Chapitre 13: Liées par le destin

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- Pourquoi on court ? Tu... Tu me fais perdre du temps, lança Charlie, essoufflée, tirant sur la main de Léah pour qu'elle s'arrête.

La rose s'immobilisa brusquement, leurs mains liées s'entrechoquant. Elle se retourna lentement et ses yeux gris lancèrent des éclairs de colère.

- Tobby est loin, dit Charlie en déglutissant, tentant de reprendre son souffle. Elle remarqua le visage fermé de Léah, trahissant un mépris grandissant.

- Tu connais pas l'histoire du grand Tobby, toi, cracha Léah, la mâchoire serrée. Tu n'as aucune putain d'idée de ce que tu viens de faire, hein ?

- Non ! Et tu sais pourquoi ? Parce que tu grognes dans ton coin et que tu ne m'expliques rien ! répondit Charlie, en haussant le ton, son visage rougi par l'effort et la frustration.

- Je n'ai rien à t'expliquer. T'es juste un foutu poulet d'en Haut, murmura Léah en avançant d'un pas, sa voix devenant plus menaçante. Si j'avais envie, je te défoncerais la gueule ici et maintenant.

- C'est un outrage à agents, articula Charlie, son regard s'assombrissant, bien qu'elle se sente légèrement intimidée.

Léah éclata de rire, un rire sec et tranchant, mais ses yeux restaient froids.

- Qu'est-ce que tu crois, hein ? Que ton badge va te protéger si je décide de te corriger la face ici ?

- Tu n'es qu'une brute. Une brute qui ne sait rien faire d'autre que semer le chaos, répliqua Charlie en croisant les bras, masquant la peur qui battait à ses tempes.

Léah se rapprocha, son souffle chaud effleurant le visage de la brune.

- Une brute ? C'est tout ce que tu vois ? Et toi, avec ta petite morale à deux balles, tu crois que tu vaux mieux ? Le soir. Quand tu n'arrives pas à dormir, et que tu sais que tu vas faire des cauchemars, parce qu'en bas de ta rue tu sais que quelqu'un hurle à la mort parce qu'on lui arrache les doigts de pieds. Et tu entends la pince couper la chair. Déchiqueter les os et les mettre dans un petit bocal. Bocal entier remplis de putains de doigts de pieds, et tu sais que celui qui fait ça rigole. Et puis toi tu peux pas dormir, parce que la victime crie et que toi t'as pas insonorisé ta maison. Parce que c'est cher d'insonoriser cette putain de maison ! Et tu sais quoi ? Le lendemain, tu retrouves le sang par terre, les bouts de chairs. Tu peux rien faire ! Parce que si tu te plains, tu seras la prochaine.

Charlie s'arrêtait, yeux écarquillés, pour l'écouter parler, et fut prise d'un long frisson, des images morbides emplissaient son esprit. Elle recula précipitamment, shoota dans un rat qui passait par là et faillit tomber sur un rebord d'immeuble couvert d'urine. Léah avait gardé une mine grave, et finit par se dérider:

- Maintenant dépêche toi.

- Hé ! Vous là-bas !

- Merde. Des policiers ! grogna Léah

Elle apercevait au bout du marché le petit Tobby qui parlait avec des hommes en uniforme rouge, les pointant du doigt. Malgré le fait qu'elle soit menottée, elle attrapa Charlie par la manche et se précipita dans une petite ruelle.

- Mais ce sont des collègues ! lui cria la brune, entrainée à sa suite. Hey !

Léah ne s'arrêtait pas, elle glissa entre les jambes d'un maraicher qui criait à tout-va, récupéra Charlie qui faillit foncer dans un stand, la fit dévaler un toit de charpentes avant de se retrouver dans une ruelle déserte. La policière, désorientée, regarda autour d'elle avant de cracher:

- Les gens comme toi n'écoutent jamais ce qu'on leur dit ? C'était des policiers !

- Justement, grogna la rose en regardant autour d'elle, fuyant les regards. Les gens comme toi nous tapent sur la gueule à longueur de journée. 

Charlie se tut, alors que Léah s'approchait, les sourcils froncés et un regard condescendant. Elle leva le menton, surplanant la policière qui la regarda s'approcher encore, encore, jusqu'à presque la toucher. La brune recula, sentant cette présence mauvaise envahir son espace vital, mais trébucha. Elle se retrouva acculée contre un mur, son souffle se perdit alors qu'elle cherchait du regard une option de sortie.

Léah la regarda avec dégout, et murmura simplement:

- Tu veux savoir ce qu'ils ont fait à ma filleule ?

Charlie la regarda. Leurs visages étaient si proches, elle pouvait voir luire dans son regard gris toute sa colère, sa bouche qui se tordait de frustration, les plis de son front. 

- Tu veux savoir ou pas ?

Sa voix était plus douce, plus rauque, murmure qui s'infiltrait dans l'esprit de Charlie et lui rappelait étrangement les cris d'Ambre Solnar dans le laboratoire. Elle frissonna, son visage déformé par la peur, et fit non de la tête. Léah lui attrapa le menton de ses deux mains liées, presque trop gentiment, et répéta:

- Tu veux savoir ?

- Non !

- Les forces de l'ordre, tes copains. Ils étaient sympas avec elle, au début. Ma filleule, tout le monde l'aimait dans le coin. On appelait Maddie "la ptite" parce que ses parents voulaient pas d'elle et c'était un peu la fille de tout le monde. Même des policiers du coin, tu vois. Et puis la guerre est arrivée et les policiers sont partis au front.

Le visage de Charlie se couvrit de dégout et elle repoussa vainement Léah, qui l'écrasait de son corps contre le mur, appuyant son buste et ses jambes contre elle. Elle murmurait à son oreille insidieusement, et la brune avait un drôle d'air. 

- Et des soldats sont arrivés. Ils ne m'aimaient pas... Oh non. Pas du tout. Maddie non plus, et une fois ils l'ont tabassée. 

- Tais toi. 

- Ils l'ont mise au sol... Elle avait 11 ans. Et ils l'ont frappée. Tellement fort qu'elle a cru mourir.

- T-tais toi !

Charlie se débattit, bloquée contre le mur, sa respiration se faisant de plus en plus hachée, de plus en plus désordonnée. Elle poussait Léah, regardait dans tout les sens possibles de fuite, se demandant ce que la rose allait faire. Mais celle-ci était calme, bien trop calme. Elle lâcha son menton et murmura:

- Ils l'ont frappé avec les mêmes bottes que les tiennes. Ils avaient ton uniforme, tes aspirations. Il y en avait même une qui avait le même visage que toi. Elle était jolie. Et puis c'est elle qui a craché sur Maddie. Avec le sang, ça faisait une belle mare. Quand je suis arrivée, j'ai eu envie de la tuer. Je me suis jetée sur elle, et elle m'a tasé. 

Charlie ne bougeait plus, ne respirait plus et son visage devenait livide.

- Elle m'a mit au sol et a demandé à ce qu'on me retienne à terre. Comme là, menottée par trois soldats. Tu sais ce qu'elle a fait ?

- J-je...

- Elle m'a rasé la tête. Et puis ça faisait rire ses collègues, elle a finit par me faire la boule à zéro. Et quand je me débattais, elle me mettait des coups. Même quand je respirais trop fort elle me mettait des coups de rasoirs.

Le regard de Charlie s'emplit d'horreur et se vida de toute autre émotion alors que Léah murmurait, un sourire mauvais au coin des lèvres :

- Tu lui ressembles pas mal.

Le silence tomba comme un couperet, lourd et oppressant. Ce fut la goutte de trop pour Charlie. Son poing ricocha sur la poitrine de Léah dans un geste compulsif, un mélange de rage et de désespoir. Mais cela ne suffirait pas. Avec un grognement furieux, elle recula d'un pas avant de frapper de toutes ses forces. Vive comme l'éclair, elle balança son genou dans les parties intimes de Léah.

Un cri guttural s'échappa des lèvres de la rose, qui se plia en deux, ses mains cherchant instinctivement à contenir la douleur. Charlie profita de cet instant pour se dégager du mur où elle avait été acculée. Sans hésitation, elle attrapa Léah par les cheveux, ses doigts s'enfonçant dans la chevelure ébouriffée, et releva brutalement son visage. Sans un mot, son souffle en vrac, elle arma sa main.

Elle allait frapper, son poing visant l'arcade sourcilière de Léah, mais un cri strident retentit depuis l'entrée de la ruelle.

- Elles sont là, Tobby !

Charlie releva les yeux, son poing toujours suspendu dans les airs. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait rapidement, son souffle erratique trahissant son état de panique. Devant elles, un homme surgissait de l'ombre, le doigt tendu vers elles comme s'il venait de les démasquer.

Elle relâcha Léah, mais pas sans une dernière attaque. Son poing, presque mou, s'écrasa mollement sur la joue de la rose, un coup plus symbolique qu'efficace. Léah grogna en se redressant, les sourcils froncés, et répliqua en la repoussant violemment.

Charlie heurta le mur derrière elle. Le choc fut rude, lui coupant le souffle. Avant qu'elle n'ait le temps de se redresser, Léah l'attrapa par la gorge, serrant juste assez pour la maintenir en place.

- C'est tout ce que t'as ? gronda Léah, la voix rauque.

Charlie, toujours déboussolée, se débattit et attrapa le poignet de Léah avant de le triturer d'une main habile. La rose, qui voulait la frapper à nouveau, tenta de lever ses mains liées, avant de se rendre compte que leurs poignets étaient maintenant liés. Elle écarquilla les yeux.

- Hey ! 

Un grondement sourd résonna soudain dans la ruelle. Les deux femmes se figèrent. Le sol semblait trembler légèrement sous leurs pieds, et une ombre gigantesque les engloutit.

Une respiration rauque, presque bestiale, envahit l'air. Charlie releva lentement la tête, son visage pâlissant. Deux yeux luisants, aussi grands que des phares, fixaient la scène avec une intensité terrifiante.

- Le grand Tobby... murmura-t-elle.

Léah tourna lentement la tête, sa mâchoire se crispant à la vue de l'immense silhouette qui s'avançait.

- On est dans la merde... Dans la grosse merde. murmura-t-elle, le souffle court, alors que la créature grondait de nouveau, révélant des crocs scintillants à la lumière blafarde de la lune.

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- Do you ever wanna catch me?
Right now I'm feeling ignored
So can you try a little harder?
I'm really getting bored

Jade poussa un cri et sursauta lorsqu'elle sentit quelque chose de froid et métallique descendre le long de son dos nu. Sa robe était déchirée, et laissait par endroit entrevoir sa peau, la fermeture éclair était cassée. Derrière elle, une silhouette menaçante passait tranquillement le bout du taser éteint sur sa peau. 

- Relax. Il est éteint. Enfin, tant que je n'appuie pas.

Jade essaya de se relever, mais elle était solidement attachée par les pieds à la chaise. Ses poignets étaient fixés sur les accoudoirs par des chiffons sales, elle se trouvait dans une pièce insalubre. 

Une tête se pencha sur elle et des cheveux bleus brouillèrent la vue de la rousse qui eut un mouvement de recul sur la vieille chaise. Les yeux rouges d'Ambre Solnar brillèrent dans la pénombre.

- Enfin réveillée. 

Il y eut un petit bruit de claquement et Jade hurla de peur, sentant le taser près de sa peau. Seulement, elle sentit l'arme s'éloigner de son dos, et Ambre retourner la chaise vers elle d'un geste simple. La pièce ne comportait pas d'autres meubles qu'une table avec les affaires de la conseillère dessus.

Celle-ci avait un étrange air de chat borgne. Elle avait des cheveux roussis par l'explosion, un visage à moitié couvert de poussière qu'elle n'avait pas jugé bon d'essuyer. La cape qui la recouvrait était posé sur la table, et la tunique blanche de la conseillère était salie de sang. Elle s'appuya négligemment contre la table, et leva lentement l'arme.

- S-s'il vous plait ! murmura Jade, terrorisée, essayant sans succès de reculer la chaise. 

Mais Ambre mit le taser sur sa propre tempe, sourit, puis l'alluma. Il y eut une petite détonation, un éclair, puis, rien. Pas une seule réaction. La grande brune élancée pointa ses yeux rouge déconcertants sur la jeune femme:

- Tu as vu ?

- Comment... Comment c'est possible ? murmura la jeune femme en écarquillant ses grands yeux marrons.

- Je ne sais pas. C'est fou non ? Je n'ai pas encore étudié ce procédé fascinant.

Ambre poussa un rire qui dura bien trop longtemps pour rassurer la rousse, qui tentait tant bien que mal de libérer ses poignets. Mais la chaise grinçait lorsqu'elle essayait de bouger trop rapidement, et elle haletait, paniquée. La brune aux mèches bleues fronça les sourcils:

- Non. Tu ne pars pas.

- S'il vous plait... J'ai rien fais. Epargnez moi, dit Jade d'un ton désespéré.

- Mais je n'ai pas dit que j'allais te tuer. Au contraire. On va rester ensemble. 

- Je n-ne veux pas ! J'ai... Une famille, vous savez ! Elle va venir me chercher !

Alors que Jade s'essoufflait et commençait à hyperventiler, la panique la prenant, Ambre la contempla d'un air très calme, puis se gratta la tête, se frotta le menton en réflechissant. Puis elle se pencha et souffla:

- Arrête de gigoter.

Et donna un coup de jus dans le bras de la rousse qui hurla de douleur, se prostrant sur sa chaise. Cela fit soudainement rire à nouveau la conseillère, qui finit par se calmer. Le silence revint, ponctué par la respiration hachée de Jade qui reprenait ses esprits.

- Une famille, répéta la scientifique d'un air pensif. Tu as de la famille, hein. C'était la fille qui me remplaçait, ta famille ?

- Mon... Mon frère s'appelle Rory, souffla Jade, terrifiée. Mon père, Sebastien.

À la mention de père, l'oeil vitreux d'Ambre s'illumina soudain. Elle se remit en place, et sautilla en mettant les bras en l'air, comme une enfant. Lorsque le tissus descendit sur ses poignets, il dévoila de longues veines vertes, comme sur une feuille d'arbre. Jade le remarqua, cela ajoutant un détail étrange sur cette silhouette bizarroïde. 

- Moi aussi, il y avait un père !

- Votre père ? demanda la rousse, essayant d'éloigner le plus possible la conversation du taser qui s'agitait dangereusement dans sa main.

- Pas le mien. Je ne me rappelle plus de mes parents, non. Non non, non. Pas le mien. Celui de ma chérie.

Ambre fronça les sourcils et un nouvel air peignit son visage pâle. De la colère, de l'incompréhension. La lumière tamisée faisait ressortir des ombres sur son visage fin et Jade déglutit lorsque la conseillère s'approcha agressivement.

- Je ne devrais pas penser à Isolys maintenant ! Tu me fais penser à de mauvaises choses.

- Je suis désolée... murmura la rousse, tremblant de peur. Je suis vraiment désolée... 

- Elle... M'a facilement remplacé. Une petite, dans ses jupons. C'est fou non ? À peine préadolescente, on aurait dit moi... Pourquoi elle allait en Bas avec elle ? Pourquoi pas moi ? Elle ne me regardait plus, de toute façon. C'est à peine si elle me touchait.

- Laissez moi partir... Vous êtes folle, sanglota Jade.

Ambre continuait de parler, et rapprochait son visage du sien, hypnotique, alors que des flots de paroles sortaient de ses lèvres noires, de sa langue mâchée.

- J'étais périmée pour elle, c'est ça ? Elle a tellement fait de choses pour moi, je ne comprend pas pourquoi maintenant elle me lâche. C'est horrible, hein ? J'ai carrément envie d'en hurler. Tout ce que j'ai donné pour elle, pour qu'elle le donne à... UNE AUTRE !

Jade hurla à nouveau lorsqu'elle sentit une décharge traverser son corps. Alors que les sanglots prenaient le pas sur ses tremblements, que la douleur prenait place sur la peur, elle secoua la tête, sentant un coup dans sa tempe.

- Pitié... Rory, au secours...

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La créature avança d'un pas lourd, et la ruelle vibra sous son poids. Ses yeux luisants fixaient les deux femmes, capturant leur peur comme un prédateur flairant sa proie.

- Bouge, Charlie, bouge ! hurla Léah en tirant sur leurs poignets liés.

Mais Charlie, pétrifiée, restait figée, incapable de détacher son regard des crocs acérés qui scintillaient dans la lumière vacillante des lampadaires. Le grand Tobby rugit, un cri qui résonna comme un coup de tonnerre.

Léah profita de l'instant pour la tirer brusquement par le bras.

- Bouge ton cul, cours !

Comme un sursaut électrique, Charlie regarda Léah, reprenant conscience. Elles s'élancèrent à travers la ruelle, trébuchant presque à cause des menottes qui les liaient. Derrière elles, Tobby poussa un autre rugissement et se mit à les poursuivre, ses pas lourds résonnant comme des tambours de guerre.

- Il est plus rapide que nous ! cria Charlie en jetant un regard paniqué par-dessus son épaule.

- Ferme-la et grimpe là-dessus ! hurla Léah en pointant une vieille échelle rouillée fixée à un mur.

Léah bondit en premier, tirant Charlie avec elle. Les menottes rendirent leur ascension maladroite, mais elles gravirent les barreaux aussi vite qu'elles le purent. En bas, Tobby bondit et frappa le mur de ses énormes pattes, secouant l'échelle.

- Il va la défoncer ! Dépêche-toi ! cria Léah en atteignant le toit d'un entrepôt.

Charlie hoqueta, ses bottes glissant sur un barreau instable. Mais d'un ultime effort, elle se hissa sur le toit, juste au moment où l'échelle céda sous le poids de la créature.

Tobby rugit de frustration, ses griffes raclant le béton, mais il ne pouvait pas grimper.

- On est sauvées... murmura Charlie, haletante.

- Pas encore. Léah désigna l'autre côté du toit.

Un frisson glacé parcourut Charlie. De là-haut, elle voyait clairement que Tobby cherchait un moyen de contourner l'entrepôt. Et pire encore, des silhouettes armées apparaissaient à l'horizon.

- C'est quoi ça ? demanda Charlie.

- Des gars d'en Bas. Ils traquent tout ce qui les gêne. Et là, on est clairement sur leur liste.

Léah se redressa et scruta les alentours. Une idée sembla germer dans son esprit.

- T'as peur des hauteurs ?

- Quoi ? Pourquoi ?

Sans répondre, Léah se précipita vers le bord du toit, tirant Charlie à sa suite.

- Oh non, non, non... Tu veux pas qu'on saute, hein ?

- T'as une meilleure idée ?

Tobby rugit de nouveau, cette fois depuis le coin de l'entrepôt, ses griffes raclant la façade.

- Ok, on saute ! cria Charlie, résignée.

Elles coururent ensemble, prenant de l'élan, puis bondirent dans le vide. Le souffle du vent leur arracha des cris tandis qu'elles s'écrasaient sur une benne à ordures dans une ruelle voisine.

- Aïe... Mon dos... gémit Charlie.

Léah se redressa, secoua la tête et tira sur leurs menottes. Un rugissement plus lointain leur parvint, signalant que Tobby était toujours à leur recherche.

- On doit bouger. Suis-moi.

Sans attendre une réponse, la rose tira Charlie par la menotte et l'entraîna dans les ombres de la ville, disparaissant avant que la bête et ses poursuivants n'aient le temps de les retrouver.

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