Depuis plus de deux mois, Astoria et Drago étaient ensemble, rien d'officiel ni pour les familles ni pour les individus indiscrets. Drago ne s'était jamais senti aussi léger, aussi bien. Il ne le dirait sûrement pas car avoué ses sentiments n'avaient rien de facile pour lui mais il l'aimait. Il était assez lucide pour le savoir, il avait compris que ce n'était pas passager, que cet amour s'était ancré en lui.

« Malfoy ! » Il se retourna dans la rue, jamais on ne l'interpellait dans ses rues moldus, aucun sorcier n'y était ou alors ils l'évitaient. Il se retourna pour chercher celui qui l'avait appelé.

« Eirik. » Il l'avait vu à la fête de Pansy, Astoria lui avait dit qu'il passait souvent à la maison. Evidemment cela l'avait agacé. Drago était jaloux, c'était le moins que l'on puisse dire, la jalousie l'avait toujours suivi et souvent il l'écoutait plus qu'il ne devrait. Astoria avait tenté de le rassurer, elle lui avait promis qu'il n'y avait rien entre eux et qu'elle ne s'intéressait pas à lui. Malgré la confiance qu'il lui accordait, il restait jaloux et méfiant vis-à-vis de cet homme du Nord.

« Tu as vu Astoria récemment ? » Soit il l'avait fait exprès soit il venait de mettre les pieds dans le plat. Drago prit son air le plus froid et méprisant.

« Non. J'aurai dû ? » La question n'attendait aucune réponse au vu du ton employé mais celui-ci devait être un peu idiot ou provocateur.

« Eloigne-toi d'elle Malfoy. » La rue n'était pas pleine de passant, il était trop tard pour cela.

« Je ne pense que ce soit à toi de dicter ma conduite ou celle de Mademoiselle Greengrass. » Eirik s'avança d'un pas, il était plus grand que Drago, plus fort aussi, mais Drago resta de marbre.

Soit froid. Soit méprisant. Il n'est rien par rapport à toi.

« Astoria n'a pas besoin d'une tâche comme toi sur son nom. » continua-t-il en se voulant imposant. Drago était lâche, il ne le nierait pas. Mais pas cette fois, il n'y aurait pas d'esquive ou d'entourloupe. Drago aimait Astoria et il était bien trop fier pour qu'il laisse passer ça.

« J'espère que vous aurez l'intelligence de vous excuser Monsieur Schneider. » Son ton était abject.

« M'excuser auprès d'un mangemort ? » Le ton se fit ironique et Drago fut à deux doigts de craquer.

« Mon amitié pour Astoria ne vous regarde pas et je vous prierai de ne pas vous en mêler. »

« Prend moi pour un idiot : je sais très bien qu'il ne s'agit pas d'une simple amitié. »

« Vous connaissez mieux que moi les relations que j'entretiens avec elle alors. » répondit Drago avec autant d'aplomb.

« Elle n'est pas faîte pour toi. » Le tutoiement lui fit aussi mal que la réflexion qu'il se faisait parfois « Astoria n'est peut-être pas assez maligne pour comprendre que ton nom... » Eirik ne finit pas sa phrase, Drago avait poussé Eirik contre le mur, il eut l'idée de se saisir de sa nouvelle baguette mais se ravisa : « Elle est bien plus intelligente que toi, elle ne s'intéresserait pas à l'idiot que tu es ! » Ce n'était sûrement pas ce qu'il fallait faire puisque l'ancien élève de Durmstrang était bien plus fort que lui et le repoussa avec facilité.

« Elle n'est pas assez forte pour te jeter, alors je le fais pour elle ! » S'écria l'imbécile. La remarque énerva Drago : en premier lieu Astoria était bien assez forte et brillante et en second lieu : on ne s'attaquait pas à un Malfoy sans conséquence.

« Tu crois que je vais me plier à tes désirs ? » demanda-t-il d'une voix acide. La peur avait soudainement disparu, rien ne l'entravait, il fallait qu'il défende l'honneur de celle qu'il aimait et c'est tout ce qui comptait.

« Reste lâche Malfoy, le courage ne te va pas. » La pasquinade lui fit sortir sa baguette et Eirik dévoila sa main déjà prête à lancer un sort. Mais ils n'eurent le temps de rien qu'un policier (un Auror déguisé en moldu) leur arrachait leurs armes de combats.

« Vous oseriez-vous battre dans CE LIEU ?! » cria presque l'Aurore, Drago eut une boule au ventre, voir sa baguette dans une autre main que la sienne lui rappela qu'il venait à peine de la retrouver et ne voulait pas perdre à nouveau sa baguette.

« Non monsieur l'agent mais devant les menaces de Monsieur, je n'ai eu que d'autre choix que de me défendre. » Répliqua Drago avec cet air si Malfoyen. Il reçut alors un coup dans les côtes et tomba à la renverse, Eirik venait de se jeter sur lui et jurait en une langue scandinave. En un clin d'œil l'Aurore les avait séparé et les emmenait au « poste ».

Encore.

Deux heures qu'ils étaient là. Assis sur un banc flottant miteux. Drago ne voulait pas s'appuyer sur le mur, sa veste ce serait salie. Eirik était assis en face de lui, il le fixait et Drago trouvait ça plus qu'énervant.

"Madame est venue vous cherchez." Annonça l'Aurore ouvrant la cellule, Astoria était derrière lui, la tête haute. Eirik se leva et s'avança.

"Tu n'aurais pas dû te déplacer." Son regard croisa alors le sien et Drago n'avait jamais imaginé que ses yeux puissent montrer autant de colère.

"En effet." Sa voix était dure et même l'Aurore la dévisagea. Cette voix ne lui allait pas, Astoria n'était pas comme ça. 

"Ton frère viendra te chercher. Monsieur Malefoy pourrait peut-être se lever afin de nous suivre ?" La question n'en était pas une, c'était un ordre. Drago se leva et même si la tête d'Eirik était hilarante, la situation agaça le Serpentard. Les aurores lui rendirent ses affaires et ils partirent à pied, ce que Drago ne comprit pas : il aurait été plus rapide de prendre la cheminée ou de transplaner. Mais il suivit Astoria qui marchait le pas rageur en silence.

Une fois qu'ils s'étaient assez éloignés du ministère et des rues passantes, la jeune fille se tourna vers lui, ses yeux trahissant sa fureur.

"Mais qu'est ce qui t'as pris ?! Te battre en pleine rue avec ce type !" Elle n'hurla pas mais sa voix était forte et Drago en fut contrarié.

"Je n'ai pas lancé une bagarre si c'est ce que tu crois." Cingla Drago "Ce gars a compris ce qui se passe entre nous et ça l'énerve parce qu'il avait décidé que tu étais à lui !"

Froid. Reste froid. Méprisant.

Sous le lampadaire où ils s'étaient arrêtés, il pouvait clairement distinguer le rouge de ses joues.

"Tu n'aurais pas dû entrer dans son jeu." Reprit-elle sans hurler.

"Et tu n'aurais pas dû venir me chercher !" Dit Drago avec amertume. Astoria eut un regard étonné avant d'ouvrir la bouche pour pousser un bruit d'indignation :" tu aurais préféré passer la nuit là-bas ?!"

"Maintenant tout le monde sait pour nous." Pendant un instant Drago se dit qu'ils avaient l'air stupide à s'énerver dans la rue mais il était trop chargé pour patienter.

"En quoi cela est un problème ? Parce qu'en effet nous sortons ensemble ! Alors en quoi ça te dérange que les autres soient au courant ?!" Dit-elle d'une voix hargneuse.

"Parce que maintenant les gens vont en parler, on ne sera plus tranquille, je vais devenir un nouveau le sujet de ragot !" Cette fois Drago avait hurlé et Astoria en avait reculé d'un pas.

" Tu n'avais qu'à y penser avant de prendre ma défense dans la rue !" Dit-elle alors que ses yeux débordaient de larmes.

"Effectivement je n'aurai pas dû agir." Grinça Drago en la dévisageant.

C'est mal ce que tu fais. Tu lui fais du mal.

Mais trop tard Drago n'écoutait que sa colère.

"Pauvre petit garçon qui a peur du regard des autres ! Tu sais quoi Malefoy ce n'est que de la pure arrogance ! Parce que ta fierté en a pris un coup que je vienne te chercher !" Astoria détourna les talons et partit loin de lui avant de transplaner dans un petit bruit. Drago bouillonnait encore et avait presque envie de taper du pied.

Refoule. 

Refoule. 

Un Malfoy ne se laisse pas aller. 

Un Malefoy ne perd pas le contrôle.

Une fois reprit contenance il entreprit de marcher jusqu'à chez lui en passant par les quais afin d'en respirer l'air frais. Le lendemain Drago n'eut pas de nouvelles d'Astoria. Ni le surlendemain. Il ne la croisa pas à la bibliothèque.

Refoule. Tu n'as pas besoin d'elle tout de même. Tu n'en es pas dépendant.

Quelques jours plus tard puisqu'il n'arrivait pas à travailler il décida de passer chez ses parents.

La demeure des Blacks était assez simple par rapport à leur ancien manoir, ça restait tout de même une belle demeure avec un jardin agréable. Drago resta sur le balcon, profitant du soleil en ce début d'après-midi.

"Tu me parais morose." Dit sa mère en le rejoignant "Que se passe-t-il Drago ?" Narcissa l'observa alors qu'il observait les roses que sa mère avait planté.

"Une dispute entre amis qui me gêne." Répondit simplement Drago. Drago sentit le regard de sa mère posé sur lui.

"Peut-être devrais-tu t'excuser ?" Dit-elle le surprenant.

"Je ne suis pas le seul fautif." Accusa-t-il.

"Je te crois. Mais il faut bien que l'un des deux fasse le premier pas." Drago grogna et sa mère leva un sourcil autoritaire :

"Ne grogne pas. J'ai eu un fils, pas un chien." Dit-elle d'un ton sévère puis avant de rentrer à nouveau dans le salon, elle ajouta :

"Si tu l'aimes, tu ne dois pas laisser une simple dispute tout détruire." Pendant un instant Drago resta bouché avant de sourire à nouveau. Sa mère avait toujours eu un instinct maternel très développé.

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