chapitre 29 ✓

PDV Katsuki:
J'erre dans les rues vides de la ville. Quelque chose cloche. D'habitude il y a toujours un voyou, un chat, une pute ou un clébard. Mais je ne vois aucun signe de vie.
Je ralentis le pas. Tous mes sens sont en alertes. Non vraiment, quelque chose ne va pas. Tout est trop calme.
Je pense à Izuku que j'ai laissé seul dans ma chambre...
Je secoue la tête. Il est en sécurité. Il ne risque rien.
Alors que cette pensée me traverse, j'entends un rire.

-Allons Dabi, du calme. Il faut rester discret. On peut pas commencer un feu ici. Rapprochons-nous encore du château...

Je me fige. Crématorium est ici?
Je m'avance doucement vers le son de cette voix inconnu. J'aperçois plusieurs personnes: l'ex-dragon de Deku, un homme avec des sabres et un bandeau sur les yeux, un gars étrange qui n'arrête pas de se gratter, un autre assez grand qui a une carrure assez étrange presque vaporeuse, et une fille blonde mal coiffée.
Celui avec les armes a l'air d'être le leader.

-Donc Dabi, tu fais brûler un coin du château. Ça attirera assez de gardes pour nous laisser le temps de nous infiltrer. Toga tu pourras tuer ceux qui se mettront en travers de notre chemin. Les deux autres, vous restez à couvert et, surtout, vous vérifiez que personne ne vient sonner la cloche d'alerte. Quant à moi, je vais aller rendre visite à Masaru.

Je reste figé. Pitié Izuku est au château...
Je glisse ma main à ma ceinture et me rends compte que j'ai oublié mon épée. Putain de merde!
Je me planque dans un coin sombre. Il faut que j'arrive au château avant eux et que je prévienne les soldats et mes parents.
Dès que leurs bruits de pas disparaissent, je me mets à courir.
J'atteins le château et me précipite à l'aile des soldats. Je vocifère des ordres brefs. J'arrête un grand blond musclé.

-Toi, va crever en protégeant mes parents.

Il fait un énorme sourire.

-La cavalerie arrive!

Et il court vers l'aile royale.
Je me dépêche de rejoindre Izuku. Quand j'ouvre la porte, je ne le vois pas.

-Izuku?

Je sens le stress monter, pourtant, je sais qu'ils n'ont pas pu arriver avant moi. Je le cherche sous mon lit et sous la table. Je vais dans la salle de bain sans le trouver. Je reviens dans ma chambre.
Ma gorge se serre. Je garde un œil sur la porte au cas où quelqu'un rentrerait. Il faut que je prenne mon épée...
A quatre grandes enjambés, j'atteins le bord de mon lit. Je récupère l'épée posée contre la table de nuit puis me rapproche de la porte rapidement. Il faut que j'aille chercher Deku.
Alors que je lève la main pour ouvrir la porte, celle-ci s'ouvre avant que je n'atteigne la poignet. Instinctivement, je lève mon épée, prêt à l'abattre sur le nouveau venu.

-Crève !

Je croise alors le regard terrifier du garçon aux cheveux verts.

-Izuku? Izuku c'est toi?

Je sens un poids s'enlever de mes épaules alors que je lâche mon épée. Je me jette sur les lèvres de mon amant et l'embrasse à pleine bouche.

-J'ai eu peur que Dabi arrive avant que je ne te trouve...
-Dabi est ici? Il y a un garçon à la peau grisâtre qui est passé dans le couloir plus loin. Je ne pense pas qu'il soit un serviteur du château.
-Il t'a vu?
-Non je ne crois pas. Je l'ai à peine aperçu que je me suis caché derrière un rideau.

Dieu soit loué. Izuku a un tout petit instinct de survie!
Je le reprends dans mes bras.
J'entends alors un bruit provenant du fond du couloir. Je me fige et murmure:

-Sous le lit. De suite.

Nous nous précipitions sous le meuble. A peine cachés, la porte s'ouvre.

-Izuku?

Je passe un bras autour de Deku et le garde contre moi. Putain pas lui...

-Izuku je sais que tu es là. Je suis venu te sortir d'ici. Je t'ai trouvé une femme avec qui tu pourras te marier... Elle s'appelle Toga.

Izuku me jette un coup d'œil. Je sens l'angoisse m'étreindre.

-Allez Izuku, sors de ta cachette. Je suis sûr que tu t'entendras très bien avec elle. Vous êtes tous les deux assez... particuliers.

Ses pieds s'arrêtent à côté du lit. Je ne respire plus. Je cherche à tâtons les poignards cachés entre les lattes et le matelas. J'en passe à un Deku qui l'observe comme si c'était une chose étrange venu d'un autre monde. J'en prends un dans chaque main et me prépare à les planter dans Crématorium s'il se penche.
Mais à mon grand soulagement, il finit par partir. Nous restons au sol un moment avant de sortir de notre cachette.
Izuku me tend le poignard du bout des doigts.

-Garde-le. On sait jamais. Dabi et ses potes ont pénétré le château.
-Mais pourquoi?

Je remarque alors que mon épée n'est plus sur le sol. Ne me dites pas que Crématorium me l'a prise ?

-Ils veulent tuer mon père.
-Ça ne te fait rien?
-Bien sûr que si mais...
-Mais?

Je secoue la tête.

-On en parlera plus tard. Pour l'instant, il faut que tu te caches. Je connais un endroit mais il va falloir passer devant la chambre de mes parents. Reste près de moi, il faudra être rapides et discrets.

Je passe la tête par la porte pour vérifier que la voie est libre avant de sortir. Nous marchons rapidement. Au fur et à mesure que nous approchons de la chambre royale, nous rencontrons de plus en plus de cadavre de gardes. Certains respirent encore.
Je m'arrête un peu avant les appartements visés. La porte est encore ouverte. Je fais signe à Deku de se cacher derrière un rideau alors que je m'avance doucement. Je n'entends aucun bruit.
Je rentre dans la chambre, poignard en main.
Il n'y a plus personne. C'est un vrai carnage.
Il y a des traces de lutte: la table et les chaises sont renversées, les draps éparpillés, des morceaux de verre jonchent le sol.
Aucune trace de mes parents.
Mes yeux tombent sur l'armoire au fond de la pièce. Mon épée est plantée dans une des portes. Des gouttes de sang tombent une à une sur le sol.
Un frisson d'effroi remonte le long de ma colonne vertébrale et fait dresser mes cheveux sur ma tête.
Le temps semble s'allonger alors que j'avance vers le meuble. Mes pieds sont si lourds.
Je m'arrête devant l'armoire. Mon torse touche le pommeau de mon épée.
Je prends une grande inspiration. Ma main s'enroule autour du manche et retire l'arme avec difficulté. Elle s'avance ensuite vers la poignée en bois et l'ouvre doucement.
Une masse tombe à mes pieds.
Mes yeux se baissent. Ils tombent sur un corps sans vie.
Je me baisse et retourne avec un geste mécanique la femme.
Un visage tiré par la stupeur et l'horreur me fait face.

-Maman...

Je glisse ma main sur ses joues pales. Puis dans son cou. Jusqu'au trou rouge sur sa poitrine.

-Maman !

Comme un idiot, je pose mes mains sur la plaie comme pour arrêter le saignement. Je l'appelle plus fort comme si ça pouvait la sortie de sa torpeur.
Je sens une main se poser sur mon épaule dans un geste réconfortant.

-Kacchan...

Izuku ferme les yeux de ma mère puis prend mes mains et les ramène contre ma poitrine. Il me regarde tendrement et me dit avec douceur :

-Maintenant, elle est là...

Un peu perdu, je laisse mes mains sentir les battements de mon coeur.
Izuku prend un drap blanc et recouvre ma maman avec.

-Allons-y. On ne peut pas rester là.

Il m'aide à me relever. Je le prends dans mes bras. Il se laisse faire. Je finis par reprendre un peu mes esprits.
Je l'amène dans le couloir, rentre dans une petite pièce et cherche une pierre mobile. Je la pousse et elle fait pivoter un pan du mur. Nous rentrons dans le tunnel et je referme le passage.
Nous marchons un moment dans le noir. Je cherche une petite faille sur notre gauche. Je finis par la trouver. Nous nous y glissons. Nous avançons en crabe pendant quelques secondes avant de pénétrer dans une petite pièce. J'allume une torche.

-On va rester ici le temps que ça se calme.
-On ne nous trouvera pas?
-Non. Il y a à manger au cas où.

Je m'assois par terre. Izuku me rejoint.

-Tu as le droit de pleurer Kacchan. C'était ta mère.
-Je sais.
-Ne retiens pas tout.

Je sens ma gorge se nouer.
Je passe mes mains dans mes cheveux.

-Je n'ai même pas pu lui dire "au revoir"...

Je repense à ses yeux vides remplis d'horreur. Elle a été tuée par ma propre épée...
Où était ce foutu garde que j'avais envoyé protégé mes parents ? Où était mon père ?

-Je me sens impuissant...

Ma voix se brise sur le dernier mot.
Je pose ma tête sur l'épaule de Izuku. Et sans même que je ne m'en rende compte, des sanglots remplissent l'espace clos.

...
J'avais besoin d'action!
Et du coup j'ai commencé à tuer des gens. Vous m'en voulez?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top