Chapitre 37

Scorpius a sept ans et il babille déjà à propos de Poudlard. Depuis qu'il a commencé à lire, il questionne ses parents sur ce gros livre aux merveilleuses illustrations. C'est un livre sur Poudlard, le petit a déjà réussi à décrypter le nom écrit en lettre d'or. Parfois, lorsqu'il a un peu de temps libre, Scorpius entrait dans le bureau où se situait la bibliothèque, et grimpant sur la tête du fauteuil, levant ses petits bras, il attrapait le poid lourd et se laissait retomber lourdement sur le fauteuil, le trésor entre ses mains. Son père, qui travaillait sur son bureau, n'avait rien dit. Il laissait ce petit fouineur faire. Puis il l'observait tourner les grandes pages, toucher les illustrations du bout des doigts, de temps en temps il se lançait dans le décodage d'un mot. Il l'articulait à haute voix, le reprenait une seconde fois pour l'assimiler au suivant, afin de lire la phrase complètement. Puis fier de lui, il posait le livre grand ouvert sur le fauteuil et courrait retrouver sa mère afin de lui poser une nouvelle question.

C'était un manège incessant qui faisait sourire Drago intérieurement. Pourtant ça ne l'empêchait pas de s'inquiéter.

Oui : Drago Malfoy avait peur. Peur pour son fils, ce petit garçon plein de joie, si innocent, qu'allait-il lui arriver en dehors de la maison ? Que se passerait-il lorsqu'il comprendra le poids d'être un Malfoy ?

Et le voici qui revient, toujours en trottinant, il reprend sa position sur le large fauteuil vert face à son père, il lui sourit et lit une nouvelle phrase, s'appliquant à bien la lire, a bien la comprendre.

"Papa ?" Demanda-t-il en levant la tête du livre.

"Oui Scorpius ?"

"C'est vrai qu'à Poudlard je pourrai voir des sirènes ?" Demanda-t-il, les yeux grands ouverts à la manière de sa mère.

"Si tu vas à Serpentard, tu pourras en voir par la fenêtre de la salle commune." Expliqua le père "Mais il vaut mieux éviter de les chercher dans le lac." Continua-t-il à son cascadeur de fils dont l'imagination travaillait sûrement déjà à les voir d'une manière ou d'une autre.

"Elles sont belles les sirènes Papa ?"

" Pas vraiment, elles sont plutôt effrayantes." Répondit Drago en relevant la tête des comptes de son entreprise. Scorpius pouffa et répliqua à son père avec toute son innocence :

"Mais toi, t'en n'avais pas peur !"

Drago ne peut s'empêcher de sourire et Scorpius se mit alors à babiller plus vite, voulant expliquer à son père comment se déroulera son année à Poudlard. Drago l'écoutait et la peur au ventre le tenaillait.

Mon nom va détruire tes rêves...

Mon passé va te blesser...

Ton propre père te fera honte...


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