Chapitre 7: La confiance
Après mes retrouvailles avec mon petit ami nous avons passé la soirée à bouger sans cesse en contactant toutes les personnes possibles comme mon père pour moi ou ses parents pour Stéphane. Je n'ai jamais pu avoir de réponse malheureusement alors je suis inquiète, très inquiète. Durant tout ce temps nous étions devant la télé suivant les informations pour comprendre ce qu'il se passait, mais on ne nous disait rien d'autre que de rester chez nous enfermer et d'ouvrir à personne à l'exception des agents de l'État.
Le réseau avait beaucoup de difficulté à suivre le mouvement et je sens qu'il ne va pas tarder à nous lâcher alors on en a profité pour chercher nous-mêmes ce qui se passe en cherchant sur les réseaux sociaux et ce qu'on a vue était terrifiant... Tellement de cadavres et de plus en plus de ces choses qui ressemblent tellement à des zombies. Le mot morsure revenait sans cesse en expliquant qu'on sera l'un d'entre eux et que c'est trop tard après ça. Beaucoup disent qu'ils ne sont plus humains, ils sont juste le reflet de la personne qu'ils étaient et que maintenant ce ne sont que des animaux affamés. Affamés de nous.
Stéphane et moi après plusieurs heures devant ces informations, nous avons décidé de partir nous coucher pour oublier pendant quelques instants ce qu'il se passe dehors, mais j'en étais incapable, car même si je ne l'entends pas sur la télé ou sur mon téléphone, c'est dans les couloirs de notre bâtiment ou dehors dans les ruelles. Des gens hurlant à la mort qui me terrorise.
La fatigue était pourtant si intense après ces périples malheureusement, j'étais dans ce lit incapable de fermer les yeux en appréhendant demain. Je me tourne vers mon petit ami pour le regarder dormir en observant son visage, avec sa barbe qu'il laisse pousser sous mon envie même si rasée lui va tout aussi bien et ses magnifiques cheveux châtains. Je n'ose pas le toucher de peur de le réveiller même si j'en meurs d'envie alors je me lève juste discrètement du lit pour aller dans le salon. Il fait nuit noire, mais pas assez pour ne rien voir du tout dans l'appartement. Je me dirige vers la fenêtre pour regarder dehors et observer notre nouveau monde, ma nouvelle vie qui est uniquement éclairée par des bâtiments en feu ici et là. Je prends mon téléphone pour regarder les informations encore une fois, mais étrangement rien ne fonctionne. J'essaye une nouvelle fois d'appeler mon père, mais cette fois si ça ne sonne même pas. Je regarde de nouveau mon téléphone et je remarque que je n'ai plus de réseau du tout. Je cherche dans l'appartement dans l'espoir d'avoir juste une barre pour le contacter, mais rien du tout. Je regarde de nouveau dehors et je remarque qu'il n'y a plus d'électricité non plus dehors.
- Non, non.
J'essaie de le rallumer, de bidouiller le wifi, mais rien à faire tous les réseaux sont éteints. Ensuite, j'essaie la lumière plus rien du tout. Le réseau électrique s'est arrêté.
- Tout va bien ? Demande une voix derrière moi endormi.
Je me tourne vers lui pour voir Stéphane et lui montre qu'on a plus de courant. Il essaye à son tour et toujours rien.
- Je n'ai pas l'impression que la crise a l'air de s'arranger. Dit-il simplement.
Je m'assois sur le canapé et pose ma tête entre mes mains. Je le sens s'asseoir à côté de moi et me prendre dans ses bras.
- Ça va aller. Dit-il d'une voix pas convaincue lui-même.
Je lève mes yeux vers lui et son regard triste le trahit, mais je ne peux m'empêcher de m'emporter, car j'ai l'impression que c'est la seule chose que je peux faire.
- Comment ça pourrait aller ? Tu sais parfaitement que dans quelques heures, on va se séparer pour retrouver nos familles le plus vite possible sans savoir quand on se retrouvera.
- Je sais... Mais on ne doit pas perdre espoir, on va retrouver d'accord ? Dit-il.
- Comment ?
- Récupère ta famille et tu nous rejoins dans la maison de ma famille. On a une grande maison et des murs autour pour se protéger avec un portail, on peut être tous ensemble à l'abri. On vous y attendra.
Je le regarde quelques secondes sans rien dire. C'est vrai que ce n'est pas une mauvaise idée. Au moins nous sommes sûr de nous retrouver dans ce chaos. Je souris et l'embrasse tendrement. Seulement au fond de moi je sens que je ne serai plus jamais auprès de lui que ce sera notre dernière soirée ensemble.
- Je t'aime ne l'oublie jamais. Lui dis-je tristement.
- Moi aussi. Dit-il en me souriant aussi.
Il se lève et me tend la main.
- Aller vient, on doit se reposer demain risque d'être une journée épuisante.
Je prends sa main et le suis jusqu'à notre chambre qui bientôt ne sera plus la nôtre. Je me niche dans ses bras et nous passons une bonne partie de la nuit à nous embrasser et nous câliner en appréhendant demain.
Je vérifie une dernière fois mon sac à dos qui contient une tenue de rechange, un peu de nourriture et d'eau, un couteau, mon téléphone juste au cas où et ma peluche porte bonheur, notre emblème juste à nous Stitch. Je le mets sur mon dos en prenant un second couteau puis je regarde mon petit ami qui a l'air prêt lui aussi.
- Jusqu'à ce qu'on atteigne les deux voitures, on reste ensemble d'accord. Plus on sera discret mieux ça ira. Dit-il en me regardant pour voir si j'ai bien compris.
Je hoche la tête ne sachant quoi ajouter de plus. Je me dirige vers la porte prête à l'ouvrir, mais une main m'en empêche. Je me tourne vers mon petit ami pour lui demander ce qui se passe, mais je n'ai pas le temps qu'il est en train de m'embrasser. Un baiser long et douloureux qui signifie notre départ. Je sens qu'il n'est pas rassuré malgré tout ce qu'on a prévu et je ne peux l'en blâmer, car je suis moi aussi terrifiée. Terrifiée de le perdre, terrifiée de ne pas retrouver ma famille et lui aussi par la suite. Mais tout se passera bien, il faut que j'y croie. Tout se passe si mal depuis le début que ça va aller cette fois-ci. Je cesse de l'embrasser pour le regarder dans les yeux.
- Tout ira bien.
Il hoche la tête puis me lâche pour que je puisse enfin ouvrir cette fichue porte et cette fois rien n'est comme hier. Nous sommes tout juste à l'aube alors dehors le soleil se lève doucement pour que l'on puisse voir sans pour autant se faire remarquer. Étrangement ce qui m'effraie le plus c'est ce calme. Pas un bruit. Pas de personnes, pas d'animaux ni le bruit de ces choses. Je regarde Stéphane qui a aussi le visage perdu. Lui aussi, il trouve ça étrange. Nous avons entendu hurler toute la nuit et là plus rien. Je regarde partout cherchant une de ces choses pour être rassuré en l'évitant et ne pas tomber sur elle par surprise, mais rien du tout. Stéphane me fait signe de la tête d'avancer et je le suis en serrant bien mon couteau dans mes mains.
On avance doucement, trop doucement à mon goût, mais on doit se faire discret. On arrive enfin sur la longue route, où j'ai évité ces monstres manger une pauvre personne hier seulement cette fois tout est vide. On croirait presque que c'était juste un mauvais cauchemar tout ce qui s'est passé, mais le sang par terre me ramène à la réalité. Non, ce n'était pas un rêve, tout était réel et ils ne sont sûrement pas loin. Nous continuons et arrivons presque aux voitures quand nous entendons une personne hurler juste derrière nous. Je me retourne en sursautant et là, je vois une fille à une dizaine de mètres courir vers nous avec derrière elle une vingtaine de ces choses affamées la suivre droit sur nous. Je sens Stéphane prendre ma main pour me tirer et me faire courir.
- Fonce à ta voiture vas-y ! Dit-il en me poussant vers la bonne direction.
- Ils sont trop proches on n'y arrivera pas. Criai-je en courant.
- Si vas-y je vais les distraire toi fonce ! Hurle-t-il en me poussant vers les véhicules et en s'éloignant de moi.
- Quoi ? Criai-je en me retournant.
Je n'ai pas le temps d'avoir de réponse que Stéphane part sur la gauche en hurlant pour les attirer vers lui et non dans ma direction. Je me mets à ralentir et je le vois s'éloigner avec ces choses à sa poursuite. Non... Je m'apprête à le suivre, mais je vois un de ces rôdeurs s'approcher de moi malgré tout. Je recule en levant mon couteau, prête à le frapper. Quand il arrive à ma hauteur, je lui plante un coup de couteau dans son torse. Il recule et tombe à terre, mais à peine une seconde plus tard, il essaye de nouveau de se relever et de venir vers moi. Non, c'est impossible, il devrait être mort... Alors je frappe de nouveau, encore et en encore en ayant les larmes qui coulent et se mêlent au sang et au massacre que je fais sur moi. Ça ne devait pas se passer comme ça... Je m'arrête de le frapper en reprenant conscience de ce que je fais et je regarde le corps sous moi et tout ce que je vois, c'est du sang partout sur moi et autour de moi. Son ventre ouvert par mes coups avec ses organes en train de s'enfuir de son corps. Je ne peux plus me retenir davantage et je vomis à côté de moi en voyant ça. Je reprends mon souffle jusqu'à ce que j'entende un gémissement. Je regarde de nouveau le corps et je constate qu'il bouge toujours. Non... Comment ?... Comment c'est possible ?
Avec tous ses organes et le massacre que j'ai fait il est incapable de bouger sous moi mais on voit qu'il essaye toujours de me mordre malgré tout. Cette fois, je me mets à réfléchir. Pourquoi les deux autres sont morts tout de suite eux ? Puis, une idée me vient. Je lève mon couteau une dernière fois doucement et le plante dans son crâne et instantanément, il cesse de bouger. Tout mon corps tremble et mes larmes coulent silencieusement pendant que je regarde mon « Chef d'œuvre ». Alors ils ne peuvent mourir que de cette manière ?
Je décide de garder cette information de côté et repense à Stéphane. Je lève d'un seul coup et je regarde où Stéphane est parti. Je commence à courir dans sa direction, mais je m'arrête d'un seul coup. Il s'est sacrifié pour que je puisse retrouver ma famille. Que dois-je faire ? Le suivre et risquer de nous tuer tous les deux ou de partir et de lui faire confiance ? Je sais qu'il ne se suiciderait pas de façon stupide, il va s'en sortir. J'essuie mes larmes avec mon bras en regardant de nouveau le cadavre puis la direction qu'à emprunter Stéphane pour ensuite me diriger vers les voitures. Je monte dans ma voiture, je regarde la sienne une dernière fois puis je démarre le cœur lourd.
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