Chapitre 1
ATTENTION AUX SENSIBLES !
Il peut y avoir du contenu choquant pour des personnes trop jeunes ou sensibles aux meurtres
" Bonne nuit maman !"
Je fais un bisou à ma mère en retenant mes larmes. Elle est enfoncée dans notre canapé de cuir noir, la télécommande à la main et les yeux rivés sur l'écran de la télé qui est animé par son émission de télé réalité. Elle m'esquisse un sourire affectif : "Bonne nuit ma chérie, à demain!". Je n'ose répondre et prend le chemin de ma chambre. Dans le couloir, je prends le temps d'observer toutes les photos de famille, caresse le portrait de mon père disparut dans d'étranges circonstances, et regarde l'heure. Il est 23 heures, mon petit frère doit dormir à poings fermés. Je me glisse silencieusement dans sa chambre, m'accroupis face à lui et caresse sa tête. Il ne se réveille pas. Je lui chante la berceuse qui a tant affecté mon enfance. Après quelques minutes, je quitte sa chambre et entre dans la mienne. Je ferme à double tour la porte de bois, allume ma lumière et m'affale sur mon lit.
Lorsque je relève la tête de ma couette, je vois sur mon réveil qu'il est 23h54. Il est temps de partir. J'attrape mon sac de voyage kaki de type militaire. J'ouvre en fracas mon armoire, je prends ma liste, et coche au fur et à mesure les vêtements que je fourre dans mon sac :
- 2 pantalons noirs, 1 bleu marine, 1 kaki
- 3 débardeurs noirs
- 6 T-shirts noirs ou kaki
- 6 paires de chaussettes, 6 culottes, 2 brassières de sport noirs et blanches
- 1 pull noir, 1 pull gris, 1 gilet noir
- 1 paire de gants noirs, 1 bonnet noir, 1 couvre cou noir
- 1 grosse ceinture marron
- des vieilles baskets blanches
A pas de loup, je prend la direction de la salle de bain et y vole une brosse à dent, un tube entier de dentifrice, un sac plastique, un savon solide. Puis, je finis par la cuisine où je récupère deux bouteilles d'eau d'un litre. Je mets ces derniers éléments dans le sac de voyage.
Enfin, je prépare mon sac à dos noir. J'ouvre le tiroir de mon bureau et en sort mon couteau suisse, héritage de mon père, ainsi qu'un couteau suisse équipé de couverts, et un pieu en bois sculpté par mon père durant une ballade dans les bois. Je mets tous ces instruments ainsi que deux paquets de mouchoirs dans la poche avant de mon sac. J'enroule mon vieux plaid gris et le glisse dans la grande poche du sac à dos, ajoute des ciseaux et une trousse de crayons à papier et de gommes. Puis, j'insère au milieu de ces objets mon carnet d'observation, la vieille boussole de ma mère, un briquet, une boîte d'allumettes, une ficelle à rôti, et une lampe torche neuve qui fonctionne avec des leds et énergie solaire.
Je quitte mon pyjama, enfile un vieux pantalons gris, un T-shirt noir, un gilet kaki, des grosses chaussettes et des rangers noirs. Puis, j'accroche ma montre au bracelet de cuir à mon poignet gauche. Pour finir, j'enfonce un bonnet gris sur ma tête et attrape mes économies que je fourre dans la poche fermée de mon pantalon.
Avant de partir, je vérifie que ma chambre est en ordre. J'ouvre ma fenêtre de chambre, éteins ma lumière, et m'apprête à me faufiler dehors quand je me rends compte que j'ai oublié un élément essentiel. J'attrape mon pyjama et le dépose dans mon sac de voyage.
Une fois dehors, je vérifie que personne ne me regarde. En marchant, je laisse volontairement des empreintes, et je pars hors de la ville. Je prends ensuite la direction inverse de celle que je dois prendre, toujours en insistant sur les empreintes. Arrivée à 3 km de chez moi, j'efface petit à petit toute trace de mon passage. Il est maintenant 1h37. Je fais demi-tour en courant et sur la pointe des pieds, pour ne pas fausser la piste que je viens de laisser. Après 6 km, j'arrive presque dans la forêt. Je commence à grelotter et à fatiguer. Mes paupières se ferment sans que je le leur demande. Je résiste à l'appel du sommeil pour m'éloigner le plus possible de la ville. Lorsque j'arrive enfin à la lisière de la forêt, au point de départ de ma course, je sors ma boussole et mon carnet d'observation. J'ouvre mon carnet, et à la lueur de la Lune, je prends la page de la carte que l'on m'a envoyée. Boussole dans la main gauche, carnet dans l'autre main, je commence à m'enfoncer dans la forêt. Il fait un temps glacial et il est 3h45. Je dois me trouver un coin pour la nuit.
Après quelques minutes de marche, je trouve une branche cassée encore accrochée à l'arbre auquel elle appartient, je fais passer mon plaid par dessus pour faire une tente, sors tout mes pulls de mon sac de voyage et m'en fait un matelas. Puis, j'assemble tous mes hauts et pantalon pour me faire une couverture.
***
Le gazouillement des oiseaux me réveille. Il est 7h56. Je n'ai pas de temps à perdre et range tous les vêtements que j'ai sorti dans mon gros sac de voyage. Puis, je replie mon plaid que je fourre dans mon sac à dos. Le soleil se lève à peine. Je n'ai plus beaucoup de temps avant que ma mère se rende compte de mon absence. Je vérifie n'avoir laissé aucune trace de passage puis je reprends la carte et la boussole.
Après 2 heures de marche, j'arrive dans une forêt plus dense qu'au début. Les pins sont remplacés par de grands et robustes chênes et bouleaux. Mon sac de voyage pèse sur mon bras droit, et tape constamment ma jambe. Je lâche la boussole, la mets dans la même main que la carte et relève le sac de voyage sur mon épaule.
Les feuilles humides s'accrochent à mes chaussures et me font glisser à plusieurs reprises. Je dois sans cesse replacer mes sacs qui penchent d'un côté à l'autre. Il est 12h. Il faut que je me fasse à manger, mais pour cela il faut que je chasse. Je n'ai rien pour chasser. Après une petite minute de réflexion, j'attrape le couteau suisse de mon père, ouvre l'option couteau et l'accroche avec de la ficelle au bout d'un bâton. Afin de stériliser la lame, j'utilise mo briquet pour chauffer la lame. Mon arme prête, je me cache dans des buissons. Une heure passe et rien. Aucun signe de vie. Mon ventre gargouille méchamment. Je décide de mettre fin à mon attente et continue de marcher. Après 30 minutes de marche, je trouve un buisson de baies, mais je ne sais pas si elles sont bonnes... Alors, je prends mon carnet d'observation et prends connaissances des photos imprimées que j'ai faites il y a quelques mois déjà. Je considère, d'après les photos et les caractéristiques écrites de ma main, que je peux les manger. Je cueille les petites baies rouges et les emballe dans un mouchoir après en avoir manger une dizaine.
Tout d'un coup, un lièvre pointe le bout de son museau. Je m'arrête d'un coup. J'empoigne sèchement ma lance, mets en arrière mes sacs pour qu'ils ne me gênent pas dans mon tir. Un gros bruit fait fuir le lièvre. Enervée de cette situation, je le poursuis en courant, et lance mon arme sur le lièvre. Il s'arrête et tombe dans l'herbe. Le bruit qui l'a fait fuir s'amplifie. En levant la tête, je comprends qu'il s'agit d'un hélicoptère de la police. J'en déduis rapidement qu'ils sont à ma poursuite et je me jette donc par terre.
Le bruit s'attenue et je me remets sur pieds. Je guette les environs et récupère mon lièvre. Je n'ai pas la foi de le faire cuire maintenant, mais je le garde pour mon repas du soir. Ainsi, je l'accroche avec une ficelle à mon sac de voyage.
Le soleil se couche, il est 21h38. Je mets en place le même système de campement que la veille. A 21h53, j'allume un petit feu pour ne pas trop attirer l'attention sur moi. J'enlève la peau du lièvre et en coupe un petit morceau, puis le fais cuire.
Je déguste mon repas sous un ciel étoilé, caché par les arbres. Il est 22h49 quand je me couche, me demandant si je fais le bon choix de vie future.
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