Chapitre 10 - Max Et Simon

Salut tout le monde ! Quoi ? Encore un message en début de chapitre ? Mais pourquoi ?

Alors, je voulais juste vous avertir. Il va y avoir un peu de détail médical dans cette partie. Je me suis un peu renseignée, mais je ne suis pas médecin et je n'ai pas vraiment de connaissances médicales. Alors si vous voyez des aberrations, n'hésitez pas à me le dire. Après cela reste une fiction et je ne souhaite pas apporter trop de détails "techniques". J'en profite aussi pour dire qu'il va y avoir pas mal d'allusions au sang et à la mort. Si vous êtes sensibles à ces sujets, évitez peut-être la première partie.

Bonne lecture à tous et comme d'habitude si vous avez aimé n'hésitez pas à commenter et à voter ! À bientôt.

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Ella et Lucas se précipitent vers les deux inconnus. L'un des deux est soutenu par l'autre et on peut apercevoir une plaie d'où s'échappe beaucoup de sang.

Tandis que le plus grand des deux pose ses armes sur le sol, Ella et Lucas prennent le deuxième homme par le bras et l'assoient sur l'un des poufs. Chris se retourne vers moi le regard vide.

— S'il te plaît, va aider Simon. Tu es la seule ici à avoir des connaissances médicales. Je vais aller voir Max pour en savoir plus.

— Oui, bien sûr.

Je me précipite vers le blessé et inspecte sa jambe. C'est une blessure par balle. La plaie saigne énormément, il faut agir vite avant qu'il ne perde trop de sang. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration.

— Lucas, va me chercher un linge propre, il faut absolument stopper l'hémorragie.

Lucas quitte la pièce précipitamment et je me tourne vers Ella. Elle fixe Simon, je peux lire la peur dans son regard.

— Ella, il va me falloir du matériel médical. J'ai besoin de désinfectant, d'une pince pour extraire la balle. Il me faut aussi un peu de fil chirurgical et une aiguille pour pouvoir refermer la plaie et surtout des antibiotiques pour éviter toute infection.

— Nous n'avons pas tout ça ici... dit-elle d'une voix éteinte. De l'alcool pour désinfecter fera l'affaire ?

— En attendant d'avoir mieux oui. Chris ! Il doit y avoir une pharmacie de garde ouverte quelque part dans la ville ! Est-ce que tu peux aller chercher le nécessaire s'il te plaît ?

— J'y vais tout de suite !

Entre-temps, Lucas revient avec un linge propre que je saisis immédiatement. J'effectue un point de compression pour arrêter le saignement en attendant d'avoir le matériel nécessaire pour continuer.

J'entends des pleurs derrière moi et me retourne. Juliette fixe Simon l'air terrorisé. Carole la rejoint et pose les mains sur ses épaules.

— Carole, emmène Juliette dans sa chambre et occupe toi d'elle. Nous, on se charge de Simon ! Ordonne Ella

Les filles quittent la pièce, je peux continuer d'entendre les sanglots de l'enfant jusqu'à ce que la porte du couloir se referme. J'interpelle les autres.

— Je vais avoir besoin d'aide ! Il faut le transporter jusqu'à l'une des chambres.

Max et Lucas portent Simon pendant que je continue d'appuyer sur la plaie. Le pauvre blessé ne dit rien, mais pousse des gémissements de douleur. Son visage a perdu toutes ses couleurs et il est sur le point de perdre connaissance. Après l'avoir déposé sur l'un des lits, je vois Lucas quitter la pièce rapidement. Ella entre dans la chambre et se place devant moi le regard dur.

— Tu es sûre que tu sais ce que tu fais ? Me demande-t-elle sèchement.

— J'ai déjà assisté à ce type d'intervention. Je connais la procédure. 

— Si jamais tu fais la moindre erreur, il va mourir !

— Si on ne fait rien, il va mourir ! S'il y a quelqu'un de plus compétent que moi ici, j'accepterais son aide sans hésiter, mais je ne crois pas que ce soit le cas ! Tout comme je pense qu'on ne peut pas appeler les secours, sinon tu l'aurais déjà fait, j'imagine !

Ella se tait et commence un jeu de regard entre nous deux. Si ses yeux pouvaient lancer des flèches, je mourrais sur le coup ! Je décide d'être la première à rompre le contact visuel et reporte mon attention sur Simon. Je n'ai pas de temps à perdre à jouer au petit jeu d'Ella !

Lucas revient dans la chambre avec une trousse de secours et une bouteille d'alcool à la main.

— Tiens Lola, c'est tout ce que j'ai pu trouver ici.

— Merci Lucas. Peux-tu continuer d'appuyer sur la plaie pendant que je regarde ce qu'il y a dans la trousse de secours ?

Lucas n'a pas le temps de répondre que les deux grosses mains de Max sont sur les miennes et il saisit le linge maintenant imbibé de sang et prend le relais pour stopper l'hémorragie.
Je redemande à Lucas d'aller chercher d'autres serviettes pendant que j'inspecte la trousse de secours.

J'y trouve beaucoup de compresses, ce qui est très utile et à ma surprise il y a aussi une pince. Elle a l'air adaptée pour pouvoir retirer la balle. Je me retourne vers Max et Simon.

— Je vais commencer par désinfecter la blessure. Je suis désolée Simon, je n'ai que de l'alcool à portée de main. Cela va être douloureux.

Simon acquiesce faiblement. Je m'assois à côté de lui, me nettoie rapidement les mains avec l'alcool et prends des compresses.

— Max, vous allez pouvoir retirer le linge. Je vais nettoyer la blessure avec de l'alcool. Pendant ce temps. Lavez-vous les mains, prenez la pince derrière vous et désinfectez là avec l'alcool.

Max s'exécute. Je prends les compresses sur lesquelles j'ai déjà mis du produit. Je soulève doucement le linge souillé et nettoie la plaie. Simon pousse un cri de douleur. Je sers les dents et essaye d'ignorer le blessé. Cela peut paraître cruel, mais je dois absolument me dépêcher pour ne pas que la blessure s'infecte, ce qui empirerait la situation. D'habitude, les patients sont anesthésiés pour ce type d'intervention, mais c'est un luxe que nous ne pouvons pas avoir ici.

Simon a arrêté de bouger. Je lève les yeux vers son visage et me rends compte qu'il a perdu connaissance. Max me tend la pince qu'il a désinfectée et je me concentre pour retirer la balle.

Ce n'est habituellement pas aux infirmières d'effectuer cet acte, mais je n'ai pas le choix. J'essaye de me rappeler les gestes du médecin, mais sans matériel la tâche n'est pas simple. Je ne vois pas où est la balle. Si jamais l'artère fémorale est touchée, l'hémorragie sera bien trop forte pour que je puisse le sauver.
Soudain, je sens que la pince touche quelque chose. C'est sans aucun doute la balle. Je la saisis et l'extrait tout doucement de la cuisse de Simon. Je retiens ma respiration pendant toute l'opération. Une fois la balle sortie, je peux enfin souffler. Fort heureusement, la blessure ne saigne pas plus qu'avant. C'est bon signe, l'artère n'a pas été touchée.
Lucas, qui est revenu dans la pièce, me tend une serviette propre et je fais un nouveau point de compression en attendant le retour de Chris avec le matériel médical.

Quelques minutes plus tard, le voilà qui entre dans la chambre un sac à la main. Il est hors d'haleine, il a dû courir sur tout le chemin.

— Lola... Voici le matériel... J'ai pris la liberté d'acheter aussi des antidouleurs... me dit-il en reprenant son souffle.

— Merci Chris, c'est ce qu'il fallait.

Je prends le sac et désinfecte à nouveau la plaie — avec le bon matériel cette fois-ci — la blessure ne saigne plus. Je fais quelques points de suture, donne les antibiotiques à Simon et me tourne vers les autres.

— Il faut laisser Simon se reposer maintenant. Je vais veiller sur lui pour les prochaines heures, mais il devrait être tiré d'affaire.

Tout le monde me sourit et me remercie, excepté Ella évidemment, et ils sortent de la pièce. Je m'assois par terre près du lit. Après cette journée et cette nuit mouvementée, je me sens exténuée, vidée. Mes paupières sont lourdes et sans que je m'en rende compte, ma tête touche le matelas et je m'endors.

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Je me réveille au son de chuchotements qui proviennent de l'autre côté de la porte. Je regarde autour de moi quelqu'un à posé une couverture sur moi et je suis toujours dans la chambre où dort Simon. Sa respiration semble tranquille. Je pose ma main sur son front, il ne semble pas avoir de fièvre, c'est bon signe.
Les chuchotements persistent de l'autre côté de la porte. Curieuse, je tends l'oreille. J'arrive à percevoir la voix d'Ella de l'autre côté de la porte.

— Je dois bien avouer que son aide nous a été utile, mais on ne peut toujours pas lui faire confiance.

— Qu'est-ce qu'il te faut de plus pour que tu te rendes compte que Lola est de notre côté ? Chris essaye de me défendre.

— Pour le moment peut-être, mais elle est aussi dangereuse.

— N'importe quoi !

Je ne peux pas m'empêcher de remarquer que malgré leur intimité, Chris et Ella semblent être souvent en conflit. N'ayant pas envie de reproduire la scène d'hier soir, je décide de leur rappeler ma présence. Je me lève et ouvre la porte de la chambre.

— Ella, tu as un problème avec moi ? Parce que si c'est le cas, autant crever l'abcès et me dire ce que tu as sur le cœur !

— Je ne te dois rien Lola. Ce n'est pas parce que tu t'es montré utile hier que je te suis redevable. Après tout, tu n'as fait que ton travail.

Et sur ces mots elle s'en va. Estomaquée, je me tourne vers Chris.

— Est ce que ça lui arrive de se montrer aimable de temps en temps ?

— Pas depuis plusieurs semaines. Ne t'inquiète pas pour elle, les autres semblent t'avoir accepté. Elle finira bien par se rendre compte que tu es de notre côté et mettra de l'eau dans son vin.

— Elle pense que je suis du côté d'Hygeia ? Pourquoi ?

— La vie lui a appris à être méfiante et à ne pas se fier aux apparences. Il me regarde droit dans les yeux. Je sais très bien que tu es de notre côté, tu l'as prouvé plus d'une fois. Bon... Tu ferais mieux d'aller te coucher, il va être 6h du matin et tu n'as presque pas dormi. Je m'occupe de veiller sur Simon, et s'il y a quoique soit je t'appellerai.

Reconnaissante, je prends la direction de ma chambre et m'endors dès que ma tête touche l'oreiller.
Je me réveille plusieurs heures plus tard, mon portable sonne. À demi endormie, je regarde qui peut bien essayer de me joindre. Mon cœur saute dans ma poitrine quand je vois apparaître le nom de Claire. Je décroche immédiatement.

— Claire ! Est-ce que tout va bien ?

Je n'entends rien d'autre que des sanglots à l'autre bout du fil. Cela me brise le cœur et les larmes me montent aux yeux.

— Hey, hey, ça va aller. Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Désolée de t'embêter Laura, mais je ne savais pas à qui parler et je me suis rappelé que tu m'avais proposé de t'appeler si besoin.

— Bien sûr, je suis là et je t'écoute.

— Aujourd'hui, Damien est venu me voir. C'était le petit ami de Lola. Bref, depuis sa mort, il s'est mis en couple avec une bonne amie à eux, Mélanie. Et là, Damien vient de m'annoncer qu'ils allaient se marier.

Je sens comme un poids dans mon estomac, et j'ai un haut-le-cœur. Ils se marient ? Déjà ? En deux ans, nous n'avions jamais évoqué cette possibilité et en deux mois relation les voilà fiancés. J'essaye de me concentrer, je gérerai mes sentiments plus tard, je dois me montrer forte pour Claire.

— Je comprends que cela t'attriste, leurs fiançailles semblent être arrivées vite.

— Oui, un peu trop à mon goût. Je savais que leur couple battait de l'aile depuis un moment, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il passe à autre chose si vite. C'est comme si Lola ne signifiait rien pour lui et c'est ça qui me fait mal. Elle me manque tellement !

Claire se met à pleurer de plus belle et je tente de la rassurer tant bien que mal.

— C'est normal que tu sois triste. Après ça ne veut peut-être pas dire qu'il l'a oublié. Tu dis que leur couple allait déjà mal à l'époque peut-être qu'ils n'étaient plus amoureux l'un de l'autre et c'est pour ça qu'il est passé si vite à autre chose. Cela n'empêche pas que Lola ait compté dans sa vie à un moment donné.

—... Tu as sans doute raison. Lola m'avait dit à l'époque qu'elle soupçonnait qu'il la trompait... Je me rappelle m'être énervée, mais elle n'a rien fait pour en savoir plus où essayer de sauver son couple.

La conversation dérive vers d'autres sujets plus légers et nous finissons par raccrocher. Je m'allonge sur le dos et fixe le plafond.

Cela faisait environ 6 mois que je soupçonnais Damien de me tromper. Il sortait moins souvent avec moi, et semblait absent quand il était avec moi. Maintenant, j'ai ma réponse et je sais avec qui il me trompait.

Je me souviens avoir fermé les yeux, je ne voulais pas me rendre à l'évidence. Je pensais que j'étais amoureuse de Damien, mais au final, j'aimais seulement le confort que cette relation m'apportait. C'est pour ça que je n'ai rien fait, j'avais sans doute déjà fait le deuil de notre relation depuis longtemps. Et même si je me sens blessée que Damien épouse Mélanie, je sais que c'est uniquement mon ego qui est touché.

Je regarde l'heure, il est presque 16h, il est temps que je retourne vérifier l'état de Simon.

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De retour dans la chambre de Simon, je remarque que Max a pris la place de Chris. Je prends une chaise et m'assois à côté de lui. Max me fait un signe de tête :

— Hey, merci Doc pour avoir sauvé Simon.

— Doc ? Je ne suis pas médecin.

— Et pourtant, tu l'as sauvé. Il me fait un sourire et me sert la main solennellement.

Je prends le temps d'observer Max, il a l'air grand et encore très musclé malgré son âge — il doit avoir la cinquantaine — ses cheveux sont déjà tout blanc et bien qu'il ait l'air d'être un dur à cuire, son regard est doux. Simon quant à lui a l'air un peu plus jeune, il n'a pas plus de 45 ans et il est moins imposant que Max. Celui-ci brise le silence.

— Alors, comment vas-tu ? Tu arrives à t'adapter à ton nouvel environnement.

— À vrai dire, avec tout ce qu'il s'est passé ces dernières 48 heures, je n'ai pas vraiment eu le temps de faire le point. Plus les jours passent et plus j'ai de questions en tête.

— Ça ne m'étonne pas. Ça n'a pas dû être de tout repos pour toi. N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit.

— Merci. Si je peux me permettre... J'aurais quelques questions pour vous.

Je me risque à collecter de nouvelles informations auprès de Max.

— Oui ?

— Est-ce que j'ai le droit de connaître le motif de votre mission ?

— Aucune idée ! En-tout-cas, on ne m'a pas interdit de te le dire.
Simon et moi sommes d'anciens militaires. On s'est connu sur le terrain. Dans l'équipe, on était trois à être vite devenu amis, Simon, moi et Nathan. Un jour lors d'une mission, on nous a déclaré morts dans une explosion. Comme tu dois t'en douter nous nous sommes réveillés au labo d'Hygeia. Simon et moi avons réussi à fuir après quelques années. Avec l'aide de Chris Lucas et Ella. Malheureusement, Nathan est resté là-bas. Il y a deux jours, on a eu l'opportunité de retourner le sauver... Même au bout de deux ans, nous n'avions pas perdu espoir. Nous allions sortir du labo avec Nathan quand les hommes d'Hygeia ont ouvert le feu sur nous. Simon s'est fait blesser à la cuisse et Nathan a reçu une balle en pleine tête... Mourir si près du but... Simon était à demi conscient à cause de sa blessure. Je ne crois pas qu'il ait vu Nathan se faire abattre... Hygeia a tué un de mes meilleurs amis et a failli tuer le deuxième. Je ne leur pardonnerai jamais !

La voix de l'homme se brise et il détourne le regard. Je ne peux qu'imaginer sa colère et sa frustration. Je pose une main sur son épaule.

— Je suis désolée...

— Non, Doc ce n'est pas à toi d'être désolée ! Tu as déjà fait beaucoup pour ce groupe d'inconnus n'est ce pas ? Chris m'a raconté votre petite aventure au restaurant. Félicitations ! C'était plutôt bien joué pour une première !

Je lui souris, ce compliment me réchauffe le cœur. Simon se met à bouger dans le lit. Ça y est, il se réveille. Je vérifie que tout va bien et lui donne quelques antidouleurs.

— Vous devez avoir faim Simon, je vais demander à Carole si elle n'a pas quelque chose pour vous.

Je me lève et me dirige vers la sortie. Avant de fermer la porte, je lance un dernier regard à Max comme pour l'encourager. Il lui reste à annoncer la triste nouvelle du décès de Nathan à son ami. Sans un mot, je quitte la pièce.

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