Chapitre 18: Mort à cause de moi
On a tous trouvé un coin dans l'appartement pour nous reposer. Nous avons posé des couvertures sur le sol pour dormir dans la même pièce afin que j'ai un œil sur Damien. Je suis donc assise depuis un moment dans un coin seul en train d'observer Damien. Je ne me cache pas pour l'observer puisqu'il le sait très bien à un moment donné il m'a même fait un clin d'œil pour me provoquer et je lui ai lâché mon regard le plus noir possible. Depuis, il fixe toujours dehors en silence. Qu'est-ce qu'il fait exactement ? Il réfléchit. Mais a quoi ? Comment nous tuer ? Comment récupérer son arme ? Ou a totalement autre chose. À un moment donné, j'ai remarqué quelque chose dans ses yeux une chose comme de la tristesse, mais a changé de regard quand il s'est souvenu que je l'observe et il a décidé de me tourner le dos pour fixer une autre fenêtre. Après quelques instants, Thomas s'approche pour me donner une assiette, je suis sur le point de refuser, mais son regard m'en empêche. Alors je décide de manger un peu. Nous mangeons froid étant donné que nous voulons rester discret et ne pas attirer plus de rôdeurs avec le bruit et la lumière. Ensuite, je vois Thomas apporter une assiette à Damien et il décide de manger côte à côte et de discuter. Je décide de profiter de ce moment pour poser mon assiette à peine entamée pour sortir mon couteau, son couteau. Je l'ai nettoyé au mieux, mais il reste un peu de sang sec. Stéphane... Où pourrait-il être si ce n'est pas ici ni dans la maison ? J'aimerais tellement savoir s'il a réussi à s'enfuir d'ici. Comment pourrais-je... Sa voiture ! Mais oui ! Si sa voiture est toujours là alors c'est qu'il sûrement... Mort ici. Mais si sa voiture est partie alors il y a une chance même infime qu'il soit quelque part.
- Sa voiture. Dis-je enfin.
Les deux garçons s'arrêtent et se tournent vers moi. J'expose mon hypothèse sans trop en dire pour que Damien ne comprenne pas. Je refuse qu'il sache de quoi on parle. Ou alors Thomas lui en a déjà parlé ? Je n'espère pas.
- C'est vrai que c'est une bonne idée pour obtenir nos réponses. Est-ce que tu as vu ces clés quelque part ici ? Demande-t-il.
- Et bien quand on s'est... Séparé. Dis-je en lâchant un regard rapide à Damien comme pour éviter de trop en dire. Il les avait sur lui alors je n'ai pas vraiment cherché non.
Je décide de me lever et d'inspecter une nouvelle fois mon appartement à la recherche de ces clés ou d'un autre indice, mais rien. Beaucoup de vêtements ont disparu, mais ça ne signifie pas que ce soit lui étant donné les pilleurs que nous avons rencontré. Je reviens une quinzaine de minutes plus tard avec aucune nouvelle chose a annoncé.
- On ferait mieux de dormir. Demain, on ira voir si sa voiture est au parking comme ça, on sera fixé. Dit Thomas.
- Je prends le premier tour de garde. Dis-je.
- Moi le second. Dit Damien.
- Non, ça sera Thomas. Toi, tu dors. Dis-je froidement.
Il s'apprête à répliquer, mais Thomas le devance.
- Elle a raison, on ne peut pas te faire complètement confiance pour le moment.
Il fixe Thomas, ensuite moi puis sans répondre, il s'installe pour dormir, dos à nous. Je regarde Thomas et je fais un mouvement de tête comme pour le remercier de m'avoir suivi sur ce coup. Il me fait un petit sourire triste puis lui aussi, il s'installe pour s'endormir. Cette garde est assez longue seule à ne rien faire, mais j'en ai l'habitude maintenant en dormant peu, voir pas du tout. Je suis à une fenêtre et je décide de fixer le balcon et je vois le corps de la femme que Stéphane a tué, il y a quelques jours. Il est en train de pourrir dehors et je n'ose pas ouvrir pour l'odeur qui doit être ignoble. Ensuite, je regarde dehors l'ensemble de la cours commune et des bâtiments et je vois plusieurs rôdeurs partout.
Comment on a pu en arriver là ? Où sont toutes les forces de l'ordre ? Nous ont-ils tous abandonnés avant même que tout commence ? Ça me met tellement en colère de savoir qu'ils ont pu fuir eux et sûrement tous les riches et les politiciens alors que nous, nous sommes en plein dans cette merde ne sachant pas quoi faire. Sans électricité, sans téléphone et bientôt sans eau ni gaz. Qu'allons-nous faire ? Pendant que je réfléchis un moment, je me rends compte que trop tard du mouvement à côté de moi et quand je me tourne, je vois Damien à côté de moi en train de regarder dehors sans prêter attention à moi. Je pourrais lui dire de redormir, mais je ne veux pas lui donner plus d'importance qu'il n'en a alors je ne dis rien.
- Ton pote n'a pas osé me dire ce qui te rend autant... Sur la défensive. Mais au vu de ton état quand je vous ai rencontré et ce regard... Dit-il en me regardant.
Je le regarde également attendant de voir où il veut en venir.
- On voit que tu as vécu pas mal de chose. C'est pour ça que je ne te demanderai pas de me faire confiance, mais dehors va falloir mettre de côté ça pour qu'on s'entraide tous. Dit-il finalement.
Je ne réponds pas pendant un moment réfléchissant à ce qu'il me dit, je sais qu'il n'a pas tort, mais je refuse de le laisser gagner.
- Peut-être que ça serait plus simple si tu nous disais la vérité. Dis-je simplement.
- J'ai dit la vérité. Dit-il.
Je me tourne cette fois complètement vers lui pour le fixer dans les yeux.
- Peut-être une petite partie, la plus simple, mais pas tout. Tu parlais de mon regard, mais le tien... Dis-je en fixant ses yeux noisette me fixer intensément alors je détourne le regard pour poursuivre. Le tien a aussi ce regard. Tu as vécu des choses et je doute que tu as réellement été seul depuis le début. Alors es-tu prêt à me parler de ça ? Dis-je.
Je sens son regard sur moi un moment, mais je refuse de le regarder de nouveau. Son regard m'a beaucoup trop... Perturbée.
- Et toi es-tu prête à me parler de cette personne dont vous parlez à demi-mot ? Dit-il.
Je le fixe en fronçant les sourcils. Comment ose-t-il ?
- Tu peux me regarder comme ça si tu veux, mais la confiance ça marche des deux cotés. Moi aussi, je n'ai pas confiance en toi.
- Mais en Thomas, tu as confiance ? Dis-je perdu.
- Oui et non. Mais j'ai moins de mal à lui confier ma vie plutôt qu'à toi. Dit-il.
- C'est réciproque. Dis-je pour couper court à la conversation.
Après ça, nous restons en silence côte à côte à quelques mètres de distance. Un moment après, il a fini par retourner dormir et moi, je sens le sommeil commençait à arriver alors je décide de réveiller Thomas pour lui laisser ma place. Ensuite, je m'allonge pour dormir d'un sommeil agité. Je ne me souviens pas exactement de ce dont j'ai rêvé, mais je me souviens avoir vu mon père, ma belle-mère et Stéphane... Au réveil, je suis heureuse de ne pas me souvenir de plus. Thomas est celui qui me réveille et quand j'ouvre les yeux, je remarque que le soleil est déjà haut et que les garçons sont déjà quasiment prêts.
- Je voulais te laisser dormir tu avais l'air d'en avoir besoin. Dit-il quand je me lève.
Ma tête me fait mal, car mon corps souhaite dormir plus, mais ma raison en veut à Thomas de m'avoir laissé dormir plus. Je me prépare rapidement pour quitter cet endroit. Avec les affaires de nos ennemis, nous partons finalement avec plusieurs de ressources à ramener. Nous avons regardé rapidement la vieille et il y a de tout, nourriture, pile, eau, médicament, et même des vêtements. Quand nous sommes prêts arme en main, cette fois nos pistolets pour Thomas et moi et Damien un couteau que j'ai dû négocier longuement pour finalement tomber d'accord sur juste un couteau. On a décidé de prendre les pistolets cette fois étant donné que cette fois, ils risquent d'être trop nombreux pour être discret et il vaut mieux les éliminer et courir. Cependant, c'est compliqué étant donné le détour que l'on doit faire au parking pour vérifier sa voiture si elle est toujours là.
À peine, nous sortons du bâtiment qu'une vague de rôdeurs nous remarquent et se dirige vers nous en courant. Je pointe mon arme et je tire une balle. Elle arrive dans son épaule, je tire une deuxième et cette fois elle arrive dans la tête du rôdeur qui s'écroule. Thomas en fait de même avec beaucoup plus de difficulté. Je pense que c'est la première fois qu'il prend une arme et je regrette que l'on ne se soit pas assez entraîné. Même si on arrive à en tirer certains on rate beaucoup trop de balle pour tous les tuer et je sens Damien s'agitait à côté de moi. On n'aura jamais le dessus.
- Donnez-moi une arme laissez-moi vous aider, je sais tirer. Cri à travers les bruits.
- Non. Hurlais-je sans hésitation en continuant de tirer.
Une balle sur trois arrive sur la tête de ces monstres et ils s'approchent de plus en plus. Peut-être qu'il dit vrai, mais je refuse de lui donner une arme, il pourrait en profiter pour nous tirer dessus. Cependant, Thomas ne me laisse pas le choix et il donne un pistolet à Damien. À peine en main, je le regarde et il gère l'arme sans aucun problème et toutes ces balles atteignent la cible et tous les rôdeurs restant tombent à terre juste à temps devant nous. Sa technique était parfaite, il était d'un sérieux incroyable.
Je baisse mon arme pour me tourner vers lui et le regarder puis mon regard se dirige vers son arme baissée, mais toujours entre ses mains. Je sers l'arme plus fort, je ne fais peut-être pas le poids, mais s'il tente quelque chose, je n'hésiterais pas. Je n'ai pas confiance en lui, pas du tout même et ce que je viens de voir ne m'aide pas. Je savais qu'il nous cachait autre chose. Il me regarde également et il voit où mon regard se dirige. Il s'approche alors de moi avec son arme et j'ai un léger mouvement de recul, mais je m'arrête quand je vois ce qu'il fait. Il me tend juste son pistolet pour que je le reprenne, le canon dirigé vers lui. J'hésite quelques secondes puis je lui prends en le fixant étrangement.
- On ferait mieux de partir maintenant, les autres coups de feux vont en attirer d'autres. Dit-il quand je lui prends l'arme.
- Pas toute suite, il faut que je vérifie. Dis-je en me dirigeant vers le parking.
Thomas me rattrape pour m'arrêter.
- Attends, c'est peut-être plus dangereux qu'on le pensait on ferait mieux de partir.
Je retire mon bras un peu violemment et je cours en direction du parking.
- Lucie attend !
Je cours en évitant quelques rôdeurs en m'approchant du parking. J'entends les garçons derrière m'appelait, mais je n'en ai rien à faire. Je dois savoir. Quand j'arrive à cet endroit, plusieurs voitures sont encore là, mais surtout une... Je m'arrête en la voyant. Non... Thomas arrive enfin à ma hauteur et il la voit aussi. Je la regarde sans être capable de bouger. Derrière moi, je commence à entendre des grognements et des gémissements approchés, mais je ne bouge toujours pas. Je sais qu'on doit partir, mais j'en suis incapable. Pourquoi elle est là ? Il est censé être parti ! Thomas, qui reprend vite ses esprits, me tire pour me ramener vers notre voiture, mais mon corps réagit enfin pour me diriger vers celle de Stéphane.
- Lucie non ! Hurle-t-il en me lâchant sans le vouloir surpris que je ne me laisse pas faire.
Je m'approche de la voiture et j'essaye instinctivement de l'ouvrir et étrangement, elle s'ouvre directement sans clés. Je regarde à l'intérieur et la vision d'horreur devant moi me fait hurler de douleur. Du sang partout sur les sièges, il reste même des morceaux de chairs.
- Non !!!!
Thomas arrive derrière moi et en voyant la scène, il recule et en perd l'équilibre choqué par la scène.
- Oh mon Dieu... Dit-il sans voix.
Je suis incapable de contenir ma rage et mes larmes. Je sais que je perds littéralement les pédales, mais je ne sais plus quoi faire. Je me mets à chercher partout quelque chose qui peut m'aider, non ce n'est pas lui... Ce n'est pas possible... Je m'appuie sur le siège pour chercher ces clés, j'essaye de garder un dernier espoir en n'espérant ne pas les trouver. Malheureusement, je trouve ces clés sur le contact plein de sang et je les récupère. Non ! Non ! Non...
- Il faut partir maintenant. Hurle Damien derrière nous en nous ayant rattrapés.
Son visage se déforme sous le dégoût de la scène et Thomas est incapable de réagir. Seul Damien réagi face à la scène. J'entends des coups de feux, des cris, mais je ne suis plus là. Je vois juste ce siège et mes mains pleines de sang avec ces clés de voiture dans mes mains. Mes larmes coulent et je me sens déchiré. Je tombe à genoux en hurlant que ce n'est pas possible. Je perds totalement mon sang-froid. Je suis tellement désolée, tellement désolée... Je sens une personne essayer de me tirer et de me hurler dessus mai je ne vois plus rien tout est flou. Après quelques instants une personne me lève pour partir, mais je hurle, je me débats, je refuse de l'abandonner de nouveau, c'est hors de question ! Finalement, la personne perd patience et me soulève pour me porter comme un sac à patates pendant que je me débats, de toutes mes forces. Je me débats mais je ne fais pas le poids face à la carrure imposante qui semble être celle de Damien. Je lui hurle de me lâcher de me laisser retourner auprès de lui. Je le tape, je hurle et je pleure. Je sais que c'est mal puisque ça attire de plus en plus de rôdeurs, mais je n'en ai rien à faire, je veux retourner auprès de lui. On atteint enfin la voiture et celle de Stéphane quitte mon champ de vision. Moins je la vois plus je souffre. On me dépose enfin à l'arrière puis on referme derrière moi et les deux autres garçons entrent et démarrent en trombe la voiture.
On roule depuis un moment dans le silence complet. J'ai fini par arrêter de hurler quand on a quitté la ville, mais mes larmes elles ne cessent de couler. Je ne fais que fixer les clés de voiture de Stéphane dans mes mains ensanglanté. Personne n'a essayé de parler depuis que nous sommes entrés, ce silence tendu entre nous trois. Je frotte une nouvelle fois mes yeux rouges de larmes et je quitte des yeux pour regarder la route. Le ciel est gris, mais je sens que nous sommes toujours dans l'après-midi. Nous devrions être rentrés depuis plusieurs heures déjà et je n'ai toujours pas été cherché mon père. Je regarde ensuite la route et les panneaux qui indique qu'on se dirige vers la maison et non chez mon père. Mes sourcils se froncent de rage cette fois et je me rends compte qu'ils nous ramènent chez nous. Je range les clés de Stéphane dans ma poche pour les garder avec moi et me redresse pour leur parler enfin.
- Arrête-toi. Dis-je d'une voix cassée par mes larmes et mes cris tout en restant froide à Damien qui est au volant de la voiture.
- Quoi ? Demande-t-il surpris en me regardant dans le rétroviseur sans pour autant s'arrêter.
Je ne sais pas s'il est surpris que je parle ou par ma demande. Je sors mon arme sans scrupule et la pose sur l'arrière de sa tête pour montrer que ce n'était pas une question, mais un ordre.
- Ne m'oblige pas à me répéter.
- Lucie qu'est-ce qui te prend ? Demande Thomas à côté de moi.
- Je ne sais pas très bien tirer, mais à cette distance, je crois pouvoir tirer juste. Dis-je froidement.
Après m'avoir fixé une dernière fois, il arrête la voiture au milieu de la route. Je descends et je me dirige vers la porte de Damien. Je pointe mon arme sur lui et lui ordonne de descendre. Il descend les mains en l'air comme pour me calmer et Thomas reste stoïque à côté de moi. Je monte, mais ne ferme pas la porte pour qu'ils m'entendent tous les deux.
- Je dois vérifier si mon père va bien. Soit vous venez soit vous restez là. Dis-je en posant mon arme cette fois.
Après qu'ils se soient jeté un regard, Damien monte à l'arrière et je ferme ma porte en même temps que la sienne.
- Parfait alors. Dis-je en allumant le contact sans leur jeté un seul coup d'œil.
Je démarre, je fais demi-tour puis je me dirige en direction de chez mon père pour la deuxième fois. Le chemin me rappelle celui que j'ai emprunté après avoir laissé... Non... Après avoir abandonné Stéphane... Ce sentiment me fait monter de nouveau mes larmes que je laisse couler en silence. Thomas le remarque, mais ne dit rien puis regarde de nouveau la route. J'ai vu son regard rempli de chagrin lui aussi, mais il essaye de garder la tête sur les épaules sûrement. Ou alors il me reproche à demi-mots que c'est ma faute ce que je fais depuis que j'ai vu cette voiture. Je sais que dans le fond, il existe une infime et minie possibilité que ce ne soit pas lui ou bien qu'ils ne soient pas mort étant donné que je n'ai pas vu son corps, mais je sais que j'essaye de me donner des excuses, car je refuse de penser que mon petit ami est mort. Je refuse de penser qu'il est mort à cause de moi. Alors durant tout le trajet, je me demande ce qui a pu se passer. Peut-être qu'on lui a volé ces clés et que quelqu'un d'autre est mort dans cette voiture ? Ou alors il avait un problème avec sa voiture et il a dû la laisser et partir à pied et quelqu'un d'autre est mort ici en essayant de voler cette voiture ? D'où le fait qu'elle soit encore ouverte quand j'ai essayé de l'ouvrir. Ou peut-être... Je secoue ma tête pour effacer toutes ces pensées, je ne veux juste pas le croire, c'est tout...
- Ce n'était peut-être pas lui. Dit dans un murmure Thomas.
C'est la seule chose qu'il me dit du trajet et je sais, je comprends que nous sommes lui et moi dans le déni. On refuse d'accepter sa mort pourtant, je sais ce que j'ai vu. Damien me l'a dit mon regard est différent, c'est celui d'un monstre...
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