✨ Chapitre 51 ✨
J'essaie de calmer ma respiration qui s'est accélérée au cours des dernières minutes. Je l'observe droit dans les yeux et elle soutient mon regard. Je voudrais lui envoyer un message de détresse du style « est-ce que tu peux comprendre ce qui se passe ? » ou « Tout ce que j'ai vécu... essaie de comprendre ».
Je ne sais vraiment pas quoi dire. Je renie mes origines depuis des années. Être la fille d'un ange et d'un démon n'a jamais été une partie de plaisir pour moi.
J'ai juste envie de m'enfoncer sous terre et de ne jamais remonter ou alors être une petite souris qui se cacherait dans un trou. Mais je ne suis pas une souris.
- Si tu as besoin d'en parler, je suis là mais sache que je respecterai ton silence...
- Je ne sais même plus quoi te dire...
Elle garde quelques instants le silence. Elle relève la tête de la photo, qu'elle était en train de regarder à nouveau, et perce l'abcès :
- Ce ne sont pas tes vrais parents, n'est-ce pas ?
Je ne peux plus cacher la vérité. Même si je n'accepte pas mon père, ma mère, elle, est tout ce qu'il y a de ma véritable famille même si on ne s'entend plus vraiment...
J'en ai marre de devoir cacher cela et de ne pas pouvoir l'appeler pleinement « maman ». Je veux pouvoir parler de ce secret à quelqu'un. Et ce « quelqu'un », et bien ce sera Liya. Nous ne sommes pas meilleures amies pour rien, non ?
- Non. Ce ne sont pas mes véritables parents, je réponds après quelques minutes écoulées. Même s'ils me considèrent comme leur fille, je rajoute.
- Mais malgré ça, tu les aimes. Ça se voit dans tes yeux quand tu penses à eux.
- Je les aime et les adore plus que tout au monde, Liya ! Ils ont été ma famille pendant seize ans et ça ne se finira pas. Ils sont tout pour moi.
- Comment as-tu su que ce n'était pas tes vrais parents ? m'interroge-t-elle.
Je lui raconte l'épisode de la lettre dans les moindre détails mais sans lui révéler l'identité de mes parents biologique. Je lui relate aussi ce que j'ai ressenti, ce que j'en ai pensé, mon avis par rapport à cette situation.
Elle hoche la tête par compréhension et quand je finis de conter l'histoire, elle commente :
- Ta réaction face à ça est très facile à comprendre... Tu as dû être bouleversée.
- C'est le cas de le dire, je commence. J'ai pleuré pendant longtemps en rejetant ma famille. Tous étaient au courant et personne ne m'avait avoué la vérité.
Je me détends un peu. Cela me fait du bien de pouvoir en parler à quelqu'un.
- Tu ne peux pas savoir combien j'étais en colère contre eux, je continue. Mais après des jours de cloison dans ma chambre, j'ai réfléchi et j'ai trouvé ça complètement stupide. Ma famille adoptive m'a élevée comme sa propre fille et ils ne méritent pas que je les insulte de la sorte.
- Et tu as eu raison d'avoir réagi comme ça Diana. Mais... une question me vient à l'esprit. Sais-tu qui sont tes vrais parents ? Ceux grâce à qui tu es ici ? Parce que ce sont forcément des êtres magiques.
Je ne réponds pas et garde un silence coupable. Je fuis les regard qu'elle pose sur moi. Elle répète une nouvelle fois sa question.
- Tu ne pourras jamais le deviner.
- Tout d'abord tu es assez contente de savoir qui sont tes parents ?
- Pour une part oui. Mais sinon non.
- Comment ça ? me demande-t-elle.
- J'étais heureuse de connaître mes parents, c'est vrai. Mais... Je l'ai regretté. Quand j'ai su qui était mon père...
Elle s'allonge sur le lit tout en me gardant de la place.
- Écoute, si c'est trop dur pour toi d'en parler, ne dis rien...
- Non ! je crie. J'ai besoin d'en parler. Je ne peux plus garder ça pour moi. J'ai juste besoin d'en parler et tu es cette personne à qui j'ai envie de le dire. Ça fait maintenant deux ans et demi que je garde ça pour moi.
- Je t'écoute, me répond-t-elle seulement en mettant ses bras croisés derrière sa tête.
- Ma mère c'est... Dame Luciana.
- Non ! Sérieux ! La chance que tu as. C'est une femme géniale. Elle est pleine de dévouement pour les autres et d'une gentillesse hors norme.
- C'est vrai qu'elle en a l'air mais en ce moment ce n'est plus trop la grande entente mais bon... Ce qui m'attriste le plus, en fait, c'est le fait que je ne peux pas l'appeler pleinement maman.
- Personne n'est au courant... C'est normal.
J'enroule une mèche de cheveux autour de mon index et continue :
- Mais j'espère qu'un jour, je pourrai la voir autant que je voudrais en l'appelant maman sans que personne ne nous regarde bizarrement.
- Je suis à fond avec toi Diana ! m'encourage Liya.
- Merci. Tu es adorable.
- De rien. Mais qui est ton père ? Tu as les cheveux noirs et les yeux...
Elle se relève, se rapproche à quelques centimètres de mon visage et étouffe un cri. Elle recule et je ferme les yeux pour ne pas voir la fin de sa réaction.
- Mais... tes yeux ne sont pas simplement noirs. Ils sont rouge vif, comme mes cheveux, sur le contour ! dit-elle en montrant sa longue crinière rouge. Si tu as ces yeux là, tu...tu...tu ne peux être la fille que d'une seule personne...
Je hoche la tête en évitant de la regarder. J'ai peur de ce que je suis et de ce que je risque. Je mets des gens en grand danger sans le vouloir.
- Tu es la fille... d'Arittan !
Je me mets à pleurer à chaudes larmes. De petits filets d'eau roulent sur mes joues rouges. Maintenant qu'elle est au courant, je souhaite de tout mon cœur qu'elle ne me rejette pas et qu'elle ne le dise à personne.
- Cela explique le pouvoir encore plus grand que tu possèdes.
- Ma mère a dit, je commence entre deux sanglots, que j'étais, au même titre qu'Arittan, la personne la plus puissante du monde ! C'est écrit dans la prophétie...
Devant sa mine étonnée, je comprends que personne, dans cette école, est au courant de cette fameuse prophétie. Je lui raconte donc tout.
Elle m'attrape dans ses bras et me chuchote plein de mots attendrissants.
- J'avais peur que tu me rejette, même si j'étais ta meilleure amie. Et surtout que, malgré ce que je suis réellement, tu ne partes pas, que tu ne restes auprès de moi.
Elle se détache de moi, tend les bras, me regarde dans les yeux et me dit :
- Á partir de maintenant, je serai à jamais auprès de toi. Je t'en fais la promesse...
J'ai les larmes aux yeux car c'est tellement beau ce qu'elle me dit. Malgré que je viens de lui avouer qui était mon père, elle reste là et veut encore être mon amie.
- Que notre amitié continue dans ce cas-là, je lui dis.
Elle saute dans mes bras et on se serre fort pendant un moment. On tombe toutes les deux sur mon lit en éclatant de rire. C'est vraiment une fille géniale !
Je regarde Liya en lui lançant le regard qui veut tout dire.
- Ne t'inquiète pas Diana, ce secret je le garde. Ce sera le notre.
Mais mon sourire tombe d'un seul coup quand j'entends un bruit qui provient du couloir. Comme quelqu'un qui se prend un mur ou qui trébuche.
« Et si quelqu'un avait écouté notre conversation ? », je me demande complètement paniquée.
Je sors en furie de ma chambre, laissant Liya seule sur mon lit. J'ouvre ma porte et quand je tourne ma tête vers le côté droit, je vois une ombre passer rapidement sur le mur...
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