✨ Chapitre 59 ✨
Je relâche d'un seul coup la pression et m'éloigne tout de suite. Je lui lance un regard noir et plein de reproches. Je retourne à table pendant que mes parents, Maxime dans les bras, et ma soeur vont lui dire bonjour. Ce n'est pas le même enthousiasme que lorsque c'est Emery qui vient et ça se voit.
Un sourire en coin me vient quand je pense à mon frère. Mais il retombe aussi vite qu'il est arrivé quand Romy vient s'asseoir juste en face de moi.
« Pourquoi fallait-il qu'il s'assoit là ? », je pense en accélérant les bouchées de purée.
Il me fixe intensément et je baisse les yeux sur mon assiette pour pouvoir me dépêcher.
- Alors ? Comment va ma petite soeur ?
Je vois que Mélina ne répond pas et je relève la tête pour le regarder. Et malheureusement c'est bien à moi qu'il s'adresse...
- Ta petite sœur t'emmerde...
Je lui lance mon plus beau sourire et je replonge dans ma purée. Mon père veut intervenir mais ma mère serre son emprise sur son bras pour éviter que ça ne monte dans les tours. Elle seule sait pour quelle raison je n'arrive pas à aimer Romy. Mon père joue les aveugles sur cette histoire... En même temps c'est son fils donc je comprends d'un côté.
Je suis plongée dans mes pensées quand on sonne à la porte. Je me lève d'un bond et cours comme tout à l'heure, ouvre la porte de la même façon et saute dans les bras de mon frère. Mais je reconnais l'odeur et ce n'est pas celle d'Emery...
« Mais c'est une blague pas vrai ? Non mais sérieusement j'ai vraiment l'air bête des fois... », je pense en m'éloignant de la personne qui se tient en face de moi.
Heureusement c'est Raphaël. Je le reprends dans mes bras et lui demande pour quelle raison il est venu sonner chez moi.
- Euh... C'est pour toi que je suis venue en fait.
- Qu'est-ce que tu voulais ?
Je le vois regarder à l'intérieur, il souhaite le bonsoir à mes parents et d'un coup son regard est noir. Je tourne vite fait la tête pour voir à qui s'adresse ce regard et je vois qu'il est pour Romy. Je ne comprends pas ce comportement car, aux dernières nouvelles, ils ne se sont jamais vus... Á chaque fois l'un était là et l'autre non.
- Bon, alors ? Qu'est-ce que tu voulais Raph ? je redemande pour cesser ces regards gênants.
Raphaël a l'air de sortir de sa rêverie. Il tourne les yeux vers moi et, contre toute attente, m'embrasse. Je me recule d'un seul coup en lui lançant un regard d'incompréhension.
- En fait non, c'est bon, je ne veux plus rien...
Et je le vois retourner chez lui. Je suis toujours sur le pas de la porte, je ne bouge plus. Je n'ai pas compris le but de ce qu'il a fait.
Je fais demi-tour et rentre chez moi avec une mine désorientée.
- Tu ne m'avais pas dit que tu étais de nouveau avec Raphaël ! s'exclame ma mère, enjouée, comme toujours.
- Mais elle ne sort pas avec, pas vrai ? intervient Romy.
Je l'observe sans rien dire et une question me vient :
- Tu le connais Raphaël ?
- On ne répond pas à une question par une autre question, me dit-il le sourire aux lèvres.
Je soupire face à son comportement plus qu'enfantin. Qu'est-ce qu'il peut être lourd quand il s'y met !
- Non je ne sors pas avec, je n'ai pas compris son geste d'ailleurs ! Allez maintenant rép...
Mais je suis coupée par le vibreur de mon portable. Je le sors de ma poche et reste sans voix quand je vois le nom de la personne : Emery.
- C'est Emery maman !
- Décroche vite ! C'est pas normal qu'il appelle à cette heure là !
Je m'empresse d'appuyer sur le bouton vert et réponds :
- Oui ? Emery, qu'est-ce qui se passe ?
- J'ai eu un accident en rentrant...
- Quoi ? Attends attends ça va ? Comment s'est arrivé ?
- Oui, je vais bien. Le conducteur de la voiture avec qui j'ai eu l'accident aussi. Nous avons fait un constat mais ma voiture est partie au garage du coup je me demandais comment je faisais ! Si je rentre à mon appartement ou si papa vient me chercher ?
Je pose la question à mon père et ce dernier me dit :
- Passe-moi le téléphone.
Je lui donne et monte de suite à l'étage. Pour une fois je n'aide même pas ma mère à débarrasser. Je suis dans ma chambre, assise en tailleur en train de réfléchir quand j'entends Romy monter à son tour les escaliers. Il entre sans frapper ce que je lui reproche tout de suite.
- Bon c'est pas pour ça que je suis venue, alors ferme-là !
- Oh mais tu vas me parler sur un autre ton, ok ?
Il ignore ma remarque et s'exclame :
- Je ne veux plus que tu fréquentes l'autre abruti de service !
- Mais pourquoi tu parles de toi à la troisième personne ? C'est pas bien tu sais ! Et puis tu sais...
Il me coupe directement et j'ai un énorme sourire collé sur les lèvres :
- Arrête de jouer à ce jeu là ! Surtout pas avec moi.
- Et t'es qui pour me dire ça ?
La conversation prend un autre tournant et je ferais mieux de changer de sujet avant que ça ne dégénère.
« Vite, vite, une idée. Une idée. Trouve une idée ! », je me dis.
- Bref tu voulais me dire quoi ? je dis contente d'avoir détourné le sujet.
- Ne t'approche plus de Raphaël ! Compris ?
Et, comme ça, d'un seul coup, je pars en fou rire. J'en pleure tellement je rigole. Romy fait une de ces têtes, il est complètement désorienté.
- Je vois pas ce qu'il y a de drôle Di... Selena !
Je m'arrête net.
- Comment tu allais m'appeler ?
- Hein ? Quoi ? Je t'ai appelé Selena !
- Joue pas à ça avec moi Romy, je ne rigole plus du tout !
- Si tu veux, je m'en fous. Bref t'as compris ?!
Ma mère arrive à ce moment-là et me donne mon téléphone mais elle me dit :
- Tu as un message de Raphaël, tu devrais regarder !
« Maman ?! T'es sérieuse ? Tu sors ça devant Romy, au calme ! », je pense en regardant mon frère avec un sourire.
Ma mère part en nous annonçant que papa est parti chercher Emery et qu'il sera là d'ici deux heures.
J'ignore totalement celui qui me sert de frère et je commence à surfer sur les réseaux sociaux attentant qu'il parte pour lire le message de Raph.
- Alors ?
- Quoi ? Tu vois pas que tu me saoules ? Sors s'il te plaît ! Et puis t'es personne pour me dire d'arrêter de fréquenter une autre personne, compris ? Bon du vent maintenant j'en ai marre de voir ta tête !
Il soupire et sort. Enfin. Mais il repasse sa tête dans l'encolure de la porte en me disant :
- Je t'aurai prévenue, ne te plains pas après !
- Oui, oui, si tu veux, je réponds en ouvrant mes messages.
J'en ai deux. Un de Raphaël et l'autre de Claire. Je réponds vite fait à celui de ma meilleure amie avec une tonne de cœurs et ouvre celui de Raphaël :
Raphaël : Selena ? Je suis désolé pour tout à l'heure... Je ne voulais pas. C'était juste pour rendre jaloux Romy. Encore désolé.
Il y a une tonne de smileys qui pleurent. Je décide de répondre malgré tout :
Moi : Pardonné. Mais comment tu connais Romy ? Et puis vous avez l'air de vous détester !
Il me répond vingt secondes plus tard :
Raphaël : Tu ne peux pas imaginer à quel point je le déteste !
Moi : T'as pas répondu à ma question ! Comment tu le connais ?
Je mets pas mal de cœur pour l'amadouer un peu.
Raphaël : Je le connais c'est tout.
Je m'attendais à tout sauf à cette réponse.
« D'accord, Selena, ne t'énerve pas. Il a répondu sèchement mais toi tu ne vas pas répondre ok ? Tu vas poser ton portable et aller te brosser les dents ».
Je suis obligée de faire tout ça dans ma tête pour éviter de m'énerver ou de pleurer comme une folle. J'en ai marre de ne plus pouvoir contrôler mes émotions...
Je me lève, pose mon portable comme je me le suis dit et enchaîne avec le brossage des dents. Mon mal de cœur revient quand je suis en train de me rendre à la salle de bain. Je m'arrête et mets ma main contre le mur du couloir en appelant ma mère.
Elle est au courant pour mon mal et me donne quelques médicaments. On ne sait pas d'où ça vient mais ça fait environ trois mois que j'ai ça et les temps où je ne souffre pas deviennent de plus en plus courts.
Le souci est que je ne peux pas me rendre à l'hôpital ou chez le médecin parce que je sais, et je le sens, que ça vient de la magie. Certes, je pourrais aller à Endora me faire soigner, mais rappelez-vous ! Je n'ai plus le droit d'y retourner !
Mon mal-être passe tant bien que mal et je me brosse les dents. Ma mère est toujours à côté au cas où j'aurais un petit moment de faiblesse mais non, tout se passe très bien.
Je m'approche de maman et lui chuchote à l'oreille :
- Je pense que tu avais raison tout à l'heure. Je ferai mieux de retourner à Endora voir mes amis. Ça ne peux que me faire du bien.
Elle m'offre son plus beau sourire et me répond :
- Je vais veiller à ce que personne n'entre dans ta chambre.
Elle m'embrasse sur le front et je pars dans mon petit cocon. Je sers le collier de ma grand-mère contre ma poitrine pour me rassurer et je me télétransporte dans mon ancienne école...
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