Chapitre 24 - Révélations
Voilà, le chapitre avec une énorme révélation est arrivé. J'avoue être un peu stressée. J'espère que cela vous plaira.
Bonne lecture et encore merci de lire mon histoire :)
Cette histoire est un thriller classé "contenu mature" les sujets sensibles abordés seront indiqués en début de chapitre par des "!"
Libre à vous de continuer ou non la lecture de cette histoire.
!!! Violence / sang / mort
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Je ferme les yeux pour essayer de retrouver mes esprits. Comment est-ce possible ? Que fait-Elle ici ? Lentement, je me retourne, je sens le bras de Claire se resserrer sur mes épaules et je sais que ma petite sœur ressent la même chose que moi.
Elle se tient devant moi, dans son tailleur blanc qu'Elle ne met habituellement qu'aux événements importants. Sa jupe blanche lui tombe juste au-dessus des genoux, sa chemise blanche est bien lissée et j'aperçois sur sa veste, blanche aussi, la broche qu'Elle a l'habitude de porter. Cette broche, je la reconnaîtrais entre mille, rose pâle avec les contours dorés, une rose blanche dessinée à l'intérieur. Enfant, j'avais l'habitude de la lui voler, elle me donnait confiance en moi, je me sentais grande, puissante, tout comme Elle. Ses cheveux sont tirés en arrière en un chignon impeccable sans qu'aucune mèche ne dépasse. Elle est légèrement maquillée et me fait un sourire tendre, comme pour me rassurer. Pourtant, son regard est dur : deux prunelles vertes et intransigeantes, les mêmes que les miennes.
— Ma-maman ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?!
— Bonjour ma chérie, ça faisait longtemps que je te cherchais.
Ma mère se retourne face à la porte et fait un geste de la tête. À ce moment, deux personnes apparaissent derrière elle et lui passe devant. Les deux hommes se dirigent vers Claire et moi, et nous empoignent, nous séparant l'une de l'autre.
Je regarde ma mère avec incompréhension, qu'est-ce que cela signifie ? Pourquoi les laisse-t-elle faire ? On dirait même que c'est elle qui leur a donné l'ordre ! Claire est à demi consciente dans les bras du garde qui la porte. J'essaye d'avancer vers elle, mais l'autre vigile me retient et m'empêche maintenant de bouger.
— Qu'est-ce que vous voulez faire d'elle, Madame la Directrice ?
Mes yeux oscillent entre l'homme qui me tient fermement par les bras et ma mère. Je réalise ce qu'il se passe et ce que ces mots impliquent, pourtant, mon cerveau refuse de comprendre.
— Madame la Directrice ?! Est-ce que tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ?
— Que croyais-tu Lola ? Que seul ton père pouvait diriger cette entreprise ?
— Mais, tu étais au courant ?! Tu savais ce que Papa avait fait ? Ce qu'il NOUS avait fait ?!
— Oh ma chérie, ce que tu peux être naïve !
— Il a fait des expériences sur toi quand tu étais enceinte !
— Non, il a fait des expériences sur toi !
— Tu aurais pu être en danger toi aussi !
— Un bon scientifique doit savoir prendre des risques. Qui a eu l'idée d'après toi ?
Et là, je comprends. Quelle idiote ! Comment ai je fait pour être aussi aveugle pendant tout ce temps ! Tout est logique, limpide même ! Ma mère a fait des études en obstétrique, mais les a très vite abandonnées quand elle est elle-même tombée enceinte. Quelle ironie ! Elle avait un travail à mi-temps comme commerciale chez un fournisseur de produits médicaux, ce qui lui permettait de travailler en partie à la maison et de s'occuper de nous. Après la mort de Papa, elle a dû prendre un deuxième boulot, de nuit cette fois-ci, pour pouvoir subvenir à nos besoins. Comme elle ne nous en avait jamais vraiment parlé, je pensais que tout cela était derrière elle. C'était il y a tellement longtemps... Mais maintenant, je réalise que depuis tout ce temps elle n'avait jamais vraiment oublié sa première vocation.
— Mais, les noms sur les dossiers, tu apparaissais comme une patiente, pas comme l'un des médecins.
— Parce qu'effectivement, à ce moment, j'étais la patiente. Et l'entreprise appartenait à ton père, pas à moi.
Ma mère crache ces mots avec dégoût. Cela ne lui ressemble pas, elle qui avait été si aimante, si dédiée à son mari. Je ne la reconnais pas. Elle continue sa tirade, comme si elle avait attendu ce moment toute sa vie. Une flamme brille au fond de ses yeux. Elle a l'air... passionnée, déterminée, machiavélique. Je frissonne, me demandant qui peut bien être cette femme. Mes parents m'ont inculqué toutes mes valeurs et pourtant, je me rends compte à présent qu'ils représentent l'opposé de ce en quoi je crois.
— Depuis le début, ton père s'est attribué mes idées ! Certes, c'était un homme d'affaires incroyable et très intelligent. Je l'ai aimé, vraiment... et puis avec le temps, nos avis se sont mis à diverger. Plus tu grandissais, plus il s'adoucissait. Je voulais recommencer les expériences quand je suis tombée enceinte de Claire, mais il s'y est fermement opposé. Je voulais t'emmener au laboratoire plus tôt, mais là aussi, il s'y est opposé... Je n'en pouvais plus... Toute ma vie ! Toute ma vie, j'ai travaillé sur ce projet ! Et avec toi, j'ai réussi ! Tu es... parfaite ! Ma plus grande fierté ! Mais Aymeric n'a jamais voulu l'entendre. Il me disait qu'il y avait des limites à ne pas franchir.
J'ai la nausée, ma mère ne m'a jamais aimé, elle n'a pas plus aimé ma sœur apparemment. Elle ne nous voit que comme des cobayes, des éléments lui permettant d'atteindre la postérité dans sa carrière. À côté d'elle, mon père passerait pour un saint. Ma mère ferme les yeux et se pince l'arête du nez, une grimace sur le visage. C'est une expression que je connais bien. Généralement, elle était annonciatrice d'une mauvaise nouvelle.
— Il y a 4 ans, nos recherches stagnaient. Ton père et moi étions vraiment sous pression parce que nous ne pouvions pas fournir les résultats escomptés à nos commanditaires. La seule solution était de continuer les expériences sur le "patient clé", sur toi. Alors, j'ai dû remédier à ce problème. Maintenant que ton père n'est plus là, je peux enfin me concentrer sur mon projet comme je l'entends. Il m'a fallu du temps pour gagner la confiance de mes employés, beaucoup restaient fidèles à ton père. Mais ça y est, j'y suis parvenue et maintenant que tu es ici, mes efforts vont porter leurs fruits.
Mes jambes deviennent molles, comme du coton. Si le garde n'était pas en train de me soutenir, je pense que je m'effondrerais au sol. J'entends Claire gémir derrière moi et je me tords le cou pour essayer de l'apercevoir. Des larmes coulent sur ses joues et elle est plus pâle que jamais. Tout ceci est beaucoup trop !
— Tu-tu... c'est toi qui as tué Papa ?!
— Non, non bien sûr que non ! Je ne m'abaisserais pas à ce genre de tâche.
Je reste sans voix, figée sur place. Je n'entends que le son des pleurs de Claire à mes oreilles. Comment vivre avec cela ? Ma mère continue de parler, mais je ne l'écoute plus. Je saisis quelques mots ici et là : expérience, survie, réussite ... Tout ceci n'a aucun sens !
Tout à coup, la porte s'ouvre à la volée, et trois hommes armés entrent dans la pièce. Deux d'entre eux se postent de chaque côté de la porte, arme au poing. Le troisième se dirige vers l'agent qui me tient et lui chuchote quelque chose tellement bas à l'oreille que je n'entends rien. Il me lâche en faisant un signe de tête à son collègue qui retient ma sœur.
— On y va. Madame la Directrice, il semblerait que des intrus se dirigent vers cette cellule. Apparemment, ils auraient déjà réussi à neutraliser certains de nos agents. Nous allons vous escorter en lieu sûr.
Ma mère fronce les sourcils, contrariée, mais suit ses deux molosses à l'extérieur, nous laissant Claire et moi seules avec les trois autres. Tout à coup, les deux hommes postés à la porte se tendent, des pas rapides se font entendre dans le couloir et je suis certaine qu'il s'agit d'Ella, Max et Chris. Voyant les deux gardes lever leur arme, je m'écrie :
— Attention...!!!
Au même moment, t une douleur vive m'atteint au visage et sans m'en rendre compte, je me retrouve à genoux par terre. Le troisième agent est debout devant moi le poing levé. Il ne fait aucun doute que c'est lui qui vient de me frapper. Des tirs commencent à fuser et les deux autres vigiles quittent la pièce pour attaquer leurs ennemis. Le garde restant se tourne vers moi et sort son arme. Je repense alors à celle que j'ai moi aussi. Celle-ci est tellement petite que personne ne l'a remarquée jusqu'ici. Même moi, je l'avais oublié.
— Allez, debout ! Suivez-moi calmement. Et Lola, je te préviens, si tu essaies de faire quoi que ce soit, c'est ta sœur qui en paiera le prix !
Merde ! Si je sors mon arme maintenant, il va s'en prendre à Claire. En plus, je suis beaucoup trop inexpérimenté, il réagirait bien plus vite que moi. Il faut que je trouve une diversion ! Comme pour répondre à ma demande, des cris se font entendre. Le vigile se tourne et se dirige vers la porte pour aller porter secours à ses collègues. Il est dos à moi. Je ne perds pas une seconde, sors mon révolver, le pointe vers mon adversaire et lui tire dans le genou.
Celui-ci s'effondre instantanément sur le sol. Il se retourne et je peux lire une haine profonde sur son visage. La peur me saisit, il va tuer ma sœur ! Mais à mon étonnement, il ne pointe pas l'arme vers Claire, mais vers moi. Je fixe le canon de son arme sans bouger. J'ai les mains fermement serrées sur mon révolver, mais je n'ai pas la force de lever les bras pour viser l'homme qui cherche à me tuer. Je suis tétanisée, les secondes passent comme des heures et j'ai l'impression de vivre mes derniers instants.
Je vois son doigt bouger imperceptiblement sur la détente, ça y est, mon heure est arrivée. Mais avant même qu'il ait le temps de faire quoique se soit, une détonation résonne dans le couloir. La tête de l'homme tombe en avant et il s'écrase sur le sol, un filet de sang commence à s'échapper de l'arrière de son crâne et se répand sur le sol immaculé.
Max arrive dans la pièce, je lève les yeux vers lui, tremblante. La nausée m'atteint et j'ai tout juste le temps de me redresser que je vomis par terre. Cela ne semble pas le perturber le moins du monde et mon ami passe devant moi pour se diriger vers Claire. Il la saisit par les bras et la soulève doucement, il passe son bras autour de son cou et l'aide à sortir de la pièce.
— Lola, est-ce que tu peux marcher ?
Je hoche la tête faiblement pour lui répondre.
— Alors dépêche toi, il faut qu'on sorte de là, Lucas nous attend.
Il sort de la pièce et j'essaye de me redresser, mes jambes tremblent et je perds l'équilibre. Deux bras m'attrapent avant que je ne tombe. C'est Chris. Dès que je le vois devant moi, j'ai l'impression qu'on m'enlève un poids. Il me prend par la main et me fait signe de le suivre. Mes yeux s'arrêtent sur son épaule gauche, elle est tâchée de sang.
— Que-que t'est-il arrivé ?
— Ce n'est rien, juste une blessure superficielle. Viens, il faut qu'on parte.
Il me guide en dehors de la pièce. Tout semble se passer comme dans un rêve, une fois arrivé dans le couloir, toujours sa main dans la mienne, Chris se met à courir. Je ne sais pas comment je fais pour trouver la force de le suivre, mais mes jambes s'actionnent d'elles-mêmes et je pense n'avoir jamais couru aussi vite de toute ma vie. Nous traversons des couloirs identiques les uns aux autres. Pourtant, Max et Chris semblent savoir où ils vont. Devant nous, Max porte Claire, qui est trop faible pour se déplacer toute seule pour l'instant.
Enfin, au bout d'un dernier couloir, je vois Ella au loin qui tient une porte grande ouverte. Je suis soulagée, nous sommes au complet ! Arrivée devant l'ouverture, je me rends compte qu'elle mène à des escaliers de service. Nous les montons quatre à quatre, Ella ferme la course jetant des regards par-dessus son épaule prête à tirer à tout instant.
Après quelques étages, nous les entendons, des gardes sont à nos trousses et commencent à tirer à l'aveuglette espérant toucher l'un d'entre nous. Chris passe son bras autour de mes épaules et me colle fermement à lui alors que nous continuons de monter. Je m'attends à recevoir une balle à n'importe quel moment. Mes poumons me brûlent à force de courir et tous mes muscles semblent crier de douleur. Enfin, nous arrivons sur un parking souterrain. Chris me lâche et avec Ella, ils font face à la porte que nous venons de traverser leurs armes levées.
Je croise les doigts pour que nous ayons le temps de fuir avant que nos ennemis ne nous atteignent. Soudain, une voiture déboule devant nous. C'est Lucas ! Nous nous précipitons tous vers la voiture et nous jetons dedans. Max a déposé Claire sur le siège passager et nous rejoint, si bien qu'il nous faut nous serrer sur la banquette arrière.
Lucas redémarre en trombe, et avant que nos adversaires n'arrivent sur le parking, la voiture est déjà loin.
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