✨ Chapitre 6 ✨

Je m'empresse de prendre le papier, de le déplier. Mais ce n'est ni mon écriture, ni les mots que j'avais écrits qui apparaissent dessus. Je reste sans voix. Je ne sais que dire devant tous ces phénomènes étranges qui apparaissent comme par magie dans ma vie.

En parlant de magie... Non ! Ce n'est pas possible, ça n'existe pas ! Je secoue la tête pour m'enlever cette idée de l'esprit.

Je lis en chuchotant :

- Diana... Ou plutôt Selena, enfin qu'importe c'est pareil.

« Diana ? », je me demande. L'assassin qui a tué ma grand-mère avait aussi écrit ce nom...

Je continue :

- Je ne peux pas me permettre de laisser quelqu'un influencer tes pensées. Ce qu'il y avait écrit sur ce papier te faisait trop réfléchir. J'ai dû le faire disparaître et maintenant, je n'ai plus qu'à espérer que tu en oublieras tous les mots...

Je ne dis rien. Qu'est-ce que je peux dire de tout façon ? Je relis plusieurs fois le petit papier et je le mets dans la poche de mon bas de pyjama, pour être sûre que personne ne viendra me le piquer pour une fois.

Je me mets en tailleur sur le lit pour écrire dans mon cher journal intime. J'en ai un depuis maintenant quatre ans. Cela me permet de m'entraîner à écrire et puis en même temps ma vie était tellement banale avant, qu'elle tenait dans un cahier. Mais bon maintenant... Et là, j'ai vraiment besoin de me défouler, d'écrire tout ce qui me passe par la tête ou même de pleurer.

Je prends donc mon cahier, mais je me rends compte que je n'ai pas de crayon sur moi.

Le sport que j'ai fait avec Emery m'a épuisée, et toutes ces cachotteries et ces bizarreries aussi. Je n'ai aucune envie de me lever pour aller le chercher.

« Ah, si seulement, ce crayon pouvait venir jusqu'à moi », je dis en me levant.

« Paf » je me prends le crayon dans la tête.

Mais c'est une blague ?

Je ne comprends pas du tout ce qui vient de m'arriver. Je m'effondre sur mon lit et je pleure toutes les larmes de mon corps. Je n'ai plus aucun moyen de me sortir de là.

- Mais comment c'est possible que cela n'arrive qu'à moi ! je dis en pleurant encore et encore.

Je pleure, je pleure, jusqu'à ne plus avoir de larmes à verser. Je relève la tête et mon regard est vide. Vide de désespoir. Un désespoir sans fin.

- Á table tout le monde ! crie ma mère à travers toute la maison.

J'essuie les quelques larmes qui me restent, mais mes yeux sont rouges et gonflés. Je m'empresse d'aller dans la salle de bain et de me nettoyer le visage. Mais, malheureusement ça ne marche pas vraiment.

J'envisage donc de descendre les marches très lentement. Emery, papa et Mélina sont déjà à table, alors que maman est encore dans la cuisine. Je m'installe entre mon frère et ma sœur.

Maman arrive avec son poulet et ses pommes de terre au four. Elle m'observe et s'exclame à ma plus grande peur :

- Pourquoi tes yeux sont rouges et gonflés ? On dirait que t'as pleuré !

Tous les regards se tournent vers moi et Emery s'ajoute à la conversation :

- C'est vrai, maman, t'as raison ! Qu'est-ce que t'as ?

« Trouve une réponse, vite ! Et pas un truc débile ! »

- Je crois que je suis allergique à quelque chose dans ma chambre. Ça fait plusieurs fois que ça arrive...

« Que je suis une bonne comédienne ! », je me félicite.

- Je vais régler ça, en attendant je crois que c'est en train de dégonfler.

- Sûrement parce qu'elle n'est plus dans sa chambre, intervient mon père.

Et après cette petite conversation intéressante, nous commençons le repas. Je ne dis rien. Mais je me régale du festin de ma mère. Mais Mélina, elle, se donne à cœur joie de parler !

- J'ai eu un vingt sur vingt en espagnol et en mathématiques ! Et puis, ce matin, au collège, il y a eu une dispute entre deux copines, elles m'ont toutes les deux dit de me mettre dans le camp de chacune.

Elle parle tellement vite et fort que d'une, je ne comprends rien de ce qu'elle dit et que, de deux, mon tympan droit est en train de crier ! Mais Mélina ne s'en rend pas compte et continue :

- Mais moi je leur ai dit que je les aimais bien toutes les deux. Et puis ensuite elles se sont bagarrées, et puis...

- Stop Mélina, cria notre père. Pouvons-nous manger calmement sans se dire tout ce qui s'est passé durant notre journée ? Nous sommes fatigués, nous.

- Oui...Papa, répondit Mélina, la tête baissée.

Le repas continue très silencieusement quand la porte s'ouvre d'un coup. Á voir l'expression désespérée de Romy, je devine tout de suite qu'il s'est fait renvoyé par la fille sur laquelle il avait flashé :

- Alors ? je lui demande avec ma voix la plus mielleuse. Ça s'est bien passé ?

- Ferme-la ! me crie-t-il.

Mon père prend tout de suite ma défense et avant que Romy ne commence à monter à l'étage, papa le rappelle à l'ordre :

- Romy, premièrement tu ne parles pas comme ça à ta sœur et deuxièmement tu reviens ici tout de immédiatement !

Ne pouvant rien dire de plus, Romy s'installe à table entre Emery et maman, il se retrouve en face de papa.

Un silence glacial règne dans la maison. Romy et papa se lancent des regards noirs.

- Pourquoi es-tu sorti ce soir, alors que tu as le Bac à réviser ? grommela mon père.

- Euh... Sûrement parce que je m'en fous royalement de ce p***** de bac ! cria mon frère.

« Ouh... Il en a du courage pour parler comme ça à papa ! Personnellement, je n'aurais jamais osé », je pense plutôt choquée.

Mon père met ses mains autour de sa tête. Il doit se demander ce qu'il a bien pu faire pour avoir un fils comme ça !

Ne tenant plus, mon père lui dit doucement :

- Tu peux sortir de table...

Et il ajoute :

- Et si je te vois sortir sans ma permission, tu n'imagine même pas la punition que je t'infligerai !

Romy ne dit rien et monte dans sa chambre. Quant à moi je débarrasse la table et je mets au lit Mélina. Je dis bonne nuit à mes parents ainsi qu'à Emery.

J'entre dans la seule pièce où je suis en quelque sorte en sécurité et chez moi. Je repense à cette « Diana ». Dans le papier que j'ai lu tout à l'heure, la personne m'a appelé Diana. Pourquoi ?

C'est une petite question qui mérite des milliers de réponses...

Je reprends le papier que j'ai trouvé il y a six mois environ au côté de ma grand-mère et je le compare à celui que j'ai reçu aujourd'hui. Je compare les deux écritures mais elles ne se ressemblent aucunement.

Puis je les lis, les relis pour que leurs phrases, leurs mots, leurs syllabes et leurs lettres s'impriment dans mon esprit. Des larmes chaudes coulent à flots mais je n'arrive pas à les stopper. Je reste dans cette position pendant plus d'une demi-heure.

Après ça, je m'allonge sur mon lit pour dormir, mais comme je le pensais le sommeil ne vient pas. Sur mon réveil, je peux voir « 23:30 ». Je me dis qu'il vaut mieux que je trouve le sommeil car sinon demain, je ne tiendrai pas une journée de cours. J'essaie de visualiser la marque dans le noir. Car étrangement, celle-ci me rassure. Ces deux petits dragons ont quelque chose de rassurant.

Je baisse les yeux et je vois que celui-ci s'illumine dans l'obscurité. Je le touche, fascinée. Je suis étonnée qu'il soit tiède presque trop chaud.

Je ferme les yeux pour être emportée par les ténèbres de mes rêves bizarres, mais un craquement me fait sursauter.

Il ne peut venir du couloir, celui-ci ne fait aucun bruit lorsque qu'on le traverse grâce à la moquette. Je penche plutôt pour la rue, qui est du côté de ma chambre. Je me précipite vers mon rideau, je l'ouvre sans faire de bruit puis j'entrouvre ma fenêtre ainsi que mes volets, en essayant de faire le moins de bruit possible.

Je vois une ombre passer juste au-dessus de moi. Et au dessus, c'est le toit ! Mes oreilles et mes yeux sont aux aguets. J'épie le moindre mouvement pour savoir qui est venu me déranger.

Grâce aux lumières qui éclairent notre petite rue passante, j'arrive à distinguer quelques traits. Mais je me dis que c'est impossible que ce soit cette personne...

Mais son jean bleu foncé, ses baskets de sport rouge pétant ne font aucun doute : c'est bien Romy que je viens de voir passer sous mes yeux et filer tout droit vers la forêt...

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