chapitre 3 ✓
PDV Katsuki:
Le lendemain, je reprends la route une heure après le lever du soleil. La famille de Momoche m'a donné quelques provisions pour mon voyage.
Mais le manque de sommeil me rattrape vite. Deux heures après, je somnole sur Explosion qui repasse au pas pour ne pas que je tombe. Je flatte doucement son encolure et me laisse tomber de fatigue sur sa croupe.
Je me réveille une heure plus tard en l'entendant hennir.
-Qu'est-ce qu'il y a?
Je jette un regard circulaire autour de moi et vois deux petits garçons en pleure. Je vérifie qu'il n'y ait pas d'adultes dans les parages avant de m'approcher en soufflant.
-Qu'est-ce que vous faites là?
Le plus grand des deux essuie ses larmes.
-On s'est perdus...
-Vous venez d'où?
Il montre une direction. Ce n'est pas du tout sur mon chemin.
Je descends et mets les deux gosses sur mon cheval. Je peux pas les laisser là.
J'attrape les rennes d'Explosion et marche à côté de lui.
-Faut pas vous éloigner comme ça de chez vous! Vous voulez crever de froid, de faim, de soif, ou bouffer par des loups? Il y a aussi des voleurs d'enfants qui vous amènent loin d'ici, dans des endroits où on ne peut pas vous trouver, pour vous réduire en esclavage! C'est ça que vous voulez?!
Ils se remettent à pleurer. Je me rends bien compte de mes paroles affreuses mais je ne sais pas y faire avec les petits et j'imagine que les secouer un peu ne leur fera pas de mal.
-On... On est... On est est désolés... On jouait et...
-Je me doute. Mais faites attention !
Le village se découpe dans l'horizon.
-Accrochez-vous les mioches.
Et je me mets à courir. Mon cheval trotte à côté de moi. Nous atteignons rapidement les premières maisons. Je me remets à marcher.
-Vous habitez où?
-Par là.
Il me montre une ruelle. Je m'y engage. Les quelques passants s'arrêtent en me voyant.
-C'est le prince!
-Tu crois?
-Regardez sa cape!
-Il a les emblèmes de la famille royale!
Tout le monde se met à chuchoter ainsi. Je relève la tête et continue de fixer droit devant moi sans faire attention à toutes les révérences.
Une femme se précipite vers moi.
-Mes enfants!
Je la stoppe. Elle tente de passer en force mais je la retiens avec force.
-Ce sont mes enfants! Laissez-moi passer!
-J'ai quelque chose à vous dire avant.
Je la pousse en arrière et croise les bras.
-Comment pouvez-vous laisser vos enfants sans surveillance! Ils sont jeunes et certainement pas assez matures pour comprendre que tout n'est pas rose. Vous voulez peut-être qu'on les kidnappe, qu'ils deviennent esclaves. Et vous savez comment sont traités les esclaves? On les frappe. On les fouette. On les viole.
La femme me fixe d'un air horrifié.
-C'est... C'est que j'ai beaucoup de travail et pendant un instant, je suis allée ailleurs et quand je suis revenue, ils n'étaient plus là...
-Si vous ne savez pas vous occuper de gosses, faut pas en faire.
Je fais descendre les mioches puis remonte sur mon cheval. Sans plus de cérémonie, je repars.
Tout de même, je n'arrive pas à m'enlever l'image de cette mère qui avait l'air totalement exténuée. Elle doit faire des pieds et des mains pour gagner sa vie et pour essayer d'offrir le mieux à ses enfants. Elle me rappelle un peu la mère de Eijiro qui s'est tuée à la tâche.
***
Cela fait maintenant une petite semaine que je suis parti.
Alors que je galope doucement pour ne pas fatiguer Explosion, les montages finissent par se dessiner. Je vais devoir chercher un village dans les environs pour acheter un manteau que mes idiots de serviteurs ont oublié de me donner. Et aussi peut-être un peu de viandes séchés (ça peut être utile).
Je finis par trouver quelques maisons agglutinés au milieu d'un champs. Je m'en approche. Des gens sales et peu vêtus en sortent.
-Y a-t-il un village près d'ici?
Ils secouent tous la tête.
-A combien de jours est le plus proche?
Pas de réponse.
Je fronce les sourcils et me crispe.
-C'est quoi votre problème? Vous pouvez pas répondre?
Je descends rageusement de ma monture.
Je n'aurai pas du.
Quatre hommes se jettent sur moi pour m'arracher mes vêtements. Je sors mon épée et les repousse avec le plat de la lame pour ne pas les blesser.
-Je suis prince! Vous me devez le respect!
Une femme se met à parler avec une voix râpeuse en roulant les R.
-On est pauvr'. On a rien nous. Comme on fait pour nourrir les gosses nous?
Je ne réfléchis pas trente ans.
Je leur fourre à chacun quelques piecettes dans les mains.
-Ça vous fera l'affaire je pense pour quelques temps. Rapprochez-vous des grandes villes, le commerce y est plus avantageux.
Les gens me remercient chaleureusement. J'évite leurs mains qui tentent d'agripper les miennes et remonte sur mon cheval.
Sans plus attendre, je repars.
Tant pis pour le manteau. Je braverai le froid sans.
...
Vous voulez que je raconte les aventures de Kacchan dans les montagnes et la forêt? Ou je l'amène directement à la princesse?
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