me rabâchais toutes ces questions, le silence s'installait et le regard du professeur se faisait de plus en plus insistant et les élèves s'échangeaient des chuchotements, ils ne devaient pas comprendre pourquoi je mettais tant de temps pour répondre à une si simple question. C'est vrai qu'elle était simple. J'aurais pu répondre que je ne m'en souvenais pas. Mais plus le silence se prolongeait plus ça me semblait difficile de prendre la parole. Je sentais ma respiration s'accélérèrent, j'avais chaud et je tremblais. Il me semblais que le professeur essayait de me dire quelque chose mais c'était comme si je l'entendais en sourdine, ma vues se brouilla et...
Enfin de retour chez moi, la seule chose que j'avais envie de faire c'était aller dans le jardin et m'asseoir sur mon banc préféré. Je contemplais le reste du jardin et la maison juste à côté, sa façade blanche dont la peinture est un peu abîmée et les tuile noir du toit avec un peu de mousse. Autour du jardin et de la maison il n'y avait que des arbres à pertes de vue. Une forêt. On est dans une forêt.
bip bip bip
J'entrouvris un œil, ébloui par la lumière, apparemment j'avais encore oublié de fermer mes rideaux. Je me tirai de mon lit avec difficulté après avoir attendu, allongé que mes yeux s'habituent à la luminosité. Sur le moment, je venais d'émerger du sommeil alors tout ce que j'avais en tête c'est le souvenir de mon ancienne maison et du banc, mais le rêve commençait déjà à s'estomper. J'enfile rapidement mon jean de la veille et met un chemisier blanc quand je remarquai avec perplexité un pull mauve qui semble appartenir à ma mère sur ma chaise. Je décidai que je m'en occuperais plus tard et me dépêche d'aller jusqu'à la salle de bain mais dommage pour moi, j'entendais l'eau couler à l'intérieur, sûrement Claire qui a pris l'habitude de se doucher le matin contrairement à moi qui me douche le soir, mais pourquoi si tôt ? Elle sait très bien que je me prépare toujours avant qu'elle ne se douche. Si je devais l'attendre je serais sûrement en retard, je n'aime pas bousculer mes habitudes mais je suppose que j'allais devoir m'en passé. Je décidai de m'attacher quand même les cheveux parce que je ne supporte pas de les garder lâcher et puis ça allait peut-être camoufler un peu que mes cheveux étaient tout emmêlés. Je levai le bras pour récupérer mon élastique préféré, généralement toujours sur mon poignet la nuit quand je ne l'avais pas dans les cheveux mais cette fois-ci il n'y était pas. Je me précipitai dans ma chambre et fouillai dans le tiroir de ma table de chevet, je suis finalement tombé sur un élastique beige assez large. Ce n'était pas mon élastique fétiche mais c'était déjà ça, un peu triste, j'attache mes cheveux dans une queue-de-cheval basse non sans me tirer les cheveux.
J'ai dévalé les escaliers à la hâte, en bas, mon père, très concentré, finalisait un origami complexe qu'il avait commencé avant hier soir. C'est son plus gros passe temps, il ne fait que ça à longueur de temps quand il ne travail pas. Et la maison est remplie de figurines de papier colorées. Je m'apprêtais à lui demander si il avait vu mon élastique bleu quand ma mère arriva comme une furie de la cuisine.
- Ça va ? demanda-t-elle sur un ton calme alors que je voyais bien qu'elle était très angoissée
Mon père se leva à son tour, abandonnant son origami pour me regarder fixement.
- Très bien, fis-je, un peu gêné et cachant mon inquiétude de les savoir si anxieux sur un sujet que je ne connais pas
- Mais pourquoi tu t'es réveillé si tôt ? renchérit mon père en passant une main dans ses cheveux
- Tôt ? Mais il est quelle heure ?
- 7h20.
- Hein ? Mais c'est pas tôt, c'est mon horaire normal.
Mes parents échangèrent un regard d'incompréhension
- Mais... Alice tu nous avais dit hier que tu ne voulais pas aller en cours aujourd'hui, dit mon père d'une voix très douce
Hier ? Ah mais oui ! Ça me revenais maintenant. Hier je me suis retrouvé devant ma classe et le professeur m'a demandé la fin de mon programme d'histoire géo et puis après... Après je ne m'en souviens plus du tout.
- Je... qu'est-ce qu'il s'est passé hier ?
Mes parents fit tous les deux une moue angoissée et mon père me dit avec un petit sourire.
- Je suis venu te chercher vers 11h, après la première pause, c'était deux élèves paniqués qui t'avais ramené à l'infirmerie. Il se trouve que tu faisais une crise de panique assez violente, tu n'arrêtais pas de pleurer et d'hyper ventiler...
- Nicolas... murmura ma mère comme un reproche sûrement parce qu'il avait pas assez de tact à son goût
- Tu as dis que tu étais venu me chercher à quelle heure ? je demandais sans faire attention à la remarque de ma mère
- 11h, après la pause.
Ce n'était pas du tout ce dont je me souvenais, ça devait être à peine à 8h05 qu'on m'a amené dans ma salle et encore moins après une pause.
- Et qu'est-ce que je t'ai dis quand tu es venu me chercher ?
- Eh bien, tu n'étais plus en crise mais d'après l'infirmière tu voulais rentrer à la maison, quand je suis entré tu ne me regardais même pas, tu avais la tête baissée et tu tremblais. Sur le chemin du retour, malgré mes efforts tu n'as pas dis un mot, tu regardais tes pieds. Quand on est rentré tu as dis que tu voulais pas aller à l'école le lendemain et tu as filée dans ta chambre.
Je devrais m'inquiéter d'avoir tout oublié mais la seule question qui me vient à l'esprit c'est
- Tu sais où est mon élastique bleu ?
- Euh... non désolé Alice, quand je suis venue tu ne l'avais pas.
- Attends, interrompit ma mère, je ne comprends pas vraiment, tu ne te souviens pas de la journée d'hier ?
- Pas... pas après le début du premier cours
Ma mère se gratta le sourcil, un tique qu'elle a quand elle est vraiment très anxieuse mais qu'elle ne veut pas le montrer
- Tu es bien sûr de vouloir aller en cours ?
Vraiment ? Ils ne pensaient pas que je pouvais y arriver ? Est-ce que c'est normal que des parents incitent leur enfant à ne pas aller en cours ? Ils le feraient avec Claire ? Non... je crois pas. Alors pourquoi avec moi ?
C'était trop. J'ai pris trois biscuits sur la table qui son généralement pour Claire, j'ai enfilé mes chaussures et mon manteau en essayant d'ignorer ma mère qui voulait parler à propos de je ne sais plus quel sujet avant que je parte, j'ai pris mon sac et partit en fermant la porte.
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