Nous courons.

Élodie et moi courons pour notre vie. Derrière nous, une horde d'enfants enragés, vêtus de vêtements enfantins.

— RENDEZ-NOUS NOS GÂTEAUX, hurle une jeune enfant.

— ET NOS CHOCOLATS, rajoute un autre

— ET MON APPAREIL DENTAIRE, cri un autre difficilement.

À mes côtés, Élodie souffle bruyamment et des gouttes de sueur perlent sur son front. Elle tient fermement contre sa poitrine les chocolats que nous avons volés, de peur de les faire tomber. Pour ma part, je tiens le sac où sont rangés une trentaine de petits gâteaux fantaisistes.

Enfin les bruits de pas se tarissent et nous pouvons enfin nous arrêter. Ramenant ma robe de cocktail vers moi, je me laisse tomber sur une pierre, le sac à mes pieds. Et enfin, je peux respirer tranquillement. Je ne crains plus rien, ces enfants sont loin derrière nous.

— Qu'est-ce qu'on fait avec tout ça, maintenant? me demande Élodie en pointant le petit butin que nous avons subtilisé lors de cette fête d'anniversaire à laquelle nous n'étions pas conviés.

— Euh...je sais pas, balbutie-je, sur le coup je me suis dis que c'était une bonne idée.

Élodie secoue la tête, dépitée, avant de briser l'emballage du chocolat et de croquer. Je penche la tête et la regarde mâchouiller, les yeux dans les vagues. Elle ne me regarde pas, elle ne me parle pas, c'est comme si je n'étais qu'une personne parmi tant d'autres.

Il y a quelque chose qui cloche.

— Élodie, pourquoi tu ne me regarde pas ou n'essaye pas de me faire parler?

Elle ne détache pas les yeux du vide et continue à manger en m'ignorant. J'attrape un petit caillou et lui lance : il lui frappe la trempe et le choc lui fait échapper son chocolat. Éberluée, elle plonge ses yeux dans les miens, totalement perplexe.

Et c'est là que je comprends.

Elle est amoureuse. Mais de qui, je sais pas.

— Tu es en couple, craché-je en la foudroyant du regard.

Elle tressaille et ramène une mèche de cheveux derrière son oreille. Finalement, très doucement, elle soupire, et débite tout :

— Je suis tellement désolée Star, tu ne sais pas combien je regrette de ne pas te l'avoir dit! Mais tu vois, j'avais peur que tu me juges ou que tu sois jalouse... Je sais qu'en tant que paysanne, je n'ai pas le droit d'avoir quelque chose que tu n'as pas déjà. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher, c'était trop fort.

Son corps est secoué de sanglots et elle pose son front sur ses genoux en reniflant. Bien fait pour elle, qu'elle souffre.

— Comment s'appelle-t-il ?

Elle se redresse, les joues baignés de larmes et bredouille :

— Boomer.

Hein? Quoi? What? Boomer? Mon Boomer?

— Mais il est gay? m'écrié-je en me relevant. Tu ne peux pas sortir avec lui.

Elle secoue la tête et pousse un soupir d'amoureuse.

Pitié.

Même Rex n'a pas autant de sentiments lorsqu'il me voit.

Et tout le monde sait qu'il m'aime.

— Mais je suis gay aussi, m'avoue-t-elle en se relevant à son tour. J'aime les garçons, comme lui.

( Et bah oui, tu as compris le concept, bravo.)

Mon cerveau est en surchauffe : est-ce comme ça que ça fonctionne? Mais oui, bien sûr! Comme on dit qui se ressemble, s'assemble! Et puis, Boomer et Élodie sont tous les deux gays, ils ont la même orientation. C'est normal, voire logique.

— Mais tu ne crains pas tous ces homophobes? Ils pourront vous juger, Boomer et toi.

Elle ricane et entortille une mèche de cheveux :

— Et bien, je les attends de pied ferme. Boomer et moi sommes seulement deux amoureux qui se sont trouvés, il n'y a rien de mal à être gay.

— Tu es tellement courageuse, ma récureuse de toilettes préférée!

Elle me saute dans les bras :

— Merci d'accepter mon orientation, merci d'accepter le fait que je suis gay.

( Tu n'as toujours pas compris...)

— C'est normal, dis-je, ma voix étouffée par ses cheveux, maintenant allons trouver mon âme sœur.

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C'est en lisant plusieurs chroniques que je me suis rendue compte qu'il y avait une dizaine mais une dizaine de chapitres inutiles. Du coup, je mets aussi des chapitres inutile, pour que ma parodie soit parfaite! :)

Sinon, que pensez vous de Star et Élodie?