Chapitre 14
Drago resta quatre jours ses parent, surtout avec sa mère en vérité. Son père apparaissait de temps en temps et avait l'air des plus fatigués. Drago avait bien compris qu'il cherchait avoir de l'influence, qu'il passait son temps à envoyer des lettres à la recherche d'un quelconque pouvoir. Ils n'avaient pas beaucoup parlé, un peu de ses études et c'est tout. Sa mère, elle, avait pour projet de lire toute la bibliothèque Black. Mais il avait bien vu aussi, depuis la mort de sa sœur, qu'elle cherchait à joindre Andromeda, pour demander pardon ou pour retrouver un lien avec sa famille. Drago n'était pas sûre que la Sang-pur revienne sur ses pas et ses paroles mais il ne dit rien à sa mère. Après tout il leur restait l'espoir.
Drago avait tenté d'oublier la jeune fille pendant son week-end mais sans réel succès. Elle était sa seule attache importante, dans ce monde victorieux. Il n'avait qu'elle et son absence lui pesa. Lorsqu'il reprit le train la première chose à laquelle il pensa ce fut elle. Comment la retrouver, comment elle réagirait suite à leur dernière entrevue ?
Il n'avait aucune envie de la voir dans la rue ou dans un restaurant de peur qu'il se passe encore le même événement. La réflexion l'ennuya et il se permit alors d'envoyer une lettre dans laquelle il l'invitait à prendre le thé chez lui. Il partit à l'arrière du train et dans un compartiment vide, il baissa la vitre et permis à son hiboux de s'envoler. Il l'observa voler quelques instants doutant de son idée, l'air lui giflait le visage mais ce n'était pas désagréable. C'était presque vivifiant. Il avait l'impression de se sentir vivant, totalement. L'air en mêla ses cheveux platine et le froid fit rougir sa peau si blanche. Il ferma la fenêtre et observa son reflet, il se recoiffa un peu : il avait beau être parmi des moldus l'apparence c'était important. Quand il revînt à sa place, il ne se sentait pas mal mais presque heureux et surtout impatient de la retrouver.
Reprend-toi Drago. Ne fait pas ta fleur bleue.
Et sa propre réflexion le fit sourire.
Drago n'avait jamais emmené personne chez lui, il portait en lui une certaine appréhension lorsqu'il ouvrit la porte à Astoria. C'était ridicule, son chez-lui était si pauvre, il n'en avait jamais eu honte, peut-être parce qu'hormis sa mère personne ne savait à qui ressemblait son logement.
« C'est jolie. » dit-elle en lui souriant. Comment avait-il pu douter de sa réaction ? C'était Astoria. Ses yeux bleus se promenaient sur la pièce sans hypocrisie, ni pitié.
« Merci. C'est assez simple. » Dit-il en sortant de sa torpeur.
« Je t'avoue que j'aurai mis plus de couleur. » dit-elle en souriant un peu plus. Lorsqu'il croisa ses yeux et leur lueur enfantine, Drago sourit un peu plus.
« Qu'imagines-tu ? » lui demanda-t-il, d'un geste souple elle sortit sa baguette et lança un sort contre les murs. Le mur derrière son canapé devint bleu roi. C'était beau pensa-t-il.
« Ce n'est pas ta couleur... Elle fronça ses sourcils, ne comprenant pas pourquoi son sortilège n'avait pas mis la couleur désirée « D'habitude ce sortilège propose la couleur favorite de la personne qui vit dans ce lieu. »
« J'ai découvert que le bleu était une belle couleur, Drago ne put la regarder dans yeux alors qu'il avouait ceci, c'est une couleur apaisante. » Astoria s'approcha de lui et glissa sa main dans celle de Drago, ceci ne le choqua pas. C'était presque une normalité agréable. En vérité Drago aurait aimé qu'elle ne retire jamais sa main de la sienne. Pendant un instant il l'observa et son cœur s'emballa, il se détacha d'elle de peur de se trahir.
« Tu veux du thé ? » demanda-t-il pour briser ce silence gênant qui s'était installé.
« Je ne bois que du thé vert. » dit-elle avec cet air insolent qui lui allait si bien.
« Heureusement que j'en ai ! » railla-t-il, elle parut surprise, le thé vert était une boisson japonaise, thé que les anglais n'avaient pas l'habitude de boire.
« Comment as-tu su ? » Demanda-t-elle surprise.
« C'est ce que tu as pris à chaque fois que nous sortions. » révéla-t-il en haussant les épaules. Elle rougit.
« Merci de l'attention. » Le silence s'installa à nouveau. Elle se mit à côté de lui et observa ses mouvements. Sans baguette, Drago était obligé de préparer le thé de ses mains, de faire chauffer l'eau etc... Tout ceci prenait plus de temps et Drago se sentit soulagé qu'Astoria ne lui proposa pas de se servir de sa magie, c'était assez difficile pour lui de vivre sans magie.
« Qu'est ce que c'est ? » dit-elle en passant sa main sur la boite branché et posé sur le plan de travail. Drago rit devant son air consterné : elle avait les yeux grands ouverts, elle semblait découvrir le Graal. Elle ouvrit la porte avec douceur et la lumière s'alluma à l'intérieur.
« Les moldus appellent ça un four micro-onde, c'est très pratique pour réchauffer des plats. » Elle referma la porte et ses yeux toujours aussi ouvert suivirent le câble qui permettait à la machine de fonctionner.
« Cela fonctionne à l'électricité ? » Demanda-t-elle en regardant Drago, avide de savoir. Sa curiosité le fit sourire encore, à moins que ce soit la mine étonnée de la jeune fille. Il acquiesça et elle détailla du regard la boîte. Puis, se mordant la lèvre, ses yeux bleus dérivèrent ver Drago. Elle avait l'air d'un petit animal qui voulait obtenir quelque chose et cette fois Drago ne retint pas son rire.
« Tu veux l'essayer, n'est ce pas ? » dit-il en essayant de calmer son rire. Astoria, malgré ses rougissements, ne se démonta pas et fit oui de la tête, jamais Drago n'aurait pensé un Sang-Pur capable d'un tel comportement mais à vrai dire, il s'agissait d'Astoria, rien ne devrait l'étonner. Il sortit alors une soupe de son frigo et sa plaça près d'elle pour lui montrer. Il sentit son regard pesé sur chacun de ses gestes et Drago fit chaque geste un peu plus lentement pour faire durer le suspens. Puis il appuya sur le bouton, la lumière se fit et le plat bougea.
« Ça tourne ! » S'écria-t-elle avec une voix enfantine qui fit sourire l'héritier Malfoy. C'est sûr : Astoria était différente et il aimait sa joie de vivre.
Aimer ?
Il rougit à ses propres pensées et s'écarta un peu d'elle comme si cela allait éloigner ses sentiments.
Sentiments ?
Drago n'aimait pas ce qui était flou et ce qu'il ressentait pour Astoria remettait beaucoup de chose en cause.
De toute manière, elle ne t'aimera jamais ainsi. Tu es un Malfoy. Tu es un mangemort.
La jeune fille, toujours obnubilé par l'appareil ne se rendit pas compte du trouble de son ami, lorsque la sonnerie retentit, elle ouvrit la porte et glissa sa main à l'intérieur pour prendre la soupe.
« C'est chaud ! » S'exclama-t-elle en retirant vivement sa main. Drago par un réflexe prit sa main dans la sienne. Il avait la main gelée contrairement à elle. Elle lui sourit avant d'ajouter : « Je me comporte un peu trop comme une enfant.. » dit-elle pour pardonner sa conduite.
« C'était assez drôle. » railla-t-il en conservant sa main dans la sienne. Elle plissa les yeux puis releva la tête et ajouta telle une comédienne : « Vous moquez-vous de moi, Monsieur ? » Drago ne put s'empêcher de sourire.
« Jamais Madame. » Et, tirant sur sa main, il l'approcha encore plus de lui. Drago n'écoutait que très rarement son cœur, on ne lui avait jamais conseillé d'écouter son intuition. On lui avait appris à faire ce qu'un Sang-Pur devait faire. On lui avait enseigné à obéir. Cependant, aujourd'hui, il oublia son rang et n'écouta que son cœur, il s'approcha doucement de la jeune fille et celle-ci ne fit rien pour l'en empêcher.
Il rencontra ses yeux, son bleu si apaisant, si libre. Ses yeux ne tremblaient pas, ils n'avaient ni l'air inquiet, ni répugné, alors saisissant son courage, il en avait malgré ce qu'on pensait de lui, il embrassa la jeune fille. Juste un baiser, un simple baiser. Mais il était sincère. Peut-être le premier qu'il échangeait avec cette véritable dévotion qu'ont les amoureux.
Lorsqu'ils rompirent le contact, son ventre se serra à nouveau, la peur était là, dans ses tripes. Il eut peur du regard que lui adresserait Astoria, peut-être qu'elle s'éloignerait de lui et prétexterait devoir partir. Mais la main de la jeune fille restait dans la sienne et son regard bleu cherchait le gris acier de Drago. Ils ne dirent rien. S'observant. Puis elle se glissa dans ses bras. Et la peur partit, remplacé par le parfum jasmin de l'amoureuse. Drago se laissa aller à cette étreinte, il n'avait pas eu la chance d'avoir dans son enfance des câlins, c'était quelque chose qui n'était pas très Sang-Pur. Etre démonstratif de son amour ce n'était pas dans l'éducation de la noblesse sorcière. Drago n'avait jamais imaginé qu'il aimerait à ce point cette étreinte. Il n'imaginait pas encore qu'il en voudrait d'autre. Il resserra son emprise sur la jeune fille, fermant les yeux, profitant du temps qui s'écoulait.
Autour d'un thé il osa dire ce qui se passait dans sa tête depuis qu'il l'avait embrassé : « On ne peut pas être comme les autres, tu le sais ? »
« J'avais compris. » Astoria assise à côté de lui ne leva pas ses yeux de sa tasse.
« Je ne veux pas que d'autre parlent sur toi ou sur moi. » continua Drago qui voulait être sûr d'être compris, sa voix ne tremblait pas mais il ne cessait de craquer ses doigts.
« Il n'y a rien à dire sur nous. » Dit-elle avant de boire une gorgée de son thé vert. La réflexion agaça Drago : « Bien sûr que si ! Je suis un ancien mangemort, notre relation va forcément faire du bruit ! »
« Je ne me préoccupe pas des rumeurs et de ceux qui utilisent leur langue pour répéter des paroles fausses. » Cette fois il croisa son regard, elle avait l'air si sûr d'elle contrairement à lui.
« Et bien tu devrais ! » Répliqua-t-il avec la terrible envie de frapper la table.
« A quoi bon ? La vie est courte, Drago, si on se plie au regard des autres alors ce n'est plus notre vie. » Il la reconnut bien là, si intelligente, si libre contrairement à lui. Il savait qu'avec sa santé fragile, les autres Sang-Pur l'avaient rapidement évincé du monde des personnes importantes. Drago n'était pas libre lui. Il avait appris à vivre en fonction des dires. Il inspira longuement et lui prit sa main.
« Pas pour l'instant. Personne ne doit savoir. » Ce n'était pas un ordre mais il espérait qu'elle comprendrait l'importance de ces mots.
« Tu m'aimes vraiment. » Dit-elle en rougissant, elle ne releva pas ses yeux vers lui et son regard lui manqua cruellement.
« Tu en doutes ? » Cingla Drago en fronçant les sourcils ne comprenant pourquoi elle lui jetait à la figure ses sentiments.
« Non. Ce n'était pas une question, c'était une affirmation. Ne me protège pas Drago, je sais le faire. » Dit-elle en souriant, cette fois leur regard restèrent accroché et Drago ne put détourner le regard.
Les Malfoys protègent leur famille.
« Je te protégerai même si tu ne le veux pas. » Dit-il tout bas comme par peur qu'on l'entende faire une telle promesse.
« Je sais mais ne me protège pas à ton détriment comme tu l'as fait avec ta famille. » Expliqua Astoria en serrant un peu plus la main du Serpentard.
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Enfin !!! Alors votre avis ?
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