ARC 1 EPISODE 1 Prologue: Mettre les enfants au travail
Cette fiction est inspirée fortement d'Arcane. Elle prend place dans une cité autogérée appelée Eternalis, séparée en deux parties. La ville du Haut, et la ville du Bas. A sa tête, une reine et un conseil de 6 personnes.
- Ambre Solnar, représentante de la voix scientifique et membre des plus grands scientifiques d'Eternalis
-Alexeï Moronov, représentant de l'instance étrangère et des relations internationales (ne vient pas d'Eternalis)
- Isolys
- N. Belvoir, représentant de la ville d'en Bas
- Luthien Lorendil, représentant des familles aristocratiques d'Eternalis
- S. Sylvia, trésorière du royaume et main innocente
2 mois plus tôt
La silhouette blanche d'Isolys amena un grand silence autour de la table ronde en forme de C. Tous les conseillers se turent et la regardèrent. Certains avec respect, d'autres avec méfiance. Elle n'en tint pas compte et garda son menton haut, son port d'une élégance impériale. Son regard bleu glacier considéra chacun des membres de l'assemblée devant elle, comme si elle évaluait leur loyauté et leur pertinence.
- Je vois qu'il n'y a pas notre reine.
- Elle ne pouvait pas venir, dit un des conseillers en se redressant sur son trône, tapotant distraitement son crayon sur la table de marbre.
Ses cheveux étaient châtains, en queue de cheval, et il avait les oreilles pointues qui trahissaient une ascendance elfique. Sa chemise élégante, pourtant froissée et déboutonnée sur son torse musclé, contrastait avec la rigueur attendue dans ce lieu. Isolys le fixa un instant, son regard se durcissant, puis hocha brièvement la tête, comme pour clore cette interaction insignifiante.
- Dommage. Il me semble que la conseillère Ambre Solnar avait quelque chose à proposer. Nous devrons nous répéter à nouveau en sa présence, dans ce cas.
Une main légèrement tremblante se posa sur l'épaule d'Isolys, qui se raidit. Elle tourna lentement ses yeux perçants vers une femme se levant avec une certaine maladresse et se plaçant derrière elle. Un sourire fin et rassurant était figé sur ses lèvres.
Ambre Solnar n'avait pas l'apparence parfaite qu'on attendait d'une conseillère. Son ensemble immaculé — une chemise et un pantalon large — était impeccablement repassé, tout comme son maquillage et sa coiffure. Pourtant, son attitude trahissait une tension évidente. Contrairement au teint bronzé d'Isolys, Ambre avait une carnation maladive, presque verdâtre. Même perchée sur ses talons, elle paraissait diminuer à côté de l'aura imposante de sa collègue.
- En effet. Moi et ma...
Ambre se coupa et jeta un regard rapide à Isolys avant de se corriger :
- Moi, j'ai trouvé un moyen efficace de faire avancer la productivité des mines d'Eternalis.
Un silence accueillit ses paroles, rompu par l'homme aux cheveux châtains, qui échangea un regard inquiet avec un autre conseiller. Celui-ci avait des cheveux noirs décolorés, et de grands yeux verts globuleux, et tapota sur la table:
- L'enjeu est important depuis que nous construisons les routes dans la Basse-Ville. Nous sommes ouverts à votre proposition, conseillère Solnar.
- Comme vous le savez, les matériaux nécessaires à la construction de réseaux de trains nécessitent beaucoup de matière première. Grâce à mon emploi dans le prestigieux laboratoire de la Haute-Ville, j'ai pu contacter des experts. Ils m'ont confirmé ce que nous craignions.
Isolys hocha la tête en regardant Ambre, et parla d'une voix claire et grave:
- Mettre les habitants de Basse-Ville au travail pour construire les voies réduirait l'effectif de mineurs disponibles. Déjà qu'essayer de faire travailler les architectes du Haut avec de la main d'oeuvre d'en Bas est un projet fragile, nous ne pouvons nous permettre de réduire notre productivité, surtout concernant les métaux rares.
Un homme à l'accent slave et à la barbe touffue acquiesça pensivement.
- Eternalis est le premier royaume prrroducteur de charbon. Cela mettrait le conseil dans une position délicate.
La réponse de Ambre tomba comme un couperet.
- Nous proposons de mettre les enfants de la Basse-Ville au travail.
Un silence glacial traversa la salle. Isolys, impassible, semblait déjà au courant de cette suggestion. Elle examina ses ongles courts sans un mot. L'homme barbu gratta pensivement sa joue tatouée, tandis qu'une femme à l'allure anguleuse relevait ses yeux noirs de ses notes. En revanche, les deux hommes en face, le conseiller Belvoir et le conseiller Lorendil, eurent une réaction immédiate.
- Quoi ? firent-ils à l'unisson, leurs voix trahissant leur indignation.
- À partirrr de quel âge ? demanda le conseiller barbu, les muscles de ses bras se contractant sous son armure.
- Douze ans, conseiller Moronov, répondit Ambre avec fermeté.
Le plus jeune conseiller, Belvoir, prit la parole, ses yeux brillants de colère.
- L'âge légal avait déjé été abaissé à quatorze ans l'année dernière, et je trouvais cela très jeune ! C'était... c'était une mesure exceptionnelle due à la guerre.
Isolys inclina la tête, sa voix grave et amère coupant net.
- Une guerre qui nous a sauvés, monsieur Belvoir. La productivité de la Basse-Ville était cruciale pour maintenir nos forces armées.
Le débat s'envenima, les voix se superposant.
- Certes, mais ce n'est plus le cas, n'est-ce pas ? réfléchit la femme au corps anguleux, qui avait posé ses notes sur la table de marbre. Eternalis n'est plus en guerre, et nous avons laissé la limite d'âge à 14 ans.
- Vous n'avez rien proposé à l'encontre de cette loi, riposta Ambre en la fixant de ses yeux rouges. Et cela n'a pas impliqué un changement majeur dans la Basse-Ville, ni aucune réaction de la part de ses habitants.
- Qu'en savez vous ? Vous êtes allée leur demander, peut-être ? demanda le conseiller Belvoir, pâlissant de colère.
- Je vous en prie. Recentrons le débat sur la question de la production de la basse-ville, dit la conseillère aux chignon blond serré et aux yeux bleus.
- Je pense avoir trouvé la solution pour résoudre le boitement économique et social qui perturbe Eternalis depuis la guerre ! s'exclama Ambre Solnar d'une voix convaincante. D'après mes statistiques, si tout les habitants de la Basse-Ville se mettaient vraiment au travail, nous pourrions retrouver l'éclat d'antan de notre belle cité.
- Vous croyez qu'ils ne travaillent pas ? Nous les tuons à la tâche ! demanda Belvoir, ses yeux s'emplissant de rage. En tant que représentant de la Basse-Ville, je ne laisserais pas de tels sous-entendus être...
- Je vote pour. Les habitants de Zaun ont besoin de protection, d'un emploi stable et d'une vie en sécurité. Ils seront rassurés de ne pas voir de délinquants de la Basse-Ville trainer au lieu d'aller travailler.
- Conseillère Sylvia, vous ne pensez pas ce que vous dites... murmura le conseiller Belvoir, affolé.
Les regards convergèrent vers Isolys, qui ajouta calmement :
- Je suis pour, dit-elle de sa voix timbrée, une main posée sur la cuisse de Ambre.
- J'émet des doutes, conseillers, décréta l'homme aux cheveux tressés et à la grande barbe, secouant son armure martiale. Je n'ai pas encore étudié les statistiques de mademoiselle Solnar et j'ai des doutes sur la rrréelle nécessité d'une meilleure production de charbon. Douze ans, cela me parrrrait jeune.
- Et vous, conseiller Lorendil ? Vous avez été bien silencieux pendant ce conseil, dit Isolys en plissant ses beaux yeux, passant en revue l'homme qui gardait ses réserves.
- Moi ? Je parlerais au nom des habitants de la Haute-Ville en affirmant que cela est contre les droits humains que nous devons attribuer à tout éternalien, qu'ils soit d'en Haut ou d'en Bas.
Le regard qu'il rendit à la conseillère fit disparaitre l'air satisfait qu'elle affichait désormais sur son visage caucasien. Elle déglutit et se retint de lever les yeux vers le ciel.
- Je m'oppose à cela, et tant que notre reine ne sera pas là, ce projet ne sera mis à exécution. Ni moi, ni le conseiller Belvoir, ni sir Morodov n'avons donné notre accord. Ce sera donc à elle de trancher la question.
- Très bien, soupira Ambre, ne cachant pas sa déception. Je vous comprend. Sachez que les prochaines lois que nous proposerons n'épargneront pas la Ville du B...
Isalys lui lança un regard glaçant et elle se reprit, bégayante:
- Bref. Je transmettrais avant la semaine prochaine les résultats des calculs de mon laboratoire au conseiller Morodov.
- Nous pouvons suspendre la séance, marmonna la conseillère Sylvia d'une voix trainante.
Ambre Solnar serra les dents, mais hocha la tête avec une déférence forcée. Le conseil se termina dans un malaise palpable, laissant planer l'ombre d'un conflit imminent.
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