.34. Nouveau départ

''Les examens sont très clairs.'' Louis hocha de la tête alors que tous étaient pendus aux lèvres du représentant médical, en face de son lit dans la chambre, se tordant les doigts et se mangeant le sang, les nerfs au bord de l'explosion, l'attente avait semblé interminable, trop longue. Et tout le monde était à cran, tout le monde voulait savoir. ''La paralysie que tu as ressentit était un très gros claquage musculaire, d'où le fait que tu ressentes des difficultés à marcher et bouger depuis, donc rien d'inquiétant à ce niveau.'' Assura-t-il et en effet Louis fut un peu plus rassuré, il lui arrivait de se claquer des muscles assez souvent, alors il était en terrain connu, par ailleurs il pu voir que ça détendit Liam aussi qui laissa sa prise sur sa main se desserrer doucement. ''Pour tes douleurs osseuses.. c'est un chondrome, une tumeur bénigne qui touche très souvent les os des jambes, ou des mains. Heureusement pour toi, elle est prise assez tôt, et tu n'auras pas à recevoir de greffe, il faut cependant passer en bloc pour la retirer.'' Louis resta immobile en sentant son cœur se serrer fort, la pièce s'imprégna d'une drôle de tension et il lança un regard à chaque personne pour pouvoir voir combien tout le monde était à cran également, ne sachant pas vraiment comment se situer face à cette nouvelle, comme si ils étaient tous indécis, ou confus, qu'ils ne comprenaient pas.

Et il posa alors la question que tout le monde avait sur le bout de la langue. ''Ça veut dire... que j'ai pas de cancer ?'' Le médecin fit un petit sourire et il sentit alors quelque chose se détendre au fond de lui, lui dire 'tout va bien, ça va aller'.

''Non, pas de cancer.'' Sourit-il. ''Juste cette tumeur à retirer. Il faudra cependant un peu surveiller après l'opération... parce que c'est le genre de tumeur qui peut facilité les chances de développement de cancer des os. Je te rassures cependant, c'est très faible, c'est juste que le risque n'est pas nulle, et puis avec ta condition physique il faut être doublement prudent.'' Louis hocha la tête et garda ça quelque part dans un coin de sa tête, et il savait que jamais il n'oublierait ça. Quand il tourna la tête vers Harry, pourtant, que leur regard s'allumèrent de plaisir et de bonheur, que leur sourire se dirent 'dieu merci' l'un à l'autre, il réalisa qu'il venait juste d'oublier. Il était simplement heureux d'être hors d'un danger trop énorme et il remercia sa bonne étoile d'avoir écouté ses prières, et il était heureux de pouvoir voir dans les yeux de Harry qu'ils avaient eu raison et que ça les rendait autant heureux l'un que l'autre. ''Bien.'' Le docteur coupa leur moment de solitude accompagné et ils se tournèrent vers lui, voyant ensuite deux infirmier entrer. ''On va te préparer pour aller au bloc. Il vaut mieux prendre les choses en main rapidement.''

''D'accord.'' Sourit Louis en hochant sa tête et lançant ses derniers sourires aux deux filles et à son meilleur ami, chacun d'entre eux montrant son soutien. Et une chose était sûr il ne s'était jamais sentit aussi entouré qu'à cet instant précis. Il se tourna finalement vers Harry quand il sentit sa main être attrapé par une autre et ils se sourirent tendrement, avant que le plus vieux ne se penche vers lui rapidement pour embrasser ses lèvres, puis Louis fut enfin partit. Tout ce qu'il resta dans l'air fut la main de Harry, vide, qui retomba bien vite, et un soupir, alors que ses yeux ne voyait que le lit s'éloigner, poussé par les infirmiers. N'entendant même pas les derniers encouragement et appel d'amour des personnes autour de lui. Son cœur était lourd dans sa poitrine, ses cotes agissant comme une véritable cage oppressante autour de lui, il se sentait mal, il allait étouffer. Pourtant les jours de Louis n'était même pas en danger, l'opération avait un taux de réussite presque maximal et il n'avait pas de raison de s'en faire pour lui. Mais c'était tout de même douloureux de voir Louis, le jeune adulte qu'il avait pris pour habitude de voir rire et chanter sur scène, le voir lui sourire, débordant de vie, de motivation.. le voir ainsi, si petit dans un grand lit d'hôpital, encore marqué par une certaine maigreur, partir vers une opération conséquente, abattue, ça faisait mal. Et se dire qu'il était celui qui l'avait détruit était une trop grosse douleur. Il pinça ses lèvres en lançant un regard vers les autres camarades, à ses côtés dans le couloir, silencieux en constatant l'espace maintenant vide où avait disparu la personne qui les liait les uns aux autres, leur unique point commun.

''Bon..'' Soupira Liam avant de tomber sur une chaise dans le couloir, penchant sa tête en arrière. ''Au moins maintenant on sait qu'il est hors de danger. Ça fait beaucoup d'émotion pour une seule journée...'' Il ferma ses yeux et Harry tourna les siens vers une fenêtre pour voir la nuit tomber lentement. ''Les médecins ont mon numéro, ça vous dit qu'on aille manger quelque part ?'' Les deux jeunes femmes hochèrent de la tête en forçant un petit sourire et ils se tournèrent tous les trois vers lui. ''Tu viens aussi ?''

''Oh.. je ne sais pas. Je pensais que.. vous ne voudriez pas.'' Remarqua-t-il.

Liam haussa ses sourcils. ''On est tous dans le même pétrin ici en même temps. On se fait tous le même mouron pour Louis.'' Il fit un petit sourire et Harry sentit son cœur se réchauffer un petit peu. Alors il hocha de la tête et ils se mirent tous en route. Il lança un dernier regard derrière lui et soupira avant de revenir vers les autres, et de les suivre. Bientôt Louis serait sous son toit, et il pourrait toujours l'avoir à l'œil, pour être sûr qu'il allait bien. Il comptait bien le protéger, s'occuper de lui, et être plus présent que jamais il n'avait su l'être.

...

''Je suis rassuré, merci de me tenir au courant c'est vraiment gentil de ta part.'' Niall serra ses doigts autour de son téléphone, s'enfonçant de soulagement dans le dossier de son fauteuil.

''Eh, on est tout les deux dans l'incapacité d'être sur place, je comprend très bien que c'est un problème. Surtout pour toi.'' Rigola la voix à l'autre bout du fil. ''Honnêtement, Liam devait te prévenir mais il était tellement chamboulé et soulagé d'apprendre que Louis était hors de danger qu'il n'aurait fait que pleurer.'' S'amusa le garçon, soupirant et soufflant comme si il le trouvait ridicule. Niall sourit et laissa un rire timide passer outre ses lèvres.

''Il l'aime beaucoup trop ou je me trompe ?'' Ironisa-t-il.

''Ah toi aussi tu trouve ! Je ne suis pas fou alors.'' Rit son camarade et ça lui donna un franc sourire. ''Toi et moi on est dans le même cas tu sais. Je suis tomber bien trop durement pour cet idiot de Liam alors que ce crétin aime Louis plus que sa propre vie.'' Niall fit une petite grimace et souffla longuement par le nez.

''Je suis désolé de l'apprendre Zayn.'' Confessa-t-il en secouant un peu sa tête. ''Je sais que c'est difficile les sentiment unidirectionnel.'' Il poussa un soupir et ferma ses yeux, les couvrant avec sa main. Il ne se sentait pas mal, ni même vide, ce n'était qu'une déception sentimental, une de plus dans la longue liste, il était habitué maintenant, l'usure l'avait gagné. Louis n'était probablement pas fais pour lui, mais au moins il avait pu prendre du plaisir avec lui, il aura vécu de bon et court moment, il aurait aimé que ça dure, bien sûr, mais tout avait une fin un jour, non ? Louis lui manquait, il aurait aimé être avec lui à travers cette autre épreuve, c'était sûr, et même certain, mais ce n'était pas grave, le principal était qu'il aille bien et mieux, qu'il continue à sourire et à être heureux.

''Te laisse pas abattre hein ? C'est bon, on va s'en sortir, on restera pas avec nos p'tits cœurs brisés jusqu'à la fin de notre vie.'' Il fit un rire rapide par son nez et hocha de la tête même alors que Zayn ne le voyait pas. C'était agréable de parler avec quelqu'un qui pouvait comprendre ce que vous ressentiez, il se sentait à l'aise. Il était heureux que Liam ai donné son numéro à Zayn, il trouvait en lui un véritable ami. ''Arrête avec tes rires tristes.. souris un peu. Ça va aller. Ok ?'' Il prit une profonde inspiration et força un sourire.

''Ok.'' Souffla-t-il.

''Parfait.'' Il entendit le sourire au fond de la voix, il pouvait presque l'imaginer, même alors qu'il n'avait vu le visage de ce jeune homme qu'une fois dans sa vie. ''Je te laisse alors, je te rappellerai plus tard si je te manque trop.'' Il rit et Niall pouffa.

''Ouais c'est ça, sale narcissique.''

''Je sais !''

L'appelle prit fin et il n'eut pas le temps de faire grand-chose qu'un sms arriva. Dessus il n'y avait rien, juste un petit smiley clin d'œil, taquin et affectif. Et ça le fit glousser un peu plus.

...

Ses paupières semblèrent lourdes quand il les ouvrit, papillonnant longuement et observant le plafond en travers de ses cils, inspirant longuement pour essayer de se réveiller pleinement. Il fit dodeliner sa tête contre l'oreiller et fit un sourire paresseux en voyant Harry pencher au dessus de lui, tenant sa tête avec sa main. ''Hey.'' Chuchota l'homme tout doucement.

''Bonjour...'' Marmonna-t-il en retour en poussant un petit rire et tendant sa main vers Harry pour la poser sur sa joue, comme pour s'assurer qu'il était bien réel, et là, à côté de lui. C'était une belle chose à voir dès le réveille.

''Comment tu te sens ?'' Lui demanda-t-il en enroulant ses doigts autour de son poignet tendrement. Il fronça ses sourcils et racla sa gorge.

''Hum.. pas trop mal.'' Proposa-t-il.

''Tu n'as pas mal ?'' Il fronça ses sourcils et suivit le regard de Harry pour voir ses jambes, ou plutôt, sa jambe. Où donc était passé la deuxième ? Il se redressa dans le lit et, dans la poussé d'adrénaline, il se réveilla dans un sursaut assez intense qui le propulsa à un stade d'éveil totale en projetant son corps dans une position assise. Il faisait noir autour de lui et il reprit lentement son souffle avant de tirer sa couverture avec une précipitation paniqué, découvrant ses deux jambes et la cicatrice récente dessus, juste au dessus de sa rotule droite. Il poussa un soupir et caressa doucement sa jambe empaqueté dans une grande attelle en prévention des mouvements qui pourrait endommager les points de suture, ou l'os fragilisé. Il laissa échapper son soulagement de sentir le membre qui lui manquait en rêve. L'opération avait eu lieux il y avait deux petits jours, et ça faisait déjà plusieurs fois qu'il faisait ce rêve, en se réveillant dans le nuit pour mieux le refaire ensuite.

C'était assez étrange comme sensation, et les docteurs parlaient d'un traumatisme bénin lié à l'appréhension de sa tumeur. C'était comme un simple après coup, la peur irrationnel de se retrouver amputé, qui était assez logique en réfléchissant bien.

Il soupira en observant son genoux, et il vit la marque rose sur sa peau blanche, la marque qu'il s'était fait neuf ou huit mois auparavant, le jour où tout avez réellement commencé, le jour où sa renommé avait commencé à faire se tourner des regards vers lui dans sa faculté, ce jour où il s'était enfui face à une attention effrayante, et où il était tombé après avoir bousculé Yannis, un des amis de Liam. Il s'était fais mal au genou ce jours là, le genoux droit, il avait eu une plaie quelques jours qu'il avait assez vite oublié à cause du tournant qu'avait prit sa vie, et voilà qu'il avait maintenant une autre cicatrice sur cette même jambe, sur ce même genoux, pour symboliser un nouveau tournant de sa vie.

Il fit un petit sourire.

Le premier tournant avait signifié le début de l'apprentissage, le début de tout, de début de sa carrière, de son indépendance, de son nouveau lui, de sa musique, le premier jour de sa vrai vie. Il avait pensé que cette vie avait prit une fin assez prématuré, et qu'il était maintenant contraint à errer seul, mais voilà qu'il avait une nouvelle cicatrice sur cette jambe, et qu'il était un Louis avec les cheveux teint en rose pâle qui regardait derrière lui avec un sourire fier de lui même, et de son parcours. C'était peut-être un signe, si il n'avait pas eu de cicatrice le jour où tout avait basculé c'était peut-être parce qu'il n'y avait pas à avoir mal ? Peut-être que c'était ça son nouveau tournant et pas tous ce qui était arrivé en un mois, peut-être que c'était un signe clair pour lui que tout ce qu'il avait vécu était arrivé pour une certaine raison, que rien n'était laissé au hasard. Peut-être que cette deuxième cicatrice était à propos de se tourner maintenant vers l'après. Il avait grandi et évolué et peut-être qu'il était maintenant près pour laisser tout ça derrière lui maintenant, pour se recentrer sur la musique, à nouveau, pour démarrer le premier jour d'une nouvelle vie, après avoir été étouffé dans l'œuf par sa famille, après avoir vécu et s'être écrasé en vole, c'était peut-être, finalement, la cicatrice qui lui disait de regarder vers l'avant, de se concentrer sur le future, sur son futur.

Il était prêt, enfin prêt à quitter cet hôpital, aussi vite que possible, il était prêt à s'en aller, à refaire de la musique, tourner un putain de clip pour son premier single, faire un album, attraper la taureau qu'était la vie par ses cornes et le regarder dans les yeux, et lui dire qu'il avait essayé, oh oui, il avait essayé de le détruire de le pousser au sol, mais qu'il était plus fort, et qu'il s'était déjà relevé, et qu'il se relèverai encore, jusqu'à son dernier souffle, jusqu'à la fin, il se relèverai, il était aller trop loin pour se laisser écrabouiller. Il allait vivre. Et le mieux, c'était qu'il n'avait besoin de personne pour ça, personne d'autre que lui même et sa détermination. Il venait juste de retrouver sa motivation, et il lui avait fallu une tumeur cancéreuse bénigne pour faire ça. Mais maintenant il était prêt, prêt à enfin aller de l'avant. Il avait fini de pleurer, de se morfondre, d'être une épave ou l'ombre de lui même, il était temps de se prendre en main, de prendre sa vie en main, d'aller mieux.

Il se recoucha alors lentement dans son lit, se tournant vers son téléphone avec précaution pour voir l'heure, qui était fixé à deux heures du matin. Il poussa un soupir et se tourna sur son dos, fixant le plafond avant de laisser, lentement et sûrement, un sourire manger ses joues, petit à petit, coupant ses joues comiquement alors qu'il fermait à nouveau ses yeux. Accueillant volontiers le sommeil, prêt à en finir avec l'hôpital.

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