Chapitre 6 - La fuite
Salut ! Oui, je commence le chapitre par un petit mot.
Comme vous allez le voir, ce chapitre est légèrement plus long que les autres. Disons que j'avais pas mal d'inspiration. J'espère que ça vous conviendra. En-tout-cas n'hésitez pas à me dire si vous le trouvez trop long. J'essaierai de m'arranger mieux pour les prochains.
Ensuite, j'ai décidé de passer l'histoire en "contenu mature". Ce chapitre va parler un peu des expériences d'Hygeia et même si je ne donne pas de détail (je ne suis ni une experte ni une scientifique) le sujet peut choquer, alors dans le doute, je préfère prévenir.
Comme d'habitude, n'hésitez pas à voter et à me donner votre avis.
Voilà, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture !
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Je trébuche en atterrissant dans la rue. Avant d'avoir le temps de réagir, Chris m'attrape par le bras et m'emmène dans une allée perpendiculaire, l'index sur sa bouche pour m'indiquer de rester silencieuse.
Tout à coup, j'entends du bruit en provenance de mon appartement. Je me retourne doucement et essaye de regarder par la fenêtre d'où je viens de fuir.
— Ils sont sans doute en train de fouiller ton appartement de fond en comble à ta recherche. Chuchote-t-il. Vite ! Il faut que nous partions d'ici et que nous arrivions à les semer avant qu'ils remarquent que nous sommes sortis par la fenêtre.
Tout en parlant, Chris m'entraîne le long de l'allée pour revenir sur la rue principale. De là, nous prenons de nombreux détours pour finalement arriver devant le centre commercial de la ville. Chris marche vite et j'ai du mal à le suivre. Il n'arrête pas de jeter des coups d'œil derrière son épaule.
— On va où comme ça ? Je demande. Tu crois qu'ils ont pu nous suivre ?
— lls ont sans aucun doute remarqué que tu n'étais plus là-bas et sont maintenant partis à ta poursuite. Crois-moi, ce sont des agents expérimentés. Ils savent exactement comment faire pour retrouver quelqu'un. On va essayer de se mêler à la foule en passant par le centre commercial. Ensuite, on quittera la ville.
Nous, rentrons dans le bâtiment au moment où deux hommes en costumes apparaissent au coin de la rue.
— Merde ! Ils nous ont déjà retrouvés, peste Chris
Sans attendre, il me prend par le bras et accélère le pas. Je vois les hommes se rapprocher, mon cœur bat la chamade, ils vont réussir à nous avoir !
— Chris ! Je l'appelle d'une voix paniquée. Ils nous rattrapent, qu'est ce qu'on va faire ?
— Ne t'inquiète pas, j'ai une idée, suis moi !
Chris se dirige vers un magasin bondé, toujours en me tenant par le bras. Apparemment, un nouveau produit phare vient tout juste d'être mis en vente par la marque ce qui explique le nombre de clients. Nous devons jouer des coudes pour nous frayer un chemin à travers la foule.
Arrivés au fond du magasin, je remarque une petite porte avec un panneau ou il est inscrit "interdit au public." Chris regarde autour de nous avant d'ouvrir la porte afin de vérifier que personne ne nous remarque et nous entrons dans l'arrière-boutique.
Nous marchons prudemment et je croise les doigts pour ne croiser personne.
— On va passer par la porte arrière. Apparemment, les agents d'Hygeia ne nous ont pas vu rentrer dans l'arrière-boutique. On a réussi à les semer avec toute cette foule. Ça devrait nous faire gagner un peu de temps.
Je remarque une pièce sur notre droite qui semble être le vestiaire du personnel. Je montre les vestes et casquettes aux couleurs du magasin à Chris.
— On pourrait peut-être les emprunter, on passerait plus inaperçus une fois sortis du magasin.
— Bien vu ! Me dit-il en souriant. Regarde, il y a aussi des badges !
Nous enfilons rapidement ces vêtements et reprenons notre chemin vers la sortie. La porte arrière débouche dans un couloir réservé au personnel du centre commercial. Chris nous guide jusqu'à l'escalier de service que nous descendons quatre à quatre. Une fois arrivés en bas, nous tombons sur une porte en métal. Par chance, nous avons les badges des vendeurs qui nous permettent d'ouvrir la porte.
Arrivés dans la ruelle derrière le centre commercial, Chris enlève la veste, la casquette et le badge et les jette dans la benne à ordures qui longe le mur. Je l'imite avant de le suivre dans le dédale des rues de la ville.
Les minutes passent et nous marchons côte à côte sans dire un mot. Je suis perdue dans mes pensées, triste à l'idée de voir comment ma vie a changé en si peu de temps et énervée de savoir que je dois me fier à un total inconnu pour essayer d'échapper à ce chaos. Chris continue de jeter des regards inquiets derrière son épaule, mais personne ne semble nous suivre. Bientôt, nous arrivons devant le métro et descendons pour emprunter la ligne qui nous fera quitter la ville.
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Une heure plus tard, nous voilà devant un hôtel bas de gamme situé à quelques kilomètres de la ville d'où nous venons. Il commence à faire nuit et je frissonne tandis que le vent frais d'octobre se lève autour de nous. Chris rentre dans l'immeuble et prend directement le chemin des ascenseurs. Une fois montés au troisième étage, Chris s'arrête devant une porte et sort la clé, il l'ouvre et me fait signe d'entrer. Il soupire devant mon regard perplexe.
— J'ai loué cet appartement depuis quelques jours étant donné que le groupe m'a envoyé en mission pour venir te chercher. Rentre il y a assez de place pour deux.
— Venir me chercher ? Donc, toi aussi, tu fais partie de mes poursuivants ? Qui me dit que tu es du bon côté ? je lui réponds amèrement.
— Je ne prétends pas être une bonne personne, mais je ne suis certainement pas un enfoiré comme ces agents d'Hygéïa ! Au moins, je ne fais d'expérience sur personne ! s'emporte-t-il, pour le moment, on a réussi à les semer et si tu veux en savoir plus je te conseille de rentrer dans la chambre, je vais pouvoir répondre un peu plus à tes questions.
À contrecœur, je rentre dans la chambre d'hôtel bien décidée à avoir les réponses à mes interrogations. À ma surprise, le logement est plutôt spacieux et est composé d'une pièce principale avec une petite kitchenette, un canapé et un bureau. Dans la pièce attenante, se trouve une petite chambre avec deux lits simples de part et d'autre de la salle. En revenant dans le salon, je vois que Chris a préparé du café, il me tend une tasse et m'invite à m'installer sur le canapé. Il s'assoit sur une chaise face à moi et se prend la tête dans les mains en soupirant.
— Bon, dis moi ce que tu veux savoir, sa voix trahit la fatigue.
— Est-ce qu'on est en sécurité ici ?
— Pour cette nuit oui, je ne pense pas qu'Hygeia s'attendait à ce que je vienne te chercher. Mais ils m'ont probablement reconnu donc ils vont aussi essayer de me traquer. On a un peu de temps devant nous avant de fuir encore. Mais ce n'est pas pour ce soir, je pense que nous avons tous les deux besoin de repos... La journée a été longue.
— Ils te connaissent déjà ? Tu travaillais pour eux ?
— Oh non ! Certainement pas ! Pour faire court je suis un peu comme toi, un matin je me suis réveillé sans que personne ne me reconnaisse et avant que j'ai pu comprendre ce qu'il m'arrivait on m'a drogué et emmené dans un de leur satané laboratoire. Heureusement, j'ai réussi à m'enfuir avec quelques autres personnes au bout de quelques semaines. Et depuis, on a décidé de contre-attaquer. On a causé un peu de... dégâts dans leur beau building. Depuis... ils ne nous portent pas dans leur cœur et essayent à tout prix de nous arrêter.
— Donc, tu n'es pas seul ? Je demande. Tout à l'heure, tu parlais d'un certain "groupe".
— Oui, on était trois au départ et on a réussi à sauver quelques autres personnes depuis. On surveille l'activité d'Hygeia comme on peut. Un de mes amis à vu qu'ils en avaient après toi. Du coup, c'est pour ça que je suis venu te chercher.
— Vous "allez chercher" toutes les personnes qu'Hygeia cible ?
— Non, on ne peut pas toutes les récupérer.
— Alors pourquoi moi ?
Chris détourne le regard. Je sens qu'il est mal à l'aise. Comme tout à l'heure, j'ai l'impression qu'il me cache quelque chose. Avant que je n'aie le temps d'insister, il change de sujet.
— Il commence à être tard, tu devrais aller te reposer un peu. Je vais monter la garde près de la fenêtre au cas où.
— Attends, tu n'as pas répondu à ma question...
— Dis-toi que tu as juste eu de la chance qu'on te retrouve avant eux, me coupe-t-il.
— Hum ! Très satisfaisant comme réponse !
Je me dirige vers la chambre et sors mon portable dans l'idée de reprendre contact avec Claire. Il ne sert à rien que j'insiste ce soir. Il n'a pas l'air de vouloir m'en dire plus à ce sujet. Soudain, je sens une présence derrière moi. Chris m'arrache mon téléphone des mains.
— Mauvaise idée ! N'essaie surtout pas de reprendre contact avec tes proches. Ça éveillerait les soupçons.
— Quoi ?! Ma sœur est toute seule et elle me croit morte ! Peu importe ce qu'il m'arrive, il est hors de question que je l'abandonne !
— Je sais que c'est difficile, mais comme tu le dis, pour elle, tu es morte. Ça ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie. Il faut que tu te fasses une raison et que tu coupes les ponts avec ton ancienne vie au plus vite. Sinon, Hygeia réussira à te retrouver en un rien de temps !
— Mais elle est triste, et en deuil... Je soupire. Je ne peux pas lui faire ça. Même si elle ne le sait pas, je veux toujours être là pour elle !
— Vu ce que j'ai vu aujourd'hui à la fac. Oui, oui, je te suivais à ce moment-là... Ta sœur a l'air de très bien s'en sortir toute seule. Il faut croire que tes tentatives pour la joindre sont plus bénéfiques pour toi que pour elle !
Ces mots me font l'effet d'une gifle. Je sais qu'il a raison. Claire a déjà commencé son processus de deuil, et malgré la douleur, elle a décidé de continuer à vivre. Moi de mon côté, je n'ai toujours pas accepté cette nouvelle vie que je n'ai pas demandée. Je grogne de colère et de frustration et claque la porte de la chambre au nez de Chris.
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Cela fait des heures que je tourne dans le lit sans pouvoir trouver le sommeil. Je me repasse la journée d'aujourd'hui en boucle dans ma tête. Qui croire ? Chris semble sincère, mais toute cette histoire est tellement extravagante ! J'ai cherché le nom d'Hygeia sur internet et mis à part des articles sur la déesse grecque, j'ai pu voir qu'il s'agissait effectivement d'un groupe pharmaceutique. Mais rien de suspect n'est ressorti à ce sujet. Aucun scandale, aucun procès à leur encontre pour un sujet quelconque, rien. On dirait une société tout à fait normale. Sauf que... sauf qu'il y a bien deux personnes qui m'ont poursuivi et qui se sont introduites chez moi plus tôt dans la journée. Je regarde l'heure, il est 01h00 du matin. Je décide de me lever et retourne dans le salon. Chris est au téléphone avec quelqu'un.
— Tu es sûre que cette personne aura les documents ?... Oui, oui d'accord... Mais ça ne peut pas attendre ? Oui, elle est avec moi... C'est pour ça que ce n'est pas une bonne idée ! Et je fais comment moi ? Putain, Ella t'es vraiment chiante !
Soudain, j'entends une voix de femme crier à travers le combiné :
— C'est maintenant ou jamais ! On n'aura pas d'autres chances de les récupérer. Je me fiche de comment tu t'y prends du moment que tu ramènes les documents. Et je te préviens, elle n'a pas intérêt à mettre son nez dedans... On ne peut pas lui faire confiance.
Attends... Elle parle de moi là ?! Je croise les bras et fusille Chris du regard. Il détourne les yeux et répond à son interlocutrice.
— Ok, si on n'a pas d'autres solutions je vais me débrouiller pour ramener ces fichus documents.
Après deux ou trois autres phrases de formalités, Chris raccroche.
— Sympa ta copine ! C'est qui ?
— C'est Ella... ne t'inquiète pas, tu apprendras vite à la connaître quand on sera de retour à la base.
— La base ? Waou, c'est un nom super sérieux. Tu comptes m'y emmener ?
— Oui, c'est un peu notre maison. Et maintenant que tu es dans le même bateau que nous, c'est l'endroit où tu seras sans doute le plus en sécurité. Mais avant ça... Il faut faire un détour pour voler des documents à l'un des chercheurs d'Hygéia.
— Des documents ? Quels documents ? je demande.
— Ça pour le moment, ça ne te regarde pas !
— Oui, j'ai cru entendre ton adorable copine dire qu'on ne pouvait pas me faire confiance. Je lui réponds sarcastiquement.
— Ah ! De toute façon, je ne comptais pas t'emmener avec moi en mission. C'est trop dangereux et tu n'es pas assez expérimentée.
— Il est hors de question que je reste les bras croisés ! D'abord, je veux en savoir plus, et comme tu l'as dit tout à l'heure, on est dans le même bateau, donc j'ai aussi envie de faire ma part !
— Tu veux aider ? C'est nouveau ! C'est plus moi le méchant maintenant ?
— Oh, c'est bon, j'ai jamais dit que tu étais méchant. Désolée d'avoir un libre-arbitre et de ne pas vouloir suivre aveuglément le premier inconnu qui vient à mon secours. Si tu veux que je te fasse confiance, inclus moi un peu plus dans vos plans.
— Et qu'est-ce qu'il en est de moi te faisant confiance à toi ?
— C'est toi qui vois ! Mais je te rappelle que c'est TOI qui es venu me chercher.
Chris se met légèrement à rire. Non ? Cet homme sait faire autre chose qu'être sérieux et arrogant ? On progresse. Me dis-je en souriant.
— Tiens, il me tend une liasse de documents, tu trouveras un dossier sur les activités d'Hygéia. Ça te permettra d'y voir un peu plus clair, et de savoir à qui tu as à faire.
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Depuis une heure, j'épluche le dossier que m'a donné Chris. Des pages et des pages de rapports d'expériences sur des animaux. Comment ils réagissent aux médicaments, comment ils rendent les rats malades exprès pour voir si leur remède fonctionne.
"Cobaye n°266" - Échec
"Cobaye n°267" - Échec
"Cobaye n°268" - Échec
Des pages et des pages d'échecs... Ça m'en donne la nausée. Soudain, je vois en bas de la liste :
"Cobaye n°1473" - Bonne réaction au traitement. Ne présente aucun symptôme des virus et bactéries qui lui ont été injectés. Préparation de la phase 3 du projet.
— Ça y est, tu arrives sur la phase 3 ? Accroche-toi bien... C'est là que ça devient vraiment difficile. Si tu ne le sens pas, ne lis pas la suite.
Il me dit cette phrase sur un ton beaucoup plus doux qu'habituellement... Je lui lance un regard interrogateur et prends le document suivant.
C'est horrible ! Je n'ai pas de mot pour décrire ce que je vois. Entre les photos et les résumés qui sont décrits, j'ai l'impression qu'un poids vient de tomber dans ma poitrine. On ne parle plus d'animaux maintenant, mais bien d'êtres humains ! J'en ai la preuve sous les yeux. Et des enfants ! Non, ce n'est pas possible, cette petite fille en photo dois avoir tout juste 7 ans. Comment peuvent-ils faire ça ? Je lis la légende sous la photo.
"Patient n°420" - Échec
Non, non, non, non !! C'est pas vrai ! C'est un vrai cauchemar, je ne peux même plus réfléchir. Je n'arrive pas à respirer ma vision se trouble alors que j'essaye de me lever pour aller prendre l'air à la fenêtre. Soudain, je sens des bras qui m'encerclent et me portent jusqu'au canapé. J'entends une voix qui me parle sur un ton rassurant, mais je n'en comprends pas un mot. Je ne peux faire que pleurer et crier. Ça ne peut pas être vrai. Je ne peux pas rester les bras croisés face à ces atrocités ! Chris me met un verre d'eau dans la main et je le bois d'une traite. Je continue de pleurer sans parvenir à me calmer pendant ce qui me semble être des heures. Enfin, je finis par m'endormir.
Je me réveille quelques heures plus tard dans l'un des lits simples de la chambre. La pièce est vide et je sens l'odeur du café qui me chatouille le nez. Les souvenirs de cette nuit reviennent et je dois serrer les dents pour ne pas me mettre à pleurer. Mon seul réconfort serait de parler à Claire. Je prends mon portable et compose son numéro. Je m'arrête en me rappelant les paroles de Chris. Je me mords nerveusement la lèvre et décide tout de même de lui écrire un sms. Après tout, un petit message ne peut pas faire trop de mal ?
" Bonjour Claire, c'est Laura. Comme promis, voici mon numéro ! N'hésite pas si tu as besoin d'une oreille attentive :) "
Je me dirige vers le salon où Chris est assis à la table, plongé dans les dossiers d'Hygeia une tasse de café à la main. On dirait bien qu'il n'a pas dormi de la nuit. Dès qu'il me voit entrer il lève les yeux et me sourit.
— Ça va mieux ?
— Oui, merci. Quel est le programme alors pour aujourd'hui ?
— L'un des chercheurs d'Hygeia a une conférence au palais des congrès d'une ville sur notre route pour rejoindre la base. Il faut l'intercepter et voler ses documents. C'est une conférence avec des cadres de l'entreprise et bien entendu, l'ordre du jour est tenu secret. La sécurité du bâtiment sera à son maximum donc, il faut réussir à récupérer les documents avant que notre cible n'arrive sur son lieu de réunion. Il est 9h00, on part d'ici 30min. On doit être avant midi là-bas. Le seul léger problème, c'est que j'ai peur qu'il reconnaisse l'un de nous. Il faut qu'on trouve une solution d'ici là, mais j'ai ma petite idée, je te raconterai en chemin.
J'acquiesce et commence à me préparer en prévision de notre départ imminent. Une demi-heure plus tard, nous quittons l'hôtel. Je prends une dernière grande inspiration avant de me diriger vers ma première mission contre Hygeia.
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