Chapitre 15

P.O.V WooHyun

Je m'approche d'elle et la regarde fixer le sol. Son corps tremble de froid. Ses vêtements et cheveux sont trempés. Sans réfléchir, je pose ma main sur son poignet et l'attire contre moi. Dans un premier instant, elle me regarde terrorisée puis surprise. Je lui donne mon parapluie dans ses mains et quitte ma veste pour la poser sur ses épaules. Elle reste silencieuse. Je reprends mon parapluie et d'un ton un peu moqueur, je lui dis :

"Ne reste pas là petit chiot ! Tu vas attraper froid et la nuit tombe !
- Personne ne peut venir me chercher... Le bus est dans trente minutes...
- Puf... Suis-moi petit chiot..."

Je prends sa main gelée par le froid et marche d'un pas rapide en direction de mon domicile. Elle se laisse faire à cause de la fatigue et court à mes côtés pour suivre mon rythme. J'entends sa respiration tout près de moi. Cette fille ou plutôt ce petit chiot fait vraiment pitié...

Dans la maison, je l'emmène dans ma chambre et fouille dans mon placard. Je lui tends des vêtements m'appartenant pour qu'elle puisse se changer. En attendant, je me rends dans la salle de bains et prends une serviette. Une fois changée, je m'approche d'elle et sèche délicatement ses cheveux. Elle ne réagit pas. Elle semble totalement vide. Je vais lui préparer du thé. Je la fais s'asseoir sur le canapé du salon. Toujours aucun mot venant d'elle. Ce petit chiot m'énerve, pourquoi je m'embête à l'aider ?

Je l'entends parler au téléphone à sa mère. Elle la rassure en inventant un mensonge. "Je suis chez une amie pour un devoir." Je reviens comme si je n'avais pas entendu et pose la tasse devant elle. Elle range aussitôt son portable et se lève. En me regardant dans les yeux, elle me dit :

"Je vais rentrer chez moi...
- Il pleut encore. Tu es folle !
- Oui ! Je suis folle ! Naïve ! Sensible ! Maladroite ! Un petit chiot ! Et alors ?
- Qu'est-ce qui te prend ?
- J'en ai marre d'être celle que je ne suis pas !"

Je ne comprends pas son changement d'humeur soudain. La colère envahit ses yeux mais une lueur pétillante y fait place aussi. Elle récupère son uniforme et son sac de cours pour partir. Au moment où elle s'apprête à ouvrir la porte, je la plaque contre le mur et pose ma main sur son front. Elle est brûlante de fièvre. Elle se débat pour sortir. Je l'immobilise en la tenant fermement par les poignets. Elle ne peut partir dans cet état. Sa crise de colère doit venir de sa fatigue. Elle ferait mieux de se reposer.

Au bout de quelques minutes, elle finit par se laisser tomber dans mes bras. Je la berce doucement quelques instants avant de l'allonger sur le canapé. Je tamponne doucement une serviette mouillée sur son front. Sa respiration devient plus calme et elle s'endort. Je ne peux m'empêcher de la regarder. La scène de sa colère me revient en tête. Celle qu'elle n'est pas... La discussion de se midi me revient aussi. Son père est mort. Moi, je ne l'ai jamais connu, le mien. À mes yeux, il est mort aussi. Il n'a jamais cherché à me connaître et prendre de mes nouvelles.

Dans son sommeil, des larmes coulent de ses yeux. D'une petite voix, elle fredonne une douce mélodie. Je l'écoute attentivement et essaye de retranscrire en partition. Je me dirige vers mon piano et joue le morceau en la regardant. Un sourire se dessine sur son visage de petit chiot puis elle prononce le mot "père".

Son portable vibre dans son sac. Elle ne réagit pas et reste profondément endormie. J'ouvre son sac et réponds. C'est sa mère. Je me présente gentiment et lui explique la situation. Elle finit par accepter qu'elle soit chez moi. Elle sait que je suis un ami de MyungSoo. En raccrochant, je découvre deux photos tombées sur le sol. Je les ramasse et les observe. L'une est une photo de mes trois amis : MyungSoo, SungJong et SungYeol.

L'autre représente quatre personnes devant un sapin de noël joliment décoré.

Au centre se trouve un homme d'une trentaine d'années assis sur une chaise avec sur ses genoux une petite fille. La petite ressemble trait pour trait à mon petit chiot. J'en déduis que c'est elle. À droite, c'est la belle-mère de MyungSoo et à gauche une vieille femme avec un chaton à ses pieds.

Je les range soigneusement dans son sac. Quelques heures passent et je finis par m'endormir assis sur le sol la tête posée sur le canapé près de celle de ce petit chiot.

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