Chapitre 22: La horde

- Lucie ! Lucie ! Réveille-toi !

J'entends mon nom au loin et je sens qu'on me bouscule légèrement, mais je décide d'ignorer ça en me retournant pour me replonger dans mon sommeil reposant sans rêve dont j'ai cruellement besoin.

- Lucie ! Il faut partir debout ! Continue la voix.

Je grogne et j'ouvre enfin les yeux et le soleil m'éblouit d'un seul coup. Je ferme fortement les yeux pour pouvoir accéder de nouveau à ma vue en les frottant également. Pourquoi les rideaux sont-ils ouverts ? J'entends de l'agitation autour de moi alors j'ouvre de nouveaux les yeux et je laisse quelques secondes à mes yeux pour s'adapter. Le temps que je me lève, je vois les garçons en train de ranger toutes les affaires que nous avons avec un air assez stressé et de façon très rapide. Je les analyse sans comprendre et aucun des deux ne s'intéresse à moi. J'ouvre la bouche pour demander ce qui se passe quand une ombre passe devant la fenêtre puis une autre et encore une autre ce qui m'interrompe. Je m'approche et ce que je vois dehors me terrorise. Il y a une cinquantaine d'entre eux dans la rue, quasiment le double d'hier soir. Qu'est-ce qui s'est passé ? Le soleil dehors est très haut et fort alors je regarde ma montre et je remarque qu'il est déjà une heure de l'après-midi. Je me retourne vers eux en colère.

- Pourquoi vous ne m'avez pas réveillé ? Ça fait des heures qu'on devrait être rentré ! Dis-je en hurlant un peu trop fort.

Ils se tournent tous les deux vers moi en me faisant signe de me taire. Je regarde derrière moi et je vois qu'il commence à s'approcher de nos fenêtres de plus en plus. Le bruit des zombies qui frappent ici en attire d'autres et bientôt, ils vont entrer ici. Je ferme les rideaux d'un seul coup comme pour éviter le problème et je m'approche des deux autres.

- Qu'est-ce qui se passe ici merde ? Dis-je furieuse, mais plus silencieusement même si cela ne sert plus à grand chose étant donné qu'il continue à frapper de plus en plus fort contre les fenêtres et la porte.

- Quand je me suis réveillé, j'ai remarqué qu'ils étaient encore plus nombreux que la vieil alors Damien et moi, on a pensé que tu pourrais dormir encore le temps que ça se calme, mais finalement ça n'a été que de pire en pire, car c'est carrément une horde dehors. Le problème a été que le peu a frappé ici en attiré d'autre puis d'autres et maintenant, il faut partir avant qu'il n'arrive à entrer. Dit-il inquiet.

Je regarde par la fenêtre que je viens de couvrir du rideau qui commence à faire un bruit de moins en moins rassurant. Vu leur nombre, on a aucune chance en restant ici. On doit partir sur-le-champ. Je me tourne et je commence à finir de ranger mes affaires avec eux au plus vite.

Après avoir tout rangé dans mon sac ainsi que mes effets qui ne me quittent jamais que je n'ai pas su me séparer hier. Je m'attache rapidement mes cheveux blonds en une queue-de-cheval rapide, je m'habille de mon jean noir, un débardeur noir et mes bottines noires. Nous sommes enfin tous prêts. Nous nous distribuons à chacun un pistolet, les trois seuls que nous avons avec un chargeur rempli de moitié seulement. Cela ne nous aidera pas contre le monde dehors, mais c'est mieux que d'être les mains vides. J'ai regardé longuement Damien avec le pistolet, mais je n'ai rien dit, car je dois lui faire confiance, il aurait pu nous trahir plusieurs fois depuis et je commence à bien m'entendre avec lui. D'autant qu'un aussi bon tireur est utile, surtout maintenant. J'aimerais pouvoir apprendre, mais ce n'est pas le bon moment du tout. Je vérifie les lieux une dernière fois et quand je rejoins les garçons à l'étage dans une des chambres, je remarque qu'ils chuchotent en regardant dehors. Quand je m'approche, ils cessent et ferment le rideau précipitamment.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande-je directement.

- Euh... Dit Thomas en passant sa main dans ses cheveux mal à l'aise.

- Une horde approche. Dit finalement Damien.

Il a un don pour dire les choses simplement même les choses les plus compliquées à entendre. En quelques sortes, il me rappelle Stéphane... Leur franchise est épatante. Ils sont si ressemblants et si différents à la fois. Stéphane était beaucoup plus réserve avec des cheveux châtains et Damien lui a les cheveux noirs avec très peu de gêne, mais ils sont tous les deux très francs et sûrs d'eux. C'est... Étrange. 

- Comment ça une horde ? Dis-je en ignorant ma dernière pensée et en m'approchant de la fenêtre.

J'ouvre le rideau en grand et Damien me montre quelque chose au loin. Je le remarque instantanément, une grosse tâche noire à quelques rues d'ici. On peut le voir grâce à la hauteur de la maison et heureusement sinon nous serions tombé en plein dessus puisque notre voiture se trouve là-bas. Des frissons me gagnent instantanément en voyant ça. Il y en a combien ? Des centaines ? On ne s'en sortira jamais d'autant que notre véhicule est pile dans leur chemin, on y sera jamais avant eux. Heureusement pour nous, ils ne courent pas très vite, mais peuvent nous rattraper quand même ce qui doit être dû au fait qu'ils soient mort de l'intérieur. Ils sont même rares ceux que j'ai vu courir.

- Le bruit que font ceux devant la maison attire les autres ici. On doit partir vite. Dit Damien.

À ce moment-là, on entend une des fenêtres en bas commencé à se briser.

- Le problème, c'est comment ? La cinquantaine ici bloque la rue si on sort, on se fera envahir en quelques secondes. Répondis-je inquiète.

- Oui, mais on ne peut pas rester ici indéfiniment. Si la horde vient jusqu'ici, on a aucune chance. On a que quelques minutes pour se décider d'autant que ceux qui sont déjà là vont bientôt finir par entrer. Dit Thomas.

Comment passer à travers tout ça ? On ne peut pas traverser, ce n'est pas possible. La seule solution, c'est de trouver un autre chemin pour contourner la horde. Cependant, on ne pourra jamais récupérer notre véhicule. Je regarde la rue et à gauche, je remarque que la rue se ferme dans un cul-de-sac donc on doit au moins se diriger vers la horde le plus vite possible puis changer de route pour éviter de tomber sur elle. Nous devons donc agir maintenant sinon nous serons bloqués. Leurs regards se figent sur moi comme pour attendre une solution miracle de ma part. Pourquoi moi ? Je ne suis pas un leader, je n'ai jamais été capable d'en être une. Stéphane aurait été un meilleur leader. Aller Lucie ! Réfléchis !

- Je... Laissez-moi réfléchir. Dis-je en leur tournant le dos en fermant les yeux.

Stéphane aide moi... Je sers mon collier si fort entre mes doigts les yeux fermés comme pour l'appeler. Aide-moi, s'il te plaît. Je sers toujours mon collier depuis quelques secondes quand tout à coup, le plan me vient enfin en tête. Ça y est, je sais !

- On va devoir abandonner la voiture. Dis-je en ouvrant de nouveau les yeux d'un ton sérieux. 

- Attends, quoi ? Demande Thomas septique.

- Elle a raison. Dit Damien, tout de suite en souriant comprenant que j'ai enfin trouvé une solution. Elle est pile dans la horde, on ne pourra jamais traverser. Mais est-ce que tu as un plan pour traverser la rue, car là, c'est impossible. Dit Damien.

- Mais toute la nourriture et le matériel qu'on a récupéré ? Dit Thomas. On va en avoir besoin, ils doivent commencer à être en manque de nourriture là-bas. 

- Nos vies sont plus importantes, des gens comptent sur nous. Dis-je ensuite en regardant la rue devant nous remplit de rôdeurs à la recherche d'un passage toujours mon collier dans ma main pour m'aider.

Comment passer ? Les jardins ? Non, ils ne sont pas tous liés et on sera forcé de retourner dans la rue et le problème sera le même. Mais peut-être que je peux les utiliser pour parvenir à la suite de mon plan.

- Il faudrait qu'on les amène dans un seul et même endroit bruyant et visible qui nous fera passer discrètement dans la rue. Dis-je en réfléchissant et je repense à l'université et à l'alarme incendie.

Une alarme incendie ici, ce n'est pas sûr, mais un incendie lui, c'est possible.

- Il nous faut un incendie assez grand pour les éloigner de la fin de la rue et passer discrètement. Leur dis-je finalement en me tournant vers eux.

Ils me regardent en réfléchissant à ma proposition.

- Je ne comprends pas là. Dit Thomas.

- Tu te souviens, ce que j'ai fait à l'université ? Le bruit les a attirés non ? Alors si je fais brûler une de ces maisons plus loin dans le cul-de-sac la plupart vont être attiré là-bas. On aura ensuite un chemin dégagé pour partir tranquillement. Le bruit de l'incendie couvrira nos pas quand on partira et la rue sera un peu moins remplie et plus sûre.

- Tu veux... Faire exploser une maison ? Demande Damien si je suis réellement sérieuse.

- Il me suffit d'accéder à une ou deux maisons au-dessus en direction du cul-de-sac. Ensuite, je verse de l'alcool et des objets inflammable dans la maison et l'allumette fera le reste. J'allume le gaz également comme ça, ça ne fera pas que brûler, mais ça va exploser et ils vont tous être attirés ici. Avec un peu de chance, ils ont l'air d'être assez stupide pour même aller dedans et ça en tuera certains pendant que nous, on fonce à l'opposé à la recherche d'une autre voiture si c'est possible et on se casse d'ici.

- Ça a l'air dangereux. Dit Thomas.

- Mais c'est notre seul plan. Je vais le faire. Dit Damien pour enrichir.

- Quoi ? Non ! C'était mon idée donc c'est à moi de le faire. Dis-je choquée.

- Je ne vais pas te laisser y aller, c'est trop risqué. Répond-il.

- Mais vous n'avez pas le choix. Écoute Damien, on a vu comment tu tires, tu es un expert. Moi et Thomas, on ne fait pas le poids. Il faut que tu ailles à l'extrémité de la rue pour me couvrir la rue s'il en reste quand je vous rejoindrai. Toi, Thomas, tu vas l'aider au mieux, mais surtout prends ton temps, on a déjà perdu beaucoup de munitions et ça va être compliqué d'en retrouver. Moi, je vais juste me faufiler dans une maison au pire s'il y a un ou deux rôdeurs, je saurai gérer, je l'ai déjà fait.

- Non, c'est à moi de le faire alors. Dit Thomas.

- Non, je préfère que tu sois avec Damien. Même si je ne suis pas une experte, je réussis un peu mieux le tir que toi et je suis plus petite que vous donc plus discrète que vos 1m90 à vue de nez. Dis-je.

Le verre se brise de plus en plus, en bas. Alors je n'attends pas de réponse de leur part et me dirige vers le jardin. Derrière, je vois qu'ils m'ont suivi alors nous refermons derrière nous quand nous sommes dans le jardin. À ce moment-là, ils commencent déjà à entrer au fur et à mesure dans la maison. Je vois qu'ils me regardent vraiment inquiet, mais nous n'avons pas beaucoup de temps.

- Vous savez que c'est la seule solution et on a pas beaucoup de temps. Dis-je en insistant pour me diriger vers la barricade de jardin en direction du cul-de-sac.

Après avoir pris nos sacs et le peu d'affaire avec nous. Heureusement les choses que je ne voulais absolument pas perdre comme des livres que j'ai récupéré à mon appartement et mes affaires personnelles sont avec moi ici et non dans la voiture que nous allons abandonner. Nous avons un peu de nourriture aussi, mais très peu, car nous n'avons pas beaucoup de place dans nos sacs. Ils me suivent ensuite pour m'aider, mais quand je passe devant les tombes, je m'arrête une seconde pour les toucher comme pour leur dire adieu une toute dernière fois. C'est pour toi papa, c'est pour vous tous que je me bats. Ensuite, les garçons m'aident à escalader la barrière après avoir vérifié qu'il n'y avait aucun zombi dans ce jardin et j'arrive de l'autre côté. Ensuite, je me tourne vers eux et je les vois à peine derrière la barricade en bois. On entend qu'ils commencent à casser la porte-fenêtre qui mène au jardin dans lequel ils se trouvent.

- Ne restez pas dans ce jardin, il va bientôt être infesté. Passer par la maison d'à côté. Entrer en brisant la fenêtre quand vous entendrez l'incendie ça vous permettra de passer inaperçu.

- Fais attention à toi s'il te plaît. Me dit Thomas vraiment inquiet.

- Lorsque l'incendie est là attendez cinq minutes, pas plus, si je ne suis pas revenue partez sans moi.

- Hors de question. Dit Thomas.

- Tu n'auras pas le choix, on n'a pas le droit de tous mourir ici.

- Je refuse. Dit Thomas.

- Damien s'il te plaît. Dis-je en lui demandant indirectement de gérer si besoin.

- D'accord. Dit-il après plusieurs secondes de silence.

- Non. Hurle Thomas toujours contre l'idée. Je ne peux pas te laisser, il me le pardonnerait jamais.

- Thomas ? Dis-je avec de légères larmes et d'une petite voix.

Il se calme un peu et ne me répond pas, mais je sais que j'ai toute son attention.

- Prends soin de ma famille pour moi et dis à Léonie que je suis désolée et que je l'aime de tout mon cœur.

Je sais que je ne suis pas morte, mais c'est une mission très dangereuse et je risque de ne pas revenir. Cela peut autant être l'explosion que le chemin du retour qui peut causer ma fatalité, c'est pour cela que je voulais lui dire ça. Si je dois mourir aujourd'hui, je mourrai pour une bonne cause. 

- Lucie attend ! Dit Thomas.

Mais je ne lui laisse pas le temps de poursuivre et je cours vers l'autre barricade à l'opposé d'eux pour changer de maison ou plutôt de jardin avec une légère larme qui coule le long de ma joue. S'il te plaît, Damien sort Thomas de là.

Lorsque j'atterris dans le deuxième jardin, je regarde autour de moi et c'est vide. Je continue pour m'avancer dans le troisième jardin. Je dois m'éloigner le plus possible pour éviter que ça n'explose trop près de nous mais pas trop loin non plus pour attirer l'attention de ceux du bout de la rue. La prochaine maison, ce sera la bonne. J'escalade de nouveau en essayant de me dépêcher, car les garçons comptent sur moi. Quand j'atterris dans le nouveau jardin, il est toujours vide tant mieux. Je m'approche de la maison et j'essaie d'ouvrir la porte, mais bien entendu, elle est fermée. Cependant comme toutes les maisons se ressemblent ici, la porte est comme la nôtre, c'est une porte vitrée. Je regarde alors autour de moi et je cherche quelque chose pour la briser. Je pourrais utiliser mon arme, mais ça serait du gaspillage et une pierre fera assez de bruit pour commencer à les attirer ici. Par chance, je trouve une énorme pierre assez grosse pour briser la vitre d'un seul coup si je lance bien. Peut-être que mon père avait raison ? Tout n'est pas perdu. Je vais me battre Papa pour toi, pour nous tous.

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