Chapitre 9: Il nous faut des armes

Mon père se tourne d'abord vers ma sœur pour lui parler.

- Léonie, ma chérie, tu peux aller voir Luke ? Vous pouvez aller embrasser votre mère.

- D'accord. Dit-elle contente pensant que sa mère est juste malade.

Avant ça, j'ai discuté avec mon père et Luke de ce que j'ai vécu pour venir jusqu'ici. Ils ont été très surpris et je ne sais pas si c'est pour mon périple ou pour les choses qui se passent dehors. Mais par la suite, je ne l'ai pas revu, il s'est enfermé toute la soirée avec Lisa. Quand la porte se ferme, il se décide enfin à me parler.

- Tu vas devoir y aller sans moi. Dit-il simplement.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Dis-je en colère.

- Va rejoindre Stéphane avec les enfants, je te rejoindrai là-bas dans quelques jours. Je ne veux pas la laisser seule. Je veux être avec elle jusqu'à la fin.

- Tu ne peux pas faire ça, c'est trop dangereux. Je refuse. Tu ne peux pas les laisser, c'est toi le seul parent maintenant.

Son visage se ferme quand je dis ça, car ils refusent d'envisager ça.

- S'il te plaît Lucie. Ils sont en danger ici et je ne peux pas la laisser. Je viendrai, je te le promets. Je pense que si elle ne va pas mieux dans deux jours, je serai là.

- Elle ne tiendra même pas deux jours papa... Dis-je tristement.

Je voyais dans son regard que sa décision était prise quoi que je puisse dire et qu'il gardait un sentiment d'espoir. Je ne lui reproche rien, car je sais que j'aurai sûrement fait pareil pour Stéphane.

- Tiens, prends ma voiture. Dit-il en me donnant ces clés. J'ai fait le plein y a deux jours donc tu auras plus de chance d'être tranquille sur la route. Charge-la en mettant toute la nourriture que tu trouves et partez le plus vite possible.

Je regarde les clés sans pouvoir verser de larmes, j'en suis incapable, j'ai tout épuisé.

- On va attendre une journée de plus avec toi. Je partirai le lendemain matin au cas où tu changerais d'avis.

- Je vais retourner auprès d'elle. Dit-il simplement épuisé.

Je me dirige vers la porte pour la fermer derrière lui puis je me glisse tout le long et m'assois contre elle. Je pose mon visage dans mes bras et essaye de me calmer. Comment je vais faire ? Tout part en vrille, je suis perdue... J'ai juste l'impression que tout s'effondre autour de moi et que je ne peux rien faire face à ça ou peut-être que je m'y prends juste mal ? Je n'en ai aucune idée et ça me déchire.

Après une longue heure seule contre cette porte, je me décide enfin à me lever et à me nettoyer un coup dans la salle de bain. Je frotte mon visage avec de l'eau froide pour me reprendre puis je me regarde dans le miroir et étrangement, je ne reconnais pas mon reflet. Mon visage que je trouvais autre fois trop rouge n'est que pâleur. Mes yeux bleus plein d'amour et de gentillesse ne sont maintenant que le reflet d'une âme vide qui maintenant tue des monstres. Je ferme les yeux et détourne le regard du miroir en ayant honte de ce que je vois. Je m'habille pour être à l'aise pour dormir puis je retourne discrètement voir comment va Lisa. Dans le couloir, je croise Léonie et Luke qui en sortent le regard triste.

- Maman va aller mieux ? Demande-t-elle à Luke.

- Je l'espère. Dit-il effondré n'y croyant pas lui-même.

Je promets à Léonie de dormir avec elle et de m'attendre dans la chambre puis j'entre dans celle de mes parents. Lorsque j'entre, je me sens toute de suite mal en la voyant. Elle respire difficilement. Je détourne le regard d'elle pour observer mon père qui ne la quitte pas une seconde. Je décide de ne rien dire et de quitter la pièce. Je descends pour observer les rues dehors en pleine nuit et ce que je vois me terrifie. Ils sont vraiment nombreux, mais heureusement ne s'approche pas tous de la maison. Avant de rejoindre, ma sœur je vérifie toutes les barricades que nous avons faites puis je me dirige pour me coucher en vérifiant que tout le monde va bien. Je me couche à côté de Léonie en dormant à peine. J'ai mis exprès un couteau près du lit pour me défendre et j'écoute d'une oreille durant mon sommeil la chambre d'à côté au cas où je devrais intervenir.

La plupart de la nuit, je l'ai passé à réfléchir à ce que va être demain et en me demandant où est Stéphane en repensant à la façon dont nous nous sommes séparés. Mon père pense qu'il s'en est sorti.

- Il est sportif ton copain, il a dû réussir à les semer et à s'enfuir, j'en suis sûr. M'a-t-il dit.

J'espère tellement qu'il a raison. J'ai alors passé une grande partie de la nuit à surveiller mon téléphone au cas où ainsi que l'état de Lisa. Mon père dort à son chevet et je n'aime pas trop ça, car si elle se transforme elle peut lui faire du mal. Toutes ces choses font que je dors à peine deux heures de la nuit pourtant le lendemain, je suis en pleine forme prête à mettre ma journée à profit.

Le lendemain après mettre occupée de ma sœur et de Luke en leur faisant manger à midi et en les aidant à finir de préparer leurs affaires pour demain à l'aube. J'ai essayé plusieurs fois d'aller voir mon père pour le faire changer d'avis, mais rien n'y fais. Un peu, plus tard, je mets ma sœur à la sieste et je décide de cette fois mettre mon plan en place.

Pendant que je prépare un sac et des armes blanches mon père descend. En me voyant, il s'approche de moi et sa mine me retourne l'estomac. Il est si pâle. Je décide de ne faire aucune remarque et je continue de me préparer.

- Où vas-tu ? Me demande-t-il.

- Je pense qu'au vu de la situation, je dois aller chercher de quoi nous protéger alors je vais aller à la gendarmerie près d'ici. Dis-je sans le regarder.

- Hors de question. Dit-il froid.

Je m'arrête de mettre mon manteau et je le regarde cherchant à savoir s'il était sérieux et c'était malheureusement le cas.

- Tu as vu dehors ? C'est trop dangereux, je refuse. Dit-il épuisé rien qu'en prononçant ces quelques phrases.

- Papa écoute, on en a besoin, et même si je n'en trouve pas, je peux sûrement trouver des gendarmes qui m'expliqueront ce qu'il faut faire ou même quoi faire pour Lisa.

- Très bien alors j'y vais moi. Dit-il en prenant son manteau.

Je cours l'interrompre et je le force à me regarder.

- Papa regarde toi... Tu ne tiendrais pas deux minutes dans ton état... Laisse-moi y aller, je vais y arriver. Je ferai attention.

- Je ne peux pas te perdre toi aussi. Dit-il les larmes aux yeux.

C'était la première fois qu'il sous-entendait qu'elle était mourante et ça me déchire le cœur, mais je n'avais pas le choix.

À une certaine époque, j'ai fait un peu de tir et je me débrouillais plutôt bien sur une cible. Je sais que cela n'a pas vraiment avoir, mais c'était mieux d'être armé aujourd'hui que de ne pas l'être.

Je récupère un des couteaux de mon sac et le mets dans sa main. Il reste un peu de sang séché dessus bien que j'ai essayé de le nettoyer aujourd'hui.

- N'oublie pas de viser la tête pour ces choses, c'est la seule chose qui les tue. Normalement, tu n'en auras pas besoin ils sont assez calme dehors et n'essaye pas de rentrer si on est discret.

Il hoche la tête pour confirmer ce que je dis bien que l'idée ne lui plaît toujours pas.

- Ça va aller, je vais faire vite.

Il hoche la tête et me prend dans ses bras et me serre fort contre lui. J'en fais de même et ça me fait tellement de bien. Pour une fois, je me sens bien. Je crois qu'après tout ça, j'en avais besoin autant que lui.

- Sois prudente.

Je ne réponds rien et je finis de m'habiller. Je regarde ensuite par la fenêtre pour voir s'il y a une occasion qui s'offre à moi. Quand ce fut le cas, je me mets à courir en direction de la gendarmerie. Une course légère qui ne m'épuise pas au cas où je devrais réellement courir. J'évite beaucoup d'entre eux sans réelle difficulté, car ils sont généralement dans des maisons ou sont occupés à manger des restes humains à terre. J'arrive enfin devant la gendarmerie et je l'observe rapidement, car des rôdeurs s'approchent de moi. Le bâtiment a l'air en superbe état et tout est fermé. Je décide alors d'escalader la barrière puis d'atterrir dans la cours. Je regarde derrière moi les rôdeurs et je remarque qu'ils n'essayent pas de grimper, mais juste de m'attraper à travers la grille. Je me dirige alors vers la porte principale et j'essaye de l'ouvrir, mais elle est bloquée.

- Merde. Dis-je en m'éloignant pour avoir une vue d'ensemble.

Je regarde sur ma gauche et je décide de contourner le bâtiment à la recherche d'une autre entrée. Je pourrais briser une fenêtre, mais ça ferait trop de bruit et ça en attirer d'autres près des grilles ou même ceux qui sont possiblement à l'intérieur. Je trouve enfin par miracle une fenêtre légèrement ouverte que je peux ouvrir davantage en la forçant un peu, suffisamment pour que je m'y glisse. Une fois à l'intérieur tout est si calme et cela ne me rassure pas plus que ça. Je regarde autour de moi et je vois que c'est un bureau. La lumière du soleil me permet de voir pleinement l'endroit alors je fouille un peu à la recherche de clé, d'une arme ou d'un document intéressant. Je trouve finalement un jeu de clés et une lampe de poche. Je récupère également des piles que je range dans mon sac avec les clés. Je remets mon sac sur mon dos puis j'ouvre la porte du bureau, allume ma lampe torche et illumine les couloirs toujours vides et plongés dans le noir sans fenêtre pour être éclairé.

En observant le couloir, mon cœur se serre. Énormément de sang sur les murs et le sol. Ma déception l'emporte pensant que je trouverai des personnes pouvant m'aider. Cependant, je me rassure en disant que j'ai bien fait de rester discrète au cas où. Je reprends mon souffle qui s'est accéléré devant ce spectacle et décide de me reprendre. Je m'avance dans le couloir sur la droite pour remonter jusqu'à l'entrée toujours fermée et barricadée de siège maintenant que je peux voir de l'intérieur. Revenir à l'entrée me permet de trouver l'accueil qui est complètement vide. Où sont-ils tous ? S'il y a des barricades, c'est qu'il y a des gens ? Je fouille l'accueil à la recherche d'un plan pour ne pas chercher inutilement toutes les pièces et je le trouve assez vite sur un mur avec du sang dessus. Je le regarde et essaye de retenir le chemin à emprunter jusqu'armurerie. Donc je dois aller au fond à droite puis à gauche. Moi et mon sens de l'orientation, j'espère que ça ira. Je regarde les clés que j'ai récupérées et j'espère que ce sont les bonnes.

Je me donne un peu de courage et je m'élance dans le couloir. À peine, je commence à l'emprunter que j'entends un coup de feu puis un second dans la direction dans laquelle je dois me rendre. Chaque coup de feu me fait sursauter. Le silence qui s'ensuit me terrifie, car j'entends juste mon cœur battre très vite dans mes oreilles. Après quelques minutes de silence sans bouger, je me décide enfin à avancer. Je sers mon couteau dans ma main et m'avance silencieusement avec ma lampe torche. Je sers mon couteau tellement fort que mes phalanges sont blanches. Je le sers aussi fort que possible comme pour me rattacher à lui cependant, je sais que face à une arme à feu, je ne peux rien faire du tout.

Ma raison me dit de ne pas y aller, mais mon corps m'y emmène malgré tout. Le silence pesant interrompu autour de moi terrorise autant que mes pas et ma respiration qui le coupe. Je reviens enfin devant le bureau par lequel je suis entrée et décide de continuer ma route avec une hésitation évidente sur ce que je dois faire. Avancer ou reculer ? Un choix pas si facile. Au bout du couloir, je prends à droite puis je me dirige vers le couloir de gauche. Lorsque j'arrive au dernier tournant, je tombe sur un petit couloir de deux portes l'une en face de l'autre dont une de ces deux portes est grande ouverte. Entre ces deux portes se trouvent dans le couloir deux cadavres plein de sang sur le visage et un trou dans la tête assez conséquent. J'en déduis alors que ce sont deux rôdeurs ce qui peut expliquer les deux coups de feu. En seulement quelques secondes, je pense à un tas de choses en même temps, mais une idée en ressort principalement : une personne est à l'intérieur et armé. Étrangement au lieu de faire demi-tour comme tout le monde (même moi a une certaine époque) je m'avance vers cette porte le couteau levé prête à me défendre et voir ce que cache cette pièce où se trouve l'armurerie...

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