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Ça partait de rien, juste d'un prof qui nous retient avant le midi plus longtemps que prévu. 

11 h 55. Rien que de voir cette heure me nouait le ventre. 

5 minutes étaient déjà passées lorsque nous sortîmes. 

Je hais être en retard, surtout le midi. 

Me voilà dehors. 

Le soleil tapant réveille les nerfs d'Asraëlla. 

Je déteste ça. Et elle aussi. 

En voyant qu'il n'y a personne au portail, elle fait bouillonner mon esprit. 

Je traverse la cour, je manque de me prendre un ballon. 

Un gars de ma classe que je déteste me demande pourquoi je suis pas encore partie. 

Ce n'est plus une flamme de colère, mais un véritable brasier. 

J'ouvre la porte à toute volée, de toute cette fureur. 

J'entre à la vie scolaire. 

Je signale qu'il n'y a personne au portail. 

Le surveillant prend son temps. 

Le brasier est un incendie ravageur. 

Me revoilà dehors avec une amie qui tente de me calmer. 

J'en ai les larmes aux yeux. 

Je m'entends dire que j'en ai marre de défoncer des portes. 

Je m'entends dire que j'en ai marre de m'énerver comme ça. 

Je m'entends dire que j'en ai marre de moi. 

Je m'entends dire que j'en ai marre de ma vie. 

Je m'entends murmurer que j'ai envie de mourir. 

J'arrive vers un autre surveillant. 

Il engueule une pauvre sixième tout ça parce qu'elle aussi a été lâchée en retard. 

Il m'engueule aussi. 

Mon esprit est totalement brûlé. 

Je m'entends parler très froidement au surveillant. 

Il me lâche hors du collège du même ton. 

Je pars avec la sixième. 

Elle est sympa. 

Nous faisons connaissance. 

Je regarde l'heure. 

13 h 05. 

Malgré cette rencontre, je brûle de rage. 

Je cours. 

13 h 10. 

J'arrive chez moi. 

Mes parents dorment. 

Sous le coup de la pression et de la rage, je les réveille rapidement. 

Mon beau père monte pour me faire à manger, mais je sortais déjà une assiette de pâtes du frigo. 

Il me dit que ça servait à rien de les réveiller comme ça alors que je savais me faire à manger. 

Il me dit qu'ils ont pas à subir mes sauts d'humeur. 

Mais il ne comprend rien. 

Il ne sait pas qu'il sait rien de moi. 

Il ne sait pas que je pense tout le temps à mourir. 

Je gardais ma réponse cinglante, toujours en furie devant mon assiette. 

J'en peux plus, sérieux. 

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