Chapitre 6: Les retrouvailles

J'observe la rue et je vois quatre de ces monstres occupés à dévorer quelque chose par terre. S'ils sont occupés, je pourrai passer discrètement à côté d'eux. J'avance en surveillant les alentours aux aguets. Arrivée près de ces choses, je me mets derrière une voiture. Mon bâtiment est à une minute en courant d'ici, mais si je cours, je risque de les attirer. Je réfléchis à la meilleure solution et je préfère rester discrète. Je marche finalement le plus silencieusement à côté d'eux et les contourne la boule au ventre en atteignant enfin mon bâtiment. J'active mon badge pour la porte pour l'ouvrir puis je la referme directement derrière moi sans aucun problème. Mon appartement est au premier étage. L'immeuble est plongé dans la pénombre totale alors je sors mon téléphone, le rallume et lance ma lampe torche. Je vérifie ma batterie une dernière fois et constate que je n'ai que cinq minutes avant qu'il ne me lâche. Je ne perds alors pas de temps et ma lampe torche dans une main ma raquette dans l'autre, je me dirige vers les escaliers. Arrivée devant la porte menant aux étages mon cœur s'arrête. Du sang, de grosse trace de sang par terre et sur la porte. Mes larmes menacent déjà de couler terrifiée, mais je refuse de le considérer mort sans l'avoir vue de mes yeux quitte à perdre la vie moi-même.

En me retenant de vomir, je pousse la porte en évitant de toucher le sang. Je regarde les escaliers et je n'entends toujours rien dans l'immeuble. Je commence à monter en écoutant le moindre bruit prête à courir ou à frapper. Arrivée à presque la moitié, j'entends un hurlement deux étages au-dessus de moi d'une femme ce qui me fait sursauter de peur. Je reprends mon souffle après que les cris cessent et je reprends ma montée atteignant enfin la porte de mon étage. Je l'ouvre silencieusement et je regarde autour de moi dans le couloir et mon regard s'arrête toute suite sur ma porte d'appartement puis mes larmes coulent sans que je ne m'en rende compte. Je chuchote un léger non en me dirigeant vers la porte de mon appartement qui se trouve être entre ouverte ce qui n'arrive jamais, car il a une phobie avec ça et la garde jamais ouverte, jamais. Je me mets à courir cette fois sans prendre le temps d'être discrète et je cherche mon petit ami en hurlant son prénom à l'intérieur. Seulement, je n'ai pas réellement besoin de chercher si longtemps, car dans l'entrée, je trouve une personne sur le sol. Mes yeux s'écarquillent et cette fois, mon regard se lève vers la personne debout et cette fois, je vois Stéphane. Je m'arrête à un mètre de lui et le regarde. Il a un couteau en sang dans sa main et le visage perdu sur le corps d'une femme par terre. Il est tellement perdu qu'il ne remarque pas ma présence toute suite jusqu'à ce que je prononce de nouveau son nom doucement. 

- Lu... Lucie ? Dit-il en levant enfin son regard sur moi. 

Je reprends ma course pour le prendre dans mes bras et lui, il lâche le couteau en le faisant tomber par terre pour me serrer contre lui plus fort. Ce simple contact fait couler mes larmes davantage ne sachant plus contrôler mes émotions refoulées de ces dernières heures. Il me lâche rapidement, car on entend du bruit dans les escaliers et on ferme la porte pour éviter d'en attirer d'autres. Il me reprend dans ses bras plus longuement cette fois puis ensuite me recule pour me regarder de tout le long et j'en fais de même. Il est si pale que je m'inquiète de sa santé, mais le sang sur lui se trouve être celle du cadavre à terre et n'a l'air d'avoir aucune blessure. Je regarde ensuite le cadavre sur le sol qui se trouve être celui d'une femme dans la vingtaine. 

- Écoute, je sais que ça va être difficile à croire, mais je ne l'ai pas tué enfin pas vraiment... Dit-il cherchant ses mots mal à l'aise. 

- Tu as été mordu ? Demande je pour m'assurer qu'il va bien comprenant bien qu'il s'était juste défendu contre une de ces choses.

- Non, je vais bien. Elle a essayé et j'ai dû me défendre... Dit-il honteux.

Je le prends de nouveau dans mes bras, mais cette fois plus court que la fois précédente. Il me regarde de nouveau, mais cette fois avec un regard perdu. Je n'ai pas pensé à mon apparence une seconde, mais en effet, je dois être dans un état pitoyable trempé avec le système incendie, le sang séché sur mon tee-shirt de la femme que j'ai dû abattre et mes yeux rouges d'avoir pleuré.

- Il faut que tu me racontes tout. Dit-il comprenant que ça a été un moment difficile.

On s'éloigne du corps pour aller dans le salon et je m'assois sur le canapé puis je lui raconte tout en détail, tout ce que j'avais vue ou entendu. Durant tout le moment de mon récit, il est resté debout sans m'interrompre une seule fois. 

- Et c'est comme ça que je suis arrivée ici. Quand j'ai vu la porte ouverte, j'ai cru le pire... Dis-je en terminant mon récit. 

- Je vais bien tant fait pas. Dit-il rassurant en me prenant ma main.

- Et toi, qu'est-ce qui s'est passé avec cette femme ?

- Oh, et bien j'étais en train de parler avec Aurélien au téléphone et j'ai entendu plein de hurlements à l'extérieur. Je suis allé voir, mais sans succès. Ensuite, il m'a dit d'aller voir aux actualités. J'y suis allée et j'ai vu un tas de choses affreuses et des messages d'alerte comme quoi on devait rester confiné chez nous par sécurité. À ce moment-là, j'ai essayé de t'appeler, mais je n'ai pas réussi à t'avoir, je me suis inquiété, j'étais prêt à venir te chercher quand j'ai entendu quelque chose dans le couloir et j'ai vu une jeune blonde en sang en train de cogner contre la porte. Sur le coup, j'ai cru que c'était toi alors j'ai ouvert toute suite et cette fille s'est jetée sur moi et a essayé de me... Mordre. Je l'ai poussé, j'ai pris notre couteau et je lui ai planté dans la tête... Je... Je te jure je me suis juste défendu et je lui ai interdit de s'approcher. Dit-il pas très sûr de lui.

- Tu as fait ce que tu devais faire n'en doute pas, j'y ai été obligé moi aussi...

On reste silencieux comme ça dans le noir quelques instants.

- On ferait mieux de barricader la porte, de rester silencieux dans le noir afin de ne pas se faire remarquer. Dis-je.

- Oui, je vais mettre le corps de cette fille sur le balcon, je pense aussi...

Je hoche la tête et je pars bloquer la porte avec des chaises en étant discrète puis je déplace le corps avec lui. Une fois nos tâches finies on se regarde ne savant pas quoi dire cette situation était tellement nouvelle et perturbante.

- On ferait mieux de se laver et de dormir. On réfléchira demain à ce qu'on peut faire de plus. On aura sûrement plus d'informations demain.

Je hoche la tête sans âme. Des informations ? Quand je regarde dehors, j'ai l'impression qu'on nous a juste laissé tomber. Sur la route, je n'ai croisé ni policier, ni militaire. Je pars dans ma douche et je fais couler l'eau chaude sur moi qui me réchauffe du froid de dehors et de l'eau sur moi qui n'arrangeai rien a l'air frais. Je ferme les yeux essayant de tout oublier, mais c'était impossible, je les voyais sans arrêt, ces choses horribles dévorées des gens sans la moindre hésitation. C'était comme si la personne qu'ils ont été a cessé d'exister. Je frisonne à mes pensées qui se mélangent quand j'entends du bruit derrière et du mouvement. Je me retourne en sursautant mais, ce n'est que Stéphane.

- Est-ce que ça va ? Me demande-t-il en me prenant dans mes bras par-derrière tout en posant un baiser sur mon cou. 

Je fais non de la tête incapable de prononcer un mot de plus et on reste dans les bras de l'un et de l'autre dans la chaleur de l'eau chaude et du contact doux de nos peaux l'une contre l'autre.

- Je suis inquiète pour ma famille. J'ai essayé d'appeler mon père, mais il ne m'a jamais répondu, j'aurai dû répondre toute suite, il était peut-être en danger et je l'ai laissé tomber. Lançai-je quelques minutes plus tard coupables.

Il recule pour me tourner vers lui et prendre mon menton pour lever mon visage vers lui.

- Ne te reproche rien. Tu as été très courageuse. Regarde tout ce que tu as fait pour me retrouver pas beaucoup de monde l'aurai fait. Ma famille s'est mise en sécurité dans leur maison. Leur portail devrait les protéger. J'y ai beaucoup réfléchi et je pense qu'on devrait aller là-bas. Mon frère et ma sœur rejoignent mes parents là-bas, on peut y être en sécurité.

- Je ne peux pas laisser ma famille, il faut que j'aille la chercher Steph. Ma sœur n'a que trois ans. Comment va-t-elle s'en sortir si je la laisse ?

Il ne dit rien et moi non plus. Je retourne dans ses bras dans un silence pesant, car nous savons tous les deux ce qui nous attendait demain... Nous allions nous séparer...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top