11| Surprise
Je suis devant mon assiette, le regard perdu dans le vide. J'ai englouti la totalité de mes pâtes en un rien de temps. J'avais faim mais l'inquiétude a fini par reprendre sa place. Des millions de pensées s'entrechoquent dans ma tête.
On tape sur la table devant moi. Je sursaute et lève les yeux, sortant de ma torpeur. Un homme s'éloigne en courant. Je fais un petit tour d'horizon. Tout les personnes présentent dans la salle sont debout. Que se passe-t-il? Une femme me donne un coup d'épaule. Je me retourne. Elle ne prend même pas la peine de s'excuser et s'en va en vitesse comme pourchassée. Je me lève, évitant les personnes visiblement pressées. Mes pieds semblent cloués à terre devant tant d'agitation.
La salle est plongée dans une euphorie totale. Chaque personne tente de sortir sans prendre la peine de faire attention aux autres. Elle se marchent sur les pieds, se bousculent ou se rentrent dedans. Toutes ses personnes semblent... Possédées. Leurs neurones n'ont pas l'air d'être en place. Ils agissent tel les zombies que j'avais vu a la télévision étant petite.
Je me lance dans la foule et me laisse emporter par la marée humaine. Je suis bousculée dans tout les sens. Après quelque temps la foule finit pas s'éparpiller grossièrement. Je m'appuie un moment contre le mur afin de reprendre mon souffle. Benjamin est en face de moi de l'autre coté de la pièce. Lorsque qu'il m'aperçoit, il se lance dans ma direction. Je me redresse.
- Léa, tu es là.
- Benji, qu'est ce qu'il se passe?
- L'un d'entre nous nous a trahit. Ta tante m'a chargé de t'escorter.
Au moment où je m'apprête à lui poser toutes les questions que j'ai en tête, un bruit me fait sursauter. La foule s'emballe de plus belle.
- Il faut qu'on y aille.
Sans me laisser lui répondre, Benjamin me tire par le bras.Nous zigzaguons entre ces personnes bouleversées. Mais pourquoi? Qui nous a trahi? Et comment? Nous nous arrêtons devant une porte de chambre. Benjamin me demande de l'attendre le temps qu'il aille chercher son sac. Il compte vraiment partir?
Il entre et me laisse seule. Je ferme les yeux et essaie de ne pas paniquer. En les rouvrant, la folie a totalement pris place. Et je comprend enfin pourquoi... Un groupe d'homme cagoulés et tout de noir vêtu se lance dans la foule armes aux poings. Malgré leurs armes, ils ne tirent pas. Pourquoi avoir des armes et ne pas tirer? Peut-être cherche-t-ils quelque chose ou quelqu'un...
Benjamin ressort, un sac à la main. En analysant le désastre qui se passe devant nous, son visage blêmit.
- Merde Eléanor! Il faut vraiment qu'on y aille. Le but est de sortir d'ici et d'aller nous mettre en sécurité. Si par malheur on est séparés, fais tout pour sortir de là.
Je hoche la tête et le suis. Nous arrivons non sans problème devant l'ascenseur. Benjamin appuie sur le bouton et les portes s'ouvrent. Il me laisse passer en première. Au moment où je m'attends à ce qu'il me rejoigne, une main gantée se pose sur son épaule et je le vois projeté en arrière.
- Benjamin!
- Vas-t-en Léa ! Je te retrouverais...
J'ai l'impression d'être dans un film. Je reste une minute sans bouger à fixer Benjamin tentant de ne pas se faire mettre à terre par son adversaire. A un moment, alors qu'il avait le dessus sur mon ami, le ravisseur plonge ses yeux dans les miens. Des centaines d'éclair illuminent son regard. Cette situation me décolle immédiatement les pieds du sol et je me précipite sur le bouton afin de pouvoir de cet endroit qui était sensé me garder en sécurité. Les portes commencent a se fermer d'une lenteur qui me paraît improbable. L'homme ne cesse de me fixer et s'élance vers les portes de l'ascenseur. Je colle mon dos contre la paroi du fond, la plus loin de lui, espérant lui échapper. Je suis prise au piège. La seule issue est devant moi, où il se tiens à ce moment même... Les portes se ferment gentiment. L'homme se rapproche rapidement, trop rapidement. Ma respiration s'accélère. Je suis figée, à nouveau. Au dernier moment, les portes se ferment. Notre ravisseur n'a juste pas eu le temps de rentrer mais ça ne veut pas dire que je suis sortie d'affaire. Au moment où j'aurais mis les pieds dehors, je devrais trouver un endroit où me réfugier. Je serais sûrement attendue là-haut. Mon cerveau est en ébullition. Où pourrais-je aller? Qui sont-ils? Vont-ils me suivre?
Etant donné que je ne suis pas beaucoup sortie de chez moi lorsque j'était petite, je ne connais pas bien la ville dans laquelle je vis. Je me rappelle que vaguement des endroits dont mes parents m'ont parlé, il y a quelques années. Ma mère adorait m'expliquer sa rencontre avec mon père et me racontait beaucoup de détails d'un certain parc où ils s'étaient donné rendez-vous pour le première fois, à tel point que j'en avais une image très précise. Un jour, je suis même allée sur internet, à l'insu de mes parents. Cette pratique m'étais totalement interdite. J'avais cherché ce fameux parc et avais regardé toutes les photos et cartes le concernant. Il était grand et beau. Là-bas, tout semblait possible et on avait l'impression qu'une paix immense l'habitait.
Les portes de la cage métallique dans laquelle j'étais enfermée s'ouvre. Je sais où aller.
Je me mets à marcher d'un bon pas dans les rues tout en gardant mes précautions. N'importe qui pourrait me suivre. C'est déjà arriver une fois. Je mets le capuchon de mon sweat-shirt cachant légèrement mon visage. Je marche comme ça durant cinq minutes environ avec personne aux alentours. Lorsque je me retourne pour la vingtième fois au moins, je remarque qu'un homme me suis. Je le reconnais de suite et sais que ça ne signifie rien de bon. Au moment où je le vois, je remarque qu'il accélère gagnant petit à petit du terrain. Mes poiles s'hérissent et je me mets à accélérer à mon tour. Mon coeur tambourine dans ma poitrine et ma respiration devient haletante. L'homme étant plus grand que moite sûrement de meilleure condition physique continuait à gagner du terrain. J'angoisse. Que faire si il me rattrape? Je cours à présent. Je tourne au dernier moment mais manque de chance... Cul de sac. Je reviens sur mes pas, espérant que mon ravisseur soit encore loin. Ce n'est pas le cas. Il se tient devant moi, le sourire narquois.
- Tu pensais pouvoir m'échapper petite peste?
Je recule au fur et à mesure qu'il avance. J'essaie de faire de mon mieux pour ne pas lui monter qu'il me fait peur...
- Tu croyais aller où comme ça?
Je me retrouve le dos au mur. Je suis foutue... Il continue à s'approcher. J'étudie les différentes possibilités que j'ai pour m'échapper, elles sont très restreintes.
- Mais il ne faut pas avoir peur de moi petite...
Je me décide, je me lance. En m'appuyant sur le mur derrière moi, je prends de l'élan pour lui balancer mon pied dans le ventre. Il se recroqueville ce qui me laisse le temps de le contourner et de me mettre à courir.
- Petite...
Il se met à courir à son tour et me rattrape en moins de deux enjambée. Arrivé à ma hauteur, il me met à terre. Je tente de me débattre mais cet homme est bien trop lourd pour que je fasse quoi que ce soit. Il lève le poing, prêt à frapper. A ce moment même, l'homme est projeté sur le coté et j'en profite pour me relever à toute vitesse. Il est là, étalé à mes pieds, inconscient. Je reprend mon souffle et lève les yeux.
L'étranger au collier. Kyle Williams.
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