✨ Chapitre 7 ✨

Ce matin, je me réveille pas très en forme. J'ai passé une nuit très agitée par rapport à d'habitude et je ne parle pas de cette nuit quand Romy a fait une fugue. D'ailleurs quand j'avais réussi à m'endormir, dans un sommeil profond où je ne rêvais de rien, il m'a encore réveillé. Á ce moment-là, il était deux heures du matin. Je n'ai pas vraiment réussi à fermer l'œil de la nuit. Je pense qu'il faut que j'aie une véritable conversation avec Romy. Devant toute la famille je ne sais pas, mais seul à seul, je pense.

Je me lève, m'étire, me coiffe, m'habille, avec une manche longue évidement, et tout ce que je fais tous les jours avant d'aller au collège. En me dirigeant dans la salle de bain, j'essaie de ne pas faire de bruit puisque Emery et Mélina ne commencent pas à la même heure que moi. Je suis sur la pointe des pieds, j'entre dans la salle de bain pour faire ma toilette du matin. Je pousse un petit cri de surprise quand je vois Romy, dans la pièce.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? je demande.

- Eh bien la même chose que toi, je suppose, me répond-t-il froidement.

Je me lave le visage, pendant que lui se coiffe et se met du gel. Ensuite nous nous brossons les dents ensemble, sans un bruit. On pourrait entendre une mouche voler tellement le silence est total. J'essaie de tout faire pour éviter qu'il voit la marque sur mon bras. Romy est la dernière personne à laquelle je la montrerai.

Et puis, c'est plus fort que moi, je suis obligée de repenser à hier soir. Romy fuguant, à l'insu de mon père. Et du coup les mots sortent de ma bouche plus vite que je le voudrais :

- C'était bien hier soir ?

Il recrache tout son dentifrice en en mettant partout.

- Co-comment, tu-tu sais ça ? bafouille-t-il.

- Oh, tu sais tu m'as réveillée quand tu es sorti et quand tu es rentré... Tu as fait un de ces bazars que je te raconte même pas !!

Je rajoute :

- Et puis j'ai surtout reconnu tes chaussures rouges.

Je nettoie ma brosse à dents, me rince la bouche et j'ouvre la porte de la salle de bain, quand il me rappelle :

- Selena ?

- Oui ? je lui réponds avec un sourire en coin.

- Tu vas le dire aux parents n'est-ce pas ?

- Je ne sais vraiment pas ! Tu es tout le temps méchant et mesquin avec moi ! Mais en même temps si je le dis aux parents ça veut dire que je me mets à ton niveau alors...

- Je t'en prie, ne le dis pas...

Une question me trotte dans l'esprit.

- Tu es allé où, hier soir ? Dans la forêt ?

- Dans la forêt, oui, mais je ne peux vraiment pas te dire pourquoi ?

- Que c'est dommage... Ma langue, elle, ne va pas tenir ce secret plus longtemps sinon...

Je le sens réfléchir. Mais je suis carrément étonnée par la réponse qu'il me donne :

- Oh, et puis de toute façon vas-y, vas aller dire aux parents que j'ai fugué ! De toute façon, mon secret en vaut la peine.

Je sors de la salle de bain légèrement remontée contre mon grand frère.

Je descends pour prendre mon petit déjeuner suivi de Romy. Nous nous installons à côté de mon père et nous commençons à manger. Mais ce matin, je n'ai vraiment pas faim. Toutes ces histoires me coupent l'appétit.

- Pourquoi tu ne manges pas ? me demande mon père.

- Je n'ai pas faim c'est tout, je lui réponds simplement.

- Mais oui, bien sûr, dit plutôt que tu veux encore maigrir plus ! tonne mon imbécile de frère.

Mon père se lève, prend Romy par l'oreille et l'emmène plus loin, mais j'entends toujours leur conversation :

- Pourquoi tu lui dis ça ? Tu crois que ça va l'aider à se sentir mieux dans sa peau ?

- De quoi ? De toute façon tu sais aussi bien que moi qu'elle n'est pas de ...

« Je ne suis pas de quoi ? » je me demande.

- Un mot de plus et ce sera à coups de pied que tu vas aller au lycée !

- C'est bon, c'est bon, je ne dis plus rien, trancha Romy.

Je me lève de table avant que mon père et mon frère ne reviennent à table. Je mets les chaussures que j'ai eues la veille, pour mon anniversaire, je salue mon père d'un signe de tête et je sors. Je claque la porte derrière moi, avant de m'avancer sur la route que je fais tous les matins.

Le ciel est d'un bleu net et l'air est frais. Le brouillard est encore là. La veste que j'ai mise n'est pas de trop.

Au bout de quelques minutes de marche, j'ai l'impression d'être suivie. J'entends les petits graviers au sol craquer. Je me demande si je dois me retourner ou pas. Si je dois courir ou non. Et, au moment où je me décide à me retourner, je pousse un cri quand je me retrouve nez à nez avec :

- Raphaël ?

- Pourquoi es-tu étonnée de me voir ?

« Oui pourquoi ? », demande ma conscience. Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. Pourquoi je le vois tout le temps ? Pourquoi est-il toujours sur ma route ?

Il passe son bras autour de mes épaules, mais je l'enlève tout de suite.

- Non, mais tu t'es pris pour qui, je te connais à peine et tu es déjà tactile avec moi ?

Je me décale brusquement, peut-être un peu de trop parce que je me prends le pied dans la marche du trottoir. Je trébuche, mais je n'ai pas vu la flaque d'eau en dessous. Au moment où je vois la flaque juste sous mes yeux et que je pense que la honte est à ma porte, quelqu'un me retient. Et évidemment c'est celui qui est toujours là, Raphaël.

- Merci, je balbutie.

- Oh, mais de rien. Tu es sûr que tu ne veux plus de ma compagnie ? dit-il avec son sourire charmeur qui pourrait faire tomber n'importe quelle fille.

Mais pas moi. Aujourd'hui je ne suis vraiment pas d'humeur à rigoler. Je continue à avancer en l'ignorant. Il me suit, ne disant rien lui non plus.

Et puis, je sens mon bras droit, celui où il y a la marque, me chauffer. J'aimerais voir, ce qui se passe mais avec Raphaël collé à mes baskets, ça ne va pas être facile. Je le vois qui est sur son téléphone, mais il est étrangement en train de galérer. On dirait qu'il n'arrive pas à envoyer un texto ou quelque chose comme ça.

Ce qui est étrange, c'est que maintenant même les adolescents les plus abrutis, réussissent ce genre de manipulation. Je trouve cela vraiment étrange.

- Tu n'arrives pas à quoi ? je lui demande.

- Non, rien, laisse tomber, répond-il, en levant la tête pour me regarder.

Je résiste au charme de ses beaux yeux bleus et je lui demande :

- En fait pourquoi es-tu venu dans notre collège paumé ?

- Et bien, tout simplement mes parents ont déménagé.

Bien sûr j'aurais dû m'en douter qu'il répondrait ça. Moi je pense plutôt que c'est pour une autre raison. Enfin, je ne pense pas, j'en suis sûr à cent pour cent. Nous continuons à marcher en silence et la chaleur de mon bras droit s'amplifie. Je jette un coup d'œil vers Raphaël. Il a les yeux plongés sur son téléphone portable.

Je tourne donc la tête vers mon bras. Je soulève légèrement la manche de ma veste en jean. J'ai un léger recule en voyant que la Marque brille de mille feux. Elle projette une lumière aveuglante. On dirait qu'elle veut me prévenir de quelque chose de dangereux. Pourtant, je ne vois rien de bizarre autour de moi. Si ce n'est Raphaël qui ne sait pas utiliser son portable.

J'essaie d'oublier cette lumière. Nous rentrons dans le collège, moi et Raphaël. Je n'avais pas remarqué, mais il s'est vachement rapproché de moi, pendant les cent derniers mètres, je dirais. Nous nous faisons dévisagés par tout le collège, même les professeurs. C'est vraiment intimidant !

- Salut les filles, je dis en me dirigeant vers mes amies.

Raphaël a arrêté de me suivre. Mais je ne sais pas du tout où il s'est rendu. Peut-être devant la salle du prochain cours, je ne sais pas.

Et puis, pourquoi je pense encore à lui ? Il m'énerve, toujours dans ma tête celui-là !

Je fais la bise à mes copines et les garçons viennent nous rejoindre. Tout le monde se dit bonjour et rigole. Malgré mon apparence tranquille, mon cerveau fonctionne à plein régime. Car je me demande toujours ce que Romy est allé faire cette nuit, alors qu'il savait pertinemment qu'il n'avait pas le droit de sortir. Et encore moins la nuit. « Et puis, que peut-il aller faire dans la forêt ? », je me demande. « Et s'il faisait parti d'un gang ? Avec du trafic de drogue et tout ce qui va avec ! Non ! C'est impossible... ».

Bref, j'oublie tout de toute façon, la cloche sonne et il faut que j'aille en cours d'histoire.

Claire arrive à côté de moi.

- T'as révisé ?

- Révisé quoi ? je lui demande en haussant les sourcils.

- Ne me dis pas que tu n'as pas appris ton contrôle d'histoire pour aujourd'hui ?

- Oh non ! J'ai complètement oublié !

Avec toutes les histoires d'hier, je n'ai rien fait. Je vais avoir une sale note... Surtout que je n'avais rien compris à ce chapitre sur la « Guerre Froide ». Raté pour raté, je m'installe à ma place habituelle et je suis contente d'apprendre que Raphaël est à l'autre bout de la classe.

Je décide de remplir vite fait les questions auxquelles je pense peut-être avoir bon et puis je laisse mon esprit divaguer.

Je suis sur un nuage, en train de regarder la Terre. Elle est très belle vu de ma place. Et puis je sens une présence près de moi. Je me retourne et je vois Raphaël !

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